ÉDITO - "Une majorité de Français ne veut pas que le RN occupe le pouvoir"

  • il y a 3 mois
L'extrême droite reste finalement aux portes du pouvoir. Ce dimanche 7 juillet, après le second tour des législatives, Marine Le Pen -élue au premier tour dimanche dernier à Hénin-Beaumont- n'aura jamais été aussi proche de faire rentrer son parti au gouvernement. Mais les lépenistes font un score moins bon que prévu. 143 sièges leur seront dévolus: 126 pour le Rassemblement national et 17 à leur alliés, proches d'Eric Ciotti.

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Transcription
00:00L'autre leçon, évidemment, de ce second tour des législatives, c'est le Rassemblement National, donné gagnant, on s'en souvient, au soir du premier tour, arrivé en troisième position hier.
00:08Jordan Bardella parle d'alliance du déshonneur et d'arrangements électoraux, et c'est vrai que beaucoup d'électeurs du Rassemblement National considèrent qu'ils se sont fait voler la victoire.
00:17Non, ils ont perdu, en fait. C'est très différent. Il y a eu une participation qui a été très forte. Le scrutin, il est tout à fait légitime.
00:23Il s'est décroulé dans des circonstances régulières. Il y aura peut-être ça ou là des contestations, mais c'est un scrutin honnête. Personne n'a été volé.
00:29Ce qui s'est passé, c'est que le Rassemblement National s'est fracassé sur le front républicain. Une majorité de Français ne veut pas, aujourd'hui, que le Rassemblement National occupe le pouvoir.
00:38Alors oui, il y a eu des accords. Vous appelez ça « arrangement » quand ils vous sont défavorables. Vous appelez ça « union » ou « unité » quand ils vous sont favorables.
00:45L'ORN aussi en a fait. On l'a vu avec Eric Ciotti. S'il avait pu en faire davantage, il en aurait fait. C'est la politique, c'est même la vision politique que défendait l'ORN il y a encore deux ans,
00:53puisqu'ils étaient pour la proportionnelle, ce qui suscite que tout le monde se mette d'accord parce que personne n'a la majorité.
00:57En fait, dans un paysage découpé en trois blocs, il devient très difficile de gagner tout seul. Il faut être capable de nouer des alliances et c'est encore ce qui bloque l'ORN.
01:04Qu'est-ce qui a coincé ?
01:05Alors, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, l'ORN. Est-ce que c'est le programme ? Il a dépecé son programme. Est-ce que c'est Jordan Bardella ? C'était, a priori, la meilleure tête de gondole.
01:13En fait, il y a eu deux handicaps. L'impréparation, on l'a vu pendant cette campagne, que ce soit sur le programme, que ce soit sur le choix des cadres, des candidats.
01:19Certains n'étaient pas du tout à la hauteur de l'enjeu. Et il y a un autre problème, c'est l'image. En fait, la dédiabolisation, elle a fonctionné, mais pas encore assez.
01:26Le Rassemblement national n'a pas encore su décoller son étiquette d'extrême-droite, j'ai envie de dire. Et cette étiquette d'extrême-droite reste un repoussoir pour de très nombreux Français.

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