Ça vous regarde - Quelle coalition gauche-droite pour gouverner ?

  • il y a 2 mois
GRAND DÉBAT / Quelle coalition gauche-droite pour gouverner ?

« Le récap » par Valérie Brochard

Après la vague massive de désistements observés au moment du dépôt légal des candidatures pour le second tour des élections législatives, la majorité absolue semble s'éloigner pour le Rassemblement national. De nombreux responsables politiques opposés au parti lepéniste commencent alors à évoquer les autres gouvernements possibles. La patronne des écologistes, Marine Tondelier, propose par exemple une « coalition [qui] se construira autour du bloc républicain arrivé en tête, c'est-à-dire très vraisemblablement le Nouveau Front populaire ». Pour Gabriel Attal, pas question de parler de coalition ni de quelconque alliance avec LFI : « désistement ne veut pas dire ralliement », martèle le premier ministre. L'ancien Président de la République, François Hollande, candidat à ces élections législatives, préfère évoquer un contrat de gouvernement avec des « propositions que le groupe le plus important considère comme essentielles ». Une alliance allant des communistes jusqu'à à la droite est-elle alors envisageable pour gouverner ?

Invités :
- Marc Lazar, professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences Po,
- Bastien François, professeur de science politique à l'université Paris 1,
- Guillaume Klossa, co-président du think-tank « EuropaNova »,
- Anne-Charlène Bezzina, maitresse de conférences à l'Université de Rouen et à Sciences Po Paris,

GRAND ENTRETIEN / Sylvain Maillard : avec qui Emmanuel Macron partagera-t-il le pouvoir ?

Après la dissolution, comme tous les députés, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée, Sylvain Maillard, s'est retrouvé sans mandat et fait donc campagne dans la première circonscription de Paris. Il a obtenu score de 44,7% au premier tour face au candidat LFI du « Nouveau Front Populaire », Raphael Kempf, qui a cumulé 32,09% des suffrages. Emmanuel Macron a-t-il définitivement « tué la majorité présidentielle », comme l'a acté son ancien Premier ministre, Edouard Philippe ?

Grand témoin : Sylvain Maillard, député sortant de Paris, candidat à sa réélection, ancien Président du groupe Renaissance à l'Assemblée

LES AFFRANCHIS

- Richard Werly, correspondant France/Europe pour « Blick »,
- « Campagne express » : Stéphanie Dépierre, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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Transcript
00:00...
00:05Bonsoir, bienvenue, très heureuse de vous retrouver
00:08dans Ça vous regarde.
00:10Ce soir, une grande question.
00:12Que peut-il se passer si Jordan Bardella
00:15n'a pas de majorité absolue dimanche soir ?
00:18Cette question est présente dans toutes les têtes,
00:21dans tous les Etats-majors depuis hier,
00:23depuis qu'on connaît l'ampleur du barrage républicain au RN.
00:26Cette question, on va la poser ce soir à Sylvain Maillard,
00:30l'ancien président des députés Renaissance à l'Assemblée,
00:33notre invité tout à l'heure.
00:35Et puis, on va s'y arrêter longuement
00:37sur cette question dans notre grand décryptage.
00:39L'hypothèse d'un gouvernement de coalition anti-RN,
00:43des écologistes à la droite, fait son chemin.
00:46Coalition arc-en-ciel, assemblée plurielle,
00:50union nationale, gouvernement provisoire,
00:53mais de quoi parle-t-on précisément ?
00:55Peut-on s'inspirer d'autres modèles étrangers
00:58pour sortir de l'impasse ?
00:59La France sera-t-elle forcément ingouvernable ?
01:02Grand décryptage, donc,
01:03dans un instant, avec mes invités sur ce plateau.
01:06Enfin, un a franchi ce soir le parti pris de Richard Verli
01:10sur l'ingérence russe dans cette élection,
01:12et puis campagne express à J-4 avant le deuxième tour.
01:15Vous avez le programme. C'est parti, top générique.
01:26Musique rythmée
01:28...
01:29Et si le pouvoir lui échappait ?
01:31On va explorer cette hypothèse, ce soir,
01:34celle où Jordane Barldéla refuserait d'aller à Matignon,
01:37faute de majorité absolue, au second tour de dimanche.
01:40Mais bien sûr, rien, absolument rien n'est joué,
01:43il faut le rappeler, mais si on a choisi
01:45de vous parler de cette hypothèse, c'est parce qu'elle fait son chemin
01:49en coulisses et surtout parce que les électeurs ont besoin
01:52de savoir ce qui peut se passer dans ce cas de figure.
01:55Le pays serait-il paralysé ? L'Assemblée serait-elle bloquée ?
01:59Va-t-on vers un risque d'instabilité gouvernementale ?
02:02Voilà les questions qu'on va se poser ce soir
02:05avec quatre fin connaisseurs de nos institutions.
02:07Marc Lazare. Bienvenue sur ce plateau.
02:10Vous êtes historien, professeur émérite d'histoire
02:12et de sociologie politique à Sciences Po,
02:15spécialiste de l'Italie, également,
02:17et auteur de la note pour l'Institut Montaigne,
02:20porté et limite des nationaux populistes.
02:23Bonsoir, Anne-Charlène Bézina.
02:25Ravie de vous retrouver.
02:26Politologue et constitutionnaliste,
02:28maîtresse de conférences à l'Université de Rouen.
02:31Bonsoir, Bastien François.
02:33Professeur de sciences politiques à l'Université Paris 1,
02:36Panthéon-Sorbonne. Bonsoir, Guillaume Clossat.
02:39Ravie de vous retrouver.
02:40Vous êtes le président fondateur de l'Institut,
02:43le Think Tank Europa Nova.
02:45Voilà pour les présentations.
02:47Avant de vous entendre, quels sont ces scénarios
02:49qui circulent d'une possible coalition
02:51d'après-deuxième-tour ?
02:53C'est dans le récap de Valérie Brochard qu'on accueille.
03:04Bonsoir, ma chère Valérie.
03:06Bonsoir, Myriam.
03:07C'est un saut dans l'inconnu pour la Ve République,
03:10dans ce cas de figure où aucune majorité absolue ne se l'égalerait.
03:14Vous avez raison, Myriam.
03:15Avec 218 désistements et un front républicain en construction,
03:19la possibilité d'une majorité absolue
03:21pour le Rassemblement national s'éloignerait.
03:23Mais alors, si on considère ce scénario,
03:26quelle alternative politique existe-t-il
03:28pour former un gouvernement ?
03:30Pour François Bayrou, si on veut éviter
03:32le blocage institutionnel, il faut en changer de logiciel.
03:35On est entrés dans un autre monde
03:37dans lequel on ne peut pas continuer à faire semblant
03:40et on ne peut pas continuer à faire comme auparavant.
03:43Depuis hier, vous l'avez dit en préambule,
03:45c'est la foire aux formules.
03:47L'Assemblée plurielle, Force centrale,
03:49coalition, gouvernement arc-en-ciel
03:51pour contrer l'extrême droite,
03:53tous réfléchissent à l'après-second tour
03:56de la gauche en passant par le bloc présidentiel
04:00jusqu'à la frange des Républicains
04:03qui refusent de s'allier avec l'ERN.
04:05Travailler ensemble, d'accord, mais avec une limite.
04:09Elle est ici pour le président de la République.
04:11Il l'a déclaré ce matin en Conseil des ministres.
04:14Se désister aujourd'hui pour des élus de gauche
04:16au RN ne signifie pas gouverner demain avec Éléphi.
04:21Il n'en est pas question.
04:23Ça tombe bien, Myriam,
04:24le coordinateur de la France insoumise n'en veut pas non plus.
04:27Les insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme,
04:32rien que le programme, mais tout le programme.
04:34Pour Gabriel Attal, le calcul est vite fait.
04:37Le nouveau front populaire ne pourra jamais atteindre
04:40la majorité absolue malgré ses 32 élus au premier tour
04:43et les 296 candidats encore au lit.
04:46Encore en liste, trop nombreuses,
04:48sont les circonscriptions où l'extrême-droite
04:51est sûre de l'emporter.
04:52C'est pourquoi le Premier ministre ouvre les bras.
04:55L'alternative, elle est claire.
04:57Soit l'extrême-droite a une majorité absolue
04:59et applique un projet terrible pour le pays,
05:02parce que ce n'est pas nos valeurs,
05:04soit il y a une assemblée plurielle
05:06avec différentes forces politiques qui sont représentées.
05:09Je souhaite que les candidats,
05:11ensemble pour la République, soient bien représentés.
05:14Imaginez, Myriam, un gouvernement
05:16qui verrait sur la photo de groupe
05:18Sandrine Rousseau à côté d'Olivier Marleix,
05:20à côté d'un certain François Hollande,
05:23l'ancien président et candidat à la députation.
05:26Il connaît bien les institutions.
05:28Si aucune majorité ne se dégage,
05:29c'est pour lui un contrat de législature qui prévaut.
05:32On l'écoute.
05:34Ca doit être sur les propositions que les discussions portent,
05:37pas sur les places de tel ou tel.
05:39C'est secondaire, ça viendra.
05:41Ca sera le groupe qui a le plus de députés.
05:44Si ce n'est pas le Front national,
05:46et ça ne doit pas être le Front national
05:49ou le Rassemblement national, ce qui est pareil,
05:51ce sera le groupe qui aura le plus de députés
05:54qui doit dire quelles sont ses propositions.
05:57Et pour que le groupe le plus conséquent
05:59soit sûr de dépasser celui du Rassemblement national,
06:02Marine Tendelier est prête à collaborer
06:04avec le Bloc présidentiel.
06:06On a un risque que le pays soit ingouvernable.
06:09Le sujet, ce soir,
06:10ce n'est pas ce que les écologistes ou le nouveau Front populaire
06:14vont avoir envie de faire,
06:16c'est comment on trouve des solutions
06:18à des circonstances inédites.
06:20Il faudra sûrement faire des choses
06:22que personne n'a jamais faites auparavant dans ce pays.
06:25Il va falloir que certains au centre à droite
06:27nous disent comment ils souhaitent travailler.
06:30Ils en pensent quoi, à droite ?
06:32Voici la réponse du président des Hauts-de-France.
06:35C'est ce que j'appelle un gouvernement provisoire,
06:38un gouvernement provisoire qui rassemblera à l'Assemblée
06:41les hommes et les femmes de bonne volonté,
06:43qui sont capables de s'ouvrir, mais sur un projet concret.
06:46La référence n'est pas neutre, Myriam,
06:49à l'EGPRF, le gouvernement provisoire
06:51de la République française avait été mis en place
06:54en juin 1944, dirigé par le général de Gaulle
06:56au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
06:5880 ans plus tard, la France n'est pas physiquement
07:01dans le même état, mais politiquement,
07:04il faudra peut-être aussi reconstruire.
07:06Merci pour ce tour d'horizon très complet, ce soir, Valérie.
07:09On va faire comme si on était le soir du deuxième tour
07:13et que le Rassemblement national, Anne-Charlene Bénina,
07:16n'avait pas cette fameuse majorité absolue.
07:19D'abord, est-ce que, selon toute vraisemblance,
07:22il aura la majorité relative ?
07:24Le RN aura le plus de députés.
07:26Est-ce que le président de la République,
07:29dans ces conditions, se doit de proposer
07:31à Jordane Bardella, Matignon ?
07:33C'est la logique des institutions.
07:35On a un seul élément de certitude dans la Constitution,
07:38c'est l'article 8, qui nous dit
07:40que le président de la République nomme le Premier ministre.
07:43Voilà les seules informations que nous avons sur ce qui peut se passer.
07:47Il n'est pas obligé de l'appeler.
07:49On va dire la coutume constitutionnelle
07:51qui fait que le groupe majoritaire,
07:53même si c'est une majorité relative,
07:55le groupe majoritaire doit désigner, en son sein,
07:59qui est le leader le plus naturel,
08:01pour une simple et bonne raison.
08:03Est-ce que cette majorité, même courte,
08:05peut renverser le Premier ministre,
08:07qu'elle n'estimerait pas légitime ?
08:09Il y a majorité relative et majorité relative.
08:12Quand Bardella dit qu'en période de majorité absolue,
08:15c'est une manière de faire pression sur ses électeurs,
08:18on connaît la ficelle, elle est grosse,
08:20mais elle peut fonctionner.
08:22S'il y a une majorité relative à 260-270,
08:27encore une fois, les alliances en 275 députés,
08:31Michel Rocard arrive à gouverner.
08:33Avec un appoint, probablement, à droite.
08:35On peut penser au groupe des Républicains.
08:38Encore faut-il que, pour ne pas démettre ce gouvernement,
08:42la France insoumise et le Centre se mettent d'accord
08:45pour le démettre.
08:46On peut imaginer une forme de stabilité.
08:49L'hypothèse de majorité relative, encore plus basse,
08:52à 240 sièges, elle peut permettre une gouvernance,
08:54mais elle sera plus difficile.
08:56Quand on parle du gouvernement d'Union nationale
08:59il faut se mettre dans la fourchette très basse
09:02de la majorité relative, c'est-à-dire entre 200 et 220 sièges
09:05où, finalement, aucune véritable légitimité
09:08n'émerge de cette Assemblée nationale.
09:10Ca tombe bien que vous disiez 220,
09:12parce qu'on a des projections, on les prend avec prudence,
09:15parce que ça bouge tellement que...
09:17Voilà, je tiens à vous dire que rien n'est complètement fiable
09:21dans ces instituts de sondage, mais vous me dites 220,
09:24c'est l'étiage, la fourchette haute,
09:26comme on dit, ce soir,
09:27Harris Interactive, l'ERN et ses alliés,
09:30190 à 220, le Nouveau Front populaire
09:32jusqu'à 183 députés, LR jusqu'à 50,
09:34Renaissance, on va voir s'afficher,
09:36jusqu'à 135, et puis pour diverses droites et diverses gauches,
09:40jusqu'à 31 sièges.
09:42Donc, on est dans cette figure.
09:44A 220, la marche est trop haute.
09:46Qu'est-ce qui peut se passer ?
09:47Il faudrait qu'on soit sûrs que le RN soit dans une politique
09:51de la chaise vide, c'est-à-dire,
09:53est-ce que ça concerne la personnalité de Bardella ?
09:56Est-ce que c'est le groupe entier du RN qui dit
09:59qu'on ne veut pas gouverner dans cette période-là ?
10:02Dans ce cadre-là, la vérité, c'est qu'on ne peut pas
10:05redissoudre l'Assemblée nationale avant le 9 juin 2025.
10:08Donc, il faut trouver une solution,
10:10parce qu'il faut bien envoyer quelqu'un
10:12présenter le budget à la Commission européenne,
10:15il nous faut un ministre de la Défense, etc.
10:17La question de savoir quel gouvernement provisoire
10:20pourrait être trouvé, sans faire appel au GPRF,
10:23c'est la question des bonnes volontés politiques.
10:26On pourrait penser à une alliance de tous ceux qui veulent y aller.
10:29Est-ce que le président pourrait faire la fine bouche
10:32en choisissant les groupes avec lesquels il veut travailler ?
10:35Il faudrait savoir qui proposera un gouvernement politique.
10:39L'autre hypothèse, c'est le gouvernement technique,
10:42c'est-à-dire personne de trop irritant politiquement,
10:45parce que, dans ces deux cas,
10:46gouvernement technique comme gouvernement d'unité,
10:49la seule chose que nous savons, c'est que le gouvernement
10:52qui sera désigné doit éviter la motion de censure
10:55pour retomber dans les retorts de la IVe République.
10:58La sortie politique, c'est d'arriver à trouver
11:01des alliances qui empêchent la censure,
11:03pas forcément qui votent les lois,
11:05mais qui empêchent la censure, qui peut arriver à n'importe quel moment,
11:09pas besoin d'avoir un texte de loi.
11:11Et pendant cette année difficile.
11:13Des solutions inédites, nous dit François Bayrou.
11:17Quelles peuvent être ces solutions,
11:19très concrètement, dans cette hypothèse ?
11:21On va reparler du gouvernement technique,
11:24mais essayons de voir d'un point de vue politique.
11:26Il faut trouver 289 députés.
11:29Qui négocie, déjà ?
11:31C'est le président de la République
11:33qui va recevoir les forces politiques,
11:35c'est le premier groupe de députés après l'URN
11:38qui va imposer un rapport de force.
11:40Comment ça peut se passer ?
11:42Mes collègues constitutionnalistes ont mieux placé que moi
11:45pour répondre à cette question, mais il y a une réponse politique.
11:49Il y aura un fait politique, c'est que, en tout état de cause,
11:52le RN sera la première force.
11:54Il me semble difficile qu'il n'y ait pas une discussion
11:57avec ce parti, d'une façon ou d'une autre,
12:00pour voir s'il veut bien accéder à Matignon.
12:02S'il acceptait, ne serait-ce que pour imprimer l'image
12:05d'un Jordan Bardella qui vient à Matignon,
12:08quitte à être balayé par une censure,
12:10ça sera déjà quelque chose.
12:11Il y a deux messages dans cette dimension politique.
12:14Il y a celui de prendre en compte la réalité,
12:17le parti le plus important au Parlement,
12:19le groupe parlementaire le plus important.
12:21Par rapport aux électeurs, de leur dire qu'on a compris,
12:24on sait ce que vous représentez,
12:26certes, vous n'avez pas la majorité absolue,
12:29et il y a même un troisième aspect,
12:31c'est de placer le RN devant ces contradictions.
12:33Le RN va être obligé d'expliquer à ses électeurs
12:36pourquoi il ne va pas au pouvoir, alors que les enquêtes d'opinion
12:40nous montrent qu'il y a, à travers le vote au RN,
12:43pas simplement de la protestation,
12:45mais un espoir d'accéder au pouvoir.
12:47Le président se doit, d'une certaine façon,
12:49de prendre acte du rapport de force.
12:51Je serais intelligent politiquement.
12:53Vous avez eu la gentillesse de rappeler que je suis historien.
12:57J'ai deux références en France.
12:59Il y a le gouvernement provisoire de la République française,
13:0244-47, apparemment, Xavier Bertrand utilise cette formule.
13:05Le 20 janvier 1946, le général de Gaulle a démissionné
13:08car il ne pouvait rien faire avec les partis politiques.
13:11Avec le début de la guerre froide, ça s'est terminé.
13:14Très rapidement, ça a explosé.
13:16Un deuxième exemple, me semble-t-il,
13:18et ça fait penser à cela.
13:20La troisième force, voilà, je vais l'expliquer,
13:23c'est de 1947 à 1951,
13:25deux partis, le MRP, les démocrates chrétiens,
13:28les socialistes, à l'époque, la SFIO,
13:30contre les deux extrêmes.
13:31Ca évoque beaucoup de choses de la situation actuelle.
13:34D'un côté, le rassemblement du peuple français
13:37organisé autour du général de Gaulle,
13:39et d'autre part, le premier parti politique de l'époque,
13:42le Parti communiste français.
13:44Cette alliance a fonctionné, donc, de 1947 à 1951,
13:48avec un accord très important
13:50autour d'un certain nombre de questions.
13:52D'abord, une forme d'application encore
13:54de ce qui restait du Conseil national de la Résistance.
13:57Deuxièmement, un accord,
13:59on dirait, avec les termes d'aujourd'hui,
14:01autour d'une économie sociale de marché,
14:03le refus de ces deux extrémismes,
14:05et même un élément très important,
14:07justement, l'anticommunisme.
14:09On est en pleine guerre froide.
14:11Le refus de ce qui s'appelait à l'époque
14:13le bonapartisme gaulliste
14:15et le début d'une réflexion sur l'Europe.
14:17Mais il y avait un sujet de discorde
14:19qui a fait exploser cette alliance,
14:21c'était le rapport à l'école privée.
14:23Pour les socialistes laïcs,
14:25ils ne voulaient pas de soutien public à l'école privée,
14:28et le MRP, au contraire,
14:30le Mouvement républicain populaire,
14:32les plus jeunes ne se souviennent pas du tout de ça.
14:35C'est intéressant de réfléchir sur ce modèle,
14:37parce que le côté troisième force pourrait être appliqué,
14:40aujourd'hui, avec, attention, beaucoup de risques, d'après moi.
14:44Ce qui est passionnant dans ce que vous nous dites,
14:47à travers ce rappel de la troisième force,
14:49c'est qu'au fond, ces alliances ne peuvent pas se faire
14:52sur des individus ou des représentants,
14:54des chefs, comme le dit François Hollande,
14:57mais sur des projets ou sur des valeurs.
14:59Si j'ose dire, excusez-moi de vous couper,
15:01de ni-ni, ni le gaullisme RPF, ni le communisme.
15:04Bastien François, on va entrer, dans ce cas de figure,
15:07dans une négociation sur quoi ?
15:09Sur une base de proposition minimale
15:13avec qui ?
15:14Quand François Hollande explique que la coalition,
15:17c'est pas une question de qui pour gouverner,
15:20c'est une question de programme, de réforme, à l'allemande.
15:23On se dit sur quoi on peut se retrouver à minima ?
15:26Est-ce qu'il va y avoir
15:27une question migratoire sécuritaire pour la droite,
15:30une question sociale, le pouvoir d'achat,
15:33le SMIC pour la gauche ?
15:34Est-ce que c'est comme ça que ça peut se passer ?
15:37Je vois pas d'accord sans un programme.
15:39La question du programme va se poser dès le vote du budget.
15:43C'est dans le budget qu'on va affecter
15:45un certain nombre de sommes, on va faire des choix
15:48de politique publique, en plus, par rapport à la situation
15:51de la Quatrième République, où il y avait
15:53la croissance économique, où il y avait quand même
15:56le moyen de financer un certain nombre...
15:58On reconstruisait la France.
16:00Il y avait une sorte d'espoir,
16:02l'appareil d'Etat qui était derrière,
16:04et tous les syndicats mobilisés dans les commissions
16:07de modernisation, il y avait une dynamique très importante
16:10qui, d'ailleurs, a permis à la France de se moderniser
16:13en dépit d'une grande instabilité ministérielle.
16:17Là, on est dans une situation très compliquée,
16:19très compliquée du point de vue des finances publiques,
16:22où il va falloir faire des choix assez rapidement,
16:25dans une situation aussi internationale
16:27où on pourrait trouver un accord.
16:29Avec la gauche ?
16:30Entre la gauche et la droite.
16:32Et puis, il faut donner aussi de l'espoir.
16:35Parce que si c'est pour gouverner, pour gouverner,
16:37là, le tour suivant, le RN,
16:39il revient encore plus fort.
16:41C'est-à-dire qu'il va bien falloir trouver
16:44quelques propositions qui disent,
16:46qui montrent que ce gouvernement est différent,
16:50que ce n'est pas simplement un gouvernement
16:52pour gérer et attendre.
16:54On dit que ça va durer longtemps, non,
16:56ça va durer un an, on va dire,
16:58parce qu'on pourra faire une nouvelle dissolution,
17:00mais elle ne sera pas possible
17:02si ce gouvernement n'a pas fait quelque chose...
17:05Si on a à trouver, mettons, entre les écologistes,
17:07les modérés des deux camps, à droite et à gauche,
17:11un socle minimal de propositions,
17:13ça veut dire qu'il va y avoir des réformes,
17:16il va y avoir...
17:17Les députés pourront légiférer...
17:19Des réformes, non.
17:20...ou alors on s'arrange pour le budget
17:23et l'Assemblée se retire.
17:24Non, des réformes...
17:25Pas le mot.
17:26Des vraies réformes, c'est pas le mot.
17:29Sauf, je prends un exemple,
17:30qui pourrait permettre de construire quelque chose,
17:33sur la question du mode de scrutin.
17:35Ca serait quelque chose d'assez positif en disant...
17:38Expliquez-nous.
17:39On a un mode de scrutin, on le vit tous,
17:41donc on le voit, qui est assez brutal,
17:43puisqu'il n'y a que deux candidats,
17:45en réalité, il peut y en avoir trois,
17:47puisqu'on a eu des triangulaires,
17:49mais on doit se retirer.
17:50Donc, l'offre électorale au second tour,
17:53dans un système avec deux tours,
17:54avec un seuil d'accès au second tour,
17:57elle est très frustrante pour une grande partie des électeurs
18:00qui sont obligés de voter pour un candidat qui leur plaît pas.
18:03Si on met la proportionnelle,
18:05ça a deux vertus, d'abord, les gens s'y retrouvent,
18:07ils vont choisir, il y aura un seul taux,
18:10les candidats qui leur plaisent.
18:12Avec la proportionnelle, c'est plus 200 députés pour le RN,
18:15c'est beaucoup plus.
18:16Non, franchement, non.
18:18Oui, puisqu'ils ont réussi à...
18:19Non, parce que je vais vous dire...
18:21...à craquer le plafond du scrutin majoritaire.
18:24Le mode de scrutin majoritaire, à partir d'un certain niveau,
18:27a des effets de déformation.
18:29Quand vous arrivez, comme c'est le son cas,
18:31dans la plupart des circonscriptions,
18:33vous bénéficiez de ce système-là.
18:35D'où la nécessité pour les adversaires
18:38de se retirer, de faire des alliances.
18:40La proportionnelle sera dans ce contrat minimal de gouvernement.
18:43Il n'y a pas que vous qui en parlez.
18:45L'autre vertu, c'est que c'est un mode de scrutin
18:48qui favorise, pour le coup, la construction de coalitions
18:51postélectorales sur la base d'un programme.
18:54Alors que nous, on a juste un système
18:56qui rend ces choses extrêmement difficiles
18:58à la sortie d'une élection.
19:01Yann Clossat, le mot de coalition,
19:03on le connaît très peu en France,
19:05en Europe, il est partout.
19:07Il est en Allemagne, il est en Italie,
19:09et on dit qu'on travaille à une coalition
19:11après les élections, comme Bastien François l'a dit.
19:14Est-ce qu'on est dans ce cas de figure ?
19:17Est-ce qu'on peut s'appuyer sur certains exemples à l'étranger
19:20où il s'agit de trouver un contrat, même minimal,
19:24de gouvernement sur des propositions concrètes ?
19:27-"Trouver des contrats ambitieux".
19:29Avant ou après, parce qu'il y a des exemples polonais,
19:32et en Pologne, il y a une plateforme civique
19:34qui a été mise en place, qui est très intéressante,
19:37parce qu'elle a toutes les couleurs,
19:39à part l'extrême gauche, que pourrait avoir
19:41une grande coalition française,
19:44c'est-à-dire du vert, du conservateur,
19:47du centriste, du socialiste.
19:49Et l'exemple polonais est intéressant
19:52parce que c'est pas une... C'est quelque chose d'ambitieux.
19:55Avec un Premier ministre, je reviens de Pologne,
19:58Donald Tusk, qui est un primus inter pares.
20:02Et donc, c'est pas forcément facile pour lui de gouverner,
20:06mais ça demande...
20:07C'est ça qui est intéressant dans les gouvernements de coalition,
20:11ça demande des personnalités qui ont une capacité
20:14à élever le jeu collectif
20:16et à s'appuyer sur d'autres personnalités
20:19qui vont jouer gagnant-gagnant pendant au moins 3-4 ans.
20:22Pour se figurer les choses, combien de temps ça prend à négocier ?
20:26Là, il y a urgence.
20:27C'est des mois, parfois.
20:29Ca, ça a mis du temps,
20:31mais le sujet, c'était de renverser le PiS,
20:34qui était un peu le Rassemblement national polonais,
20:37au Portugal.
20:38Ca, c'est très intéressant.
20:40Au Portugal, il y avait une majorité de droite en 2015,
20:43Antonio Costa,
20:44et la gauche minoritaire s'est dit
20:49qu'elle allait s'allier avec le Parti communiste,
20:52le Parti d'extrême-gauche,
20:54et ils ont réussi, en fait,
20:56à avoir une alliance sur un programme
20:58qui était ambitieux
21:00et avec une extrême-gauche qui a soutenu
21:03sans être au gouvernement.
21:06Et ça a duré.
21:08Ca a produit un gouvernement
21:10dont les Portugais étaient très satisfaits,
21:13puisque Costa a été réélu avec 42 % des voix ensuite.
21:18Ca s'est fait de manière assez rapide.
21:20Le sujet, en fait, c'est deux choses.
21:22D'abord, qu'est-ce qu'on met dans ce programme commun ?
21:26Il y a des choses qui vont de soi,
21:28et Bastien-François a commencé à le dire.
21:30Le sujet européen, par exemple,
21:32en l'espèce, on a besoin d'un gouvernement pro-européen.
21:35Vous retrouvez la gauche et la droite modérées sur ce sujet-là.
21:39Les écolos, bien sûr.
21:40Je vous dirais, même, je vais être un peu provocateur,
21:43je connais certains parlementaires européens et les filles
21:47qui sont fédéralistes, et qui ont joué un rôle
21:49extrêmement positif au Parlement européen.
21:52Et donc, il y a même, à l'extrême-gauche,
21:54quelques parlementaires qui ne sont pas
21:56dans la logique mélenchoniste.
21:58Ca, c'est intéressant.
22:00La dimension internationale et l'Ukraine,
22:02c'est particulièrement important,
22:04en particulier la dimension américaine,
22:07car Trump a de plus en plus de chances d'être élu.
22:09Il faut une clarté de position.
22:11Il faut s'appuyer sur nos voisins,
22:13il y a des bons exemples à suivre.
22:16Mais moi, je dirais plus qu'on a besoin
22:18d'une réforme de nos pratiques politiques.
22:21Et je pense qu'on peut trouver un consensus un peu plus large.
22:25Même dans le domaine économique...
22:27Même dans le domaine économique,
22:29on peut réfléchir à certaines choses
22:31qui puissent faire sens.
22:32On a dépensé de plus en plus d'argent
22:34pour nos administrations sans qu'elles soient efficaces.
22:38Avoir la gauche et la droite et le centre autour de la table,
22:41il y a peut-être un plan pour faire que nos administrations
22:44soient plus efficaces que les services publics.
22:47Non, c'est pas la simplification.
22:49C'est comment on reconstruit,
22:50en tirant parti des évolutions technologiques considérables,
22:54les services publics et les administrations,
22:56et comment on crée une nouvelle dynamique.
22:59La coalition peut être importante.
23:01Il faut vraiment aller vite, sinon,
23:03on n'aura pas le temps de tout le monde.
23:05Un des gros sujets des Français,
23:07c'est qu'ils ont du mal à augmenter
23:09leur pouvoir d'achat, en particulier à cause
23:12de l'absence de formation tout au long de la vie.
23:14De formation professionnelle pour bouger.
23:16Il y a aussi quelque chose sur lequel on peut...
23:19On peut avoir quelque chose de très intéressant,
23:22de consensuel, qui fait un véritable programme
23:24de gouvernement.
23:25Ca dépend des gens qui vont être autour de la table
23:28et de la bonne volonté.
23:30Anne-Charlène Bézina, ce qui est intéressant,
23:32c'est que vous nous dites
23:34qu'il faut passer par des points de convergence sur le fond.
23:38Propositions, réformes, contrats de gouvernement.
23:41Gabriel Attal ne propose pas ça du tout.
23:44Il parle d'une assemblée plurielle.
23:46Première question, est-ce qu'on peut continuer comme avant ?
23:49C'est ce qu'il propose.
23:50Texte par texte, trouver des majorités de projets,
23:53ce qui veut dire qu'il y aurait des textes, de lois,
23:56et qu'on ne changerait pas la gouvernance,
23:58puisqu'il s'imagine, comme j'ai compris,
24:01le plus grand dénominateur commun,
24:03le point d'équilibre pour rester à Matignon.
24:05Qu'en pensez-vous ?
24:06Je rejoins ce qui a été dit tout à l'heure.
24:09Je pense que, dans tous les exemples étrangers
24:12qu'on a cités,
24:14on a formé des coalitions
24:16autour du parti qui a quand même gagné les élections.
24:20J'ai l'impression qu'on oublie...
24:22Pas au Portugal, en 2015.
24:24Au Portugal, on a quand même la coalition
24:26qui comprend celui qui a remporté le...
24:28Pas en 2015.
24:30On n'est pas sur une coalition d'opposition.
24:32Pas en 2015.
24:33Il y avait un parti qui avait remporté clairement,
24:36qui étaient les centristes de la droite.
24:38Ils font partie de la coalition.
24:40En 2015, ils ne font pas partie de la coalition.
24:43Antonio Costa a cherché à trouver des soutiens
24:46pour son propre programme et il a proposé une alternative.
24:50C'est passionnant, le Portugal,
24:52mais on va essayer de voir la France.
24:54Vous nous dites, ce soir,
24:55qu'une coalition d'opposition au premier parti,
24:58la force RN, qui va arriver,
25:00ce n'est pas notre culture.
25:01Ca me semble compliqué, au niveau de l'opinion,
25:05d'arriver avec un parti en tête
25:07qui ne fasse pas partie des propositions.
25:11Il faudrait être sûr, déjà, du mouvement de l'opinion.
25:15Est-ce un mouvement de rejet et que, finalement,
25:17une coalition qui s'arrangerait sur des propositions
25:20qui pourraient sortir la France de cette ornière suffirait ?
25:24A ce moment-là, peut-être, il faudrait consulter
25:27par référendum ou essayer d'ouvrir à la base élective.
25:30Deuxième question, la volonté du RN.
25:33Est-ce qu'on est certains
25:34qu'avec une majorité même très relative,
25:37le RN est intérêt à ne pas du tout faire partie de la gouvernance ?
25:42C'est ça, la question que je me pose.
25:44C'est un inédit, sous la Ve République,
25:46qu'un parti majoritaire, même avec majorité courte,
25:49refuse d'entrer à Matignon.
25:51On peut se dire aussi...
25:52Les choses ne se cristalliseront pas, à mon avis,
25:55dès le 8 juillet, je pense, à l'échéance du budget.
25:58Pourquoi ne pas attendre la première motion de censure ?
26:01Encore faut-il être sûr qu'elle arrive en ordre non dispersé,
26:07c'est-à-dire avec un LFI et un groupe centriste
26:10qui votent ensemble.
26:11Avec quelle proposition alternative ?
26:14C'est la critique qu'a faite Elisabeth Borne à chaque fois.
26:17Ses oppositions sont composites, on ne pourra rien faire avec eux.
26:20Comment vous voyez les choses ? On ne change rien ?
26:23On garde Gabriel Attal jusqu'au budget ?
26:25J'ai le sentiment que Jordan Bardella
26:27ou que les membres du RN auront la présence d'esprit
26:31de proposer quelque chose à la négociation.
26:33Marc Lazare, après.
26:34Le 8 juillet, il y aura Gabriel Attal, Premier ministre.
26:37Le 9 juillet, il sera toujours Premier ministre.
26:40Dans l'hypothèse dans laquelle on est.
26:42Tout à fait.
26:44On va aller tranquillement jusqu'au 18 juillet,
26:46où l'Assemblée nationale va se réunir.
26:48On aura un premier test,
26:50c'est l'élection de la présidente de l'Assemblée
26:53pour éviter qu'il y ait une présidence RN.
26:55Au troisième tour de l'élection,
26:57s'il n'y a pas une majorité absolue,
27:00c'est à la majorité relative.
27:01C'est le groupe le plus important.
27:03Il y aura un premier test.
27:05Pour voir si un compromis anti-RN est possible.
27:08Si on dit qu'il faut construire un programme,
27:10éventuellement même ambitieux,
27:12on ne va pas le construire en deux jours.
27:14Mais la variable, à mon avis, la plus importante,
27:18c'est qui...
27:21prend l'initiative ou conduit la grande négociation.
27:24De ce point de vue,
27:25je pense que le président de la République
27:28n'a plus aucune force pour le faire.
27:30Voilà, c'est fini.
27:32C'est le deuxième groupe après le RN le plus nombreux ?
27:35Qui va prendre l'initiative devant l'Assemblée
27:38de faire une proposition ?
27:39On pourrait penser à un président de la République.
27:42Il est hors-jeu.
27:43Il aura perdu deux élections consécutives,
27:46il n'a plus aucune arme pour peser sur le Parlement.
27:49Est-ce que ce serait Gabriel Attal ?
27:51Le problème de lui, c'est qu'il propose ce qui existait avant,
27:55c'est-à-dire un truc au coup par coup,
27:57et ça, à mon avis, ça ne marche pas.
27:59Donc, ça veut dire...
28:00Surtout après un tel vote.
28:02Donc, ça veut dire que...
28:03Est-ce que les forces politiques vont avoir l'intelligence
28:07de se réunir entre elles,
28:08de trouver entre elles quelqu'un,
28:10éventuellement en dehors du Parlement,
28:13quelqu'un qui est capable de mener cette négociation
28:16et qui ne serait pas candidat à l'élection présidentielle ?
28:19En dehors du Parlement,
28:21quel type de personnalité, politique, technique,
28:23haut fonctionnaire ?
28:25Tout est sur la table.
28:26Tout est sur la table.
28:27Moi, je crois... D'abord, je pense qu'il y a un problème
28:30qui est de remettre ensemble ces gens-là
28:33qui sont beaucoup déchirés depuis deux ans.
28:35Et quand même, ça va être difficile à expliquer,
28:38y compris à leurs électeurs, qu'une fois qu'on s'est réunis,
28:41qu'on s'est affrontés sur la réforme des retraites,
28:44il y a deux réformes difficiles à accepter,
28:47pour la partie gauche, la réforme des retraites
28:49et le projet de loi, la loi immigration.
28:51Il y a des cadavres dans le placard.
28:53Ca suppose un énorme travail des différentes forces politiques.
28:57Deuxièmement, si ça apparaît uniquement
28:59comme quelque chose de défensif, je pense que c'est,
29:02je pèse mes mots, une catastrophe.
29:04Évidemment, c'est le troisième point,
29:06deux partis ne rentreront jamais là-dedans,
29:09le RN et la FI, même si j'entends ce que vous avez dit,
29:12Guillaume, il peut y avoir quelques députés,
29:14mais le bloc de la FI et tout ce que fait Jean-Luc Mélenchon,
29:17c'est précisément pour éviter ça.
29:19On aura ici le scénario que, par exemple, on a eu en Italie
29:23quand il y a eu des gouvernements d'unité nationale.
29:26Le gouvernement de Mario Monti,
29:27c'était un technicien, on peut y revenir.
29:30Résultat, le Mouvement 5 étoiles devient le premier parti
29:33aux élections de 2013. Mario Draghi gouverne un an.
29:36Tout le monde en Europe dit que c'est extraordinaire.
29:39Il a même des indices de popularité très élevés.
29:41On va aux élections de 2022, Mélanie, 26 %,
29:44elle passe de 4 % à 26 %.
29:45Ca produit des alternatives extrêmes.
29:48Si il n'y a pas, comme ça a été dit,
29:50un véritable projet clair et qui n'apparaisse pas
29:52dans les défensives, il peut y avoir le projet
29:55du mode de scrutin qui échappe aux électeurs,
29:57mais qui est un élément, et ça suppose...
30:00Ca suppose qu'on aille assez loin, y compris d'en dire peut-être...
30:03Est-ce qu'il faut revenir sur la réforme des retraites ?
30:06Olivier Faure a tout de suite dit
30:08qu'il ne rentre pas dans un gouvernement
30:10avec des gens qui ont fait la réforme retraite.
30:13En revanche, moi, j'ai une hypothèse que je vous soumets.
30:16Il y a un technicien, effectivement,
30:18un haut fonctionnaire du genre Castex,
30:20mais un Castex n'aurait pas été élu dans la ville de Prades
30:24avec l'étiquette de droite,
30:25mais une personnalité qui va avec un gouvernement minoritaire,
30:29composé d'un certain nombre de hauts fonctionnaires
30:32et de politiques, et là, je rejoins Bastien,
30:34c'est-à-dire de politiques qui ont eu une expérience,
30:37qui ont une bonne image.
30:39Prenez le cas de Jacques Toubon,
30:41qui vient de la droite,
30:42qui est maintenant en appelant sur les droits de l'homme,
30:45et qui essaie de constituer un gouvernement pour un an.
30:48Je crois beaucoup plus à une hypothèse de ce type-là
30:51qu'une alliance entre les partis politiques.
30:53J'adore le Portugal. Costa était quelqu'un
30:56d'extraordinairement inventif.
30:58Les pouvoirs des présidents ne sont pas les mêmes
31:00entre les deux pays, mais il y avait aussi un facteur Costa.
31:04Je suis d'accord.
31:05Je vous redonne la parole dans un instant,
31:07mais je voudrais qu'on écoute les Français.
31:10Comment ils regardent tout ça ?
31:11Est-ce qu'ils la souhaitent, cette grande coalition anti-RN
31:15entre les désistements et les consignes de vote ?
31:17Un grand manoeuvre, d'après Deuxième Tour,
31:20cet apportage tourné à Puto,
31:21dans les Hauts-de-Seine, par Dario Borgogno et Yvanna Navion.
31:33Un gouvernement avec des LR et des communistes ?
31:36Dans ce bar de Puto,
31:37cette rumeur insistante agace déjà certains,
31:40dont Jean-Paul, infirmier à la retraite.
31:42Je vois pas pourquoi on va faire...
31:44On va faire des alliances et compagnie.
31:47C'est le peuple qui décide.
31:48Point final, tout ça, c'est de la bagouille.
31:51Et...
31:52Ce sont des profiteurs, ils pensent qu'à leur petit confort
31:56et ils en ont rien à foutre du peuple.
31:58Yannis, lui, n'est pas contre cette idée
32:00qui lui rappelle déjà un autre gouvernement.
32:02Déjà, le gouvernement Macron,
32:04ça a été un mix entre la gauche et la droite.
32:07Aujourd'hui, ça serait reprendre ce qui a été fait un peu avant,
32:10ce qui a été un peu délaissé avec le temps.
32:12Mais je pense que ça peut être une bonne chose.
32:15Il faut faire barrage aux extrêmes,
32:17que ce soit gauche ou droite.
32:18Jusqu'à garder Gabriel Attal en Premier ministre.
32:21On a vu qu'il a voulu calmer les esprits
32:23en mettant en arrêt sa réforme sur l'assurance-chômage.
32:26C'est déjà un premier pas.
32:28Je pense qu'avec, justement, le mix entre gauche-droite
32:31et un peu le centre sélection parti,
32:33ça peut être un renouveau, je sais pas.
32:35Au marché, Nathalie, retraitée,
32:37a un autre nom à proposer pour Matignon.
32:39Ruffin.
32:40Sans compter.
32:41Je pense que c'est quelqu'un qui a des valeurs
32:44et qui mériterait un poste à la hauteur de ses compétences.
32:48Mais attention pour elle, tous les Insoumis ne se valent pas.
32:51La France Insoumise, je suis assez partagée.
32:54Il y a des personnalités que j'apprécie dans ce mouvement
32:57et d'autres qui posent question.
32:59Un avis que ne partage pas Tiffany, étudiante,
33:01refusant de voir Eléphie être exclue de l'Alliance.
33:04Je trouve ça bête.
33:05Tout le monde devrait en faire partie.
33:07Chaque partie a quelque chose à nous apporter
33:10qui est intéressant pour tout le monde.
33:12Exclure des personnes qui aimeraient voter tel choix,
33:14ça serait enlever une part de liberté en France.
33:17Peu importe la composition de cette coalition,
33:19cette solution ne convait pas Simon, chef d'entreprise.
33:22Les divergences sont trop importantes.
33:25C'est prématuré, pour le moment.
33:26Peut-être dans un futur de 2-3 ans.
33:29Un futur décidé surtout par les résultats de ce dimanche.
33:32Ce qui est intéressant dans ce reportage,
33:34c'est qu'il y a toute une série de Français
33:37qui diraient qu'on nous a volé l'élection.
33:39Il y a la capacité aussi à faire accepter
33:43la légitimité d'un compromis, d'un gouvernement technique.
33:47Il est aussi là, le sujet.
33:48Il y a différents sujets.
33:50D'abord, Marc Lazare a dit qu'il est indispensable
33:53que le président de la République propose au Premier groupe
33:56le poste de Premier ministre,
33:58quelle que soit la position du Premier groupe
34:00pour le mettre face à ses responsabilités,
34:03et que le Premier groupe apporte une réponse structurée
34:06et que le Caïx-Champs cherche des alliés
34:08dans son programme, en conséquence.
34:10Il faut aller au bout du processus.
34:12Il faut y aller, il y a des institutions,
34:14elles fonctionnent, donc il faut aller jusqu'au bout.
34:18Deuxièmement, sur la grande coalition,
34:23ce qui est important, cette élection,
34:26elle a quand même signifié un malaise.
34:29Il faut qu'on soit capables de bien analyser ce malaise.
34:32Il n'est pas sûr que toutes les voix
34:34du Rassemblement national ou à l'AFI
34:36soient liées uniquement au programme du RN
34:40ou au programme de l'AFI.
34:42Il y a aussi un sujet de pratiques démocratiques
34:44qui est extrêmement important, et je pense que les Français...
34:48Il faut essayer de comprendre plus en profondeur,
34:51rapidement, ce que les Français ont voulu dire.
34:54Si le sujet, c'est il faut tout essayer,
34:56et puis la dernière cate, c'est le Rassemblement national,
35:00c'est pas satisfaisant.
35:02Donc, il y a un vrai travail de compréhension à faire,
35:05de manière extrêmement rapide,
35:07pour qu'on ait une compréhension partagée.
35:10Le débat s'achève, et j'aurais aimé vous donner plus de temps.
35:13Il faut conclure.
35:14On a besoin d'une personnalité, aux fonctionnaires,
35:17société civile, peu importe, mais qui ait du souffle
35:20et qui soit capable de tracter les gens vers l'avant.
35:23On a besoin, aujourd'hui, essentiellement,
35:26de compétences...
35:27Je voudrais un dernier tour de table
35:29pour essayer de vous donner votre sentiment.
35:32Vous n'avez pas une boule de cristal,
35:34d'abord, est-ce que vous êtes inquiet ou plutôt optimiste ?
35:37Et est-ce que vous voyez une France ingouvernable,
35:40une Assemblée bloquée, et donc, une impasse,
35:44dans l'année qui vient ?
35:45Chacun, les trois derniers. Anne-Charlène Bézina.
35:48Je ne connais pas la solution,
35:50mais je sais qu'il y en a une qui n'existe pas,
35:52dont on entend beaucoup parler,
35:54c'est celle de pousser le président à la démission.
35:57Si le président démissionnait,
35:59certes, de nouvelles élections présidentielles,
36:01mais il n'y aura pas la même Assemblée pendant un an.
36:04Il faut l'avoir en tête.
36:06Il faudrait plusieurs censures, ça l'obligerait.
36:08L'Assemblée ne bougera pas jusqu'au 9 juin 2025.
36:11Ce maelstrom, on l'aura, de toute façon.
36:14L'autre point que j'estime important,
36:17c'est de rappeler que gouvernements d'Union nationale ou technique
36:20ne peuvent être que des solutions subsidiaires,
36:23comme on l'a dit.
36:24Je penche d'ailleurs bien plus pour le gouvernement technique,
36:28qui me sent moins irritant,
36:29que pour le gouvernement d'Union nationale.
36:31Troisième et dernier point,
36:33il faut savoir quel sera le mouvement de l'opinion,
36:36c'est-à-dire arriver peut-être aussi à avoir un président
36:39qui consulte plus, pourquoi pas, dans cette année.
36:42Au renouveau des pouvoirs propres, on peut imaginer des référendums.
36:46Dix secondes, chacun, inquiet ou optimiste ?
36:48Je suis au-delà de l'inquiétude. J'essaie d'analyser, disons.
36:51Je pense qu'il y a éventuellement le risque
36:54de la demande de démission du président.
36:56Les FI et RN y pensent très fort,
36:58ils ont intérêt à une élection présidentielle.
37:01Deux, je pense qu'on est à un moment clé,
37:03et que c'est un moment où les partis politiques
37:06peuvent se dire ce qu'on peut construire ensemble,
37:09et pas simplement être anti.
37:10Le problème, c'est qu'on est dans une grande polarisation politique.
37:14Construire quelque chose alors qu'on est dans une polarisation,
37:18c'est pas évident.
37:19Le mot de la fin, s'il vous plaît.
37:21Merci de cette franchise. On s'arrête là.
37:23Merci beaucoup, c'était absolument passionnant.
37:26Vous avez pu tirer un maximum d'enseignements de ce plateau.
37:30On va à présent accueillir notre invité politique,
37:33Sylvain Maillard.
37:34Il a piloté le groupe Renaissance à l'Assemblée.
37:37250 députés qui pourraient terminer
37:40à seulement une centaine dimanche prochain.
37:43Le macronisme peine donc à survivre après le choc de la dissolution.
37:46Comment vit-il cette situation ?
37:48L'invitation de Katia Gilder, interview juste après.
37:51Si on vous invite, Sylvain Maillard,
37:54c'est parce que vous êtes un des rescapés du naufrage.
37:57Vous faites partie du dernier carré
37:59de la quarantaine de candidats macronistes
38:01qui ont réussi à se hisser en tête dans leur circonscription.
38:05Les temps ont changé depuis votre arrivée triomphante
38:08il y a sept ans à l'Assemblée nationale.
38:10Élu dès le premier tour à Paris en 2017,
38:13l'un des 314 visages de la start-up En Marche,
38:16issue du monde de l'entreprise.
38:18Député sortant de la première de Paris,
38:21vous avez présidé le groupe Renaissance
38:23et ses 169 membres jusqu'à la dissolution de l'Assemblée.
38:27Le coup de poker raté de Macron.
38:29Aujourd'hui, c'est la gueule de bois.
38:32Échoué à la 3e place avec 20 % des voix,
38:35le camp présidentiel est en désarroi.
38:37En trois semaines et deux scrutins,
38:39la majorité a implosé et la parole se lâche.
38:43Le président de la République,
38:44en prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale,
38:47a mis un terme à la majorité présidentielle.
38:50C'est pas moi qui l'ai décidé.
38:51C'est le président de la République qui a mis un terme.
38:54Très bien.
38:56Il y avait un autre chemin,
38:57le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement.
39:00Le président a estimé en conscience
39:02que ce chemin n'existait pas.
39:04Il a pris ses responsabilités.
39:06D'autres encaissent le coup sans rancœur.
39:09Je suis pas du genre à faire des bras d'honneur,
39:12à cracher dans la soupe.
39:13Il y a des choses sur lesquelles j'ai été le soutien
39:16et je suis fidèle parmi les fidèles.
39:18Je viens du sport.
39:19C'est pas moi qui vais critiquer un partenaire ou un coach
39:22alors que c'est lui qui m'avait recruté.
39:24Beaucoup de Français ne comprennent toujours pas
39:27pourquoi le président a choisi de tuer sa majorité,
39:30laissant la France devenir un champ de bataille
39:33entre LFI et l'ERN.
39:34Lui, qui promettait en 2017...
39:37Je ferai tout durant les cinq années qui viennent
39:41pour qu'il n'y ait plus aucune raison
39:45de voter pour les extrêmes.
39:47Applaudissements
39:49Alors, Sylvain Maillard, en voulez-vous à Emmanuel Macron ?
39:54Réponse et bonsoir d'abord, Sylvain Maillard.
39:57Qu'est-ce que vous répondez ?
39:59C'est la décision du président de la République.
40:01Il a pu le justifier pendant la conférence de presse du mardi
40:05et j'ai eu la chance de pouvoir m'entretenir avec lui
40:08sur cette décision.
40:09Vous avez tourné la page de cette décision qui, je le sais,
40:13a choqué beaucoup d'élus,
40:14beaucoup de députés de la majorité.
40:16Il n'y a pas de colère ?
40:18On se dit la vérité.
40:19Nous, du jour au lendemain,
40:21il faut que... D'abord, nous perdons notre mandat,
40:24nous devons licencier nos collaborateurs.
40:27Le président de groupe que j'étais,
40:29au total, les collaborateurs des députés du groupe,
40:32c'est plus de 600 personnes.
40:33C'est aussi ça que nous devons gérer le lundi matin.
40:36Et voilà.
40:37Il n'y a pas de rancœur, trois semaines après ?
40:40Vous savez, très vite, on est reparti en campagne.
40:43Je suis d'accord avec ce que dit le président de la République.
40:47Notre mandat appartient aux Français,
40:49il ne nous appartient pas.
40:50Nous sommes repartis tous en campagne.
40:52Quand vous faites de la politique, vous aimez bien les campagnes,
40:56même si elles sont dures, devant de face.
40:58On fait campagne.
40:59La chute, elle est rude, elle est même très rude.
41:02Vous ne pouvez avoir qu'une centaine de députés
41:05contre les 250 dans la précédente Assemblée.
41:08C'est un énorme vote sanction, ce premier tour.
41:12Quelle leçon vous en tirez ?
41:14Avez-vous une part de responsabilité
41:16dans ce raz-de-marée du vote RN ?
41:18C'est un peu tôt, d'abord,
41:19parce qu'on est encore en campagne jusqu'à vendredi,
41:22officiellement, et on va attendre le résultat.
41:25De 3 millions de voix aux législatives de 2017
41:28à 10 millions à ces législatives-là,
41:30pour le RN.
41:31Vraiment, je ne mis pas ce qui se passe.
41:34Fondamentalement, je pense qu'il y a
41:36une colère très, très forte, très sourde des Français,
41:39qui s'expriment dans l'extrême droite,
41:41dans l'extrême gauche aussi,
41:43qui sont forts, et c'est assez exceptionnel.
41:46En Europe, souvent, il y a une extrême droite
41:48et une extrême gauche.
41:50Nous avons les deux extrêmements forts.
41:52On entendait le président de la République en 2017,
41:55la pyramide du Louvre.
41:56Vous savez, sur les priorités qui sont à l'heure actuelle,
41:59les priorités des Français en 2024,
42:01il y a une priorité sur l'identité, sur qui nous sommes,
42:05et moi, j'entends beaucoup, c'était mieux avant.
42:07Et je crois que sur cette identité,
42:09sur ce que nous sommes, où nous allons...
42:12-"Le sentiment d'un déclin, d'un déclassement".
42:15-...d'un déclassement, je ne sais pas s'il n'y a qu'un sentiment.
42:18Je crois que nous n'avons pas pu apporter des réponses.
42:21Quand nous sommes arrivés en 2017,
42:23nous sommes arrivés sur les thèmes économiques,
42:26de liberté, de protection,
42:28mais sur ce thème, plus de l'identité,
42:30je crois que c'est là-dessus que nous devons travailler
42:33dans les mois et les années à venir
42:35pour retrouver une parole plus audible pour les Français.
42:38-"Un grand mouvement de désistement,
42:40massif même, dans les circonscriptions
42:42pour le deuxième tour. 82 retraits de vos candidats ensemble,
42:46130 du côté du Nouveau Front populaire,
42:48c'est du jamais vu.
42:49Le risque d'une majorité absolue RN est écarté ?
42:52-"Permettez-moi, en plus, on est sur la chaîne parlementaire,
42:55de saluer tous mes collègues.
42:57C'était extrêmement dur et c'est des décisions courageuses
43:00qu'ils ont prises de se désister.
43:02Certains d'entre eux pouvaient espérer encore gagner
43:05et ils l'ont fait de façon très responsable,
43:07mais ils n'ont pas une voix au RN.
43:09Je voudrais les saluer,
43:10ce sont des décisions humainement très dures à prendre.
43:14-"Vous dites quoi à vos électeurs dans les duels RN-LFI ?
43:17Vous dites, comme Gabriel Attal, qu'il faut faire barrage
43:20avec un bulletin LFI s'il le faut."
43:22-"Pas une voix pour le RN."
43:23-"C'est pas la même chose."
43:25-"J'entends ce que vous dites."
43:27-"Vous appelez à l'abstention vos électeurs ?"
43:29-"Rien du tout, les électeurs sont libres du choix
43:32et je ne fais pas partie de ceux qui disent qu'il faut voter."
43:35-"Ni à RN ni à LFI."
43:37-"Par contre, on a pris nos responsabilités
43:39en disant qu'on enlevait à chaque fois notre candidat
43:42qui est arrivé 3e pour faire empêcher..."
43:45-"Il y a un désistement, mais il faut qu'il se concrétise
43:48dans les urnes."
43:49Qu'est-ce que vous dites aux électeurs qui ont voté
43:52pour vos candidats ?
43:53-"Je ne me permets jamais de dire aux électeurs ce qu'ils doivent faire."
43:57-"Vous êtes en désaccord avec Gabriel Attal."
43:59-"Non, je dis juste que le RN passe une voix pour eux."
44:02Après, chacun doit prendre ses responsabilités.
44:05-"Un ministre sortant, probablement,
44:08Hervé Berville.
44:09Le NiNi, c'est un bulletin, un député RN.
44:13Vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
44:15-"Je redis une chose..."
44:17-"Pas une voix pour le RN, ça veut dire
44:19une possibilité de ne pas se prononcer
44:21ou de ne pas voter dans les urnes."
44:23-"7 ans de vie politique, c'était un combat
44:25contre la France insoumise.
44:27Je n'ai jamais travaillé ni avec la France insoumise
44:30ni avec le Rassemblement national.
44:32Je ne me permets pas de dire aux électeurs ce qu'ils doivent faire.
44:35Je leur demande de ne pas voter pour le RN.
44:40Il n'y a que le RN qui peut arriver au pouvoir.
44:43-"Pour certains de vos candidats,
44:45ce retrait a été extrêmement difficile,
44:48impossible même.
44:49C'est le cas d'Émilie Chandler,
44:51qui s'est maintenue dans la première circonscription
44:54du Val-d'Oise et qui subit, depuis,
44:56une pression plus que musclée.
44:58Reportage Maëté Frémont.
45:02Musique douce
45:04...
45:07Il est 7h30 du matin.
45:09Les habitants de Pontoise pressent le pas
45:11pour ne pas rater leur premier train.
45:13La gare et son mouvement incessant,
45:16point clé pour une nouvelle journée de tractage
45:19pour la candidate Émilie Chandler et son équipe.
45:22Mais elle va devoir partager le parvis
45:25avec le nouveau front populaire.
45:27-"Ca y est, les insultes commencent."
45:29-"Ils sont là."
45:30-"Ca va, Émilie ?"
45:31-"Ca va, Émilie ?" -"Ca va, et toi ?"
45:34-"Chandler, main dans la main avec l'action française !"
45:37-"C'est fake news habituel."
45:39-"Émilie Chandler doit se démêler."
45:42-"La tension se ressent.
45:44La raison, c'est que la candidate ensemble,
45:47arrivée troisième, a décidé de maintenir sa candidature."
45:50-"La violence, c'est ça, l'intimidation."
45:53Bonjour, monsieur.
45:54Bonjour.
45:55-"Vous ne soyez pas retirée."
45:57-"C'est pas un candidat écolo qu'on avait, madame.
46:00C'est un LFI, c'est pour ça que je me maintiens."
46:02-"Voilà."
46:03-"Tout à fait, tout à fait, monsieur."
46:06-"Pourquoi vous avez perdu d'avance ?
46:08Politiquement, vous êtes terminée."
46:10-"Ah non, madame, on n'est pas terminée.
46:12En revanche, nous..." -"Vous êtes terminée."
46:15-"Je suis pas pour le chaos, madame."
46:17-"Quand on voit les reports de voix possibles,
46:19il y a une fenêtre qui existe, sinon j'y serais pas allée.
46:22Si c'était pas contre LFI, je me serais pas maintenue."
46:25Emilie Chandler est l'une des rares candidates ensemble
46:28à rester dans la partie.
46:30Un peu plus loin, le candidat Nouveau Front Populaire,
46:33à ses côtés, Paul Vannier, député élu au premier tour,
46:37lui prête main forte.
46:39-"La candidate RN est arrivée en tête,
46:41mais on a nos chances,
46:43puisqu'on est à 1 500 voix près d'elle."
46:46Emilie Chandler, qui se maintient, une hérésie pour lui.
46:50-"Il y a énormément de personnes
46:52qui ne sont pas votantes du Front Populaire,
46:54mais qui ne trouvent pas ça normal.
46:56C'est pour ça qu'elle reçoit autant de messages
46:59sur les réseaux sociaux.
47:00En fait, voilà, c'est à elle de se rendre compte
47:04aussi un petit peu de la situation."
47:06Dernière candidate de la circonscription,
47:09une ancienne du parti d'Éric Zemmour.
47:12Aujourd'hui, candidate Rassemblement national.
47:16Anne Cicard fait campagne avec sa famille.
47:21-"Et voilà, on boite pour les jours qui restent,
47:23comme toute la semaine, on va boiter, coller, tracter."
47:27Pour elle, l'affrontement entre le nouveau Front Populaire
47:31et Ensemble n'est pas son problème.
47:33-"Moi, je fais mon travail, de toute façon,
47:35j'arpente le territoire
47:38en ne tenant pas compte
47:41de cette configuration de triangulaire."
47:45Dans la première circonscription du Val d'Oise,
47:48le Rassemblement national est arrivé en tête.
47:51Qu'est-ce que vous dites, alors, à votre collègue
47:54qui a décidé de se maintenir ?
47:56On a échangé longtemps, c'est un peu particulier,
47:59parce qu'elle a en face d'elle
48:01un candidat, la France insoumise,
48:03qui est un candidat qui a pris des positions
48:05ouvertement contre la police,
48:07et donc qui a un comportement particulièrement
48:10anti-républicain et qui a un comportement général
48:13anti-républicain, et donc nous avons échangé largement
48:16avec Émilie Chandler et nous avons décidé de maintenir
48:19cette candidature, parce que...
48:21Vous soutenez ce maintien ?
48:23Oui, parce qu'elle a en face d'elle
48:25un candidat, la France insoumise,
48:28qui a eu des propos qui sont juste indignes.
48:30Même si ça fait basculer la circonscription ?
48:33En réalité, vous savez, c'est pas arithmétique,
48:35c'est pas parce que nos électeurs
48:37vont pas forcément voter pour la France insoumise
48:40par rapport à un Rassemblement national,
48:43peut-être même pas du tout.
48:44Donc, attention, ce n'est pas arithmétique,
48:47mais on est dans une situation particulière
48:49avec un candidat éléfi, pour le coup,
48:51qui est pour nous en dehors de la République.
48:54Venons-en à ce qu'a dit Gabriel Attal ce matin
48:57sur France Inter, une assemblée plurielle est possible,
49:00l'assemblée anti-RN, qui se retrouverait
49:02dans une majorité de projets, texte par texte.
49:05Pardonnez-moi, mais c'est exactement
49:07ce qui s'est passé jusqu'à présent avec Elisabeth Borne
49:10puis Gabriel Attal. Donc, il propose de ne rien changer.
49:13Donc, ça pourrait fonctionner,
49:15mais je le dis encore une fois,
49:17d'abord, il faut que nous nous portions un espoir.
49:19-"Ça pourrait fonctionner", ça veut dire quoi ?
49:22Avec Gabriel Attal, Premier ministre,
49:24alors que vous risquez d'arriver troisième force politique ?
49:28C'est pas une question de personne.
49:30Gabriel Attal n'a jamais dit
49:31que il devait rester Premier ministre.
49:33Il l'espère, il le laisse entendre.
49:35En tout cas, ce qui est certain, c'est que nous pensons
49:38qu'il est possible de construire,
49:40avec Ensemble pour la République, une force centrale,
49:43avec le PLR, avec l'EPS, avec les écolos,
49:47ce qu'il souhaite, de pouvoir construire
49:50une majorité, relative, probablement...
49:52Mais à partir d'un contrat de gouvernement
49:54sur des réformes précises, négociées après l'élection,
49:57ou uniquement sur chaque loi que vous voudriez faire passer ?
50:01C'est pas du tout la même chose.
50:02On est à quatre jours des élections.
50:04Pour le moment, les électeurs doivent choisir
50:07ce qu'ils veulent comme députés.
50:09Ensuite, nous souhaitons
50:10que le Rassemblement national n'ait pas de majorité,
50:13et évidemment, on appelle à ne pas voter pour eux.
50:15A côté de ça, nous vous proposons une alternative,
50:18de dire, tendons la main les uns avec les autres
50:21pour pouvoir construire des projets et d'avancer...
50:24On a l'impression que vous faites comme si vous restiez
50:27au centre du jeu. Troisième force politique,
50:29vous ne l'êtes plus ? Vous arrivez à le concevoir ?
50:32Est-ce que vous arrivez à concevoir
50:34que quand on est responsable politique,
50:36on ne cherche pas à construire des majorités pour gouverner ?
50:40Est-ce que vous pensez qu'on est passifs
50:42et juste spectateurs ?
50:43Evidemment que non. Ca fait partie.
50:45Nos électeurs nous envoient comme députés
50:47pour dire que nous sommes dans l'action publique.
50:50-"Pour gouverner", c'est ma dernière question.
50:53Vous soyez député pour regarder, vous soyez spectateur.
50:56François Hollande estime qu'en dehors du RN,
50:58s'il n'a pas la majorité absolue, c'est à la deuxième force politique
51:02qui arrive en nombre de députés de composer un gouvernement
51:05ou en tout cas de faire des propositions minimales
51:08sur lesquelles un compromis serait possible.
51:10Le Nouveau Front populaire serait la base de cet accord-là ou pas ?
51:14Il n'y aura aucun accord avec la France insoumise.
51:17Nous ne gouvernerons jamais avec la France insoumise.
51:20Pour nous, ce sont des valeurs d'extrême...
51:22-"Nous", c'est-à-dire ensemble pour la République.
51:25Nous ne gouvernerons jamais avec eux.
51:27C'est au fond très clair.
51:29Pas de RN, pas de la France insoumise.
51:31Regardons les forces de bonne volonté
51:33qui veulent gouverner le pays,
51:35gouverner avec un projet très clair.
51:37Une dernière question.
51:38Si Jordan Bardella n'a pas la majorité absolue,
51:41est-ce que vous souhaitez qu'Emmanuel Macron l'appelle ?
51:44C'est la logique des institutions à Matignon
51:46pour composer un gouvernement.
51:48Ce sera au président de la République
51:50de décider en fonction du nombre de députés.
51:53Si c'est la première force politique,
51:55il se doit de l'appeler à Matignon ?
51:57C'est à prérogatif de décider en fonction du paysage politique
52:01et de dire qui est capable de former une majorité relative
52:04pour pouvoir gouverner le pays.
52:06Merci.
52:07Vous restez avec moi parce que c'est l'heure
52:09de la dernière partie de notre émission.
52:12On va accueillir un parti pris, ce soir,
52:14celui de Richard Verli, mais d'abord,
52:16c'est Campagne express.
52:17Il y a un Campagne express avec un jingle sans musique,
52:20mais c'est pas bien grave puisqu'on est ravis
52:23de vous accueillir, Stéphanie Despierre.
52:25La voilà, la musique.
52:26Bonsoir.
52:27Ce soir, vous nous parlez de trois coups,
52:30trois coups dans votre Campagne express.
52:32Des coups COUP.
52:34Parlons d'abord d'un coup d'Etat administratif.
52:36La formule est de Marine Le Pen.
52:38Elle accuse le président de la République
52:41de nommer dans l'urgence des proches
52:43à des postes clés de l'administration.
52:45D'après elle, l'objectif serait d'empêcher
52:47Jordan Bardella de gouverner le pays,
52:49comme il le souhaite s'il arrive à Matignon.
52:52Hier, l'Elysée l'avait appelée au sang-froid.
52:54Ce matin, c'est la porte-parole du gouvernement
52:57qui a répliqué à l'occasion du dernier Conseil des ministres
53:00avant le second tour.
53:01Marine Le Pen mentait.
53:03On sait maintenant qu'elle manipule l'information.
53:06Qu'il y ait des nominations pendant le Conseil des ministres,
53:09ce n'est pas nouveau.
53:10Elle s'en inquiète, mais ce n'est pas nouveau.
53:13Ca se passe sur chaque Conseil des ministres
53:15et ça se passe aussi précisément à la veille de la période estivale
53:19pour préparer la rentrée qui s'annonce comme chaque année.
53:22Ce matin, il n'y a pas eu de nomination
53:24importante ou nouvelle.
53:26La directrice de l'imprimerie nationale
53:28ou le directeur national de la Sécurité publique,
53:30elle, n'a pas été nominée.
53:32Le deuxième coup, c'est un coup de gueule.
53:34Celui d'Eric Ciotti, dont le sang n'a fait qu'un tour
53:37quand il a vu que, dans les Hauts-de-France,
53:40Xavier Bertrand, LR Canal Historique,
53:42appelait à voter pour Sébastien Jumel,
53:44le député sortant communiste.
53:46Alors, le toujours président des Républicains,
53:48lui, ne fait pas la différence entre communiste et insoumis
53:52et il s'agace.
53:53On ne peut pas se compromettre avec LFI,
53:55mais c'est une honte, c'est une abomination.
53:57Quand je vois M. Bertrand,
53:59je vais engager la procédure d'exclusion
54:01des Républicains de M. Bertrand.
54:03Je suis le président des Républicains,
54:05c'est moi qui ai le pouvoir disciplinaire.
54:07Vous allez consulter les militants ?
54:09Nous le ferons, bien sûr.
54:11Vous avez compris qu'aux Républicains,
54:13depuis qu'Eric Ciotti a rallié l'ERN,
54:15la machine à exclure tourne à plein régime.
54:17On termine avec un coup de bluff.
54:19Le coup de bluff de Gilles Bourdoulex,
54:21le maire de Cholet, pour torpiller le Front républicain.
54:24Il est à gauche, il est un soutien d'Eric Ciotti,
54:27donc candidat de l'alliance LR-RN.
54:29Au premier tour, il est arrivé deuxième,
54:31dernière, Denis Massé-Glia.
54:33Le candidat est député sortant Renaissance
54:35et devant France Moro, la candidate insoumise.
54:38C'était donc une triangulaire qui s'annonçait pour le second tour.
54:42Lundi, Gilles Bourdoulex annonce qu'il se retire
54:44et que rédit-il par une campagne électorale nauséabonde.
54:48Un désistement un peu étrange quand on est deuxième
54:50à trois points du premier.
54:52Le lendemain, il change d'avis.
54:54Une heure avant la clôture des listes pour le second tour,
54:57il dégaine sa candidature.
54:59Conclusion triangulaire assurée.
55:01Gilles Bourdoulex a plus de chances,
55:03mathématiquement, de l'emporter.
55:05La candidate, la France insoumise,
55:07crie à la manipulation.
55:08Elle s'estime piégée, mais c'est trop tard
55:10pour qu'elle retire sa candidature et réanime le Front républicain.
55:14Finalement, elle a trouvé un entre-deux.
55:17Elle déclare que dimanche,
55:18elle ne mettra pas ses propres bulletins
55:20dans les bureaux de vote.
55:22Merci, Stéphanie Despierre.
55:23Tous les coups sont permis dans cette campagne express ?
55:27C'est vraiment de la politique de bas étage.
55:31Je trouve qu'annoncer qu'on se retire,
55:34c'est un choix personnel,
55:36mais ensuite, revenir au dernier moment,
55:40à la préfecture pour déposer sa candidature,
55:42je vous ai fait un bon coup, c'est se moquer des Français.
55:46On termine avec notre affranchie.
55:48C'est un parti pressing. Richard Verlis, tout de suite.
55:56...
56:00Bonsoir, Richard.
56:01Richard Verlis, du quotidien suisse Blic.
56:04On en a beaucoup parlé dans cette émission,
56:06mais voici qu'un rapport très fouillé du CNRS,
56:09publié il y a quelques jours,
56:11détaille l'importance des ingérences étrangères,
56:14et notamment russes, dans cette campagne électorale.
56:17Oui, ce n'est pas nouveau, mais cette fois,
56:19on a un épais document qui a été compilé
56:22par un chercheur du CNRS, David Chavalarias.
56:24Que dit-il ? On va prendre une phrase.
56:27Dans un contexte de reconfiguration brutale
56:29de l'espace politique suite à la dissolution
56:32de l'Assemblée nationale, les efforts du Kremlin
56:34sont sur le point de payer.
56:36C'est quand même une formule très forte.
56:38Selon ce rapport, les opérations électorales
56:41ne sont pas truquées. Il ne s'agit pas de dire
56:44qu'il y a des votes truqués, il s'agit de mettre
56:46un coup de projecteur sur certains dangers,
56:49d'éclairer les urnes.
56:50Il y a deux types d'ingérences étrangères.
56:52D'abord, il y a l'ingérence qu'on pourrait appeler directe,
56:56il y a la prolifération, du côté du Rassemblement national,
56:59de candidats proches de la Russie,
57:01soit parce qu'ils ont fréquenté des fondations
57:04ou des organisations financées par Moscou.
57:06L'ERN, selon le chercheur, je cite,
57:08n'a aujourd'hui jamais eu autant de candidats
57:11à avoir entretenu des liens directs avec le Kremlin
57:14ou à avoir affiché publiquement des positions pro-Poutine.
57:17Des noms sont cités, il y a notamment celui d'un candidat
57:20dans le département du Cher, des faits sont mentionnés à l'appui.
57:24Poutine a des amis qui pourraient devenir députés
57:26à l'issue du second tour.
57:28Et puis, il y a un second sujet, c'est la polarisation du débat.
57:31Vous savez que la Russie a intérêt
57:33à ce que les fractures françaises augmentent.
57:36Le CNRS a épluché 700 millions de messages
57:38échangés sur les réseaux sociaux.
57:40Verdict, je cite encore,
57:42les manipulateurs d'opinion sur les réseaux sociaux
57:45amplifient la position anti-système
57:48en exploitant l'actualité de chaque camp.
57:50Objectif, affaiblir le front républicain
57:53face à l'extrême droite afin de déstructurer
57:55la société française de manière systémique
57:58et provoquer une transition vers une société fermée
58:02ou une démocratie illibérale.
58:04Dans ce contexte, les communautés politiques
58:07préoccupées par le conflit israélo-palestinien
58:09et la montée de l'antisémitisme ou de l'islamophobie
58:12sont instrumentalisées.
58:14Ca veut dire que c'est Poutine derrière ces ingérences ?
58:18Oui, Poutine est clairement celui qui est accusé.
58:21Ce rapport dénonce des stratégies de basse intensité
58:24pilotées ou influencées, pour la plupart, par le Kremlin.
58:27Cela jette un soupçon, encore une fois,
58:29non pas sur les opérations de vote elles-mêmes,
58:32mais sur le contexte du vote.
58:34Posons-nous la question,
58:35est-ce que nous n'amplifions pas ce phénomène
58:38en lui donnant systématiquement de l'écho ?
58:40Il faut juste redire que les électeurs français
58:43ont accès à une diversité de sources d'informations.
58:46Donc, recommandons à tout le monde de regarder des médias fiables.
58:50Par exemple, la chaîne parlementaire.
58:52Ca vous regarde.
58:53Attention aussi à l'effet boomerang,
58:55car considérer qu'une partie des votants
58:57est manipulée par le Kremlin,
58:59c'est risquer de les antagoniser plus encore.
59:02Il faut dire l'effet, il y en a deux.
59:04Oui, la Russie cherche à déstabiliser nos démocraties.
59:07Et oui, elles peuvent résister.
59:09Les électeurs, à travers leur vote,
59:11ont une responsabilité dans cette résistance.
59:13Merci, Richard, pour le diagnostic et la note d'espoir
59:16dans cette conclusion.
59:18Je suis sûre que cette question des ingérences
59:20vous inquiète au plus haut point.
59:22On essaie de s'armer le mieux possible.
59:24Les démocraties résistent. On va s'arrêter là.
59:27Merci à vous, Sylvain Maillard,
59:29merci à vous, Richard Verly,
59:31et merci à vous de nous avoir suivis.
59:33Demain, Savon Garde revient, 19h30, même heure,
59:36et ce sera Clément Méric aux manettes.
59:38Très belle soirée sur LCP.
59:40SOUS-TITRAGE ST' 501
59:48SOUS-TITRAGE ST' 501

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