Argentine : le gouvernement suspend l'agence de presse Télam avant sa fermeture

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00:00C'est un coup de force contre la liberté de la presse en Argentine. Quasiment du

00:04jour au lendemain, le gouvernement ultra libéral a suspendu les activités de

00:07l'agence de presse publique TELAM, première agence d'Amérique latine

00:11agence de presse, à laquelle il y a 700 salariés licenciés. Impossible désormais pour

00:15les reporters d'accéder à leur rédaction. Le site internet est hors

00:18service. Précision à Buenos Aires, Mathilde Guillaume.

00:22Les 760 employés de TELAM ont appris la nouvelle par un mail qui leur a été

00:27envoyé dans la nuit de dimanche à lundi. Et puis vous l'avez dit, en se

00:30présentant pour travailler le lundi matin, ils ont trouvé les portes des

00:33bâtiments barricadés, gardés par des policiers qui avaient reçu l'ordre de ne

00:36laisser rentrer personne. Imaginez qu'ils n'ont même pas pu

00:39récupérer leurs effets personnels. Et puis dans la nuit aussi, le site de

00:42l'agence a été complètement déconnecté. Il n'y a plus aucun contenu sur ce site.

00:46Alors en état de choc, les employés ont appelé à un rassemblement dans les

00:49locaux. Une manifestation qui a été très suivie, notamment par beaucoup de

00:53journalistes argentins. Parce qu'au-delà de l'agence, au-delà de la

00:57violence de ces licenciements, eh bien cette fermeture, elle va créer un

01:01grand vide pour tous les médias argentins qui s'alimentent des dépêches et des

01:05photos de TELAM. Et Javier Milla y avait promis de décapiter l'état argentin. Et

01:09c'est bien ce qu'il est en train de faire en ce moment. Cette agence de presse

01:12publique, c'est la dernière victime de sa tronçonneuse. Mais d'autres organismes

01:16financés par l'état, comme l'Institut contre les discriminations, celui qui

01:21finance le cinéma argentin, ou encore le Fonds national des arts, ont déjà vu

01:24leur budget décimé et subit des vagues de licenciements. Les budgets de la santé,

01:29de l'école publique, des retraites, des aides sociales ont eux aussi été coupés.

01:33Alors le but de Javier Milla, c'est d'arriver à un déficit fiscal zéro, mais le

01:38coût social que sont en train de payer les Argentins pour ça est extrêmement élevé.