• il y a 4 mois
Violence sous vidéosurveillance .
Saison 1
Episode 2
Au Mississippi, après une fusillade, un homme se retrouve en danger de mort. À l'aide de capteurs à coup de feu, la police espère attraper le tueur avant qu'il ne récidive.

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Transcription
00:00Aux Etats-Unis, des cellules techniques luttent contre le crime.
00:14Caméras de surveillance, systèmes de pistage, reconnaissance faciale et détecteurs de coups
00:26de feu. Tout est centralisé ici. Les centres de supervision urbain ont révolutionné le
00:33travail de la police. Pour que la police puisse élucider les crimes. Tout de suite dans
00:41violence sous vidéosurveillance à Natchez dans le Mississippi. On a entendu des coups de feu.
00:46Un homme est abattu en plein jour. Il a tiré plusieurs fois. Il y a aussi des enfants qui se
00:56sont enfuis en courant. En regardant une nouvelle fois la vidéo, on a pu identifier le tireur.
01:02Et à Charleston, en Caroline du Sud, des caméras filment une bagarre de rue qui
01:16s'avérera fatale. Sa première version des faits n'avait pas vraiment de sens. Il a frappé l'homme
01:21inconscient qui était au sol. Ça a fait un gros bruit. Il se surnommait lui-même le roi du chaos.
01:27Qui l'a frappé ? J'en ai aucune idée. On avait maintenant affaire à un homicide.
01:47La ville de Natchez dans le Mississippi est une commune très calme. Trois industries majeures
01:57étaient implantées ici. Et avec le temps, elles ont fini par s'installer ailleurs. Après ça,
02:03la population a baissé et la criminalité a commencé à augmenter. On a eu affaire à une
02:10douzaine de meurtres et on avait du mal à convaincre les témoins de ce qu'on fit à nous.
02:14Personne ne voulait parler de ce qui s'était passé. Ils avaient trop peur de subir des représailles,
02:21s'ils témoignaient. Afin de lutter contre la criminalité croissante, la police de Natchez
02:33a décidé de prendre part au projet NOLA, basé à la Nouvelle-Orléans. Un centre de
02:39supervision urbain rarement dévoilé au grand public. Le projet NOLA est une organisation
02:45à but non lucratif dirigeant le CSU national. On installe des caméras devant les domiciles
02:54des gens, les commerces, les églises et les écoles. À ce jour, on a plus de 10 000 caméras
03:02installées à travers les États-Unis que l'on peut contrôler d'ici. Elles filment toutes 24
03:09heures sur 24 et on peut accéder aux images instantanément. On est tous des analystes ou
03:14des techniciens, une vraie bande de geeks. On surveille les activités de gangs, les trafics
03:21de drogue, les meurtres, le transport illicite d'armes à feu et ce en permanence de jour comme
03:27de nuit. Le projet NOLA a installé des caméras dans des zones de Natchez gangrénées par le crime,
03:35dont une résidence nommée The Holiday Apartments. Pour surveiller cet immeuble,
03:44on utilise à la fois des caméras fixes et des caméras panoramiques rotatives. Les
03:50caméras du projet NOLA ne se contentent pas de voir, elles entendent également. Ce sont des
03:57anomalies audio, nous avons un cœur de respecter l'intimité des gens alors nos caméras ne peuvent
04:02pas percevoir de son en dessous d'un certain nombre de décibels. Elles détectent les cris,
04:07les sirènes de police ou les coups de feu et elles nous alertent quand c'est le cas.
04:20C'était une journée ordinaire, des gens marchaient dans la rue, ils se déplaçaient dans l'espace
04:27public. Il y avait aussi des enfants qui jouaient dehors. Le projet NOLA reçoit une alerte soudaine.
04:35On a reçu une alerte audio, on a regardé l'écran. La caméra avait détecté des cris et les avait
04:51enregistrés. On a visionné les images. On s'est concentré sur la gestuelle des individus,
05:01quelqu'un qui soulève son t-shirt ou un mouvement du même genre qui prouve que la
05:05personne n'est pas armée. Les gens font parfois ça pour montrer qu'ils n'ont rien sur eux.
05:08Face à la menace imminente, le projet NOLA décide de contacter la police de Natchez.
05:15Quand on voit quelque chose d'inquiétant en temps réel, on prévient toujours les autorités sur place.
05:21Les forces de l'ordre ont également accès aux images de vidéosurveillance.
05:31Lorsqu'on a observé les vidéos du projet NOLA, on a vu un homme noir en train de se disputer avec
05:40un groupe d'individus. C'était une dispute agressive. Ils n'arrêtaient pas de crier.
05:48Le groupe d'hommes cherchait la provocation. Ils ont fait semblant de pointer une arme sur lui.
05:52Ils l'ont menacé. Ils voulaient lui faire comprendre qu'ils étaient capables de s'en prendre à lui.
06:02Un des hommes s'est éloigné du groupe. On s'est dirigé vers la route et quelques
06:09secondes plus tard, il y a eu un coup de feu. En regardant bien, on le voit recevoir la balle.
06:20Si on passe la vidéo au ralenti, on le voit s'effondrer.
06:28Les caméras du projet NOLA sont également équipées d'un système de détection des coups de feu.
06:34Si la caméra pointe dans une direction et que quelqu'un tire,
06:38la caméra va automatiquement se tourner vers le coup de feu.
06:44La caméra a détecté le coup de feu. Elle s'est tournée et a filmé un individu
06:48pointant une arme en direction de l'homme au sol. Il a tiré à plusieurs reprises.
06:56Après ça, il a rongé l'arme dans son sac à dos et il a fui la scène de crime.
07:07Il y avait des gens de l'autre côté de la rue qui se dirigeaient vers leur voiture et qui se
07:11trouvaient dans sa ligne de mire. La caméra du projet NOLA s'est tournée de nouveau vers
07:17l'individu blessé par balles. Celui-ci a essayé de se relever. On le voit ensuite s'allonger sur
07:24le dos, tandis que des gens commencent à s'approcher de lui. Quand il y a une fusillade,
07:34on se concentre toujours sur l'instant présent. Il faut attendre que les secours arrivent sur les
07:38lieux. Quand les officiers sont arrivés sur place, ils ont d'abord sécurisé le périmètre.
07:49Ils se sont assurés qu'il n'y avait pas d'autres tireurs et que la zone était sans danger pour le
07:53personnel médical. Ils sont ensuite allés voir la victime et ont identifié de potentiels témoins.
07:58Les secours portent assistance à la victime. L'homme est grièvement blessé, mais conscient.
08:06Au vu de l'importance de ces blessures, il fallait le conduire à l'hôpital de toute
08:20urgence. Quand quelqu'un est blessé par balles, il est essentiel de retrouver le suspect au plus
08:27vite et de le mettre hors d'état de nuire. Les enquêteurs se rendent sur les lieux.
08:31Quand je suis arrivé sur place, un officier m'a expliqué en détail ce qui s'était passé et il
08:39m'a indiqué qu'il n'y avait aucun témoin. Il y avait beaucoup de monde, mais personne ne voulait
08:56en parler, et encore moins témoigner de ce qui était arrivé. Ma priorité, c'était de chercher
09:09d'éventuels douilles et d'autres éléments tangibles qui me permettraient de remonter jusqu'au
09:15coupable, de savoir qui a fait quoi. Mais il n'y avait aucun élément concret, aucune preuve
09:24matérielle. Quand on a compris qu'on n'avait rien du tout, on a réalisé que les images de
09:31vidéosurveillance du projet NOLA étaient une preuve clé dans cette affaire. La victime,
09:40Frédéric Reden, arrive à l'hôpital dans un état critique. Quand j'ai appris que mon fils s'était
09:46fait tirer dessus, je me suis précipité à l'hôpital. Ils m'ont dit que la balle s'était
09:56logée dans sa colonne vertébrale. À ce moment-là, j'ai craqué parce que c'était trop dur de le voir
10:03comme ça. Il était dans un état grave. À ce stade, on ne savait pas à quoi s'en tenir. On
10:13ignorait s'il allait survivre à cette blessure par balle. Les enquêteurs ont besoin de parler à
10:21la victime sans attendre. D'après mon expérience, il est important d'interroger les victimes le
10:37plus rapidement possible après les faits. Leurs souvenirs sont encore intacts et, en général,
10:44ils se confient davantage sous le coup de l'émotion. Ils sont plus enclins à nous dire tout ce qui
10:49s'est passé. L'avantage quand on interroge une victime à l'hôpital, c'est qu'on peut obtenir
10:59des informations plus précises. Le mieux est de toujours leur parler au plus vite avant qu'ils
11:03ne soient évacués ou conduits au bloc opératoire. Il y a alors plus de chances que la personne nous
11:08dise qui sont les individus impliqués parce qu'elle est encore sous le choc d'avoir été blessée.
11:13Frédéric Reden est dans un état stable et accepte de parler à la police. Je lui ai demandé qui lui
11:24avait tiré dessus. Il nous a donné les surnoms de certains suspects et les véritables noms des
11:29autres. Raven? Il a dénoncé Jack Lawrence, Xavier Jenkins, Raven Cade et un homme surnommé
11:45Jebong. Il a dit Jebong, B.J. et Cade. Il a aussi parlé d'un certain Raven.
12:01La police reconnaît plusieurs de ces noms. B.J., Raven Cade et Jack Lawrence Jackson
12:09vivaient tous dans le quartier. On les a localisés facilement. Les enquêteurs sont
12:14prêts de contacter les suspects, mais ils ne parviennent pas à retrouver l'homme surnommé
12:18Jebong. Raven Cade est le premier suspect que j'ai interrogé dans cette affaire. Quelqu'un a
12:29été blessé par balle hier. Vous savez qui a tiré? Je ne suis pas une balance. Je ne peux pas vous
12:37dire qui a tiré. Il y avait beaucoup de gens dans la rue et c'est pas moi. Je sais que vous n'avez
12:42pas tiré. Je vous demande si vous savez qui l'a fait. J'avais le dos tourné, vous pouvez le voir
12:47sur la vidéo. Non, ce n'est pas ce que j'ai vu. Vous avez des caméras partout, je suis sûr que
12:53vous pouvez voir qui a tiré. Je suis sûr qu'on le voit sur la vidéo. Il a affirmé que Jebong était
13:00sur place, ainsi que Xavier. Il a dit quelque chose qui m'a interpellé. Il a assuré que Xavier
13:08Jenkins n'était pas le tireur. Ce n'est pas Xavier qui a tiré, il n'a rien fait. Oui, il a des problèmes
13:15aux jambes. Il ne peut à peine marcher, je sais que ce n'est pas lui. Et BJ n'a pas pu tirer, alors
13:21il ne reste que Jebong. Il n'a dénoncé Jebong à aucun moment, mais il a dit que Xavier n'était
13:30pas le tireur. Le vrai nom de Jebong est Jeroen Davis. Afin d'identifier le tireur Jeroen Davis,
13:42plus connu sous le nom de Jebong, les enquêteurs se penchent sur les images de vidéosurveillance
13:47du projet NOLA. Lorsque la caméra se tourne vers le tireur, on peut voir que ce dernier porte un
13:54jean bleu. Il est aussi vêtu d'un sweat à capuche et d'une paire de tennis. Son pantalon tombe un peu
14:02et laisse apercevoir un sous-vêtement gris. La caméra a filmé le suspect en train de ranger
14:10l'arme dans son sac à dos. On le voit se tourner vers l'objectif. On peut apercevoir son visage
14:17pendant un bref instant. Parmi plus de dix mille caméras installées à travers le pays,
14:25celle-ci est la seule qui ait déjà reçu une balle. C'est arrivé lors d'une affaire antérieure,
14:29mais ça a causé une petite fissure au niveau de l'objectif. Et le visage du coupable était
14:35pile dans l'angle de l'impact lorsqu'elle s'est tournée pour le filmer. L'image n'était pas
14:45suffisamment claire pour identifier formellement le tireur. Les vidéos ne permettant pas d'identifier
14:54le suspect, les enquêteurs décident de contacter la victime qui a survécu de peu à sa blessure par
14:59balle. J'étais en fauteuil roulant. Le plus dur dans cette histoire, ça a été de réapprendre à
15:07marcher. J'avais peur d'être coincé si je me forçais pas à bouger et de devoir rester dans
15:14ce fauteuil. Quand il est sorti de l'hôpital, il a dû faire de la rééducation et il a été
15:21obligé de s'installer chez moi. J'ai dû prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il puisse enfin remarcher.
15:26J'ai arrêté de travailler pour m'occuper de lui. Il était déprimé et très stressé. Mais je l'ai
15:36soutenu, je l'ai encouragé, il m'a écouté et il a réussi à se remettre sur pied. Quand on a
15:44appris que Frédéric avait survécu, nous avons pu le faire venir au poste pour l'interroger une
15:50seconde fois. J'étais en train de marcher dans la rue et j'ai voulu demander une cigarette à
15:59quelqu'un. Et là, je suis tombé sur eux. Alors je me suis approché. Frédéric explique avoir croisé
16:07un groupe de jeunes hommes qu'il connaissait alors que ces derniers étaient en train de se
16:10disputer. Je les ai reconnus, alors je suis allé vers eux pour comprendre ce qui se passait. Et un
16:16des gars m'a dit un truc du genre, dégage, barre-toi. Frédéric nous a ensuite décrit son altercation
16:23avec Jaybank. Je lui ai dit, allez, sois cool. J'aime pas voir des petits jeunes s'embrouiller
16:29pour rien. J'ai 30 ans, je sais de quoi je parle. Sérieux, ça craint. Il m'a dit, t'en mêle pas,
16:37dégage. T'as envie de te faire buter, c'est ça ? À ce moment-là, la tension a commencé à monter,
16:43alors Frédéric Redden a décidé de s'en aller. J'ai regardé Jaybank et j'ai vu qu'il commençait
16:50à chercher un truc dans son sac à dos. Alors à ce moment-là, j'ai compris qu'il avait un flingue.
16:57Donc je suis parti. Je lui ai tourné le dos et il y a eu un coup de feu. Jaron Davis est entré dans
17:04un bâtiment, il est ressorti et a tiré sur Frédéric Redden.
17:19Frédéric Redden confie à la police que le tireur est Jaron Davis. Afin de confirmer sa version des
17:25faits, les enquêteurs se tournent une nouvelle fois vers le projet NOLA. Bien qu'on n'ait pas
17:31réussi à avoir une image nette du visage du coupable au moment du crime, on a rejoué la
17:37vidéo et on a pu l'identifier grâce aux vêtements qu'il portait. Quand on a visionné toute la vidéo,
17:44on a vu qu'il portait le même jean. Il avait toujours le même sous-vêtements gris et les
17:50mêmes chaussures. On a rapidement décidé de passer en mode manuel avec les caméras afin de
17:57zoomer sur sa taille. Ces images ont été filmées peu de temps avant les faits. Il était sur les
18:05lieux du crime ce jour-là et il portait les mêmes vêtements. Il a été filmé seul un peu plus tôt
18:13dans la journée et on voyait bien son visage. On a pu identifier Jaron Davis sur les vidéos,
18:27en se basant sur des photos d'archives de la police et des officiers ayant eu affaire à
18:33lui dans la rue l'ont également reconnu sur les images. On avait du mal à localiser Jaron Davis,
18:45mais j'ai réussi à contacter sa mère. Quand j'ai expliqué à madame Davis la nature du crime commis
18:53par son fils, elle m'a dit qu'elle allait le retrouver et l'emmener elle-même au poste de
18:58police, ce qu'elle a fait. Jaron Davis a été poursuivi pour coups et blessures volontaires
19:11et mis en danger de la vie d'autrui. Il a été arrêté et inculpé pour ses crimes et il a
19:17été appelé coupable. Le juge condamne Jaron Davis à sept ans d'emprisonnement. Les autres
19:23personnes apparaissant sur la vidéo ou ayant été dénoncées par la victime ne feront l'objet
19:27d'aucune poursuite. L'arme utilisée pour tirer sur monsieur Hayden n'a jamais été retrouvée.
19:33Ça n'a eu aucun impact sur l'affaire parce qu'on avait suffisamment de preuves contre le tireur,
19:44grâce aux vidéosurveillance et aux témoignages de Frederic Hayden. Le fait que Frédéric Hayden
19:53ait survécu a facilité l'enquête parce qu'on avait donc un témoin, la victime elle-même,
19:59affirmant que Jaron Davis lui avait tiré dessus. Aujourd'hui Frederic Hayden se remet encore de
20:11ses blessures. Il a retrouvé le moral. Il est déterminé à reprendre sa vie en main,
20:18à trouver un travail et à s'occuper de sa famille. Il va beaucoup mieux.
20:26Avec l'âge, j'ai décidé de changer et d'éviter la confrontation. Je ne veux
20:35surtout pas m'attirer d'ennuis. On n'a qu'une vie, il faut en profiter et faire les meilleurs
20:42choix possibles. La jeune génération qui se promène avec des armes, c'est un vrai problème.
20:51Je voudrais demander aux jeunes qui vivent à Natchez de poser leurs armes et d'arrêter la
20:57violence. Il y en a beaucoup trop. L'une des choses qui nous a le plus marqué, c'est qu'après
21:10cet événement, la vie de Frédéric a pris un véritable tournant. Ça m'a beaucoup touché quand
21:16j'ai appris qu'il avait retrouvé l'usage de ses jambes. C'était un vrai soulagement. C'est rare
21:22qu'on reçoive de bonnes nouvelles de ce genre. Les caméras font non seulement office de témoins
21:31silencieux nous permettant d'identifier les suspects et de les arrêter, mais c'est aussi
21:36un moyen de dissuasion. Elles nous aident à résoudre des affaires et le taux de criminalité
21:48a baissé de façon significative dans les zones où elles sont installées,
21:51mais également dans toute la ville de Natchez, de manière générale.
21:57Pour moi, Charleston, c'est l'une des meilleures villes des États-Unis. Je dirais que l'ambiance
22:11y est plutôt festive. Mais malheureusement, les forces de l'ordre sont parfois confrontées à des
22:17situations difficiles. La police de Charleston a recours aux caméras de vidéosurveillance pour
22:24lutter contre le crime. Elle possède son propre centre de supervision urbain. Le système de
22:32vidéosurveillance que nous avons mis en place dans la ville joue un rôle essentiel lorsqu'on
22:37enquête sur un crime. Notre centre de télésurveillance se trouve au sein même du poste
22:47de police. Nos analystes ont accès au système et c'est également le cas de tous nos enquêteurs.
22:56La vidéosurveillance a beaucoup évolué. Aujourd'hui, de nombreuses personnes ont
23:06des caméras chez eux qui sont bien plus performantes que celles installées dans
23:09les banques il y a 10 ou 15 ans. À l'époque, les vidéos étaient souvent pixelisées. C'était
23:14une image digitale sur laquelle on zoomait. Le fait d'avoir accès à ces vidéos nous permet de
23:21repérer des éléments susceptibles de nous aider tout au long de l'enquête. Il peut s'agir d'un
23:27détail spécifique qui peut retenir notre attention alors qu'à première vue il semble plutôt ordinaire,
23:32comme par exemple une paire de chaussures avec un motif précis ou une certaine couleur,
23:39ce genre de choses. C'est pareil pour les vêtements. On peut remarquer un trou dans un
23:45pull porté par un individu au moment de commettre un crime. Le fait de pouvoir visionner plusieurs
23:51fois les images nous permet ainsi d'identifier un potentiel suspect et éventuellement d'obtenir
23:56un mandat de recherche. Ça constitue également une preuve très solide lors du procès. Ces images
24:06de surveillance nous permettent d'effectuer des recherches, de monter un dossier à présenter
24:12au tribunal et d'obtenir l'inculpation d'un suspect grâce à toutes les preuves qu'elles
24:18nous fournissent. C'était le 25 avril 2014, un vendredi soir.
24:37C'était une soirée ordinaire, il y avait du monde dans les boîtes de nuit et dans les bars.
24:45Il se faisait tard, les bars allaient bientôt fermer, il était 2h du matin.
24:54La situation était chaotique.
25:07On peut voir deux individus en train de se disputer avec une troisième personne.
25:13Mais cette querelle s'est rapidement transformée en une altercation physique.
25:20Trois hommes traversent la rue pour prendre part à l'ARICS.
25:26Tout est allé très vite, l'agression n'a pas été filmée parce que l'appareil
25:32placé à cet endroit était une caméra rotative.
25:36Ces appareils pivotent à des heures prédéfinies et la caméra en question s'est tournée pile au
25:43mauvais moment. Hors du champ de la caméra, la situation dégénère, ce qui attire l'attention
25:48des passants. De nombreuses personnes ont observé la scène.
25:56Des gens ayant assisté aux événements ont prévenu la police.
26:03Beaucoup d'officiers patrouillent à pied dans ce quartier la nuit.
26:07La police est intervenue très rapidement.
26:14Les enquêteurs ont commencé à interroger des témoins dans la rue.
26:18Vous pouvez me dire ce que vous avez vu ?
26:21On était en train de rentrer du travail et j'ai vu un groupe de 6 ou 8 hommes en train de se battre.
26:26Vous savez pourquoi ils se battaient ? Vous avez entendu quelque chose ?
26:30J'en ai aucune idée, mais j'ai vu cet homme s'effondrer. Quelqu'un l'a assommé.
26:33Ça s'est passé ici ? Oui. Au coin de la rue ?
26:39Vous pouvez me décrire l'individu qui a frappé cet homme ?
26:42Il était grand, blanc, il portait un t-shirt noir et il avait les cheveux bruns.
26:49Je crois qu'il portait un pantalon kaki.
26:52Il a frappé le jeune homme inconscient étendu sur le sol et il a pris la fuite.
26:58J'ai crié, c'est lui qui l'a assommé.
27:03De nombreux témoins étaient certains de ce qu'ils avaient vu.
27:08Ils nous ont immédiatement désigné un coupable.
27:12Les analystes du centre de supervision urbain repèrent un homme correspondant
27:20à la description des témoins et le signal à la police.
27:23Ils sont intervenus dans ce qui semblait être une affaire très simple à résoudre avec des
27:29preuves solides. Plusieurs personnes se trouvaient à proximité et elles accusaient
27:35tous les mêmes individus à l'unanimité. L'homme en question a été interpellé et
27:45emmené au poste de police. Les secours arrivent quelques minutes plus tard.
27:51Ils sont vite intervenus. Il y avait une personne grièvement blessée.
27:55La victime a été immédiatement transportée à l'hôpital.
27:59On a rapidement compris que cette personne avait subi des blessures très importantes.
28:05La victime est un jeune homme de 27 ans du nom de Clint Seymour.
28:15Quand j'ai su ce qui s'était passé, je me suis tout de suite rendu à l'hôpital.
28:24Ces moments resteront gravés dans ma mémoire pour toujours. Je me souviens de chaque seconde.
28:30Le téléphone a sonné. L'infirmière est restée très évasive. Elle a dit que mon fils avait été
28:39admis à l'hôpital et que je devais venir au plus vite avec mon épouse.
28:44Je ne savais pas quoi dire à ma femme.
28:50Nous n'avons pas échangé un seul mot avant d'arriver à l'hôpital.
28:57Les analystes aident les officiers à identifier les autres personnes impliquées.
29:10On savait seulement que deux groupes d'hommes s'étaient battus. On ne connaissait pas l'origine
29:17de l'altercation filmée par les caméras. Les deux groupes se sont croisés et l'un d'eux s'est
29:27sûrement énervé à cause d'une simple bousculade. La police rassemble les témoins et les emmène au
29:34poste pour les interroger. Bonjour, Dan, Richard Burkart, enchanté. La quasi-totalité des personnes
29:43interrogées pensaient qu'il s'agissait d'une simple histoire de bagarre de rue à la sortie des
29:49bars. Vous êtes du coin ? Oui, je vois. Les témoins questionnés ce soir-là croyaient qu'il
29:58s'agissait d'un banal interrogatoire sans réel enjeu. Les deux premières personnes ayant parlé
30:06aux enquêteurs étaient les amis de la victime, Bradley Baker et Daniel Hency. Ils sortaient d'un
30:13bar quand ils ont croisé un homme allant dans la direction opposée. Tout ça s'est passé tellement
30:20vite. Bradley a dit qu'une fille de l'autre groupe lui était rentrée dedans et il a fait une remarque.
30:26Je ne sais pas ce qu'il a dit exactement. Et une dispute a éclaté. J'ai demandé à la fille si
30:34elle allait bien et le gars avec qui elle était l'a sûrement mal pris parce que c'était sa copine.
30:39Il a commencé à s'énerver. Les choses ont dégénéré et il y a eu une altercation physique.
30:46Ils nous ont foncé dessus alors j'ai crié. Je leur ai dit de se calmer parce que les gens risquaient
30:54d'appeler la police. C'était stupide. D'accord. J'ai pas vu ce qui s'est passé mais je crois
31:02qu'un des gars a couru et un autre type a frappé Clint. Quand je me suis retourné, il était par
31:10terre. Il était important pour moi d'interroger monsieur Hency et monsieur Baker. Je voulais
31:16comprendre comment ils étaient positionnés à ce moment-là. Ils m'ont dit être tombés en se
31:20battant. Ils étaient au sol. Vous formiez un triangle ? Non non Bradley et moi on était à côté et Clint
31:26était derrière nous. Vous étiez deux à lui ? Oui je crois que c'est ça. D'accord. L'autre gars est
31:31venu vers nous. Il était très agressif. Tout ça s'est passé en 15 ou 30 secondes. Du coin de l'oeil,
31:39j'ai vu quelqu'un frapper Clint. D'accord. Son visage est devenu tout blanc. Il s'est plié en deux et
31:47il s'est effondré par terre. Clint se tenait derrière eux quand il a reçu un coup de poing.
31:53Les enquêteurs interrogent l'agresseur présumé. Il s'agit de Peter Dodyniak âgé de 26 ans.
32:01Vous dites que vous vous êtes disputé avec eux ? Non. Ces gars ont crié sur nos copines alors
32:07qu'ils étaient de l'autre côté de la rue. Après ça ils ont traversé. Ils ont commencé à nous
32:13embrouiller et à chercher la m****. Et quelques secondes plus tard, un mec était par terre.
32:18Sa première version des faits n'avait pas vraiment de sens. Sur la vidéo, on le voit
32:24traverser la rue en courant. Je vous jure que je lui ai pas donné de coup de poing. Je l'ai pas
32:30frappé. Je vous jure. Qui l'a frappé ? J'en ai aucune idée. Peter est resté plutôt évasif lors
32:37de son interrogatoire avec la police. Du point de vue des enquêteurs, les preuves à son encontre
32:43étaient accablantes. Lorsqu'une affaire semble simple à résoudre, les membres des forces de
32:49l'ordre ou les procureurs risquent parfois de faire l'impasse sur d'autres éléments. Et c'est
32:54très dangereux. J'ai rien fait, je vous le jure. Il a affirmé que ce n'était pas lui qui avait
33:00frappé Clint, mais un autre individu. Je l'ai pas frappé. En discutant avec le personnel
33:15hospitalier, on a appris que Clint était grièvement blessé. Les médecins ont rapidement constaté que
33:25les blessures étaient localisées dans une zone très sensible du crâne, au niveau de la nuque. Il
33:32a perdu connaissance sur le coup et il est tombé dans le coma. Le médecin nous a emmenés dans la
33:44chambre de Clint et nous a dit qu'il était inconscient et qu'il ne réagissait pas. On a
33:56regardé notre fils. On aurait dit qu'il était endormi. Je ne me souviens pas des mots exacts
34:04du médecin, mais il nous a expliqué que Clint ne survivrait pas à ces blessures.
34:14Le 28 avril, Clint Seymour décède, entouré de sa famille et de ses amis.
34:20Ma première rencontre avec Don et Mary Seymour a eu lieu à l'hôpital. C'était une famille
34:30adorable. Clint, ses parents et sa sœur étaient des gens bien. C'était une tragédie. Rien ne peut
34:41expliquer un tel drame. On peut se demander s'il était ivre et s'il était à l'origine de la
34:48dispute, mais la réponse est non. On a appris que c'était lui qui était censé conduire ce soir-là.
34:56Toute cette histoire est très triste. Les altercations de ce genre sont malheureusement
35:05plutôt courantes, mais rares sont celles qui ont une issue fatale. On avait maintenant affaire à un
35:16homicide. Notre priorité était de réagir le plus rapidement et le plus efficacement possible.
35:24Lorsque ce genre d'incident est filmé, même partiellement, les enquêteurs collaborent avec
35:36le personnel du centre de vidéosurveillance. Ils rejouent les images et cherchent à repérer
35:42les individus présents avant et après les faits. L'enquêteur Burkhardt montre la vidéo au suspect
35:48placé en garde à vue Peter Dodyniak. Dans cette vidéo, vous avez identifié Andrew Hearn et un
35:59certain Ellis. Oui monsieur. Son nom de famille ? Clark. Peter a regardé la vidéo et il nous a
36:08donné les noms des personnes présentes ce soir-là. C'était un élément clé. Les enquêteurs visionnent
36:14une nouvelle fois les images. Ils se concentrent sur Peter Dodyniak, Andrew Hearn et Dalton Ellis
36:22Clark. Au moment de l'incident, Peter Dodyniak a été le premier à s'approcher. Il était suivi de
36:32près par Andrew Hearn et Dalton Ellis Clark est arrivé en dernier. L'élément déterminant
36:44pour nous était le positionnement de chaque individu. On a examiné la vidéo près d'une
36:50centaine de fois mais les images ne collaient pas avec les blessures de la victime. Clint Seymour a
36:58été blessé au niveau de la base arrière du crâne, presque au milieu de la nuque. Mais quand on regarde
37:03la vidéo, on peut voir que Peter Dodyniak se trouve face à lui. Même si monsieur Dodyniak
37:13lui avait infligé un coup, il est évident que ça ne pouvait pas être dans la nuque. Quelque
37:18chose clochait. On a rejoué la vidéo et on s'est concentré sur le troisième homme, Ellis Clark,
37:29qui apparaît en haut de l'écran. On le voit se déplacer en courant à toute vitesse. Il a
37:35traversé la rue et il est malheureusement sorti du champ de la caméra. Il a longé le mur,
37:43et il est arrivé en bas de la rue. Le reste du groupe lui tournait le dos au moment de
37:51l'altercation. Il est le seul qui aurait pu frapper Clint au niveau de la nuque.
37:56Cette analyse de la vidéo nous a permis de désigner monsieur Clark comme étant l'homme
38:05à l'origine du coup fatal. Les enquêteurs découvrent également de nouvelles images
38:12montrant Ellis Clark en train de prendre la fuite au moment de l'arrestation de Peter.
38:16Aux yeux de n'importe quel enquêteur, cette attitude ne peut pas être celle d'un homme innocent.
38:23La police sait à présent qu'elle a arrêté la mauvaise personne pour l'homicide de Clint
38:34Seymour. Quand on fait partie des forces de l'ordre, on peut avoir tendance à considérer
38:41l'arrestation comme un point de non-retour. Il faut du courage pour se remettre en question
38:46et admettre qu'on a commis une grosse erreur. Mais il est de notre devoir d'assumer nos torts
38:51et de tout faire pour rectifier le tir au plus vite. Peter Dodignac est libéré après deux
38:57semaines de détention et toutes les poursuites à son encontre sont abandonnées. Déterminé à
39:02arrêter Dalton Ellis Clark, leur principal suspect, les enquêteurs décident de révéler
39:06aux médias les circonstances exactes de la mort de Clint Seymour. Un homme a asséné un seul coup
39:13de poing qui a causé la mort d'un autre être humain. Quand la nouvelle a été dévoilée dans
39:18les médias, je pense que les individus présents ont eu peur d'être accusés. Ils se sont dit
39:23qu'ils devaient contacter la police pour dire tout ce qu'ils savaient aux enquêteurs. C'est
39:29seulement lorsque les amis de Peter ont témoigné que les pièces du puzzle ont commencé à s'assembler.
39:44Ils se sont envoyé des messages sur une conversation de groupe le soir même et le lendemain.
39:50Les amis d'Ellis lui ont reproché de laisser Peter croupir derrière les barreaux pour quelque chose que lui, Ellis, avait commis.
40:08Pour nous, bien entendu, tous ces messages constituaient des aveux.
40:13A aucun moment, il ne dit qu'il s'en veut pour ce qui est arrivé ou tout simplement qu'il n'a rien fait. Il ne nie rien du tout.
40:27Les enquêteurs s'intéressent aux antécédents de Dalton Ellis Clark.
40:44Par le passé, Ellis avait plusieurs fois consommé de l'alcool en quantité excessive et cherchait
40:54à provoquer des bagarres. Nous avons eu la confirmation qu'il avait déjà été impliqué
40:58dans plusieurs incidents de ce genre. Il avait plusieurs fois été mis à la porte de différents
41:05bars. Son pseudo sur les réseaux sociaux était le roi du chaos de Mount Pleasant. Clint
41:13n'était pas le premier à avoir été agressé par cet homme, mais il était le premier à en mourir.
41:17La police procède à l'arrestation de Dalton Ellis Clark pour l'homicide de Clint Seymour.
41:25C'était un grand soulagement pour moi parce que j'étais intimement convaincu que le procès porterait ses fruits.
41:39Ellis Clark est jugé pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort.
41:48Quand on arrive à fournir la vidéo d'un crime et que les déclarations des témoins
41:54permettent d'appuyer ces images, le jury peut connaître tout le déroulement des événements.
42:00Le jury déclare Ellis Clark coupable et un juge le condamne à 15 ans d'emprisonnement.
42:09Les autres individus apparaissant sur la vidéo ne feront l'objet d'aucune poursuite.
42:14C'était la meilleure condamnation que l'on pouvait espérer au vu des éléments exposés,
42:19mais une personne a perdu la vie. C'est une affaire vraiment tragique.
42:25L'issue du procès m'a apporté énormément de réconfort.
42:31C'était un véritable soulagement quand j'ai entendu le jury prononcer le verdict.
42:37Je me suis dit, les procureurs ont fait ce qu'il fallait dans cette affaire.
42:44Le jury a pris la bonne décision.
42:47Ça m'a apaisé de voir que le système judiciaire était efficace.
42:51Les images de vidéosurveillance étaient l'élément clé de cette affaire.
42:59Et ça prouve le rôle essentiel que jouent nos centres de supervision urbains.
43:03Les vidéos nous permettent de confirmer ou au contraire de remettre en question les déclarations des témoins.
43:09Je ne sais pas si cette affaire se serait terminée comme on l'espérait, sans l'aide de ces images.
43:17Si Clint était encore là, je lui dirais à quel point sa famille et ses amis l'aiment,
43:35à quel point les gens tiennent à lui et l'admirent.
43:44Je lui dirais qu'il peut être fier de son passage sur cette terre.
43:50Voilà ce que j'aimerais lui dire.
43:57Je voudrais qu'il le sache, et je suis sûr que son âme le sait.
44:13Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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