• l’année dernière
Des commerces se barricadent face aux violences qui menacent les législatives quel que soit le résultat. Pour Driss Ghali, essayiste : «On a un effondrement social et un effondrement de l’État. Nous avons un État qui ne veut pas protéger : il est devenu maltraitant». 

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Transcription
00:00Ce risque de violence qui est devenu banalisé,
00:02alors que nous sommes dans un pays ultra civilisé,
00:042000 ans de civilisation, la monarchie, l'Église, la féodalité.
00:09Ce n'est pas rien la France, ce n'est pas rien l'Europe de l'Ouest,
00:12ce n'est pas rien la France.
00:12C'est un pays civilisé, c'est-à-dire qu'on a renoncé à la violence.
00:17On a transformé, j'allais dire, l'ADN des hommes et des femmes
00:19pour renoncer à la violence.
00:20C'est une prouesse.
00:22Et en 20 ans, 30 ans, on est en train d'y renoncer
00:24puisqu'on se barricade sur l'anniversaire des meutes.
00:28Et c'est une véritable bascule historique.
00:31Alors l'impuissance, bien sûr, parce que d'un côté,
00:34c'est révolutionnaire ce qui se passe,
00:35parce qu'on a un effondrement social.
00:37Il n'y a pas que l'immigration qui pose problème.
00:38C'est un effondrement dans les familles, de l'autorité.
00:40C'est un effondrement de l'État.
00:42On n'a jamais payé autant d'impôts et nous avons un État
00:44qui ne veut pas protéger.
00:45L'État est devenu maltraitant.
00:47Alors pour mettre les amendes à Paris, aux gens malstationnés...
00:49Il ne veut pas ou ne sait plus faire ?
00:51Il ne veut pas parce que pendant le Covid,
00:53la preuve, pendant le Covid, pendant deux ans, ils se sont acharnés.
00:55La police que nous défendons-t-on,
00:57elle a quand même commis beaucoup de violences symboliques.
01:00Rappelez-vous la chasse aux gens non masqués.
01:02L'État a fait ça et les mêmes policiers.
01:04Et là, ils n'ont pas dit nous sommes en déficit d'effectifs.
01:06Là, ils l'ont fait.
01:07Là, ils n'ont pas eu peur d'aller chercher des gens,
01:09presque chez eux, pour dire
01:11appliquons le confinement.
01:12On a quand même été confinés.
01:14Confinés, c'est dit des mesures...
01:15Une épidémie quand même, ce n'était pas gratuit.
01:17Non mais je ne rentre pas...
01:19Oui, bien sûr, mais vous savez qu'au début,
01:21la situation sanitaire était compliquée.
01:23Les autorités ne savaient pas exactement de quoi...
01:25Ce qui nous attendait.
01:26Admettons, donc, l'État est capable.
01:28Donc, il est capable, tout simplement.
01:29Donc, il ne veut pas aujourd'hui, tout simplement.
01:31C'est ça, mon point.
01:32L'État ne veut pas.
01:33Mais d'un autre côté,
01:34nous manquons aussi d'imagination.
01:37La solution n'est pas dans un excès de force.
01:41Il est dans un peu de créativité.
01:42Vous avez aujourd'hui des quartiers
01:44qui sont largement largués par l'État.
01:46C'est-à-dire que l'État injecte l'argent,
01:48ça coûte cher, ça coûte cher.
01:50C'est bon pour les boîtes de BTP
01:51qui font l'apothie de la ville tout le temps.
01:53Mais l'État est absent.
01:54Le médecin ne vient pas.
01:55Il n'y a plus d'infirmière, plus d'assistance sociale.
01:56La police ne vient plus.
01:57On envoie le Robocop une fois par an
01:59pour faire des opérations placenet.
02:00Il faut repenser la police et repenser la justice.
02:03Il faut très rapidement,
02:05commissariat, premier étage,
02:06juge, deuxième étage.
02:08Dans la cité.
02:09Et là, vous allez voir,
02:10les problèmes vont se régler
02:11parce qu'on n'a pas affaire non plus à des martiens.
02:13Vous avez affaire à des humains.
02:14L'humain aime la justice rapide, juste.
02:17Aujourd'hui, la justice, elle prend 10 ans
02:18pour rendre un verdict.
02:20J'exagère un peu.
02:21Et il veut voir l'autorité.
02:23Ce sont des populations,
02:24parce que parmi les victimes de ces émeutiers,
02:27vous avez les voisins de ces émeutiers.
02:29Parce que les gens,
02:30ils n'arrivent plus à traverser le hall de l'immeuble.
02:32Vous avez les mecs qui font leur besoin
02:35dans les halls d'immeubles aujourd'hui en France.

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