Rencontre avec William Iraguha demi de mêlée de l'équipe de France de Rugby à 7. Du Kenya à la France, un parcours atypique pour un joueur au grand coeur !
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00:00Je m'appelle William Iragua, j'ai 26 ans, je joue demi-de-mêlée pour l'équipe de
00:12France de rugby A7.
00:23L'histoire de William Iragua se raconte sur des milliers de kilomètres.
00:31Né au Kenyam et d'origine rwandaise, c'est lors de son enfance au Cap dans les années
00:352000 qu'il tombe amoureux du rugby.
00:37En 2011, la famille Iragua s'installe en France, un changement d'environnement brutal
00:43dans lequel le Benjamin trouve rapidement ses repères.
00:45Quand je suis arrivé, je ne parlais pas encore français donc pour aller à l'école c'était
00:50compliqué.
00:51Je suis arrivé au mois de janvier, au mois de mars, je crois que j'étais au club de
00:56Massy.
00:57C'était une manière de créer des liens, de communiquer malgré tout parce que sur
01:02le terrain, on va dire que c'est un même langage.
01:05Joueur de 15, c'est en arrivant en France que William découvre le rugby A7, un jeu
01:11différent auquel il a dû s'adapter avant de l'adopter.
01:14C'est arrivé comme ça, je m'épanouissais moins honnêtement à 15 et je faisais des
01:21tournois de rugby A7 en même temps et je me rendais de plus en plus compte que je prenais
01:26beaucoup plus de plaisir en jouant A7.
01:28Le numéro 91 ne mesure qu'1m74 mais possède une accélération détonante et des appuis
01:34de feu.
01:35Un physique atypique au rugby mais pas de quoi freiner le demi de millet.
01:39Moi c'est ce que je dis beaucoup, pour moi ce qui compte c'est surtout sur le terrain.
01:44Oui certes le physique au rugby ça aide mais le plus important c'est la taille de ton
01:50cœur et je pense que même si le physique n'y est pas, je dois pouvoir rivaliser avec
01:58n'importe qui.
01:59Le cœur, William en a un gros, très gros même.
02:03Bien avant le rugby et le coq rouge frappé sur la poitrine, le français a eu une enfance
02:07marquée par l'exil.
02:08Je suis d'origine rwandaise, mes deux parents ils sont du Rwanda, j'ai un grand frère
02:13aussi qui lui est né en 94, un mois juste après le génocide et c'est pour ça que
02:22mes parents ont fui le pays.
02:24En 1997 quand je suis né, ma mère se retrouvait au Kenya, d'où le fait que je sois né là-bas
02:31et mes parents ils voulaient quand même chercher un pays, un endroit où s'installer et vraiment
02:38commencer leur vie et ils ont fait le choix d'aller en Afrique du Sud.
02:43Une décennie plus tard, c'est finalement à Masi que les Iraguas trouvent la paix.
02:47Sa mère vit encore là-bas et à la maison, c'est en anglais qu'ils se souviennent du passé.
03:04Des pages remplies de photos pour ne pas oublier le dur chemin traversé.
03:08Alors forcément, quand la maman voit son fils avec le maillot des bleus, dur de réaliser.
03:13Je suis très fière, vraiment je ne croyais pas mes yeux voir là-bas et les gens m'ont
03:19signé, je dis attends, tu signes même l'autographe, tout le monde le voulait, je dis c'est pas
03:24possible, je pensais que ce n'était pas William que je connaissais à la maison.
03:28Fils modèle à la maison, dynamite sur le terrain, mais aussi mascotte autant que cadre
03:33dans les vestiaires, c'est lui qu'on surnomme Bibop.
03:38Bibop !
03:41Comme une musique anglaise des années 50, a su imposer son style au sein de l'effectif
03:45France 7.
03:46Point d'orgue de sa jeune carrière, les Jeux Olympiques de Paris cet été auquel il espère
03:51participer.
03:52Des ambitions et un seul métal plein la tête.
03:55La médaille d'or, quelle que soit, il n'y a pas d'autre médaille.