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Cette semaine, émission spéciale après les JO d'hiver de Pékin 2022 ! Maxime Gras recevra les immenses Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, champions olympiques de danse sur glace pour la première fois de leur histoire !

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Sport
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00:00Salut, salut à toutes et à tous, bienvenue dans le club de sport en France, l'émission,
00:27le show des disciplines olympiques, olympique, l'adjectif n'a jamais aussi bien porté
00:33son nom qu'à l'occasion de ce numéro spécial aujourd'hui, post JO Pékin 2022 JO d'hiver,
00:40cette fois-ci, une émission aussi spéciale, champion, une émission au casting exceptionnel,
00:46un duo exceptionnel qui nous accompagne, un duo paré d'or, il s'agit de Gabriel Papadakis
00:52et de Guillaume Cizeron, bonjour messieurs dames, bonjour, oh même un concert au moment
00:57du bonjour, c'est magnifique, en or au JO avec un moment exceptionnel qu'on a vécu
01:05grâce à vous déjà, merci donc, et la première question qui n'en est pas forcément une,
01:10qui est l'habitude d'être une question rhétorique, comment ça va Gabriela ?
01:13Ça va super bien, on est vraiment super heureux d'avoir eu l'expérience qu'on a eu au
01:19jeu, d'avoir eu la médaille qu'on voulait aussi, donc oui, on ne pourrait pas être
01:23plus heureux.
01:24Guillaume, on veut tous un petit peu aujourd'hui s'approprier de vous, être avec vous dans
01:31vos souvenirs, vous voulez remémorer depuis une semaine, on vous aide à cela, est-ce
01:37que vous êtes un peu redescendu de votre nuage ou est-ce que vous êtes toujours au
01:41perché ?
01:42Petit à petit je pense qu'on redescend un petit peu de notre nuage, ça fait vraiment
01:47du bien d'être en France honnêtement, on a été très bien accueillis hier à notre
01:51arrivée, puis je pense qu'on a hâte de voir nos proches, de voir nos familles évidemment,
01:57c'est vraiment une médaille qu'on partage avec plein de monde, avec tous ceux qui nous
02:01supportent, qui nous soutiennent depuis des années, avec notre équipe, ça fait vraiment
02:07chaud au cœur de partager ça tous ensemble.
02:09Avant de redescendre un petit peu de ce nuage, je vous propose de prolonger un petit peu
02:13ce moment, est-ce que vous pouvez nous montrer ces belles médailles ?
02:17Magnifique, oui c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai, un très très beau gong qui
02:21nous rappelle évidemment les monuments chinois et la culture chinoise.
02:26Gabriela, Guillaume, avant d'être un métal, c'était un rêve, puis c'est devenu un objectif
02:34j'imagine carrière faisant, qu'est-ce que ça représente ? De la sueur, des larmes,
02:41des rires, voilà, qu'est-ce qu'il y a derrière ce bien là tangible qui vous appartient ?
02:46C'est sûr que c'est l'accomplissement ultime de toute notre carrière, ça fait
02:49plus de 17 ans qu'on patine ensemble et même si ça ne fait pas 17 ans qu'on rêve à cette
02:53médaille, ça fait quand même un petit moment et on ne l'a pas eu il y a 4 ans, si c'est
02:57le complet il y a 4 ans, on ne l'a pas réussi à l'avoir, donc les 4 dernières années
02:59on les a vraiment dédiées à ça et c'est merveilleux de l'avoir enfin dans les mains.
03:05C'est évidemment tout ça le fruit d'un travail acharné qu'on va avoir l'occasion
03:10de développer grâce à votre présence et votre venue Guillaume, le sentiment, on
03:16a parlé de l'émotion que ça pouvait représenter, le sentiment derrière ça, il y a une libération
03:22parce que Gabriela parlait de l'objectif qui était là, présent, latent, une libération
03:27ou une joie sobre ou intense, que sais-je ?
03:32Je pense qu'on est passé un peu à travers tout ça en même temps, je pense après la
03:38performance directement il y avait un soulagement, après quand on a appris qu'on était champion
03:44olympique là il y a eu évidemment beaucoup de joie, beaucoup d'émotions, plein de choses
03:50et puis ensuite il y a un petit peu des moments de réalisation, il y a beaucoup de gratitude
03:56je pense, on a un petit regard en arrière sur tout le travail qu'on a accompli, c'est
04:01des années et des années de travail, c'est bizarre d'avoir tout ça un petit peu dans
04:06le passé maintenant, on a l'impression qu'on a tellement, c'était notre objectif pendant
04:10tellement de temps, c'était devant nous et là tout d'un coup c'est derrière nous, donc
04:14il faut s'habituer un petit peu à ça.
04:16Alors Guillaume, c'est maintenant votre heure, votre moment d'avoir ce vertige là que vous
04:20êtes en train de nous suggérer, nous on l'a eu un peu à votre place, on a essayé
04:25de se mettre un peu à votre place avant ce grand rendez-vous et c'est vrai quand on pense
04:30à cet isolement long, à cet éloignement des proches, à cette préparation, à cette
04:34vie canadienne qui est la vôtre, à cette attente aussi que vous-même, vous nous l'avez
04:39dit, vous étiez fixée vis-à-vis de l'or, waouh, comment on se formate, on se conditionne
04:45à tout ça Gabriela, c'est une question un peu large mais quand même, dur ?
04:50Oui c'est dur, on a l'habitude de faire des choix comme ça pour notre carrière et de
04:56la mettre en priorité absolue, après là c'est sûr qu'à cause du Covid, à cause
05:01de toutes ces choses-là, ça a fait en sorte que ces choix-là ont été plus drastiques
05:04on va dire, toute la bulle qu'on a faite avant, on n'est pas allée au championnat
05:08de rock pour ne pas risquer d'attraper le Covid avant, donc il y a eu beaucoup de choses
05:11qui n'étaient pas nécessairement, des choix qui étaient faciles mais qui n'étaient
05:14pas forcément faciles à vivre en tout cas, donc oui, en tout cas ça rend cette médaille
05:19je pense d'autant plus belle parce qu'on sait tout ce que ça nous a entre guillemets
05:23coûté et puis c'est rien qu'on regrette et donc ouais, ça la rend plus belle.
05:29Et ces choix-là, vous parlez des Europes, vous parlez de cette préparation, cette volonté
05:35d'être un petit peu sur l'or et rien d'autre, on va le dire ainsi, est-ce que c'est quelque
05:41chose aussi que le jour J est dur à appréhender, c'est-à-dire comment on trouve le relâchement,
05:47le plaisir dans le fait que tout ceci est très très très très difficile à obtenir,
05:54tout peut s'écraser en une seconde et vous l'avez déjà vécu malheureusement.
05:57Guillaume, on se met dans quel état d'esprit ?
06:00Très difficile, je ne te le cache pas, c'est vraiment beaucoup de stress et c'est vrai
06:06que c'est difficile de prendre du plaisir en même temps qu'on performe en compétition,
06:10ça n'arrive pas à chaque fois et malheureusement ça passe un petit peu par ça, ça passe par
06:17un certain relâchement, ça passe par du plaisir parce que si on ne prend pas de plaisir,
06:20on ne peut pas le communiquer. Honnêtement, on sait qu'on est entraîné, on sait qu'on l'a fait
06:28des centaines de fois dans notre tête et en vrai, mais c'est vrai qu'il y a toujours le doute,
06:32on ne peut pas s'empêcher de douter, on ne peut pas s'empêcher d'être stressé et puis vraiment
06:36au dernier instant, c'est juste je pense qu'on fait, c'est un peu un saut dans le vide, on a
06:41confiance l'un en l'autre, on a confiance en notre entraînement, on fait une petite prière et on y
06:47va et puis on espère pour le mieux. C'est bien raconté, c'est magnifique finalement de précarité,
06:54même quand on met tout de côté, qu'on fait tant de sacrifices, on se rend compte avec votre témoignage
06:59que ça reste évidemment très compliqué. On refait un petit saut dans le rétroviseur sur cette
07:05Olympiade, est-ce qu'on peut dire que le terreau qui vous a mené là où vous êtes face à nous
07:10aujourd'hui, il vient de Pyeongchang, c'est le chemin, le chemin, il est là aussi cette
07:17détermination pour aller chercher l'or, il date de 2018 ou pas Gabriela ? Je pense qu'on l'avait
07:22avant parce que la médaille d'or, on la voulait déjà à Pyeongchang et je pense qu'on a fait
07:27perdurer cette espèce, cette envie en tout cas très très forte, c'est sûr que ça a nourri
07:31notre ambition, ça a nourri notre faim aussi de la vouloir à Pékin et ça la rend autant plus
07:38belle mais oui je pense que c'est une envie qui précède Pyeongchang. Guillaume, on essaye de
07:45relativiser comment, parce que pour 60 millions de français et de milliards de gens dans le monde,
07:52difficile de qualifier votre prestation il y a quatre ans d'échec in fine, comment on repart,
07:59on essaye non pas de relativiser mais de se nourrir de ce qui s'est passé il y a quatre ans
08:04pour repartir au combat ? En fait je pense que l'expérience en tant que telle nous a appris un
08:12petit peu à rebondir, il y a des choses qu'on ne contrôle pas nécessairement comme dans toute
08:19cette période de Covid, il y a eu plein d'annulations, on n'a pas pu s'entraîner exactement comme on
08:23avait prévu et je pense qu'on a appris un petit peu à tirer le meilleur des situations qui des
08:29fois sont un petit peu difficiles ou imprévues et puis ça c'est ce qui a fait notre force je
08:34pense pendant ces quelques dernières années, c'est vraiment au lieu de s'attarder à se dire
08:39zut on aurait bien aimé faire ça, on voulait faire ça, ça s'est pas passé comme on avait prévu,
08:43on a choisi à chaque fois de regarder la situation et de se dire ok comment on peut tirer le meilleur,
08:49prendre avantage de cette situation pour s'entraîner plus, pour se reposer plus,
08:55pour ceci ou cela, puis ça nous a mené là où on en est aujourd'hui. Et dans ce processus,
09:00retrouver l'exigence, la nécessité de ce sacrifice, de ce travail de tous les instants,
09:07ça se passe quand dans votre tête ? Dès la fin 2018-2019, ce nouveau cycle olympique,
09:14il germe en vous Gabriela, cette envie de repartir, elle se nourrit quand ?
09:20Ouais, en fait je pense qu'en faisant les Jeux de Pyeongchang, même en les commençant,
09:25je pense qu'on avait tous les deux, on sentait que c'était pas nos derniers Jeux et le fait
09:29en plus d'avoir seulement la médaille d'argent quand on voulait la médaille d'or,
09:31là on savait, je pense que c'était évident, on savait qu'on allait la chercher au prochain
09:36donc à Pékin, donc ça s'est jamais arrêté, ça n'a pas été facile pendant les quatre dernières
09:42années mais oui, vraiment je pense que le moment où on était sur le podium avec la médaille
09:47d'argent, on savait qu'on irait la chercher à Pékin. Tout ça est déjà immensément dur quand
09:53on est dans un sport individuel, d'aller chercher cette quête d'exigence, cette remise en cause
09:59permanente. En binôme, comment ça se fait, vous avez parlé de ces 17 ans de travail,
10:04il y a un leader du somme, il y a un leader au contraire d'énergie positive, comment vous
10:11cohabitez sur ces émotions, sur ces directions à prendre, qu'elles soient artistiques, qu'elles
10:15soient en termes d'émotions, comment vous fonctionnez tous les deux ? Je pense que chacune
10:21des décisions qu'on prend, que ce soit la musique, la chorégraphie, même sur la glace, c'est
10:26vraiment des choix d'équipe. On a trois coachs principaux à Montréal, donc on a toujours, je
10:34pense que chacun a un peu sa force et sa personnalité, mais on arrive toujours à
10:40tirer le meilleur de chacun et je pense qu'on arrive toujours presque à arriver aux mêmes
10:47conclusions quand il s'agit de prendre des décisions difficiles. Et puis je pense qu'on a
10:51beaucoup de confiance les uns en les autres, je pense qu'on est ouvert aussi aux propositions des
10:55uns et des autres, donc que ce soit techniquement, artistiquement, pour des choses plus de
11:01management, on arrive toujours bien à s'entendre, je pense. On met un petit peu de tout sur la table
11:08puis souvent notre instinct nous guide vers telle ou telle avenue, puis c'est comme ça que ça fonctionne.
11:14C'est l'avenue du succès en l'occurrence, vous concernant. Clairement, Gabrielle, il y a des choses qu'on fait
11:20indépendamment l'un de l'autre, où il y a eu des besoins différents à certains
11:25moments de votre carrière, je ne suis pas sûr, le mental pour aller chercher ces petits gains
11:29marginaux, de la stabilité pendant l'effort, je ne sais pas, est-ce qu'il y a des choses que vous
11:34allez chercher qui sont différentes parce que vous n'avez forcément pas le même caractère ou des
11:38choses comme ça ? Oui, majoritairement on fait tout ensemble quand même, on a notre préparateur
11:42mental, on a notre préparateur physique, etc. Ça arrive qu'on fasse des choses séparément parce
11:47qu'on vit des choses séparément différentes dans nos vies privées et tout ça, mais je pense
11:54de manière générale quand même, on fait pas mal tout ensemble. On a évoqué les ressorts
11:59entre guillemets psychologiques de la performance, maintenant si on se projette un petit peu sur la
12:05glace, on l'a dit, les mois qui ont précédé ce rendez-vous olympique ont été pour ceux qui ne
12:11vous suivent pas au quotidien un peu en pointillons, ne savaient pas trop où se situer, où situer les
12:17chiquiers internationales, puisqu'en votre absence on avait vu des russes triompher. Vous arrivez
12:21comment sur cet événement olympique qui avait été précédé par des France, auxquelles vous
12:26aviez précédé, comment vous arrivez ? Le momentum est-il favorable au moment des JO, selon vous ?
12:33Nous, on essaie toujours de ne pas faire vraiment, de faire un petit peu abstraction de ce qu'on dit
12:39autour de nous, des rumeurs, etc. Je pense qu'on sait exactement, avec l'expérience, on sait
12:45exactement ce qu'on a à faire. On sait qu'on arrivait quand même en tant que favoris, malgré le
12:52fait qu'on n'avait pas gagné les championnats d'Europe il y a deux ans. On savait que c'était
12:56un peu une sous-performance, on savait pourquoi on n'avait pas gagné, donc on n'était pas vraiment...
13:00Je pense qu'il y avait juste la bonne dose de stress de se faire gagner par les russes pour
13:06nous pousser à ne pas nous reposer sur nos acquis. Mais c'est vrai qu'on a besoin un petit peu de
13:11ce stress, on a besoin de cette peur de perdre, en fait, pour se dépasser. Mais malgré tout,
13:19on arrivait avec quand même une certaine confiance. On savait qu'en faisant des performances comme
13:27on était capable de les faire à l'entraînement, comme on a fait déjà depuis plusieurs semaines à
13:31l'entraînement, des presque sans faute, on savait qu'on avait de grandes chances de gagner, donc
13:35dans notre tête, il y a une certaine sérénité qui s'est installée de savoir ça. Après, ça reste
13:44extrêmement stressant parce qu'on peut toujours faire des erreurs, mais on savait quand même
13:47qu'en faisant ce qu'on était capable de faire, on allait probablement gagner. Vous partagiez cette
13:52sérénité, cette certitude, Gabriela ? Oui, c'est sûr qu'il y a toujours un énorme stress de vouloir
14:00faire la performance qu'on veut parce que malgré tout, c'est pas facile d'être aussi
14:05précis qu'on le veut à chaque fois, notamment avec le stress, mais oui, je pense qu'on savait en
14:10partant que si on faisait ce qu'on voulait faire, on pourrait gagner. Ce jour-ci, qui est un double
14:17jour en plus, c'est terrible. La danse rythmique qui intervient le 12 février avec une prestation
14:24qui vous offre déjà un record, tout simplement, un record que vous déteniez et que vous commencez
14:31déjà à épousser avec cette performance. Là, c'est un sentiment d'être conforté, j'imagine,
14:38Guillaume, Gabriela, qui vous étreint. Comment on garde justement l'adrénaline et le fait que la
14:46certitude ne se transforme pas en endormissement parce que ça doit être un équilibre très très
14:50très compliqué ? Oui, puis d'ailleurs, on n'a pas beaucoup dormi la nuit avant le livre, donc
14:56endormissement, c'est le bon mot. Je pense que le jour du livre, on avait justement peur de ne pas
15:01être assez réveillé parce que si on est passé le soir là-bas pour l'épreuve de la danse courte
15:07et ensuite on est passé le matin quand même assez tôt pour le livre, donc il y a vraiment un
15:12changement d'horaire un peu radical. Mais honnêtement, une fois sur la glace, avec le stress,
15:17on ne se sent pas du tout fatigué. Mais c'est vrai que je pense qu'on a l'habitude d'être
15:26favori quand même après le programme court. On a l'expérience de cette place-là et on sait que
15:32c'est un peu un jeu parce qu'on se dit qu'on n'a pas besoin de faire la performance de notre vie,
15:40il faut juste qu'on fasse ce qu'on sait faire et ça va le faire. Ça, ce sont les mots du 13
15:46de ce jour de repos post-danse rythmique. Oui, c'est toujours un peu une balance,
15:53un équilibre entre se donner à fond et en même temps rester un tout petit peu safe pour ne pas
16:01prendre trop de risques dans la performance. On sait exactement ce qu'on a à faire et c'est
16:07vrai qu'il suffirait d'une faute pour dégringoler en danse sur glace. On peut perdre des points
16:11quand même très très rapidement sur des éléments et puis ça arrive vite, on ne sait pas toujours
16:15pourquoi. Donc, l'enjeu, c'est de ne pas faire de fautes. On reprend le contact avec la glace le 13
16:21où on est vraiment dans sa bulle et on attend la suite des événements ? On a un entraînement de
16:2630 minutes le 13, un entraînement officiel. C'est le rythme normal, c'est ce qu'on connaît,
16:33mais sinon oui, on reste complètement dans notre bulle. Et ça suffit focus. Donc, on a du mal à
16:38dormir la veille au soir, si j'ai bien compris. Guillaume, c'est une journée où on a ses habitudes,
16:45mais on trépigne ou on est content d'avoir ce jour off justement pour avoir ses réflexions et
16:51être posé. Est-ce qu'il y a eu envie d'en finir là ? Parce que ça fait quand même quatre ans,
16:55on est sur les dents, on vient de cartonner sur une séquence courte. Est-ce qu'on n'a pas envie
17:01d'être très vite à bâcher ? Honnêtement, oui, je crois qu'on avait vraiment hâte d'en finir.
17:05Mais c'est pareil, c'est une ambivalence parce qu'on a envie de prendre du plaisir. On veut ce
17:12moment olympique, on veut se faire plaisir sur la glace et en même temps, on a tellement hâte que
17:15ce soit fini. Parce que le stress est un peu insoutenable. Le juste de ne pas savoir, est-ce
17:20qu'on va gagner ? Est-ce qu'on ne va pas gagner ? Honnêtement, c'est assez terrible comme stress.
17:28Et ça faisait vraiment longtemps. On est resté là-bas longtemps. D'habitude, on arrive aux
17:32compétitions trois, quatre jours avant. Là, on était là dix, douze jours avant le début de
17:37l'épreuve. C'est vraiment long. On a le temps d'y penser, d'avoir ça dans la tête.
17:43Ça devient un petit peu obsessionnel au bout d'un moment. On n'a pas grand-chose à faire,
17:45donc on a tout le temps de stresser. Et donc ce deuxième jour, ce deuxième passage,
17:53nouveau record du monde global. Vous vous battez vous-même d'ailleurs de ce record. Je le regarde,
18:00226,98 points. Le moment venu, quand vous apprenez, au-delà du record de points,
18:08le sentiment qui est là derrière cette médaille, derrière ce graal atteint, c'est quoi Gabriela ?
18:13Il y avait tellement d'émotions en même temps. On était sur le quai Sainte-Cré à attendre nos
18:19notes. Lui, il ne voulait pas entendre les notes. Moi, je n'étais pas encore revenue de notre
18:23performance. Et puis là, on entend, on voit la note, on entend le monde qui crie. C'est fantastique.
18:29On était là avec nos entraîneurs qui ont une part immense dans notre réussite. On était heureux,
18:36on s'est tous serrés dans les bras. Il y a nos compétiteurs qui sont aussi des gens à qui on
18:39s'entraîne, qui sont venus nous prendre dans leurs bras aussi. Donc c'était un moment magnifique.
18:44Il y a la médaille, il y a les notes, il y a aussi le regard du grand public, le téléspectateur que
18:53nous, on a évidemment beaucoup plus pu sonder. Et ça, ça doit être une forme aussi de remerciement
18:59incroyable. Le mot qui est beaucoup revenu chez les nombreux téléspectateurs qui ont pu vous
19:02regarder, ça a été la grâce, le sentiment de fusion qui pouvait vous habiter. Est-ce que vous
19:08avez eu le sentiment en étant à l'intérieur, en étant complètement professionnel, donc avec un
19:13regard différent, d'atteindre une forme d'alchimie totale, un must à l'occasion de ce programme-là ?
19:19Honnêtement, vous pouvez déconstruire le mythe. Non, je pense que l'intensité du moment était
19:28vraiment extrêmement grande, que ce soit sur le programme court ou sur le programme libre. Je
19:32pense qu'il y avait une telle concentration, une telle présence. On était vraiment très présents.
19:39Je veux dire, c'est le type de moment où chaque seconde, comme on a une mesure du temps qui est
19:44un petit peu faussée parce que ça passe tellement vite et en même temps, on a l'impression que chaque
19:47seconde est décuplée. C'est un moment un petit peu, je pense, qui est vécu par beaucoup d'athlètes
19:51et qui est un peu indescriptible. Mais après, en regardant les vidéos, c'est sûr que les
19:58perfectionnistes en nous trouvent toujours des choses à redire. Donc, pour nous, ce n'était pas
20:03la performance du siècle, mais honnêtement, c'était le moment de notre carrière.
20:10Je veux dire, c'était vraiment le moment comme on l'avait rêvé, je pense.
20:17Vous avez utilisé le mot vide tout à l'heure un petit peu, Guillaume, qui pouvait arriver maintenant.
20:24Gabriela, c'est quoi la projection ? Est-ce qu'on est dans une forme de projection à H plus 7,
20:31à J plus 7, pardon, ou est-ce qu'on est encore dans quelque chose du domaine de la rêverie ?
20:36Vous avez pensé à quelque chose pour les jours à venir, à part des choses du domaine de la famille,
20:42des proches à voir ?
20:43Oui, c'est sûr qu'on a nos petits plans, nos petits projets à très court terme. Là, on est à Paris
20:48pour faire les médias. Dans un moment, on a les championnats du monde. Donc, tout est très serré.
20:53On va profiter de notre famille. Donc, je pense qu'on va faire en sorte de rester un petit peu
20:56dans notre petit tourbillon, dans notre petit nuage le plus longtemps possible, en tout cas.
21:00C'est incroyable. On voit cette affiche des mondiaux. Vous êtes en plus au cœur de la centrifugeuse
21:06pour ce rendez-vous. C'est vécu comment dans vos discussions en coulisses ? La récompense de vous
21:15retrouver devant un public français, c'est génial d'avoir ce rendez-vous-là, disons-le, dans cette arène
21:20qui verra potentiellement plus de 10 000 personnes venir vous soutenir.
21:24C'est un graal ou c'est l'envie d'ajouter une ligne à votre déjà incroyable palmarès ?
21:29Comment vous vous trouvez là ?
21:32Je pense que c'est une célébration avant tout qui va clore un peu ces quatre dernières années.
21:40Évidemment, on a envie d'avoir un cinquième titre de champion du monde. Ça fait toujours bien sur un CV.
21:46On va le voir ce CV. Il va apparaître là. Les équipes autour de notre chef d'édition, Lucien Jean,
21:52vont vous le proposer. En tout cas, ce CV important, ça, c'est le compétiteur qui parle.
21:58On est d'accord. C'est normal.
22:01Disons que le fait d'avoir des championnats du monde en France, ça n'arrive pas tous les ans.
22:05C'est quand même très rare. C'est vraiment une chance pour nous de faire un championnat du monde à la maison.
22:10Ça va être vraiment, je pense, une fête. Évidemment, il faut qu'on soit concentré.
22:16On ne vient pas en touriste, mais ça va être une fête un petit peu.
22:19C'est l'occasion pour nos familles de voir nos programmes aboutis en fin de saison, après les Jeux.
22:24Évidemment, nos familles n'ont pas pu être là à Pékin.
22:26Il y a vraiment plein de monde qui va venir nous voir et qui va apprécier le spectacle,
22:32le stress intense de la compétition, même si ça reste un enjeu quand même.
22:37On est en France, on a envie de gagner, on a envie de remporter cette médaille pour la France et pour notre équipe.
22:42Quand vous répondiez, Guillaume, Gabriella, regardez ce palmarès.
22:44Vous vous rendez compte que c'est vous qui avez gagné tout ça ?
22:47Vous imaginez, en Auvergne à l'époque, vous en sortir avec autant de breloques, autant de rendez-vous, de moments magiques ?
22:57Non, c'est sûr que non. Je pense que quand on a commencé, on ne s'attendait pas à ça.
23:01Même si ça arrivait tellement vite, quand on a gagné nos premiers championnats du monde, on n'essayait même pas de les gagner.
23:07C'est passé tellement vite aussi. Je pense que je la garde parce que des fois, j'oublie mon propre palmarès
23:14parce qu'on est tellement toujours concentré vers l'avenir, ce qu'on va faire après,
23:18qu'on oublie de regarder un peu en arrière et d'être fier de nous.
23:23Quelques questions en rafale pour aller au plus vite, raviver vos souvenirs avant de vous libérer.
23:30Le message de félicitation qui vous a noué la gorge ?
23:35Il y en avait beaucoup. Mais ma famille, je pense, ma famille, ma soeur, mon frère, ma mère.
23:45Que vous avez eues juste après, je crois, juste après la médaille.
23:50Oui, et puis je pense des gens qui, peut-être, faisaient partie de nos vies il y a des années où on n'était pas encore au stade où on en est.
23:57Ça fait faire un peu un bond dans le temps quand on parle à quelqu'un qu'on n'a pas vu depuis longtemps.
24:03Ça fait un brûle d'effet.
24:05Le nombre d'heures de sommeil depuis le 14 février ?
24:08Il n'y en a pas eu beaucoup, mais elles se sont toutes passées dans la vie en revenant.
24:13Vous les avez cumulées.
24:15Très bien. Le palmarès, c'est plus que garni, on vient de le voir.
24:19Qu'est-ce que vous aimeriez accomplir encore professionnellement ?
24:23Un truc très simple ou alors super mégalo, je veux une patinoire à mon effigie.
24:27Vous avez le droit ici, tout est permis, vous avez l'or olympique.
24:30Voilà, allez Guillaume, lâchez-vous. Une statue donc ?
24:33Non, c'était du second degré.
24:35Que je ne dirais pas non.
24:37J'adore.
24:38Mais non, je ne sais pas.
24:40Je pense qu'on est curieux de savoir ce que l'avenir nous réserve.
24:44On va voir.
24:46Donc là, ce n'est pas défini encore.
24:48Très bien.
24:49La chanson, le thème sur lequel vous aimeriez vous exprimer,
24:52avant de vous dire un bye-bye professionnel, c'est quoi ?
24:54Qu'est-ce qui vous fait kiffer ?
24:56C'est peut-être votre playlist d'ailleurs du moment.
24:58Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?
25:01Il y en a beaucoup, puis je pense qu'on va continuer à patiner sur plein de musiques.
25:06Très bien.
25:08Je pense que c'est peut-être des choses un peu plus avant-gardistes.
25:12On a patiné sur beaucoup de classiques quand même dans les dernières 8 années.
25:16On a fait des grands classiques.
25:20Donc, je pense que peut-être se tourner pour des programmes de gala vers des choses un petit peu plus folles.
25:27Très bien.
25:28Vous pouvez vous le permettre maintenant.
25:30Lâchez les chevaux jusqu'au bout.
25:32Il n'y a plus rien à gagner.
25:34C'est clair.
25:35Merci en tout cas d'être venu sur notre plateau.
25:37Ce fut un plaisir de vous accueillir, de voir ce moment.
25:42Mais bon, on aimerait vous garder.
25:44Vous êtes dans le patrimoine français, mais je crois que tout le monde ne serait pas d'accord.
25:47Vos proches ont envie de vous voir.
25:48On vous libère.
25:49Donc, merci à vous d'être venu.
25:51Merci à vous de nous avoir suivi.
25:53On se donne rendez-vous évidemment très bientôt, la semaine prochaine,
25:56pour un nouveau numéro du Club sur l'antenne de sport en France.
25:59D'ici là, permettez-moi de souhaiter un bon rétablissement à notre chef d'édition, Julien Peyronné.
26:03Lucien Frisouille, pour ce remplacement, tu as été merveilleux.
26:07Merci aussi à Quentin, à la réalisation, Lucie Ausson et Sandrine.
26:11Au maquillage, sans vous, rien n'aurait été possible aujourd'hui.
26:15A très bientôt sur Sport en France. Bye bye.

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