Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la campagne des Législatives anticipées.
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00:00Il est 18h01 et 30 secondes, Louis de Ragnel est là, bonsoir Louis, bonsoir Laurent, Rachel Kahn et ses listes, bonsoir, Josette Massé-Scarbonne, merci d'être avec nous, Franz-Olivier Gisberg, vous êtes là, bonsoir, ravi de vous accueillir, Arnaud Benedetti, politologue également, bienvenue, Alexandre de Lécu, journaliste, merci à tous d'être là, vous êtes en forme, Franz-Olivier Gisberg, Joseph, Arnaud Benedetti, la situation politique vous paraît, un peu inquiets comme tous les français, c'est la pagaille pour vous ou pas ?
00:25C'est l'inquiétude, c'est les extrêmes et je dirais notamment la France insoumise, enfin en gros d'ailleurs on peut dire aussi le nouveau front populaire, moi des choses qui me font froid dans le dos c'est par exemple ces petits petits détails, c'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur la montée du nazisme quand je préparais un roman qui s'appelait Le Schmock, c'était la montée de l'arrivée au pouvoir d'Hitler et tout le monde s'en foutait un peu mais il y avait des tas de petits signes comme ça,
00:54Et là quels signes voyez-vous ?
00:56Par exemple je vais vous dire, une tribune dans le monde, c'est intéressant d'ailleurs, une tribune officielle de ce genre de cochonneries, mais par un sous-disant spécialiste du Moyen-Orient, Vincent Lemire pour ne pas le nommer, Arie Halimi qui est lui un avocat, font un truc pour dire oui il y a en fait le bon et le mauvais antisémitisme.
01:14Donc ça c'est des signaux détestables.
01:16Oui mais là attendez c'est un climat, quand vous voyez ce qu'il se passe ailleurs dans le monde, au Canada où c'est pire parce qu'il y a régulièrement des magasins juifs qui sont brûlés, et quand on voit ce qu'il se passe, il se passe quelque chose d'important et ça n'est pas fini parce qu'il y a une partie de la classe politique, le fascisme d'extrême gauche, parce que c'est comme ça qu'il faut l'appeler, qui met sans arrêt de l'huile sur le feu et qui veut que ça aille plus loin.
01:46Vous pensez que c'est possible la victoire du Nouveau Front Populaire ?
01:49Moi je ne sais pas, je pense qu'ils sont bien partis peut-être pour la fois d'après, et c'est quand même ça la réalité.
01:54C'est quoi la fois d'après France ?
01:56La fois d'après c'est la prochaine présidentielle, et c'est ça qui joue, et ils auront un bon candidat, qui sera Jean-Luc Mélenchon, et qui bâtira des trucs, qui sera un peu plus centriste, qui sera un peu plus à gauche, qui ira travailler du côté des souverainistes, vous verrez, et qui sera peut-être au deuxième tour.
02:12Le vrai danger, c'est là ?
02:14C'est ce qui me frappe, je vais continuer ce que dit France, c'est-à-dire que c'est le retour non pas à l'extrême gauche, mais dans une partie de la gauche, d'une forme en effet d'antisémitisme.
02:28Dans son histoire, la gauche à un moment donné a été antisémite, une partie de la gauche.
02:34Jules Guedde, Jean Jaurès pendant une époque.
02:36Au moment de l'affaire Dreyfus, au début de l'affaire Dreyfus, il y a un journaliste que nous connaissons bien tous les deux, qui s'appelle Alexis Lacroix, qui a fait un livre remarquable, qui s'appelle le socialisme des imbéciles.
02:49Eh bien ça y est, c'est-à-dire nous y sommes, nous sommes à se retourner.
02:52Donc en effet, il y a de quoi craindre, pourquoi ? Parce que cette forme d'antisémitisme avance et se présente comme une forme de bien.
03:02Vous savez, il y a une phrase célèbre de Nietzsche qui dit que les idées qui mènent le monde arrivent sur des pattes de colombe.
03:06Parce que ça vient du camp du bien.
03:08Parce que ça vient du camp du bien, voilà.
03:10Parce que vous voyez, il y a l'antisémitisme du camp du bien et l'antisémitisme du camp du mal.
03:14Et l'antisémitisme du camp du bien, finalement, ce n'est pas si mal.
03:16Vous dites que la crise que nous traversons, elle vient de très loin. Elle ne vient pas de là, il y a 7 ans. Elle vient de beaucoup plus loin pour vous.
03:24La crise, c'est-à-dire que si vous voulez parler de la montée du Rassemblement National, elle vient de très loin. Elle vient de 40 années de vie politique.
03:31Moi, je ne parle pas que de ça. La crise politique.
03:33Je veux dire, c'est un élément. C'est un élément de contexte important quand même.
03:37Puisque, aujourd'hui, le Rassemblement National est quand même aux portes du pouvoir.
03:41Donc, le vote en faveur du Rassemblement National, c'est un vote qui s'est sédimenté sur un certain nombre de crises.
03:47Le sentiment de déclassement. Enfin, tout ce qu'on connaît.
03:49Le sentiment de déclassement, d'abandon d'un certain nombre de territoires.
03:53Le fait que la classe politique n'a pas voulu prendre en compte un certain nombre de sujets que les Français considéraient comme importants.
03:58La question de l'immigration. La question de la sécurité. La question de l'autorité.
04:02Le fait que, je veux dire, les Français ont le sentiment que parfois, leur voix n'a pas été entendue, voire détournée.
04:07Je rappelle le référendum de 2005.
04:09Tout ça, je veux dire, ça explique la situation aussi dans laquelle on se retrouve.
04:13Ensuite, du côté, moi, je partage ce que dit François-Olivier Gisbert.
04:16C'est-à-dire que je n'ai jamais pensé que Jean-Luc Mélenchon était quelqu'un qui était définitivement cornerisé politiquement.
04:23Vous savez, moi, j'ai écrit un livre sur la montée du Rassemblement national.
04:26Et j'aimais cette hypothèse qu'en effet, le second tour de l'élection présidentielle de 2027 pourrait voir s'affronter Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
04:35Ce que j'appelle le choc des alternances.
04:37Parce que tout simplement, Mélenchon, je veux dire, il est tout ce qu'on veut.
04:40Mais c'est quand même un stratège averti.
04:42Et aujourd'hui, il a imposé un rapport de force à gauche.
04:44Parce qu'ils peuvent tous aujourd'hui dire Mélenchon, on ne veut pas, on ne veut pas.
04:47Il ne sera pas là à Matignon.
04:48Non, mais les gros bataillons électoraux, ils sont où ?
04:51Ils sont du côté de la France.
04:53Ils vont prendre des mairies.
04:55On ne va pas faire comme on regarde les chiffres des Européennes.
04:57Ils vont prendre des mairies.
04:59Mais je n'en veux que pour preuve.
05:02210 ou 220 candidats LFI sont investis par le Front populaire.
05:09Donc aujourd'hui, celui qui tient, et qui les tient électoralement.
05:12Parce qu'il ne faut pas se leurrer aussi, cette alliance.
05:15On a laissé quand même la poussière sous le tapis.
05:17Cette alliance, c'est une question de survie pour la plupart des partenaires de gauche.
05:20Parce que sans les voix de LFI, le Parti socialiste n'a plus de groupe parlementaire.
05:24Il n'avait plus de groupe parlementaire en 2022.
05:27Et beaucoup des partenaires aujourd'hui de la gauche ne peuvent pas se passer de l'apport de LFI.