Le 3 et 4 mai prochains, le Festival BD d'Eurre accueillera parmi ses invités l drômois Jacques Terpant pour son dernier album : "Ce qu'il reste de nous", un hommage à un monde paysan du Vercors auquel sa famille a appartenu sur près d'un millénaire.
Ce qu'il reste de nous de Jacques Terpand est paru chez Futuropolis
Le Festival BD d'Eurre, organisé par Bulles en Drôme, se déroulera les 3 et 4 mai 2025 à la salle des Fêtes → Facebook
Ce qu'il reste de nous de Jacques Terpand est paru chez Futuropolis
Le Festival BD d'Eurre, organisé par Bulles en Drôme, se déroulera les 3 et 4 mai 2025 à la salle des Fêtes → Facebook
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AmusantTranscription
00:00Les livres prennent la parole à présent dans votre matinale ici de Romardèche Matin,
00:05les livres avec Héloïse Erignac, toujours à la page.
00:08Les livres font des bulles même avec la 24e édition du Festival BD d'heures.
00:13A noter dans vos agendas, ce sera les 3 et 4 mai prochains,
00:1623 auteurs présents dont celui de ce magnifique album,
00:20« Ce qu'il reste de nous » paru chez Futuropolis.
00:23Vous montrez à la caméra s'il vous plaît Philippe Pasta ?
00:25C'est Jacques Terpent, je le connais en plus.
00:27Vous êtes en train de lire mais regardez.
00:28Oui, j'aime bien lire aussi.
00:29Voilà, Jacques Terpent, ce sont des débuts à Métalurlande dans les années 70.
00:34C'est beaucoup, beaucoup d'illustrations, 50 ans d'illustrations presque.
00:37Et puis au fil du temps, de plus en plus d'écritures.
00:39Quelques titres pour éveiller votre mémoire.
00:41Massara, pirate, les sept cavaliers, le royaume de Boré.
00:44Et puis ce dernier titre, « Ce qu'il reste de nous ».
00:47Alors nous, ce sont les habitants de ce peuple paysan installé au pied du Vercors en l'an 1000,
00:53dont la famille de Terpent a fait partie puisqu'il est né à Romand
00:56et qu'après quelques années en ville, il est revenu sur la terre de ses ancêtres à Austin élever ses enfants.
01:02En six récits courts, du Moyen-Âge au XXe siècle, Jacques Terpent tire donc le portrait d'un monde rural malmené par les révolutions,
01:10les révolutions politiques ou industrielles, qui a vu ses habitants se déraciner.
01:14D'une façon de vivre, de partager, de connaître une terre et ses habitants qui a disparu.
01:20Le souvenir d'un monde paysan d'avant dont il s'est découvert le dernier dépositaire.
01:26Je fais partie d'un mode de vie de gens, si vous voulez, qui étaient des gens ancrés dans un territoire.
01:32Ce qui était la norme autrefois en fait.
01:34Donc, si vous voulez, dans l'enfance, les gens qui habitaient autour de chez moi étaient tous dans la même situation que moi.
01:42Des gens ayant tous le même passé, les mêmes souvenirs, la même connaissance des autres.
01:48Et c'est ça la grande différence, c'est que les gens qui habitent ou qui viennent habiter à la campagne,
01:53aujourd'hui, d'abord à la campagne on y passe, on ne peut plus faire souffle comme autrefois sur plusieurs générations.
02:00Et donc, le système actuel a complètement anéanti ce qui était le ciment du milieu rural.
02:08Alors, vous vous défendez de dire le fameux « c'était mieux avant ».
02:12Donc, c'était quoi l'objectif de cet album ?
02:15C'était laisser une trace justement de cette histoire de votre famille que vous avez reconstituée, de l'histoire du territoire ?
02:21Je me suis rendu compte en fait que je racontais toujours la même histoire.
02:25Ou du moins, que j'avais toujours le même thème.
02:27J'avais fait deux albums pour les éditions Glénat, qui s'appellent « Capitaine perdue ».
02:31C'est le dernier capitaine dans le dernier fort français sur les bords du Mississippi.
02:36J'avais fait « Le royaume de Boré » d'après l'œuvre de Raspail.
02:39C'est le petit homme de la forêt en face de la mer de Paris qui recule devant l'avancée de la civilisation.
02:46Et j'avais deux, trois projets sous le coude.
02:48Et je me suis aperçu que ce thème les traversait aussi.
02:50Et je me suis dit « Mais pourquoi est-ce que tu racontes toujours la même chose, c'est-à-dire les derniers des derniers ? »
02:56Si c'est parce que tu en es un.
02:58Donc, reviens à la source du problème.
03:00Et c'est là que j'ai écrit ce qu'il reste de nous.
03:02Et vous avez dit aussi, de cet album, « Ce sera le dernier ».
03:06Oui.
03:07Est-ce que je vais arrêter le dessin ? Non.
03:09J'ai deux bouquins prévus avec du dessin, mais qui sont de l'illustration.
03:13Le dessin, c'est une pathologie en fait.
03:14On n'y peut rien, donc je vais continuer à dessiner, mais je ne ferai plus ces grands récits en bande dessinée.
03:20Moebius, qui était mon maître en termes de dessin, disait « Un dessinateur tend toujours vers un mieux.
03:26Un jour, ce mieux devient un moins.
03:28Et c'est irréversible. »
03:30Mon idée était de pouvoir choisir ma sortie.
03:33C'est bien de savoir s'arrêter.
03:34Oui.
03:35C'est mouvant quand même, je trouve.
03:37Belle sortie en tout cas.
03:38Le tracé de Terpens, vous le verrez, est très précis, fin réaliste.
03:42Ses dessins sont vraiment des...
03:43C'est beau, on voit le Vercors.
03:44Une ode au Vercors, aux vieilles pierres, aux forêts.
03:48C'est un très bel album qui vous évoquera peut-être un monde que vous avez sans doute aussi vous connu,
03:54qui nous écoutez, en tout cas certains d'entre nous.
03:55Ce qu'il reste de nous, donc, de Jacques Terpens, paru chez Futuropolis.
03:59Jacques Terpens qui sera au Festival BD d'Heures les 3 et 4 mai prochains.
04:03Alors, on vous offre l'album.
04:04À présent, on a bien parlé avec Héloïse.
04:0804 75 40 10 10.
04:10C'était promis, alors chose du cool.