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00:00Spéciale élection législative, débat du second tour en Béarn-et-en-Bigorre.
00:07Votre débat des législatives sur France Bleu, Béarn-et-en-Bigorre, sur la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques ce matin, en partenariat avec le journal Sud-Ouest.
00:16Face à face, Monique Becker pour le Rassemblement National et Jean-Paul Matéi pour le Modem.
00:20Débat animé par Yannick Damont et Romain Belly.
00:23France Bleu, Béarn-et-en-Bigorre, numéro 1 sur l'info locale.
00:27Bonjour à tous. Deuxième débat d'entre-deux tours de ces législatives 2024.
00:32Ce matin, nous sommes sur la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques avec un face à face entre Monique Becker pour le Rassemblement National et Jean-Paul Matéi pour le Modem.
00:43Bonjour Monsieur. Bonjour.
00:45Le tirage au sort a désigné Jean-Paul Matéi pour débuter ce débat.
00:51Vous aurez chacun à la fin de cet échange une petite minute de conclusion.
00:55On va commencer par l'actualité puisqu'il y a un front républicain qui s'est mis en place sur cette circonscription avec le désistement des dimanche soir du candidat du Nouveau Front Populaire, Julien Brunel, en faveur de Jean-Paul Matéi.
01:09Jean-Paul Matéi, comment vous, vous justifiez ce front républicain ?
01:13On a une volonté que le Rassemblement National n'ait pas la majorité à l'Assemblée Nationale.
01:21Je le fais de manière déterminée car moi j'ai vécu avec mes collègues le Rassemblement National, l'Assemblée Nationale.
01:31Même si tous les députés sont légitimes, j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à échanger sur des sujets de fond.
01:39Donc on a l'impression d'avoir face à nous un bloc assez monolithique et on avait du mal à échanger.
01:47Par contre il m'est arrivé d'échanger avec d'autres collègues, même de la NUPES, les socialistes, les Verts, même certains de la France Insoumise.
01:55On a pu échanger sur certains sujets, on ne partage pas pas mal les idées forcément, mais on arrive à dialoguer et à trouver des ponts communs.
02:03On a d'ailleurs pu adopter pas mal de textes à l'unanimité lors de ce début de dernier quinquennat et on a pu se retrouver sur certains sujets sur le fond.
02:16Monique Becker, comment à votre tour vous comprenez ce front républicain face à vous ? Est-ce que vous êtes un parti politique qui est fermé à la discussion ?
02:24Moi je voudrais que M. Mattei m'explique ce qu'il y a dans la corbeille de la mariée avec le NFP, le nouveau parti anticapitaliste.
02:33Qu'est-ce que vous leur avez promis M. Mattei ? Parce que les électeurs veulent le savoir.
02:38Qu'avez-vous promis à M. Brunel, qui attend des signes forts bien sûr ?
02:43La ratatouille électorale, ça vous connaît. Parce que vous vous êtes vanté d'avoir fait du Macron avant l'heure, avec votre syndicat qui s'appelle la garbure étudiante, qui regroupait toutes les tendances.
02:56Alors en 2022, aux législatives, vous avez fait appel à la droite, au deuxième tour. Et là, maintenant, qui rassemblez-vous ? Les LR, Coutou, Hollande, les Mélenchonistes ?
03:07Non, les électeurs trouvent cette ratatouille complètement insipide. Est-ce que les gens qui ont voté lutte ouvrière vont réellement voter pour vous, qui avez voté sans état d'âme la retraite à 64 ans ?
03:21On vous l'aurait demandé à 65 ans, vous l'auriez voté. Et M. Edouard Philippe, vous l'auriez demandé à 65 ans, vous l'auriez voté aussi.
03:28Moi, je voudrais que vous puissiez répondre aux électeurs, et en particulier sur ce point-là.
03:34Alors, est-ce que vous avez donné des gages, Jean-Paul Matéy, à la gauche ?
03:37Je n'ai rien demandé. Je n'ai donné aucun gage à la gauche. C'est simplement pris acte d'un désistement républicain.
03:45Alors, c'est très marrant que vous évoquiez la garbure étudiante, parce qu'effectivement, madame, mon engagement politique a toujours été quelqu'un de tempéré et de respecter l'ensemble des personnes.
03:55Et quand, à l'époque, j'avais monté un syndicat qui s'appelait effectivement la garbure étudiante, c'était pour essayer de regrouper des forces de bon sens.
04:03Déjà, à l'époque, je n'ai pas beaucoup varié. Certes, j'ai eu ensuite une carrière professionnelle intense.
04:09Et ensuite, en tant que maire de Gers, j'ai aussi, je dirais, réussi à monter une liste de bon sens.
04:16Hier soir, j'étais encore avec mon conseil municipal d'une commune, d'une circonscription que vous ne connaissez pas, d'ailleurs.
04:22Et donc, j'assume complètement être quelqu'un qui a une vision collective, de respect de chacun, chacun dans leurs idées.
04:31Quant sur la retraite à 64 ans, madame, le Rassemblement national propose la retraite à 60 ans.
04:38Ou 62, je ne sais plus très bien.
04:41J'ai d'ailleurs dit à la tribune lors de mes dernières interventions que je ne comprenais rien à votre programme.
04:47Je ne comprends rien à votre programme au niveau, je dirais, fiscal.
04:50Quand je vois, par exemple, que vous proposez une exonération d'impôts pour les moins de 30 ans,
04:56mais franchement, vous qui êtes le parti, je dirais, en quelque sorte, du sursaut républicain,
05:02vous avez l'air de dire que les jeunes n'ont pas à payer d'impôts.
05:05Moi, je dis qu'un jeune qui gagne bien sa vie doit payer les impôts comme les autres.
05:09C'est une drôle de façon de dire « jusqu'à 30 ans ».
05:11Ça veut dire qu'après 30 ans, ces jeunes-là quitteront la France ? Je n'ai pas cette vision.
05:16Alors, on est déjà sur le thème de la retraite, mais on a quelques questions quand même à vous poser encore sur cet entre-deux-tours.
05:22Ce débat est aussi animé avec Romain Belly, le chef de l'agence Depeau pour le journal sud-ouest, qui veut vous poser une question.
05:28Oui, j'ai une question pour vous, madame Becker.
05:30Parce que vous parliez de ratatouille, d'union et de corbeille de la mariée.
05:36L'ERN, c'est aussi associé aux républicains, en tout cas à une partie des républicains,
05:41donc ça veut dire que les mariages existent aussi dans votre camp ?
05:43Vous êtes prêts à accepter de nouveaux partisans, en tout cas pour ce second tour ?
05:48Elles sont où vos réserves ?
05:50Union des droites.
05:52Elles sont où vos réserves ? Elles sont à droite, justement.
05:54On a entendu hier LR, dans le 64, appeler à voter pour Jean-Paul Matéi.
06:02Alors, nous, nous voulons travailler avec les personnes qui veulent nous rejoindre, des personnes de droite.
06:08Nous avons eu, vous l'avez vu vous-même, le message de M. Marc Guérin, de reconquête,
06:16toutes ces personnes qui veulent s'unir pour que les choses changent.
06:20Vous parliez tout à l'heure, M. Matéi, d'imposition des jeunes de 30 ans, de supprimer cette imposition.
06:28Mais, à Paris, vous savez que M. Macron a acquis ta tort, mais il a aussi taxa tort.
06:35C'est comme ça qu'on vous appelle à Paris.
06:38Parce que vous êtes obsédé par l'invention de nouvelles taxes.
06:42Les impôts, les taxes.
06:44Comme ces 32 nouvelles taxes que vous avez proposées à M. Bruno Le Maire.
06:48Je voudrais quand même terminer cette question-là.
06:54Si, je vous l'ai dit, on s'unit avec des gens où on est compatibles.
06:59Et est-ce que ce Front Républicain, aujourd'hui, vous barre la route vers l'Assemblée Nationale, Monique Becker ?
07:05Écoutez, nous le verrons. Moi, je n'ai pas une boule de cristal.
07:07On le verra à l'issue du deuxième tour, n'est-ce pas ?
07:15Allez, une toute dernière question à propos de ce Front Républicain.
07:18Est-ce que le Rassemblement National est un parti républicain ou pas, Monique Becker ?
07:23Est-ce que vous êtes dans un parti d'extrême droite ?
07:27Vous êtes encore à vous poser cette question-là.
07:29Non, je vous la pose. Je vous la pose à vous.
07:31Non, mais si vous me la posez, c'est que vous la posez vous aussi.
07:33Mais bien sûr que nous sommes républicains.
07:35Bien sûr que nous respectons scrupuleusement le résultat des urnes.
07:40Évidemment. Évidemment.
07:42Jean-Paul Matéli.
07:43Non, mais moi, je n'ai pas de soucis.
07:45J'ai toujours dit que les députés des Rennes étaient aussi légitimes que moi.
07:48Je n'ai jamais dit le contraire d'ailleurs.
07:50Mais je ne partage pas du tout leur idée.
07:52D'ailleurs, c'est très bizarre de voir comment vous faites votre campagne,
07:56l'ensemble des candidats à Rennes.
07:58Même affiche, même profession de foi.
08:00J'ai l'impression que vous appartenez à une firme.
08:03Quelque chose dans lequel l'individu ne sort pas, vous savez.
08:08Être député, Madame, c'est aussi rencontrer les gens, aller à leur rencontre.
08:13Moi, j'ai fait plus de 90 communes.
08:15Je connais parfaitement ce territoire.
08:17Ce n'est pas simplement être sur une marque commune.
08:19Il faut essayer de pousser vos esprits.
08:21Moi, j'aimerais bien savoir, vous avez l'air de me reprocher d'avoir émis quelques différences.
08:25Oui, je les assume, Madame, les différences.
08:27Mais toujours dans la raison, en étant raisonnable et équilibré.
08:30Ce que je cherchais, c'est un tout petit peu plus de justice fiscale,
08:33plus de solidarité fiscale, sans briser les talents.
08:37Et ça, je l'assume complètement, sans créer des taxes.
08:39Vous savez, la fiscalité, Madame, c'est une question très technique.
08:42Et d'ailleurs, votre programme est d'une médiocrité affligeante.
08:45Parce que vous n'avez pas de vision globale.
08:47Et je pense qu'il y a des trous, je dirais, dans votre programme.
08:50Monsieur Mathieu, vous n'allez pas me donner un cours sur les impôts et sur les taxes.
08:55Vous êtes quelqu'un qui est complètement hors sol.
08:58Vous êtes très loin du réel des gens, du quotidien des gens.
09:02De comment ils vivent leur fin de mois.
09:05Comment ils sont obligés de renoncer à leurs vacances pour pouvoir payer les réparations des voitures.
09:10Comment une dame âgée de 72 ans va avoir 20 euros, on ne lui refuse,
09:16pour essayer de terminer la fin du mois.
09:19Vous êtes complètement hors sol.
09:21Vous êtes le représentant de Macron.
09:23Et vous fuyez toutes vos responsabilités dans ce qui se passe actuellement, dans le quotidien.
09:28Vous me parlez de Gers. Vous avez été maire pendant 16 ans de Gers.
09:32Or, dans votre commune, comment expliquez-vous que j'arrive en tête ?
09:36Vous êtes député, vous avez été maire pendant 16 ans,
09:39et vous faites encore partie du conseil municipal.
09:41Alors, expliquez-moi, expliquez-moi ce qui s'est passé.
09:44Pourquoi est-ce que j'arrive en tête à Gers ?
09:47Vous savez, vous m'avez reproché de ne pas connaître.
09:49Mais moi, j'ai passé mon temps à tourner dans votre circonscription,
09:51à rencontrer des gens, à discuter avec eux.
09:54Je ne vous ai pas beaucoup vu sur le territoire, madame.
09:56Je connais ce territoire très bien.
09:59D'abord, j'y vis depuis tout le temps.
10:01J'ai toujours été dans cette circonscription.
10:04Vous parlez de Gers. Oui, effectivement, j'étais, je dirais, étonné du score.
10:09Mais je vous rappelle qu'en 2022, je n'avais pas de candidats LR contre moi.
10:13Et donc, de toute façon, quand je regarde mon score globalement,
10:16certes, tous les électeurs de M. Labatt n'auraient pas voté pour moi.
10:19Mais j'ai fait à peu près le même score qu'en 2022.
10:23Oui, il y avait déjà une tendance.
10:25Mais je ne dis pas que les gens, à mon avis, font une différence
10:29entre le local et le national, effectivement.
10:31Et franchement, quand vous dites que je suis hors sol,
10:35mais madame, j'ai été maire pendant 16 ans, comme vous le dites.
10:38Je recevais des personnes dans ma mairie tous les soirs.
10:41J'ai consacré une grande partie de ma vie aux autres.
10:44Et je connais également les difficultés de fin de mois.
10:46Je ne suis pas né d'une grande famille.
10:48Moi aussi, j'ai connu ma mère.
10:50À une certaine époque, on avait des difficultés de fin de mois.
10:52Donc, je n'ai pas de leçons par rapport à dire que je suis hors sol.
10:55Je connais ce territoire comme ma poche.
10:57Je connais tout le monde, je dirais, des élus locaux, du monde associatif.
11:02Donc, c'est vous qui êtes hors sol, madame, par rapport à certes circonscriptions.
11:06Et puis, encore une fois, j'aimerais bien savoir ce que vous allez porter, vous,
11:09comme parole au niveau de l'Assemblée nationale.
11:11Qu'est-ce que vous allez dire ? Comment vous allez peut-être...
11:13Or, si c'est pour voter, comme une seule femme ou un seul homme,
11:18tout ce que vous dira M. Bardella ou Mme Le Pen,
11:22j'avoue que je suis un peu inquiet.
11:23Bon, on a besoin d'avoir des personnalités pour représenter le territoire.
11:26Alors, remarquez-vous pour le journaliste.
11:28On va vous donner la parole.
11:30On va continuer, justement, vous parlez de votre expérience, M. Mattayi.
11:35Et c'est aussi un argument que vous développez, madame Becker.
11:39L'expérience, ça peut compter à l'Assemblée nationale.
11:42On va vous interroger aussi sur le député ou l'air député que vous serez au Palais-Bourbon.
11:48Est-ce qu'on peut être un bon député sans expérience, madame Becker ?
11:52Est-ce que vous pensez que vous pouvez l'être ?
11:55– Je vois très bien où vous voulez en venir.
11:57Nous sommes des nuls, on ne sait rien, etc.
12:00Je voudrais quand même répondre à M. Mattayi,
12:02qui a dit qu'on était une sorte de petits robots, n'est-ce pas ?
12:05On vient à l'Assemblée nationale, des petits robots,
12:07et on vote exactement comme il faut voter.
12:09Or, vous savez très bien, M. Mattayi, qu'il y a eu des votes,
12:12où il y a eu des gens qui ont voté oui et pour, et d'autres ont voté contre.
12:15Vous le savez parfaitement.
12:17Or, vous êtes malhonnête, excusez-moi de ne pas le dire,
12:20qu'au Rassemblement national, il y a des gens qui votent pour et des gens qui votent contre.
12:25Certaines dispositions.
12:26Ça vous a peut-être échappé, mais pourtant c'est vrai.
12:29Je pense que, oui, effectivement, vous pouvez recevoir des gens de votre mairie,
12:36mais est-ce que, vraiment, vous prenez la mesure du fait que les gens sont vraiment à cran, actuellement ?
12:45Mais bien sûr que oui, madame.
12:47Bien sûr que oui, madame.
12:49Jean-Paul Mattayi, on vous renvoie aussi la question.
12:51Dans la future Assemblée nationale, telle qu'elle a l'air de se dessiner dans cet entre-deux-tours,
12:55vous risquez d'être aujourd'hui ou demain dans un groupe d'opposition réduit à sa plus simple expression.
13:01Comment défendre les intérêts de la circonscription dans une telle configuration ?
13:05D'abord, je vais vous dire, moi je suis engagé, je dirais, dans cette élection avec la volonté de servir.
13:12Et je pense qu'au niveau de l'Assemblée nationale, on peut arriver à trouver, je dirais,
13:19il faudra bien qu'on trouve une entente, une espèce d'union nationale, sans pour autant abdiquer sur nos idées et nos principes.
13:27Et je ne suis pas du tout prêt à le faire.
13:29Mais ça n'empêche qu'il faudra qu'on essaie de se retrouver entre gens de bon sens,
13:33pour essayer de trouver une majorité, une majorité qui ne sera pas celle du Rassemblement national.
13:38Après, chaque député, vous voyez, vous posez la question à Madame Becker,
13:41on peut très bien être un bon député même sans expérience, moi je n'ai pas du tout d'avis là-dessus.
13:45Vous étiez un nouveau député il n'y a pas si longtemps.
13:47Oui, j'étais un nouveau député il y a 7 ans, j'ai commencé ma carrière tard,
13:51moi je ne suis pas un professionnel de la politique, j'ai eu une autre vie avant.
13:54Et franchement, on peut, mais après, je dirais, c'est plutôt la méthode.
13:59C'est plutôt la méthode de l'écoute, du dialogue, du compromis.
14:03C'est toujours ça que j'ai porté, pour l'évoquer Madame Becker avec la garbure étudiante,
14:09c'était toujours la volonté du compromis.
14:11C'est le fil rouge de ma vie Madame.
14:13Mettre les gens d'accord, les respecter et essayer d'avancer pour le bien de tous.
14:19Débat du second tour en Verne et en Bigorre.
14:24On va parler maintenant des enjeux locaux sur cette circonscription,
14:28puisque vous l'avez souligné chacun, c'est une élection nationale,
14:31mais aussi avec des enjeux locaux.
14:34Si vous deviez, on n'en citait qu'une, une préoccupation principale
14:38des gens qui habitent sur cette circonscription.
14:41Quel dossier pourriez-vous défendre pour cette circonscription à l'Assemblée nationale, Monique Becker ?
14:47Alors, vous connaissez bien sûr les trois points essentiels de la politique
14:53qui a été décidée par le Rassemblement national et qui est portée par Monsieur Bardella,
14:57à savoir le pouvoir d'achat, qui est un grand problème pour la majorité.
15:01Regardez les gens qui font leurs courses à Auchan,
15:03ils regardent leurs tickets et se demandent
15:05mais qu'est-ce qu'ils ont acheté pour avoir une telle somme à payer ?
15:08Bon, ça c'est vraiment un point très important.
15:10Le problème bien sûr de l'insécurité, ça c'est un gros gros problème actuellement.
15:16Et bien sûr le problème de l'immigration.
15:18Est-ce qu'il y a un problème de sécurité et d'immigration sur cette circonscription ?
15:23Dans Pau, oui. Vous savez bien ce qui s'y passe quand même.
15:26Non, dites-moi.
15:27Vous n'avez pas entendu le monsieur de 86 ans en haut de ma rue
15:32qui s'est fait assassiner par un jeune pour une montre de 20 euros.
15:35Non, ça vous échappe.
15:38Quelle mesure vous pourriez proposer dans ce cadre-là ?
15:41Le Rassemblement National a proposé bien sûr d'avoir une impunité totale
15:49et de prendre des mesures radicales pour ces jeunes
15:52parce que cette violence se fait de plus en plus des jeunes en Basel.
15:57Le jour des élections au Sable d'Olonne, il y a eu deux assassinats.
16:01On n'en a pas parlé dans les journaux.
16:03Il ne fallait surtout pas orienter le vote des gens
16:06d'un jeune rugbyman qui s'est fait assassiner à coup de couteau.
16:10Un peu comme à Crépole, mais on n'en a pas parlé.
16:13Ça, ce n'est pas sur la circonscription en l'occurrence ?
16:16Non, je veux dire que vraiment ces problèmes-là existent.
16:19Et c'est le quotidien des gens.
16:21Moi-même, j'ai une fille, je ne supporte plus qu'elle sorte la nuit
16:25et qu'elle revienne sans être accompagnée.
16:28Et beaucoup de gens réagissent comme ça.
16:30Est-ce que vous avez la même perception de ce problème-là sur cette circonscription ?
16:34Ecoutez madame, je n'ai pas l'impression qu'on habite le même territoire,
16:37l'immigration sur notre territoire, franchement, ce n'est pas le sujet.
16:42Ça l'est certainement au niveau national, mais ce n'est pas le sujet.
16:45La sécurité, peut-être qu'il y a des problèmes.
16:47Vous savez, moi j'ai été maire, là aussi, vous le rappeliez,
16:51les problèmes de balles, de bagarres, on a connu, bien évidemment.
16:55Hélas, on a essayé de mettre en place des mesures
16:58pour éviter souvent des grosses dérives.
17:01Non, pour moi, les points principaux, c'est le problème agricole,
17:05parce que c'est une commune rurale, et c'est vrai qu'on a un vrai problème
17:09avec, je dirais, les installations, la transmission d'exploitation agricole,
17:13la cohabitation entre deux types d'agriculture.
17:17Il faut tout ça, il faut l'écouter, il faut le respecter.
17:20Puis il y a un sujet que j'ai toujours porté,
17:22et d'ailleurs qui est très absent de votre programme, madame,
17:24c'est le logement. On ne parle pas du logement.
17:26Effectivement, on a besoin d'un choc, moi je l'ai dit, un choc fiscal,
17:30pas que pour taxer plus, justement, si vous aviez étudié mes propositions.
17:35Au contraire, elles vont dans les deux sens.
17:38Mais pour vraiment créer un choc fiscal, pour remettre du logement,
17:42alors à la fois mettre autour de la table le logement social,
17:45et puis même l'accès sur la propriété, les prêtes au zéro.
17:48Je me suis opposé à Bruno Le Maire sur le fait qu'on limite les prêtes au zéro
17:52pour l'acquisition, pour les accédants à la propriété.
17:55Voilà, c'est le sujet. Après, il y a le problème du déplacement, la ruralité.
17:59Oui, mais voilà les sujets de fonds qui nous intéressent.
18:03Romain Belly.
18:04Oui, vous voulez parler des déplacements, madame Becker, vous parlez du pouvoir d'achat.
18:09Il y a une question qui est importante dans ce territoire-là, dans cette deuxième circo,
18:13où les gens habitent, à Gers, à Pontac, à Naïs,
18:17mais vont travailler à Tarbes ou à Pau.
18:20C'est le coût du transport et de la voiture, de l'essence notamment.
18:26Il y a aussi autre chose, il y a l'autoroute.
18:28Il y a beaucoup de gens qui prennent l'autoroute dans cette circonscription.
18:32On a entendu le Rassemblement national proposer la renationalisation des autoroutes.
18:36C'est quoi votre solution à vous pour que, en termes de pouvoir d'achat pour la voiture,
18:42ça s'améliore ici comme ailleurs ?
18:45Je pense que renationaliser...
18:48Parce que quand vous prenez l'autoroute Pau-Bordeaux,
18:51vous avez vu, ça ne cesse de grimper, le coût de...
18:56Mais vous ne la prenez pas pour aller de Pau à Tarbes.
18:58Non, non, je veux dire, c'est encore raisonnable, ça reste encore raisonnable.
19:02Mais effectivement, il va falloir faire quelque chose à ce niveau-là de très important.
19:06Parce que les gens ne peuvent plus gérer leur budget à ce niveau-là.
19:11Qu'est-ce que vous appelez très important ?
19:13Parce qu'on a vu que la renationalisation, ça coûtait très cher, c'était 47 milliards.
19:17Peut-être la gratuité de certaines portions ?
19:20Une réflexion sur le déplacement pendulaire ?
19:22C'est quoi vos idées ?
19:24Dans la sixième circonscription, il y avait des choses complètement absurdes.
19:29On payait des portions d'autoroutes, ça entraînait des queues, des files de voitures extraordinaires,
19:35pour 80 centimes d'euros.
19:38Je pense qu'au niveau national, oui, il faudra prendre des décisions pour ces transports,
19:46pour régler ce problème du transport.
19:49M. Mattay, vous avez une vision ?
19:52Vous parliez de l'autoroute.
19:54Je vous rappelle que François Bayrou, en son temps, s'était opposé à la prévisitalisation des autoroutes.
20:00On voit bien que le Rassemblement national, par rapport à la nationalisation, revient en arrière.
20:06Compte tenu du coût, vous évoquiez le nombre de milliards qu'il fallait mettre sur la table.
20:10Pour cela, on voit bien qu'il y a un retour en arrière.
20:13Moi, j'avais proposé en son temps, mais c'est vrai que je n'ai pas réussi.
20:17J'avais rencontré, à l'époque, lors de mon premier mandat,
20:20de faire une gratuité d'autoroutes entre Soumoulou et Artyx, par exemple,
20:24pour permettre aux gens d'engorger, d'ailleurs, Pau,
20:27et permettre aux gens de pouvoir plus facilement circuler.
20:30Il faut qu'on travaille là-dessus, bien évidemment.
20:33Le Rassemblement national évoque une réduction de la TVA sur les carburants.
20:38Ça peut être une idée intéressante, mais qui coûte très très cher.
20:42Tout ça, c'est des promesses, et on verra bien qu'on est confrontés à la réalité économique.
20:46Il faut effectivement favoriser le covoiturage.
20:51Il faudra réfléchir, peut-être, sur la remise en place d'une ligne de train.
20:55On parle de RER urbain, entre Pau et Lourdes et autres.
21:01Toutes ces réflexions sont à mettre sur la table.
21:04Mais ça ne concerne que la plaine de Naïs.
21:06Ça ne concerne pas, effectivement, le plateau de Ger et autres.
21:08C'est beaucoup plus compliqué.
21:10On va aborder un autre sujet.
21:12Monique Becker, je vous invite à développer davantage vos idées,
21:15parce que vous êtes très en retard sur votre temps de parole.
21:18Les déserts médicaux, et plus largement le recul des services publics.
21:23Dans l'Est du Béarn, on est à 8-9 médecins généralistes pour 10 000 habitants.
21:28Alors que sur la côte basque, si on prend l'exemple de Biarritz,
21:31on est à 21 médecins généralistes pour 10 000 habitants.
21:34Comment corriger cette répartition de l'offre médicale, Monique Becker ?
21:39Alors, il y a des décisions qui ont été prises,
21:41qui commencent à être prises en compte, d'ailleurs, sur les quotas.
21:45Vous savez que pour les étudiants, il y avait un certain quota,
21:48et puis au-delà, il n'y a plus de...
21:49On faisait venir des médecins de l'étranger,
21:52que l'on sous-payait pour compenser ce besoin.
21:59Les étudiants partaient en Roumanie faire leurs études,
22:03pour au moins avoir un diplôme et revenir et pouvoir...
22:07Je pense qu'effectivement...
22:08Moi, je me suis beaucoup battue avec le collectif de la Poste,
22:11qui rassemblait des communistes, des LFI, etc.,
22:15sur ce problème particulier qu'un service public...
22:18La Poste de la rue Carnot a été supprimée.
22:20On les supprime partout.
22:22Je vois que dans les campagnes, il y a des petites boîtes de la Poste.
22:26Je suppose que le courrier doit être levé.
22:28Effectivement, il y a un grand problème qui se pose à tous les niveaux
22:32sur ce qui concerne les équipements publics, collectifs.
22:36Vous décrivez une situation que tout le monde connaît,
22:39mais quelles sont vos solutions et les réponses
22:41que le Rassemblement national peut apporter localement à ces problèmes-là ?
22:44D'abord, supprimer ces quotas qui empêchent les étudiants
22:50de terminer leurs études et de s'installer.
22:53De favoriser au maximum, avec des mesures incitatives,
22:57de s'établir à la campagne.
23:00Il y a eu aussi cette mesure qui concernait les médecins un peu âgés,
23:05de les exonérer d'impôts pour qu'ils puissent s'installer à la campagne.
23:09Une personne me disait que quelqu'un qui fait une chute à Limbeille,
23:16il est obligé de venir sur l'hôpital de Pau,
23:18parce qu'il n'y a pas de médecins dans la région.
23:21Et aujourd'hui, vous le disiez, on a besoin finalement de médecins
23:24venant de l'étranger pour soigner les Français.
23:27Allez à l'hôpital de Pau, vous allez le voir.
23:30Et en plus, ils sont sous-payés.
23:33Mais heureusement qu'ils sont là.
23:35Oui, mais pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas payés comme les autres médecins,
23:39même à qualification égale ?
23:41Il me semble que les médecins étrangers sont payés comme les autres.
23:45On a, je dirais, débarré, mais ça c'est pas grave,
23:48c'est toujours le problème de l'étranger.
23:50Mais ça me trouble, franchement, de dire ça.
23:54On a levé le numéro exclusif par rapport aux étudiants médecins,
24:00pour favoriser, ce sont des réformes qui se font sur le long terme.
24:04Et on arrive, je dirais, effectivement au paradoxe
24:09que beaucoup de jeunes vont effectivement faire des études à l'étranger.
24:13Et donc, on essaie d'avancer et ça commence à marcher.
24:17Par contre, sur le territoire, vous devez l'ignorer, Madame,
24:20il y a une initiative qui a été prise par le Conseil départemental,
24:25avec Présence 64, qui permet justement de faire venir des médecins
24:29dans nos territoires.
24:30Il faut effectivement aider les médecins à s'organiser.
24:33Moi, c'est un sujet que je connais bien,
24:35puisque je me suis occupé souvent de maisons médicales,
24:38de réorganisation des professionnels.
24:40Il faut qu'ils aient une autre vision de la médecine,
24:43c'est-à-dire qu'ils aient une vision inscrite dans le temps long.
24:46Et moi, je suis favorable à ce que des médecins un peu plus âgés
24:50puissent transmettre, je dirais, leur savoir et leur clientèle dans le temps,
24:54à les accompagner, mais pas forcément par une exonération fiscale, Madame.
24:58Simplement leur permettre, effectivement, de faire un cumul en emploi retraite,
25:03en quelque sorte, pour pouvoir être présent sur les territoires.
25:06Peut-être un dernier mot sur les thématiques qu'on a engagées
25:09autour de cette circonscription.
25:11Vous avez parlé de l'agriculture.
25:13Madame Becker, vous étiez reculée dans la Circo pendant cette campagne.
25:16Vous voyez que c'est un paysage assez rural.
25:18Les agriculteurs, on a vécu une crise importante en début d'année,
25:24qui existe encore.
25:26Qu'est-ce qui peut protéger, M. Matéi, les agriculteurs ?
25:30Il y a eu une loi EGalim, une deuxième, quasiment une troisième,
25:34et pour l'instant, ils ne sont pas protégés.
25:36Les agriculteurs, c'est les prix qu'ils attendent.
25:38Alors, sur la loi EGalim, effectivement, c'est notre...
25:41Rapidement, parce que je crois que Madame Becker est en retard de temps de parole.
25:44Mais allez-y.
25:45Allez-y, allez-y.
25:46Non, mais allez-y.
25:47Non, simplement, on a fait la loi EGalim,
25:49qui n'a pas forcément très bien fonctionné.
25:51On a fait la loi EGalim 2.
25:53On est en train de travailler sur la loi EGalim.
25:55Nous sommes, je dirais, à l'origine de ce problème
26:00qui a été travaillé avec les agriculteurs
26:03sur comment on définit le prix, je dirais,
26:07en calculant l'ensemble des marges nécessaires
26:10pour que les agriculteurs puissent vivre.
26:12Mais il y a également un problème de transmission d'exploitation agricole.
26:14On a un problème du foncier agricole.
26:16Là aussi, c'est un sujet que je connais bien,
26:19parce que j'ai longtemps travaillé dans le milieu rural,
26:21en créant des GAEC, des SCE, tout un tas de structures.
26:25Et je crois beaucoup, je dirais, à une vision d'avenir par l'agriculture
26:30entre une agriculture raisonnée, raisonnable,
26:32et une agriculture qui organise la transmission.
26:34Allez, Madame Becker, quelques mots sur ce thème-là.
26:36Est-ce qu'il faut une loi Egalim 3 ?
26:39C'est ce que j'allais dire.
26:40Je ne pense pas qu'une loi Egalim 3 va régler ce problème-là.
26:44J'ai un ami agriculteur qui me disait qu'il n'avait jamais reçu autant de primes,
26:47mais qu'il n'avait jamais été autant taxé.
26:50Or, quand on tourne dans toute cette circonscription,
26:53on voit ce qu'on appelle un « discrepancy »,
26:56vraiment un gros décalage entre de très belles propriétés
26:59et vraiment une agriculture qui est plus en souffrance,
27:02avec un matériel qui est beaucoup plus vieux et qui n'a pas été renouvelé.
27:11Le problème aussi tient aux décisions qui sont prises à Bruxelles.
27:17Quand on soumet nos agriculteurs à l'importation de poulets ukrainiens,
27:24quand on soumet nos agriculteurs à l'importation de viandes
27:27qui ne correspondent pas aux mêmes normes
27:29que les normes qui sont appliquées en France...
27:32Il faudrait bouclier.
27:33Voilà, comment ?
27:34Il faudrait bouclier.
27:35Oui, voilà.
27:36Donc, il y a vraiment... Oui ?
27:38Non, non, allez-y, terminez.
27:39D'accord.
27:40Je veux dire, leur situation ne cesse de se dégrader.
27:46Allez, on va vous donner 45 secondes,
27:48parce qu'il nous reste assez peu de temps pour conclure.
27:51C'est Jean-Paul Maty pour Le Modem qui commence.
27:54Oui, mais écoutez, je dois vous dire,
27:57je suis engagé dans cette campagne,
27:59dans cette dernière ligne droite,
28:01parce que je pense qu'il est essentiel
28:03qu'on puisse se retrouver à l'Assemblée nationale,
28:07éviter que le Rassemblement national ait une majorité.
28:10J'aime cette circonscription, je la connais parfaitement.
28:14J'aime ce territoire, j'aime les gens qui y vivent,
28:17quels qu'ils soient.
28:18Je ne suis absolument pas hors sol.
28:20Je connais parfaitement ce territoire pour y vivre,
28:23y travailler.
28:24J'ai eu beaucoup de responsabilités sur ce territoire.
28:27Voilà, donc...
28:28Cinq secondes.
28:29J'espère que les électeurs auront le sens
28:33et auront du bon sens dans le vote dimanche.
28:36Monique Becker, à votre tour.
28:37Alors, moi, je vous ferai part d'un petit syllogisme.
28:41Les électeurs ne supportent plus Macron.
28:43Or, vous êtes la parfaite incarnation de M. Macron.
28:47Donc, les électeurs ne vous supportent plus, M. Maty.
28:51Votre devise était « servir pour l'avenir ».
28:54Mais ça aurait dû s'entendre plutôt par « servir pour mon avenir ».
28:58Or, l'avenir, vous n'en avez plus dans cette circonscription.
29:02Merci à vous deux d'avoir débattu ce matin sur France 4.
29:05Merci.
29:06Débat que vous retrouvez en vidéo sur notre site internet
29:09et demain matin dans les pages 2 du journal Sud-Ouest.