Présentation du célèbre maquis du Vercors, de sa constitution et de son organisation avant l'été 1944.
« Un été de Résistance, 80 ans après », une série de chroniques coproduites par France Bleu Drôme Ardèche et l'INA
« Un été de Résistance, 80 ans après », une série de chroniques coproduites par France Bleu Drôme Ardèche et l'INA
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00:00Un été de résistance, 80 ans après.
00:07Le maquis du Vercors.
00:19Entre 1940 et le début de 1943, le maquis du Vercors se développe peu à peu, se structure,
00:25et devient l'objet d'un projet géostratégique, le plan Montagnard,
00:29qui prévoyait l'installation d'une base arrière sur le plateau
00:32en cas de débarquement des alliés dans le sud de la France.
00:35Cette première époque du maquis connaît un coup d'arrêt brutal
00:38avec l'arrestation du premier état-major du Vercors au printemps 1943.
00:42Le maquis est alors réorganisé avec un chef civil, Eugène Chavant,
00:45et un responsable militaire, Alain Leray.
00:48Bientôt, l'activité de la résistance est démultipliée
00:51avec la mise en place par le régime de Vichy du service du travail obligatoire, le STO.
00:56Pierre-Louis Fillet, directeur du musée départemental de la résistance de Vassieux en Vercors,
01:00nous dresse un portrait du maquis à cette époque.
01:02Alors on considère qu'au cours de l'année 1943,
01:04il y a entre 300 et 400 maquisards qui se trouvent présents dans le Vercors,
01:08avec des profils assez variés, vous avez des personnes qui sont pourchassées
01:12et qui donc peuvent venir se mettre en sécurité dans le Vercors,
01:15et puis vous avez également le gros des bataillons qui sont quand même des réfractaires au STO,
01:19des jeunes qui ne veulent pas partir travailler en Allemagne,
01:22qui ne sont pas dans un premier temps à proprement parler des résistants,
01:25mais qui sont plutôt des réfractaires,
01:27et tout l'enjeu pour les résistants qui encadrent les camps de maquisards,
01:31ça va être de transformer ces hommes de réfractaires en résistants,
01:35et notamment en faire d'eux de futurs combattants.
01:38Témoin et acteur de cette époque, Paul Borel, habitant du Vercors impliqué dans la résistance,
01:43nous parle de la vie clandestine sur le plateau en 1943.
01:46Les réseaux étaient très très cachés, différents les uns des autres.
01:50Nous on était à Tours, à Saint-Martin, il y en avait un autre.
01:54La résistance sur le plateau c'était un petit peu bizarre,
01:57mais vous aviez la partie militaire et la partie civile.
02:03Plusieurs camps de maquisards sont installés en retrait des villages.
02:06Le directeur du musée de Vassieux évoque la vie quotidienne des résistants.
02:10Ces hommes qui vivent en pleine forêt doivent avoir des liens réguliers avec les habitations situées à proximité,
02:16sans être trop près non plus pour ne pas exposer les populations civiles à des représailles.
02:20Les camps s'installent à bonne distance, en pleine forêt par contre évidemment,
02:25et donc avec une vie qui est assez rudimentaire.
02:29Une vie quotidienne qui est aussi largement occupée par des corvées,
02:34corvées domestiques, corvées d'eau, corvées d'alimentation,
02:37et puis quelques séances d'entraînement.
02:39Et au cours de l'année 1943, il y a aussi la nécessité de se déplacer assez régulièrement
02:43pour des raisons évidentes de sécurité.
02:46Donc on a ici dans cette vitrine quelques objets qui rappellent cette sédentarité imposée.
02:52Vous avez des cannes de marche, vous avez des chaussures qui rappellent que les résistants doivent en permanence
02:57se déplacer dans le massif et également sur ces piémonts.
03:01À l'automne 1943, le maquis du Vercors se militarise grâce à une organisation structurée et une aide matérielle des alliés.
03:08Gilles Vernion, agrégé d'histoire, spécialiste de la résistance dans le Vercors, revient sur cette évolution combattante.
03:15Le premier parachutage, c'est novembre 1943, parachutage d'armes à Darbounouz,
03:19une espèce de clairière au beau milieu des hauts plateaux du Vercors, novembre 1943.
03:26Et sur la base du premier parachutage, dès l'automne, le RAE va organiser la militarisation du maquis,
03:32c'est-à-dire des camps qui sont des lieux d'entraînement militaire,
03:35où on commence avec peu d'armes, un peu plus après le parachutage,
03:38à apprendre à tirer, à s'organiser, à avoir des chefs,
03:43en clair se militariser et en même temps envisager aussi de lever dans la plainte, du côté de Romand, de Grenoble,
03:50de lever des compagnies civiles, qui sont un peu des réservistes du maquis,
03:53qui peuvent monter un week-end pour faire une session d'entraînement,
03:57mais qui retournent le lundi dans leur famille ou à leur travail,
04:00et qui ne seront mobilisés que le jour J, au moment du débarquement allié.
04:04Débarquement qui intervient le 6 juin 1944 et entraîne la mobilisation générale,
04:09lancée par toutes les organisations de résistance,
04:11et qui multipliera par dix le nombre de maquisards,
04:14qui passeront d'environ 400 à plus de 4000.