SIMONE - NEWS : Julia Pietri du compte @gangduclito, parle des jouets intimes
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00:00Comme le disait Chloé de Lôme,
00:01Bullynex n'a pas libéré la femme
00:03et je ne pense pas que Womanizer va le faire.
00:08Eh bien, on avance et on recule,
00:10je vais te dire sans mauvais jeu de mots.
00:13C'est tout simplement une des premières propositions de masse
00:16où on nous a dit,
00:17OK, tu peux jouir,
00:19t'as le droit de jouir,
00:20fais-toi plaisir.
00:21Ça a permis à beaucoup, beaucoup de femmes
00:24de connaître leur premier orgasme.
00:26Mais moi, j'avais vraiment envie de mettre des bémols à ça.
00:29C'est-à-dire que les sextoys, avant tout, ce sont des machines.
00:31Rien ne peut concurrencer une machine,
00:33ni même leur main quand elle se masturbe
00:35ou un ou une partenaire.
00:36Et en fait, le fait de toujours être habituée à faire l'amour
00:39de manière très automatique,
00:40très rapide avec une machine,
00:42ça habitue aussi notre propre corps
00:44à ne vouloir que sexer ou orgasmer de cette façon.
00:46Après, c'est mon point de vue.
00:48Je trouve qu'il est important, en fait,
00:51que les femmes aussi, on se rapproche de notre corps.
00:54On ne nous avait pas appris à aller se découvrir,
00:57à aller se caresser,
00:58à aller finalement découvrir la sexualité
01:02des femmes qui ont été longtemps taboues.
01:03Donc, on n'a pas eu cet apprentissage.
01:05L'autre bémol concernant l'industrie des sextoys,
01:08eh bien, ce sont l'industrie.
01:09C'est une industrie polluante, bien sûr,
01:12comme toutes les industries.
01:13Ce sont bien des hommes qui dirigent ces sociétés.
01:16Je pense qu'il faut parler de notre santé face à cette industrie.
01:19Les sextoys, ils contiennent énormément de produits toxiques,
01:23que ce soit du phtalate, du nickel, du phénol,
01:26des hydrocarbures aromatiques.
01:27C'est dangereux pour la santé.
01:29C'est des perturbateurs endocriniens.
01:35On stagne.
01:36Waouh, on a un clitoris.
01:38La sexualité féminine n'est pas taboue.
01:40On peut en parler, on a le droit de jouir.
01:43On a la théorie.
01:44Maintenant, il faut parler de la pratique.
01:46Et en pratique, ce n'est pas souvent la même chose.
01:48Dans mon étude, en même temps,
01:50il y a 75 % des femmes cisgenres qui me disent
01:52ne pas réussir à jour par pénétration.
01:55Et en même temps, dans mon étude,
01:58il y a 75 % des femmes qui me disent
02:00qu'elles ont un désir de pénétration.
02:02Quelle était la part de la construction sociale et culturelle
02:04dans ce désir de pénétration ?
02:06C'est-à-dire que dans le porno ou même dans notre apprentissage,
02:08même quand on parle de perte à la virginité,
02:10soit disant, ce serait par la pénétration.
02:11Je ne pense pas qu'il faut bannir la pénétration,
02:13sinon il n'y aura plus d'humains sur Terre
02:14puisque la reproduction ne se fera plus.
02:16Mais en tout cas, c'est un sujet qui m'a extrêmement intéressée
02:19par ces ambivalences.
02:20Et puis aussi parce que, quand on y réfléchit,
02:23la pénétration, c'est hyper généreux,
02:24c'est accueillir l'autre en soi.
02:26Je pense qu'il ne faut pas culpabiliser
02:28puisque, en fait, c'est une révolution qu'on vit,
02:30qui est toute neuve.
02:31Mais il ne faut pas oublier que les partenaires
02:33avec qui on partage nos vies,
02:35eux aussi, ils ont eu cette construction phallique.
02:37La charge féministe, souvent la métamorphose,
02:39c'est souvent les femmes qui le font.
02:40Ça, il faut bien l'avouer.
02:41Les hommes hétéros, on vous attend, j'ai l'impression.