Législatives françaises : Tunisie, Côte d'Ivoire... quelles réactions au lendemain des résultats ?

  • il y a 2 mois

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00:00Et puis on va aller regarder du côté de nos voisins, de l'autre côté de la Méditerranée,
00:05scrutin là aussi scruté de près par nos voisins africains, la question identitaire, le binationalisme,
00:10le dossier migratoire aussi étaient des sujets de pré-élection, en tout cas mis en avant par le RN.
00:15On imagine le soulagement pour certains. On retrouve tout de suite à Tunis,
00:19Lilia Blaise, Lilia, quelle réaction chez vous en ce lendemain d'élection ?
00:23Il y a aussi une inquiétude qui perdure parce que les Tunisiens ont suivi de loin les débats de l'entre-deux-tours,
00:36la montée du Rassemblement national et sa progression surtout ces dernières années.
00:42Donc beaucoup de Tunisiens aujourd'hui sont soulagés mais se disent inquiets aussi par rapport au débat
00:49qu'il y a eu ces derniers jours en France, la montée du racisme, la question de l'immigration,
00:54et comme vous l'avez dit de la binationalité.
00:56Il y a aussi un côté tunisien, une curiosité face à la nouvelle configuration parlementaire française
01:03puisque les Tunisiens dans un tout autre contexte et avec des partis très différents
01:08l'ont vécu en 2011 lors de leurs premières élections législatives avec la Troïka.
01:14Donc en fait ça a été selon certains experts politiques une source de blocage pendant des années
01:19d'avoir justement une coalition tripartite au gouvernement.
01:23Donc les Tunisiens aussi sont curieux de voir comment cette cohabitation va fonctionner en France.
01:29Et puis enfin il y a aussi la question de la politique étrangère de la France.
01:33On sait que l'image de la France en Tunisie a été assez écornée par rapport à la position de la France sur la guerre à Gaza.
01:40Il y a des liens très importants diplomatiques et économiques entre les deux pays.
01:43La France est le partenaire commercial principal de la Tunisie.
01:47Donc beaucoup de questionnements en Tunisie sur comment le futur gouvernement et ce nouveau parlement
01:53vont travailler avec la Tunisie sur ces aspects-là.
01:57Et puis pour finir, en Tunisie il y a aussi cette échéance électorale qui approche,
02:02celle de l'élection présidentielle prévue le 6 octobre prochain.
02:05Donc c'est aussi une échéance importante dans les relations entre les deux pays.
02:10Merci beaucoup Lilia Bles en direct de Tunis.
02:13On va se prendre maintenant du côté d'Abidjan pour aller prendre le pouls cette fois en Côte d'Ivoire avec Julia Guggenheim.
02:20Bonjour Julia en Côte d'Ivoire.
02:22Comment ces élections ont-elles été perçues ?
02:28Eh bien Elisabeth, ça serait peut-être un petit peu mentir que de dire que ces élections ont passionné les foules ici en Côte d'Ivoire.
02:36En fait elles n'ont quasiment pas été commentées dans les journaux locaux ce matin.
02:40Aucune une d'ailleurs n'était consacrée aux résultats de ces législatives françaises.
02:46Alors c'est sans doute en partie parce qu'il ne s'agit pas d'une élection présidentielle
02:50mais aussi également parce qu'elle est perçue comme une pure affaire de politique française.
02:55Néanmoins un certain nombre d'Ivoiriens avec qui j'ai pu échanger depuis hier soir
03:01m'ont dit qu'ils s'étaient réjouis des résultats qui sont compris ici.
03:05D'abord avant tout comme une défaite du rassemblement national.
03:08Un parti qui est perçu ici par un grand nombre d'Ivoiriens comme étant raciste
03:13ou comme pouvant poser des problèmes à leurs concitoyens qui sont installés en France.
03:19Certains ont également déploré la défaite de la députée franco-ivoirienne Rachel Keke.
03:26Cette candidate France Insoumise pour le Nouveau Front Populaire
03:34a perdu hier soir son siège à l'Assemblée Nationale.
03:37Du côté des autorités il n'y a pas eu de réaction officielle pour le moment.
03:42En offre on perçoit quand même un certain soulagement que Jordane Bardella
03:47ne rentre pas aujourd'hui à Matignon.
03:50Mais également beaucoup de questionnements.
03:53Qu'est-ce que cette majorité relative pour le Nouveau Front Populaire va signifier ?
03:58Est-ce que c'est une période d'instabilité institutionnelle qui s'ouvre pour la France ?
04:04Et comment est-ce que celle-ci pourrait affecter les relations entre la France et la Côte d'Ivoire ?
04:09Et même d'une manière plus générale comment est-ce que cela pourrait affecter la diplomatie française en Afrique ?
04:15Julia Guggenheim en direct de Côte d'Ivoire.
04:19Nos voisins africains forcément d'un pays à l'autre.
04:22On était à Tunis et ici à Abidjan qui étaient pour le moins attentifs à ce qui se passe aujourd'hui chez nous.
04:29Oui, on a beaucoup commenté l'affaiblissement de la position française
04:33ne serait-ce qu'en Afrique de l'Ouest, mais on peut imaginer plus largement.
04:37C'est surtout dans cette zone-là, l'Afrique francophone, où il y avait potentiellement un intérêt.
04:41Ce qui est intéressant c'est qu'à Abidjan on nous a dit qu'il y avait un écho relativement limité.
04:46Alors qu'à Tunis, de l'autre côté de la Méditerranée, on pourrait dire au Maroc aussi, j'imagine en Algérie.
04:50En Algérie, il y avait des craintes majeures quant au positionnement final de ce résultat.
04:55On sent bien que c'est un enjeu qui aussi dépasse la frontière.
04:59De toute manière, c'est très lié. Les destins entre l'Afrique de l'Ouest et la France sont liés.
05:03Les diasporas existent dans les deux sens.
05:06Ils sont liés, on peut faire ce qu'on veut.
05:09En réalité, l'histoire franco-africaine, en tout cas dans un certain nombre de pays,
05:14et la majorité des pays, qu'on parle du Mali, du Togo, de la Côte d'Ivoire, ainsi de suite,
05:18on a une histoire commune, évidemment pas aux Nigériens, peut-être moins au Ghana,
05:22mais ça veut dire qu'en réalité, on ne peut pas ne pas réagir,
05:25comme d'ailleurs nous observons depuis Paris, et forcément pas simplement les diasporas,
05:30les élections qui se déroulent sur le continent.
05:32Et donc forcément, ce qui se passe en France a un impact dans un contexte où, il faut le redire,
05:37c'est pas simplement la France diplomatique qui est un peu en repli,
05:41c'est aussi, il faut le redire, la France économique dans cette zone-là.
05:44On voit des départs, on voit des possibilités pour des acteurs africains
05:49de reprendre des activités françaises sur le continent.
05:52Donc on est dans un temps qui, pour le coup, en plus, voit arriver,
05:55et c'est pas simplement voir arriver, voit s'installer et se développer des acteurs compétiteurs.
05:59C'est pour ça que je vous dis, le monde ne nous attend pas.
06:01Donc on ne peut pas avoir des attermoiements, des difficultés, des non-prises de décisions,
06:05surtout dans une zone où on a commis, disons-le clairement, beaucoup d'erreurs ces derniers mois.
06:10Beaucoup, beaucoup d'erreurs, et je parle d'ensemble de pays que je connais bien,
06:13qui attendent autre chose de la France, et qui ne sont pas hostiles,
06:16mais qui, pour certains, ont déclaré la cessation des relations diplomatiques,
06:20et pour d'autres qui sont entre les deux, et pour d'autres qui, pour le coup, hésitent encore.
06:24Donc c'est un moment fort.

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