• il y a 4 mois
Edition spéciale, commune aux deux chaines parlementaires, présentée par Oriane Mancini (Public Sénat), avec des journalistes de la rédaction de LCP en duplex.
Pour l'émission de ce lundi 1er juillet, durant deux heures, retour sur l'ensemble des résultats de ce premier tour des élections législatives. Dès 7h30, analyse des résultats en plateau avec Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de Politis et Olivier Rouquan, politologue, constitutionnaliste et chercheur associé au CERSA, ainsi que des envoyés spéciaux dans trois circonscriptions majeures : Éric Ciotti à Nice (avec Stéphanie Dépierre, journaliste LCP) ; François Hollande à Tulle (avec Marion Becker, journaliste LCP) ; Fabien Roussel à Saint-Amand-les-Eaux (avec Hélène Bonduelle, journaliste de LCP).
A partir de 8h30, débat en plateau avec les représentants politiques des principaux partis : Geoffroy Didier, candidat dans les Hauts-de-Seine, secrétaire général délégué des Républicains ; Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine ; Julien Odoul, député sortant de l'Yonne, candidat à sa réélection, porte-parole du Rassemblement national ; Alexandre Ouizille, sénateur PS de l'Oise, membre du bureau national du Parti socialiste.
La presse quotidienne régionale sera également présente en duplex pour apporter une expertise locale, avec Olivier Biscaye, directeur de la rédaction de Midi Libre, Stéphane Besnier, directeur de l'information de TV Rennes, Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin et Alexandre Poplavsky-Mayor, rédacteur en chef adjoint de l'Est Républicain, Républicain Lorrain et Vosges Matin.

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00:00:00♫ Générique de fin ♫
00:00:10Bonjour à tous. Merci de nous retrouver sur les chaînes parlementaires pour cette édition spéciale
00:00:14le lendemain du premier tour des législatives qui ont vu le Rassemblement national arriver en tête
00:00:19suivi du nouveau Front populaire, le camp présidentiel et troisième, un scrutin marqué par une forte participation.
00:00:26On va revenir sur les enseignements de ce premier tour et la projection sur le second tour.
00:00:30Le Rassemblement national sera-t-il en mesure d'obtenir une majorité absolue la gauche ?
00:00:35Appel au désistement de ces candidats arrivés troisième, qu'en sera-t-il du camp présidentiel ?
00:00:40La consigne est un peu plus floue, ces législatives font bien sûr la une de la presse régionale.
00:00:45On va regarder quelques-uns de vos journaux régionaux, le RN aux portes du pouvoir.
00:00:49C'est le titre qui revient le plus souvent ce matin dans la presse régionale.
00:00:53Et on va voir les résultats en région tout au long de ces deux heures.
00:00:56On sera à Montpellier, à Rennes, à Nice, à Nancy avec les rédactions de la presse régionale.
00:01:01On retrouvera également nos envoyés spéciaux sur les terres de François Hollande, à Tulle, d'Éric Ciotti à Nice
00:01:07et à Saint-Amant-les-Eaux dans le Nord. C'est la circonscription de Fabien Roussel.
00:01:11Dans une heure, le débat politique avec les quatre représentants des quatre principales forces.
00:01:17Mais d'abord, l'analyse de nos experts avec Yves Tréhard. Bonjour Yves.
00:01:21– Merci beaucoup d'être avec nous, directeur adjoint de la rédaction de Figaro, Pierre Jacquemin.
00:01:25Bonjour Pierre, merci également d'être la rédacteure en chef de Politis et Olivier Roucan.
00:01:28Bonjour Olivier, merci d'être avec nous, politologue et constitutionnaliste.
00:01:32Avant de vous entendre messieurs, on va regarder les grands enseignements de ce scrutin
00:01:36et les réactions politiques avec Audrey Vétaze.
00:01:39Énum bon mot, exulte.
00:01:43Il est 20h, le FIEF de Marine Le Pen découvre que le RN domine ce premier tour.
00:01:49Plus de 33% des suffrages devant le nouveau Front populaire à près de 28%.
00:01:54Le camp présidentiel est troisième avec 20,76% des suffrages.
00:01:59Un score clarifié par une participation massive.
00:02:0266% des Français se sont rendus aux urnes, une première depuis 40 ans.
00:02:07– J'espère que Marine Le Pen avec Jordan Bardella va relever la France.
00:02:12Marine Le Pen réélue dès le premier tour a quant à elle les yeux rivés sur le second.
00:02:18– En démocratie, rien n'est plus normal et sain que l'alternance politique.
00:02:24Pour entamer cette alternance, pour conduire les réformes dont le pays a besoin,
00:02:28il nous faut une majorité absolue pour que Jordan Bardella soit dans 8 jours
00:02:32nommé Premier ministre par Emmanuel Macron.
00:02:37Du côté de l'actuel Premier ministre, le ton est grave.
00:02:40En troisième position, relégué dans plusieurs circonscriptions au rôle d'arbitre,
00:02:44le camp présidentiel a perdu son pari.
00:02:47À titre personnel, Gabriel Attal est arrivé en tête dans les Hauts-de-Seine,
00:02:51mais l'heure n'est pas aux réjouissances.
00:02:53– Ce soir n'est pas un soir comme les autres.
00:02:55Vous me connaissez, je n'irai pas par quatre chemins.
00:02:59La leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
00:03:03Notre objectif est clair, empêcher le Rassemblement national
00:03:07d'avoir une majorité absolue au second tour et donc de gouverner le pays
00:03:11avec le projet funeste qui est le sien.
00:03:15– Visage grave, fermé à gauche aussi à 20h.
00:03:18Parmi les surprises, Fabien Roussel, le leader du Parti communiste,
00:03:22est battu dans le Nord, mais le Nouveau Front populaire tient bon.
00:03:26– C'est une très lourde défaite du président de la République.
00:03:29Dimanche prochain, ce sera l'extrême droite
00:03:32ou le Nouveau Front populaire qui dirigera ce pays.
00:03:35Rien n'est fait, rien n'est acquis aujourd'hui, c'est un premier tour.
00:03:39– Et pour se remobiliser, la gauche se montre une nouvelle fois unie,
00:03:42entourée de plusieurs milliers de manifestants,
00:03:45en place de la République à Paris,
00:03:47comme pour se donner l'énergie de repartir au combat.
00:03:51– Et on va revenir sur les grands enseignements de ce scrutin
00:03:53avant de les détailler camp par camp.
00:03:55Yves, ces législatives d'hier,
00:03:57elles ont marqué la confirmation du vote des Européennes ?
00:04:00– Oui, d'ailleurs sans surprise, d'une certaine façon,
00:04:04parce que cette décision de dissoudre l'Assemblée en laissant entendre
00:04:09vous vous êtes trompé, revoté et puis corrigé votre tir,
00:04:14était une illusion totale, c'était évident que les électeurs
00:04:20allaient confirmer à trois semaines d'écart leur vote.
00:04:24Moi, ce que je retiens surtout hier soir, la grande leçon d'hier soir,
00:04:28c'est le rejet, plus que jamais, du Président de la République,
00:04:33parce que c'est ça qui a motivé ce vote.
00:04:36Si vous ajoutez, et c'est un rapprochement audacieux,
00:04:40mais si vous ajoutez les voix du Rassemblement national
00:04:42à ceux du Nouveau Front populaire, vous arrivez à 65% de refus
00:04:49du Président de la République, c'est énorme, énorme.
00:04:52Et c'est la détestation du Président de la République
00:04:54qui motive et qui justifie ce vote.
00:04:57Pourquoi je continue là-dessus ?
00:05:00Parce que personne, évidemment, n'a eu le temps de se jeter dans les programmes.
00:05:04Les programmes ne sont ni faits ni à faire,
00:05:06ils sont d'une improvisation totale, les uns comme les autres d'ailleurs,
00:05:10y compris celui du gouvernement sortant.
00:05:12Et donc, les gens, c'est plus un vote, si vous voulez, d'émotion,
00:05:17me semble-t-il, même s'il y a de l'adhésion dedans,
00:05:20je ne le nie pas, qu'un vote tout à fait raisonné.
00:05:24En tous les cas, aujourd'hui, on peut dire que les appels de messieurs
00:05:29Attal et autres de la majorité pour faire des majorités de projets,
00:05:33c'est à se taper le coquillage.
00:05:35– On va parler de ces coalitions.
00:05:37Comme Yves, vous êtes d'accord avec Yves Pierre,
00:05:39le scrutin d'hier, c'est le rejet d'Emmanuel Macron.
00:05:41– Oui, mais j'ai envie de dire aussi que c'est la volonté du parlementarisme,
00:05:47c'est-à-dire qu'on a vécu une hyper-présidentialisation
00:05:50sous Emmanuel Macron, donc évidemment, il y a un rejet d'Emmanuel Macron,
00:05:53mais quand même, le taux de participation qui est exceptionnellement élevé
00:05:57montre que les Français s'intéressent aux législatives
00:06:02quand elles ne sont pas corrélées à l'élection présidentielle.
00:06:04Et en cela, la démonstration qu'ont fait les Français hier
00:06:08peut laisser entendre qu'effectivement, il y a une volonté d'un parlement fort
00:06:11avec la compréhension des enjeux aussi de ces législatives.
00:06:14Donc certes, le temps a été court, certes, on peut interroger
00:06:17le caractère démocratique d'une élection qui s'organise aussi rapidement
00:06:20avec peut-être, effectivement, une absence de lisibilité des programmes
00:06:25des uns et des autres par les Français, même si je pense qu'ils savent
00:06:28pourquoi ils ont voté et pour qui ils ont voté, mais avant tout, je note ça.
00:06:33Après, il y a la confirmation que le bloc de Marine Le Pen est un bloc solide,
00:06:38pas de progression majeure, une progression majeure quand même depuis 2022
00:06:44parce qu'ils triplent parfois leur score, ce n'est quand même pas rien,
00:06:46ils sont passés de 5-6 millions de votants aux législatives
00:06:50à 13 millions de votants aujourd'hui, c'est à peu près les scores
00:06:53que Marine Le Pen avait fait en 2022, donc c'est quand même assez élevé.
00:06:57La question c'est, est-ce qu'il y a une réserve de voix ?
00:06:59Est-ce qu'ils ont la possibilité d'aller plus loin la semaine prochaine ?
00:07:02C'est moins sûr, on va en reparler tout à l'heure, ça va être la question
00:07:04des désistements républicains qui va faire l'élection, il y a deux élections,
00:07:07il y a eu une élection jusqu'à la semaine dernière,
00:07:09cette semaine s'ouvre une autre page.
00:07:11– Oui, on va parler de cet entre-deux-tours,
00:07:12est-ce qu'hier on a eu finalement, avec ces législatives qui se déroulaient
00:07:16à mi-mandat et non dans la foulée de la présidentielle,
00:07:18est-ce qu'on a eu un réflexe de vote national plutôt que de vote local ?
00:07:21C'est un vote d'étiquettière ?
00:07:24– Je pense que d'abord c'est la réussite, si réussite du coup présidentiel il y a,
00:07:31c'est celui de la mobilisation, la dramatisation a fonctionné quelque part.
00:07:36Alors ensuite, il me semble quand même qu'en effet en 15 jours
00:07:41il est difficile pour un électeur de se repérer véritablement
00:07:45sur le plan idéologique et sur le plan encore plus des propositions précises,
00:07:49donc on se détermine en fonction de globules d'informations assez vastes.
00:07:53Alors est-ce que c'est un vote national par définition ?
00:07:56Oui, ce sont des législatives, ceci dit pour le rassemblement national,
00:08:00– Il y a souvent une équation locale, est-ce que là le réflexe d'étiquette
00:08:04a joué plus que l'équation locale ?
00:08:06– Je pense que ce qui se produit c'est la domestication par le RN
00:08:12du mode de scrutin majoritaire à deux tours des législatives,
00:08:16il y a un ancrage désormais dans les circonscriptions,
00:08:19des députés inconnus en 2022 qui avaient été élus,
00:08:22si on prend l'exemple des Pyrénées-Orientales,
00:08:24retrouvent quasiment leur position dès le premier tour,
00:08:28on a même une élue au premier tour là-bas, Rassemblement National,
00:08:31donc est-ce que c'est une élection sur étiquette ?
00:08:35L'étiquette est floue malgré tout,
00:08:37les programmes sont moyennement compris à mon avis,
00:08:41mais on comprend quand même en gros pour l'électeur moyen
00:08:44la différence évidemment entre le NFP, le RN et Ensemble,
00:08:49donc oui il y a une nationalisation de ce scrutin,
00:08:53mais moi ce que je remarquerais c'est désormais une institutionnalisation,
00:08:57un ancrage territorial pour le Rassemblement National.
00:08:59– On va faire le point sur les résultats bloc par bloc avec Alex Poussard
00:09:03qui va nous rejoindre pour faire le point sur ces résultats,
00:09:06et Alex, rejoignez-nous et je vous rejoins également,
00:09:09on va évidemment commencer par le grand vainqueur de ce scrutin,
00:09:13le Rassemblement National.
00:09:14– Oui, le RN qui a élu 38 députés dès le premier tour,
00:09:17c'est une première pour l'extrême droite dans l'histoire de la Vème République,
00:09:20alors parmi les candidats RN qui ont obtenu plus de 50% des suffrages,
00:09:25il y a d'abord Marine Le Pen réélue dans le Pas-de-Calais
00:09:28avec plus de 58% des voix,
00:09:31l'ancien vice-président de l'Assemblée Nationale Sébastien Chenu
00:09:34est lui aussi réélu très largement avec 58,3% des suffrages,
00:09:40Edwige Diaz, vice-présidente du RN est réélue en Gironde
00:09:46avec plus de 53% des voix,
00:09:49parmi les autres cadres du parti qui ont été réélus hier soir
00:09:52dès le premier tour, on peut citer Julien Audoul dans le département de Lyon
00:09:56qui a tout juste passé la barre des 50%,
00:09:59également Philippe Ballard réélu dans la deuxième circonscription de l'Oise
00:10:05avec plus de 53% des voix,
00:10:07et puis Laure Lavalette, la porte-parole du RN
00:10:10réélue députée de la deuxième circonscription du Var
00:10:13avec plus de 50% des voix.
00:10:14– Et puis on va parler également de Nicolas Dupont-Aignan.
00:10:16– Eh oui, Nicolas Dupont-Aignan, le patron du parti Debout la France
00:10:19pour la droite souverainiste,
00:10:20il se retrouve dans une triangulaire,
00:10:23il arrive en deuxième position dans sa circonscription de l'Essonne
00:10:26avec près de 33% des voix,
00:10:29derrière le candidat du nouveau Front Populaire
00:10:32et puis en troisième position le président LR
00:10:35du conseil départemental de l'Essonne, François Dureau-Vray
00:10:38qui a obtenu plus de 27% des voix.
00:10:41– Merci Alex, à tout à l'heure,
00:10:42on va commencer en parlant de Marine Le Pen,
00:10:44symbole Marine Le Pen évidemment de la réussite de la vague RN
00:10:49et de ce score historique Yves, pour le Rassemblement National.
00:10:53– Oui, on voyait venir et on voyait poindre,
00:10:57je dirais, cette progression depuis longtemps maintenant,
00:11:00ça fait quand même très longtemps que le Rassemblement National
00:11:03a cette dynamique, il ne cesse de progresser, il ne cesse de monter.
00:11:08Sa stratégie de dédiabolisation et de recentrage
00:11:14apparemment fonctionne auprès des électeurs
00:11:16puisque moi je suis de ceux qui pensent
00:11:18qu'elle peut avoir la majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
00:11:21En tous les cas, elle est en position,
00:11:23effectivement son parti est en position d'occuper le pouvoir,
00:11:27le pouvoir législatif et y compris le pouvoir exécutif à Matignon.
00:11:34Ce qu'il faut retenir de tout cela,
00:11:37c'est que le Rassemblement National et le Front National avant lui
00:11:42s'est toujours battu contre le mode de scrutin majoritaire à deux tours.
00:11:47Or, c'est ce scrutin qui aujourd'hui lui permettrait d'arriver au pouvoir,
00:11:55c'est aussi tout le génie du Président de la République
00:11:58d'avoir fait rentrer la 4ème République dans la 5ème,
00:12:01c'est quand même assez extraordinaire.
00:12:03En tous les cas, c'est la démonstration que le mode de scrutin
00:12:10ne peut ne pas être un obstacle pour des formations
00:12:15qui à l'origine n'étaient pas très importantes et qui étaient plutôt assez clivantes.
00:12:21Alors là, aujourd'hui, le Rassemblement National s'est ripolliné,
00:12:25s'est acheté une nouvelle conduite, présente un nouveau visage
00:12:30et apparemment les électeurs en France avaient envie de tester,
00:12:36ont peut-être envie de tester un parti qui n'a jamais occupé le pouvoir,
00:12:40c'est ça aussi, c'est sa virginité.
00:12:42– Ça c'est vous qui le dites qui l'a jamais occupé le pouvoir.
00:12:44– Pardon ?
00:12:45– C'est vous qui le dites qui l'a jamais occupé le pouvoir.
00:12:47La droite à laquelle, ils sont les héritiers d'une droite
00:12:50qui a quand même gouverné ce pays.
00:12:52La France de pétain, c'est quand même…
00:12:54– Non, non, mais d'accord, restons raisonnables et restons dans la 5ème République.
00:12:57– Dans la 5ème.
00:12:57– S'il vous plaît, moi je n'ai pas vu de pétinistes
00:13:00parmi les Rassemblements Nationaux, il y en a peut-être,
00:13:02mais là, j'essaye de faire quelque chose, d'avoir un propos à peu près censé
00:13:08et voilà, ils ont complètement changé de braquet.
00:13:12– Et Olivier, on l'a vu dans les résultats avec Alex Moussard,
00:13:15il y a des députés sortants qui sont réélus dès le premier tour.
00:13:19Est-ce que c'est aussi la preuve d'un ancrage local réussi
00:13:21pour le Rassemblement National ?
00:13:23– Parce que ce qu'on disait tout à l'heure,
00:13:24c'est qu'il y a à la fois la domestication du mode de scrutin,
00:13:28mais cela se fait par un ancrage, une présence dans les circonscriptions.
00:13:32Ils ont saisi l'occasion du résultat un peu surprenant
00:13:36et inespéré pour eux de 2022.
00:13:38Les députés élus dans les circonscriptions se montraient,
00:13:42ils ont été de plus en plus invités dans les manifestations de la société civile.
00:13:48Et donc tout ceci leur permet sans doute pour certains…
00:13:52Alors au-delà de ça, il y a évidemment,
00:13:55ce n'est pas qu'un ancrage de présence territoriale,
00:13:58c'est aussi un ancrage idéologique, il faut quand même bien voir les choses.
00:14:01Il y a une acceptation aujourd'hui plus importante
00:14:06d'un fonds idéologique du Rassemblement National,
00:14:09certes qui a évolué, qui s'est un peu lissé,
00:14:13mais enfin qui reste quand même très saillant sur des questions identitaires.
00:14:16On l'a vu encore pendant cette campagne avec la question des binationaux
00:14:21et ces débats autour du droit de seuls.
00:14:23Il faut faire le constat aujourd'hui, lorsqu'on dit vote d'adhésion,
00:14:26bien que cela passe par le fait que de plus en plus de Français
00:14:29sur ces questions, sans dire qu'ils valident tout,
00:14:33mais sont en mesure d'accepter la rhétorique du Rassemblement National.
00:14:37C'est un changement pour notre pays assez idéologique,
00:14:41assez profond qu'il faut étudier.
00:14:43– Pierre, est-ce que le plus dur commence désormais
00:14:46pour le Rassemblement National ?
00:14:47Il devrait y avoir plus de 300 triangulaires
00:14:50qui ne devraient pas rester en l'État
00:14:51puisqu'il y a des consignes de désistement à gauche
00:14:53et dans la majorité présidentielle.
00:14:55Il va être compliqué cet entre-deux-tours pour l'ARN ?
00:14:57– Il risque d'être très compliqué, c'est certain.
00:14:59On va voir quel sera l'état justement de ce désistement républicain.
00:15:03La gauche a été très claire là-dessus,
00:15:05sur les 105 circonscriptions où ils sont en situation de se maintenir
00:15:08dans le cadre du second tour, il y a un appel au désistement.
00:15:11Reste à savoir ce que les macronistes vont faire.
00:15:14– Pour ceux qui sont troisième et là où l'ARN est en tête.
00:15:16– Exactement.
00:15:17Sur le Rassemblement National, j'ai entendu, on l'a entendu souvent,
00:15:22Yves vient de le dire, souvent les Français
00:15:24font le choix du Rassemblement National en se disant
00:15:26« on n'a jamais essayé ».
00:15:27Je disais, je vais peut-être trop loin, je parlais de la France de pétain,
00:15:31mais il n'y a pas besoin d'aller aussi loin.
00:15:32On sait ce que vaut une mairie, une municipalité,
00:15:36gérée par un élu du Rassemblement National.
00:15:40Les amis de Marine Le Pen qui dirigent des pays comme l'Argentine,
00:15:44on sait que les premières victimes, ce sont les femmes, les pauvres,
00:15:46les étrangers, des politiques des amis de Mme Le Pen.
00:15:50Ça fait à peine un an que M. Ravier-Millet a été élu.
00:15:54– On ne peut pas comparer Ravier-Millet, c'est un très mauvais exemple.
00:15:58– Le pays est en proie à la pauvreté, la moitié de la population
00:16:01vit sous le seuil de pauvreté.
00:16:02Les amis de Mme Le Pen, M. Orban, pareil.
00:16:05– Mais Orban c'est bien, mais pas Millet, c'est tout le contraire.
00:16:07– Mais c'est Macron, c'est Macron en 2015.
00:16:10– Mais ce n'est pas vrai.
00:16:11– C'est un libéral, c'est un libéral avec tout son figurant.
00:16:14– Et Marine Le Pen, elle est devenue quoi si elle fait un accord avec M. Schiotti ?
00:16:16Vous croyez que c'est quoi le politique de Marine Le Pen ?
00:16:18– Schiotti n'est pas libéral.
00:16:19– Il faut arrêter d'expliquer que Mme Le Pen est devenue sociale.
00:16:21Mme Le Pen a une volonté d'éradiquer l'État-providence,
00:16:24d'éradiquer ce que sont les politiques sociales.
00:16:27Entendez bien ce qu'elle a dit Marine Le Pen, encore une fois, hier.
00:16:29Elle a dit, les droits sociaux vous les aurez
00:16:31quand on aura réassigné les finances de la France.
00:16:34– Je veux bien qu'on fasse des comparaisons,
00:16:35mais il faut que les comparaisons soient pertinentes.
00:16:38Millet, il n'y a pas d'équivalent dans le monde.
00:16:40Millet, c'est très simple, c'est un libéralisme porté au maximum.
00:16:45Même aux États-Unis, vous n'avez pas ça.
00:16:47Ce libéralisme, alors on peut le critiquer ou pas,
00:16:51mais Millet, il a coupé toutes, toutes les aides sociales.
00:16:56– Est-ce que Mme Le Pen est comme ça ?
00:16:57Non, Mme Le Pen, pour moi, c'est un national socialiste.
00:17:03– On va revenir au législatif.
00:17:04– Toutes les aides sociales de Mme Le Pen l'ont fait.
00:17:06Les aides sociales ont été coupées.
00:17:08En Italie du Sud, c'est une catastrophe.
00:17:10Madame Mélanie a supprimé toutes les aides sociales,
00:17:13ce qu'on appelle chez nous le RSA par exemple.
00:17:18Donc je veux dire, c'est la matrice même de ces gens
00:17:20que l'on dit d'extrême droite,
00:17:21et on ne dit pas qu'ils sont d'extrême droite pour rien.
00:17:23C'est qu'il y a une matrice, il y a une ADN qui les lit tous.
00:17:27C'est la haine des étrangers et c'est la fin de l'État-providence.
00:17:30Et c'est Marine Le Pen qui nous l'explique encore une fois hier.
00:17:32Il faut bien tendre l'oreille quand elle le dit.
00:17:34Et d'ailleurs, depuis quelques semaines,
00:17:35c'est ce qu'on entend de la part de Jordane Bardalla
00:17:37qui nous explique qu'il renonce à tout,
00:17:38parce que de toute façon, s'il devait gouverner le pays,
00:17:40il retrouverait le pays dans un état de financier tel
00:17:42que ça ne lui permettrait pas de financer les politiques sociales
00:17:45qu'il a présentées devant les Français.
00:17:47– Dans son discours, elle a un beau coup de courroie, ça.
00:17:48– Elle a dit « Aucun Français ne perdra pas le droit ».
00:17:50– Par ailleurs, vous avez récemment posé la question
00:17:51est-ce que ça va être dur ou pas dur ?
00:17:52Parce que Yves, tout à l'heure, faisait un calcul pour dire
00:17:55combien la France détestait Emmanuel Macron.
00:17:57Et c'est très juste, mais on peut prendre les chiffres dans un autre sens.
00:17:59Il y a quand même 33% des Français qui ont voté pour Marine Le Pen.
00:18:02On peut se dire qu'il y a 66% de Français, un peu plus,
00:18:04qui rejettent le projet de Marine Le Pen et de ce petit camarade.
00:18:08Donc oui, le plus dur reste à faire.
00:18:11On sait qu'il y a une tradition en France
00:18:13qui tend effectivement un tout petit peu à disparaître,
00:18:16même s'il y avait plusieurs millions de Français
00:18:18qui sont descendus dans les rues de France en 2002
00:18:20quand le visage de Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour.
00:18:23Et qu'aujourd'hui, les collectifs, la gauche, peinent un peu à mobiliser,
00:18:27même si hier, encore une fois, il y a eu des mobilisations
00:18:29un peu partout en France pour dire le rejet de Marine Le Pen.
00:18:33Mais voilà, on sent quand même qu'il y a cette volonté chez Emmanuel Macron.
00:18:37On savait qu'hier soir, les collaborateurs d'Emmanuel Macron
00:18:39travaillaient circonscription par circonscription.
00:18:42Et ce qui était impensable hier peut devenir pensable aujourd'hui.
00:18:45C'est-à-dire que même la France insoumise pourrait devenir
00:18:48un allié objectif des amis de M. Macron
00:18:51s'il s'agit pour eux de faire battre un élu de l'ensemble de l'Assemblée nationale.
00:18:55– Ce n'est pas exactement ce qu'on a entendu dans la majorité.
00:18:57Édouard Philippe, il dit ni rassemblement national ni LFI.
00:19:00Gabriel Attal, il ne dit pas une voix à l'extrême droite.
00:19:02Mais on va soutenir ceux qui sont dans notre champ de valeur.
00:19:05– Auriane, Gabriel Attal, il nous explique qu'il peut possiblement
00:19:08faire un accord politique de gouvernement avec le nouveau Front populaire.
00:19:11S'il veut avoir la majorité de main,
00:19:12il ne peut pas se passer du principal groupe de gauche
00:19:14qui fait partie du nouveau Front populaire, c'est-à-dire la France insoumise.
00:19:17Donc il ne faut pas se raconter des histoires.
00:19:18Il ne faut pas nous dire… Il veut une majorité nouvelle avec la gauche
00:19:22et en même temps exclure le principal parti de gauche.
00:19:23Ça n'a pas de sens.
00:19:24– Olivier, il va y avoir un problème de réserve de voix
00:19:26pour le Rassemblement national et de désistement.
00:19:29Ce Front républicain qui est en train de se créer,
00:19:31en tout cas c'est ce que demandent les États-majors.
00:19:33– Oui, alors d'abord il faudra voir, on le saura mardi,
00:19:36la réalité de ces désistements et de ce Front républicain
00:19:40qui est quand même aujourd'hui difficile à comprendre pour les électeurs
00:19:44parce que justement les frontières ont été assez brouillées,
00:19:47y compris au sein de la majorité, ne parlons même pas d'LR.
00:19:50On ne sait plus trop quelle est la réalité de ce Front républicain
00:19:56et je pense que beaucoup d'élus pensent au municipal avenir.
00:20:01Quand vous avez un RN qui arrive devant,
00:20:04dans plus de 290 circonscriptions en tête électoralement pour la suite,
00:20:10je veux dire, les élus des partis classiques se posent des questions.
00:20:14Donc le Front républicain, il y a un gros point d'interrogation.
00:20:18Et puis sur les réserves de voix, je commence à en parler là,
00:20:22les réserves de voix du RN, évidemment elles semblent-ils,
00:20:26je dis bien semblent-ils épuisées, sauf qu'il y a une dynamique.
00:20:31Et par rapport à la question de la majorité absolue,
00:20:34il faut garder à l'esprit qu'on ne connaît pas le taux de probabilité
00:20:38mais c'est une possibilité qu'il ne faut pas exclure d'entrée de plume.
00:20:41Il y a une dynamique et encore une fois,
00:20:43il y a des frontières idéologiques qui sont en train de bouger.
00:20:47Donc il y a beaucoup d'incertitudes dans la question d'une confirmation ou pas
00:20:56de ce vote de premier tour en faveur du RN au second.
00:21:01La question évidemment du nombre de triangulaires
00:21:04sera quand même assez stratégique et déterminante.
00:21:08– Pour la majorité absolue, il y a trois cas de figure en fait.
00:21:12Soit ils ont vraiment la majorité absolue après le deuxième tour,
00:21:16soit ils n'ont pas la majorité absolue à une dizaine ou une vingtaine de sièges
00:21:22et à ce moment-là, à mon avis, ils arriveront à draguer,
00:21:26si vous me permettez l'expression, quelques élus LR,
00:21:29vraisemblablement, peut-être d'autres d'ailleurs,
00:21:32pour former une majorité absolue.
00:21:34Là où ça sera plus difficile pour eux,
00:21:37c'est que s'il leur manque 40 ou 50 sièges,
00:21:41là pour eux ça sera très difficile.
00:21:42– Alors justement on va parler des…
00:21:43– Et pour la France aussi d'ailleurs,
00:21:45parce qu'on sera dans une situation assez baroque.
00:21:48– On va parler des LR qui ont d'ores et déjà rallié le RN,
00:21:52c'est le cas d'Éric Ciotti.
00:21:53On va à Nice où on retrouve Stéphanie Despierre.
00:21:56Bonjour Stéphanie, merci beaucoup d'être avec nous.
00:21:59Vous avez suivi évidemment la soirée électorale d'Éric Ciotti.
00:22:02Est-ce que son pari de rejoindre le RN a été gagnant ?
00:22:04– Dans sa circonscription, sans aucun doute.
00:22:09Éric Ciotti est arrivé en tête avec 41% des voix.
00:22:12C'est presque 10 points de plus qu'au premier tour il y a deux ans.
00:22:15Son alliance avec le RN a donc convaincu les électeurs.
00:22:19Au second tour, ce sera une triangulaire avec le candidat de la gauche arrivé deuxième.
00:22:23Il est à 26% et le candidat du camp présidentiel, Greg Monetti, troisième à 22%.
00:22:30Mais ce proche d'Éric Ciotti, le maire de Nice,
00:22:32va-t-il se maintenir ou se retirer ?
00:22:35Le dilemme n'est pas encore tranché.
00:22:37Dans les circonscriptions voisines des Alpes-Maritimes,
00:22:39les Républicains qui ont suivi Éric Ciotti dans son ralliement RN sont en tête.
00:22:45Sa protégée, Christelle Dintorny, députée sortante,
00:22:48est même réélue dès le premier tour.
00:22:50En revanche, les députés sortants restés fidèles à la ligne historique des Républicains
00:22:55sont qualifiés mais en très grande difficulté face au RN.
00:22:59Je vous le rappelle, Éric Ciotti, même s'il est très contesté,
00:23:02est toujours président du parti Les Républicains.
00:23:05Hier soir, il a appelé les Républicains à voter RN,
00:23:09à suivre le chemin d'espérance, dit-il, qu'il a ouvert.
00:23:12La victoire est en vue pour porter Jordan Bardella à Matignon,
00:23:15à lancer hier à ses militants,
00:23:17celui qui compte bien jouer un rôle de premier plan
00:23:20si le Rassemblement national arrive au pouvoir.
00:23:23– Merci Stéphanie, merci, vous étiez à Nice sur les terres d'Éric Ciotti.
00:23:27Pari gagnant, Pierre Jacquemin, pour Éric Ciotti ?
00:23:31– Il y a clairement une affiliation, une communauté d'idées
00:23:36qui s'était fait sentir depuis longtemps entre Éric Ciotti et Marine Le Pen.
00:23:42Pari réussi, oui, parce que Marine Le Pen arrive en tête
00:23:46et qu'elle fait des scores qui lui permettent de penser que dimanche prochain,
00:23:51elle peut avoir une majorité relative ou absolue à l'Assemblée nationale.
00:23:55Donc, sans doute, le pari est-il réussi, il reste aux Républicains.
00:23:59Alors, avec tous les déboires et les différents processus judiciaires en cours
00:24:05avec la famille des Républicains,
00:24:06parce qu'on ne sait plus très bien où habitent les Républicains,
00:24:08on ne sait plus très bien si les Républicains sont des Républicains, justement.
00:24:12Ils ont d'ores et déjà annoncé hier, en tout cas pour la branche non-ciottiste,
00:24:15qu'il n'y aurait pas de désistement républicain face à l'extrême droite.
00:24:19Donc, on a le sentiment d'un parti à la dérive.
00:24:21Et finalement, je me demande si, effectivement,
00:24:22ce n'est pas Éric Ciotti qui avait raison.
00:24:23Moi, j'ai toujours pensé que la matrice idéologique des Républicains
00:24:27était plutôt du côté des macronistes.
00:24:30Force est de constater que s'il n'y a pas d'appel au désistement républicain,
00:24:33les LR pourraient être RN-compatibles et, demain,
00:24:37former une coalition avec eux s'il manque des voix à Marine Le Pen.
00:24:40Donc, sans doute qu'Éric Ciotti aura-t-il franchi le premier pas
00:24:43que ceux qui vont être réélus dimanche pourront emprunter.
00:24:47On voit que M.Marlex, le président des députés LR à l'Assemblée nationale,
00:24:51a été quand même en très grande difficulté dans cette élection.
00:24:55– Et justement, avant de vous entendre Yves et Olivier,
00:24:57on va retrouver Alex qui nous rejoint pour faire le point
00:25:00justement sur ce bloc LR et allier les deux lignes de LR.
00:25:04Alex, on va regarder les résultats des candidats LR,
00:25:07ceux qui se sont alliés au RN et ceux qui sont restés indépendants.
00:25:09– Alors d'abord, chez les Républicains alliés au RN,
00:25:12on le rappelle, Éric Ciotti est qualifié pour le second tour
00:25:15avec plus de 41% des voix dans sa première circonscription des Alpes-Maritimes.
00:25:20Il participera à une triangulaire avec le candidat de la gauche, 26,6% des voix,
00:25:26et le candidat du camp présidentiel proche de Christian Estrosi, le maire de Nice,
00:25:29avec 22,8% des voix.
00:25:31À sa collègue des Alpes-Maritimes, Christelle Dintorny,
00:25:34partie elle aussi s'allier avec le Rassemblement national,
00:25:36elle est réélue dès le premier tour dans la cinquième circonscription
00:25:39des Alpes-Maritimes avec un peu plus de 50% des voix.
00:25:42Et puis on peut citer également la maire des Républicains de Montauban,
00:25:45Brigitte Barège, alliée au RN dans cette élection.
00:25:48Elle récolte près de 44% des voix au premier tour dans le Tarn-et-Garonne
00:25:53et elle affrontera au second tour la socialiste Valérie Rabault,
00:25:56ancienne vice-présidente de l'Assemblée.
00:25:58– On parle des LR indépendants ?
00:26:00– Eh oui, c'est les LR qui ont refusé de s'allier au RN.
00:26:03Eh bien on peut d'abord citer le résultat de Laurent Wauquiez,
00:26:06le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
00:26:08Il arrive en tête dans sa première circonscription de Haute-Loire
00:26:12avec 36,8% des voix et il sera dans une triangulaire au second tour
00:26:17avec le candidat RN qui a récolté 34% des voix
00:26:22et la candidate de gauche qui est à 18,6% des voix.
00:26:25Olivier Marlex, celui qui était le patron du groupe LR à l'Assemblée nationale,
00:26:28eh bien lui, il est nettement devancé dans la deuxième circonscription de Réloir.
00:26:33Il est devancé par le candidat RN à 38,3% des voix.
00:26:37Olivier Marlex est à 26% des voix et la candidate de gauche
00:26:42est également qualifiée au second tour avec 26% des voix.
00:26:46Et puis il y a un député LR qui a été réélu dès le premier tour.
00:26:49Il s'agit de Philippe Juvin, député sortant des Hauts-de-Seine,
00:26:52réélu avec 52% des voix.
00:26:54Il faut préciser que dans ce département des Hauts-de-Seine,
00:26:56il y a un accord électoral entre les Républicains indépendants
00:26:59et le camp présidentiel.
00:27:01Et puis on finit par le résultat d'Aurélien Pradié
00:27:03qui, lui, a quitté les Républicains à cinq jours du scrutin.
00:27:06Il arrive nettement en tête dans sa circonscription du Lot
00:27:08avec 42% des voix devant la candidate de gauche 24%
00:27:13et la candidate du RN 23%.
00:27:15– Merci Alex.
00:27:16À tout à l'heure, ils vont parler du pari gagnant d'Éric Ciotti.
00:27:19Finalement, les LR Canal Historique,
00:27:21ils ne s'en sortent pas si mal que ça.
00:27:23– Alors, qu'est-ce que vous appelez LR Canal Historique ?
00:27:26– Ceux qui n'ont pas rallié Éric Ciotti.
00:27:27– Qui n'ont pas franchi le Rubicon.
00:27:29– Qui sont restés indépendants.
00:27:30– Écoutez, on n'y comprend plus rien.
00:27:31Ils ne savent même pas eux-mêmes où ils habitent très précisément.
00:27:36Il y a plusieurs solutions.
00:27:40Ce que vient de nous dire Alex est très parlant
00:27:43puisque vous avez des personnalités comme Juvin
00:27:48qui ont fait alliance avec la majorité présidentielle.
00:27:51Vous avez des personnalités qui ont décidé de rester indépendantes
00:27:56comme M. Wauquiez jusqu'à présent ou M. Pradié.
00:28:03Et puis vous en avez d'autres comme M. Ciotti
00:28:05et quelques-uns dans son département d'ailleurs
00:28:09qui ont passé un pacte avec le Rassemblement national.
00:28:13Donc vous avez tous les cas de figure.
00:28:15– 50 millions de LR.
00:28:16– Ce qui est la preuve de quoi ?
00:28:16C'est que le parti LR n'existe plus.
00:28:20On le savait depuis longtemps mais c'est la confirmation.
00:28:23Il n'existe plus, il n'a plus de colotte vertébrale, il n'a plus de chef.
00:28:27Même si officiellement c'est encore Éric Ciotti qui le dirige.
00:28:30Ce qui est sûr c'est que c'est la grande victime, je dirais,
00:28:35de l'ère Macron d'une certaine façon.
00:28:39Alors que le parti socialiste, lui, s'est refait une santé ces derniers temps
00:28:43à la faveur de l'arrivée de Raphaël Glucksmann.
00:28:46Mais combien de temps ça va durer, ça je ne sais pas.
00:28:48– Est-ce qu'il va être payant ce pari pour les LR de rester indépendants ?
00:28:52Parce que finalement, à part Éric Ciotti et Christelle Dintorny,
00:28:55des députés sortants, personne ne s'est présenté sous l'étiquette à l'RRN.
00:29:00– Oui, mais ce qui vient d'être dit doit être mémorisé.
00:29:04C'est-à-dire qu'électoralement, nous mesurons quand même à quel point,
00:29:07par exemple, l'électorat RN élargit et va par 21% de cadre.
00:29:14Ce qui n'était pas du tout le cas il y a quelques années.
00:29:16Alors que l'électorat LR ne cesse de se réduire aux plus âgés, aux plus fortunés.
00:29:23Donc, on voit bien d'ailleurs que le résultat de Laurent Wauquiez
00:29:29n'est quand même pas extraordinaire.
00:29:31Alors qu'il a, lui, depuis très longtemps voulu adopter cette stratégie idéologique
00:29:36de droitisation, mais qui ne fonctionne pas bien,
00:29:42puisqu'il se retrouve avec un rassemblement national à peu près à son niveau.
00:29:47Donc, la stratégie idéologique de LR aujourd'hui n'est pas comprise, elle est floue.
00:29:54Et ensuite, il y a des volontés…
00:29:57– Parce qu'il y a plusieurs lignes, Éric Ciotti a brûlé ça en plus.
00:30:00Éric Ciotti a voulu cliver, mais si vous voulez, on saura le sort de LR
00:30:08une fois qu'on aura la stratégie des élus de ce parti après le second tour.
00:30:15Mais c'est un parti en très mauvais état quand même.
00:30:18– Alors, on parle de stratégie, hier, les Républicains, canal historique,
00:30:22ont choisi de ne pas donner de consigne de vote pour le second tour, Pierre.
00:30:26– Oui, mais même là, je ne suis pas sûr que ce soit aussi clair que cela,
00:30:29parce que j'ai entendu aussi M. Copé annoncer que la position officielle des LR
00:30:34serait prise cet après-midi dans le cadre d'un bureau national.
00:30:37Donc, je ne sais pas qui convoque le bureau national,
00:30:39si c'est le canal historique, si c'est M. Ciotti,
00:30:41si la ligne qui sera décidée cet après-midi en bureau national,
00:30:44ce sera la ligne officielle, vous voyez, c'est assez incompréhensible.
00:30:47– Il y a un communiqué hier soir des LR disant pas de consigne de vote.
00:30:49– Communiqué des LR, canal historique, on verra ce que cet après-midi,
00:30:53le bureau national, si c'est le canal historique,
00:30:54si c'est Ciotti qui a convoqué ce bureau,
00:30:56et ce que diront les Républicains.
00:31:00Je trouve que tout ça est assez confus.
00:31:04Après, de toute façon, l'électorat des Républicains,
00:31:07vous pouvez lui dire de faire barrage ou de ne pas faire barrage,
00:31:11de moins en moins, il le suit les consignes.
00:31:13Aujourd'hui, les Français, de moins en moins, suivent les consignes.
00:31:16Après, on peut se dire que le score du RN est tel, à un tel niveau,
00:31:21c'est-à-dire que c'est quasiment le même niveau que celui de Marine Le Pen
00:31:23de 2022 à l'élection présidentielle,
00:31:26que possiblement le reste de l'électorat ne veut pas
00:31:28d'une majorité absolue du RN,
00:31:31et que possiblement, justement, ce désistement de la gauche
00:31:35et des macronistes, pour ceux qui y participeront,
00:31:38joueront la défaveur du RN.
00:31:40Le rôle des Républicains, finalement, il va être assez symbolique,
00:31:44il ne va pas peser énormément dans cette campagne d'entre-deux-tours.
00:31:48– Ils ne peuvent pas apporter un appoint au cas de pas de majorité ?
00:31:52– Là aussi, vous voyez, on ne peut même pas dire,
00:31:55et Yves le disait tout à l'heure, sans doute,
00:31:57s'il manque un peu de députés pour faire une majorité absolue au RN,
00:32:01sans doute, dragueront-ils une certaine partie des députés LR.
00:32:04Ça va dépendre de quel type de député LR.
00:32:06Si c'est M. Juvin, il ne fera pas d'accord avec le RN.
00:32:09Et inversement, possiblement, une partie de ces députés-là
00:32:13pourrait faire partie d'une future majorité
00:32:15qu'Emmanuel Macron a appelée de ses voeux des démocrates et républicains.
00:32:19Ils seront tellement divisés que, sans doute, s'il reste 20, 30, 40 députés LR,
00:32:23sans doute, y compris au sein de cette même famille,
00:32:25il y aura des accords stratégiques importants.
00:32:28– Oui, non juste pour compléter cet état de fragmentation
00:32:31et ce trouble identitaire, finalement, des Républicains,
00:32:33c'est que dans les résultats d'hier donnés à 10%, vous avez les LR,
00:32:37mais vous avez aussi les 10 vers droite.
00:32:39Vous avez toute une partie de ces candidats,
00:32:42et quasiment la moitié de ces 10% qui se portent sur des 10 vers droite,
00:32:46pas explicitement sur des LR.
00:32:48– Et Yves, tout à l'heure, vous disiez pas de ralliement,
00:32:51en tout cas pour le moment.
00:32:52Est-ce que ça peut changer à partir du 8 juillet, le lendemain du second tour ?
00:32:56Est-ce que les LR peuvent se tourner, à ce moment-là,
00:32:58vers le rassemblement national hier ?
00:33:00François-Xavier Bellamy, il n'était pas très clair
00:33:03quand on lui a demandé s'il pouvait rallier un gouvernement Jordan-Bernier.
00:33:06– Oui, oui, il n'est pas très clair, mais si vous voulez,
00:33:08il y a certaines personnalités, parce que, pardon de cette expression,
00:33:12mais il faut fonctionner au cas par cas.
00:33:14Si vous prenez quelqu'un comme Jean-François Copé,
00:33:18dont on connaît la ligne, lui, c'est clairement non.
00:33:21Jean-François Copé, pour lui, le rassemblement national
00:33:24est plus qu'un adversaire, d'une certaine façon,
00:33:26son discours est d'une clarté limpide.
00:33:29C'est vrai que si vous prenez François-Xavier Bellamy,
00:33:32on se dit qu'il y a une possibilité, si vous voulez, de rapprochement.
00:33:37Je pense que chez beaucoup, il y a probablement une possibilité de rapprochement.
00:33:44Je crois qu'il y a quand même des sénats où je reprends l'expression historique,
00:33:49et Jean-François Copé en fait partie.
00:33:53Il y a quelques républicains, ce qu'il en reste,
00:33:58qui ont le souci de garder leur identité et de se dire que,
00:34:03justement, il y a peut-être quelque chose à faire d'ici à 2027,
00:34:07d'ici aux prochaines législatives, d'ici à un avenir relativement proche,
00:34:15pour que les républicains renaissent de leur centre.
00:34:17Parce qu'il ne faut pas oublier que là, on est en train d'assister,
00:34:20on va voir, le deuxième tour n'a pas eu lieu encore,
00:34:22mais on est en train d'assister quand même au rétrécissement du Bloc central.
00:34:27Ce qu'avait essayé de créer Emmanuel Macron
00:34:30est en train de se dissoudre, d'une certaine façon, dans la dissolution.
00:34:34– Edouard Philippe ne peut pas le recréer pour vous ?
00:34:36– Edouard Philippe, mais il y a d'autres prétendants qui peuvent
00:34:38et qui songent à recréer quelque chose, justement, sur ces fondations-là.
00:34:43On va voir, mais à mon avis, là, l'histoire n'est pas écrite, pas du tout.
00:34:48– On va continuer à regarder les résultats.
00:34:50Les résultats dans nos régions avec nos partenaires de la presse régionale.
00:34:53On va aller à Montpellier où on retrouve Olivier Biscay.
00:34:56Bonjour Olivier, merci beaucoup d'être avec nous.
00:34:58– Bonjour.
00:34:59– Directeur de la rédaction du Midi-Livre.
00:35:01Olivier, quels sont les grands enseignements des résultats en Occitanie ?
00:35:04– Je ne vais pas vous surprendre en vous disant que le trio de têtes en Occitanie
00:35:10est bien identique à celui de la France avec un rassemblement national
00:35:15plus fort que jamais sur l'ensemble des départements de l'Occitanie.
00:35:19On le savait depuis déjà de nombreuses années.
00:35:21Et ça se confirme, évidemment, avec un bloc de gauche qui talonne
00:35:28dans le nombre de circonscriptions suivies, évidemment, par la Macronie.
00:35:31La Macronie qui est en mauvaise posture dans le Languedoc
00:35:34parce que dans la plupart des circonscriptions, soit il est évacué du premier tour,
00:35:39soit il est troisième, c'est le cas à Montpellier où Patricia Miralles,
00:35:43l'ancienne ministre, finit troisième derrière le rassemblement national
00:35:48qui est en tête, suivi de l'union de la gauche.
00:35:52C'est le cas aussi de Patrick Vignal que l'on connaît bien
00:35:55et qui est député depuis 12 ans, qui est troisième dans une circonscription
00:35:58où LRRN arrive en tête.
00:36:01Ces deux parlementaires hier soir avaient tout simplement décidé
00:36:05de ne pas nous répondre puisqu'ils considèrent que le désistement
00:36:09n'est pas tout à fait à l'ordre du jour.
00:36:12En tout cas, ils décideront ce matin s'ils se maintiennent
00:36:15ou s'ils se retirent de cette course au second tour.
00:36:20Sur les 58 circonscriptions en Occitanie, 27 triangulaires potentielles,
00:36:2511 dans le Languedoc et on a ce matin beaucoup l'attention
00:36:32sur les choix des uns et des autres dans notre région.
00:36:36– C'est d'ailleurs la question, se pose la question de l'entre-deux-tours,
00:36:39c'est votre une Olivier, vers quel front républicain ?
00:36:42C'est la question que vous posez.
00:36:44– Oui parce qu'en effet, hier soir, il y avait toute une nuance de décision.
00:36:49Vous prenez la circonscription de Sébastien Rome qui est un député LFI,
00:36:54il est arrivé deuxième, le Front National est arrivé premier
00:36:57et le troisième, c'est Jean-François Eliahou qui est l'ancien député Renaissance
00:37:01qui hier soir, après une visioconférence avec Edouard Philippe vers 23h,
00:37:04a décidé de se maintenir, donc il y aura bien une triangulaire là.
00:37:07Laurence Christol qui est troisième, arrivée dans une circonscription
00:37:11où elle était députée sur temps, la première c'est la socialiste.
00:37:15Là aussi, hier soir, il y avait encore des questions de monde,
00:37:17se dire que finalement ce n'est pas un rassemblement national
00:37:20qui est en tête dans cette circonscription, pourquoi se désister ?
00:37:23Alors qu'elle pourrait peut-être, sur la base de réserve de voix,
00:37:26maintenir sa candidature et peut-être l'emporter.
00:37:28Donc on voit bien qu'il va y avoir tout au long de cette journée,
00:37:30vous le disiez tout à l'heure sur le plateau, des décisions différentes.
00:37:35Peut-être un point pour terminer, ce qui se passe à Béziers,
00:37:37c'est très intéressant, la députée sortante est Emmanuelle Ménard,
00:37:41elle avait été élue brillamment il y a deux ans,
00:37:44depuis 2014, il n'y avait pas de candidat du rassemblement national,
00:37:48c'est le cas depuis trois semaines, le rassemblement national est arrivé en tête
00:37:51dans cette circonscription avec 41% des voix,
00:37:54Emmanuelle Ménard est deuxième,
00:37:56hier soir autant vous dire que c'était la grimace pour Robert et Emmanuelle Ménard,
00:38:01qui est en très mauvaise posture et qui pourrait perdre son siège de députée
00:38:05au soir du second tour.
00:38:08– Merci Olivier, merci beaucoup, on regarde la une du Midi Libre,
00:38:11vers quel front républicain ?
00:38:13C'est la question que vous posez à la une de votre journal.
00:38:16Et on le voit avec Olivier, finalement, il y a les consignes nationales,
00:38:20mais sur le terrain, localement, c'est plus compliqué ce désistement.
00:38:23– Oui, oui, c'est certain que ces consignes,
00:38:27notamment d'Emmanuel Macron ou des amis d'Emmanuel Macron,
00:38:30on l'a vu, pourtant Édouard Philippe a été d'une clarté,
00:38:34même si la clarté ne va pas jusqu'à dire le front doit s'imposer,
00:38:37y compris avec la France insoumise, puisqu'il les exclut du champ républicain,
00:38:41mais la décision d'Édouard Philippe, c'était quand même d'appeler ses candidats
00:38:44à se retirer s'ils sont arrivés en troisième position
00:38:46et que leur maintien ferait gagner des circonscriptions à l'extrême droite.
00:38:50Donc voilà, vers quel front républicain se dirige-t-on ?
00:38:54C'est la vraie bonne question qui va se jouer entre aujourd'hui et demain soir,
00:38:58l'heure de dépôt des candidatures.
00:39:00Mais une fois que le front a été décidé, sans doute on en parlera aussi,
00:39:04c'est pour quelle alternative ?
00:39:05C'est quoi l'alternative à une majorité absolue au Rassemblement national ?
00:39:08Ça veut dire quoi ?
00:39:09C'est un accord de coalition entre la gauche et les macronistes ?
00:39:11Est-ce qu'ils auront une majorité absolue eux aussi ?
00:39:13C'est toute la question qui va se poser dimanche soir prochain.
00:39:16Et on va parler de la gauche justement.
00:39:17On va voir les résultats.
00:39:18Alex Poussard nous rejoint à nouveau pour faire le point justement
00:39:22sur ce bloc de gauche, cette nouvelle alliance, ce nouveau front populaire.
00:39:26Alex, qu'en est-il des résultats de ces personnalités ?
00:39:28Alors on va commencer par les socialistes
00:39:29avec l'ancien président de la République François Hollande
00:39:31qui est qualifié pour le second tour en Corrèze
00:39:34avec 37,6% des voix obtenues au premier tour
00:39:39et il participera à une triangulaire
00:39:41avec une candidate du Rassemblement national et un candidat Les Républicains.
00:39:45Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure
00:39:48est réélu dès le premier tour dans la onzième circonscription de Seine-et-Marne
00:39:52avec 53,4% des suffrages.
00:39:56On peut également évoquer le résultat du député socialiste sortant Jérôme Getsch
00:39:59qui, souvenez-vous, avait refusé cette alliance du nouveau front populaire
00:40:03avec la France Insoumise.
00:40:04Au premier tour, dans sa circonscription de Lessonne,
00:40:06il récolte 34,4% des voix
00:40:10et il se retrouve dans une triangulaire face à une candidate de gauche
00:40:15qui a 25,2% des voix et une candidate du Rassemblement national
00:40:20avec 20% des suffrages.
00:40:22Du côté des écologistes, Sandrine Rousseau est réélue dès le premier tour
00:40:26dans la neuvième circonscription de Paris avec 52% des voix.
00:40:30Et puis, chez les communistes, c'est la douche froide.
00:40:33La mauvaise surprise puisque le patron du Parti communiste français
00:40:37et ancien candidat à la présidentiale Fabien Roussel
00:40:39est battu dès le premier tour dans la 20ème circonscription du Nord
00:40:43face au candidat du Rassemblement national, Guillaume Florequin
00:40:46qui a obtenu un petit peu plus de 50% des suffrages.
00:40:49– Qu'en est-il pour les Insoumis ?
00:40:50– Mathilde Panot qui présidait le groupe Insoumis à l'Assemblée nationale
00:40:54est réélue dès le premier tour dans le Val-de-Marne avec 59% des voix.
00:40:59Tout comme le coordinateur du parti la France Insoumise, Manuel Bompard
00:41:03réélu dans la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône
00:41:05avec un score très élevé, 67,5% des voix.
00:41:10Qu'en est-il du résultat de François Ruffin dans la première circonscription de la Somme ?
00:41:14Eh bien, avec près de 34% des voix, il arrive en deuxième position
00:41:18derrière la candidate du Rassemblement national qui est à 40,7% des voix.
00:41:24Mais François Ruffin va bénéficier du désistement de la candidate
00:41:27du camp présidentiel qui a obtenu 22% des voix
00:41:30et qui appelle à battre le Rassemblement national.
00:41:33On peut également évoquer le résultat du jeune Insoumis, Louis Boyard
00:41:37qui, dans la troisième circonscription du Val-de-Marne, récolte près de 42% des voix.
00:41:43Mais il devra remporter une triangulaire face au candidat du Rassemblement national
00:41:47et au candidat ensemble du parti présidentiel Loïc Signor.
00:41:53Et puis enfin, on peut évoquer le député Insoumis Alexis Corbière
00:41:56qui a été, entre guillemets, purgé du parti car jugé déloyal à Jean-Luc Mélenchon.
00:42:02Eh bien, il fait la course en tête en Seine-Saint-Denis avec plus de 40% des voix
00:42:06devant la candidate Insoumise investie par le nouveau Front populaire,
00:42:10Sabrina Ali Benali, avec 36,4% des voix.
00:42:14– Merci Alex, merci beaucoup.
00:42:16Un mot peut-être sur Fabien Roussel, c'est la surprise de la soirée,
00:42:19une circonscription qui est communiste depuis des années.
00:42:22Est-ce que c'est la preuve que cet électorat ouvrier, cet électorat de gauche,
00:42:26cet électorat populaire, aujourd'hui, il se tourne vers le Rassemblement national ?
00:42:29– Cette preuve, elle existe depuis longtemps.
00:42:33Moi, je note, effectivement, Fabien Roussel,
00:42:36il y a un enseignement, ce que vous venez de montrer est tout à fait intéressant.
00:42:42Si vous prenez la France Insoumise,
00:42:44la France Insoumise qui essaye de récupérer le vote, justement, ouvrier, communiste,
00:42:51jadis communiste et tout, comme Ruffin, bat l'otage.
00:42:55Vous prenez la France Insoumise qui n'est pas sur ce combat-là,
00:43:01en tous les cas, pas majoritairement.
00:43:03C'est-à-dire Mathilde Panot, c'est-à-dire M. Bompard,
00:43:08ils sont élus dès le premier tour.
00:43:11C'est-à-dire que le discours qu'ils tiennent,
00:43:12qui est un discours mélenchoniste, s'il en est,
00:43:16et bien lui, finalement, porte plus, c'est comme ça que je l'interprète,
00:43:20que le discours de M. Ruffin, qui veut être un discours plus social,
00:43:25d'une certaine façon.
00:43:27Et donc ça, c'est très intéressant.
00:43:28Alors après, pour revenir sur M. Roussel,
00:43:33ben oui, je ne connais pas son adversaire,
00:43:35je ne sais pas si c'est un parachuté ou si c'est quelqu'un du cru,
00:43:39mais enfin, la gifle est sévère.
00:43:46– Oui, j'entends le…
00:43:47– Ça vous a fait réagir, la ligne Mélenchon contre la ligne Cissociale.
00:43:51– Ça me fait sourire parce que je l'entends et je la lis beaucoup depuis hier soir.
00:43:56Sauf que ce que vous oubliez de pointer, mon cher Yves,
00:43:59c'est le lieu d'élection de tous ceux que vous venez de citer
00:44:01qui sont dans la ligne, le canal historique de Mélenchon.
00:44:04Les mélenchonistes purjus, comme vous le dites,
00:44:06sont souvent dans les centres urbains.
00:44:08Là où ils font leur meilleur score, la France insoumise,
00:44:10c'est Paris où l'approche banlieue, Marseille où les alentours.
00:44:15C'est le centre urbain.
00:44:17Et là où aujourd'hui des députés de la France insoumise sont mis en difficulté,
00:44:22c'est effectivement dans des endroits, souvent dans des zones rurales
00:44:27ou dans des petites villes de France,
00:44:31où la France insoumise est effectivement mise en difficulté.
00:44:34Et d'ailleurs, je pense que, je ne veux pas jeter de polémiques,
00:44:40mais je pense que la France insoumise, d'une manière générale,
00:44:42devra s'interroger sur la stratégie qui a été la sienne au premier tour.
00:44:44Quand j'ai vu les différents cadres de la France insoumise
00:44:47aller faire campagne pour Sabrina Ali Benali,
00:44:49alors qu'il n'y avait pas de danger de l'extrême droite,
00:44:51mais juste pour empêcher Alexis Corbière d'être élu,
00:44:55ce qui n'a pas fonctionné,
00:44:56je me pose la question de pourquoi avoir mis autant de moyens
00:44:59à aller soutenir les petits camarades qui n'étaient pas en difficulté,
00:45:02pour ne pas aller soutenir justement ceux qui étaient en difficulté.
00:45:04Je pense à Caroline Fiat, je pense à François Ruffin…
00:45:09– Qui est derrière le Rassemblement national, Caroline.
00:45:11– Caroline Fiat qui est derrière, bien sûr, ou Fabien Roussel.
00:45:14Il y a là quand même un problème dans la stratégie
00:45:16que je pense qu'il y a été celle de la France insoumise.
00:45:18Mais attention aux différentes lectures de ces scrutins,
00:45:22parce que oui, la France insoumise a un socle électoral très important
00:45:27dans les grandes métropoles.
00:45:29– On va demander à Olivier Tranchet,
00:45:30est-ce que la ligne Mélenchon est électoralement payante ?
00:45:33– Moi ce que je note, si vous voulez, sur les gauches,
00:45:36y compris la France insoumise, c'est, depuis une vingtaine d'années,
00:45:41le fait qu'elle se recroqueville sur un électorat très urbain.
00:45:44C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les gauches sont incapables
00:45:47de continuer à, je dirais même, stabiliser leur électorat urbain,
00:45:53et ne parlons même pas du rural.
00:45:55Donc, par rapport à ce résultat qui pourrait être commenté
00:45:58sur le mode « c'est une réussite »,
00:46:00moi je trouve que c'est une stabilisation des réussites urbaines,
00:46:05avec parfois d'ailleurs, dans le sud, des échecs.
00:46:10Parce que Marseille, c'est quand même, aujourd'hui,
00:46:12une ville qui se dirige de plus en plus vers le Rassemblement National.
00:46:17Donc, il n'y a pas là de capacité de la gauche à régénérer son électorat
00:46:23et à retrouver des marges.
00:46:25Lorsque l'on voit, par exemple,
00:46:27tout le long de la Garonne jusqu'à la Gironde,
00:46:29c'est le Rassemblement National qui a remplacé un électorat rural,
00:46:35à la fois radical, socialiste.
00:46:37Et les LFI qui avaient progressé dans la ruralité
00:46:40en 2012, voire 2017, régressent.
00:46:44Donc, il y a du travail de ce point de vue,
00:46:47et je pense que ça va avec ce que vous disiez
00:46:49sur les stratégies de campagne.
00:46:51– Mais par exemple, dans les Bouches-du-Rhône,
00:46:53on a Manuel Bompard qui est réélu dès le premier tour,
00:46:55on a Sébastien Delogu qui est réélu dès le premier tour,
00:46:57on a, par exemple, Pierre Dareville, le communiste,
00:46:59qui lui est en difficulté face au Rassemblement National.
00:47:02– Oui, oui, mais le LFI consolide…
00:47:04Lorsqu'on regarde la sociologie des votes,
00:47:07aujourd'hui, on est sur…
00:47:09Alors certes, un électorat qui, sur le plan pécunier,
00:47:12reste défavorisé, mais qui est surdiplômé.
00:47:15Il y a désormais un électorat cadre qui est assez fort pour ce NFP,
00:47:21et encore une fois, sur les villes de plus de 200 000 habitants.
00:47:24Donc, si vous voulez, de ce point de vue,
00:47:30la stratégie LSI, mais au-delà,
00:47:33parce que finalement, c'était déjà une évolution,
00:47:35tout ce qui vient d'être dit qui marquait le Parti Socialiste des années 2000.
00:47:40Donc, on est là sur la moyenne durée,
00:47:43on voit bien qu'il y a une stabilisation,
00:47:47et je dirais même parfois une rétraction,
00:47:49de cette capacité de la gauche à parler au-delà des grandes villes.
00:47:54Bon, je ne vais pas faire une analogie avec la Hongrie,
00:47:56mais qui résiste à Orban en Hongrie, c'est Budapest.
00:48:02Et regardez la carte, Paris et quelques grandes villes en France,
00:48:05aujourd'hui, c'est le NFP.
00:48:08– Et question qu'on posait tout à l'heure pour le Rassemblement national,
00:48:10est-ce que l'entre-deux-tours va être compliqué
00:48:13pour le nouveau Front populaire,
00:48:14qui est arrivé troisième dans plusieurs circonscriptions,
00:48:16et qui, si la consigne nationale est respectée,
00:48:19va voir nombre de ses candidats se désister ?
00:48:22– Alors là, je suis pareil, il va falloir voir au cas par cas,
00:48:26parce qu'il y a cette consigne nationale qui est très claire,
00:48:28c'est vrai qu'elle a été donnée de façon très claire,
00:48:31mais est-ce qu'elle va être respectée ?
00:48:33Il y aura sans doute des exceptions, ici ou là,
00:48:36parce qu'il y a des inimitiés, parce qu'il y a des égaux,
00:48:41parce que, voilà, il y a des calculs qui sont faits,
00:48:45voilà, là on entre dans un cadre un peu irrationnel,
00:48:51s'il vous plaît, il n'y a pas de règle en fait.
00:48:53Si, il y a une règle qui est dictée,
00:48:55mais est-ce que cette règle va être respectée partout ?
00:48:57Je ne sais rien.
00:48:58– Avec des différences qui ont été pointées hier dans le camp présidentiel…
00:49:02– Ah oui, non, non, mais je parle à l'intérieur de la gauche,
00:49:04parce que vous pouvez avoir un troisième position,
00:49:07un LFI, un socialiste ou un écolo, juste, qui va dire,
00:49:11non, non, moi je ne respecte pas la consigne de Paris,
00:49:13je ne parle même pas de la majorité présidentielle.
00:49:16– Mais juste la majorité présidentielle qui a dit hier,
00:49:19pas une voile d'OAL et ORN,
00:49:20mais les désistements pour faire gagner un LFI,
00:49:23ça ne semble pas être à l'ordre du jour.
00:49:25– Alors, ce n'est pas à l'ordre du jour du tout chez M. Philippe,
00:49:30là c'est très clair, il le dit, il l'a exprimé.
00:49:33Chez M. Attal, ça paraît assez clair quand même.
00:49:34– François Bayrou aussi l'a dit.
00:49:36– François Bayrou l'a dit aussi.
00:49:37Chez Gabriel Attal, ça paraît plus clair quand même,
00:49:40enfin moi j'ai compris que c'était comme ça.
00:49:42– Il a parlé de candidats républicains.
00:49:44– Oui, il a dit candidats qui partagent nos valeurs républicaines.
00:49:47– Alors là, il peut y avoir effectivement deux interprétations,
00:49:52mais en tous les cas, il n'a pas fait l'exclusion d'Édouard Philippe.
00:49:56– Non, il n'a pas dit à l'Égypte,
00:49:57mais il a dit on se retirera pour les candidats qui partagent nos valeurs.
00:50:00– Tout comme le président de la République d'ailleurs.
00:50:02– Visiblement, les proches conseillers,
00:50:04y compris d'anciens conseillers d'Emmanuel Macron,
00:50:07ont passé une nuit assez longue parce que je crois qu'ils ont étudié de près
00:50:14l'ensemble des circonscriptions où la nouvelle alliance,
00:50:19le nouveau front populaire était en situation de l'emporter
00:50:22face au Rassemblement National,
00:50:23et où des candidats macronistes pourraient se désister,
00:50:25y compris si c'était des députés de la France Insoumise.
00:50:29Je crois que dans le camp Macron,
00:50:30on n'exclut pas de soutenir des députés de la France Insoumise
00:50:33si, sur le CV, ça va,
00:50:35c'est-à-dire s'ils considèrent que ces gens-là sont des gens républicains.
00:50:38– C'est-à-dire Ruffin, François Bayrou, il dit « Ruffin, je le soutiens ».
00:50:40– Mais pas que, vous savez, on a passé la campagne
00:50:42à expliquer que la France Insoumise était un parti antisémite,
00:50:45donc effectivement, on a l'impression que tous ces gens-là
00:50:46sont des gens qui sont sortis du champ républicain,
00:50:48mais sauf que vous faites le point sur qui sont les députés
00:50:51qui ont semé le trouble et qui ont eu des propos
00:50:53qui, effectivement, étaient des propos hors cadre républicain
00:50:57parce que profondément antisémites
00:50:59ou en tout cas alimentant l'antisémitisme,
00:51:02ils sont très marginaux.
00:51:03Donc dans l'immense majorité des cas,
00:51:05sans doute la raison va l'emporter,
00:51:07Emmanuel Macron donnera pour consigne d'effectivement se désister.
00:51:10Donc je ne dis pas que tout ça sera très massif,
00:51:12mais il y aura sans doute une majorité…
00:51:13– Mais quand Jean-Luc Mélenchon prend la parole hier
00:51:15entouré de Manuel Bompard et de Rima Hassan,
00:51:17est-ce que c'était le meilleur plan pour pousser au désistement républicain,
00:51:21Pierre, en faveur de la France Insoumise ?
00:51:23– Je ne sais pas, je ne crois pas.
00:51:26En revanche, je trouve que la parole de Jean-Luc Mélenchon hier
00:51:28qui a appelé très nettement, très clairement au désistement
00:51:32de ses candidats de la France Insoumise
00:51:33n'allait pas nécessairement de soi.
00:51:34Quand vous avez vu la campagne horrible
00:51:37à laquelle il a fait front pendant ces derniers mois,
00:51:40il dit clairement, votez pour les candidats macronistes,
00:51:43votez pour les candidats de droite
00:51:44quand ils sont les mieux placés pour faire battre l'extrême droite.
00:51:47Je veux dire, on peut accuser tout et son contraire à Jean-Luc Mélenchon.
00:51:50Mais quand il s'agit d'être au rendez-vous de l'histoire,
00:51:51en tout cas là, on est à un rendez-vous de l'histoire,
00:51:53c'est-à-dire faire battre l'extrême droite,
00:51:56il dit les mots.
00:51:57Il dit les mots et il les a dits avec une grande clarté
00:51:59et je pense que c'est logique qu'on l'ait entendu hier soir.
00:52:02Après, sur la forme, évidemment, chacun jugera.
00:52:05– Olivier, il a été au rendez-vous ?
00:52:06– Oui, y compris LSI et Jean-Luc Mélenchon
00:52:11sont aujourd'hui plus clairs, l'ensemble, je dirais, de cette NFP
00:52:15est plus clair sur la question du front républicain
00:52:19que la majorité sortante et que, évidemment, LR.
00:52:23Voilà, c'est aussi d'ailleurs,
00:52:25cela se voit depuis l'ère Sarkozy, cette affaire.
00:52:28La droite est restée claire sur le front républicain jusqu'à Jacques Chirac.
00:52:33Ensuite, ça a commencé à se brouiller.
00:52:35Sur la question des désistements et de ce qu'on verra se profiler mardi,
00:52:39je pense qu'au-delà des éléments de personnalité, des égaux locaux,
00:52:45il y a aussi la question des réserves de voix.
00:52:48C'est ça qui est calculé.
00:52:50Si certains restent, c'est parce qu'ils pensent l'emporter
00:52:52même s'ils arrivent en numéro 3 du fait des réserves de voix.
00:52:55Et ça peut expliquer certaines tactiques
00:52:59qui dérogeraient des désistements systématiques.
00:53:02– J'ajoute une toute petite chose parce qu'effectivement,
00:53:04la parole d'Edouard Philippe était très attendue hier.
00:53:05Je pense qu'il pourrait un jour payer très cher
00:53:08la position qui est la sienne aujourd'hui.
00:53:09C'est-à-dire que se mettre à dos la formation principale de la gauche
00:53:13qui va arriver en tête, sans doute dimanche prochain,
00:53:15qui est la France insoumise, n'est pas raisonnable.
00:53:18C'est quand même les voix de la gauche, y compris de la France insoumise,
00:53:21qui ont permis à deux reprises d'élection d'Emmanuel Macron.
00:53:23Mettons qu'en 2027, scénario improbable mais possible,
00:53:27ou en tout cas c'est une hypothèse,
00:53:29il se retrouve face à Marine Le Pen au second tour, monsieur Edouard Philippe.
00:53:32Comment va-t-il dire aux gens de la France insoumise
00:53:35qu'il a cornerisé qu'il faut voter pour lui pour le faire battre l'extrême droite ?
00:53:38Je veux dire, il a pris une responsabilité extrêmement importante
00:53:40qui pourrait lui coûter cher un jour.
00:53:42– Là-dessus, et après on va parler de la réforme de l'assurance chômagée.
00:53:46– Oui, moi sur Jean-Luc Mélenchon, je vous trouve assez affirmatif.
00:53:52C'est quelqu'un de très madré, Jean-Luc Mélenchon.
00:53:56Alors il a le propos, et puis à côté de lui, il a Rima Hassan,
00:54:00qui, il faut le dire, pour la plupart de l'électorat centriste et de droite,
00:54:07c'est impossible, c'est impossible, qui vient en plus pas coiffé
00:54:13mais habillé avec un keffier.
00:54:15Non mais il y a toute une symbolique, il y a toute une symbolique.
00:54:18– Ce qui, quand on est honnête intellectuellement,
00:54:19n'est pas très grave d'arriver avec un keffier.
00:54:21– Non mais bon, c'est signé, parce qu'on parle évidemment
00:54:27de la cause palestinienne et du Hamas,
00:54:30mais dans le contexte actuel, c'est ça qui est intéressant.
00:54:33Et donc tout est calculé chez Jean-Luc Mélenchon.
00:54:36Jean-Luc Mélenchon, lui, tout à l'heure, je le répète,
00:54:39ses élections législatives, ce n'est pas son histoire.
00:54:43Il s'en moque complètement.
00:54:45Ce qu'il veut, c'est que le Rassemblement National,
00:54:48c'est ça le sous-texte en fait, arrive au pouvoir,
00:54:51et que ça soit le désordre, et que lui, il parie sur l'élection présidentielle.
00:54:56C'est son objectif, c'est son unique objectif,
00:55:00et il va continuer dans ce sens-là.
00:55:03– On va parler évidemment de la majorité présidentielle,
00:55:06du camp présidentiel, en tout cas, dans quelques instants.
00:55:08Mais d'abord, on va continuer à voir les résultats dans nos régions.
00:55:10Varennes, on retrouve Stéphane Bénier.
00:55:12Bonjour Stéphane, merci beaucoup d'être avec nous,
00:55:15directeur de l'information de TV Rennes.
00:55:17Stéphane, il y a eu une percée du Rassemblement National en Bretagne
00:55:20pour les européennes, est-ce qu'il en a été de même hier pour cette législative ?
00:55:24– Alors il y a eu évidemment encore, pour le Rassemblement National,
00:55:28un bon score dans une région bretagne qui a voté
00:55:31à 73,4%, poussé du Rassemblement National,
00:55:37mais résistance de la majorité présidentielle qui reste en tête
00:55:43avec 29,7%, devant le nouveau Front populaire à 29,6%,
00:55:49donc vous voyez, c'est très serré.
00:55:51Le Rassemblement National, lui, n'a enregistré que 27,7%,
00:55:56donc oui, poussé du Rassemblement National,
00:56:00mais la terre bretonne, terre historique de gauche
00:56:04qui a résisté vraiment assez largement.
00:56:08– Vous avez d'autres résultats Stéphane ?
00:56:12– Oui, alors ce que l'on peut dire, c'est que si on regarde l'île Évilaine,
00:56:15on avait beaucoup d'attention sur les huit circonscriptions,
00:56:19quatre étaient purement rennaises,
00:56:21et là, on voit vraiment que la gauche s'est très largement imposée,
00:56:25avec même Mickaël Bouloud qui a été réélu dès le premier tour
00:56:29dans la huitième circonscription.
00:56:31D'un point de vue départemental, il faut signaler que le Rassemblement National
00:56:35qualifie sept de ses huit candidats pour le second tour,
00:56:39il y aura donc sept triangulaires,
00:56:42le parti de Marie Le Pen et Jordan Bardella sera donc dans ces triangulaires,
00:56:47avec quand même dans la quatrième circonscription,
00:56:50celle de Redon, cette vraiment circonscription,
00:56:55si on regardait vraiment avec attention,
00:56:57on voit que le nouveau Front Populaire arrive en deuxième position,
00:57:02alors que c'était la députée sortante,
00:57:04et le RN a donc placé en tête un candidat avec simplement 136 voix d'avance.
00:57:11Et puis dans la septième, c'est le député sortant, Thierry Benoît,
00:57:17qui est en route pour une cinquième réélection,
00:57:20qui arrive largement en tête.
00:57:23Juste pour signaler qu'en Ille-et-Vilaine et en Bretagne,
00:57:26la question des désistements s'opère,
00:57:29pour le Front de Gauche, c'est clair, il faut se désister,
00:57:33et on l'a vu sur Flouger où la candidate du nouveau Front Populaire,
00:57:38la communiste Elsa Laffaille, s'est tout de suite désistée en faveur de Thierry Benoît.
00:57:44À droite, c'est un petit peu plus compliqué,
00:57:47deux candidats sont en seconde position sur Rennes,
00:57:50elles vont se maintenir,
00:57:51mais le cas le plus épineux, c'est Anne Pataud sur Redon,
00:57:54pour la majorité présidentielle, qui est troisième,
00:57:58et qui, à présent, n'a toujours pas annoncé son désistement,
00:58:03alors que le candidat du RN, lui, est en tête.
00:58:07– Merci beaucoup Stéphane, merci d'avoir été avec nous
00:58:10pour nous parler de ces résultats de la région Bretagne.
00:58:12Un mot Yves sur ces résultats en Bretagne ?
00:58:14– Oui, c'est intéressant parce que la Bretagne,
00:58:16qui était observée de près, où on disait que même la Bretagne
00:58:19était maintenant pénétrée par le RN,
00:58:22là, il y a un mouvement de résistance, semble-t-il,
00:58:24par rapport, en tous les cas, aux élections européennes,
00:58:26ce n'est pas du tout les mêmes élections,
00:58:28mais la Bretagne, qui est une terre chrétien-démocrate,
00:58:34elle a fait jouer sa sensibilité,
00:58:38et on voit que le RN, en pourcentage de voix,
00:58:43arrive en troisième position derrière le Front populaire
00:58:46et la majorité présidentielle.
00:58:48– On va voir les résultats du dernier bloc,
00:58:51c'est le bloc du camp présidentiel.
00:58:53Alex nous rejoint, et Alex, évidemment,
00:58:56beaucoup de ministres étaient candidats hier,
00:58:5824 sur les 35 du gouvernement Attal.
00:59:01– Oui, à commencer par le premier d'entre eux, Gabriel Attal,
00:59:03qui est arrivé en tête dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine
00:59:06avec 43,8% des voix devant la candidate de gauche
00:59:11qui est à 35,5% des suffrages.
00:59:14Dans le Nord, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:59:18devant le Rassemblement national d'une courte tête avec 36% des voix.
00:59:23Le candidat RN est à 34,3% des voix
00:59:26et la candidate de gauche a gagné son ticket
00:59:28pour une triangulaire dans cette circonscription.
00:59:31Un bon résultat pour le ministre des Affaires étrangères,
00:59:34Stéphane Séjourné, dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine,
00:59:3646% des voix au premier tour devant la candidate de l'Union de la gauche
00:59:41qui a récolté à 21,4% des suffrages.
00:59:44L'ancienne Premier ministre, Elisabeth Borne,
00:59:46est-elle arrivée en 2e position dans sa circonscription du Calvados
00:59:50avec près de 29% des voix derrière le Rassemblement national
00:59:55qui est à plus de 36% des suffrages.
00:59:57Elisabeth Borne devrait bénéficier du désistement du candidat de la gauche
01:00:01arrivé en 3e position avec 23% des voix.
01:00:04– Et Alexia Desministres, en revanche, qui sont en difficulté.
01:00:06– Oui, notamment Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation publique.
01:00:10Il est distancé à Paris dans la 3e circonscription.
01:00:13Il est arrivé en 2e position avec près de 34% des suffrages
01:00:17derrière la candidate de gauche, Léa Balazs-Elmarecki
01:00:21qui a récolté plus de 46% des voix.
01:00:24Et puis la secrétaire d'État à la Ville, Sabrina Agresti-Roubach,
01:00:26ne sera pas réélue dans la 1re circonscription des Bouches-du-Rhône.
01:00:29Elle est arrivée 3e avec plus de 23% des voix
01:00:34et elle se désiste au profit de la gauche,
01:00:37de la candidate du Nouveau Front populaire
01:00:38qui a récolté près de 27% des suffrages
01:00:41alors que le RN, dans cette circonscription,
01:00:43fait la course en tête avec plus de 45% des suffrages.
01:00:48Et puis défaite également pour l'ancien ministre des Transports
01:00:51d'Emmanuel Macron, Clément Beaune, dans la 7e circonscription de Paris.
01:00:55Il a récolté près de 38% des voix mais son adversaire,
01:00:59le 1er adjoint socialiste à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire,
01:01:02est élu dès le 1er tour avec un peu plus de 50% des suffrages.
01:01:06– Merci Alex, on vous retrouve tout à l'heure
01:01:07pour la revue de presse, évidemment régionale.
01:01:10Est-ce que ces résultats, Olivier, ils montrent
01:01:12que les Françailleurs ont effacé le camp Macroniste ?
01:01:14C'est ce qu'a dit Marine Le Pen.
01:01:15– Non, parce que 20% quand même des suffrages exprimés
01:01:19dans le contexte que nous connaissons avec ce rejet du Président,
01:01:23finalement c'est un score, un résultat qui ne peut pas être commenté
01:01:30sur le mode l'effacement, l'effondrement.
01:01:33Bon, c'est une amélioration par rapport aux Européennes du reste
01:01:37mais malgré tout, électoralement, le Macronisme véritablement
01:01:42se rétracte un peu comme l'électorat LR sur les plus fortunés, les plus âgés.
01:01:46Ils sont en concurrence d'ailleurs auprès de cet électorat
01:01:49et depuis un moment, ça se creuse pourrait-on dire,
01:01:53territoriellement également, on a l'Ouest intérieur,
01:01:58on a un peu autour de la zone frontalière près de la Suisse
01:02:02et puis un peu de l'Alsace.
01:02:03Donc, quand on compare les cartes du Macronisme 2017 à aujourd'hui,
01:02:08il est clair qu'il y a un affaiblissement.
01:02:10– Claire.
01:02:12– Oui, clairement, hier on ne peut pas parler de défaite électorale
01:02:19pour le camp macroniste, ça s'est vérifié aux Européennes,
01:02:23ça s'est vérifié quelques jours plus tard,
01:02:25en tout cas quelques semaines plus tard aux législatives.
01:02:28Je suis d'accord, il faut relativiser quand même aussi,
01:02:30c'est-à-dire qu'on aurait pu imaginer que le camp présidentiel
01:02:33allait profondément chuter,
01:02:38il progresse par rapport aux résultats des Européennes,
01:02:40sans doute le regain de mobilisation a-t-il participé justement
01:02:44de cette mobilisation ?
01:02:46Vous savez, on a tellement dit qu'il y avait deux extrêmes
01:02:48et que le camp présidentiel était le centre de la raison
01:02:51et le camp de la raison que sans doute le regain de mobilisation
01:02:53qu'on a connu ces dernières heures a-t-il joué en la faveur d'Emmanuel Macron ?
01:02:57On avait prédit, il y a quelques semaines, les sondeurs nous disaient
01:03:00vous allez voir, il n'y aura pas tant de triangulaire que ça
01:03:03parce que le camp présidentiel ne sera pas en capacité
01:03:05de se maintenir au second tour.
01:03:06Bon, force est de constater que ce n'est pas le cas,
01:03:07donc sans doute le camp présidentiel a-t-il réussi
01:03:10dans la dernière ligne droite à remobiliser son électorat,
01:03:12à remobiliser en tout cas un électorat,
01:03:13je ne sais pas si c'est son électorat,
01:03:15mais en tout cas un électorat qui a considéré
01:03:16que c'était le bloc de la raison.
01:03:20Reste à savoir, on va voir la semaine prochaine,
01:03:23si ce bloc de la raison sera raisonnable jusqu'au bout.
01:03:27– Yves, il y a un mot que t'attrives aussi,
01:03:29parce que là on est dans l'entre-deux-tours
01:03:30où beaucoup de choses vont se jouer,
01:03:32on le dit depuis une heure,
01:03:33hier Gabriel Attal a annoncé qu'il suspendait
01:03:35la réforme de l'assurance chômage.
01:03:37Est-ce que c'est un signal qui est envoyé à la gauche
01:03:39en vue d'une éventuelle coalition ?
01:03:41– Oui, peut-être, c'est un signal,
01:03:42je ne sais pas s'il sera reçu d'ailleurs,
01:03:44parce que je pense que tout ça va passer un peu inaperçu.
01:03:47Effectivement, oui, ça veut dire qu'ils ne sont pas
01:03:51quand même en position de force.
01:03:53Non, ce qui est plus étonnant c'est le discours
01:03:56de Gabriel Attal et du président de la République,
01:03:59les propos qui lui sont prêtés en tous les cas
01:04:01sur ces majorités de coalition qu'ils pourraient faire,
01:04:04faire bloc contre le Rassemblement national,
01:04:06qui paraît complètement surréaliste.
01:04:10Ils n'ont pas réussi à le faire depuis deux ans,
01:04:12alors qu'ils avaient une majorité relative
01:04:14qui était quand même assez forte.
01:04:16Et je ne vois pas pourquoi maintenant,
01:04:18réduit à quelques dizaines de députés,
01:04:21probablement moins de 100, enfin bon, on va voir,
01:04:25ils vont réussir à bâtir une cathédrale pareille.
01:04:29Ça paraît complètement illusoire.
01:04:32Donc le mouvement Ensemble n'est pas mort,
01:04:38mais j'ai quand même tendance à dire que l'ère Macron
01:04:42est quand même passée, parce que j'ai l'impression
01:04:44que même ces anciens soutiens ou les figures de cette majorité,
01:04:51elles ont tourné la page et qu'elles entendent maintenant
01:04:54relever le gant par elles-mêmes.
01:04:56Olivier, c'est le macronisme qui est mort,
01:04:58c'est pas forcément l'existence d'un grand bloc central ?
01:05:00Voilà, et d'ailleurs, il faudra regarder
01:05:03ce qui se passe à l'Assemblée,
01:05:04notamment avec ceux qui restent de LR ou LR,
01:05:08puisqu'on voit bien la proximité éventuelle
01:05:10avec la stratégie d'Édouard Philippe
01:05:12pour un certain nombre d'élus.
01:05:16Voilà, mais ce bloc de centre-droit,
01:05:18parce que le bloc central, c'est un bloc
01:05:21qui a quand même dérivé vers la droite,
01:05:25il continue d'être présent,
01:05:27il sera représenté.
01:05:28– Un dernier mot, Pierre ?
01:05:29– Oui, je trouve que ça n'est pas rien
01:05:31que Gabriel Attal ait souhaité réagir très rapidement,
01:05:33et justement en suspendant la réforme de l'assurance-chômage
01:05:38qui clive tellement, c'est-à-dire que l'ensemble
01:05:40des partenaires sociaux, en tout cas les syndicats,
01:05:43les formations politiques étaient défavorables à cette réforme.
01:05:46Sans doute c'est une main tendue, sans doute on verra
01:05:50si un accord est possible entre le nouveau Front populaire
01:05:53et la Macronie, ça semble un peu difficile,
01:05:55mais effectivement la gauche serait en position de force
01:05:57pour demander à Emmanuel Macron, à Gabriel Attal
01:05:59d'abroger la réforme des retraites,
01:06:01d'abroger la loi asile-immigration.
01:06:05Tout ça, les abrogations, les reculs ne font pas une politique,
01:06:08restera sans doute à la gauche et à la Macronie
01:06:10de se mettre d'accord autour de 4-5 propositions importantes
01:06:14qui leur permettraient possiblement de gouverner ensemble,
01:06:16ça paraît improbable, mais c'est en tout cas sans doute
01:06:18ce vers quoi on pourrait se diriger
01:06:20si l'Assemblée n'est pas dirigée
01:06:22ou n'a pas de majorité absolue qui se dégage
01:06:24avec le Rassemblement national.
01:06:25Merci, merci beaucoup à tous les trois
01:06:27pour cette heure d'analyse
01:06:29évidemment de ce premier tour des législatives
01:06:31dans quelques secondes.
01:06:33Notre grand débat politique avec les principales forces,
01:06:35mais d'abord on va regarder
01:06:37ce qui pourrait se passer dans l'entre-deux-tours
01:06:39puisqu'on l'a dit, le Rassemblement national est arrivé largement en tête
01:06:41avec 33% des voix
01:06:43et le second tour s'annonce décisif
01:06:45avec de nombreuses triangulaires mêlées d'existements
01:06:47pour faire barrage au Rassemblement national,
01:06:49pourrait bien changer la donne.
01:06:51On voit ça avec Sandra Sercarat.
01:06:53Pour éviter que le Rassemblement national
01:06:55obtienne la majorité absolue
01:06:57à l'Assemblée nationale,
01:06:59les différents partis se positionnent en cas de triangulaire
01:07:01dans les circonscriptions où le RN
01:07:03est arrivé en tête.
01:07:05Pour la France insoumise, la consigne est claire.
01:07:07Nulle part,
01:07:09nous ne permettrons au RN de l'emporter
01:07:11et c'est pourquoi
01:07:13dans l'hypothèse
01:07:15où il serait arrivé en tête
01:07:17tandis que nous ne serions qu'en 3ème position,
01:07:19nous retirerons
01:07:21notre candidature.
01:07:23Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot
01:07:25affirment également que les candidats
01:07:27du nouveau Front populaire se retireront
01:07:29partout où ils sont arrivés en 3ème position.
01:07:31Emmanuel Macron
01:07:33avait promis une grande clarté dans les consignes
01:07:35de vote, mais à l'issue de ce
01:07:37premier tour, il appelle à un large
01:07:39rassemblement démocratique et républicain
01:07:41sans donner plus de précision.
01:07:43Pour Gabriel Attal,
01:07:45pas une voix ne doit aller au RN.
01:07:47Cela passera par le désistement de nos candidats
01:07:49dont le maintien
01:07:51en 3ème position aurait fait élire
01:07:53un député RN
01:07:55face à un autre candidat qui défend comme nous
01:07:57les valeurs de la République.
01:07:59Une consigne qui ne précise pas clairement
01:08:01si le désistement s'applique aussi face
01:08:03à un candidat LFI.
01:08:05Au sein du camp présidentiel,
01:08:07on évoque une décision au cas par cas.
01:08:09L'ancien Premier ministre, Édouard Philippe,
01:08:11se veut lui plus clair.
01:08:13Il joue la carte du ni RN,
01:08:15ni LFI.
01:08:17Aucune voix ne doit se porter
01:08:19sur les candidats du RN
01:08:21ni sur ceux de LFI
01:08:23avec lesquels nous divergeons
01:08:25non pas seulement sur des programmes
01:08:27mais sur des valeurs fondamentales.
01:08:29Pas de barrage au RN
01:08:31pour les républicains qui ne donnent pas
01:08:33de consignes de vote. Éric Ciotti
01:08:35appelle la droite à le rejoindre dans son alliance
01:08:37avec le RN.
01:08:39Il n'est plus possible de refuser
01:08:41de faire un choix
01:08:43entre notre union
01:08:45responsable, patriote et républicaine
01:08:47et ce terrifiant
01:08:49danger d'extrême gauche.
01:08:51Entre 285
01:08:53et 315 circonscriptions
01:08:55sont concernées par des triangulaires,
01:08:57un chiffre historique lié à la participation
01:08:59inédite pour ce premier tour.
01:09:01Et avec nous pour ce grand débat politique,
01:09:03Xavier Iacobelli, bonjour.
01:09:05Merci beaucoup d'être là, sénateur RDPI.
01:09:07Renaissance des Hauts-de-Seine.
01:09:09Alexandre Ouisy, bonjour.
01:09:11Merci également d'être là, sénateur socialiste
01:09:13de l'Oise, membre du bureau national du Parti socialiste.
01:09:15Et Geoffroy Didier est également avec nous.
01:09:17Bonjour, secrétaire général délégué des Républicains.
01:09:19Vous étiez, vous, candidat dans les Hauts-de-Seine
01:09:21et vous l'êtes toujours. Vous êtes qualifié pour le second tour.
01:09:23Et on précise qu'on avait
01:09:25évidemment invité le Rassemblement national.
01:09:27Julien Audoul, le porte-parole du RN,
01:09:29député réélu hier soir, devait être avec nous.
01:09:31Il a annulé sa participation
01:09:33il y a une heure et demie, d'où l'absence du
01:09:35Rassemblement national sur ce plateau.
01:09:37On va commencer par parler des grands résultats
01:09:39de vos camps respectifs.
01:09:41Le camp présidentiel qui arrive,
01:09:43troisième, est-ce que le scrutin d'hier
01:09:45signe la fin du macronisme ?
01:09:47Non, je ne pense pas que ce soit la fin du
01:09:49macronisme, parce que le macronisme, c'est quoi ?
01:09:51C'est ce dépassement, cette capacité de travailler
01:09:53avec des gens de bonne volonté
01:09:55venant de la gauche, comme moi, ou des gens de la droite
01:09:57comme Gérald Darmanin, par exemple.
01:09:59Et d'être
01:10:01poussé par l'intérêt supérieur du pays.
01:10:03Et donc, en fait, je pense que le macronisme
01:10:05dans son ADN n'est pas mort.
01:10:07Après, effectivement, c'est une défaite.
01:10:09Hier soir, c'est une défaite cinglante.
01:10:11Nous arrivons en troisième position.
01:10:13Les sondages n'ont pas menti.
01:10:15D'ailleurs, ils nous sous-estimaient peut-être
01:10:17un peu, parce qu'on résiste un peu mieux
01:10:19que ce qui était prévu, mais c'est quand même
01:10:21une défaite.
01:10:23Qu'est-ce que vous avez ressenti hier ? Du soulagement, finalement ?
01:10:25Non, il n'y a pas de soulagement quand on perd une élection.
01:10:27Il n'y a pas de soulagement.
01:10:29Vous attendiez à pire ?
01:10:31Il y a une déception, peut-être qu'on s'attendait à pire.
01:10:33Je trouve qu'on a encore des candidats qui résistent.
01:10:35Moi, je vois dans mon département,
01:10:37Pierre Cazeneuve, sur la huitième circonscription,
01:10:39qui est élu dès le premier tour,
01:10:41et tous les candidats sortants,
01:10:43tous les députés sortants de la majorité présidentielle
01:10:45sont qualifiés au second tour,
01:10:47en tête ou en seconde position
01:10:49avec des réserves de voix.
01:10:51On voit bien qu'il y a encore de la résistance
01:10:53de nos députés sortants qui sont ancrés dans les territoires.
01:10:55Je pense à Gabriel Attal, à Stéphane Séjourné,
01:10:57à Priska Thévenot,
01:10:59à Céline Calvaise, à Maude Bréjon, bien sûr.
01:11:01Tous ces candidats qui incarnent quelque chose.
01:11:03C'est un département juste peut-être particulier
01:11:05dans le reste de la France où le RN est très faible.
01:11:07Je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:11:09Le RN n'est pas qualifié au second tour chez nous,
01:11:11mais malgré tout, il a progressé.
01:11:13C'est ça que je voulais vous dire.
01:11:15C'est qu'on a une extrême droite
01:11:17qui est quand même assez présente dans notre département,
01:11:19alors qu'historiquement, c'était des candidats
01:11:21qui étaient à moins de 10%.
01:11:23Là, on voit bien qu'ils sont au coude à coude
01:11:25et qu'ils arrivent parfois même
01:11:27à allier le deuxième tour.
01:11:29Donc, il y a une vraie progression de l'extrême droite.
01:11:31C'est inquiétant pour la suite,
01:11:33mais je pense qu'il faut maintenant
01:11:35qu'on axe sur cet arc républicain
01:11:37pour faire en sorte que le RN n'ait pas
01:11:39la majorité dimanche prochain.
01:11:41Je pense que c'est l'objectif
01:11:43de tous ceux qui se disent républicains, démocrates
01:11:45et humanistes.
01:11:47– Geoffroy, disiez-vous qu'il a été élu du même département
01:11:49que vous aviez à Kouveli. Comment vous avez reçu les résultats d'IA ?
01:11:51– Il y a une exaspération qui monte dans ce pays.
01:11:53Nous n'en sommes qu'à la première étape
01:11:55et à la première mi-temps,
01:11:57mais on voit bien qu'il y a des tendances lourdes
01:11:59dont il faut prendre acte.
01:12:01Je crois que malheureusement, Emmanuel Macron
01:12:03est le premier responsable de tout ce qui arrive.
01:12:05Certes, par une dissolution précipitée
01:12:07qui n'a mis qu'en exergue
01:12:09les solutions les plus simplistes,
01:12:11mais surtout par l'inaction
01:12:13et l'insuffisance
01:12:15de sa politique publique
01:12:17depuis maintenant 7 ans.
01:12:19C'est-à-dire qu'il nous a menés dans le mur.
01:12:21Il nous a menés dans le mur financièrement
01:12:23avec une dette qui a augmenté de 1000 milliards d'euros.
01:12:25Il nous a menés dans le mur en termes de sécurité
01:12:27avec quand même 1000 agressions par jour
01:12:29aujourd'hui dans notre pays.
01:12:31Et puis, en termes migratoires aussi,
01:12:33avec 90% des immigrés clandestins
01:12:35qui sont en France
01:12:37et qui ne sont jamais reconduits dans leur pays.
01:12:39Ça veut dire quoi ?
01:12:41Ça veut dire qu'en France, avec Emmanuel Macron,
01:12:43respecter les lois ou ne pas les respecter,
01:12:45ça revient au même.
01:12:47Donc oui, effectivement, le Rassemblement national
01:12:49et le réceptacle de cette colère,
01:12:51de cette exaspération, de ces insuffisances,
01:12:53de ces renoncements,
01:12:55j'en prends acte et je ne les condamne pas moralement.
01:12:57J'ai toujours refusé
01:12:59de juger tous ceux
01:13:01qui se tournent vers le Rassemblement national.
01:13:03Mais je crois...
01:13:05– Vous parlez des électeurs ? – Bien sûr.
01:13:07– Parce qu'Éric Ciotti, vous l'avez jugé assez sévèrement.
01:13:09– Non mais parce qu'il n'a rien...
01:13:11D'abord, parce que la méthode a été déloyale
01:13:13et deuxièmement, parce qu'il n'a rien obtenu sur le fond.
01:13:15Rien du tout.
01:13:17Moi, je suis convaincu qu'on peut être,
01:13:19pour une droite, forte et offensive
01:13:21et qu'on n'est pas obligé d'être extrémiste
01:13:23pour être offensif.
01:13:25– Est-ce que vous parlez d'Éric Ciotti ?
01:13:27Qu'a-t-il obtenu concrètement sur le fond ?
01:13:29Puisqu'en se ralliant et en se soumettant
01:13:31au Rassemblement national, alors qu'il aurait pu
01:13:33avoir un débat de fond,
01:13:35il aurait pu vouloir négocier des concessions,
01:13:37notamment sur le programme économique,
01:13:39observez quand même que quelques jours
01:13:41après qu'il a rejoint le Rassemblement national,
01:13:43Jordan Bardella a dit qu'il abrogerait
01:13:45la réforme des retraites, à côté d'Éric Ciotti
01:13:47qui, lui, s'était battu en faveur de la réforme
01:13:49des retraites pendant de longs mois.
01:13:51Donc tout cela n'était pas efficace
01:13:53et je crois que la seule politique
01:13:55publique efficace, c'est une droite offensive
01:13:57sans forcément être extrémiste.
01:13:59– On va reparler d'Éric Ciotti,
01:14:01on sera à Nice dans quelques secondes,
01:14:03mais d'abord Alexandre Bruzy, on voudrait avoir
01:14:05votre réaction pour le camp du nouveau Front populaire.
01:14:07Est-ce que le résultat d'hier, ça acte
01:14:09votre échec à faire barrage au Rassemblement national ?
01:14:11– Je ne crois pas, je crois que la gauche a fait bloc,
01:14:13la gauche d'ailleurs a son étiage rassemblé,
01:14:15elle a permis dans son endroit justement
01:14:17de faire barrage au Rassemblement national.
01:14:19Mais la vérité c'est que maintenant
01:14:21il faut regarder devant nous.
01:14:23Moi je condamne moralement le Rassemblement national
01:14:25mais je ne le condamne pas que moralement.
01:14:27Je regarde sujet par sujet le mal
01:14:29qu'il peut faire à notre pays en matière économique.
01:14:31Vous entendez des gens qui ne font que
01:14:33stigmatiser les normes environnementales,
01:14:35comme si l'environnement allait être
01:14:37la cause des malheurs économiques.
01:14:39Alors même qu'on sait tous les jours que c'est parce
01:14:41qu'on ne règle pas la question environnementale que demain
01:14:43les habitants du Pas-de-Calais, qui d'ailleurs ont voté
01:14:45au Rassemblement national, vont être dans des difficultés
01:14:47impossibles, infinissables.
01:14:49Vous avez, d'un point de vue social,
01:14:51des gens qui ont voté massivement.
01:14:53C'est le groupe qui a le plus voté
01:14:55contre la constitution de l'interruption volontaire
01:14:57de grossesse, avec des propos lunaires
01:14:59de Philippe de Villiers qui disait hier que
01:15:01les femmes françaises, face aux grands emplacements
01:15:03devaient faire des enfants, que c'était
01:15:05leur vocation historique. Vous avez
01:15:07sur le nombre d'investis 100 personnes
01:15:09qui ont tenu des propos soit homophobes
01:15:11soit antisémites, soit racistes.
01:15:13Donc vous avez en face de nous
01:15:15un enjeu immense. Et donc moi je dis que maintenant
01:15:17après le Front populaire,
01:15:19vient le moment du Front républicain et que j'espère
01:15:21que nous serons très nombreux à empêcher
01:15:23l'accession aux responsabilités du Rassemblement national.
01:15:25On parle aussi
01:15:27de l'audiovisuel
01:15:29sur le service public. Le service public,
01:15:31demain, c'est la vente à la découpe
01:15:33du service public si le Rassemblement national
01:15:35arrivait aux responsabilités. Tout ça, on ne peut pas l'accepter.
01:15:37On va évidemment parler de cet
01:15:39entre-deux-tours, mais on va voir les résultats dans nos régions
01:15:41avec nos partenaires de la presse régionale.
01:15:43On va à Nice, où on retrouve Denis Carreau.
01:15:45Bonjour Denis, merci beaucoup
01:15:47d'être avec nous. Denis, directeur des rédactions
01:15:49de Nice ce matin. On va évidemment
01:15:51parler des résultats dans les Alpes-Maritimes
01:15:53à commencer peut-être par le résultat d'Éric Ciotti.
01:15:57Oui, bonjour
01:15:59Auriane, bonjour à tous.
01:16:01On peut dire que le pari
01:16:03d'Éric Ciotti est gagné.
01:16:05En tout cas, on passe d'être gagné.
01:16:07Il est, lui, en ballotage très favorable
01:16:09dans sa circonscription où il
01:16:11devance un candidat insoumis.
01:16:13Et on saura à midi si son
01:16:15ennemi juré, Christian Astrozy,
01:16:17retire ou non son candidat,
01:16:19Greg Monetti. Cristal Dintorni,
01:16:21la seule députée à avoir
01:16:23suivi Éric Ciotti dans la
01:16:25voie de l'Union des Droites, est
01:16:27réélu, quant à elle, dès le premier tour.
01:16:29Et le troisième candidat
01:16:31ciottiste, Bernard Schex, est lui
01:16:33aussi en position favorable. Il
01:16:35devance le Nouveau Front Populaire
01:16:37et le sortant horizon, Philippe Pradal,
01:16:39un très proche de Christian Astrozy,
01:16:41qui, là aussi, décidera s'il
01:16:43maintient son candidat ou pas
01:16:45dans cette circonscription.
01:16:47– Merci Denis.
01:16:49Vous avez d'autres informations sur les Alpes-Maritimes ?
01:16:53– Sur les Alpes-Maritimes,
01:16:55on voit que
01:16:57le RN renforce ses positions.
01:16:59Ici, le Rassemblement national
01:17:01était toujours resté en retrait,
01:17:03en tout cas jusqu'aux législatives
01:17:05de 2022.
01:17:07Là, le basculement
01:17:09d'Éric Ciotti change la donne.
01:17:11Deux députés
01:17:13Rassemblement national
01:17:15sont réélus
01:17:17dès le premier tour.
01:17:19Et le Rassemblement national
01:17:21met aussi en difficulté
01:17:23les candidats républicains
01:17:25Canal Historique, dans l'ouest
01:17:27du département, où
01:17:29on assistera à trois duels
01:17:31pour le second tour.
01:17:33– Merci Denis Caron. On regardait une d'Enice
01:17:35ce matin à Vantage RN. C'est à la une de votre
01:17:37journal. Merci beaucoup, merci Denis
01:17:39d'avoir été avec nous.
01:17:41Est-ce que finalement, il n'a pas réalisé un pari
01:17:43gagnant, Éric Ciotti, Geoffroy Didier hier ?
01:17:45– Ah, électoralement,
01:17:47localement, peut-être. Et j'ai cru
01:17:49comprendre d'ailleurs que son
01:17:51revirement et sa soumission
01:17:53au Rassemblement national, encore une fois,
01:17:55sans rien obtenir sur le fond,
01:17:57elle était faite pour conserver sa circonscription.
01:17:59J'ai peu apprécié
01:18:01le fait que ce soit
01:18:03pour des ambitions personnelles,
01:18:05plutôt que dans un intérêt collectif.
01:18:07C'est la méthode, encore une fois,
01:18:09que j'ai trouvée déloyale, sans prévenir
01:18:11qui que ce soit. Je suis secrétaire général des
01:18:13élus républicains, il n'a été prévu de rien.
01:18:15Comme la plupart des responsables politiques
01:18:17de notre mouvement, je crois que quand on dirige
01:18:19et quand on anime une association
01:18:21d'hommes et de femmes, le minimum c'est de prendre
01:18:23des décisions collectives. Mais
01:18:25au-delà de la méthode, encore une fois,
01:18:27je crois que ce sont
01:18:29les différences
01:18:31qui existent
01:18:33et qui auraient pu,
01:18:35s'il avait été vraiment efficace
01:18:37dans ce qu'il a fait,
01:18:39être diminuées, notamment sur le programme économique
01:18:41du Rassemblement national, qui est socialiste,
01:18:43alors que nous sommes libéraux économiquement,
01:18:45sur, par exemple, les déclarations
01:18:47du Rassemblement national sur la double nationalité.
01:18:49Moi, j'ai une vraie différence
01:18:51avec le Rassemblement national,
01:18:53que quand on est franco-israélien,
01:18:55franco-allemand, franco-britannique,
01:18:57franco-américain,
01:18:59on ne pourrait pas être considéré
01:19:01comme un Français à part entière.
01:19:03– Mais vous dites, c'est sur la méthode
01:19:05et sur le fait qu'il n'a rien obtenu.
01:19:07Est-ce que ça veut dire qu'à court terme
01:19:09ou à moyen terme, vous envisagez une coalition
01:19:11avec le Rassemblement national ?
01:19:13– Je crois que ce n'est pas le temps des combinaisons d'appareils,
01:19:15je crois que c'est le temps des convictions.
01:19:17– C'est aussi le temps de la clarification.
01:19:19– Justement, la clarification sur les convictions.
01:19:21Les Français, nous, au sein des Républicains,
01:19:23nous avons pris une décision
01:19:25que je trouve sage, c'est de ne donner
01:19:27aucune consigne de vote
01:19:29au second tour. Pourquoi ?
01:19:31Parce que les Français n'en peuvent plus
01:19:33de ces combinaisons d'appareils,
01:19:35n'en peuvent plus de ces soirées électorales
01:19:37où un tel dit, ah mais toi tu es troisième
01:19:39donc je te soutiens, je ne te soutiens pas.
01:19:41C'est insupportable et ça c'est de la vieille politique.
01:19:43Les Français sont libres, ils sont majeurs,
01:19:45ils savent décider par eux-mêmes.
01:19:47– Est-ce que c'est aussi pour vous une manière
01:19:49de ne pas insulter l'avenir ?
01:19:51– Mais non, mais ce n'est pas insulter l'avenir,
01:19:53c'est tout simplement laisser les Français libres.
01:19:55Mais vraiment, je crois que si nous avons un devoir,
01:19:57c'est de tirer les leçons
01:19:59de tous ces échecs
01:20:01de petits boutiquiers
01:20:03où donne-moi le sel,
01:20:05je te passe le poivre
01:20:07et on fait ça derrière les rideaux
01:20:09et les Français obéiront.
01:20:11Ce n'est plus comme ça la politique
01:20:13et je crois que si l'exaspération
01:20:15monte dans notre pays,
01:20:17nous devons aussi en tirer des enseignements
01:20:19et puis nous avons quelqu'un
01:20:21qui m'a l'air bien sous tout rapport,
01:20:23près de moi,
01:20:25mais lorsque je vois le Front populaire,
01:20:27moi j'ai une pensée,
01:20:29pourtant je ne suis pas un homme de gauche,
01:20:31pour Léon Blum qui doit se retourner dans sa tombe
01:20:33parce que le Front populaire hier à la télévision,
01:20:35c'était Jean-Luc Mélenchon
01:20:37avec à ses côtés Rima Hassan,
01:20:39celle qui considère
01:20:41que le Hamas n'est pas une organisation terroriste.
01:20:43C'est cette femme-là
01:20:45qui incarne aujourd'hui la gauche.
01:20:47La gauche, elle devrait avoir honte,
01:20:49le parti socialiste, il devrait avoir honte
01:20:51parce qu'ils se sont compromis,
01:20:53ils se sont couchés précisément
01:20:55dans des combinaisons d'appareils,
01:20:57celles que les Français, en tout cas je le souhaite,
01:20:59ne supportent plus,
01:21:01au détriment de leurs valeurs les plus fondamentales.
01:21:03Vous voyez, nous ferons place à eux.
01:21:05Je vais laisser répondre à Alexandre.
01:21:07Je vois bien ce qui est en train de se passer
01:21:09du côté de la droite.
01:21:11En fait, personne n'est en train de dire
01:21:13que les Français ne sont pas libres.
01:21:15Évidemment, chacun vote ce qu'il veut,
01:21:17mais il n'empêche que vous avez raison,
01:21:19le sujet c'est la clarté,
01:21:21mais on voit que vous avez du mal
01:21:23à toucher les murs porteurs,
01:21:25à comprendre où vous êtes.
01:21:27Les Français, ils ont quand même le droit
01:21:29de savoir ce que vous comptez faire
01:21:31au lendemain des élections législatives.
01:21:33Ce n'est quand même pas les prendre
01:21:35pour des idiots de leur dire
01:21:37mais on vous laisse libre parce que nous,
01:21:39on ne veut pas vous donner de consignes de vote,
01:21:41enfin allons-y, c'est des petites formules de plateau ça.
01:21:43Mais la réalité c'est qu'ils ont le droit
01:21:45de savoir ce que vous allez faire.
01:21:47Nous, on est dans la clarté sur ce qu'on fait,
01:21:49ce qu'on peut faire pour éviter le rassemblement national.
01:21:51Je vois que la majorité, après avoir été
01:21:53dans ce principe d'équivalence mortifère,
01:21:55je le dis, mortifère entre la gauche
01:21:57et l'extrême droite, est en train,
01:21:59en tout cas pour une partie d'entre elles,
01:22:01pour ce qui est de Gabriel Attal, de se reprendre.
01:22:03Mais enfin, on a quand même besoin de savoir
01:22:05ce que vous allez faire, vous ne pouvez pas vous réfugier derrière,
01:22:07on est là, on laisse aux électeurs la liberté de choix,
01:22:09tout le monde laisse aux électeurs la liberté de choix,
01:22:11les gens sont dans l'isoloir, ils font ce qu'ils veulent.
01:22:13En revanche, un parti politique, c'est fait aussi pour dire
01:22:15la manière dont ça veut ou ça doit gérer le pays.
01:22:17Puisque vous voulez la clarté,
01:22:19vous, on a compris,
01:22:21c'est très très clair.
01:22:23C'est très clair, tout sauf le RN.
01:22:25C'est simple, c'est compréhensible.
01:22:27Tout le monde peut le comprendre.
01:22:29Parlez pas de moi, parlez de vous.
01:22:31Vous êtes un homme au départ de gauche.
01:22:33Mais pas au départ, au départ à l'arrivée.
01:22:35C'est au même endroit.
01:22:37Vous êtes devenu un homme complice de l'extrême gauche.
01:22:39Mais arrêtez avec ça, arrêtez, c'est ridicule.
01:22:41Arrêtez, c'est ridicule.
01:22:43C'est anti-sémite.
01:22:45Vous n'êtes pas complice de Rima Hassan ?
01:22:47Je ne suis complice de rien, monsieur.
01:22:49Arrêtez avec ça.
01:22:51Vous n'êtes pas avec Rima Hassan ?
01:22:53C'est intéressant.
01:22:55Il a commencé sa phrase en disant
01:22:57je vais vous répondre.
01:22:59Et il ne fait que parler de moi.
01:23:01On n'attend que ça.
01:23:03Cet homme qui est à ma gauche
01:23:05a décidé, mais il n'ose pas vous le dire,
01:23:07désormais à mon extrême gauche, de se complaire
01:23:09avec Rima Hassan.
01:23:11Je suis membre du Parti socialiste qui s'est battu
01:23:13contre l'antisémitisme, contre tous ces sujets.
01:23:15Donc arrêtez de dire ça.
01:23:17Parce que monsieur est complice d'une femme
01:23:19qui considère que la masse n'est pas une organisation terroriste.
01:23:21Vous voulez de la clarté ? Vous l'avez eu.
01:23:23Je ne suis complice de personne.
01:23:25Si je suis élu député des Hauts-de-Seine,
01:23:27ce sera projet par projet.
01:23:29Dès que le Rassemblement national,
01:23:31s'il devait disposer d'une majorité relative
01:23:33ou d'une majorité absolue, ira dans le décor,
01:23:35je m'y opposerai frontalement.
01:23:37Si le Rassemblement national
01:23:39dit qu'en revanche, le ciel est bleu
01:23:41je n'ai aucun problème.
01:23:43Comme ça a toujours été le cas.
01:23:45Donc vous pourriez voter certains textes ?
01:23:47Par exemple, le premier texte serait une loi immigration
01:23:49avec suppression du droit du sol.
01:23:51Moi je veux moins d'immigration dans notre pays.
01:23:53Je vous l'aurai dit la même chose il y a 15 jours.
01:23:55Parce que malheureusement, effectivement,
01:23:57avec le pouvoir macroniste,
01:23:59avec 9 clandestins sur 10 qui ne sont jamais reconnus
01:24:01dans leur pays, la France en meurt.
01:24:03Donc oui, je resterai fidèle à mes convictions
01:24:05mais pas dans des combinaisons d'appareils
01:24:07qui déshonorent la conviction
01:24:09qu'on appartient au départ.
01:24:11Et je déplore effectivement que les hommes de gauche
01:24:13soient passés dans des combinaisons, notamment antisémites.
01:24:15Xavier Kovelli, votre position ?
01:24:17Moi je trouve que ce débat
01:24:19n'est pas à la hauteur des enjeux.
01:24:21Honnêtement, l'enjeu c'est quoi ?
01:24:23C'est savoir si notre pays, si la 6e puissance mondiale,
01:24:25si la 2e puissance économique européenne,
01:24:27si cette puissance nucléaire
01:24:29qu'est la France, va être dirigée
01:24:31par un gouvernement d'extrême droite.
01:24:33C'est ça la question.
01:24:35Si 3,5 millions de binationaux
01:24:37de ma famille vont pouvoir encore accéder
01:24:39aux services publics
01:24:41et à l'intérêt général pour servir les Français.
01:24:43C'est savoir si les gamins
01:24:45de la cité Jardin de Suresnes dont je suis
01:24:47issu vont pouvoir encore faire des études longues
01:24:49parce que
01:24:51le Rassemblement National a prédit
01:24:53que ce qui serait bien c'est que
01:24:55pour les quartiers populaires, ils aillent plutôt
01:24:57dans les voies de garage ou dans les voies
01:24:59professionnelles et pas forcément aller
01:25:01faire des grandes études. C'est faire en sorte que
01:25:03dans les 5000
01:25:05écoles en REP et REP+,
01:25:07on les supprime parce que vous comprenez
01:25:09ça coûte cher et pourquoi est-ce qu'on s'occuperait
01:25:11des pauvres. C'est ça la réalité
01:25:13du programme du Rassemblement National.
01:25:15Est-ce qu'on veut dimanche prochain
01:25:17que notre pays soit
01:25:19dirigé par l'extrême droite ? Moi je ne le veux pas.
01:25:21Et moi je me bats pour ça.
01:25:23Je me suis engagé en politique
01:25:25le 21 avril 2002.
01:25:27J'avais 21 ans. Et depuis ce jour-là
01:25:29pour moi le Front Républicain ça veut dire
01:25:31quelque chose.
01:25:33Quel que soit le candidat de gauche en face.
01:25:35Moi je me suis battu et sur ces
01:25:37plateaux, sur le terrain, contre les
01:25:39propos de certains candidats, LFistes,
01:25:41propos antisémites, propos
01:25:43qui pouvaient effectivement
01:25:45attaquer la République, qui se réjouissaient parfois
01:25:47qu'on attaque
01:25:49des commissariats, qu'on appelle à l'insurrection
01:25:51dans la rue. Oui effectivement je me suis
01:25:53battu et je me battrai toujours contre
01:25:55ces personnes-là. Donc moi je n'appelle pas à
01:25:57voter pour ces personnes-là.
01:25:59J'appelle nos candidats, si on est
01:26:01en troisième position et qu'on est en incapacité
01:26:03de gagner, à se désister pour faire
01:26:05barrage à l'extrême droite. C'est ça aujourd'hui.
01:26:07Même si en face c'est ces personnes dont vous parlez.
01:26:09Aujourd'hui c'est un enjeu
01:26:11de société, c'est un enjeu pour l'avenir
01:26:13de notre pays et miser sur l'échec du Rassemblement
01:26:15National parce qu'il serait aux responsabilités
01:26:17est une erreur politique, une faute politique
01:26:19parce que je pense effectivement qu'ils réussiront
01:26:21à faire du populisme comme
01:26:23Mélanie l'a fait en Italie. On va voir les positions
01:26:25de la majorité présidentielle. On va écouter Yael Brune-Pivet
01:26:27la présidente sortante de l'Assemblée nationale
01:26:29qui était l'invité ce matin de la matinale de BFM.
01:26:31Je suis,
01:26:33et je l'ai dit hier, aucune voix
01:26:35pour le Rassemblement National
01:26:37et concernant le Bloc de Gauche,
01:26:39je considère que l'immense
01:26:41majorité du Bloc de Gauche
01:26:43est républicain et donc on peut sans aucune
01:26:45difficulté appeler à voter pour eux et c'est ce que
01:26:47je fais pour les écologistes, les socialistes,
01:26:49les communistes et au sein de la France
01:26:51insoumise, je fais le distingo.
01:26:53Excusez-moi de faire du cas par cas, excusez-moi
01:26:55d'être nuancée, je ne traite pas de la même façon
01:26:57Caroline Fiat et
01:26:59M. Guirault.
01:27:01Est-ce que vous dites la même chose ? Pour les candidats de la France insoumise,
01:27:03vous faites du cas par cas ?
01:27:05C'est évident, Caroline Fiat
01:27:07ou M. Guirault
01:27:09ou M. Portez qui écrasait
01:27:11symboliquement la tête du ministre
01:27:13du Travail dans la rue
01:27:15ou M. Arnaud,
01:27:17je crois qu'il s'appelle, qui est fiché S
01:27:19dans le Vaucluse.
01:27:21Oui, effectivement, ce ne sont pas des candidats comme les autres,
01:27:23ce sont des candidats qui, aujourd'hui, ne font pas partie de l'arc républicain.
01:27:25Donc, nous n'appellerons pas
01:27:27à voter pour eux, mais,
01:27:29ça ne veut pas dire que nous appellerons aussi à voter
01:27:31pour l'Assemblée nationale, ce qui est important.
01:27:33Mais vous ne souhaitez pas le désistement
01:27:35de la majorité présidentielle dans ces cas-là ?
01:27:37Moi, ce que je pense, honnêtement, c'est que
01:27:39aujourd'hui, les ALFistes seront
01:27:41minoritaires. Jean-Luc Mélenchon est
01:27:43en incapacité, aujourd'hui, d'être
01:27:45Premier ministre. Les ALFistes ne seront pas
01:27:47majoritaires à l'Assemblée nationale, dont ne pourront
01:27:49pas revendiquer. Le risque, aujourd'hui,
01:27:51c'est que leur Assemblée nationale soit majoritaire.
01:27:53Et donc, c'est ça, aujourd'hui, les ennemis de la République.
01:27:55Ce sont les Rassemblements nationals, ce n'est pas
01:27:57les ALFistes. – Avec son avis.
01:27:59Est-ce qu'il y a un problème avec certains candidats de la France insoumise ?
01:28:01– Je m'inscris dans la
01:28:03dernière partie du propos, qui est, en effet,
01:28:05très claire. En fait, aujourd'hui, le sujet, c'est quoi ?
01:28:07C'est un référendum pour ou contre
01:28:09le Rassemblement national. Et tous les
01:28:11Républicains doivent être du bon côté
01:28:13de la barrière. Il n'y a pas de moment
01:28:15pour les demi-mesures, pour les demi-choix.
01:28:17Est-ce que vous imaginez que c'est facile
01:28:19pour un certain nombre de personnes d'aller voter ?
01:28:21Moi, j'ai voté Macron deux fois, d'accord ? Dans les deuxièmes tours.
01:28:23Est-ce que vous pensez que c'est facile pour des gens de gauche
01:28:25d'aller voter Macron, où on considère
01:28:27qu'il y a eu une brute élection ? Je ne refais pas l'histoire
01:28:29de la réforme des retraites et l'histoire de ce qu'est un candidat.
01:28:31Est-ce que c'est facile ? Non, ce n'est pas facile.
01:28:33Est-ce que ça fait plaisir ? Non, ça ne fait pas plaisir.
01:28:35Est-ce que c'est indispensable ? Oui, ça l'est.
01:28:37Donc, nous, on est dans une forme de clarté absolue.
01:28:39Avec nous, les électeurs savent où ils vont.
01:28:41Et les quatre forces de la coalition
01:28:43ont dit la même chose. Donc, on est clairs
01:28:45sur ce qu'on va faire et ce qu'on va faire la semaine prochaine.
01:28:47On va reprendre ce débat. On va voir les résultats
01:28:49dans nos régions de plusieurs personnalités.
01:28:51On sera à Tulle, chez François Hollande, dans quelques instants.
01:28:53Mais d'abord, on va aller à Saint-Amand-les-Eaux,
01:28:55dans le nord. C'est la circonscription de Fabien Roussel.
01:28:57On vous retrouve, Hélène Bonduelle. Bonjour, Hélène.
01:28:59Merci beaucoup d'être avec nous.
01:29:01Hélène, c'est un résultat très dur
01:29:03pour le patron du Parti communiste.
01:29:07Ah oui, c'est une claque, vraiment,
01:29:09pour Fabien Roussel, ici, à Saint-Amand-les-Eaux,
01:29:11qui était députée
01:29:13depuis sept ans.
01:29:15Une circonscription communiste
01:29:17depuis plus de 40 ans,
01:29:19qui n'a donc pas résisté à la vague
01:29:21du Rassemblement national,
01:29:23hier.
01:29:25Guillaume Florequin, le nouveau député Rassemblement national,
01:29:27qui a été élu avec 50,3%
01:29:29des voix.
01:29:31Fabien Roussel, éliminé.
01:29:33Et on l'a vu, hier soir, au fil de la soirée,
01:29:35la mine grave. Il a compris que ce serait
01:29:37extrêmement compliqué.
01:29:39Il s'est éclipsé avec son équipe
01:29:41pour aller compter,
01:29:43recompter les résultats, bureau de vote
01:29:45par bureau de vote.
01:29:47Avant de revenir vers la presse,
01:29:49une cinquantaine de militants sonnaient.
01:29:51Il n'y avait pas d'autres mots.
01:29:53Hier soir, il a pris la parole.
01:29:55« Je suis battu, mais pas abattu »,
01:29:57dit-il.
01:29:59Et là, il a repris sa casquette de premier secrétaire
01:30:01du Parti communiste français.
01:30:03Il s'agit maintenant de se rassembler pour faire
01:30:05barrage au second tour au Rassemblement national.
01:30:07Côté Rassemblement national,
01:30:09je vous le disais, c'est Guillaume Florequin,
01:30:1131 ans, qui prend donc la tête
01:30:13de cette circonscription. C'est un proche
01:30:15de Sébastien Chenu. On l'a rencontré
01:30:17hier soir. Lui-même était extrêmement
01:30:19surpris de gagner cette circonscription
01:30:21dès le premier tour. C'était possible mathématiquement,
01:30:23mais je n'imaginais pas
01:30:25battre Fabien Roussel
01:30:27dès le premier tour. On l'a rencontré
01:30:29à Hénin-Beaumont parce qu'il a rapidement quitté la circonscription
01:30:31pour aller fêter cette victoire
01:30:33au QG de Marine Le Pen
01:30:35hier soir avec cinq autres députés
01:30:37Rassemblement national comme lui,
01:30:39élus dès le premier tour
01:30:41dans le département du Nord.
01:30:43Merci Hélène Bonduelle. Merci beaucoup pour ce résultat
01:30:45de Fabien Roussel. Vous étiez à Saint-Amand-les-Eaux
01:30:47dans le Nord, la circonscription,
01:30:49la commune de Fabien Roussel.
01:30:51C'est un résultat qui vous a surpris,
01:30:53Alexandre Ouisy, ce résultat de Fabien Roussel ?
01:30:55Oui, c'est un résultat qui m'a surpris. C'est un résultat évidemment
01:30:57qui m'a attristé parce que Fabien Roussel
01:30:59est en plus le représentant d'une gauche
01:31:01populaire, d'une gauche qui
01:31:03parle aux catégories populaires et aux classes moyennes
01:31:05et évidemment qu'on a besoin de Fabien Roussel,
01:31:07on a besoin d'un parti communiste
01:31:09qui fonctionne, qui va bien et donc évidemment
01:31:11je suis déçu de ce
01:31:13résultat mais je viens de cette région
01:31:15donc je vois ce qui se passe. Je vois
01:31:17par exemple dans ma circonscription
01:31:19un député RN
01:31:21qui n'habite pas la circonscription
01:31:23qui débarque et qui est devant
01:31:25un médecin urgentiste de
01:31:27gauche qui a soigné tout le monde dans la circonscription
01:31:29vous voyez donc je vois
01:31:31la puissance de la vague
01:31:33donc je suis évidemment très attristé
01:31:35pour ce qui arrive à Fabien Roussel. – Mais que vous expliquez comment
01:31:37parce qu'aujourd'hui la gauche elle n'arrive plus
01:31:39à répondre à ses classes populaires, à ses classes ouvrières.
01:31:41– En tout cas il va falloir qu'on travaille, ça c'est sûr
01:31:43mais je pense que même
01:31:45ceux qui à gauche, je pense
01:31:47à François Ruffin qui lui est dans une situation
01:31:49beaucoup plus favorable que Fabien Roussel
01:31:51parce qu'il est dans une situation
01:31:53où il va gagner au deuxième tour mais
01:31:55– Avec le désistement de la majorité présidentielle
01:31:57– Avec le désistement d'Alban Branlon
01:31:59qui est la candidate de la majorité
01:32:01de la majorité sur place
01:32:03mais je pense que même ceux qui, comme vous dites
01:32:05sont quand même connus pour avoir
01:32:07un vrai travail à destination des bourges populaires
01:32:09des classes populaires, même eux sont en difficulté
01:32:11donc il va falloir qu'on se pose des questions, vous avez raison.
01:32:13– C'est un signal qui est envoyé à tout le monde
01:32:15y compris au camp présidentiel
01:32:17cette défaite de Fabien Roussel et le fait qu'aujourd'hui
01:32:19ces classes populaires se tournent
01:32:21vers le rassemblement national et dès le premier tour.
01:32:23– Oui, c'est pas nouveau
01:32:25en fait il y a des classes populaires qui ont
01:32:27quitté progressivement la gauche
01:32:29et qui se sont retranchées
01:32:31vers l'extrême droite, vers les populistes
01:32:33et c'est le principe des populistes
01:32:35c'est-à-dire qu'ils disent ce qu'ils veulent entendre
01:32:37le peuple donc c'est sûr qu'on est plus attaché
01:32:39à les suivre
01:32:41quand on a des candidats
01:32:43qui disent ce qu'on veut entendre
01:32:45mais après je pense qu'effectivement c'est un échec
01:32:47des républicains dans leur ensemble
01:32:49et pas les républicains en tant que partis mais des républicains
01:32:51et démocrates et donc on doit se poser
01:32:53les bonnes questions pour pouvoir
01:32:55répondre aux attentes des français
01:32:57faire en sorte que les attentes
01:32:59puissent répondre
01:33:01aux besoins essentiels
01:33:03en termes de pouvoir d'achat, en termes de sécurité
01:33:05en termes d'aménagement
01:33:07en termes de logement, on a fait beaucoup
01:33:09en 7 ans et moi
01:33:11je défie quiconque
01:33:13de remettre en cause le bilan
01:33:15qui est énorme du Président de la République
01:33:17et des gouvernements successifs
01:33:19mais effectivement, force est de constater
01:33:21qu'au bout de 7 ans, les français
01:33:23attendent plus et attendent peut-être autre chose
01:33:25et donc on a aussi peut-être
01:33:27une lassitude des français
01:33:29vis-à-vis d'un pouvoir qui est là depuis 7 ans
01:33:31qui est inédit depuis
01:33:33le général De Gaulle
01:33:35en termes de longévité de la majorité présidentielle
01:33:37et donc il faut qu'on puisse se réinventer
01:33:39et quand Edouard Philippe parle
01:33:41de la création d'une nouvelle majorité
01:33:43d'un nouvel axe qui pourrait aller
01:33:45de la droite républicaine au
01:33:47sociodémocrate, c'est peut-être ça
01:33:49qu'il faut réfléchir, c'est pas un nouveau
01:33:51macronisme mais en tout cas c'est un nouvel axe
01:33:53un nouveau bloc central qu'il est important de faire
01:33:55pour les français. – On va parler de cette majorité
01:33:57mais même question pour vous Geoffroy Didier
01:33:59est-ce qu'aujourd'hui vous êtes en mesure, vous la droite républicaine
01:34:01de leur apporter des réponses à cette France
01:34:03qui se sent reléguée, qui ne se sent pas écoutée
01:34:05par les politiques et pas comprise ?
01:34:07– Ce que je voudrais vous dire c'est qu'il y a une évolution
01:34:09depuis hier que je trouve particulièrement
01:34:11préoccupante et malsaine.
01:34:13Ceux qui prétendent incarner l'acte républicain
01:34:15c'est-à-dire le camp présidentiel
01:34:17d'Emmanuel Macron
01:34:19considèrent depuis hier soir
01:34:21et j'ai été aidé hier soir sur les plateaux de télévision
01:34:23et ça se confirme ce matin
01:34:25à entendre le représentant du camp présidentiel
01:34:27puisque
01:34:29la France insoumise ne sera pas majoritaire
01:34:31je peux voter pour elle.
01:34:33Et là il y a un tournant dont il faut
01:34:35que tous ceux qui nous regardent prennent conscience
01:34:37que je trouve particulièrement
01:34:39malsain. C'est-à-dire que
01:34:41dans la même phrase, ces hommes et ces femmes
01:34:43qui représentent Emmanuel Macron
01:34:45vous disent qu'ils ont la république à la bouche
01:34:47qu'ils veulent sauver la république
01:34:49qu'ils incarnent l'arc républicain
01:34:51et à la fin de la phrase
01:34:53ils vous disent qu'ils vont voter
01:34:55pour la France insoumise.
01:34:57C'est insupportable.
01:34:59Et si j'avais été membre du camp présidentiel
01:35:01je me sentirais dès hier soir
01:35:03dès ce matin
01:35:05trahi, trahi dans mes fondamentaux
01:35:07parce que rejoindre
01:35:09l'extrême gauche, rejoindre
01:35:11les alliés, les complices
01:35:13de madame Rima Hassan
01:35:15encore une fois pardonnez-moi mais comme elle a
01:35:17fait la campagne européenne je pense que chacun
01:35:19a bien compris.
01:35:21Mais c'est exactement ce que vous dites.
01:35:23Mais vous venez de dire
01:35:25il y a 1 minute 30 sur ce plateau
01:35:27puisque, je l'ai noté, puisque
01:35:29la France insoumise ne sera pas majoritaire
01:35:31en fait on pourra se désister
01:35:33pour eux.
01:35:35Se désister contre la RN.
01:35:37Pardonnez-moi mais ce n'est pas moi qui ai tenu les propos
01:35:39sur ce plateau en disant je pourrai voter
01:35:41des textes du RN. C'est vous
01:35:43qui l'avez dit.
01:35:45Vous avez clairement dit
01:35:47depuis hier soir, Gabriel Attal le premier
01:35:49que vous pourrez vous désister
01:35:51en faveur de la France insoumise.
01:35:53Je sais que vous êtes en difficulté dans votre circonscription et que vous allez chercher les voix
01:35:55de l'extrême droite.
01:35:57Vous allez chercher les voix de l'extrême droite pour un second tour
01:35:59pour battre Constance Legrip qui est largement
01:36:01en tête dans la circonscription
01:36:03de Neuilly plutôt.
01:36:05Assumez le fait que
01:36:07depuis hier soir
01:36:09vous avez trahi vos valeurs.
01:36:11Assumez le fait que depuis hier soir
01:36:13vous avez trahi vos valeurs
01:36:15Gabriel Attal le premier en considérant
01:36:17que vous pourriez vous désister
01:36:19en faveur de la France insoumise.
01:36:21Moi si j'étais un candidat
01:36:23qui avait fait confiance
01:36:25hier soir,
01:36:27si j'étais un candidat qui avait fait
01:36:29hier soir confiance
01:36:31si j'étais un candidat qui hier soir
01:36:33avait fait confiance avec Emmanuel Macron
01:36:35je comprends que ça vous gêne.
01:36:37Vous devez être gêné aux entournures.
01:36:39Si j'étais un candidat
01:36:41si j'étais un candidat
01:36:43qui avait été d'Emmanuel Macron hier soir
01:36:45je me sentirais trahi par Gabriel Attal.
01:36:47Si j'étais surtout un électeur
01:36:49qui avait fait confiance
01:36:51à ce prétendu arc républicain
01:36:53je me sentirais mais vraiment
01:36:55trahi
01:36:57trahi
01:36:59parce que c'est Macron qui dit qu'on va pouvoir se désister
01:37:01pour Rima Hassan.
01:37:03Bravo l'arc républicain.
01:37:05C'est exactement ce que vous avez dit.
01:37:07On a quelqu'un qui a un problème de méthode
01:37:09avec le Rassemblement National
01:37:11qui finalement
01:37:13qui finalement reproche à Eric Ciotti
01:37:15non pas d'y être allé
01:37:17mais d'y être allé tout seul.
01:37:19Donc si vous voulez
01:37:21vous avez quelqu'un avec vous
01:37:23vous êtes en train de nous dire
01:37:25que vous allez être avec le Rassemblement National
01:37:27où il y a 100 candidats investis
01:37:29qui ont tenu des propos antisémites
01:37:31homophones ou racistes
01:37:33mais vous n'avez aucun problème avec ça.
01:37:35Tout à l'heure
01:37:37tout à l'heure vous citiez les binationaux
01:37:39vous évitiez soigneusement
01:37:41tous les binationaux
01:37:43vous évitiez soigneusement
01:37:45les francs
01:37:47vous avez parlé de franco-américain
01:37:49de franco-allemand, les franco-algériens ça existe aussi
01:37:51vous êtes au courant, ça vous pose un problème.
01:37:53Vous vous rendez compte dans quel état on est
01:37:55du débat public. Vous avez quelqu'un
01:37:57qui est sur le point de faire coalition
01:37:59avec le RN, ah bien sûr ça me gêne
01:38:01des gens qui veulent couper la société
01:38:03en mille morceaux
01:38:05j'ai une tête d'extrême-gauche monsieur
01:38:07arrêtez avec ça, arrêtez avec ça
01:38:09vous êtes en train
01:38:11de faire alliance avec un parti
01:38:13qui a été fondé par des SS
01:38:15par des SS
01:38:17donc il ne faut pas
01:38:19en essayant de parler sur les autres
01:38:21comme un petit dictateur de plateau
01:38:23que vous allez réussir à faire quoi que ce soit
01:38:25donc maintenant il faut écouter les gens monsieur
01:38:27moi je n'ai pas de problème, je vois que vous n'arrivez pas à comprendre
01:38:29nous on voit que
01:38:31vous êtes en difficulté
01:38:33vous avez 20 points de retard dans votre circonscription
01:38:35c'est pas de notre faute, d'accord ?
01:38:37je ne suis pas méprisant, c'est un fait
01:38:39c'est un fait électoral
01:38:41je pense que
01:38:43je pense que c'est important que les électeurs
01:38:45et les français comprennent ce qui se passe
01:38:47sur ce plateau
01:38:49on va écouter
01:38:51après je vous donne la parole pour répondre
01:38:53vous savez ici on est à public Sénat donc au Sénat
01:38:55donc on se respecte en fait, on n'est pas à l'Assemblée Nationale
01:38:57donc
01:38:59je pense que la clarté
01:39:01c'est que vous l'avez assumé clairement
01:39:03c'est à dire que vous, vous êtes prêt
01:39:05et je pense qu'il faut l'assumer devant les Neuillens
01:39:07et les Putéoliens et les Courbevoisiens
01:39:09qui sont vos électeurs, vous êtes prêt demain
01:39:11à voter des textes du Rassemblement National
01:39:13ce qui n'est pas le cas de la majorité présidentielle
01:39:15représentée par Constance Legribe dans votre circonscription
01:39:17qui encore une fois est arrivée
01:39:19mais jamais, est-ce qu'on a dit
01:39:21que vous allez vous désigner pour la France insoumise ?
01:39:23assumez-le monsieur
01:39:25assumez-le, vous allez vous désigner pour la France insoumise
01:39:27on va écouter, on écoute Xavier Lacoveli
01:39:29le risque aujourd'hui
01:39:31effectivement de voter pour des candidats comme
01:39:33monsieur Geoffroy Didier, c'est de faire en sorte que
01:39:35effectivement, peut-être que le Rassemblement National n'aura pas
01:39:37la majorité absolue avec leur propre
01:39:39candidat, mais en votant pour des
01:39:41candidats comme vous, vous apporterez
01:39:43la majorité absolue
01:39:45c'est ça le risque
01:39:47vous vous êtes démasqué aujourd'hui
01:39:49c'est un jeu d'ombre, nous nous ne sommes pas
01:39:51nous, la réalité, c'est que nous, on est arrivé
01:39:53troisième, donc on sait qu'on est en difficulté
01:39:55on sait que par contre, on peut faire
01:39:57barrage au Rassemblement National, parce que
01:39:59la gauche seule, ne peut pas
01:40:01gagner, que l'extrême droite
01:40:03ne veut pas qu'elle gagne
01:40:05et donc effectivement, le camp présidentiel
01:40:07est dans sa responsabilité, et faire en sorte que notre pays
01:40:09ne soit pas dirigé par l'extrême droite insoumise
01:40:11nous ne nous désistons pas pour la France insoumise
01:40:13mais c'est ce que Gabriel Attal a dit hier soir
01:40:15nous nous désistons pour le meilleur candidat
01:40:17qui respecte les valeurs de la République
01:40:19ça c'est pour me dormir les gens
01:40:21mais vous savez, on se désiste aussi pour des candidats
01:40:23LR, des candidats républicains
01:40:25des candidats UDI
01:40:27on assume de se désister pour ces candidats là
01:40:29et pour la France insoumise
01:40:31qui nous ont combattu pendant sept ans
01:40:33et pour la France insoumise
01:40:35si vous pouvez, me laisser finir
01:40:37je crois que Didier, il va répondre
01:40:39allez-y, laissez répondre Xavier Iacobelli
01:40:41Gabriel Attal a dit oui
01:40:43nous avons dit clairement, et nous avons fait en sorte
01:40:45qu'il n'y ait pas de candidats
01:40:47dès le premier tour, contre un certain nombre de candidats
01:40:49les républicains, UDI, même socialistes
01:40:51qui respectaient nos valeurs
01:40:53nous ferons également au deuxième tour
01:40:55en nous désistant pour ces mêmes candidats
01:40:57pour faire en sorte que l'extrême droite
01:40:59qui est le principal
01:41:01mais derrière la France insoumise
01:41:03il y a 300 triangulaires
01:41:05il y a 300 triangulaires
01:41:07il est 9h13, c'est dit
01:41:09allez, on va faire une petite pause
01:41:11on va faire une petite pause
01:41:13les français jugeront
01:41:15vous me draguer, vous le savez très bien
01:41:17vous me draguer, vous
01:41:19représentant du prétendu arc républicain
01:41:21allez, stop, on fait une pause
01:41:23on fait une pause, on va en région
01:41:25voir les résultats
01:41:27on va en région voir les résultats
01:41:29des personnalités, on va à Tulle
01:41:31on va à Tulle voir le résultat
01:41:33de François Hollande, François Hollande qui a fait le pari
01:41:35d'un retour à l'Assemblée Nationale
01:41:37et les candidats en Corrèze, Marion Becker, on vous rejoint
01:41:39à Tulle, comment ça s'est passé
01:41:41pour François Hollande ?
01:41:43Eh bien, François Hollande
01:41:45est arrivé en tête hier soir
01:41:47avec 37,6%
01:41:49des suffrages devant la candidate du
01:41:51Rassemblement National, Maïté Pouget
01:41:53avec 30,8%
01:41:55et enfin le député
01:41:57sortant, candidat de la droite, Francis Dubois
01:41:59c'est donc une triangulaire
01:42:01que François Hollande va devoir
01:42:03affronter au second tour car
01:42:05Francis Dubois, le candidat de la droite
01:42:07refuse de se désister
01:42:09il estime que son adversaire
01:42:11c'est François Hollande
01:42:13et non le Rassemblement National
01:42:15et il estime hier dans un tweet
01:42:17être le seul candidat
01:42:19de la droite capable de le battre
01:42:21l'ancien président
01:42:23de la République, lui, a appelé
01:42:25hier soir au désistement républicain
01:42:27dans sa circonscription bien sûr
01:42:29mais pas seulement, il faut être conscient
01:42:31a-t-il dit, des rassemblements nécessaires
01:42:33et pas seulement celui de la gauche
01:42:35face à l'extrême droite
01:42:37qui est aujourd'hui aux portes du pouvoir
01:42:39François Hollande qui est
01:42:41venu hier soir, peu après
01:42:43les résultats officiels, devant
01:42:45les journalistes et quelques dizaines de militants
01:42:47il a remercié ses électeurs
01:42:49pour cette campagne où rien
01:42:51n'était facile, a-t-il dit
01:42:53il a pris le temps d'échanger
01:42:55avec eux, de reprendre des forces
01:42:57pour cette nouvelle
01:42:59semaine de campagne qui
01:43:01débute dès ce matin car
01:43:03hier soir ce premier tour ce n'était que
01:43:05la première étape de ce
01:43:07pari politique que s'est lancé
01:43:09François Hollande en voulant redevenir
01:43:11député de
01:43:13cette première circonscription de Corrèze
01:43:15qu'il avait occupée pendant
01:43:1720 ans jusqu'en 2012
01:43:19Merci beaucoup Marion Becker
01:43:21vous étiez à Tulle dans la circonscription
01:43:23de François Hollande, François Hollande
01:43:25qui fait le pari d'un retour à l'Assemblée
01:43:27quel rôle doit-il jouer pour vous s'il réussit son pari ?
01:43:29Je pense qu'il a une expérience
01:43:31à la fois présidentielle évidemment
01:43:33et une expérience, une longue expérience
01:43:35des affaires de l'État donc
01:43:37ce qu'il peut apporter à l'Assemblée c'est cette sagesse là
01:43:39et ce que je vois c'est qu'il est en balottage
01:43:41favorable donc même si on est dans un contexte
01:43:43où visiblement on va vers une triangulaire
01:43:45il y a quand même des chances que François Hollande
01:43:47soit élu dimanche
01:43:49donc bonne chance à lui pour ce deuxième tour
01:43:51Ce serait une bonne chose pour vous que des personnalités
01:43:53de l'envergure de François Hollande fassent leur
01:43:55retour à l'Assemblée ou Xavier Jacobelli ?
01:43:57Écoutez moi j'ai
01:43:59quitté le parti socialiste depuis 2019
01:44:01donc j'aurais préféré que ça soit un candidat
01:44:03de la majorité présidentielle qui soit
01:44:05en tête sur cette circonscription
01:44:07après François Hollande incarne quelque chose, il a été président de la République
01:44:09c'est une vraie personnalité
01:44:11c'est une personnalité qui est modérée
01:44:13comme un titre que M. Cazeneuve
01:44:15ou même M. Busson
01:44:17Mais si c'est une personnalité à qui vous tendez la main
01:44:19puisque vous cherchez une nouvelle majorité
01:44:21est-ce que François Hollande ça fait partie des personnalités
01:44:23avec qui vous pourriez former cette majorité ?
01:44:25François Hollande est une personnalité qui encore une fois
01:44:27dans l'arc républicain qu'il l'a prouvé quand il était
01:44:29aux responsabilités
01:44:31qui même si je peux regretter le choix
01:44:33qu'il a fait d'être dans le nouveau
01:44:35Front Populaire avec toutes les dérives
01:44:37qu'il a pu avoir avec une partie
01:44:39des candidats Elle et Fils, moi je trouve
01:44:41que c'est un candidat qu'il faut soutenir
01:44:43et c'est pour ça que je souhaite
01:44:45sa victoire face au Rassemblement National
01:44:47bien sûr à Tulle.
01:44:49Alexandre Douizy, est-ce que vous pourriez vous saisir la main tendue
01:44:51notamment par Edouard Philippe
01:44:53mais par des ténors de la majorité présidentielle
01:44:55du camp présidentiel en tout cas puisqu'il n'y a plus de majorité
01:44:57aujourd'hui, qui disent qu'il faut qu'on construise
01:44:59une nouvelle majorité, un nouveau bloc central ?
01:45:01Je pense que les choses ne se passent pas comme ça
01:45:03ce n'est pas une question de nouveau bloc central
01:45:05ce qui est en train de se passer c'est que
01:45:07la gauche est devant la majorité
01:45:09présidentielle et que nous sommes
01:45:11en situation d'être demain
01:45:13la deuxième force à l'Assemblée Nationale
01:45:15ou peut-être même la première force
01:45:17si les choses s'inversaient parce qu'on n'est
01:45:19jamais à l'abri d'un sursaut et d'un
01:45:21quelque chose de différent dans ce pays mais en tout cas
01:45:23la gauche est en situation de centralité
01:45:25moi ce que je dis simplement c'est qu'à partir
01:45:27de cette gauche, à partir de ce que nous avons construit
01:45:29il faudra tout faire
01:45:31pour éviter le Rassemblement National
01:45:33et donc vous voyez nous
01:45:35on n'est pas dans le nini confortable
01:45:37qui permet d'avancer de manière
01:45:39masquée vers en fait le soutien
01:45:41et la satellisation du RN
01:45:43on est dans quelque chose de clair, on va tout faire
01:45:45pour éviter le RN mais d'abord il y a le deuxième tour
01:45:47dimanche, il faut que la gauche soit la plus
01:45:49forte possible pour que s'il y a des discussions
01:45:51un jour qui existent, elle se fasse sur nos bases
01:45:53et que ce soit comme ça qu'on travaille
01:45:55mais l'objectif numéro un là c'est d'éviter le
01:45:57Rassemblement National à tout prix.
01:45:59C'est-à-dire que si demain coalition il doit y avoir ce sera sur le
01:46:01programme du Nouveau Front Populaire
01:46:03vous êtes prêt à faire des compromis ?
01:46:05De toute manière on n'en est pas là
01:46:07là ce qui se joue dimanche c'est le deuxième tour
01:46:09et le fait que d'aller chercher
01:46:11une majorité si nous pouvons aller la chercher
01:46:13en revanche il est évident
01:46:15qu'il faut tenir compte des résultats
01:46:17quoi qu'il en soit, c'est comme ça que tout se construit
01:46:19donc l'objectif c'est d'abord
01:46:21d'aller chercher le maximum de députés dimanche.
01:46:23Quand Gabriel Attal hier annonce la suspension
01:46:25de la réforme de l'assurance chômage qui devait entrer en vigueur
01:46:27aujourd'hui, est-ce que vous y voyez une main tendue
01:46:29derrière vous ? D'abord j'y vois
01:46:31le respect du processus démocratique en cours
01:46:33je veux dire forcément le gouvernement
01:46:35n'a pas la légitimité qu'il avait
01:46:37pour prendre ce type de décision
01:46:39donc je salue le fait que ce soit ça, je le salue parce que
01:46:41d'abord c'est quelque chose qui allait impacter la vie
01:46:43de millions de gens en fait, c'était quand même
01:46:45l'objectif de faire des économies sur
01:46:47le dos d'un certain nombre de chômeurs
01:46:49donc on salue évidemment le fait que ce soit
01:46:51arrêté mais moi je vois pas plus
01:46:53que le respect du processus démocratique
01:46:55en cours, je vois pas de main tendue ou quoi que ce soit de cette nature là.
01:46:57C'est trop tard, elle arrive trop tard
01:46:59cette suspension de la réforme de l'assurance chômage, il aurait fallu
01:47:01le faire avant. On avait jusqu'au 30 juin pour
01:47:03prendre une décision et publier ce décret
01:47:05au risque de ne plus avoir
01:47:07la capacité de payer en fait
01:47:09les indemnités
01:47:11et chômage donc le Premier Ministre avait
01:47:13déjà dit qu'au 1er juillet il y aurait
01:47:15un décret, alors après c'est un décret
01:47:17d'annulation pour revenir à l'existence.
01:47:19Il y avait moyen de faire autrement. Donc il y avait moyen de faire
01:47:21autrement mais après ça sera assumé et effectivement
01:47:23ça sera au futur bloc
01:47:25majoritaire à l'Assemblée nationale
01:47:27de prendre ses responsabilités
01:47:29et de faire en sorte que nous
01:47:31puissions toujours
01:47:33aller vers le plein emploi, ce qui était l'objectif
01:47:35de cette réforme.
01:47:37Alors effectivement elle était contestée
01:47:39le Premier Ministre a pris acte
01:47:41des résultats d'hier soir, il a retiré
01:47:43Est-ce qu'il aurait fallu le faire avant ce changement de pied ?
01:47:45Est-ce que là il arrive pas trop tard
01:47:47le vote passé ? Honnêtement je pense que ça n'aurait rien changé
01:47:49je pense que c'était encore une fois une discussion
01:47:51qui était dans les mains des partenaires sociaux
01:47:53et les partenaires sociaux ne sont pas mis d'accord
01:47:55le gouvernement avait donc jusqu'au 30 juin
01:47:57pour prendre cette décision et ce décret
01:47:59on a décidé, le Premier Ministre a décidé
01:48:01de faire un décret d'annulation
01:48:03de cette énième réforme
01:48:05de l'assurance chômage et maintenant
01:48:07ça sera à la future majorité
01:48:09de prendre cette décision.
01:48:11Comment vous l'avez perçu cette décision de Gabriel Attal
01:48:13de suspendre cette réforme de l'assurance chômage ?
01:48:15Il y a un virage à gauche depuis hier
01:48:17Emmanuel Macron veut à tout prix
01:48:19ne pas perdre le pouvoir
01:48:21et donc puisqu'il voit
01:48:23que le Rassemblement National risque d'avoir
01:48:25une majorité relative voire absolue dimanche prochain
01:48:27il vire à gauche
01:48:29il vire à gauche en pouvant
01:48:31se désister comme je l'ai dit
01:48:33même si ça énerve mes amis
01:48:35d'aujourd'hui
01:48:37amis
01:48:39en tout cas interlocuteurs
01:48:41avec des désistements en faveur
01:48:43de la France insoumise, je le répète
01:48:45en faveur de la France insoumise
01:48:47et puis virage à gauche sur le fond
01:48:49donc il y a une stratégie politicienne
01:48:51mise en place depuis hier soir
01:48:53par le camp présidentiel
01:48:55je pense que ça l'a
01:48:57un jour à gauche, un jour à droite
01:48:59un jour Israël, un jour Gaza
01:49:01c'est tout ça en fait
01:49:03un jour Israël, un jour Gaza aussi
01:49:05c'est en même temps
01:49:07mortifère qui plombe
01:49:09la France depuis ces temps
01:49:11et qui déshonore le camp présidentiel
01:49:13mais finalement le Rassemblement National
01:49:15n'avait pas
01:49:17annulé son invitation
01:49:19il est bel et bien présent sur le plateau
01:49:21et Mahassan est parmi nous aussi
01:49:23Allez enfin un dernier tour dans nos régions
01:49:25on va à Nancy où on retrouve Alexandre Poplavski-Mayor
01:49:27bonjour Alexandre, merci beaucoup d'être avec nos rédacteurs
01:49:29en chef adjoint de l'Est Républicain, du Républicain Lorrain
01:49:31et de Vosge Matin. Alexandre vous allez tout
01:49:33nous dire des résultats de ces législatives
01:49:35en Lorraine et en Franche-Comté
01:49:37Oui bonjour Auréliane
01:49:39en Lorraine déjà
01:49:41le Rassemblement National arrive en tête
01:49:43dans 16 des 21 circonscriptions
01:49:45il envoie déjà 3 élus
01:49:47au Parlement
01:49:492 en Meuselle
01:49:51en la personne de Kevin Pfeffer
01:49:53et Alexandre Loubet
01:49:55et puis dans la
01:49:57deuxième circonscription de la Meuse
01:49:59c'est Florence Goulet qui rejoint également
01:50:01le Parlement où elle
01:50:03était déjà présente. En Franche-Comté
01:50:05c'est aussi le Rassemblement National
01:50:07qui arrive en tête dans 8
01:50:09des 12 circonscriptions
01:50:11c'est une percée aussi dans certains
01:50:13territoires qui jusque là
01:50:15faisaient assez résistance
01:50:17aux couleurs
01:50:19du Rassemblement National
01:50:21Et
01:50:23il y a d'autres résultats des personnalités
01:50:25notamment Alexandre ?
01:50:27Alors oui parmi les personnalités en Lorraine
01:50:29et Franche-Comté on a notamment
01:50:31Laurent Jacobelli qui est en ballotage
01:50:33favorable sur sa circonscription
01:50:35où il était élu
01:50:37il arrive en tête avec
01:50:3946,36% des suffrages
01:50:41exprimés devant
01:50:43la candidate de l'Union de la Gauche
01:50:45Céline Léger
01:50:47et en Franche-Comté on a Dominique Boinet
01:50:49qui s'est présentée
01:50:51sur la circonscription laissée
01:50:53vacante par Éric Alloset
01:50:55qui était de la majorité présidentielle
01:50:57et ancien écologiste comme elle
01:50:59Dominique Boinet arrive en tête avec
01:51:0134,16%
01:51:03des
01:51:05suffrages devant le candidat
01:51:07du Rassemblement National
01:51:09Éric Furcis
01:51:11et Benoît Villemin qui étaient ensemble
01:51:13normalement devraient se désister
01:51:15mais ne s'est toujours pas déclaré à l'heure actuelle
01:51:17Merci beaucoup Alexandre
01:51:19merci d'avoir été avec nous on regarde
01:51:21de une la Une de l'Est Républicain
01:51:23quelles alliances face au Rassemblement National
01:51:25c'est la question que vous posez ce matin
01:51:27et puis la Une du Républicain Lorrain
01:51:29une vague, le Rassemblement National
01:51:31et des barrages, c'est à la Une de vos deux journaux
01:51:33merci beaucoup Alexandre Poplawski
01:51:35un dernier mot, un dernier tour de table
01:51:37l'enjeu de ce second tour il est résumé par
01:51:39c'est une de la presse régionale
01:51:41est-ce que l'enjeu pour vous Xavier Jacovelli
01:51:43c'est d'éviter que le Rassemblement National
01:51:45n'obtienne une majorité absolue ?
01:51:47C'est ce qu'on dit depuis hier soir 20h
01:51:49l'enjeu c'est préserver la République
01:51:51préserver notre démocratie
01:51:53faire en sorte qu'aucun
01:51:55candidat du Rassemblement National
01:51:57ne puisse être élu grâce aux voix
01:51:59de la majorité présidentielle, du camp présidentiel
01:52:01quitte à avoir une assemblée ingouvernable
01:52:03mais elle ne sera pas ingouvernable
01:52:05elle a retrouvé le sens du compromis
01:52:07vous savez je suis un social-démocrate
01:52:09et je crois au compromis, pas la compromission
01:52:11je crois au compromis et donc qu'on puisse
01:52:13négocier un contrat de gouvernement
01:52:15avec des forces qui aillent
01:52:17de la droite républicaine à la gauche
01:52:19à la gauche
01:52:21comme disait Edouard Philippe
01:52:23à la gauche mitterrandienne, c'est peut-être un peu loin
01:52:25comme référence
01:52:27mais je pense qu'on est en capacité
01:52:29aujourd'hui d'avoir une assemblée qui soit gouvernable
01:52:31sur un projet, un bloc central
01:52:33un projet progressiste et un projet humaniste
01:52:35et donc moi j'appelle effectivement
01:52:37au sens du compromis, faire en sorte que
01:52:39cette union nationale existe demain
01:52:41pour faire barrage à l'extrême droite et au Rassemblement National
01:52:43Alexandre Vichy
01:52:45On est face à l'histoire de notre
01:52:47pays, jamais dans l'histoire
01:52:49hors période de guerre et hors période de trouble
01:52:51avec le régime de Vichy
01:52:53jamais l'extrême droite n'est arrivée au pouvoir
01:52:55et donc il y a un moment historique qui se joue
01:52:57devant nous et chacun
01:52:59est face à ses responsabilités
01:53:01est face à ce qu'il est, à ses valeurs
01:53:03et donc j'appelle tous les Français
01:53:05à venir aux urnes dimanche pour dire
01:53:07qu'ils refusent que le Front National
01:53:09dévisage, défigure notre pays
01:53:11pour les années qui viennent. Geoffroy Dizier
01:53:13Face au prétendu arc
01:53:15républicain, il y a en réalité
01:53:17depuis hier soir une nouvelle complaisance
01:53:19une nouvelle complaisance entre le macronisme
01:53:21et la gauche et l'extrême gauche qui se dessinent
01:53:23de manière tactique, de manière malsaine
01:53:25et face à tout cela, je souhaite
01:53:27qu'il y ait une droite, une droite offensive
01:53:29sans être extrémiste
01:53:31une droite fidèle à ses valeurs et à ses convictions
01:53:33une droite fidèle à ses valeurs
01:53:35et à ses convictions, une droite patriote
01:53:37libérale, qui puisse l'emporter dans notre pays
01:53:39une nouvelle génération et une relève
01:53:41à droite, voilà à mon avis
01:53:43la solution. Et vous pensez être en mesure de rester indépendant ?
01:53:45d'avoir un groupe toujours indépendant
01:53:47à l'Assemblée ? Mais c'est l'objectif, bien sûr
01:53:49et nous serons les arbitres et les pivots et nous empêcherons
01:53:51les autres, notamment ceux qui sont aujourd'hui à mes côtés
01:53:53de faire n'importe quoi demain.
01:53:55Merci messieurs, merci. Si vous voulez bien rester
01:53:57avec nous, on va voir ce qu'il y a à la une
01:53:59de la presse régionale, évidemment la presse régionale
01:54:01qui consacre ses unes à ce résultat des législatives.
01:54:11Et Alex, on va regarder avec vous les unes de la presse régionale
01:54:13la vague du Rassemblement National
01:54:15qui s'illustre bien dans le Sud-Ouest. Ah oui, le Rassemblement
01:54:17National qui vire en tête
01:54:19dans tous les territoires, en tout cas la grande
01:54:21majorité des territoires du Sud-Ouest, c'est à la une
01:54:23du journal du même nom, le
01:54:25Rassemblement National peut faire le grand chlème
01:54:27dans le Lot-et-Garonne, il est devant
01:54:29presque partout dans les circonscriptions de
01:54:31Charente-Maritime et de Charente
01:54:33mais dans certains territoires
01:54:35il y a une résistance de la gauche dans les
01:54:37Pyrénées-Atlantiques, malgré la poussée du
01:54:39RN, la gauche devrait conserver
01:54:41ses sièges et la gauche
01:54:43pourrait même connaître une progression
01:54:45dans le département de la Géronde, notamment
01:54:47dans les circonscriptions de
01:54:49Bordeaux. Le journal La Provence
01:54:51analyse, lui, les résultats dans la région
01:54:53Paca, Provence-Alpes-Côte d'Azur
01:54:55où le RN arrive partout
01:54:57en tête, sauf dans
01:54:59deux circonscriptions de Marseille
01:55:01où les insoumis Emmanuel Bompard et Sébastien
01:55:03Delegu ont été réélus
01:55:05dès le premier tour. Dans le département
01:55:07du Vaucluse, même scénario,
01:55:09une forte poussée du
01:55:11RN qui est partout en tête mais le RN
01:55:13pourrait perdre la circonscription de
01:55:15la ville d'Avignon car la
01:55:17candidate RN a récolté
01:55:1934% des voix au premier
01:55:21tour et c'est seulement 10 points de plus
01:55:23que le candidat du Nouveau Front Populaire,
01:55:25l'insoumis et militant Antifa également fiché,
01:55:27S. Raphaël et Arnaud, qui a récolté
01:55:2924% des voix avec un candidat
01:55:31de la gauche locale dissident
01:55:33qui est derrière à 18%
01:55:35des suffrages. En Alsace, le RN
01:55:37est en ballotage favorable
01:55:39dans 11 circonscriptions
01:55:41sur 15 pour le second tour
01:55:43avec 5 triangulaires
01:55:45et dans 3 d'entre elles,
01:55:47la gauche va se désister pour faire
01:55:49barrage au RN comme c'est
01:55:51le mot d'ordre du Nouveau Front Populaire.
01:55:53Et même la Corse ne déroge pas à cette tendance nationale.
01:55:55Oui, c'est la fin d'une exception,
01:55:57titre le journal Corse Matin.
01:55:59Pour la première fois dans l'histoire de l'Île-de-Beauté,
01:56:01des candidats RN sont au
01:56:03second tour des législatives.
01:56:05Ils sont présents dans le second tour
01:56:07des 4 circonscriptions Corse.
01:56:09C'est un séisme
01:56:11politique qui menace les députés
01:56:13sortant comme Laurent Marcangeli,
01:56:15président du groupe Horizon à l'Assemblée.
01:56:17Horizon, c'est le parti d'Edouard Philippe.
01:56:19Il arrive 2e dans la première circonscription
01:56:21de Corse du Sud avec 30% des voix.
01:56:23Derrière le RN, 31%.
01:56:25Et puis dans les Ardennes,
01:56:27les députés sortant sont aussi
01:56:29menacés par le Rassemblement National.
01:56:31Les députés sortant, le député LR
01:56:33Pierre Cordier, Lionel Wüber
01:56:35du camp présidentiel et le divers droite
01:56:37Jean-Luc Warsman sont tous
01:56:39dans des duels compliqués au second tour
01:56:41face au RN.
01:56:43Et dans certaines grandes villes, le RN ne perce pas comme à Lyon.
01:56:45Oui, le RN passe à l'extrême droite
01:56:47mais Lyon passe à gauche, titre
01:56:49Le Progrès de Lyon puisque
01:56:51les candidats du nouveau Front Populaire arrivent tous
01:56:53en tête dans les circonscriptions
01:56:55lyonnaises qui avaient été conquises
01:56:57en 2017 par le camp
01:56:59d'Emmanuel Macron. C'était même Lyon un fief
01:57:01historique de la Macronie mais c'est désormais
01:57:03une époque lointaine.
01:57:05Et puis l'Ancien Monde, on en a parlé,
01:57:07l'Ancien Monde revient dans le jeu puisque François Hollande
01:57:09est qualifié au second tour des législatives
01:57:11en Corrèze. C'est à lire dans le journal
01:57:13La Montagne. Il participera
01:57:15à une triangulaire face au RN
01:57:17et à un candidat LR, le journal La Montagne
01:57:19qui estime que François Hollande a réussi
01:57:21son retour sur la scène politique.
01:57:23Merci Alex, merci beaucoup pour cette revue de presse.
01:57:25Merci à tous les trois d'avoir été avec nous.
01:57:27Geoffroy Didier pour Les Républicains, Alexandre Ouisy pour
01:57:29le Parti Socialiste, Nouveau Front Populaire
01:57:31et Xavier Iacovelli pour le camp présidentiel.
01:57:33On rappelle que le Rassemblement National a annulé
01:57:35sa participation. Merci d'avoir
01:57:37été avec nous pour ce débat politique.
01:57:39Merci à tous de nous avoir suivis la journée spéciale.
01:57:41Résultat de ces législatives se poursuit
01:57:43sur les chaînes parlementaires. On vous donne rendez-vous
01:57:45à midi pour une nouvelle édition spéciale
01:57:47avec LCP Assemblée Nationale.
01:57:49A tout à l'heure et restez sur les chaînes parlementaires.

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