• il y a 4 mois
Le 2 octobre 2019 Quentin Bigot devient vice-champion du monde de lancer de marteau lors des championnats du monde de Doha. Récit.

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Transcription
00:00On n'est pas du tout favoris, et il fallait que je sorte quelque chose, enfin une deuxième,
00:10et je me suis dit qu'à 300 mètres, moi, je vais, voilà.
00:32Sur Jroulin, on est le 2 octobre 2019.
00:34Ouais, forcément, je me souviens, c'est le jour où je prends ma médaille d'argent aux championnats du monde à Doha.
00:48Le matin de la compétition, je me suis levé normalement, je ne ressentais pas spécialement de pression.
00:53Je sentais que ce n'était pas une journée normale, ce n'est pas rien quand même, c'est le jour de la finale des championnats du monde.
00:58La finale était le soir, donc il fallait patienter.
01:01On tournait un peu en rond dans la chambre, en fait.
01:06Donc, le mieux à faire, ce n'est pas forcément justement de rester dans la chambre tout seul,
01:10c'est d'essayer de prendre plus de temps possible au repas, par exemple, en discutant avec du monde.
01:15Petite sieste dans l'après-midi, qui n'en est pas vraiment une, parce que celui qui arrive à dormir avant une finale des championnats du monde, il est costaud quand même.
01:25Depuis le matin déjà, je préparais mon sac, les chaussures, rien oublié, voilà.
01:29Et j'ai écouté du Serge Gainsbourg avant ma finale.
01:34Je suis un amateur quand même, mais il y a des gens qui pourraient penser que ce n'est pas assez motivant ou percutant.
01:42Mais moi, ça me mettait vraiment dans un état de concentration d'écouter Gainsbourg.
01:48C'est une construction, un concours.
01:51Et essai après essai, l'état d'esprit n'est pas le même.
01:55Il faut savoir recentrer son énergie.
01:57Parce que si on se disperse à être trop excité entre les essais, alors qu'il faut lancer dans dix minutes et que dans dix minutes, après, on est un peu cuit parce que forcément, la forme, elle monte et elle descend.
02:06Il faut savoir gérer ça.
02:08Après, il faut se laisser aussi aller par la compétition.
02:11Il ne faut pas réfléchir de trop à la stratégie.
02:14Il faut se laisser prendre par le moment.
02:16C'est normal que ce soit stressant.
02:18Il ne faut pas se dire, le stress me bouffe.
02:20C'est normal, il faut se laisser envahir par ça.
02:26Il y a six essais.
02:28Trois essais pour les douze, parce qu'on est douze en finale.
02:31Et ensuite, au bout de trois essais, ils prennent les huit meilleures.
02:35Premier essai déjà avec 76 mètres et quelques.
02:39J'avais déjà ma place dans les huit.
02:42Deuxième essai, je suis allé 78 et quelques.
02:45Donc là, j'étais déjà sur le podium.
02:54C'est la première fois que je suis allé au podium.
02:56C'est la première fois que je suis allé au podium.
02:58C'est la première fois que je suis allé au podium.
03:00Et ensuite, j'essaie de lancer plus loin.
03:02Mais quand on essaie de lancer plus loin, des fois, on se crispe un petit peu.
03:05Donc le jet d'après, je suis à dix centimètres de moins.
03:08Et le quatrième essai, j'étais détendu.
03:10Et je fais mon meilleur essai, 78 mètres, 19.
03:12Et je remonte deuxième.
03:14Ce qui est rassurant, parce qu'on se dit que si quelqu'un nous passe devant,
03:17on est quand même encore sur le podium.
03:21Et le quatrième essai, j'étais détendu.
03:23Et je fais mon meilleur essai, 78 mètres, 19.
03:25Et je remonte deuxième.
03:27Ce qui est rassurant parce qu'on se dit que si quelqu'un nous passe devant,
03:29on est quand même encore sur le podium.
03:31Mais je savais que tout n'était pas gagné.
03:33Il y avait l'autre Polonais qui mordait des jets,
03:36donc qui sortaient du plateau à des jets à 79.
03:40Et puis le Hongrois, on n'était pas à l'abri qu'il fasse aussi un autre jet.
03:44Donc que je finisse quatrième, finalement.
03:49Quand le quatrième lance, et que je vois qu'il ne me passe pas devant,
03:52je suis sûr d'avoir une médaille.
03:54Alors peut-être de bronze, si le troisième me repasse devant.
03:57Mais au moins de bronze.
03:59Ensuite, le Hongrois lance, ne fait pas mieux.
04:01Donc je suis assuré d'avoir ma médaille d'argent.
04:14Le coach me jette le drapeau français, me dit bravo.
04:16Je vois qu'ils ont tous les larmes aux yeux.
04:18Et moi, ça ne vient pas.
04:20Il n'y a pas de ça.
04:21Pourtant, aujourd'hui, je regarde les images,
04:22j'aurais presque les larmes aux yeux.
04:24Mais sur le moment, non.
04:26Parce que j'étais encore dans le concours, dans cette concentration-là.
04:31Alors le Polonais qui gagne, Pavel Fajdek, qui gagne le concours.
04:35Donc il est quand même quatre fois champion du monde, ce gars-là.
04:38C'est quelqu'un de très fort, qui a lancé très loin vite dans le concours.
04:42Donc avec vite deux mètres d'avance sur tout le monde.
04:46Ça ne serait pas sportif de dire que je savais que c'était inatteignable jour J.
04:50Mais je suis aussi très réaliste par rapport au perf.
04:53Je sais ce que je fais à l'entraînement.
04:55Je savais que 80 mètres 50, c'était compliqué.
04:57Après, 118, 119, ce que je réalise, c'était dans mes clous.
05:03Mais 80 mètres 50, à ce moment-là, ce n'était pas réalisable.
05:25Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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