Dans son édito du 02/07/2024, Jérôme Béglé revient sur les scénarios envisagés pour le second tour des élections législatives anticipées.
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00:00Bon, ça serait le plus simple, le Président de la République nommera lundi, mardi ou au pire, mercredi Jordan Bardella Premier Ministre et le chargera de former un nouveau gouvernement.
00:08On a compris ces derniers jours que le Rassemblement National avait déjà phosphoré sur le sujet et qu'un gouvernement était quasiment dans les cartons.
00:14Même si certaines nominations, comme par exemple à la Défense ou aux Affaires étrangères, peuvent être désapprouvées par le Président, ce gouvernement serait donc nommé en toute hypothèse en fin de semaine prochaine.
00:23S'ensuivrait une convocation du Parlement pour une session extraordinaire, celle-ci servirait notamment à voter une loi de finances rectificatives, portant notamment un abaissement des taux de TVA sur l'énergie et les produits de première nécessité qui apparaissent comme la grande priorité du Rassemblement National.
00:40Pourront également être votées dans la foulée quelques mesures symboliques, comme un encadrement plus sévère de l'AME, de quelques allocations versées aux étrangers ou sur l'alourdissement de certaines peines pénales.
00:49On entrerait alors dans ce qu'on pourrait appeler une cohabitation classique, quoique sans doute plus houleuse que les trois vécues sous la Vème République précédemment.
00:59A noter que le Premier ministre et une partie de son gouvernement se retrouveraient avec Emmanuel Macron aux côtés d'Emmanuel Macron pour accueillir les délégations et représenter la France lors des Jeux Olympiques qui s'ouvrent dans trois semaines.
01:11Hypothèse plus compliquée, plus épineuse. S'il n'y a aucune majorité claire à l'issue du second tour dimanche soir ?
01:19Alors, en clair, si le Rassemblement National n'obtient pas les 289 députés nécessaires pour constituer une majorité absolue.
01:27Au début, l'ORN avait initialement refusé de nommer l'un des siens à Matignon. Mais depuis 36 heures, cette position semble moins claire, moins radicale.
01:35Hier sur Europe 1, Sébastien Chenu n'exclut pas que l'ORN gouverne même en cas de majorité relative. Et plus tard, Jean-Denis Barreda lui a emboîté le pas, si je puis dire.
01:44Autre possibilité que le président de la République veuille, coûte que coûte, trouver une autre majorité. C'est le scénario qui tourne pour l'instant à l'Elysée.
01:52Numériquement et politiquement, ce serait une folie. Mais parce que ne pas tenir compte du vote des Français et lui faire dire à une élection le contraire de ce qu'elle veut vraiment dire, c'est déjà arrivé.
02:01Mais ça n'a jamais porté bonheur à ceux qui l'ont fait. Dans ce cas, ce serait donc trouver un Premier ministre qui incarnerait la fameuse majorité, qui irait du PCF à LR.
02:10Bon, nous le doutent que cet homme ou cette femme providentielle, s'il ou elle existe, ne serait pas nommée tout de suite.
02:16L'actuel gouvernement serait alors prolongé, dans une sorte de respiration artificielle qui le ferait expliquer les affaires courantes, mais l'empêcherait de prendre des décisions importantes.
02:25Les Jeux Olympiques et les vacances rendraient cette décision peu viable mais peu visible les semaines prochaines, mais elle serait beaucoup plus lourde à assumer début septembre à la rentrée.
02:34D'autant que le gros morceau législatif commencera dès la rentrée, la confection et le vote du budget 2025.
02:41Compte tenu de l'envolée des taux d'intérêt et du ralentissement économique, cet exercice se révélera périlleux déjà pour une majorité absolue et stable.
02:49Si en plus nous sommes dans une impasse politique, cela relèverait de la mission impossible.
02:54Merci beaucoup, merci Jérôme Béglé. Comment vous voyez les choses dimanche soir ?
02:59À ce stade, je pense que le RN aura la majorité absolue ou tellement proche de la majorité absolue qu'il y aura la poignée de ralentissement nécessaire.