Plongez au coeur de l'histoire extraordinaire de Sadaf Khadem qui a dû partir de son pays l'Iran pour continuer son rêve. C'est la première boxeuse d'Iran à monter sur un ring. Un grans format France TV Sport.
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00:00C'est une course effrénée vers la liberté, des efforts, des sacrifices pour l'amour de
00:26son sport. Avec un idéal, un horizon. Participer aux Jeux Olympiques de Paris.
00:31J'ai travaillé, je travaille et je travaillerai. C'est mon but, c'est pas un rêve. J'ai quitté
00:46mon pays, ma famille, pour ça. Casque rouge, Sadaf Raden, l'Iranienne, s'entraîne ici à Royan.
01:00Expatrié, sans famille, seul, ce déracinement comme une des preuves de sa détermination.
01:08On sent qu'il y a quelque chose quand on se bat contre elle. Elle se plaint jamais en fait. C'est
01:17l'élève modèle comme on peut le dire. Son manque de bagage technique, elle le compense avec sa
01:22détermination, sa rage. Elle a un gros physique, un très très gros physique. L'histoire de Sadaf
01:30prend ses racines à Téhéran. Sur ces images en mars 2019, elle ne vit que pour la boxe,
01:36un sport totalement interdit aux femmes en Iran. Pour braver cet interdit,
01:41elle va même jusqu'à installer une petite salle de boxe dans son appartement.
01:45Ici, c'est l'endroit le plus sûr du monde pour moi. Quand ça ne va pas, dès que j'arrive ici,
01:53j'oublie tout et je m'amplie d'énergie positive. Ici, c'est mon lieu de travail,
02:00c'est ma maison. C'est ici qu'ont lieu la plupart de mes entraînements.
02:04Un mois plus tard, elle arrive en France, invitée par Mayar Monshipour, l'ancien champion du monde
02:11d'origine iranienne. Sadaf Radem porte fièrement le maillot de son pays. Elle est là pour progresser
02:21et passer un cap dans sa carrière. Mais boxer est une transgression pour le régime iranien.
02:28Depuis ce jour, par crainte d'être arrêtée, elle ne peut plus rentrer dans son pays. Deux ans
02:36désormais que Mayar Monshipour veille sur elle. Historiquement, on dira dans 100 ans,
02:44la première fois qu'une Iranienne est montée sur un ring de boxe, c'était Sadaf. Elle avait
02:49beaucoup de pression, elle l'a assumé. Après, fière parce que ce n'était pas prévu qu'elle
02:54reste, elle est restée. Elle en est contente, elle aime la France comme nous tous. Mais elle a
03:00assumé un changement, l'éloignement des parents, un changement de niveau de vie matériel. Elle
03:06l'a assumé et tout le monde n'en est pas capable. Contrainte à l'exil, Sadaf Radem repart de zéro
03:12et décroche un petit boulot dans cette exploitation agricole. Un choc. Elle avait une vie de princesse
03:18en Iran, c'est elle qui le dit, des parents aisés et une vie confortable. C'était dur au début,
03:25mais vraiment, c'était très, très difficile pour moi. Avec les pantalons de sécurité,
03:30les chaussures de sécurité, j'étais mal partout et je n'étais pas habituée. Elle a l'énergie à
03:39revendre, Sadaf. C'est clair, elle fait double journée. Et ici, ce n'est pas facile des fois,
03:45les intempéries, la chaleur. Puis après, retourner à la salle s'entraîner, chapeau. Elle fait tout
03:53pour son rêve. C'est très, très bien. Début juillet, tout s'accélère. Bloqué par le Covid,
03:59comme beaucoup d'athlètes pendant un an, Sadaf retrouve la compétition. Son 15e combat avec en
04:08ligne de mire les Jeux olympiques sous la bannière des réfugiés. Son objectif à elle, il va falloir
04:15bosser à fond pour pouvoir le réaliser. Il faut passer par là, par des combats et accumuler le
04:22plus de combats possible. Sadaf, et ce soir-là, la tête d'affiche d'un gala organisé par son club
04:29à Royan. Tenace, accrocheuse. Sadaf Radel se livre totalement. Son histoire, son parcours,
04:53lui procure cette folle énergie. Beaucoup de rage pour sa onzième victoire.
05:04C'est une petite princesse qui rentre, qui est isolée ici, qui est toute seule, qui se bat,
05:13qui apprend le français, qui veut faire un BTS, qui boxe. Elle n'a pas ses parents,
05:19elle n'a pas sa famille. C'est dur, imaginez-vous, en disant tout seul, à 24 ans,
05:23en France. Elle se bat, elle est particulière. C'est une fille bien.
05:49Je sens de bien. Boxe a changé ma vie. A 5000 kilomètres de chez elle, Sadaf Radem poursuit
06:00son rêve complètement fou. Disputer les Jeux Olympiques en 2024, plus qu'un rêve,
06:05un destin hors norme pour cette femme libre, forte et courageuse.