• il y a 4 mois
Violence sous vidéosurveillance
Saison 1
Episode 1
Run Junior / Neighborhood Watch
À New York, après le meurtre d'un garçon de 15 ans, les caméras de surveillance filment non seulement l'attaque, mais aussi les tueurs. À Baltimore, lorsque quelqu'un abat Timothy Moriconi dans la rue, la police se tourne vers le système de surveillance d'un voisin pour élucider l'affaire.

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Transcription
00:00Aux Etats-Unis, des cellules techniques luttent contre le crime.
00:15Caméras de surveillance, systèmes de pistage, reconnaissance faciale et détecteurs de coups
00:26de feu. Tout est centralisé. Ici, le centre de supervision urbain a révolutionné le travail
00:33de la police pour que la police puisse élucider les crimes. Tout de suite, dans violence sous
00:41vidéosurveillance. À New York, des caméras filment le meurtre d'un adolescent. Ils luttaient
00:48pour survivre. C'est l'agression la plus barbare qu'on ait jamais vue. Je pouvais plus m'arrêter,
00:56j'ai hurlé jusqu'à devenir à faune. Les vidéos montrent clairement leur visage. Ils ne peuvent
01:04pas se cacher. Puis, dans l'un des quartiers les plus sûrs de Baltimore, un homme est tué en pleine
01:11zone résidentielle. Je répétais, il va bien ? Est-ce qu'il est en vie ? Les enquêteurs ont un témoin qui
01:19ne ment et qui ne dort jamais. Il y a beaucoup de quoi à Federal Hill. De caméras ? Voilà ! Les
01:28images révèlent un indice au sujet du suspect. J'ai dit, c'est sûr, c'est notre homme.
01:41Je m'appelle Terrence Monahan. J'ai été chef de la police de New York. En 1982, j'ai intégré les
02:10services de police dans un commissariat du Bronx, l'arrondissement dans lequel j'ai grandi.
02:14J'ai travaillé dans le quartier de Belmont. Il y avait beaucoup de violence et de trafic de
02:25drogue. Quand on vit dans un quartier contrôlé par les gangs, on les connaît. Il y a des
02:40centaines de milliers de caméras à New York. Un inspecteur ne peut pas savoir à lui tout seul
02:45où chacune est placée. Il fallait tout centraliser et c'est le rôle du centre de supervision urbain.
02:50L'accès au CSU est limité. Ses responsables ne peuvent décrire qu'une partie de leurs activités.
03:03Ici, on peut consulter les informations recueillies en temps réel. Vidéos, réseaux sociaux,
03:13logiciels de reconnaissance faciale, de lecture des plaques d'immatriculation. Toutes ces données
03:21sont accessibles en quelques secondes ou minutes. Le CSU nous permet d'être plus précis et surtout
03:31d'identifier les pires éléments de notre société. Le soir du 20 juin 2018,
03:44les caméras filment une agression dont la sauvagerie choque les new-yorkais.
03:49Il est 23h30. On voit un adolescent marcher dans la rue. Il arrive à un croisement et deux
04:08voitures s'arrêtent à côté de lui. Il prend aussitôt ses jambes à son cou, poursuivi par
04:16les deux voitures. Alors qu'il approche de l'hôpital Saint-Barnabas, il semble changer de
04:23direction, comme s'il voulait entrer dans l'hôpital. Mais une voiture lui barre le chemin. Il tourne sur
04:31la 183e rue en regardant derrière lui. Il court vers une épicerie de nuit en bas de la rue de
04:38l'hôpital et il se rue à l'intérieur. C'est là qu'arrive le premier des individus, un de ceux
04:50qui le poursuivent. On le voit qui le traîne de force hors du magasin. Il le poignarde, le taillade,
05:01le frappe à coups de machette. Il lui sectionne la veine jugulaire avant de prendre la fuite.
05:10La police examine également une vidéo filmée par un téléphone portable depuis un appartement.
05:18Il avance en titubant, s'époignant. On le voit tenter d'atteindre l'hôpital. Il traverse la
05:36troisième avenue jusqu'au poste de sécurité devant l'hôpital et il s'écroule.
05:48On reçoit beaucoup d'appels. Certains de l'épicerie, d'autres de l'hôpital.
06:00Des unités sont envoyées à l'hôpital, d'autres sur le lieu de l'agression.
06:03On m'a appelé. C'était un de mes amis d'enfance. Il m'a dit, Junior vient d'être poignardé,
06:14il faut que tu viennes tout de suite. J'ai tout lâché, je suis descendue en courant.
06:21L'un d'eux m'a montré le sang par terre. C'est là que j'ai compris que tout ça a été bien réel.
06:33Je ne pouvais plus m'arrêter de crier. J'ai hurlé jusqu'à devenir affaune. Je ne pensais à rien
06:48d'autre qu'à ma mère. Je ne savais pas comment lui annoncer ça.
06:53C'était encore un enfant. Il avait 15 ans. Je ne pouvais pas, j'étais sous le choc, c'était trop.
07:14C'était mon fils. Mon fils était mort. Quand je l'ai vu, on aurait dit qu'il dormait.
07:24J'ai dit, Junior, Junior, viens, on s'en va. J'ai donné mon téléphone à quelqu'un et j'ai dit,
07:39prenez une photo parce que c'est tout ce qu'il me reste de lui, c'est tout.
07:44Alors, je l'ai pris dans mes bras. C'est tout ce qu'il me reste de lui.
07:53Junior adorait plaisanter. Il faisait des blagues, il riait tout le temps. Tout le monde l'aimait.
08:11Il voulait devenir inspecteur. Il voulait faire des études de criminologie pour intégrer la police
08:21et devenir inspecteur. Il disait qu'il allait arrêter tous les méchants.
08:39La mère de Junior explique aux policiers que le soir du meurtre,
08:42un ami de son fils l'a appelé pour lui emprunter quelques dollars.
08:46Il devait descendre donner 5 dollars à Jason. C'est pour ça qu'il est sorti.
08:52Je ne voulais pas qu'il y aille parce qu'il faisait nuit, mais il est sorti quand même.
08:58Je pensais qu'il allait revenir tout de suite. Je l'ai appelé et il m'a dit,
09:02oui maman, je rentre, je rentre. C'est là que c'est arrivé.
09:06Dans le cadre d'un homicide, les premières 24 heures sont cruciales. Il faut établir la
09:18chronologie des faits à partir du moment où les individus ont approché Junior,
09:24jusqu'à celui où il est entré dans l'hôpital.
09:27La police cherche des indices, mais les vidéos ne racontent pas toute l'histoire.
09:33On ignore encore ce qu'il s'est passé à l'intérieur de l'épicerie.
09:38La première chose à faire, c'est d'interroger le gérant de l'épicerie
09:41et de visionner les images de ses caméras de surveillance pour voir ce qu'elles montrent.
09:48Quand on voit ces images, on sait qu'on les tient. Ils ne peuvent pas se cacher.
10:03En arrivant sur place, nos enquêteurs demandent l'accès aux caméras.
10:10Ils connaissent l'épicerie et ils obtiennent les images de vidéosurveillance.
10:13C'est là que le CSU intervient.
10:23Grâce à ces vidéos, on a les visages des suspects potentiels.
10:29Mais on n'avait ni nom ni adresse. Il fallait encore qu'on identifie ces personnes.
10:37On a donc utilisé un logiciel de reconnaissance faciale pour tenter de les identifier.
10:43Ce sont des individus qui agissent en bande. Il y a plusieurs gangs dans le quartier de Belmonte.
10:54Il y a les 730 Garden. Il y a aussi les Sunset Trinitarios, une faction des Trinitarios.
11:01Junior semble complètement terrorisé. Il escalade le comptoir.
11:11Il cherche désespérément de l'aide.
11:15Quelques secondes après, le premier des individus lancés à ses trousses entre dans le magasin.
11:23On voit qu'ils s'en prennent verbalement au gérant de l'épicerie pour qu'il laisse partir Junior.
11:32Lui veut seulement que tout le monde sorte de son commerce.
11:35On les voit qui le traînent hors du magasin.
11:42Des techniciens comparent les visages des hommes de l'épicerie à ceux des agresseurs.
11:51On prend l'image et on l'ouvre dans le logiciel de reconnaissance faciale pour voir s'il identifie un suspect potentiel.
12:02En attendant les résultats, les policiers envoient la vidéo aux médias.
12:09La vidéo s'est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux.
12:14Il fallait absolument utiliser le CSU pour diffuser l'information à travers tout le pays
12:21et empêcher ces individus de prendre la fuite.
12:24Je m'appelle Anthony Carlo, je suis journaliste pour la chaîne News 12 dans le Bronx.
12:42C'est comme ça que j'ai hérité de l'affaire du meurtre de Junior.
12:46Je travaillais sur une édition spéciale de nuit quand ça s'est passé et on m'a confié l'affaire.
12:58Quand on est journaliste, on enquête sur toutes sortes d'affaires horribles, surtout à New York.
13:04C'est une ville fantastique, mais elle n'est pas épargnée par le crime.
13:11Mais quand j'ai vu cette vidéo, j'ai été à la fois choqué et écoeuré.
13:17Comment en est-on arrivé là ?
13:21On a l'estomac retourné en voyant ces individus s'en prendre à plusieurs à un enfant sans défense.
13:27Il est au sol et certains continuent quand même à l'attaquer par derrière.
13:35A l'époque, il n'y avait pas une personne qui n'en ait pas entendu parler.
13:41Cette histoire a fait le tour de la ville.
13:46Des milliers, des millions de gens même ont vu cette vidéo.
13:52L'indignation était générale.
13:55Le hashtag justice pour Junior tournait sur les réseaux.
14:01La pression exercée sur la police était immense.
14:05Les gens exigeaient qu'elle arrête rapidement les coupables.
14:10Quand on regarde les images, on a l'impression d'une poursuite structurée et bien organisée.
14:21Des analystes examinent les deux voitures dans les moindres détails.
14:30Une bosse sur la carrosserie, un enjoliveur manquant, un pare-brise fissuré.
14:36Chaque véhicule possède des signes distinctifs qui permettent de le différencier d'un autre véhicule de marque identique.
14:45Ensuite, on contacte le bureau des inmatriculations pour savoir s'il y a des amendes ou si le véhicule a été volé.
14:53Tout ce qui est découvert au CSU est ensuite transmis à toutes les polices du pays.
15:01L'avis de recherche se retrouve sur les ordinateurs de toutes les agences et de toutes les polices.
15:08Attention, l'individu au volant de cette voiture est recherché pour homicide dans le Bronx.
15:18La vidéo ne permettait pas de comprendre les tenants et les aboutissants de l'affaire.
15:24Personne ne savait pourquoi ces hommes s'en étaient pris à Junior.
15:30Je ne pouvais pas concevoir qu'on lui veuille du mal. C'était incompréhensible. Tout le monde l'aimait.
15:37Il était gentil. Il était timide. Il était discret. Tout allait bien pour lui.
15:44Il était adorable, sans une once de méchanceté. C'était un ange.
15:57Le 24 juin, quatre jours après le meurtre, l'enquête fait un bond en avant grâce à la vidéo.
16:05D'un seul coup, comme des dominos qui tombent, on a assisté à une succession d'arrestations.
16:14Kevin Alvarez s'est dénoncé parce qu'on voyait clairement son visage sur la vidéo.
16:19Michael Sosareas lui emboîte le pas et accepte de collaborer avec la police.
16:27Michael Sosareas et Kevin Alvarez ont joué un rôle clé en acceptant d'aider la police
16:35à identifier bon nombre des suspects impliqués dans le meurtre de Junior.
16:43Le public nous transmettait régulièrement des informations.
16:47Quelqu'un nous a dit que six des hommes recherchés se trouvaient à Paterson, dans le New Jersey.
16:54Un par un, les agresseurs présumés sont arrêtés.
16:58Rossi-Muniz, Elvin Garcia et Manuel Rivera sont appréhendés pour avoir participé au meurtre.
17:07On savait exactement ce que chacun d'eux avait fait ou pas.
17:12Il leur était impossible de nous mentir parce qu'on avait tout vu.
17:16On avait tout. La chronologie complète des événements de A à Z.
17:26L'avis de recherche lancé par le CSU finit également par payer.
17:34La police du Connecticut a vérifié la plaque.
17:39L'alerte s'est affichée sur l'écran.
17:44Attention, l'individu au volant de cette voiture est recherché pour homicide.
17:51Agissez avec prudence, le suspect peut être armé et dangereux.
17:54Passe un geste ! Passe un geste ! Mains derrière le dos !
18:03La police du Connecticut est tombée sur une voiture
18:06qui correspondait au signalement de l'un des véhicules recherchés
18:09dans le cadre du meurtre de Junior Guzman-Feliz.
18:17Plusieurs unités ont contraint la voiture à s'arrêter sur le bas-côté.
18:21Ok, à terre !
18:24Il y avait aussi une compagne ou épouse présente dans la voiture au moment de l'arrestation.
18:30Mon bébé ! Mon bébé ! Mon bébé ! J'ai mon bébé ! J'ai mon bébé ! J'ai mon bébé !
18:39Les policiers ont extrait Luis Cabrera-Santos du véhicule.
18:42Ils l'ont menotté et maîtrisé au sol.
18:45C'est bon !
18:46La passagère n'est pas impliquée et ne risque aucune poursuite.
18:49Cabrera-Santos plaide coupable d'homicide involontaire.
19:00En tout, 14 hommes sont mis en examen pour le meurtre de Junior.
19:08Vous avez quelque chose à dire à la famille de Junior ?
19:11La vidéosurveillance montre comment Junior a été tué, mais sans en connaître les raisons.
19:17D'après l'accusation et la police, Junior a été tué à la place de quelqu'un d'autre.
19:24Deux factions rivales des Trinitarios opéraient dans le Bronx.
19:27Les Los Sures et les Sunset Trinitarios étaient en guerre.
19:32Le soir du meurtre, des membres des Los Sures avaient décidé de s'en prendre aux Sunset Trinitarios,
19:42en représailles d'une attaque subie un peu plus tôt.
19:45Ils l'ont approché et lui ont dit quelque chose.
19:49Apparemment, ce qu'il a répondu les a convaincus qu'il était membre d'un gang,
19:54et ils se sont lancés à ses trousses.
20:00Malheureusement, il s'est fait tuer sans raison,
20:04parce qu'ils ont cru qu'il faisait partie d'un gang.
20:08Il n'a jamais fait partie d'un gang.
20:11Ça ne lui ressemblait pas.
20:13Ça ne l'aurait jamais intéressé.
20:15C'était à lui d'être membre de la gang,
20:17et de nous faire croire que c'était un gang.
20:19Il est devenu membre de la gang.
20:21Ça l'a fait.
20:23Il a le droit de vivre en tant que membre de la gang.
20:27Mais il n'a jamais été membre de la gang.
20:29Il n'a jamais été membre de la gang.
20:31Il a jamais été membre de la gang et il n'est plus un membre de la gang.
20:35Ça ne l'aurait jamais intéressé.
20:37C'était à l'opposé de son caractère et de ses valeurs.
20:41C'est vraiment terrible, ce qu'ils lui ont fait.
20:45S'attaquer à plusieurs, à un enfant innocent et désarmé,
20:49c'est affreux.
20:53Ils lui ont tout pris.
20:56Et ils nous ont tout pris à nous aussi.
20:59Ils ont volé son avenir.
21:01Il n'a pas pu terminer le lycée. Il n'est pas allé à la fac.
21:06Il n'a pas pu connaître ses neveux.
21:08C'est moi qui devrais leur parler de lui,
21:12maintenant qu'il n'est plus là.
21:16La vidéo a joué un rôle essentiel dans le procès.
21:19L'accusation s'est fortement appuyée dessus
21:22et elle aurait eu tort de s'en priver.
21:25Il est rare qu'un crime soit intégralement filmé,
21:28comme c'est le cas ici.
21:31Les images sont atroces et insoutenables.
21:34Mais il fallait montrer aux jurys qui étaient les personnes impliquées
21:39et quel rôle chacune d'elles avait joué dans ce meurtre.
21:43On était déterminés à ce que justice soit faite
21:46pour Junior et pour les New-Yorkais,
21:48qui ne devraient pas vivre dans la peur des gangs.
21:52John Icky, Martinez, Estrella, Elvin Garcia,
21:55Antonio Rodriguez, Hernandez, Santiago,
21:57José Muniz, Manuel Rivera,
21:59Diego Suero et Frédéric Zenne
22:02ont tous reçu des peines allant de 23 ans de prison
22:04à la réclusion à perpétuité pour le meurtre de Junior.
22:07Le centre de supervision urbain a révolutionné le travail de la police.
22:14Je ne crois pas qu'on aurait réussi à identifier tous les suspects
22:18sans les caméras de surveillance.
22:31La police de Baltimore, comme celle de New York,
22:34compte aujourd'hui sur son propre CSU
22:36pour élucider plus rapidement les crimes.
22:42Le City Watch est une unité située à l'intérieur du commissariat.
22:46Elle dispose d'un accès direct à toutes les caméras de la ville.
22:54Et comme à New York,
22:55ce qu'il se passe à l'intérieur du City Watch est gardé secret.
23:01L'accès est strictement contrôlé.
23:05Les caméras jouent un rôle prépondérant
23:07dans bon nombre de nos enquêtes.
23:11Mais elles ne peuvent pas tout voir.
23:13Il reste des angles morts.
23:16Ces angles morts sont comblés par des caméras à usage privé
23:20qui peuvent néanmoins être reliées au City Watch.
23:23C'est un outil essentiel à avoir dans chaque quartier de la ville.
23:28Les caméras peuvent aider vos voisins,
23:30mais aussi la police et la communauté.
23:34...
23:38Musique sombre
23:41...
23:45La famille Davis vit dans le quartier de Federal Hill
23:48depuis 24 ans.
23:49...
23:52-"Federal Hill est situé sur une péninsule de Baltimore,
23:57tout au sud de la ville.
23:58C'est un peu comme une grande île.
24:02On est en ville, sans avoir l'impression d'y être.
24:05...
24:08On est très proche du port, et l'accès à la ville est facile.
24:13Le quartier est très agréable pour se promener."
24:17...
24:20-"Federal Hill est un peu comme un village.
24:23On y habite depuis 24 ans.
24:26On adore ce quartier et nos voisins.
24:29Tout le monde se dit bonjour.
24:31Il y a des gens qui sont là depuis 10 ou 20 ans
24:34et qui ont élevé leurs enfants.
24:36L'ambiance est très amicale.
24:38Il y a de l'entraide, on surveille les maisons des autres,
24:41et s'il y a quelque chose de louche,
24:43on se téléphone pour se rassurer."
24:45...
24:49-"Mon père a fait quasiment toute sa carrière
24:53dans la surveillance électronique au FBI.
24:56En grandissant, je me suis intéressé au sujet
25:02et j'ai aidé mon père dans ses travaux,
25:04notamment dans la pose de systèmes d'alarme pour particuliers.
25:09...
25:12Quand on a construit notre maison,
25:14j'ai voulu être en mesure de surveiller nos voitures
25:17et les alentours.
25:19J'ai installé des caméras sur la façade
25:21pour que rien ne nous échappe.
25:23...
25:25Je n'aurais jamais cru filmer un événement grave.
25:29C'est un quartier sûr."
25:30...
25:32...
25:41-"C'était un soir de septembre ordinaire."
25:43...
25:46-"On a proposé à Grace de dîner avec nous,
25:48mais comme tous les parents d'adolescents le savent,
25:51la réponse est souvent non, merci."
25:53Elle préférait rester à la maison pour travailler,
25:56alors on a marché jusqu'au restaurant du quartier.
25:58...
26:10-"Ce soir-là, j'étais toute seule à la maison.
26:14Je faisais mes devoirs comme d'habitude."
26:16...
26:26Coup de feu
26:27J'ai entendu une déflagration.
26:29...
26:31J'ai entendu ce qui ressemblait à un coup de feu.
26:34...
26:36J'ai regardé par la fenêtre
26:38et j'ai vu une voiture rouler vers ma maison.
26:41...
26:43Et prendre délibérément le sens interdit.
26:47...
26:48C'était une berline gris métallisée.
26:52J'ai entendu quelqu'un dire,
26:54« Il me faut de l'aide ! »
26:55Ma voisine et moi, on est sortis en courant.
26:59Une autre personne a appelé l'escource.
27:03C'est là qu'on a vu la victime,
27:06blessée par balles.
27:08...
27:10Je répétais, « Il va bien ?
27:13Est-ce qu'il est en vie ? »
27:14...
27:16Une ambulance arrive et transporte le blessé,
27:19Timothy Moriconi, 25 ans, à l'hôpital.
27:22...
27:24Tim vivait en colocation,
27:25non loin de l'endroit où il a été agressé.
27:28...
27:31On nous a appelés vers 19h30.
27:33...
27:36Pour des coups de feu et un blessé au 1200 Riverside Avenue.
27:40...
27:42Arrivés sur place, on a barricadé le périmètre.
27:46...
27:50On a retrouvé une seule douille
27:53de calibre 380 sur le trottoir.
27:56...
27:58Ainsi que le sac que transportait la victime,
28:01qui contenait des bières.
28:03...
28:06Je suis allée voir un enquêteur pour lui dire
28:09qu'un voisin aurait peut-être des images de la voiture.
28:12...
28:14Quand on est rentrés, nos voisins étaient chez nous,
28:17Sheila aussi. Grace avait l'air secouée
28:20et la police était là.
28:21...
28:23Les policiers voulaient voir les images
28:26de nos caméras de surveillance,
28:28au cas où elles auraient filmé quelque chose.
28:30...
28:32Je suis aussitôt descendue au sous-sol,
28:35qu'on surnomme, entre nous, le centre de commande.
28:38C'est là que se trouvent nos caméras et tous nos appareils.
28:41J'ai commencé à visionner les images.
28:43...
28:45On a rembobiné les bandes jusqu'à ce qu'on voit quelque chose.
28:49...
28:52Tout d'un coup,
28:53une voiture arrive.
28:55...
28:57Elle s'arrête, quelqu'un descend.
29:00Je me suis dit, c'est pas vrai.
29:04Il faut qu'ils voient ça.
29:07...
29:17On a examiné les images filmées par les caméras des Davies.
29:24En espérant qu'au moins une des caméras
29:28ait capturé le moment
29:30où la victime se fait tirer dessus.
29:37Ils avaient une caméra devant leur maison,
29:40braquée sur Riverside Avenue,
29:42et une autre, sur le côté,
29:45qui filmait la rue transversale.
29:47...
29:52On voit le véhicule suspect
29:56arriver sur Folsom Street.
29:59...
30:03On voit M. Moriconi sur le trottoir d'en face,
30:07qui se dirige vers chez lui,
30:10avec à la main le sac de bière
30:12qu'on a retrouvé plus tard sur le lieu du crime.
30:15Il dépasse la voiture au moment où celle-ci s'arrête.
30:19On voit le passager avant sortir.
30:24À ce moment-là, le plafonnier s'allume,
30:27et on distingue que le conducteur est une femme en surpoids.
30:31Le passager avant descend voiture.
30:36Il est habillé en noir,
30:38et on voit qu'il enfile une cagoule en sortant.
30:41...
30:44Les chances pour que ce soit le suspect du crime
30:47grimpent en flèche.
30:49...
30:55Le suspect marche d'un pas vif,
30:58comme s'il s'était fixé un objectif.
31:01...
31:03L'homme semble suivre Tim Moriconi jusqu'au lieu du crime.
31:06...
31:09Tout de suite après l'unique coup de feu,
31:12il repasse en sens inverse au pas de course.
31:16...
31:19Ça ne fait plus aucun doute. On tient au suspect.
31:22...
31:26En analysant de plus près les images, on remarque plusieurs détails.
31:30Il traverse la rue en courant
31:34après avoir dépassé l'autre caméra.
31:37Et là, on voit qu'il a une jambe arquée.
31:40Mais une seule.
31:43C'est une particularité physique unique.
31:46...
31:49...
31:53...
31:56...
32:00L'hôpital nous a appris que Tim était décédé.
32:03...
32:06Il s'agissait donc d'un homicide.
32:09On était investis à 100 %
32:12et on ne reculerait devant rien pour retrouver le meurtrier.
32:15...
32:19On m'a appelé.
32:22L'inspecteur Eric Ragland m'a dit
32:25que j'ai une terrible nouvelle à vous annoncer.
32:28Je n'ai rien dit.
32:31J'avais très peur de ce qu'il allait m'annoncer.
32:34Il m'a dit, votre fils est mort.
32:38...
32:41J'étais comme anesthésié.
32:44J'étais incapable d'assimiler la nouvelle.
32:47...
32:50Je me suis resté le regard dans le vague
32:53sans comprendre comment ça avait pu arriver.
32:56Pourquoi tant de malveillance ?
33:00Pourquoi Tim ?
33:03...
33:06Je me suis demandé comment l'annoncer
33:09à sa mère et à ses sœurs.
33:12...
33:15Le pire dans tout ça,
33:18c'est le cri que sa mère a poussé.
33:21...
33:25Elle est tombée à genoux
33:28et elle s'est mise à pleurer.
33:31On s'est accrochés l'un à l'autre.
33:34J'espère simplement qu'il n'a pas souffert.
33:37J'espère que ça a été très rapide.
33:40...
33:44...
33:47Tim habitait à seulement une rue de chez moi.
33:50On était très proches,
33:53probablement plus que la plupart des pères avec leur fils.
33:56Il y avait une salle de sport dans mon immeuble.
33:59Et peut-être justement
34:02parce qu'on habitait si près l'un de l'autre,
34:06j'avais toujours à manger
34:09et de la bière dans mon réfrigérateur.
34:12Il pouvait passer n'importe quand.
34:16Et en rentrant chez moi,
34:19je découvrais souvent que de la nourriture avait disparu.
34:22Mais ça me faisait plaisir qu'il vienne.
34:25Il adorait la ville.
34:28Il aimait avoir accès à toutes sortes d'activités,
34:31les pubs et les amis qu'il s'était fait.
34:35...
34:38...
34:41...
34:44...
34:47...
34:50On a tout de suite compris
34:53qu'il ne pouvait y avoir qu'un ou deux mobiles possibles.
34:57Pas seulement à cause du quartier,
35:00mais parce qu'on avait vérifié les antécédents de Tim.
35:03Aucun casier judiciaire, un jeune homme travailleur,
35:06de bonne famille.
35:09C'était manifestement un vol à main armée
35:13...
35:16J'ai tout de suite imprimé des affiches
35:19en faisant un gros plan sur le suspect
35:23et je les ai envoyés à tous les services de police
35:26pour tenter de l'identifier.
35:29...
35:32Très vite, la brigade qui s'occupe des cambriolages
35:35nous a informés qu'il y avait eu toute une série de vols
35:38dans cette zone.
35:41L'un de ces vols a même été filmé.
35:44Ils nous ont contactés au sujet d'un vol à main armée
35:48similaire, potentiellement lié à notre affaire.
35:51Il avait eu lieu le 25 septembre, soit deux jours avant.
35:54...
35:57Au Citywatch, les enquêteurs visionnent les images
36:00de cette précédente attaque stockées sur leur serveur.
36:03Ils placent la vidéo du vol à côté de celle
36:07de l'agresseur présumé de Tim Moriconi.
36:10...
36:13...
36:16...
36:19L'homme sort pour commettre ce qu'on sait être un vol
36:22...
36:25et tire sur la victime.
36:29L'agression a été commise par un homme accompagné
36:32d'une femme au volant d'une petite voiture.
36:35Il a également fait usage d'un semi automatique de calibre 380.
36:38Cette fois, le suspect a emporté le portefeuille
36:41et le téléphone de la victime.
36:44Et il a été filmé par d'autres caméras de surveillance
36:47en train d'utiliser la carte bancaire qu'il venait de dérober.
36:51...
36:54Les enquêteurs examinent la vidéosurveillance
36:57du magasin en question.
37:00On pouvait même voir la voiture garée sur le parking.
37:03On s'est tous aussitôt écriés,
37:06c'est la même voiture, c'est la même !
37:09C'est une femme en surpoids qui conduit.
37:12...
37:16L'homme descend.
37:19Tout de suite, on voit qu'il est de la même taille.
37:22Il porte encore la cagoule,
37:25mais remonté sur la tête, comme un bonnet.
37:28...
37:31Il porte le même genre de basket.
37:34Mais le plus frappant, c'est sa jambe arquée.
37:38...
37:41J'ai dit, c'est sûr, c'est notre homme.
37:44C'est notre homme.
37:47...
37:50...
37:53...
37:57La police se concentre sur la voiture aperçue devant le magasin.
38:00...
38:04On a pu identifier la plaque d'immatriculation.
38:07...
38:10La voiture était au nom de Keira Wesley,
38:13notre conductrice.
38:16...
38:19La brigade criminelle enquêtait,
38:23mais il y avait aussi la brigade anti-vol,
38:26le district sud et l'unité chargée des vols de voiture.
38:29Quand les policiers ont aperçu celle de mon suspect,
38:32ils m'ont prévenu que le véhicule correspondait au signalement
38:35et qu'une femme en surpoids et un homme étaient à bord.
38:38...
38:41Ils ont arrêté la voiture et fait descendre les deux individus.
38:45...
38:48Il s'agissait de Deandre Sleat et Keira Wesley.
38:51...
38:54On a retrouvé une arme de poing
38:57de calibre 380 dans la boîte à gants.
39:00...
39:03Elle a été envoyée au service balistique
39:07pour être analysée et comparée à la douille retrouvée
39:10sur le lieu du crime.
39:13...
39:16Le couple a été placé en détention
39:19et transféré au poste pour être interrogé.
39:22L'inspecteur Raglan se concentre sur le meurtre de Tim Moriconi.
39:25Quelqu'un est mort ? Quelqu'un est mort, oui.
39:29Je vous écoute.
39:32Il y a beaucoup de quoi à Federal Hill.
39:35Des caméras ? Voilà !
39:38OK, garde ça en tête.
39:41Qui est-ce ?
39:44...
39:47Qui c'est, ça ? C'est pas moi ?
39:51Tu sais pas qui c'est ?
39:54Ah, si, c'est moi.
39:58C'est ce que je préfère dans un interrogatoire.
40:01Pouvoir montrer et dire des choses
40:04que seule la personne impliquée peut savoir.
40:07Je vais te dire.
40:10Je vous écoute. L'arme dans la voiture...
40:14Elle correspond. Elle correspond !
40:17Impossible ! Si ! Non ! Si.
40:20Parfois, le déni est encore plus jouissif que des aveux.
40:25Surtout quand on peut prouver que la personne ment.
40:28Il n'y a pas de doute.
40:31Ça nous a menés jusqu'à toi.
40:34Pourquoi ça vous aurait menés jusqu'à moi ?
40:38Tu sais pourquoi ? Tu le sais.
40:41Parce que ça prouve simplement que j'étais dans le quartier à ce moment-là.
40:44T'as commis des vols avec ta compagne, d'accord ?
40:47T'as volé des choses.
40:50Mais ce qui n'était pas malin,
40:54ton erreur, c'est de les avoir utilisées.
41:02Et on l'a vue.
41:08Il n'a jamais reconnu avoir tiré sur M. Morricone.
41:11Mais Keira Wesley s'empresse de le dénoncer.
41:14Elle nous a tout raconté.
41:18Elle était au courant de tout ce qu'il avait fait,
41:21de tous les vols.
41:24C'était toujours elle qui conduisait.
41:27Il lui disait où aller.
41:30M. Sleet cherchait des cibles faciles
41:33dans les quartiers aisés de la ville
41:36pour les dépouiller de leurs biens sous la menace d'une arme.
41:40Il lui disait,
41:43garde-toi là.
41:46Il sortait précipitamment
41:49avec des objets volés, un sac à dos,
41:52un portefeuille, un téléphone ou autre.
41:58Et c'est ce qu'il a fait avec Tim.
42:01Il lui a dit, on y va.
42:04Ils sont montés en voiture dans sa Sonic grille métallisée
42:07et ils sont allés à Federal Hill.
42:10Il lui a dit de se garer dans la rue où les Davies habitaient.
42:14La vidéo est accablante.
42:18L'homme masqué repéré sur le lieu du meurtre de Tim Morricone
42:21est lié au second vol à main armée.
42:24C'est ce vol qui a conduit les enquêteurs jusqu'au magasin
42:27et de là à la voiture de Kira Wesley et à Sleet.
42:34La jeune femme plaide coupable de meurtre
42:37et témoigne contre Sleet.
42:43...
42:47...
42:50...
42:53Tout s'est bien terminé.
42:56Il a été reconnu coupable
42:59et condamné à la perpétuité, plus 25 ans.
43:02Au moment du verdict,
43:06j'ai serré la main de sa mère dans la mienne.
43:09J'ai eu le sentiment que justice était faite.
43:12Que justice avait été rendue.
43:15...
43:18Les caméras du City Watch jouent un rôle essentiel
43:21lorsqu'il s'agit de présenter l'affaire au procureur.
43:24Elles permettent d'avoir une histoire qui se tient,
43:28corroborée par une chronologie et des images.
43:31Et c'est capital dans ce genre d'affaires.
43:34J'ai gardé le contact avec les deux Eric.
43:37Je leur suis reconnaissant de nous avoir aidés à tourner la page.
43:40Ce sont des gens bien. Baltimore a de la chance de les avoir.
43:43...

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