Edouard Philippe s'exprime à l'annonce des résultats du second tour des élections législatives. Selon les estimations d’Elabe pour BFMTV, le Nouveau Front populaire obtient entre 178 et 205 députés, le camp présidentiel entre 157 et 174 sièges et le Rassemblement national et ses alliés entre 113 et 148.
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00:00Mes chers compatriotes, les Français ont aujourd'hui, comme la semaine dernière, voté massivement.
00:08Les résultats que nous découvrons laissent apparaître une assemblée dépourvue de majorités claires.
00:15Le Rassemblement national constitue certes le parti le plus puissant et a obtenu plus de 11 millions de voix la semaine dernière, je ne l'oublie pas.
00:24Mais il y a encore dans notre pays une majorité écrasante de Français qui ne veut pas donner le pouvoir au Rassemblement national, et je m'en réjouis.
00:33Le nouveau Front populaire, alliance électorale hétéroclite, ne dispose pas non plus, à lui seul, d'une majorité lui permettant de gouverner, quoiqu'en dise M. Mélenchon.
00:45Enfin, l'ancienne majorité présidentielle, si elle résiste mieux que cela n'avait été annoncé, voit le nombre de ses députés diminuer et ne peut gouverner seule, ce qui doit l'inciter à une grande humilité.
00:58La vérité est qu'aucun des blocs politiques de l'Assemblée ne dispose d'une majorité suffisante à lui seul pour gouverner.
01:07La décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination. Je le regrette, mais je n'en suis pas surpris.
01:21Cette indétermination fait courir au pays un péril que personne ne doit sous-estimer. L'absence de majorité et l'absence de gouvernement exposerait la France et les Français à des dangers redoutables.
01:36La crédibilité de notre pays pourrait en être atteinte et son crédit s'en trouver ruiné. Les forces politiques centrales ont donc une responsabilité qu'elles ne peuvent écarter.
01:47Elles doivent sans compromission favoriser la création d'un accord qui stabilisera la situation politique. Il va sans dire qu'à mes yeux, cet accord ne peut être construit ni avec le RN ni avec la FI, à qui nous opposent des divergences de principes.
02:03Mais cet accord ne sera pas durable. Il permettra au mieux de gérer le pays, mais pas de construire une alternative ambitieuse, éprise de liberté, attachée à la construction européenne, déterminée à construire une France plus prospère, plus puissante, plus sûre, plus juste et plus fraternelle.
02:22Au-delà de cet exercice nécessaire afin de garantir la stabilité politique du pays à court terme, nous devons donc voir plus loin. Nous allons devoir écouter le pays, regarder le monde et la réalité en face, travailler d'arrache-pied afin de proposer aux Françaises et aux Français un projet cohérent et solide.
02:41Ce travail, j'y suis prêt. Il ne peut pas être l'œuvre d'un homme seul ou d'un petit groupe d'experts. Il doit rassembler les intelligences les plus nombreuses, les expériences les plus variées, les enthousiasmes les plus résolus. Je les invite à me rejoindre et je me tiens à la disposition de ceux qui veulent, dès ce soir, participer à la reconstruction d'un espoir. Vive la République et vive la France.