• il y a 3 mois
Candidats du RN problématiques, sondages sur le second tour, couverture de la campagne... Le service politique du « HuffPost » répond à vos questions.

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00:00Bonjour à tous, bienvenue sur le compte du HuffPost pour parler des élections législatives, du deuxième tour des élections législatives qui se tient dimanche.
00:09On va revenir sur la dissolution décidée par Emmanuel Macron après le score catastrophique pour la majorité aux européennes.
00:17Donc je suis Romain Herrero, je suis chef du service politique au HuffPost.
00:21Et moi je suis Marie-Anne, je suis journaliste politique et vidéaste au service politique avec Romain.
00:26Donc n'hésitez pas à poser des questions, déjà reçues en commentaire. Mais voilà, posez-nous des questions et on y répond.
00:34Il s'est passé beaucoup de choses dans une campagne qui a été inédite par sa durée. Elle a été très très courte.
00:40On a trouvé qu'il était important de venir répondre à toutes vos questions parce qu'il y a eu des nouveaux termes.
00:48Il y a eu énormément de rebondissements qu'on a suivis pendant trois semaines.
00:52Des choses peut-être que vous avez loupées, que vous n'avez pas compris.
00:55On va aussi vous parler de nous, comment est-ce qu'on a vécu ça en tant que journaliste.
00:59Donc voilà, n'hésitez pas, on est là pour une heure.
01:02Alors on va faire un petit rappel aussi des faits.
01:07Le 30 juin, pour le premier tour des élections législatives, il y avait principalement trois blocs qui s'affrontaient.
01:15Il y avait le bloc d'extrême droite qui a récolté plus de 33% des voix.
01:20Le nouveau front populaire qui est une coalition de la gauche qui a obtenu 28% des voix.
01:26Et ensuite le bloc synchroniste, 20% des voix.
01:31Donc l'assemblée se répartit en trois forces principales.
01:35Et donc on verra ensuite à l'issue du second tour comment tout cela se termine.
01:43On va commencer par une première question qu'on avait eue en teaser.
01:47On a quelqu'un qui nous a demandé si le RN gagnait, si Emmanuel Macron était obligé de démissionner.
01:53Donc non, il n'y a pas d'obligation à démissionner, bien sûr que non, c'est possible.
01:58C'est quelque chose qui est monté très vite.
02:01Ça a été une rumeur dès le début, montée en épingle par certains responsables politiques aussi.
02:05Emmanuel Macron, lui, a été assez clair de démissionner.
02:08Mais quand même, c'est une rumeur dès le début, montée en épingle par certains responsables politiques aussi.
02:13Emmanuel Macron, lui, a été assez clair de démissionner.
02:16Mais quand même, ça reste une possibilité.
02:18Je ne me souviens plus exactement de l'année, mais il y a le précédent, de Macron, fin 19e siècle,
02:22où en fait, à l'issue d'une dissolution, les oppositions prédient juste deux possibilités,
02:30celle de se soumettre ou celle de se démettre.
02:32Il avait fini par se démettre.
02:34Et donc ça peut être aussi une issue de ce qui se passera dimanche prochain,
02:40même si c'est, pour le moment, loin d'être la plus probable.
02:43Et puis ça arrivait aussi sous la Ve République, une fois, avec le général de Gaulle en 1969.
02:47Donc voilà, c'est arrivé qu'une seule fois, mais c'est possible, c'est permis par la Constitution.
02:52De Gaulle, en 1969, avait démissionné dans la foulée par un message laconique.
02:58Voilà, ça s'était passé comme ça.
03:00Là, c'est possible, ça peut arriver juste après.
03:03Pas du tout, c'est très flou, mais c'est une possibilité.
03:07Alors, parmi les autres questions qui nous ont été posées,
03:11pourquoi, si le RN gagne, c'est Bardella et pas Marine Le Pen qui sera Premier ministre ?
03:17Alors, c'est une très bonne question.
03:19C'est surtout parce que le RN a présenté des choses comme ça depuis le début.
03:25C'est-à-dire qu'à Jordan Bardella, le poste de Premier ministre,
03:28et à Marine Le Pen le rôle de Président de la République en 2027,
03:32si, d'aventure, elle venait à l'emporter lors de la prochaine présidentielle.
03:36Ça révèle quoi ?
03:38Ça révèle que, malgré le titre de Président du RN,
03:41c'est bien Marine Le Pen qui reste la chef du parti de pénisme,
03:45le parti dont elle a hérité en 2011,
03:48et qui a été fondée par son père en 1972.
03:52Donc voilà, c'est la raison pour laquelle c'est Bardella qui serait nommé Premier ministre
03:59en cas de victoire du RN en majorité absolue dimanche prochain.
04:06Justement, c'est important que tu dises majorité absolue,
04:08parce qu'il y a un flou qui règne sur cette histoire de majorité,
04:11qu'elle soit absolue ou relative.
04:13Si elle est absolue, il n'y a pas de doute, ce sera Jordan Bardella a priori.
04:16Si elle est relative, là, c'est beaucoup moins clair.
04:18Et Jordan Bardella en a encore évoqué le sujet hier soir dans l'émission.
04:23C'était sur quelle chaîne déjà ? C'était sur France 2 ?
04:26Oui.
04:27Il l'a évoqué hier parce que très vite, il a parlé de majorité absolue
04:31et a dit qu'en cas de majorité relative, il ne voudrait pas être Premier ministre.
04:35Après, il y a d'autres possibilités.
04:38Si la majorité relative est très proche de la majorité absolue
04:42et qu'il réussit à nouer des accords avec certains députés pour renforcer sa majorité,
04:48il est possible qu'il accepte malgré tout.
04:50Il est possible aussi que Macron décide de nommer Bardella Premier ministre.
04:54Est-ce qu'il pourra refuser devant ses électeurs ?
04:56Est-ce qu'il pourra se permettre de refuser ?
04:58C'est une question qui serait compliquée potentiellement pour lui.
05:01Tout dépendra des rapports de force qui sortiront des urnes dimanche prochain.
05:07Avant de prendre la prochaine question, on va rappeler qu'on est en live depuis le HuffPost
05:13pour parler des élections législatives consécutives à la dissolution de l'Assemblée nationale.
05:17Le deuxième tour, c'est dimanche.
05:20La séquence politique est inédite.
05:23Le rôle pris par ce réseau social TikTok a beaucoup fait parler dans le cadre de cette campagne.
05:29C'est pour ça qu'on est là, pour répondre à toutes vos questions sur les élections législatives.
05:34Je vais donc en prendre une note.
05:40Est-ce qu'il y a vraiment deux extrêmes, l'extrême droite et l'extrême gauche,
05:45qui s'affrontent dans ces élections législatives ?
05:48Comme dit auparavant, il y a trois blocs.
05:52Le bloc d'extrême droite, on peut dire qu'il est vraiment d'extrême droite
05:56parce que le Rassemblement national y est central.
05:59C'est-à-dire qu'une partie des républicains siotistes a rejoint Marine Le Pen,
06:06mais c'est bien le Rassemblement national qui y est à la manœuvre.
06:09Jordan Bardella, qui est le président du Rassemblement national,
06:12ne fait aucun doute que le RN est un parti d'extrême droite,
06:16que ce soit par son histoire ou par son programme,
06:19qui porte par exemple la préférence nationale, la suppression du droit du sol
06:24ou autre remise en cause des institutions,
06:27que ce soit à travers le Conseil constitutionnel ou autre.
06:30De l'autre côté, on a plus un bloc de gauche
06:33qui comprend la gauche sociale, sociale-démocrate,
06:36avec l'EPS et Europe Écologie des Verts,
06:39et aussi la gauche radicale avec la France insoumise.
06:42La France insoumise ne peut pas vraiment être considérée comme de l'extrême gauche
06:46parce que l'extrême gauche, en France, c'est quelque chose de très précis,
06:49ça fait référence à des partis qui considèrent que la prise de pouvoir
06:53ne se fait pas forcément par les urnes,
06:56donc on va retrouver là plutôt le NPA ou l'huile ouvrière,
07:01des partis d'ailleurs qui sont classés à l'extrême gauche par le Conseil d'État,
07:07ce qui n'est pas le cas de la France insoumise,
07:10qui est classée donc en gauche radicale.
07:13Et d'ailleurs le ministère de l'Intérieur classe le Rassemblement National
07:18dans le bloc extrême droite et toute la gauche dans le bloc gauche et pas extrême gauche,
07:23contrairement à ce que dit le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin d'ailleurs,
07:26sur l'extrême gauche.
07:27Voilà, donc c'est pour ça qu'il est compliqué de renvoyer les deux blocs dos à dos
07:34parce que ça ne correspond pas aux mêmes réalités.
07:37Je prends une autre question.
07:40De Valentine, la participation s'annonce-t-elle aussi élevée qu'au premier tour,
07:44voire plus élevée ?
07:45Effectivement, ça va être une donnée importante de ce second tour
07:48puisqu'au premier tour, elle a été très élevée, près de 67 %,
07:51beaucoup plus qu'en 2022.
07:54Et donc ça va être un enjeu important.
07:57Je ne sais pas, là on ne peut pas prédire.
08:00Non, alors on ne peut pas prédire et on peut dire juste que traditionnellement,
08:06ce n'est pas évident que la participation au second tour,
08:09elle soit équivalente ou plus forte qu'au premier tour
08:13parce qu'il y a souvent des désistements,
08:15ce qui fait qu'il y a plein de lecteurs qui ne se sont pas représentés au deuxième tour
08:18et qu'il peut y avoir un effet démobilisateur.
08:22Il y a un précédent qui existe là-dessus,
08:24c'est sur les législatives de 1987,
08:27où là, il y avait une participation qui était plus importante,
08:30l'enjeu était grand.
08:31Est-ce que l'enjeu est aussi grand aujourd'hui ?
08:34Pour qu'il y ait une participation qui soit équivalente ou supérieure
08:39à celle qu'on a vécue dimanche prochain, c'est possible.
08:42C'est un fort enjeu de campagne de cette semaine.
08:44D'ailleurs, on voyait que les militants qui se mobilisaient
08:47allaient bouger les extensionnistes.
08:49C'est parti en fait, le changement national,
08:51sans la gauche et des macronistes,
08:53parce que ça va être une donnée importante
08:55qui va déterminer les résultats de dimanche soir.
09:00Alors, Suzy demande,
09:03Bardella vient d'être élu député européen,
09:05comment peut-il donc participer à des élections nationales ?
09:08En fait, rien ne l'empêche de participer à des élections nationales.
09:12Et donc, s'il était nommé Premier ministre,
09:14du coup, ça entraînerait sa démission du Parlement européen.
09:18On ne peut pas être à la fois eurodéputé
09:20et nommer un gouvernement,
09:22mais en tout cas, il peut très bien être nommé.
09:26Il n'est pas vraiment candidat dans ces élections,
09:30c'est juste une candidature symbolique.
09:32C'est en cas de majorité absolue pour la Rassemblement national,
09:36donc l'obtention de 289 députés minimum,
09:40qu'il serait proposé pour devenir Premier ministre
09:44en tant que chef de partie de la principale force
09:48ayant reçu la majorité absolue.
09:50La question s'était posée, je me souviens,
09:52dès l'annonce de la dissolution.
09:55Les journalistes demandaient,
09:57mais le Rassemblement national est arrivé premier,
09:59Bardella va siéger au Parlement européen.
10:01Comment est-ce qu'il peut être le chef de file ?
10:03Est-ce que c'est lui qui va être le chef de file
10:05de ce combat pour l'élective ?
10:07Et très rapidement, c'était certain
10:09que c'était lui qui allait l'être.
10:11Donc, il n'y a pas trop de doutes.
10:16Alors, on a une autre question qui va être
10:18qu'est-ce qui va se passer après dimanche ?
10:20Eh bien, tout dépendra du score.
10:23On va dire que, globalement,
10:25il y a cinq scénarios qui sont plausibles.
10:27Le premier, c'est la majorité absolue
10:29du Rassemblement national
10:31qui serait une première en France.
10:33Depuis la libération,
10:35l'extrême droite est éloignée du pouvoir.
10:38Donc là, comme on l'a dit,
10:40ce serait Jordan Bardella
10:42qui serait élu Premier ministre
10:44et donc il aurait les mains libres
10:46pour former un gouvernement
10:48en négociation toutefois avec Emmanuel Macron
10:51et puis aussi pour mener sa politique
10:53que ce soit sur la TVA,
10:55sur l'immigration,
10:57sur la diplomatie.
11:01Si ce n'est quelques entraves constitutionnelles
11:04et juridiques au projet du Rennes,
11:06il aurait les mains libres pour gouverner.
11:09Le deuxième scénario,
11:11ce serait celui d'une majorité relative
11:13du nouveau front populaire.
11:15C'est très compliqué
11:17pour qu'il y ait une majorité absolue
11:19à ce stade.
11:21Ce scénario ferait que
11:23il devrait proposer un nom
11:29comme Premier ministre.
11:31Ce qu'ils n'ont pas voulu faire jusqu'ici.
11:33Voilà.
11:35Il faudrait que ce soit un nom
11:37qui soit assez consensuel
11:39pour que les macronistes
11:41soutiennent sans le dire
11:43cette solution ne votant pas
11:45une motion de censure
11:47fonctionnant.
11:49Voilà ce nouveau Premier ministre.
11:51Ou cette nouvelle Premier ministre.
11:53Ensuite,
11:55on a le troisième scénario
11:57qui est celui de...
11:59Sans aucun bloc qui se dégage.
12:01Ce scénario-là,
12:03c'est un scénario dans lequel
12:05on n'aurait pas de majorité claire
12:07qui se dégage, donc trois blocs
12:09qui s'affrontent et qui pousserait
12:11à former des coalitions.
12:13C'est déjà dans l'air du temps,
12:15il y a des partis qui sont plus ou moins d'accord
12:17pour la faire, notamment LFI
12:19qui a clairement fermé la porte à toute coalition.
12:21Mais il y a des écologistes
12:23qui sont beaucoup plus ouverts
12:25pour potentiellement former une coalition
12:27et dégager une majorité
12:29qui ferait face aux blocs
12:31du Rassemblement National.
12:33Quoi qu'il en soit, dans ces cas-là,
12:35Emmanuel Macron devra nommer comme Premier ministre
12:37une personnalité consensuelle
12:39qui puisse avoir la confiance du Parlement
12:41sans être renversée
12:43à la situation de censure
12:45et donc former un gouvernement technique
12:47avec des gens qui viendraient
12:49de l'associé des civils, des experts,
12:51des gens qui n'auraient pas
12:53une étiquette politique clivante.
12:55Voilà.
12:57Parmi les autres scénarios,
12:59il y avait celui de la coalition,
13:01celui du gouvernement technique,
13:03ça en fait quatre.
13:05Le cinquième, je ne m'en souviens plus,
13:07mais je vais le retrouver dans pas longtemps.
13:09C'est la majorité relative du Rassemblement National ?
13:11La majorité relative du Rassemblement National.
13:13C'est un scénario dans lequel
13:15Jordan Bardella a refusé
13:17de se projeter, conditionnant
13:19sa participation à un gouvernement
13:21à l'obtention d'une majorité absolue.
13:23Pour l'instant, on ne sait pas trop
13:25comment réagirait le RN.
13:27L'une des hypothèses qui est possible
13:29et qui circule,
13:31ce serait par exemple
13:33d'un gouvernement qui serait
13:35soutenu par le Rassemblement National
13:37avec par exemple
13:39une personne qui serait
13:41proche du RN,
13:43mais pas membre du RN,
13:45nommé Premier ministre.
13:47Le RN serait donc en soutien
13:49de ce gouvernement-là
13:51sans que
13:53ce soit
13:55Jordan Bardella.
13:57Mais bon,
13:59ça, c'est que des hypothèses
14:01à ce stade.
14:03On ne sait pas encore.
14:05En termes de calendrier, il y a des dates
14:07qu'on connaît et après, il y a des choses
14:09qui sont beaucoup plus floues.
14:11On sait par exemple que dimanche soir,
14:13les groupes vont se compter
14:15pour voir s'ils peuvent former des groupes politiques
14:17à l'Assemblée Nationale.
14:19Mais après, ils ont une date qu'ils vont devoir respecter,
14:21c'est celle du 18 juillet.
14:23C'est le début d'une session ordinaire
14:25qui va démarrer à l'Assemblée Nationale,
14:27qui est obligatoire, qui est définie par la Constitution,
14:29qui va durer 15 jours.
14:31Et le 18 juillet, les députés vont devoir élire
14:33le président ou la présidente de l'Assemblée Nationale,
14:35c'est un gros morceau parce qu'il va falloir trouver
14:37une candidature consensuelle.
14:39Donc pareil, selon les équilibres
14:41en place à l'Assemblée Nationale, ce sera plus ou moins facile.
14:43Il peut y avoir trois tours pour élire
14:45le président ou la présidente, donc ça peut être long.
14:47Et après, il y a l'élection
14:49de tous les postes importants,
14:51donc des vice-présidents, les casters,
14:53les présidents de commissions.
14:55Et on se souvient qu'en 2022, ça avait déjà été
14:57un gros morceau, très compliqué,
14:59notamment la commission des finances.
15:01Oui, parce que dans la Constitution,
15:03la commission des finances doit
15:05revenir à un parti d'opposition.
15:07Or, en majorité relative,
15:09les choses sont plus compliquées
15:11à mettre en place parce qu'il n'y a pas deux blocs
15:13qui sont faciles à identifier.
15:15Et là, la question en 2022, c'était
15:17est-ce qu'il faut la donner au Rassemblement National ou pas ?
15:19Donc c'est pour ça que c'est l'insoumis
15:21Éric Coquerel qui l'avait obtenu.
15:23Donc là, voilà.
15:25Là, il faudra voir qui
15:27pourrait résoudre
15:29l'équation
15:31dans le cas où les trois blocs auraient
15:33un nombre de députés
15:35plus ou moins équivalent.
15:37Ce sera encore
15:39une des inconnues à découvrir
15:41à l'issue du scrutin
15:43de dimanche.
15:45Avant de prendre une autre question, on vous rappelle, pour ceux qui nous rejoignent,
15:47qu'on est dans un live
15:49du off-post sur les élections
15:51législatives, le second tour des élections législatives
15:53qui arrive dimanche, et donc vous pouvez poser toutes vos questions
15:55à ce sujet.
15:57Prochaine question. Alors, la dissolution,
15:59ça vous a surpris ?
16:01J'ai perdu ma question.
16:03La dissolution, ça vous a surpris ?
16:05Ou vous le saviez depuis longtemps ?
16:07Alors, la dissolution
16:09était dans l'air
16:11depuis plusieurs mois.
16:13Toute la question était de savoir
16:15quand est-ce qu'Emmanuel Macron
16:17allait décider, ou si même
16:19il allait décider de
16:21dissoudre l'Assemblée Nationale.
16:23En réalité, depuis la réforme des retraites
16:25passée avec le 49-3,
16:27on se dit que ça va être très compliqué
16:29de gouverner comme ça pendant 5 ans.
16:31Arrive ensuite la loi immigration
16:33qui provoque aussi
16:35une crise politique
16:37au sein de la majorité,
16:39parce que se pose aussi la question
16:41de pouvoir gouverner, de faire passer un texte
16:43sans que ce soit à chaque fois la crise à l'Assemblée Nationale.
16:45Donc, c'était dans l'air.
16:47Et parfois même une blague
16:49entre journalistes politiques.
16:51De se dire, voilà, il va du sou, etc.
16:53Ensuite,
16:55pour ce qui est des élections européennes,
16:57on ne s'imaginait pas vraiment qu'il puisse
16:59dissoudre avant les Jeux Olympiques.
17:01Et,
17:03juste après les élections européennes
17:05qui ont été une défaite
17:07pour son camp, parce que ça s'inscrivait
17:09dans une dynamique qui lui est
17:11pas favorable, et qui est favorable
17:13plutôt au Rassemblement National.
17:15Et c'était prendre le risque
17:17de donner les clés du pouvoir à l'extrême droite.
17:19Et c'est pourtant le risque
17:21qu'il a pris.
17:23Le soir
17:25de l'annonce de la dissolution,
17:27donc le 9 juin,
17:29après
17:31les résultats
17:33des élections européennes,
17:35on sent qu'il se passe quelque chose
17:37aux alentours de 21h.
17:39Même un petit peu plus tôt.
17:41Quand on apprend qu'il va y avoir une allocution
17:43à l'Élysée, ça nous met un peu la puce
17:45à l'oreille. On se dit, Emmanuel Macron
17:47va tirer les enseignements de ce scrutin.
17:49On va bien voir ce qu'il peut dire.
17:51Comme il avait déjà beaucoup parlé pendant la campagne,
17:53on se disait qu'il n'avait pas forcément
17:55beaucoup de choses à dire de plus.
17:57Et puis,
17:59il annonce la dissolution à 9h20,
18:01mais un peu avant
18:0321h, les journalistes politiques
18:05sont ajoutés à une boucle WhatsApp
18:07qui s'appelle
18:09Débrief 9 juin par
18:11l'équipe de communication de l'Élysée.
18:13Et là, on se dit qu'il va
18:15probablement
18:17annoncer quelque chose
18:19de fort.
18:21Donc là, on se dit que
18:23ça va être probablement la dissolution.
18:25Mais avant qu'il le...
18:27C'était juste des intuitions.
18:29Et avant qu'il le fasse
18:31vraiment, parce que c'est
18:33vertigineux comme
18:35décision, ça n'est pas vrai.
18:37Je me souviens aussi avoir vu...
18:39Moi, je n'étais pas dans cette boucle à ce moment-là.
18:41Je me souviens avoir vu qu'Emmanuel Macron
18:43allait s'entretenir avec Gérard Larcher,
18:45président du Sénat.
18:47Et là, je me dis que ça, c'est quand même un petit peu bizarre.
18:49Un soir de l'élection européenne.
18:51Et on sait que pour procéder
18:53à une dissolution, il doit s'entretenir
18:55avec la présidente de l'Assemblée Nationale, le président du Sénat.
18:57Donc là aussi, il y avait quelque chose qui était un peu
18:59inhabituel.
19:01Et surtout, on se disait aussi
19:03au moment où il
19:05consulte Gérard Larcher, il y a aussi
19:07l'autre hypothèse, qui était une coalition
19:09avec les Républicains
19:11pour reprendre la main.
19:13C'est pas ça qui a été fait. De toute façon, on a vu que
19:15certains d'appuis ont explosé, qu'une partie
19:17auraient joué à l'ORN.
19:19Donc voilà, c'était pas du tout cette option-là.
19:21Mais c'est une option de dissolution
19:23qui a été gardée.
19:25On va prendre une autre
19:27question.
19:31Alors, j'ai perdu
19:33la question. Est-ce que changer de gouvernement
19:35en plein JO, c'est dangereux ?
19:37En principe,
19:39non. En principe, non.
19:41Parce que les Jeux Olympiques,
19:43c'est
19:45une organisation qui est
19:47indépendante à la bonne marche
19:49du gouvernement.
19:51Le seul aspect sur lequel
19:53ça peut être un petit peu
19:55compliqué, c'est sur l'aspect sécurité.
19:57S'il y a un changement vraiment de
19:59mentalité au ministère
20:01de l'Intérieur et des consignes
20:03qui seraient le contraire à ce qui a déjà
20:05été prévu
20:07en amont, il me semble
20:09pas, peut-être que je me trompe,
20:11je me trompe pas qu'aucune des forces politiques
20:13qui sont
20:15en lice pour ces élections
20:17ait pour projet de revoir complètement
20:19l'organisation de la sécurité pour les JO.
20:21Donc, je ne crois pas que les JO
20:23sont en danger.
20:25Ça va perturber forcément
20:27la couverture médiatique
20:29parce qu'on va avoir ça en tête
20:31et on risque d'avoir un premier ministre,
20:33que ce soit Jordan Bardella ou autre,
20:35à la tribune, ce qui n'était pas du tout prévu,
20:37et un nouveau ministre des Sports
20:39je ne sais pas, Amélie Oudéa-Castera,
20:41mais voilà.
20:43Pour l'heure, on ne sait pas vraiment.
20:45Et surtout, il n'est pas dit
20:47que
20:49le gouvernement soit modifié
20:51à la date de l'ouverture des JO,
20:53parce que si on revient sur le scénario
20:55de la coalition, ça nécessiterait
20:57donc une diffractation qui soit longue
20:59pour que plein de forces politiques
21:01s'accordent sur un programme de gouvernement
21:03etc. et sur des postes
21:05ministériels, donc ça pourrait
21:07courir jusqu'à la fin
21:09du modifié facilement.
21:11Oui, parce que rien n'oblige Emmanuel Macron
21:13à nommer dans les jours qui viennent un nouveau premier ministre.
21:15En fait, il n'a rien qui l'oblige.
21:17D'ailleurs, il a déjà dit qu'il prendrait son temps.
21:19Il avait pris son temps
21:21pour Elisabeth Borne,
21:23qui a mis du temps à être nommé,
21:25donc on sait que dans ces cas-là,
21:27il peut prendre le temps qu'il faut
21:29et Gabriel Attal peut rester encore
21:31quelques jours en tant que premier ministre,
21:33même s'il remet sa démission assez vite.
21:35Alors,
21:37est-ce qu'on a une autre question ?
21:39Oui, c'est Mélenchon.
21:41Mélenchon,
21:43peut-il être toujours premier ministre ?
21:45Bon.
21:47En réalité,
21:49le Nouveau Front Populaire,
21:51on l'a dit,
21:53c'est une coalition
21:55de plusieurs partis de gauche.
21:57Il y a le Parti Socialiste,
21:59il y a Place Publique,
22:01le mouvement de Raphaël Duxman,
22:03il y a Europe Écologie Les Verts,
22:05il y a le Parti Communiste
22:07et donc la France Insoumise.
22:09À part, au sein de la France Insoumise
22:11et encore
22:13les plus fidèles de Jean-Luc Mélenchon
22:17au sein de ce parti,
22:19les autres ne veulent pas
22:21de l'option Jean-Luc Mélenchon
22:23pour premier ministre en cas de victoire
22:25aux législatives.
22:27Ce qui veut dire qu'il serait
22:29vraiment très peu probable
22:31que Jean-Luc Mélenchon
22:33soit nommé premier ministre
22:35en cas de victoire de la gauche,
22:37et aussi pour une raison simple,
22:39parce qu'il n'est pas dit qu'il résiste
22:41à une motion de censure,
22:43tant son nom fait figure d'épauventail
22:45pour une partie de Renaissance,
22:47pour le Bloc Central,
22:49et pour le Rassemblement National.
22:51Dans ce cas de figure,
22:53on pourrait très bien imaginer
22:55une motion de censure qui soit déposée
22:57par le Bloc Central,
22:59à le renverser.
23:03Si l'hypothèse
23:05de Jean-Luc Mélenchon
23:07à Matignon arriverait,
23:09il faudrait que toutes les parties de gauche
23:11se soient mises d'accord pour que ce soit dit,
23:13ce qui est à ce stade exclu.
23:15Mais en même temps,
23:17aucun nom n'a été proposé par les autres parties.
23:19Ils ont été beaucoup interrogés
23:21pendant cette campagne à ce sujet.
23:23Beaucoup se disent prêts.
23:25Mais personne n'avance un nom
23:27comme lui-même.
23:29On peut ajouter aussi que ça
23:31peut être une faiblesse
23:33pour le Nouveau Front Populaire
23:35de ne pas parler
23:37très tôt de l'incarnation.
23:41Pour enclencher une dynamique
23:43de campagne à gauche,
23:45c'est-à-dire que pour les gens
23:47qui veulent l'URN ou qui sont tentés
23:49par l'URN, l'option est claire.
23:51Il suffit de mettre Barbella
23:53à Matignon et pour campagne là-dessus.
23:55Un peu comme l'avait fait la MIPES en 2022
23:57en faisant
23:59Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
24:01Là, ils ont choisi de ne pas choisir
24:03l'incarnation à travers
24:05ce Nouveau Front Populaire,
24:07déjà parce que l'urgence faisait
24:09qu'ils n'avaient pas le temps
24:11de s'accorder sur autre chose que sur le programme
24:13et sur le fait de mettre un candidat de gauche
24:15par circonscription.
24:17Et aussi parce que la question
24:19était ruptive et qu'il fallait
24:21aller au plus pressé
24:23et donc c'était pas la question
24:25de l'incarnation qui était
24:27le plus pressé.
24:29Certains pensent que ça a fait défaut à la gauche
24:31parce que ça aurait pu permettre
24:33d'aller sur
24:35un bulletin clair.
24:37On va prendre une autre question.
24:39Louise qui demande ce dimanche
24:41à quelle heure vous allez connaître
24:43les résultats des votes ?
24:45Est-ce que c'est en direct au JT de 20h ?
24:47Alors oui.
24:49Les résultats sont dévoilés
24:51publiquement à 20h
24:53dans les journaux télévisés
24:55aussi sur les chaînes d'information
24:57en continu et aussi
24:59sur les radios.
25:01Ensuite les journalistes
25:03et les partis politiques
25:05les ont un peu
25:07en amont.
25:09Il y a des tendances qui remontent
25:11qui sont réalisées par les instituts de sondage
25:15entre 19h et 20h
25:17et il est interdit
25:19de les diffuser
25:21parce qu'il y a encore des bureaux de vote
25:23qui sont ouverts à 20h
25:25dans les grandes métropoles.
25:27C'est pour ça qu'il est interdit de les diffuser
25:29avant 20h parce que ça pourrait influencer
25:31le vote et donc
25:33intégrer la sincérité
25:35du scrutin.
25:37Les avoir
25:39un petit peu en amont
25:41ça permet aux rédactions
25:43de préparer leurs infographies
25:45leurs analyses
25:47y compris parfois
25:49leurs invités sur les plateaux
25:51de télévision.
25:53Ça permet d'anticiper
25:55un petit peu la soirée électorale
25:57sachant que les premières estimations
25:59vont être modifiées
26:01tout au long de la soirée électorale.
26:03Il faut bien savoir que
26:05c'est des estimations qui sont les premiers résultats
26:07qu'on a et ceux aussi qu'on donne à 20h
26:09ce sont des résultats partiels
26:11et donc au fur et à mesure de la soirée
26:13ces résultats sont de plus en plus précis
26:15ce sont des résultats définitifs qui arrivent parfois
26:17dans la nuit.
26:23Autre question ?
26:25C'est sûr que le RN
26:27va gagner ou ça peut encore changer ?
26:29On ne peut jamais écrire
26:31une élection à l'avance
26:33même s'il y a
26:35des sondages qui peuvent paraître
26:37clairs.
26:39Pour l'instant les attentions de vote et les projections de siège
26:41donnent le
26:43RN plutôt gagnant
26:45proche de la majorité
26:47absolue ou alors
26:49en majorité relative
26:51mais cela ne veut pas dire
26:53grand chose parce que
26:55des élections législatives c'est
26:57un scrutin
26:59qui se joue circonscription par circonscription
27:01donc c'est très dur
27:03nationalement d'anticiper
27:05ce que va être le résultat final.
27:07Ceci étant dit
27:09on peut aussi avoir
27:11le souvenir de 2022
27:13donc juste avant les élections législatives
27:15par exemple le rassemblement national
27:17était donné à 40 sièges
27:19ils en ont obtenu 89
27:21au soir du deuxième tour des élections législatives.
27:25C'est pour ça qu'il est très difficile
27:27de faire des projections
27:29et toute la question va être
27:31la mobilisation de chaque camp
27:33et le report des voix
27:35potentiel
27:37sur les duels
27:39entre le RN et
27:41la gauche ou
27:43un candidat de la macronie
27:45dans le cadre de
27:47désistements
27:49comme on l'a
27:51à l'issue
27:53du premier tour
27:55il y a eu plusieurs
27:57triangulaires, il y en a eu 306
27:59il y a eu donc
28:01beaucoup de désistements
28:03dimanche il n'y en aura que 95
28:05tout ça
28:07ça donne des inconnus
28:09qui feront que
28:11les résultats ne vont probablement pas
28:13ressembler exactement
28:15à ce qui est donné
28:17dans les sondages.
28:19Autre question
28:21de Mickaël, vous pensez que Marine Tondelier
28:23peut rassembler toute la gauche ?
28:25Alors c'est vrai que là surtout dans cette
28:27dernière semaine, après le premier tour
28:29Marine Tondelier a été très présente médiatiquement
28:31elle s'est mise en première ligne
28:33pour lutter contre le rassemblement national
28:35d'abord parce que c'est quelque chose
28:37qui visiblement lui tient à coeur
28:39parce qu'elle vient d'Edimbeaumont, une ville qui est dirigée
28:41depuis plusieurs années par le rassemblement national
28:43et puis voilà
28:45il y a eu
28:47cette volonté
28:49de rassembler toute la gauche
28:51ça a fait oublier un petit peu
28:53une séquence compliquée pour elle
28:55juste après les élections européennes
28:57qui a été un échec pour son parti
28:59et puis aussi un échec pour elle
29:01pardon d'être coupée
29:03l'échec
29:05du score des écologistes
29:07aux élections européennes
29:09a vraiment été mis sur le dos de la stratégie
29:11adoptée par Marine Tondelier qui a refusé
29:13l'union de la gauche en amont
29:15des élections européennes
29:17et
29:19qui n'a pas vraiment réussi à faire
29:21de la campagne de Marie Toussaint
29:23on l'oublierait presque
29:25mais de Marie Toussaint à quelque chose
29:27d'entraînant
29:29donc voilà c'est
29:31c'est aussi l'histoire
29:33d'un retour
29:35sur le devant de la scène
29:37le retour
29:39de Marine Tondelier
29:41est-ce qu'elle peut
29:43est-ce qu'elle peut vraiment
29:45la question c'était
29:47est-ce qu'elle peut vraiment rassembler
29:49la gauche on verra là il y a un moment
29:51Marine Tondelier on verra après
29:53après les résultats est-ce que tout peut s'organiser
29:55autour d'elle c'est pas certain
29:57je me souviens du coup
29:59le soir des élections européennes
30:01avant que la dissolution n'arrive
30:03le premier renseignement qu'on tirait
30:05c'était la victoire du RN
30:07mais aussi l'échec cuisant
30:09des verts
30:11et on en venait à parler du coup de l'avenir
30:13de ce parti
30:15et la dissolution, les élections législatives ont tout bouleversé
30:17oui
30:19avant de prendre la prochaine question
30:21je vais faire un petit rappel
30:23donc on est sur le compte du oeuf poste
30:25pour parler des élections législatives
30:27et des élections consécutives à la dissolution de l'Assemblée nationale
30:29qui a été décidée
30:31après les élections européennes
30:33on est là pour répondre
30:35à toutes vos questions
30:37la situation est inédite, historique
30:39on l'a dit
30:41il y a beaucoup d'inconnus
30:43dans ce scrutin
30:45et la place prise par ce réseau TikTok
30:47aussi on en a beaucoup parlé
30:49n'hésitez pas
30:51à nous poser toutes vos questions et on y répondra avec Marie
30:53question de Mathieu
30:55les désistements
30:57c'est pas antidémocratique ?
30:59c'est une question qui est revenue
31:01dans le débat
31:03notamment de la part des lecteurs RN
31:05il y a même un sénateur qui a déposé une proposition de loi
31:07pour interdire les désistements
31:09entre les deux tours pour éviter ce barrage
31:11alors la question
31:13est-ce que c'est antidémocratique ou non ?
31:15non
31:17c'est pas antidémocratique
31:19parce que déjà les partis
31:21font ce qu'ils veulent
31:23et ils représentent
31:25les intérêts
31:27de leurs adhérents
31:29de leurs militants
31:31de leurs projets politiques
31:33et ils sont légitimes
31:35pour considérer que
31:37dans la
31:39bataille électorale
31:41pour l'idée qu'ils se font
31:43de la France, ils sont légitimes
31:45de décider de se désister
31:47pour faire barrage
31:49au RN ou parfois dans d'autres cas
31:51on a pu le voir aussi
31:53il y a le cas d'un sénateur LR RN
31:55qui s'est désisté au bénéfice
31:57d'une candidate
31:59horizon
32:01pour faire barrage à la France
32:03insoumise
32:05donc voilà
32:07les partis sont légitimes
32:09d'adopter
32:11la stratégie électorale
32:13qui juge la meilleure pour le pays
32:15on a vu des situations
32:17assez inédites
32:19dans la circonscription du Calvados
32:21où Elisabeth Borne
32:23est candidate, un insoumis
32:25qui s'est désisté
32:27pour faire barrage au RN
32:29donc d'autres
32:31cas comme ça qui sont
32:33étonnants et qui font partie de cette stratégie
32:35de front républicain
32:37et aussi on va rappeler quelque chose
32:39c'est qu'un désistement c'est pas une alliance
32:41c'est pas une entente
32:43c'est un parti politique
32:45qui considère que le péril
32:47représenté par le RN
32:49est supérieur au péril
32:51représenté par un adversaire politique
32:53c'est la différence entre
32:55un adversaire et un ennemi
32:57donc voilà
32:59c'est pas une alliance
33:01ça veut pas dire que
33:03si par exemple un insoumis
33:05se désiste pour Elisabeth Borne
33:07ça veut pas dire que tout d'un coup
33:09il est pour la réforme des retraites
33:11et qu'il est pour Elisabeth Borne
33:13ça veut pas dire que Elisabeth Borne
33:15c'est moins pire que le RN
33:17et que le RN
33:19au pouvoir aurait quelque chose
33:21d'irréversible
33:23que ne porterait pas par exemple Elisabeth Borne
33:27Alors une autre question
33:29pensez-vous qu'un gouvernement technique
33:31peut voir le jour si pas de majorité
33:33on l'a évoqué tout à l'heure
33:35on peut le rappeler, c'est pas impossible
33:37alors après
33:39c'est pas dans la culture politique française
33:41c'est quelque chose qu'on n'a pas vraiment vu
33:43ça existe plutôt en Italie
33:45notamment pendant la période du Covid
33:49un gouvernement technique
33:51c'est de placer des techniciens
33:53des technocrates, des experts
33:55à des postes ministériels
33:57pour gérer les affaires courantes
33:59et faire tourner le pays
34:01les administrations
34:03sans que ce soit sanctionné
34:05par l'Assemblée Nationale
34:07c'est pas vraiment dans la culture politique française
34:09parce que
34:11on est plutôt habitué
34:13à ce que ce soit les partis
34:15qui gouvernent par le biais de majorité
34:17donc voilà, c'est possible
34:19c'est techniquement possible
34:23après
34:25on verra bien
34:27les rapports de force qui ressortiront
34:29des urnes dimanche prochain
34:31et si effectivement les forces politiques
34:33sont prêtes à accepter
34:35ce genre de formule
34:37pour pas que le pays soit bloqué
34:39une question qui rejoint un petit peu
34:41à celle-ci mais sans majorité absolue
34:43Margot qui demande
34:45est-ce que l'Assemblée Nationale ne risque pas
34:47de stagner pendant 3 ans ?
34:49alors stagner
34:51non parce que
34:53il peut y avoir
34:57des propositions de loi
34:59qui peuvent être transpartisanes
35:01ça on l'a déjà vu et compris dans la législature précédente
35:03il y a eu des propositions de loi transpartisanes
35:05qui ont
35:09eu l'adhésion
35:11de groupes politiques différents
35:13et donc voilà
35:15le pouvoir peut revenir
35:17au parlement et ce sont donc
35:19les parlementaires qui décident de l'agenda
35:21et des lois à mettre en discussion
35:23et voilà
35:25il peut exister des majorités de circonstances
35:27pour certains textes
35:29on peut prendre par exemple
35:31le cas de
35:33l'inscription de l'IVG
35:35dans la constitution
35:37qui avait emporté l'adhésion de
35:39quasiment tous les groupes politiques
35:41que ce soit
35:43à l'Assemblée Nationale ou au Sénat
35:45ce qui montre que parfois
35:47des initiatives parlementaires peuvent
35:49déboucher
35:51sur y compris
35:53un changement dans la constitution
35:55donc non ça ne veut pas forcément dire
35:57que ce serait bloqué
35:59ça voudrait dire que
36:01les parlementaires seraient obligés de trouver
36:03des compromis pour
36:05avancer
36:09faire avancer leur sujet
36:11etc.
36:13Et puis là on a vu en fait avec la majorité relative
36:15en 2022 que déjà c'était possible
36:17pour Emmanuel Macron, pour le pays
36:19d'avancer sans majorité absolue
36:21donc là ce serait pas exactement la même chose
36:23mais quand même on a vu qu'il y a beaucoup d'alliances de circonstances qui se sont créées
36:25à droite, à gauche
36:27certains projets de loi qui sont passés
36:29par compromis du gouvernement
36:31etc.
36:33ça n'a pas toujours été calme
36:35à l'Assemblée Nationale cette législature
36:37mais des choses se sont faites, le pays n'a pas été bloqué
36:43Il y a des manifs prévus si le RN gagne
36:47Oui je pense
36:49qu'il y aura des manifs qui seront
36:51organisés si le
36:53Rassemblement National gagne
36:55parce que comme je l'ai dit précédemment
36:57ce serait quand même un séisme politique
36:59que l'extrême droite qui a été tenue
37:01éloignée du pouvoir depuis la libération
37:03revienne aux responsabilités
37:05parce que c'est quelque chose
37:07qui est
37:11qui dans le projet de l'extrême droite
37:13revient sur certains
37:15principes de la Constitution
37:17le principe constitutionnel
37:19d'égalité qui serait sapé
37:21à travers l'instauration de la préférence nationale
37:23c'est ce qu'on appelle
37:25parfois les murs porteurs
37:27de la démocratie qui seraient
37:29entamés
37:31donc oui il y aurait des gens
37:33qui forcément
37:35iront manifester
37:37contre le résultat des urnes
37:39alors est-ce que ça veut dire que c'est antidémocratique
37:41de manifester contre le résultat
37:43d'une élection ?
37:45Pas forcément si ça ne dépasse pas
37:47les bornes de la liberté
37:49d'expression puisque la liberté de manifester
37:51est un droit constitutionnel
37:53voilà si ça ne part pas en insurrection
37:55ou en
37:57commission d'actes illégaux
37:59il est tout à fait possible
38:01et légitime de
38:03pouvoir manifester
38:05si le
38:07Rassemblement National l'importe
38:09à condition que ce soit fait
38:11dans les bornes de la
38:13légalité. Et d'ailleurs on a suivi
38:15plusieurs manifestations au off-post
38:17plusieurs journalistes allaient sur place
38:19et c'est ce qui ressortait c'est que les gens
38:21sont sortis dans la rue notamment Place de la République
38:23dimanche soir et il y a eu
38:25d'autres manifestations avant et depuis
38:27et en fait les gens pour eux c'était vraiment
38:29ce qu'ils manifestaient c'était le début
38:31donc ils étaient prêts à s'organiser
38:33pour continuer de manifester leur mécontentement
38:35si le Rassemblement National
38:37arrive premier
38:39donc on ne sait pas à quoi va ressembler l'après
38:41mais certainement que les gens qui ont
38:43commencé à manifester vont le faire et d'autres vont les rejoindre
38:45parce que comme tu disais c'est un moment
38:47inédit.
38:49Alors on va prendre une autre question
38:51une question de Flo
38:53Un Premier Ministre peut-il imposer sa vision
38:55sur un conflit externe ? Et c'est une
38:57excellente question parce que là-dessus il y a un petit
38:59peu un flou
39:01constitutionnel ou en tout cas
39:03un flou politique
39:07Traditionnellement mais c'est une tradition
39:09on dit qu'en période de
39:11cohabitation le Président de la République
39:13dispose d'un domaine réservé
39:15c'est-à-dire celui qui couvre la diplomatie
39:17et la défense mais il s'agit
39:19d'un usage et pas forcément
39:21de quelque chose qui est inscrit juridiquement
39:23dans la loi
39:25parce que pour une raison simple
39:27en période de
39:29cohabitation
39:31la politique de la Nation
39:33est conduite par le Premier Ministre
39:35et dans la politique de la Nation ça comprend
39:37par exemple les affaires étrangères
39:39le Quai d'Orsay
39:41qui est
39:43du coup sous la tutelle du
39:45Premier Ministre
39:47donc ça signifie que
39:49en cas de victoire
39:51du Rassemblement National et de Jordan Bardella
39:53Premier Ministre
39:55il y aurait le loisir de nommer
39:57le ministre des affaires étrangères qu'il souhaite
39:59et de faire infléchir
40:01la position diplomatique
40:03de la France y compris
40:05concernant
40:07la guerre en Ukraine
40:09dans un contexte
40:11qui plus est où son allié
40:13hongrois Victor Orban
40:15donc vraiment un allié proche de Marine Le Pen
40:17et à l'heure où on se parle
40:19à Moscou pour discuter avec
40:21Vladimir Poutine des suites de la guerre en Ukraine
40:23lui-même est jugé pour
40:25proche
40:29de Vladimir Poutine
40:31et dans un contexte où en novembre
40:33il est possible que Trump soit élu
40:35président des Etats-Unis et lui aussi
40:37veut lâcher le soutien
40:39à l'Ukraine
40:41donc ça peut avoir de réelles répercussions
40:43il existe quand même
40:45quelques garde-fou
40:47c'est-à-dire que rien ne peut se faire en réalité
40:49sans qu'il y ait un accord
40:51quelque part entre
40:53le Président de la République et son Premier Ministre
40:55sur les affaires étrangères
40:57mais ceci étant dit
40:59un Premier Ministre
41:01peut vraiment infléchir la position
41:03étrangère de la France
41:05je vais prendre un exemple qui date de la cohabitation
41:07entre Jacques Chirac
41:09et Lionel Jospin il me semble que c'est en
41:111989
41:13Jacques Chirac alors Président de la République
41:15veut envoyer des soldats
41:17en Côte d'Ivoire et Lionel Jospin
41:19alors Premier Ministre refuse
41:21et c'est Lionel Jospin qui a raison
41:23et du coup les troupes françaises
41:25ne sont pas parties
41:27et d'ailleurs sous la cohabitation
41:29de François Mitterrand et de Jacques Chirac
41:31il y avait eu
41:33aussi un accrochage un petit peu
41:35sur la politique internationale
41:37donc ça montre que ça reste des
41:39domaines compliqués en cas de cohabitation
41:41puisque au G7 de Tokyo
41:43le Président et son Premier Ministre étaient allés tous les deux
41:45sur place et Mitterrand avait
41:47recadré en conférence de presse Jacques Chirac
41:49en disant il n'y a qu'une seule voie de la France
41:51donc voilà c'est des petites choses comme ça qui montrent
41:53que c'est des domaines qui peuvent être compliqués
41:55ça va aussi dépendre de la relation
41:57que va instaurer le Président avec son Premier Ministre
41:59il y a des cohabitations
42:01une cohabitation qui s'est plutôt bien passée
42:03une cohabitation de velours entre François Mitterrand
42:05et Edouard Balladur, les deux autres
42:07ont été plus complexes
42:09Alors on va
42:11prendre une prochaine question, avant de l'apprendre
42:13on va rappeler qu'on est donc sur le compte
42:15du oeuf poste et qu'on parle des élections
42:17législatives qui font suite à la dissolution
42:19de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel
42:21Macron à la suite de sa défaite
42:23aux élections européennes
42:25la situation est
42:27inédite, historique
42:29avec pas mal de
42:31avec une accélération on va dire
42:33du temps politique
42:35et beaucoup d'inconnus qui sont apparus
42:37donc voilà, on répond à toutes vos questions
42:39on va prendre donc
42:41une suivante
42:43qui va être
42:45est-ce que
42:47t'en trouves une Marie ?
42:49Est-ce qu'il faut craindre encore plus de problèmes
42:51de racisme en France si le RN gagne dimanche ?
42:53C'est une bonne question
42:55puisque ça a été soulevé cette dernière
42:57semaine avec
42:59des multiplications des cas
43:01de racisme en France
43:03qui est
43:05potentiellement due à la libération
43:07de la parole raciste
43:09due à la montée du RN
43:11donc c'est quelque chose qui est à craindre
43:13on l'a vu dans un extrait de l'émission
43:15qui a beaucoup tourné
43:17qui montrait donc une voisine victime
43:19des insultes racistes de son voisin
43:21et effectivement on a eu plusieurs cas
43:23comme ça partout en France
43:25qui pourraient confirmer ce risque
43:27Oui c'est quelque chose aussi qu'on voit
43:29quand il y a l'accession au pouvoir
43:31d'un parti qui va être radical
43:33et sur des idées aussi
43:35clivantes, voilà c'est quelque chose qui
43:37qui nécessairement
43:39peuvent rejaillir sur
43:41la société, on a des
43:43exemples récents
43:45sur par exemple
43:47en Italie donc chez
43:49Giorgia Meloni ou alors aux Etats-Unis
43:51sous Donald Trump ou encore au Brésil
43:53sous Jair Bolsonaro
43:55voilà
43:57la société civile constate à chaque fois
43:59que ces prises de pouvoir s'accompagnent
44:01de la diffusion
44:03ou de la libération d'une parole
44:05voire d'actes racistes
44:07mais pas que, aussi homophobes
44:09aussi
44:13voilà
44:17d'autres actes répréhensibles
44:19dans notre cas actuel
44:21donc c'est quelque chose qui existe
44:23c'est difficile à quantifier
44:25mais on peut toutefois soulever
44:27que ça s'observe
44:29dès à présent et on l'a vu
44:31beaucoup pendant la campagne des législatives
44:33où il y a plusieurs
44:35journalistes par exemple
44:37qui écrivent sur l'ORN
44:39qui ont subi
44:41des attaques racistes
44:43parce qu'ils étaient racisés
44:45et qui témoignent du fait que ça n'existait pas
44:47de cette façon là auparavant
44:49même si ça a toujours existé
44:51de façon plus virulente
44:53comme s'il y avait un petit peu un couvercle
44:55qu'on ouvrait
44:57et donc voilà, on peut légitimement
44:59projeter
45:01des actes
45:03de ce genre encore plus nombreux
45:05en cas de victoire du RN
45:07une autre question
45:09qui a déjà été posée en tout début
45:11du live
45:13si Emmanuel Macron avait déjà évoqué
45:15une démission, il s'était exclu
45:17donc effectivement ça a surtout été évoqué
45:19par ses opposants politiques
45:21Marine Le Pen qui dit que ce serait la seule solution
45:23pour sortir d'une crise politique
45:25lui est revenu dessus assez rapidement
45:27en début de campagne
45:29en disant qu'il était hors de question qu'il démissionne
45:31mais comme on le disait c'est une possibilité, c'est possible
45:33c'est déjà arrivé une fois sous la Ve République
45:35donc c'est
45:37un élément qu'il faut prendre en compte
45:39et qui peut arriver après les résultats
45:41On peut dire que
45:43le seul scénario
45:45dans lequel ça pourrait se produire
45:47c'est vraiment
45:49un blocage de l'Assemblée
45:51parce que les trois blocs seraient vraiment trop proches
45:53et ce serait
45:55impossible de créer
45:57une coalition
45:59et impossible non plus pour Emmanuel Macron
46:01d'essayer de faire une majorité
46:03avec le RN
46:05donc ce serait potentiellement
46:07dans ce cadre là
46:09ce qu'on peut
46:11ce qu'on peut aussi ajouter
46:13c'est qu'il existe
46:15beaucoup de responsables
46:17politiques qui anticipent
46:19une présidentielle anticipée
46:21pour le coup
46:23y compris dans le camp d'Emmanuel Macron
46:25où on se prépare aussi à cette éventualité
46:27donc voilà
46:29c'est quelque chose aussi qui est dans l'air
46:31comme l'était la dissolution avant qu'elle soit
46:33prononcée, ça veut pas dire que ça va se passer
46:35mais
46:37c'est pas exclu
46:39et de toute façon ce qu'on vit est assez
46:41inédit pour ne pas
46:43avoir de certitude totale
46:45sur ce qui va se passer dans les semaines à venir
46:47Question d'Alban
46:49est-ce que l'utilisation de TikTok a une importance
46:51dans la campagne ? J'ai l'impression
46:53que certains candidats s'en servent beaucoup
46:55effectivement et c'est aussi pour ça que nous
46:57on a décidé de faire ce live TikTok
46:59parce qu'on a vu que TikTok a une importance particulière dans cette campagne
47:01déjà pendant les européennes
47:03on avait remarqué que notamment Jordan Bardella
47:05utilisait beaucoup TikTok
47:07avait une grosse présence sur les réseaux sociaux, en maîtrisait les codes
47:09ce qui n'était pas le cas de tous les candidats
47:11là c'est encore le cas
47:13Jordan Bardella est en particulier très présent
47:15sur les réseaux sociaux, nous on a
47:17analysé aussi au off post
47:19l'utilisation des bonbons dans ses vidéos
47:21qu'il met beaucoup en scène
47:23et on a
47:25conclu que c'était une vraie stratégie de campagne
47:27en fait, que certes
47:29il aime sans doute les bonbons mais il en joue
47:31il les met
47:33beaucoup dans ses vidéos
47:35ça le rapproche de ses électeurs
47:37ça lui donne un côté sans doute plus cool
47:39tout est pensé, c'est une stratégie de communication
47:41qui est pensée, qui fonctionne
47:43puisqu'il a une aura auprès des jeunes
47:45les sondages le montrent auprès de certains jeunes
47:47donc particulièrement
47:49lui est très présent sur TikTok
47:51après il faut aussi
47:53relativiser
47:55d'une forme d'automaticité
47:57entre un succès
47:59sur les réseaux sociaux
48:01TikTok compris, et une traduction
48:03dans les urnes. Ce à quoi ça participe
48:05c'est plus à la fabrication d'une image
48:07y compris au sein de l'électorat
48:09en général, c'est à dire que
48:11être populaire
48:13sur TikTok pour Jordan Bardella
48:15c'est moins
48:17se dire que ses 1 million
48:19de followers vont se transformer en 1 million
48:21d'électeurs
48:23que de ce que la presse va en dire
48:25et de l'image que ça va
48:27renvoyer auprès des autres électeurs
48:29l'image
48:31d'un jeune homme cool
48:33qui sait parler aux jeunes
48:35qui sait être
48:37dans la tendance du moment
48:39c'est pas
48:41forcément
48:43il va pas y avoir une conversion
48:45du nombre de likes
48:47en nombre de voix mais par contre ça participe
48:49à une image qui lui est favorable
48:51et aussi
48:53on voit l'importance
48:55donc c'était la question prise par TikTok
48:57dans cette campagne, on a vu aussi
48:59une sorte de
49:01riposte
49:03de la sphère de gauche
49:05du Nouveau Front Populaire
49:07qui s'est mis
49:09à riposter sur ce terme là en faisant
49:11ce qu'on appelle des édits
49:13qui montrent les candidats
49:15du Nouveau Front Populaire sous
49:17un jour un peu lol
49:19un peu cool
49:21voire parfois
49:23dans un registre un petit peu épique
49:25tout ça participe à une
49:27bataille informationnelle
49:29sur les réseaux sociaux
49:31voilà c'est du
49:33militantisme en ligne
49:35après est-ce que ça a un réel impact
49:37dans les urnes
49:39en réalité il y a
49:41très peu de chercheurs qui l'affirment avec certitude
49:43en tout cas ça participe
49:45à la fabrication
49:47d'une image pour
49:49ceux qui s'en servent. D'ailleurs quelqu'un qui nous demandait
49:51si on préférait les édits de Bardella ou de Guiraud
49:53j'allais dire Joker
49:55alors voilà Joker parce que je suis pas sûr
49:57que les édits, enfin bref moi je vais m'arrêter là
49:59ha ha ha
50:01autre question
50:03de Valentin, comment ça se fait qu'on entend
50:05autant parler de Marine Tondelier depuis
50:07si peu de temps
50:09alors on a
50:11déjà évoqué cette question tout à l'heure
50:13mais on va
50:15en reparler
50:17elle s'est mise au centre du jeu
50:19à la création du Nouveau Front Populaire
50:21déjà parce que premier élément
50:23les négociations se sont faites au siège d'Europe Écologie
50:25des Verts le premier soir où ils ont conclu
50:27le principe
50:29de création
50:31de cette coalition
50:33deuxième élément
50:35il me semble que c'est pas
50:37anodin
50:39mais on a donc
50:41pour LFI Manuel Bompard
50:43pour Place Publique Raphaël Glucksmann
50:45pour le PS Olivier Faure
50:47et pour le Parti Communiste
50:49Fabien Roussel et Marine Tondelier
50:51c'est la seule femme donc pour
50:53une coalition qui se dit féministe
50:55c'est aussi quelque part pour ça
50:57que légitimement elle est mise en avant aussi
50:59parce qu'il est légitime
51:01qu'elle soit
51:03qu'elle prenne de la place
51:05pour des formations
51:07qui portent haut
51:09ces combats là
51:11elle a été
51:13mise en avant
51:15pour sa connaissance
51:17du Rassemblement National
51:19elle-même est élue à Enimbaumont
51:21là où Steve Briouin
51:23un très proche de Marine Le Pen
51:25est maire depuis 2014
51:27et là où
51:29Marine Le Pen est élue, d'ailleurs elle a été candidate
51:31face à Marine Le Pen aux législatives
51:33elle n'a pas résisté, Marine Le Pen a été élue au premier tour
51:35il me semble
51:37et Marine Tondelier
51:39a été suppléante
51:41elle a écrit un livre sur
51:43la vie sous le FN
51:45et sous le RN à Enimbaumont
51:47donc voilà
51:49dans la perspective de ce front républicain contre l'extrême droite
51:51elle avait aussi une sorte de légitimité
51:53à parler
51:55de ce sujet là parce que
51:57c'est constitutif de son identité politique
51:59y compris de son identité politique locale
52:03voilà puis aussi
52:05il était urgent
52:07pour Marine Tondelier
52:09de faire un petit peu un comeback
52:11sur la scène politique parce que l'échec de la liste
52:13écologiste aux élections européennes
52:15lui était un petit peu
52:17reproché
52:19c'était elle qui avait refusé l'alliance de la gauche
52:21pour les européennes
52:23donc voilà
52:25ironique de l'histoire, elle est motrice de cette union
52:27de la gauche pour les législatives
52:29mais voilà
52:31c'est autant d'éléments qui expliquent
52:33qu'elle prend beaucoup de place
52:35dans cette campagne
52:37ça peut sembler être
52:39un détail mais de manière assez symbolique
52:41elle a aussi cette fameuse veste verte qu'on voit partout
52:43qu'elle porte depuis plusieurs jours maintenant
52:45qui a de la couleur de son
52:47combat politique
52:49pour l'écologie d'ailleurs mais qui fait qu'elle est aussi
52:51très visible
52:53et oui
52:55les symboles comme ça c'est très important
52:57y compris dans un moment politique
52:59où les codes de communication
53:01sont aussi centraux
53:03tout à l'heure on a parlé de Bardella
53:05avec TikTok, la veste verte
53:07de Marine Tondelier devient virale
53:09sur Twitter
53:11tout ça sont des éléments qui sont très importants
53:13à l'heure où on communique
53:15énormément
53:17via ces différents aspects
53:19alors
53:21on va prendre une autre question
53:23Valentin toujours
53:25est-ce qu'elle a envie de devenir
53:27Premier Ministre ?
53:29alors je ne l'ai pas sondé personnellement
53:31pour savoir si elle a envie d'être Premier Ministre
53:33après je connais peu de politiques qui n'ont pas envie
53:35d'avoir d'autres responsabilités donc je serais tenté
53:37de répondre oui
53:39mais...
53:41est-ce qu'elle le peut ?
53:43est-ce qu'elle est assez consensuelle ?
53:45pourquoi pas ?
53:47parce qu'elle n'est pas irritante
53:49dans le cadre d'une majorité relative
53:51du nouveau front populaire
53:53elle ne serait pas irritante pour des gens
53:55comme Renaissance qui ne verraient pas d'un mauvais oeil
53:57le fait
53:59que ce soit elle
54:01qui soit choisie
54:03elle n'est pas connue pour des propos polémiques
54:05elle n'a pas de casserole
54:07donc oui
54:09elle pourrait
54:11très bien être une
54:13candidate sérieuse
54:15se poserait néanmoins peut-être
54:17la question de
54:19la compétence parce qu'elle n'a eu
54:21pas de responsabilité nationale
54:23elle n'a jamais été élue nationale
54:25elle a été collaboratrice de Cécile Duflo
54:27mais elle n'a jamais été
54:29élue députée
54:31certains considèrent que c'est souvent
54:33l'une des conditions
54:35pour être
54:37ou avoir un mandat
54:39parlementaire avant d'être ministre
54:41on verra bien
54:43mais oui
54:45elle pourrait y prétendre
54:51Autre question
54:53si le RN est au pouvoir est-ce que ça changera
54:55votre travail ?
54:57C'est une bonne question
54:59effectivement on a vu dans d'autres pays
55:01que quand l'extrême droite arrive au pouvoir
55:03les droits de la presse sont aussi menacés
55:05donc ce n'est pas forcément une question
55:07qu'on va se poser nous aussi
55:09demain sur le terrain
55:11alors oui
55:13sachant que c'est déjà pas facile de travailler
55:15avec le RN
55:17et l'extrême droite en général quand on est journaliste
55:19j'ai un exemple à donner
55:21j'étais pour le dernier meeting de Jordan Bardella
55:23au Dôme de Paris
55:25donc le dernier meeting de Jordan Bardella pour les européennes
55:27au Dôme de Paris
55:29il y a un moment où
55:31il y a une action des fémenes
55:33en plein meeting
55:35les journalistes s'approchent pour voir
55:37ce qu'il se passe
55:39on se fait pousser
55:41on se fait menacer
55:43par la sécurité très musclée
55:45du RN
55:47qui ensuite empêche
55:49les journalistes de prendre des images
55:51voilà ce n'est pas les choses qu'on voit
55:53dans d'autres parties et qui témoignent d'une certaine
55:55vision de la presse
55:57on va rappeler aussi par ailleurs que c'est le seul parti
55:59qui refuse l'accréditation à certains journalistes
56:01et notamment encore aux journalistes de quotidien
56:03qui me semble ne sont toujours pas admis
56:05à leur rassemblement public
56:07alors que c'est quand même des rassemblements
56:09qui sont comme on dit public
56:11voilà
56:13donc c'est
56:15notre métier ne va pas forcément changer
56:17du jour au lendemain
56:19en tout cas
56:21les gens qui seraient
56:23au pouvoir dans cette configuration là
56:25ont une vision de la presse
56:27qui ne va pas faciliter la vie
56:29on va dire
56:31des journalistes
56:33Alban qui demande
56:35comment se passe une soirée électorale quand on est journaliste
56:37vous serez où ?
56:39alors une soirée électorale c'est un grand moment pour une rédaction
56:41on est prêts, enfin beaucoup à être mobilisés
56:43sachant qu'on se mobilise aussi
56:45toute la semaine qui suit donc voilà c'est une vraie organisation
56:47pour la soirée électorale
56:49on a des journalistes qui vont être
56:51sur le terrain dimanche pour suivre
56:53des potentielles manifestations
56:55des journalistes qui vont être à la rédaction
56:57pour suivre l'arrivée des résultats
56:59tout au fur et à mesure
57:01de la soirée, on va suivre les prises de parole
57:03de chacun et analyser
57:05ce qui va sortir des urnes pour
57:07anticiper la suite ou en tout cas
57:09vous donner les
57:11clés pour comprendre, d'ailleurs on vous donne rendez-vous
57:13dimanche et même avant sur le site du
57:15EFOS pour vous renseigner
57:17avant d'aller voter dimanche et pour
57:19comprendre tout ce qui va se
57:21jouer dimanche soir et ensuite
57:23et on sera où ?
57:25il y a une grosse partie de la rédaction qui est
57:27ici donc à la rédaction et
57:29on a aussi des reporteurs qui vont aller
57:31notamment voir s'il y a des rassemblements
57:33dans Paris
57:35en fonction
57:37des résultats qui
57:39ressortiront des urnes
57:45on prend une autre question
57:47ouais alors
57:49il faut scroller où là ?
57:53Flo qui demande si passer à une 6ème république
57:55elle est plein pouvoir aux partis en France
57:57ah bah tout dépend de ce qu'on entend
57:59par 6ème république
58:01on sait pas de quoi serait faite cette 6ème république
58:03sur quelle base donc c'est compliqué de
58:05répondre à cette question
58:07ce qui est sûr c'est que pour résister à une
58:09cohabitation, à ce qui s'approche
58:11la 5ème république est a priori
58:13faite pour résister, c'est ce que disent tous les
58:15constitutionnalistes, que les institutions sont faites
58:17pour résister, ils ont résisté aux précédentes
58:19cohabitations donc ça peut être rouleux
58:21il peut se passer beaucoup de choses mais elle peut
58:23dans l'état actuel les choses
58:25ensuite la 6ème république
58:27c'est quelque chose qui est historiquement
58:29on va dire ces
58:3120 dernières années
58:33portée par la gauche, par la gauche
58:35radicale et par la gauche
58:37du gouvernement aussi
58:39qui voilà
58:41souhaite plus de
58:43plus de démocratie
58:45directe dans les institutions
58:47moins de
58:49une constitution
58:51moins verticale, moins axée sur le
58:53présidentialisme et sur quelque chose qui est
58:55qui est dictée
58:57par une focalisation
58:59sur la présidentielle et un pouvoir
59:01exécutif très fort mis entre les mains
59:03du président de la république
59:05donc
59:07ça pourrait ressembler à ça, on ne sait pas
59:09trop voilà mais
59:13et donc maintenant
59:15ça fait déjà une heure
59:17qu'on parle, le temps passe vite
59:19ben merci à tous
59:21d'avoir participé
59:23à ce live, on était très
59:25heureux de pouvoir répondre à vos questions
59:27on vous donnera rendez-vous
59:29sur le site du HuffPost
59:31avant le second tour
59:33et dimanche soir pour la soirée électorale
59:35qu'on va vous faire vivre sur le site du HuffPost
59:37merci beaucoup
59:39merci au revoir

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