Le 4 juillet 2024, au Festival de Grignan, les comédiens Aurélien Chaussade (Le Procès Goldman) et Stéphane Wojowicz (La Famille Bélier, Les Tuche, L'Exercice de l'État..) ont captivé le public avec leur lecture-spectacle « Lawrence des Trois Villes ». Cette adaptation de la correspondance de T. E. Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie, a été mise en musique par Frédéric Fresson, mise en scène par Panchika Velez et adaptée par Christian Siméon. Le spectacle a offert une immersion profonde et émouvante dans la vie de ce personnage légendaire de l'histoire.
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00:00Je viens, et même si je ne viens pas en tant qu'artiste, je viens de rentrer en tant que spectateur,
00:05parce que c'est tellement agréable.
00:07Voilà.
00:08Et si tout le monde pouvait venir comme ça,
00:11disant mais il faut aller à Grignan, il faut y aller, voilà.
00:14Pas trop, parce qu'après on sera trop nombreux.
00:18Vous avez déjà l'expérience de Grignan ?
00:20En tant que spectateur,
00:22je dirais presque par hasard, parce que j'avais une amie qui venait,
00:26je crois que c'est l'année de l'Italie,
00:28et elle faisait une lecture et j'ai eu de grandes curiosités.
00:33Et depuis ce jour, je n'ai pas arrêté d'emmerder Pierre Cordier.
00:41Les gars, mais invitez-moi à Grignan.
00:45Je viens à Grignan.
00:47Non mais c'est vrai, j'aime bien...
00:51Le festival de Sarlat me fait un peu penser à...
00:55C'est-à-dire des festivals où il y a un gros encadrement de bénévoles,
01:02qui créent un climat très familial,
01:11et en même temps avec des conditions de travail qui sont excellentes,
01:17mais où on se croise très facilement.
01:20Je dirais que c'est des festivals à taille humaine,
01:23et c'est extrêmement agréable.
01:26Spectateurs personnels, encadrements, artistes, tout le monde se croise.
01:33J'adore ce climat-là.
01:35C'est le climat d'un festival à la base.
01:38C'était une lecture ce soir, mais pour le public, ça a été beaucoup plus que ça.
01:43Déjà, vous étiez trois sur scène,
01:46et on a oublié l'aspect lecture purement.
01:50Vous nous avez donné beaucoup d'images.
01:53Grâce à l'auteur aussi, parce que subtilement,
01:58il a glissé du dialogue à l'intérieur de ses textes,
02:03qui sont des textes authentiques, évidemment, qu'il n'a absolument pas touchés.
02:07Mais il s'est amusé à créer un dialogue tout à fait fictif
02:12entre un personnage réel et un personnage que moi je regarde,
02:17en fait, on ne sait jamais trop bien qui c'est,
02:20qui est ce personnage qui renvoie une balle à un confident,
02:25un journaliste, un proche, moins proche, finalement, on ne sait pas trop.
02:30Il y a une proximité forcément qui se crée,
02:34je veux dire, d'humanité, on va dire.
02:37C'était un peu le projet comme ça.
02:41Mais à la base, c'est l'auteur qui a fait cette proposition-là et qu'on a suivi.
02:46On a travaillé ensemble.
02:49On devait répéter cet après-midi ici, dans les lieux,
02:52mais malheureusement les conditions climatiques ne nous ont pas permis de le faire,
02:55donc on a un peu découvert le plateau,
02:58tout ça, le rapport à la voix au public, un peu au dernier moment,
03:01mais en tout cas, on a travaillé ensemble.
03:03Et puis après, chacun de son côté, évidemment, le lit et le relit plusieurs fois,
03:07pour se mettre les mots en bouche aussi,
03:09parce que c'est vrai que l'exercice d'une lecture,
03:11on n'a pas des heures et des heures de répétition,
03:14et il faut donner le texte.
03:17Écoutez, quand j'étais enfant, j'en ai parlé de Laurence d'Arabie,
03:21j'avais vu le film à ce moment-là, célèbre film,
03:24mais que je n'ai pas revu depuis.
03:26Et là, je me suis demandé est-ce que pour la lecture,
03:29et puis finalement, non, je ne l'ai pas revu.
03:31Donc, il m'en restait quelques bribes comme ça,
03:34mais pas vraiment précisément.
03:36Et donc là, en relisant, évidemment, le texte, en le travaillant,
03:39en discutant avec Christian Siméon, l'auteur aussi,
03:42j'ai reconstitué un peu la mémoire,
03:44et surtout, ça m'a donné envie vraiment de faire des recherches sur ce personnage
03:48que j'avais un peu oublié.
03:50Et puis, dans les temps actuels,
03:54on s'aperçoit que tout ce moyen oroyant
04:00qui s'est constitué,
04:03ça vient de très, très loin.
04:06Et ce moment où il dit,
04:10je dirais presque cyniquement,
04:13qu'il faut absolument créer un état tampon,
04:16trouver moyen de,
04:18ça résonne fort.
04:21Ça résonne fort.
04:23Mais ce qui est assez joli aussi,
04:27c'est cette description de ce monde
04:29qui a des fonctionnements
04:32qu'on ne change pas comme ça.
04:34Puis le personnage,
04:37il est surprenant, ce personnage.
04:39Il a été porté au nu sublime,
04:43et puis il est redevenu quelqu'un de complètement...
04:46Après, ce qui est rarissime.
04:49Vraiment, je n'étais pas du tout au courant de tout ça,
04:52justement, de toutes ces blessures.
04:54Et c'est ça qui m'a beaucoup surpris
04:56et qui m'a vraiment donné envie de porter ce texte
05:00et de raconter un peu ce personnage à travers cette lecture.
05:03Parce que là, tout à coup, il y a une faille,
05:06une béance énorme.
05:08Et ça, c'est formidable d'avoir à raconter ça
05:11et d'avoir à porter ça.
05:12Et c'est très beau, et ça le rend effectivement très humain,
05:15au-delà du héros qui réussit tout, qui gagne tout.
05:19Là, ça le rend profondément humain.
05:21Donc avec ces blessures et ces failles.
05:23Est-ce que vous auriez une suggestion
05:24pour la thématique de l'année prochaine,
05:26puisqu'on vous reverra forcément ?
05:28Je n'en ai pas, mais l'autre jour,
05:31je parlais avec deux messieurs
05:37qui s'occupent d'une association de cartes postales, etc.
05:43Et je disais qu'il y a un truc qui est génial,
05:46c'est quand on collectionne les cartes postales,
05:48quand on les regarde,
05:49d'aller parfois regarder ce qui est écrit derrière.
05:52Il y a des choses merveilleuses à collecter.
05:56Parce que je sais qu'il y a eu une année,
05:58c'était 14, les lettres de Poilus, etc.
06:01Toutes des choses merveilleuses.
06:03Et là, je me disais, la petite vie quotidienne
06:06de ces époques lointaines,
06:09quelques mots au dos d'une carte postale,
06:12quelquefois, c'est...
06:15Donc je me dis, tiens, il faudrait...
06:17Parce que là, si ce n'est pas de la correspondance,
06:19une carte postale, c'est de la correspondance.
06:23Un dernier mot ?
06:24Alors, dans mon actualité,
06:26qu'est-ce qu'il se passe ?
06:28Récemment, j'étais dans un film qui s'appelle
06:30Le Procès Goldman,
06:31qui a été réalisé par Cédric Kahn,
06:33qui est sorti cette année au cinéma.
06:35Et sinon, je fais une pièce de théâtre en tournée
06:38qui s'appelle La couleur des souvenirs,
06:39qui est écrite et mise en scène par Fabio Marat.
06:42Et que nous avons créé l'année dernière
06:44au Festival d'Avignon,
06:45et que nous allons amener en tournée
06:47partout en France la saison prochaine.
06:49Oh là !
06:51Là, je viens de finir de tourner une série pour France 2.
06:55Je fais un autre truc pour Netflix, là, au mois d'août.
06:59Le théâtre, j'y repars en tournée
07:01avec Josiane Balasco, octobre, novembre, décembre.
07:05Après, je ne sais pas si je refais tout de suite du théâtre,
07:08je ne sais pas.
07:10Enfin, ça va...
07:12Je ne me plains pas.
07:14J'ai adoré.
07:15Je connaissais l'existence du Festival, bien sûr,
07:17mais je n'étais jamais venu.
07:19Je ne connaissais pas la ville,
07:20et donc pas le Festival non plus,
07:22et je suis absolument ravi et enchanté.
07:24Donc j'espère.
07:26Merci.