Après son accident, Nicolas est devenu champion de France de moto handisport
« C’est une revanche que j’ai pris sur mon accident ». Nicolas Dandine a subi un accident de moto en 2007. Aujourd’hui, il a réalisé son rêve en devenant champion de France de moto handisport.
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00:00Je me suis retrouvé avec des multiples fractures au bras, la jambe, la jambe arrachée.
00:04J'avais rate, foie, poumons perforés.
00:06J'ai fait huit opérations, j'ai fait une semaine de soins intensifs.
00:09Je suis resté vraiment quelques jours entre la vie et la mort.
00:11Cliniquement, normalement, je ne devrais pas être là.
00:13Bonjour, j'ai eu un accident de moto en 2007.
00:16J'ai perdu la jambe gauche,
00:18mais malgré ça, je suis champion de France de moto en e-sport
00:21et je ne compte pas m'arrêter là et même avoir d'autres titres par la suite.
00:24C'était un matin, moi je travaillais à l'époque.
00:26Je me suis levé, je me suis préparé à 6h30 comme tous les matins pour aller au boulot.
00:29J'ai pris ma moto et je suis parti sur la route.
00:32Et en fait, une dame qui arrivait en face ne m'a pas vue.
00:35Malheureusement, quand j'ai vu que la personne continuait à se déporter,
00:37elle ne s'arrêtait pas, j'ai compris très vite que ça allait taper.
00:40Donc, je me suis positionné sur la moto pour essayer de parser au-dessus de la voiture.
00:44Manque de pot, la moto m'a suivi et en retombant, la moto m'a écrasé complètement.
00:48Moi, je suis resté conscient tout du long.
00:49En fait, je me suis vu allongé par terre.
00:51Je ne pouvais bouger que le cou.
00:53Je voyais ma jambe arrachée, du sang partout.
00:55Je peux boucher la tête, je vois mon corps qui ne bouge plus, je ne ressens plus rien.
00:59Soit je vais être un légume, soit je suis mort.
01:01J'ai d'abord été transféré à l'hôpital d'Agen.
01:03Là, ils m'ont stabilisé.
01:04Ensuite, j'ai été transféré en hélicoptère à Bordeaux.
01:07Là, la chirurgienne est venue me parler apparemment.
01:09Elle m'a demandé si j'étais d'accord pour qu'on me coupe la jambe
01:12parce qu'elle tenait juste par un muscle.
01:13Apparemment, je lui ai dit oui, mais tout ça, moi, je n'en ai aucun souvenir.
01:16Ça a été très dur, surtout que deux ans avant, j'ai perdu mon oncle en moto.
01:19On va dire qu'il y a énormément de choses qui nous passent à travers la tête.
01:22Moi, je sais que je passais beaucoup de temps à lever le drap du lit
01:25pour regarder ma jambe, pour être vraiment sûr
01:27que ce qui m'était arrivé était vraiment vrai.
01:29Je suis parti en centre de rééducation.
01:31Pareil, on m'avait donné un an en centre de rééducation.
01:34Moi, je leur ai dit hors de question.
01:35J'ai réussi à bosser très, très fort.
01:37Pour la petite anecdote, je me laissais enfermer dans la salle de kiné
01:40pour travailler, même quand les médecins n'étaient pas là,
01:42pour me remettre plus vite.
01:43Et au final, six mois après, je sortais de centre de rééducation
01:46et je suis parti dès ma sortie chez Yamaha,
01:49racheter une moto et rééquiper la moto pour reprendre la moto.
01:51Et là, par contre, ça a été très compliqué par rapport à ma famille
01:54et mes amis pour leur faire admettre que la moto, ce n'était pas fini.
01:57Il n'y avait aucune moto adaptée, moi, quand je suis sorti en France.
02:01Comme j'ai perdu la jambe gauche, c'est le côté du sélecteur de vitesse.
02:05Donc, n'ayant plus le mouvement de cheville,
02:07je ne pouvais ni monter ni descendre les vitesses.
02:09Et en fait, on s'est aperçu qu'il y avait une petite association
02:13à l'époque en Suisse qui fabriquait des espèces de petits vérins avec des boutons
02:16qu'on mettait à la place du sélecteur de vitesse
02:18et qui nous permettait de reprendre la moto.
02:20Quand j'ai repris la moto, c'était sur route.
02:21J'en ai refait très peu, en fait.
02:23J'ai roulé peut-être deux ou trois jours sur route et après, j'ai arrêté
02:26parce qu'inconsciemment, mon accident, je l'avais dans le coin de ma tête
02:29et j'anticipais tout, que ce soit les feux rouges, les stops.
02:32Le moindre mouvement d'une voiture, en fait, me faisait peur.
02:35C'est pour ça qu'après, je me suis plus rapproché des circuits
02:38où là, je pouvais vraiment faire ma passion en toute sécurité.
02:40Je suis allé faire deux courses d'essai pour voir déjà si j'étais capable de faire ça
02:45et si j'allais aimer ça aussi.
02:46Et en fait, j'ai été mordu de suite.
02:48Et maintenant, on va dire que certains rêvent leur vie.
02:50Moi, je vis mes rêves, c'est juste formidable.
02:53Ce que j'ai ressenti pour la première fois où j'ai été titré,
02:56le dernier tour avant de rentrer dans les stands,
02:58j'ai le corps qui bouillonnait d'émotions, j'en avais les larmes aux yeux.
03:01Rien que d'en parler déjà, j'en ai encore les frissons.
03:03Mais on ne se rend pas forcément compte, en fait, qu'on est champion.
03:06C'est plus le lendemain, on va dire, quand l'adrénaline retombe.
03:09Là, on prend plus conscience du fait qu'on a travaillé dur.
03:12Je reviens de loin par rapport à mon accident,
03:14mais j'ai réussi à concrétiser ce que je voulais, en fait,
03:17avoir un titre de champion de France en moto.
03:19C'est une revanche aussi que j'ai prise sur mon accident,
03:22sur tout ce qui m'est arrivé.
03:23Et en 2025, j'ai pour projet de partir faire le championnat de France d'endurance,
03:27mais avec les valides, parce que j'ai envie de me mesurer aux valides
03:30et j'ai envie de leur montrer à eux et ainsi qu'à tout le monde
03:32que même avec un handicap, on peut faire des championnats avec les valides.
03:36C'est pour ça que moi, je veux inciter les personnes qui ont des handicaps.
03:39N'hésitez pas, faites ce que vous avez envie, faites ce que vous aimez
03:42et ne vous posez pas de questions.
03:43Comme je dis, la seule chose qui nous arrête, c'est nous-mêmes,
03:45ce n'est pas les autres.