Le 5 septembre 2021, le badiste Lucas Mazur se retrouve en finale des Jeux Paralympiques.
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00:00Ce jour-là, le 5 septembre 2021, on est dans le bus pour le moment rêvé et je ne saurais
00:15pas expliquer pourquoi, mais je pense qu'il y avait tellement de pression que je fonds
00:18en larmes.
00:19Ça faisait tellement longtemps qu'on s'y préparait, il y avait toute la pression des
00:22médias, il y avait toute la pression de la famille, des sponsors, il y a fait des cauches
00:27même moi vis-à-vis de moi-même, de mes attentes et je lâche tout à ce moment-là
00:31je pense et je me dis que c'est peut-être le meilleur moment pour le lâcher avant et
00:35qu'après au moins j'aurais plus ça à contenir en moi.
00:37Et je fais mes petits rituels, je suis un supporteur du Toulouse Football Club, je regarde
00:45une ou deux vidéos qui m'inspirent et qui me mettent un peu les frissons, il y a par
00:49exemple la vidéo où Toulouse est maintenue la dernière journée à Angers avec un discours
00:54de Pascal Dupras notamment qui parle à ses joueurs et qui leur dit que c'est maintenant,
00:59c'est pas demain, c'est pas hier, c'est maintenant qu'il faut le faire.
01:02Je connais très bien Soas, mon adversaire de la finale, donc je savais que les échanges
01:11allaient être longs, je savais que les échanges allaient être houleux parce qu'il y avait
01:15de la tension dans l'air.
01:16Je prends le bouillon d'entrée de jeu, j'attends que l'orage passe, donc je perds le premier
01:19set, je suis mené à la pause du deuxième set et j'ai l'impression qu'il va jamais
01:23flancher.
01:24On passe la pause à 11 du deuxième set où je suis mené et après je décide d'attaquer
01:30exclusivement et je joue au filet et je smash.
01:33Je reprends le deuxième set et c'est là où je sens qu'il y a de la place, je reste
01:37focus uniquement sur le plan de jeu, d'attaquer, de prendre le filet et au fur et à mesure
01:41que j'avançais et que je reprenais confiance, je sentais que mon adversaire baissait un
01:45peu les armes donc ça me donnait encore plus envie de bagarrer et au final il y a eu de
01:49moins en moins de poids long en fait et c'est ça qui m'a permis de gagner.
01:53Cette pression en fait c'était un cocktail de plein de choses, il y avait moi-même qui
02:06avait des attentes, il y avait ma famille qui n'arrêtait pas de parler des jeux avant
02:10les jeux alors que moi je voulais juste manger à la table et parler d'autre chose, parler
02:14de foot, parler d'écologie, du chien, de tout ce que tu veux, il y avait les attentes
02:19de la FED, des coachs, c'était un cocktail de plein plein de choses qui fait que c'est
02:23pas toujours bon pour l'athlète à supporter.
02:25Mon corps était vraiment au bout je pense du rouleau et j'avais perdu je pense 3-4
02:31kilos, j'arrivais à dormir peu, je mangeais moins qu'à l'habitude vraiment, les jeux
02:38c'était un peu la guerre pour être honnête alors que les championnats du monde c'est
02:42plutôt un festival de bonheur, même si je suis heureux et fier d'avoir remporté cette
02:47médaille paralympique, c'est le plus beau souvenir de ma vie mais c'est aussi un moment
02:50qui n'est pas si facile que ça à vivre de l'intérieur en tout cas.