Pour la première fois, un greffon a voyagé des Antilles vers la France Hexagonale pour être transplanté 12 heures après son prélèvement.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Une étude qui s'appelle PEGAS, qui concerne la transplantation cardiaque, que nous ne réalisons
00:12pas aux Antilles, et qui est portée par un de nos anciens élèves, s'attache à essayer de revisiter
00:23le cap de la transplantation cardiaque pour élargir les possibilités de prélèvement.
00:27La transplantation cardiaque doit être faite dans les quatre heures qui suivent un prélèvement.
00:34C'est une contrainte de temps très très forte, et qui jusqu'à ce jour n'a jamais été remise en
00:41question, n'a jamais été dépassée. Ça interdit la possibilité que des prélèvements cardiaques
00:51soient réalisés aux Antilles pour partir ailleurs, et ça interdit aussi quelquefois que des patients
00:58puissent voyager pour en bénéficier, parce que le temps qu'ils voyagent, le griffon aura dû être
01:05transplanté. Donc le professeur Guillaume Le Breton, avec une société, a mis en place une
01:11nouvelle solution de conservation, froide et hyper oxygénée, dans laquelle on va pouvoir
01:20perfuser le griffon cardiaque. C'est la première fois qu'on va faire voyager un griffon, là,
01:28entre les Antilles et la France hexagonale, et ça pourrait être entre d'autres destinations,
01:35c'est la première fois qu'on peut faire voyager un griffon pour le transplanter,
01:39non pas dans les quatre heures, mais là en l'occurrence douze heures après la réalisation
01:45de ce prélèvement. Ce qui est une révolution, c'est que le patient, quand le griffon est arrivé
01:50à Orly par le vol Air France, porté par Guillaume Le Breton, qui était venu le chercher chez nous,
01:56et il l'a emmené à l'hôpital de la Pitié-Saint-Pétrière, il l'a greffé, nous étions à douze
02:01heures. Ce patient est depuis maintenant longtemps sorti du service d'hospitalisation, il est vivant
02:10avec un griffon cardiaque fonctionnel, optimal. Donc c'est un bouleversement des contraintes dans
02:19le temps, des contraintes de géographie qui concernent la transplantation cardiaque, et ça
02:23ouvre des perspectives immenses. Tout n'est pas acquis. Depuis cette première réalisation, un
02:30deuxième griffon a été prélevé, cette fois au CHU de la Martinique, et avec le même succès,
02:37le patient est sorti et son griffon va bien, et l'étude va se poursuivre avec nos deux CHU de
02:46la Martinique et de la Guadeloupe pour valider cette possibilité sur un plus grand nombre de patients.