Flambée de violence, pouvoirs exceptionnels au Président : un risque réel pour la France ?

  • il y a 3 mois
Avec Béatrice Rosen, comédienne et chroniqueuse, Olivier Vial, directeur du CERU, en charge du programme de recherche sur les Radicalités, Frédéric Rouvillois, professeur de droit public à l’université Paris-Cité, délégué général de la Fondation du Pont-Neuf, Philippe Alauze, le président des syndicats buralistes d’île de France, Bertrand Dautzenberg, pneumologue spécialiste en tabacologie, Daniel Bruqel, chef du service prévention du commerce illicite chez un cigarettier et Victor Lefebvre, enquêteur a Factuel Média

Retrouvez L'Heure libre, en partenariat avec Factuel Média (https://factuel.media/), tous les samedis de 10h à 11h sur les ondes de Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : / www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : / www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : / / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

##L_HEURE_LIBRE-2024-06-22##

Category

🗞
News
Transcript
00:00Sud Radio, l'heure libre, 10h-11h.
00:04Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure libre, une heure de décryptage de l'actualité,
00:08une heure en compagnie de l'excellent Jean-Marie Bordrill, les belles heures des matinales
00:13de Sud Radio.
00:14Vous m'aviez vraiment manqué Stéphane, ça fait plaisir de vous retrouver.
00:16Bonjour Stéphane Simon.
00:17Bonjour, bonjour Victor Lefebvre, journaliste, enquêteur à factuel.média.
00:21Bonjour Stéphane Simon.
00:23Bonjour également à nos invités, mais j'y reviens dans un instant, je voulais vous
00:27annoncer le sommaire d'abord.
00:28Dans la deuxième partie de l'émission, on va parler des cigarettes de contrebande et
00:32des contrefaçons.
00:33Figurez-vous que la France est en train de devenir l'eldorado du trafic de cigarettes
00:37et oui, face à l'augmentation constante du prix du paquet de cigarettes, de plus en
00:41plus de consommateurs se tournent vers le marché parallèle.
00:44Problème, ils y trouvent des cigarettes de contrebande mais aussi de contrefaçon.
00:49Est-ce pire pour la santé ? Est-ce que le tabac tue encore plus vite quand il est contrefait
00:54et qui profite du trafic de cigarettes ? On va vous aider à y voir plus clair dans toute
00:58cette fumée.
00:59Mais tout de suite, nous allons parler des violences possibles au lendemain des élections.
01:04La menace précise et des pouvoirs exceptionnels du président qu'il pourrait vouloir activer.
01:10Y a-t-il un risque sérieux pour la démocratie ? On va s'interroger avec nos invités.
01:14Nous accueillons Béatrice Rosen.
01:16Bonjour Béatrice.
01:17Bonjour Stéphane Simon.
01:18Vous êtes comédienne, animatrice de la vie en Rosen.
01:22Vous vous définissez comme un esprit libre.
01:24Vous êtes particulièrement vigilante sur les questions de liberté publique depuis
01:27la crise des gilets jaunes.
01:29Absolument.
01:30Alors, Olivier Vial est avec nous, directeur du SERU en charge du programme de recherche
01:34sur les radicalités.
01:36Bonjour Olivier Vial.
01:37Bonjour.
01:38Et Frédéric Rouvillois également est avec nous, professeur de droit public à l'université
01:42Paris Cité, délégué général de la fondation du Pont-Neuf.
01:45Je mentionne votre dernier livre, Politesse et politique aux éditions du SER.
01:49Bonjour Frédéric Rouvillois.
01:51Bonjour Stéphane.
01:53Alors, Olivier Vial, vous étiez venu il y a quelques semaines pour nous alerter sur
01:57des actions et des désordres possibles pendant les Jeux Olympiques et vous revenez parce
02:01que vous êtes inquiet de possibles violences mais là, vous êtes encore plus pessimiste
02:06sur les jours qui viennent.
02:07En gros, après les législatives, vous pensez qu'il y a matière à voir une flambée de
02:11violence si les résultats ne conviennent pas à l'ultra-gauche.
02:14Précisez-nous.
02:15Alors, cette fois-ci ce n'est plus une menace puisqu'on a eu déjà cette semaine des agressions
02:21contre des militants RN menées par des militants antifas dont il faut rappeler que ces militants
02:26aujourd'hui font partie de l'alliance Nouveau Front Populaire.
02:30On a eu cette semaine dans la région de Grenoble des installations électriques qui ont été
02:37incendiées à plusieurs endroits menées par des mouvements anticapitalistes qui considèrent
02:43que s'attaquer au flux, c'est-à-dire à l'électricité, à l'eau et à Internet,
02:48c'est un moyen de couper le sang du régime capitaliste.
02:52Et on a, depuis le 14 juin, un communiqué des soulèvements de la terre qui nous dit
02:59qu'ils appellent à barrer la route au Rassemblement National, pas seulement par les urnes mais
03:04physiquement.
03:05Et ils disent très clairement qu'il faut qu'ils augmentent leur niveau de radicalité
03:09pour cela.
03:10Ils appellent déjà, après les législatives, à bloquer les routes et certaines installations.
03:16Ils appellent à empêcher les Jeux Olympiques de se tenir et ils commencent à multiplier
03:21en se disant aussi que, et ça c'est le grand jeu que fait aujourd'hui l'extrême gauche,
03:26ils surestiment la violence policière pour essayer de mobiliser leurs militants et de
03:31les mettre dans une logique de confrontation physique.
03:33Et donc ils commencent à réfléchir à la manière de se structurer clandestinement,
03:38ils le disent très clairement, de façon à pouvoir envisager demain des actions contre
03:42des installations publiques, y compris contre des installations policières.
03:46Il y a quand même quelque chose de paradoxal parce qu'on avait l'habitude de voir une
03:51ultra-gauche qui se réclamait de l'antifascisme mais c'était à l'époque des mouvements
03:57plutôt pacifistes, on a l'impression qu'on revient à cette extrême gauche des années
04:0270 lorsqu'un terrorisme d'extrême gauche considérait que l'action directe était
04:06un moyen efficace d'action.
04:08Oui, tout à fait, parce qu'en fait on a eu pendant la fin des années 2000 un mouvement
04:14un peu calme de l'ultra-gauche et notamment des mouvements antifas qui avaient commencé
04:18à disparaître.
04:19Ils reviennent de façon très forte et ce qui s'est passé depuis en gros 2018, c'est
04:24que ces mouvements-là ont réussi à s'infiltrer au milieu des mouvements écologistes qui
04:28eux étaient jusqu'à présent plutôt non-violents et ils ont réussi à trouver une caisse de
04:33résonance militante et à les amener à être de plus en plus anticapitalistes et à être
04:37de plus en plus violents.
04:38Et on a surtout une violence qui a changé de nature, parce qu'il y a toujours eu des
04:43affrontements dans les mouvements politiques et dans les élections, mais c'était de la
04:46violence spontanée.
04:47Là on a une violence qui est organisée, qui est structurée et qui est théorisée.
04:51Je voudrais juste vous donner une petite phrase, c'est une phrase qui a été faite par Marc
04:55Brecht, un des penseurs de l'antifascisme et qui explique comment aujourd'hui doivent
05:00se comporter les militants.
05:01Et c'est pour ça que l'action contre les personnes est importante.
05:05Il explique qu'on ne peut pas changer les croyances de quelqu'un, mais on peut évidemment
05:11les rendre trop coûteuses politiquement, socialement, économiquement et même parfois
05:15physiquement.
05:16Donc l'objectif, c'est de mettre une pression sur les gens pour qu'ils ne puissent pas exprimer
05:19leurs idées et qu'ils ne puissent pas les faire vivre.
05:21Et c'est cette logique-là qui est aujourd'hui à la racine de la violence.
05:26Béatrice Rosen, ce climat de quasi-affrontements, ça vous inquiète ?
05:33Alors je suis très inquiète, mais là on oublie de parler de la personne principale
05:37qui nous a mis dans cette situation, c'est Emmanuel Macron qui a décidé de cette dissolution,
05:42sachant très bien que nous étions à un moment clé vu que les JO ont lieu dans quelques
05:46semaines.
05:47Donc il précipite la France.
05:48Et il a dit lui-même, c'est un média qui a rapporté, qu'il avait dit qu'il avait jeté
05:52une grenade dégoupillée dans les jambes des parlementaires et qu'il fallait voir comment
05:57ils allaient s'en sortir.
05:58Donc même lui utilise le champ lexical de la violence et des affrontements.
06:03Donc vraiment il y a une forme d'irresponsabilité totale et à mon avis de machiavélisme parce
06:09que ça nous amène forcément à une répression forcée, puisque on sera dans une situation
06:16apparemment ingérable.
06:17Et donc le peuple ne pourra même pas s'opposer au fait qui déclenche l'article 16, le cas
06:24échéant.
06:25Et c'est absolument effrayant, d'autant plus que si on arrive à ça, c'est qu'il n'a pas
06:30gagné les élections et donc sa légitimité serait en plus totalement affaiblie.
06:36Que dit le professeur de droit public ? Parce que là on a l'impression que la démocratie
06:42va se retrouver enjambée si j'ose dire.
06:45Écoutez, en tout cas le professeur de droit public, je reprends madame le début de votre
06:50remarque, il constate qu'au soir des élections européennes, donc le 9 juin, Macron effectivement
06:59nous prend un ton solennel pour nous annoncer sa décision et va tenter de nous faire croire
07:05après qu'au fond il n'y avait pas d'autre solution que celle-ci, alors qu'en réalité
07:08c'est évidemment totalement faux.
07:10Il nous parle, il parlait l'autre jour je crois à l'île de Sein, de chiants-lits qui
07:16se seraient invités, qui auraient été provoqués, le cas des chiants, par une absence de réaction
07:22suffisante.
07:23Mais il y avait mille réactions suffisantes, et d'ailleurs celles que prévoyait le Monde.
07:25On aurait pu imaginer des élections après, au mois de septembre, après l'été.
07:29On aurait pu tout imaginer, on aurait pu imaginer effectivement un changement de premier ministre,
07:36on aurait pu imaginer...
07:37Il y a plein de choses, mais en tout cas pas celle-là.
07:39Ou plutôt s'il l'a fait c'est pour une autre raison que la raison apparemment raisonnable
07:45qu'il met en avant, c'est-à-dire qu'il n'aurait pas eu le choix, il n'aurait pas été responsable
07:51de faire autre chose.
07:52Alors qu'en réalité ce n'est pas responsable de faire ça, ou plutôt ce n'est pas responsable
07:56sauf si ça se rattache effectivement à une stratégie plus machiavélique, alors on ne
08:02va pas faire du complotisme, mais effectivement le passage de l'article 12 à une situation
08:07insurrectionnelle et à la stabilisation de l'article 16, pourquoi pas jusqu'au 10 juin
08:142025, ce qui permettrait à ce moment-là de redissoudre l'Assemblée et de rebattre
08:21totalement les cartes.
08:22C'est peut-être ça qu'il avait derrière la tête, on n'en sait rien, on ne sait jamais rien.
08:26Alors, il y a quelque chose que vous soulignez Olivier Vial qui est intéressant aussi, c'est
08:29que pour la première fois on voit des listes, en l'occurrence le nouveau Front Populaire,
08:34qui assument d'avoir investi des personnes qui utilisent la violence politique comme
08:38un outil quotidien.
08:39C'est nouveau ça ?
08:41En fait, cette fois-ci c'est totalement assumé avec des mouvements comme la Jeune Garde,
08:46qui est un mouvement antifasciste qui aujourd'hui structure ces mouvements-là dans toute la
08:50France, qui a utilisé à la fois la violence physique, qui a aussi essayé de monter ces
08:56dernières semaines des mouvements pro-Palestine, dont certains de leurs membres sont aujourd'hui
09:02poursuivis pour apologie du terrorisme, parce qu'ils sont allés jusqu'à soutenir le Hamas
09:05très directement.
09:06Donc on a des gens là-bas.
09:08Et effectivement, là aussi, on voit bien que derrière cette violence politique d'extrême
09:12gauche, on a une violence aussi qui vient s'implanter dans ce qu'on a appelé l'islamo-gauchisme
09:18et qui est très présent.
09:19Puisque, par exemple, chez les jeunes, quand on voit la montée de l'antisémitisme avec
09:23ce qui s'est passé avec le viol antisémite à Courbevoie, c'est qu'il y a toute une partie
09:28de la jeunesse, et ça on ne l'a pas vu.
09:30Parce que là-dessus, c'est ce que les activistes américains appellent des actions under the
09:35radar.
09:36C'est qu'il y a eu une propagande lente qui a touché beaucoup de jeunes pendant longtemps,
09:39notamment avec un média qui s'appelle Agi Plus, qui est financé par le Qatar.
09:44Et d'ailleurs, je note qu'il ne figure à aucun moment que c'est un média d'État,
09:50comme RT avait été obligé de le faire, puisque c'était financé par la Russie.
09:53Ils essaient de cacher le fait qu'ils sont directement la branche jeune d'Algezira.
09:58Et eux, depuis 2017 en France, ils ont aujourd'hui plus de 2 millions d'abonnés, ils envoient
10:02des vidéos qui ont deux objectifs, un, mobiliser la population d'origine musulmane dans les
10:10quartiers contre la France, avec des vidéos qui sont sorties disant par exemple que le
10:14Hamas est un mouvement politique qui prône un État social et qui n'est pas antisémite
10:19du tout.
10:20Ils envoient des fake news disant que l'armée israélienne vole des corps, et en fait, l'idée
10:26c'est de créer de la haine.
10:27Donc je crois qu'effectivement, cette violence-là qui est menée par le Qatar, qui fait qu'aujourd'hui,
10:31on a une partie de la jeunesse qui vient s'allier à des mouvements d'extrême-gauche, parce
10:35que de l'autre côté, c'est ce qu'est la spécialité de la J+, c'est qu'on a à la
10:38fois une dérive très antisémite et à la fois une vraie montée de thèmes d'extrême-gauche
10:44dans ces médias-là.
10:45Alors, dans ce contexte de flambée de violence possible, après les législatives, on va
10:49se demander dans un instant, avec nos invités, si le Président de la République ne pourrait
10:53pas en tirer profit.
10:54Vous parliez à l'instant de l'article 16, en cas de menace, y a-t-il un scénario de
10:58confiscation du pouvoir possible par le Président de la République ? On en parle tout de suite
11:02sur Sud Radio.
11:03Sud Radio, l'heure libre, 10h11 à l'heure.
11:07De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi matin pour décrypter l'actualité
11:11sur Sud Radio.
11:12Je suis toujours en compagnie de Jean-Marie Bordry, de Victor Lefebvre, et avec nous,
11:18Béatrice Rosen, créatrice de contenu Esprit Libre, Olivier Vial, directeur du SERU, en
11:22charge du programme de recherche sur les radicalités, et le professeur Frédéric Rouvillois, professeur
11:28en droit public.
11:29Merci d'être avec nous.
11:30Alors, selon plusieurs sources, si des flambées de violences apparaissent au lendemain des
11:34élections législatives, il aurait été envisagé par le Président de la République
11:37d'actionner l'article 16 de la Constitution.
11:40Victor Lefebvre, de quoi s'agit-il ? Qu'est-ce que c'est que cet article 16 que l'on découvre ?
11:45Oui, donc c'est une disposition de la Constitution qui confère les pleins pouvoirs au Président
11:49de la République, et il existe deux cas de figure pour actionner l'article 16.
11:52D'abord, le premier cas de figure, une menace insurrectionnelle, susceptible de remettre
11:56en cause l'intégrité du territoire.
11:58Ou, deuxième cas de figure, l'interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs
12:01publics.
12:02Ce deuxième cas pourrait être choisi par Emmanuel Macron après le 7 juillet, date
12:06du deuxième tour des élections législatives.
12:08Et il n'existerait alors plus aucun contre-pouvoir législatif à l'action du Président.
12:13Cela dit, je parle sous votre contrôle, Frédéric Rouvilois, au bout de 30 jours, les oppositions
12:17peuvent saisir le Conseil constitutionnel pour faire reconnaître ou non la validité
12:21de l'article 16.
12:23Oui, moi je demanderais au professeur, le Conseil constitutionnel, on ne peut pas dire
12:27qu'il se soit illustré par son autonomie par rapport au Président ?
12:32Il se saisit lui-même au bout de 60 jours, il se saisit lui-même pour évaluer la légitimité.
12:34De toute façon, le professeur va nous dire dans un instant ce qu'il a pensé de votre
12:36présentation de...
12:37À peu près, je dis de bêtises.
12:39Et donc, je termine juste en précisant qu'il n'a été utilisé qu'une seule fois dans
12:43la Ve République, c'était en 1961, pendant cinq mois par le général de Gaulle, après
12:48la tentative de putsch des généraux, et je précise pour finir que le Président, Emmanuel
12:52Macron, en l'occurrence, ne pourrait pas en profiter pour réviser la Constitution ou
12:55pour dissoudre à nouveau le Parlement, donc c'est une information qui avait été publiée
12:59par nos confrères d'Europe 1, qui a été démentie très vite par l'Elysée.
13:02Frédéric Rouvillois, vous voulez apporter quelques petits correctifs, légères nuances ?
13:07Alors, petit correctif, mais bon, voilà, c'est très bien, cher monsieur, mais en réalité,
13:13ça n'est pas une alternative, c'est une double condition, en fait c'est une condition cumulative,
13:17il faut à la fois une menace grave, et d'autre part, en plus, une interruption du fonctionnement
13:22régulier des pouvoirs publics.
13:23Donc il y a peu de chances que ça se produise dans...
13:25Justement non, parce que...
13:27C'est ça qu'on a envie de savoir, effectivement.
13:29Voilà, le droit, enfin le juriste sait que le droit, c'est des mots qu'on va interpréter,
13:35auxquels on va donner un sens, et là, en l'occurrence, qui va donner le sens de ces
13:38mots, c'est le Président de la République, qui va pouvoir déterminer si, oui ou non,
13:44il considère qu'il y a une menace grave sur les institutions, ou autre chose, et si,
13:50par ailleurs, il y a une interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics.
13:54Dans les deux cas, ce sont finalement des concepts assez flous.
13:57Qu'est-ce que c'est qu'une menace grave ? Qu'est-ce que c'est que le fonctionnement
13:59régulier des pouvoirs publics ? C'est lui qui décide, finalement, et c'est ce qu'avait
14:03fait De Gaulle, en 61, effectivement, à l'occasion du Poultier Généraux, mais il
14:08a fait, De Gaulle l'a fait, alors que le Poultier Généraux était en train de s'essouffler
14:12et quasiment de se terminer, et il l'a fait alors que lui-même savait très bien, et
14:15on le sait par ailleurs, qu'il n'y avait pas de menace grave.
14:18Vous êtes en train de dire que le général De Gaulle a abusé de l'article 16 ?
14:21Ah, il n'a pas seulement abusé de l'article 16, mais il a notamment abusé de ça.
14:25Ah oui, ça, il en a bien abusé.
14:26Parce que le Poultier Généraux n'a duré que quelques jours.
14:28Il a duré trois jours, oui.
14:29Et De Gaulle met la chose en marche alors que le Poultier Généraux est déjà quasiment
14:33terminé et, ou d'autre part, il n'y a pas d'interruption du fonctionnement régulier
14:37des pouvoirs publics.
14:38Sauf si on considère qu'à Alger, où se situe Le Pouch, effectivement, les pouvoirs
14:43publics sont interrompus.
14:44Mais dans le reste de la France, non.
14:45Or, le général De Gaulle, donc Le Pouch s'arrête au bout de trois jours, et le général
14:51De Gaulle va prolonger l'article 16 alors qu'il n'y a plus aucune menace et qu'il
14:55n'y a plus aucun dysfonctionnement des pouvoirs publics jusqu'au mois de septembre.
14:59Et autour de lui, il y a des gens...
15:01Donc, vous êtes en train de nous expliquer que le général De Gaulle, qui était quand
15:04même relativement intègre sur sa pratique de la Constitution...
15:07Non.
15:08Non ? Non ?
15:09Non.
15:10Le général De Gaulle n'était pas intègre sur sa pratique de la Constitution.
15:11Je l'ai dit d'ailleurs.
15:12Mais enfin, est-ce que vous êtes inquiète, Béatrice, par exemple, sur la tentation autoritaire
15:18que pourrait avoir notre Président et de se servir de cet article 16 ?
15:22Absolument.
15:23D'autant plus que, ce qui m'inquiète encore plus, c'est que l'Élysée est démentie
15:27et, en général, quand il démente quelque chose, ça augmente les probabilités que
15:32ça arrive.
15:33Je me souviens de le pass sanitaire qui ne devait jamais exister, de l'obligation vaccinale
15:40qui était inimaginable et du QR code qui ne devait jamais revenir après la crise Covid
15:46et qu'on voit réapparaître pendant les Jeux Olympiques.
15:49Donc, je suis extrêmement inquiète.
15:51D'autant plus qu'Emmanuel Macron, sous ses sept ans de règne, nous a quand même montré
15:58un côté de lui qui aime un certain autoritarisme, même s'il est fort avec les faibles et faible
16:05avec les forts de façon générale.
16:07On voit, pour revenir à ce que disait M.
16:10Vial, que, par exemple, les zadistes et tout ce genre de comportement n'est pas très
16:17réprimé alors que les gilets jaunes, les agriculteurs, les non-vaccinés, etc. ont
16:23été extrêmement brutalisés.
16:26Olivier Vial, vous pensez que c'est un scénario complotiste, cette utilisation de l'article 16 par le président de la République ?
16:33Disons qu'aujourd'hui, on est dans une période où on a l'impression que la parodie a pris la place de la réalité.
16:39Donc, tout devient possible.
16:42On a l'impression que les institutions se jouent à la roulette russe.
16:44Et dans le barillet du président de la République, il n'y a plus que l'article 16 et sa démission.
16:49Donc, on va voir comment il fait tourner le barillet.
16:53Mais effectivement, ça peut être une possibilité si, justement, en plus, il y a le prétexte qui peut arriver des Jeux olympiques,
16:59qui peut renforcer le fait de la nécessité de faire quelque chose.
17:04Donc, oui, je pense que c'est plus tout à fait de la politique fiction.
17:08Toujours un petit peu gêné dans la conjecture et la supposition.
17:11Pourquoi pas ? Après tout, vous me direz, on n'a pas vu venir la dissolution.
17:13Pourquoi pas le reste ? Mais dans ce cas-là, on pourrait aller jusqu'à pourquoi pas une guerre mondiale ?
17:18Ça me paraît aller un peu vite.
17:19Mais oui, pourquoi pas, d'ailleurs.
17:21Je suis toujours un petit peu gêné, pardon, d'entendre l'argument des Jeux olympiques.
17:26Sous-entendu, ce n'est pas le moment de voter. On est en France.
17:28Si les Français doivent aller aux urnes et faire valoir ce qu'ils veulent au pouvoir ou comme Assemblée nationale,
17:34si j'ose dire, les JO, on s'en fout.
17:36La priorité va d'abord aux urnes et aux élections. Et ensuite, on verra bien ce qui arrive.
17:40Et si ça doit perturber l'agenda du centimètre muet, eh bien, après tout, tant pis qu'on ait ou pas une majorité.
17:46La vraie question, c'est est-ce qu'on aura une majorité ?
17:47Et donc, un gouvernement qui pourra reposer sur quelque chose ?
17:49Et ça, effectivement, à ce stade, personne ne peut le savoir.
17:52Et on ne sait pas quelles conclusions en tirera le Président.
17:54En tout cas, je vous rappelle quand même qu'hier, on a appris que Gérald Darmanin quittait le gouvernement après les élections.
18:00Ça montre bien quand même qu'on est dans un...
18:02Il avait pas le temps d'y rester. Si vous regardez les sondages, cela est tendu.
18:05Non, mais on peut craindre quand même pour la sécurité.
18:09Parce qu'un des Jeux olympiques qui serait sans ministre de l'Intérieur, c'est quand même assez inédit, Frédéric Roubillois.
18:16Oui, oui, mais je me permets de revenir à l'article 16.
18:18Je vous en prie, revenez.
18:20Tout d'abord, pour essayer de rappeler aux auditeurs que, d'après l'article 16,
18:27le Président, lorsque l'article 16 est déclenché, prend, nous dit le texte, les mesures nécessaires au rétablissement de...
18:34Mais les mesures nécessaires, là encore, c'est lui qui en juge.
18:37C'est lui qui juge si, effectivement, la menace est encore là, si...
18:41Autrement dit, il a absolument carte blanche, si vous voulez.
18:45Et concrètement, ça veut dire quoi ?
18:47Ça veut dire qu'il concentre, entre ses mains, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
18:52Mais ça s'appelle une confiscation du pouvoir, quand même !
18:55Ça s'appelle, très exactement, en termes techniques, une dictature.
18:58Au sens romain du terme, certes, c'est une dictature d'un salut public.
19:02Ça vise à remettre l'État sur pied à terme, mais c'est quand même une dictature.
19:06Si c'est si facile à actionner dans cette Constitution, pourquoi personne ne l'a fait depuis De Gaulle ?
19:11Parce que...
19:12Si c'est un bouton sur lequel on appuie au nom de l'interprétation qu'on se fait de ces mots,
19:16pourquoi personne n'a osé ?
19:17Je vous rappelle qu'il y a d'autres boutons encore plus effrayants sur lesquels personne n'a appuyé.
19:22Pourquoi François Mitterrand, qui par exemple n'était pas forcément à un reniement près,
19:25notamment sur le coup d'État permanent, n'a lui-même pas utilisé ça, pourquoi pas ?
19:29Si c'est si facile.
19:31Justement, c'est une arme lourde, si vous voulez.
19:32C'est compliqué.
19:34C'est compliqué à utiliser, notamment pour quelqu'un qui a l'ambition de se représenter à l'élection présidentielle,
19:41comme c'était le cas, par exemple, pour François Mitterrand.
19:43Et donc, il y a cette particularité qu'il faut mettre bien...
19:46Béatrice Rosen voulait répondre à Jean-Marie.
19:48Ce n'est pas une question de facilité, c'est une question de condition et de conjoncture.
19:52C'est-à-dire que là, s'il y a des émeutes, si c'est absolument le chaos partout,
19:57évidemment que c'est l'occasion en or qui ne s'est pas présentée avant.
20:00Quand il s'agissait d'émeutes ponctuelles,
20:03ça n'avait rien à voir avec là, une situation de chaos où il n'y aurait pas de majorité,
20:08où il y a des Jeux Olympiques.
20:09Le problème n'est pas de gêner le cent-dix maître-oeuil,
20:12le problème est, dans le machiavélisme, d'avoir fait cette dissolution avant ces Jeux Olympiques,
20:18alors que ça pouvait attendre septembre,
20:19puisque de toute façon, l'activité parlementaire pendant l'été n'était pas nulle.
20:24Donc, il n'y avait pas d'urgence à faire ça.
20:26Et évidemment qu'on veut tous que les Français puissent voter,
20:30mais dans des bonnes conditions, pas dans des conditions où des militants sont agressés
20:33et ne peuvent plus tracter, sont totalement intimidés.
20:36C'est ça qui gêne la démocratie.
20:38— Non, alors non, justement, Olivier Vial,
20:42c'est vous qui êtes observateur des radicalités et qui ressentez cette montée en puissance des violences.
20:49— Oui, alors la montée en puissance, vous avez raison, elle a commencé il y a beaucoup plus longtemps,
20:54il y a deux ans qu'on voit une montée progressive, parce qu'elle s'est structurée.
20:58Mais on a un véritable coup d'accélérateur, parce que cette fois-ci, elle a un débouché politique.
21:04C'est ce qui manquait jusqu'à présent, quand on interrogeait les spécialistes,
21:08par exemple des renseignements territoriaux, qui disaient
21:09« Oui, on a des éléments radicaux sur le terrain. Oui, on a des mobiles d'action. »
21:15Ce qui leur manque, c'est un débouché politique pour que ça puisse vraiment devenir important.
21:20Et là, on est effectivement dans les candidats du Nouveau Front Populaire,
21:24des gens qui ont, pendant les émeutes, soutenu les émeutiers
21:27comme étant un moyen politique aussi d'action.
21:29On a quelqu'un comme François Jarrigue, qui sur France Inter récemment disait
21:33que l'émeute politique est un moyen, comme un autre, de faire passer un message politique,
21:40et encourager l'émeute.
21:41On a Léna Lazare, qui toujours sur cette même antenne de France Inter,
21:44dit qu'aujourd'hui, les mouvements écologistes doivent se poser la question
21:48de savoir s'il n'est pas légitime de poser des bombes.
21:51Je pense que quand on a ce discours-là, qui en plus est diffusé sur le service public
21:55de façon importante, sans avoir une contradiction,
21:57il y a effectivement un vaisseau d'indices qu'il faudrait qu'on a des gens
22:01qui sont en train de se radicaliser et qui peuvent demain être beaucoup plus violents
22:05parce qu'ils ont cette fois-ci un débouché politique possible.
22:08Je voudrais vous remercier tous d'avoir été ce matin avec nous, Béatrice Rosen.
22:12Vous pouvez retrouver Béatrice sur Miley Média, des podcasts très intéressants.
22:17Monsieur le professeur de droit public, je rappelle votre livre
22:22paru aux éditions du CERF, si je le retrouve dans mes notes.
22:27Excusez-moi, je ne le retrouve pas, donc...
22:30Voilà, politesse et politique.
22:31J'étais sur le bord de vous faire une mauvaise politesse.
22:35Olivier Vial, à bientôt.
22:36Dans un instant, on se retrouve, on parle de cigarettes et de contrebandes.
22:40À force d'augmentation, le prix des blondes et des brunes est-il devenu exorbitant
22:44au point de générer une explosion du trafic de cigarettes ?
22:47Problème, ces cigarettes ne sont pas seulement de la contrebande,
22:49c'est aussi de la contrefaçon.
22:51Y a-t-il réellement une différence de nocivité de chacune ?
22:54Comment s'organise ce trafic ?
22:55On vous dit tout sur Sud Radio dans un instant.
23:00Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
23:04De retour dans l'heure libre, votre rendez-vous du samedi matin sur Sud Radio
23:07pour regarder de l'actualité à la loupe.
23:09Toujours en compagnie de Victor Lefèvre et de Jean-Marie Bordry.
23:14Et nous accueillons Philippe Allose, le président des syndicats muralistes d'Ile-de-France.
23:18Bonjour Philippe.
23:20Bonjour.
23:20Et Daniel Bruckel, chef du service prévention du commerce illicite
23:24chez un grand cigarettier, Philippe Maurice France, pour ne pas le nommer.
23:29Et nous allons parler de contrebande, de contrefaçon, de tabac.
23:34D'un trafic l'autre, alors qu'une récente commission d'enquête sénatoriale
23:38alertait sur une France submergée par le narcotrafic,
23:42et bien le trafic de cigarettes bat des records.
23:45En 4 ans, ce sont plus de 2800 tonnes de tabac qui ont été saisies par la douane
23:49sur le territoire national.
23:51Une augmentation des saisies, constante et spectaculaire,
23:54qui fait craindre l'installation durable en France d'un nouveau marché parallèle
23:58qui entraîne dans son sillon, évidemment, des règlements de comptes,
24:01des blanchiments d'argent, la traite d'êtres humains, etc.
24:04Vous allez voir que les faussaires du tabac n'ont peur de rien pour bâtir leur empire.
24:08Victor Lefebvre, il y a eu plusieurs affaires qui arrivent en procès
24:12de contrebandiers, tout prochainement dans une de ces affaires,
24:15d'ailleurs les douaniers ont même mis à jour une fabrique clandestine
24:19de cigarettes en France, sur le territoire national.
24:21Oui, il y a deux procès qui s'ouvrent la semaine prochaine,
24:23un qui s'ouvre lundi, donc c'est un procès au tribunal judiciaire de Bordeaux.
24:27Il s'agit d'une affaire importante de criminalité organisée avec un trafic
24:31qui a alimenté notamment les réseaux sociaux, puisque ça passe aussi beaucoup
24:33par les réseaux sociaux, et pour lequel des milliers de cartouches
24:35ainsi que plusieurs dizaines de milliers d'euros ont été saisies.
24:38Un second procès s'ouvre mardi au tribunal judiciaire de Lyon,
24:41et en décembre dernier, vous l'avez dit, une importante usine clandestine
24:44de fabrication de tabac, de contrefaçon, a été démantelée près de Toulouse.
24:47Les policiers ont retrouvé, tenez-vous bien, 2,2 millions de cigarettes déjà roulées,
24:52des machines, outils capables de fabriquer 1500 cigarettes par minute,
24:56des emballages pour les conditionner, et du tabac polonais comme matière première,
24:59au total 500 kilos de marchandises.
25:02Deux hommes, soupçonnés d'être les patrons de la fabrique clandestine,
25:05et les organisateurs du circuit de revente, ont écopé de 3 et 5 ans de prison ferme
25:09et d'une amende de près de 1 million d'euros.
25:11Alors, Daniel Bruecker, tout part d'un constat, le prix du paquet de cigarettes en France
25:17a désormais atteint entre 11 et 13 euros, et évidemment les buralistes ont vu leur vente baisser
25:24au profit du trafic de cigarettes.
25:27Oui, exactement, c'est un phénomène qu'on voit depuis plusieurs années,
25:30quand on parle de consommation qui ne sort pas du réseau des buralistes,
25:34aujourd'hui on a 40% de cette consommation de cigarettes sur le territoire national, ce qui est...
25:40Énorme ! 40% sont des cigarettes de trafic ?
25:43En tout cas qui ne sortent pas du réseau légal des buralistes français,
25:46c'est deux fois plus qu'il y a 10 ans, donc une augmentation considérable.
25:50Vous comptez dedans aussi toutes les cartouches qui peuvent être ramenées d'un séjour à l'étranger par exemple ?
25:55Exactement, dans ces 40%, vous avez 5 points à peu près qui sont des achats...
25:59Donc ce n'est pas une collectée que de contrebandes fabriquées dans une usine obscure à bord,
26:02on est en revanche, oui, ce n'est pas vendu par les buralistes français.
26:04Alors sur 40%, ça ferait 5% qui seraient en fait des gens qui rapportent pour leurs proches des cartouches,
26:10et puis le reste, 35%, ce serait de la contrefaçon, de la contrebande, enfin en tout cas...
26:15Exactement, donc sur ces 35%, vous avez 20% qui sont des achats
26:20au-delà des quantités autorisées à l'étranger,
26:22souvent des particuliers qui veulent tirer profit des différents cils de taxes
26:26qu'il peut y avoir avec les pays limitrophes,
26:29ce qui est vrai pour le tabac, ce qui est vrai pour l'essence,
26:31ce qui est vrai également pour les alcools et d'autres produits de consommation,
26:34et puis vous avez 15 points qui sont de la contrefaçon effectivement.
26:38Alors évidemment, le nerf de la guerre c'est l'argent,
26:41pour bien comprendre les choses, c'est qu'un paquet issu du trafic, quel qu'il soit,
26:45ça dépasse rarement 5€,
26:47c'est-à-dire plus de 2 fois moins que lorsque vous achetez dans un tabac,
26:54parce qu'on ne le sait pas assez, je me tourne vers vous,
26:56mais le prix d'un paquet de cigarettes, c'est essentiellement des taxes,
27:00les matières premières, c'est pas grand-chose.
27:02C'est 84% de taxes sur un produit de cigarette,
27:06il y a un différentiel de prix comme vous venez de le signifier,
27:09et puis au travers de tout, c'est 40% qui sortent du monopole de ce produit d'État,
27:16et ça, je voudrais juste caler que nous, Buralistes, nous sommes engagés,
27:20et nous normalisons, nous cadrons ce produit à 40%,
27:24c'est là où nous intervenons sur le sujet et sur votre plateau,
27:27parce qu'on veut se positionner en lanceur d'alerte.
27:30Nous, on est impactés, et on parlait tout à l'heure des frontaliers,
27:34mais je représente une région de l'Île-de-France qui a des zones de flux
27:37qui sont très importantes pour nos commerces,
27:39et on se retrouve avec une très grande difficulté,
27:41c'est qu'on voit ce commerce se dérouler dans la rue,
27:45avec un produit qui, promotionnellement, est bien sûr beaucoup plus accessible,
27:50et surtout, à la main de beaucoup de populations qui sont cadrées par notre métier,
27:56je parle des mineurs, des populations en situation précaire,
28:00donc voilà, nous, on est lanceur d'alarme sur ce sujet,
28:04parce que ça nous impacte.
28:05J'aimerais me tourner vers le cigarettier,
28:07ces cigarettes que l'on trouve dans la rue, là, à la sauvette, vendues à la sauvette,
28:13est-ce qu'elles sont, pour vous, d'une qualité inférieure
28:17à ce qui est fabriqué dans les usines classiques ?
28:20Est-ce que le tabac est de moins bonne qualité ?
28:24Est-ce que c'est plus dangereux, d'une manière ou d'une autre ?
28:27De toute façon, il faut le dire à nos auditeurs,
28:31le tabac, c'est dangereux, on le sait, le tabac tue, etc.
28:35Mais, est-ce que ce tabac...
28:37Si je l'ai précisé en brumule, que la cigarette, elle est nocive,
28:39quelle qu'elle soit pour l'avantage, je pense qu'il n'y a pas de doute pour qui que ce soit,
28:42et pour nos auditeurs également.
28:46Ce qu'on voit sur les points de deal, que ce soit des points de deal physiques
28:50dans la rue, en région parisienne, ou dans toutes les zones urbaines en province,
28:54que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les épiceries,
28:56c'est essentiellement des produits de contrefaçon.
28:58Le point, c'est que les consommateurs n'ont pas forcément conscience
29:02qu'ils achètent des produits de contrefaçon.
29:04La plupart du temps, ce sont des copies de paquets duty-free,
29:06et ils pensent acheter...
29:08La même chose pour moins cher.
29:10La même chose pour moins cher, les paquets qui seraient tombés du camion.
29:14Ils n'ont pas confiance qu'ils achètent des produits qui sont impropres à la consommation.
29:16On l'a dit, la cigarette, elle est nocive, quoi qu'il arrive,
29:20mais une cigarette légale, elle respecte des critères de fabrication,
29:24des normes européennes, en termes de ce que ça délivre, en termes de goudron, nicotine, etc.
29:28Ce qui n'est pas le cas sur ces produits contrefaits,
29:32qui sont produits dans des usines clandestines,
29:34où il n'y a aucune condition d'hygiène qui est respectée.
29:36J'ai vu plusieurs photos et vidéos de démantèlement d'usines,
29:40où vous avez le tas de tabac qui est posé à même le sol,
29:42avec une pelle pour charger la machine.
29:44Et les douanes, quand ils font des analyses de ces produits,
29:46ils communiquent régulièrement sur les résultats,
29:48ils disent qu'on trouve du ciment, des bouts de plastique,
29:52voire des excréments de rongeurs dans ces types de cigarettes.
29:56Est-ce qu'on a des exemples d'accidents ?
29:58Par exemple, on parle souvent, non pas en France,
30:00mais dans d'autres pays, comme en Russie,
30:02de graves accidents qui font des victimes d'alcool frelaté.
30:04Est-ce qu'on a les équivalents sur des cigarettes de contrebande ou pas ?
30:08Pas à ma connaissance.
30:10Bon, ce n'est pas si simple.
30:12On va retrouver justement un pneumologue dans quelques instants,
30:16qui nous parlera de sa perception de la nocivité.
30:18On va se demander comment s'organise aussi ce trafic,
30:23qui rapporte 2 milliards d'euros de revenus au moins.
30:27Et à propos, à qui profite le crime ?
30:29On vous dit tout dans un instant sur Sud Radio.
30:34Oui, tu as bien fait.
30:39Oui, parce qu'il faut avoir le temps de réagir,
30:41et là, on était trop courts.
30:45Est-ce que M. Rosenberg était en forme ?
30:48Oui, il était assez bavard.
30:52Tu as trois questions.
30:54Oui.
30:56Il est professeur, Stéphane, tu as mis docteur dans ton nom.
30:59Il a sûrement fait une thèse, donc ça marche.
31:05Sud Radio, l'heure libre, 10h11.
31:09De retour dans l'heure libre sur Sud Radio.
31:11Votre rendez-vous pour regarder l'actualité à la loupe
31:13avec Jean-Marie Bordry et Victor Lefebvre.
31:15Rebonjour Stéphane.
31:16Rebonjour messieurs.
31:17Toujours avec nous, Philippe Allos,
31:19le président du syndicat des Buralistes d'Ile-de-France.
31:22Bonjour.
31:23Daniel Brucker, qui est lui, Bruckel pardon,
31:26chef du service de prévention du commerce illicite chez un cigarettier.
31:29Et on parle aujourd'hui de cigarettes,
31:32de cigarettes de contrebande
31:34et de cigarettes de contrefaçon.
31:36Il y a beaucoup de nuances,
31:38mais j'aimerais demander,
31:40et j'aimerais qu'on retrouve un pneumologue.
31:42On va demander au professeur Bertrand Dautzenberg,
31:46spécialiste en tabacologie,
31:48ce que valent ces cigarettes.
31:50Bonjour docteur.
31:52Ces cigarettes de contrebande sont faites de tabac.
31:54Le tabac tue une personne sur deux qui le consomme.
31:58Et le fait qu'elles soient de contrebande,
32:00ou de contrefaçon, ou n'importe quoi, n'y change rien.
32:03Pour les cigarettes de contrebande,
32:05la moitié de la contrebande semble organisée par les cigaretiers eux-mêmes,
32:08avec des vraies cigarettes.
32:10Et les contrefaçons ne représentent qu'une toute petite partie.
32:13Mais si les cigarettes n'étaient pas dangereuses,
32:16ce serait un vrai problème.
32:17Mais à partir du moment où le tabac tue la moitié des gens
32:19qui la consomment toute leur vie,
32:21la part ajoutée par le fait que ce soit de la contrebande
32:24est tout à fait nulle.
32:26Ça ne veut pas dire que je suis pour les cigarettes de contrefaçon.
32:29Mais de mettre une question sanitaire là-dessus est excessif.
32:34Le tabac tue 75 000 personnes par an.
32:3728 000 ruralistes vendent des cigarettes à ces gens.
32:41On peut faire des calculs, si on veut,
32:43des rapports de l'un à l'autre.
32:44Et ça, c'est les cigarettiers qui veulent,
32:47qui inoculent aux enfants,
32:49en particulier Philippe Maurice et les autres,
32:51la dépendance tabagique chez les enfants,
32:53pour qu'ils soient obligés toute leur vie
32:55de consommer des cigarettes
32:57qui sont des nouveaux produits de tabac,
32:58qui sont faits exprès pour rendre les gens dépendants
33:01comme le tabac chauffé.
33:02Si je vous comprends bien à la question
33:04est-ce que ces cigarettes de contrebande
33:06sont plus mauvaises pour la santé
33:07que les cigarettes au tabac du coin,
33:09vous dites, vous, que c'est pareil.
33:10C'est bien ça.
33:11C'est aussi nocif, une cigarette, 50% de morts.
33:14C'est tirer dans la tête,
33:16jouer à la roue des truces,
33:17en mettant trois balles dans le barillet saucisse.
33:20C'est déraisonnable.
33:22C'est tellement, tellement meurtrier, la cigarette,
33:25que les petites différences d'ajout et tout ça
33:28se paraissent tout à fait ridicules comme discussion.
33:31Et c'est uniquement une discussion pour dire
33:34qu'il ne faut pas augmenter le prix du tabac.
33:36Parce que le prix du tabac est une mesure efficace
33:38de lutte contre le tabac.
33:40Et c'est sûr qu'il y a des gens
33:41qui achètent des cigarettes aux frontières
33:43et qui prônent des cigarettes dans les pays
33:45où c'est un peu moins cher.
33:46C'est sûr qu'ils ont l'impression
33:47que le poumon leur revient moins cher qu'aux autres.
33:49Mais d'avoir un cancer du poumon pas cher,
33:51ce n'est vraiment pas un objectif.
33:53Il vaut mieux arrêter de fumer.
33:54Et si les tabacologues sont là pour vous aider,
33:57vous appelez Tabac Info Service,
33:58vous allez sur Nocteli,
33:59vous trouvez les tabacologues,
34:00vous arrêtez.
34:01Arrêtez de fumer, c'est un plaisir.
34:02Et continuez.
34:04C'est de la bêtise.
34:05A tous ceux qui fument dans leur buvée,
34:07c'est qu'ils ont perdu la liberté de fumer.
34:09L'industrie du tabac
34:11et leurs agents, les ruralistes,
34:13ont pris le contrôle.
34:14Si je vous suis bien,
34:15c'est blanc bonnet, bonnet blanc.
34:17Le tabac tue dans tous les cas.
34:18S'il y a un préjudice,
34:19c'est juste finalement un préjudice
34:21pour l'État qui ne taxe pas ses cigarettes.
34:23Oui, les cigarettes pas chères
34:25sont un préjudice fiscal pour l'État,
34:27que ce soit de la contrebande,
34:29de la contrepassion
34:30ou des achats transfrontaliers.
34:32Et pour les achats transfrontaliers,
34:33les ruralistes sont nos alliés
34:34parce qu'ils voulaient mettre la limite
34:36à 200 cigarettes comme nous.
34:38En revanche, pour les cigarettes pas chères,
34:41ça, ça augmente la consommation
34:43et ça fait du cancer au rabais.
34:45Et moi, je suis par pour que mes patients
34:48aient un cancer pas cher.
34:49Je pense qu'il faut qu'il n'y ait pas de cancer
34:51et qu'ils arrêtent de fumer.
34:52Merci professeur.
34:53Alors évidemment, vos déclarations
34:55vont pas manquer de faire réagir nos invités.
34:57Daniel Bruckel, vous vouliez rebondir
34:59sur ce qu'a dit notre pneumologue.
35:02Il y a deux points qui ont attiré mon attention
35:05dans ce qui a été dit.
35:07Le premier, c'est sur l'efficacité de la taxe.
35:11Je pense que ça, c'est un leurre complet.
35:13Il y a eu des rapports parlementaires
35:15que vous mentionnez tout à l'heure
35:16qui sont sortis,
35:17qui pointent justement l'échec
35:19de la politique de santé publique
35:20qui est basée uniquement sur la taxe.
35:22La preuve en est,
35:23c'est que nous avons les volumes de ventes légales
35:26qui baissent chez les burealistes
35:27et dans le même temps,
35:28nous avons toujours autant de fumeurs en France,
35:3015 millions de fumeurs en France aujourd'hui,
35:33ce qui est à peu près le même niveau
35:34qu'il y a 3 ou 4 ans.
35:36Sauf que la hausse des prix,
35:38elle a commencé quand ?
35:39Elle a commencé il y a 20 ans
35:40avec le plan cancer de Jacques Chirac.
35:41Et c'est un fait qu'on a moins de fumeurs en France
35:44aujourd'hui qu'on en avait il y a 20 ans.
35:46Il faut aussi le dire,
35:47il y a eu un impact là-dessus.
35:48Je le sais, j'étais antifumeur.
35:49Je le vois très bien.
35:50Je suis un ancien fumeur, pardon.
35:52Qui gagne et qui garde son argent maintenant
35:54sur son plan d'épargne logement.
35:55Exactement.
35:56Il faut bien le dire,
35:57il y a moins de fumeurs en France qu'il y a 20 ans.
35:58C'est sûr, il y en a moins qu'il y a 20 ans.
36:00Et donc ça a marché ?
36:01Non, ça a marché partiellement.
36:02Parce qu'aujourd'hui,
36:03on arrive en effet de seuil.
36:04Ça a marché en partie.
36:05Oui, mais aujourd'hui,
36:06on est dans une situation
36:07où ça ne fonctionne plus.
36:08Le ministre des Comptes publics,
36:10lui-même l'a reconnu il y a peu de temps
36:12en disant que la taxation
36:14est arrivée à un seuil aujourd'hui.
36:16En attendant, Philippe Allos.
36:18Je voudrais intervenir un peu
36:19sur le sujet que vous abordiez.
36:20Et je n'ai aucun prétexte
36:22à contredire monsieur Dosenberg.
36:23On est tous, face à la maladie,
36:25les mêmes idèmes.
36:27On est exactement pareil,
36:28blanc bonnet ou bonnet blanc.
36:29Il n'y a qu'un sujet,
36:30c'est qu'il y a 20 ans,
36:31il y a un plan santé qui a été lancé.
36:32Il y a 20 ans, il y a eu des effets.
36:34Là, à ce jour, nous,
36:35en tant que le réseau
36:36qui cadre ce produit,
36:38qui permet la vente de ce produit d'État,
36:40nous, on est un phénomène
36:42de lanceur d'alerte.
36:43Parce qu'on se retrouve à 40%
36:45de ce produit.
36:46Alors, je ne parle pas de taxes,
36:47de différentes choses.
36:48Sauf que ce produit se retrouve
36:49dans la rue.
36:50En concurrence d'éloignement.
36:51Oui, c'est-à-dire que ça devient
36:52un produit illégal.
36:53La difficulté d'avoir agi sur le prix,
36:55devant la difficulté qui a mis 20 ans
36:57pour arriver à faire baisser
36:59le tabagisme,
37:00si on prend les chiffres officiels,
37:03si on prend les 40% en plus.
37:04Et là, la santé se retrouve dehors.
37:07Elle n'est pas cadrée devant les mineurs.
37:08On est d'accord là-dessus,
37:09si je peux me permettre.
37:10Et c'est une très grande difficulté
37:11parce que là, on galvaude
37:12le phénomène fiscal.
37:13On galvaude tout.
37:14On est d'accord.
37:15Mais ce n'est pas ça que je voulais dire.
37:16Oui, parce qu'il faut de l'argent
37:17pour traiter le cancer.
37:18Pardonnez-moi.
37:19Ce que j'essayais de dire à Stéphane Simon,
37:21c'est que cet argument-là,
37:22je peux le comprendre.
37:23Je peux entendre qu'on arrive au bout
37:25de la politique de la hausse des prix
37:26et que ça ne fait plus baisser.
37:27Le seul problème que ça me pose,
37:29c'est que cet argument,
37:30je l'entendais déjà au début
37:31de la hausse des prix
37:32et qu'on disait déjà
37:33que ça ne marcherait pas
37:34ou que ça ferait de la concurrence déloyale
37:35à partir de ce moment-là.
37:37Si on fait abstraction,
37:38pardonnez-moi,
37:39si on fait abstraction
37:40des problèmes de santé,
37:41de toute manière,
37:42c'est un manque à gagner
37:45terrible pour l'État.
37:4740% du marché qui échappe
37:49à la poche de l'État,
37:50sur lesquels il y a 84% de taxes,
37:52ça représente beaucoup,
37:53beaucoup d'argent.
37:54Ça se compte en milliards.
37:56Il y a 20 ans,
37:57à 1% près,
37:587 milliards,
37:59si je ne dis pas de bêtises,
38:007 milliards,
38:01le manque à gagner pour l'État.
38:027 milliards.
38:03C'était le même sujet
38:04en 1% de moins ou de plus.
38:05Il y a 20 ans.
38:06À aujourd'hui,
38:08nous nous retrouvons
38:10avec cette prise de marché
38:12qui est faite
38:13par un sujet illégal.
38:14Alors nous,
38:15en étant commerçants
38:16en diversification,
38:17je rebondis sur le sujet.
38:18Nous, ça nous irrite fortement.
38:19Pourquoi ?
38:20Parce que nos produits sont légaux.
38:21On doit normer.
38:22On est contrôlé.
38:23Nous sommes en cadre.
38:24J'ai un grand souci
38:26au travers de ma région
38:27et je le vois,
38:28je vous l'ai dit,
38:29on en parlait
38:30dans différents articles
38:31qui sont sortis,
38:32il y avait 5 points de deal
38:33il y a 5 ans.
38:35Et c'est des points de deal
38:36juste devant les mineurs.
38:37Devant les populations pauvres.
38:39En sortie de gare.
38:41C'est une hérésie.
38:43Dans les villes moyennes aussi
38:44de Provence maintenant,
38:45ça se développe de plus en plus.
38:46Alors justement,
38:47ce vaste trafic de cigarettes,
38:48comment il est organisé ?
38:50Est-ce qu'il finance
38:51d'autres criminalités,
38:53Daniel Bruckel ?
38:55Alors,
38:56ce qu'il faut comprendre...
38:57Ça va dans quelle poche
38:58finalement cet argent ?
38:59C'est juste des petits
39:00dealers de cigarettes ?
39:01Ou c'est organisé
39:02par des mafias
39:03chinoises,
39:04italiennes,
39:05ou quoi ou qu'est-ce ?
39:06Alors on a des mafias
39:07mais pas chinoises et italiennes,
39:08on a plutôt
39:09des pays d'Europe de l'Est,
39:10qui font la manoeuvre
39:11derrière ces trafics-là.
39:12Ce qu'il faut comprendre,
39:13c'est que le business
39:15de la contrefaçon de cigarettes
39:16est extrêmement lucratif
39:17pour ces groupes-là.
39:18S'ils se mettent
39:19dans ce business-là,
39:20c'est parce qu'il y a
39:21une rentabilité
39:22qui est extrêmement forte,
39:23il y a un potentiel
39:24qui est extrêmement fort.
39:25On parlait de 15 millions
39:26de fumeurs,
39:27c'est 7 fois plus
39:28que le nombre
39:29de fumeurs de cannabis
39:30qu'il y a en France.
39:33C'est un potentiel
39:34qui est extrêmement important.
39:35Vous avez des prix
39:36et des taxes
39:37qui sont élevés,
39:38qui continuent à augmenter,
39:39donc vous avez un avantage
39:40pris avec votre produit
39:41contrefait,
39:42qui peut attirer
39:43un certain nombre
39:44de consommateurs.
39:4515 millions de fumeurs
39:46potentiels,
39:47c'est une zone
39:48de challenge
39:49qui est extrêmement large.
39:50Vous avez également
39:51une répression
39:52sur le trafic
39:53de cigarettes
39:54qui est plus faible
39:55que celle
39:56sur le trafic
39:57de stupéfiants.
39:583 ans de prison
39:59pour un trafic
40:00de cigarettes,
40:0110 pour un trafic
40:02de stupéfiants.
40:03C'est logique
40:04puisqu'il y a un produit interdit
40:05dans un cas
40:06et un produit
40:07qui est en théorie
40:08illégal dans l'autre.
40:09Pour les buralistes,
40:10quelles mesures
40:11vous paraîtraient de bon sens
40:12Philippe Allos
40:13pour essayer
40:14de freiner
40:15ces trafics ?
40:16Utiliser complètement
40:17le service des buralistes
40:18qui est justement
40:19comme je dis
40:20depuis tout à l'heure
40:21un cadre.
40:225 euros d'un côté,
40:2313 euros de l'autre.
40:24Je ne suis pas entré
40:25sur le sujet du prix.
40:26C'est vous qui le dites.
40:27Est-ce que c'est la solution ?
40:28On a fait 20 ans
40:29sur un plan santé
40:30qui amène à ce prix-là.
40:31Et comme on dit,
40:32c'est la juste mesure
40:33d'une balance
40:34à savoir si la balance
40:35n'est pas en train de pencher
40:36du mauvais côté.
40:37On a le droit
40:38de se poser toutes les questions.
40:39Bien sûr.
40:40Et c'est justement
40:41ce qu'on pose.
40:42Et nous,
40:43on est quand même
40:44un métier
40:45qui se transformons.
40:46Un client sur deux
40:47chez nous
40:48viennent pour autre chose
40:49que du tabac.
40:50On a perdu
40:511 million de consommateurs
40:52depuis la dernière
40:53augmentation de prix
40:54au 1er janvier.
40:55En deux minutes
40:56je vais dire.
40:57Et 1 million
40:58se sont évaporés.
40:59C'est inadmissible.
41:00C'est inconcevable
41:01lorsque l'on paye
41:02ce monopole
41:03et quand on paye
41:05en plus
41:06se retrouver ces flux
41:07devant nos établissements.
41:08On réagit en commerçant.
41:10On nous demande
41:11d'être effectif
41:12sur un marché cadré
41:13et d'être commerçant
41:14à se transformer.
41:15C'est anormal pour nous.
41:17Qu'est-ce qu'il en pense
41:18le cigarettier ?
41:20Ce que j'en pense,
41:21c'est que
41:22on est dans une situation
41:23en France
41:24où on a
41:25les burealistes
41:26comme Philippe Allos le disait
41:27qui se transforment,
41:28qui diversifient
41:29leurs offres commerciales.
41:30On a des manufacturiers
41:31qui proposent
41:32des alternatives
41:33à la cigarette
41:35qui se transforment également.
41:37Le seul acteur
41:38dans la filière
41:39qui ne se transforme pas
41:40c'est l'Etat
41:41qui continue
41:42à faire les mêmes choses.
41:44Le constat
41:45est que ça ne fonctionne pas
41:46mais on continue.
41:47Il est étrange
41:48que dans une période électorale
41:50où il y a beaucoup de débats
41:51sur la société
41:52française
41:54personne ne parle
41:55des 15 millions de fumeurs.
41:57C'est quand même
41:58un poids électoral important
42:00à qui on n'offre pas de solution
42:02pour sortir de la cigarette.
42:03Vous n'allez pas leur donner des idées.
42:05C'est paye
42:07ou
42:09arrête de fumer.
42:10Il n'y a pas
42:11de solution médiane.
42:13J'espère que
42:14le gouvernement
42:15quel qu'il soit
42:16qui viendra au pouvoir
42:17prendra cette question
42:19à bras de corps.
42:20En tout cas,
42:21l'actualité judiciaire
42:23va sommer
42:25d'y réfléchir.
42:26Merci Daniel Bruckel.
42:27Merci Philippe Allos
42:28d'avoir été avec nous.
42:29Merci Victor Lefebvre également.
42:31Jean-Marie Bordry, évidemment.
42:33Merci à nos auditeurs.
42:34Vous pouvez retrouver notre émission
42:35sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
42:37La semaine prochaine,
42:38on se retrouve samedi 10h
42:39pour une nouvelle Heure Libre.
42:40Tout de suite,
42:41c'est On parle auto
42:42avec Jean-Luc Moreau
42:43et Laurence Perrault.
42:44Et juste avant,
42:45tiens, on peut rappeler ce numéro.
42:46Faites-vous aider à arrêter de fumer.
42:4739 89, c'est tabac,
42:48un faux service.
42:49On rappelle évidemment
42:50que fumez-tu
42:51et ça tout le monde était d'accord là-dessus
42:52autour de cette table.
42:53A suivre,
42:54On parle auto,
42:55avec un invité de marque,
42:56c'est Gilles Leborn,
42:57le directeur de la technologie
42:58du groupe Renault.
42:59Toutes les questions
43:00que vous souhaitez lui poser,
43:010826 300 300.
43:02A tout de suite sur Sud Radio.

Recommandée