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ÉducationTranscription
00:00:00J'avais une question d'ordre juridique. Tout à l'heure, vous mentionnez que vous essayez de séparer les familles
00:00:29des enfants. Actuellement, au Canada, s'il y a un garçon qui dit à ses parents qu'il
00:00:36est une fille et que les parents racontent que non, il est un garçon, les parents peuvent
00:00:41perdre l'égard de leur enfant. Il faut savoir s'il y a des lois similaires qui sont actuellement
00:00:49en préparation en France. Je sais qu'on a des travestis qui viennent dans les classes.
00:00:56Je sais que l'école à la maison, c'est quasiment impossible. Est-ce qu'on a d'autres choses
00:01:02similaires qui sont en préparation ou qui sont déjà en mode en France ? Merci.
00:01:07On n'arrête pas le train qui roule à fond la caisse. En France, je crois que la Belgique
00:01:17doit être un pays pionnier en la matière. Déjà, ça devient un quasi-délit si vous contrariez
00:01:29la volonté des enfants prépubères de changer de sexe. De toute façon, depuis des années,
00:01:37les petites filles peuvent demander à se faire avorter en dehors du consentement parental.
00:01:46On ne voit plus très bien à quoi servent les parents, si ce n'est à payer. Mais pour le reste,
00:01:55on leur retire de plus en plus toute prérogative, toute autorité sur leurs enfants qui ne leur appartiennent pas.
00:02:02C'est bien connu. Dans l'éducation, c'est la même chose, puisqu'il est quand même question...
00:02:09On étudie fortement le moyen de supprimer l'enseignement privé hors contrat. Non, non.
00:02:18Mais c'est un mouvement général. Ce que vous dites à propos du Canada, avec M. Trudeau,
00:02:25qui est le proche homologue de M. Macron, ça se précise également chez nous. Même si les lois
00:02:32ne sont pas passées, je me souviens, à une époque, on parlait du racisme. Mais ce n'est pas si vieux que ça.
00:02:37Et on parlait de l'homophobie. Mais l'homophobie est passée dans la loi, subrepticement.
00:02:47Donc on se retrouve avec un corset de loi. Nous sommes un malheureux vieux arbre enserré par un filier étrangleur
00:02:57dont les racines descendent et nous asphyxient petit à petit. Regardez les textes qui viennent de passer
00:03:04sur l'économie numérique, qui sont des textes proprement hallucinants.
00:03:10Atteinte à la dignité. C'est quoi, atteinte à la dignité ? Tout peut être atteinte à la dignité.
00:03:16Donc on sait que ça sera géométrie variable. Il y aura du super-deux-poids, super-deux-mesures.
00:03:23On a évoqué en début de réunion toutes ces condamnations qui tombent comme un grave lot
00:03:32ou les convocations par la police. Je crois que ces salauds nous disent que c'est la dictature en Russie.
00:03:42Je veux dire, en Russie, c'est un pays d'ordre. On ne voit pas de clochards dans les rues.
00:03:48Si j'ai vu une vieille femme qui nourrissait les pigeons, on est venu lui dire qu'il ne fallait pas nourrir les pigeons.
00:03:53On ne voit pas de clochards dans les rues. Il n'y a pas de tente d'immigrés.
00:03:59Alors il y a des immigrés du Sud Caucase, quelques-uns, mais peu. Il y a aussi des endroits où il y a beaucoup de Chinois.
00:04:06Mais c'est un pays qui se tient bien, qui est en ordre. Il n'y a pas d'ivrognes qui déambulent.
00:04:13On ne voit pas de police partout. Je peux vous dire que c'est la même chose.
00:04:16Enfin je ne suis pas allé depuis plus d'une dizaine d'années ou plus en Iran. Mais c'était la même chose.
00:04:21J'y suis allé du temps de M. Ahmadinejad. J'ai même vu à côté de l'hôtel très chic, il y avait une prostituée.
00:04:30Personne n'emmerdait la prostituée. J'ai vu des gamins se piquer dans la rue. La police ne les arrêtait pas.
00:04:37On devait les approuver. Mais ils se piquaient ouvertement sur un banc, sur une grande avenue de Téhéran.
00:04:42J'ai vu dans le sud de l'Iran, j'ai vu, on m'a emmené voir un site archéologique.
00:04:48Le soir, il y avait des gamins en train de se prostituer. Donc on arrête de nous dire que c'est la dictature effroyable.
00:04:54Alors ne parlons pas de l'Irak, de Saddam Hussein. Vous pouviez déambuler en pleine nuit.
00:04:59Il n'y avait pas un flic et personne, pas à toutes les époques, pas à la fin, où les choses dégénéraient.
00:05:06Mais on nous raconte des craques épouvantables sur ces soi-disant dictatures.
00:05:14Ce sont des régimes, bien sûr, fermes, peut-être forts, fermes, où il y a une autorité.
00:05:21Mais dès lors qu'on sait que si vous dépassez la limite, la ligne jaune-rouge, on servira contre vous, tout le monde se tient bien.
00:05:34C'est ce que disait tout à l'heure Thomas. On intègre les limites. Et la notion de limite est essentielle.
00:05:42Actuellement, on dépasse toutes les bornes. Je rappelle que le bornat, chez les Romains, c'était un dieu.
00:05:55Les bornes autour des champs avaient un caractère religieux et sacré.
00:06:00L'ordre naturel, pour ne pas parler de l'ordre divin, pose des bornes et des limites.
00:06:06Or nous sommes au-delà de toutes ces limites. Jusqu'où ira-t-on ? Ça je me le demande.
00:06:12Si je peux juste ajouter un petit mot, tu évoques la coupure du lien entre les enfants et les parents.
00:06:21Je pense qu'on peut arriver à une situation un jour où, à cause de ces lois qui vont nous tomber dessus un jour,
00:06:30on pourra arriver à une situation où les enfants dénonceront leurs propres parents quelque part.
00:06:34C'est-à-dire quoi ? C'est déjà le cas ?
00:06:36C'est déjà sans doute le cas. En tout cas, ça existe déjà dans la fiction.
00:06:39C'est toujours intéressant d'avoir un oeil sur la fiction parce que c'est toujours une petite anticipation.
00:06:43Je sais qu'il y a deux ou trois films qui l'évoquent, probablement des romans, peut-être même 1984, je ne sais plus,
00:06:48où on pourra effectivement, à force d'exciter l'animosité des enfants envers leurs parents,
00:06:55à force de dire que l'enfance et l'âge adulte, c'est la même chose,
00:06:59c'est-à-dire que le discours de l'enfant a autant de valeur que celui d'un adulte,
00:07:03à force de dire qu'ils ont des capacités équivalentes,
00:07:08voire même que les enfants sont supérieurs à leurs parents en termes de capacités, de connaissances,
00:07:12d'une pertinence dans le monde, je dirais.
00:07:15On arrivera peut-être à un moment où, quelque part, les adultes seront menacés par leurs propres enfants.
00:07:22Donc, au-delà de la question juridique, il y a déjà, et tu as raison de le souligner,
00:07:25il y a une question juridique. Quelque part, elle vient valider un changement de civilisation.
00:07:30Comme sous l'air, non pas Lénine est resté trop peu de temps, mais sous Staline.
00:07:38Les enfants dénonçaient leurs parents. Nous y arrivons. Nous y arrivons.
00:07:48– Messieurs, donc, question de l'Org, je te propose, je voulais, pour Thomas,
00:07:55je voulais savoir si tu avais noté l'emploi de la première personne du singulier
00:08:00dans toutes les communications officielles au gouvernement.
00:08:04Je n'ai pas lu le livre, peut-être que tu en parles, je ne sais pas.
00:08:07Mais je voulais savoir si tu avais un peu d'espoir,
00:08:09est-ce que tu en pensais, comment ça s'intégrait dans ce mécanisme ?
00:08:12– C'est Thomas qui répond, mais est-ce que tu peux préciser, donner un exemple ?
00:08:16– Un exemple, bien sûr. Je mets mon masque, je protège ma grand-mère.
00:08:20– Ah oui, oui, oui. Des injonctions à la première personne, oui.
00:08:24C'est effectivement, alors je n'en parle pas dans le livre, pour te répondre,
00:08:27mais c'est effectivement, tu fais bien le souligner,
00:08:29c'est un élément qui nous donne une indication sur la façon dont on communique aujourd'hui.
00:08:35On prend vraiment tout le monde pour des enfants, c'est ça que ça veut dire.
00:08:39Puisque cet emploi de la première personne, c'est vraiment l'idée de faire participer
00:08:44le destinataire de la communication à la communication elle-même.
00:08:48C'est l'idée toujours d'arrondir les angles pour qu'ils se sentent impliqués.
00:08:51Ce n'est plus la communication verticale, c'est presque un dialogue.
00:08:55Et effectivement, ça participe du même état d'esprit que ce qu'on a décrit
00:08:58pendant ma conférence, c'est-à-dire l'idée qu'il faut encore supprimer des contraintes.
00:09:05C'est-à-dire qu'une communication un peu classique, c'est quelqu'un qui balance
00:09:09une information à quelqu'un qui doit la recevoir.
00:09:12Là, ça ne peut plus se passer comme ça dans notre société,
00:09:14puisque ce serait vécu presque comme une agression.
00:09:17Et il y a cette idée de supprimer tout ce qui peut heurter la sensibilité
00:09:26et essayer de supprimer tout ce qui peut être un peu rugueux
00:09:32dans les communications humaines, et c'est tout à fait normal.
00:09:35Il y a notamment cette notion de verticalité.
00:09:37C'est-à-dire que là, on place le destinataire à la même hauteur que l'émetteur
00:09:41et même presque on remplace l'émetteur.
00:09:43C'est ça que ça veut dire de l'emploi de la première personne,
00:09:45le destinataire devient maître de cet échange d'informations.
00:09:50Cela se situe également dans le cadre de ce fétichisme du jeune, de la jeunesse.
00:09:57Il faut dire que le jeune, c'est l'homme nouveau en devenir.
00:10:00Il est encore tout à fait malléable.
00:10:02Et le jeunisme est caractéristique de notre époque.
00:10:07L'autre jour, on arrête un homme jeune, un jeune adulte,
00:10:13avec une carabine cachée dans son gel à bâche, je ne sais pas quoi.
00:10:18La carabine est un instrument dangereux, surtout de la part d'un jeune
00:10:23qui est multirécidiviste pour violences, vols avec violences, trafic de drogue.
00:10:29Le jour même, il est relâché par la magistrate,
00:10:33qui l'assigne simplement à venir au commissariat une fois par semaine.
00:10:39Donc les jeunes, il y a une excuse de jeunesse aussi.
00:10:42Mais essayez de dire un mot plus haut que l'autre,
00:10:44puisque le seul crime maintenant, le seul crime qui vaille,
00:10:48le seul vrai rétard de crime, c'est le crime contre la pensée.
00:10:52C'est le crime d'idées.
00:10:56– Question ?
00:10:58– Oui, alors merci beaucoup.
00:11:00Est-ce que vous ne pensez pas que, ces débats sur le hautisme aussi,
00:11:05ou le libéralisme sociétal et tout ça,
00:11:08c'est aussi pour entretenir un peu le pluralisme,
00:11:11parce qu'on peut remonter à l'abolition de la peine de mort,
00:11:16ou par exemple les 200 000 avortements.
00:11:18Or, sur ces questions-là, il n'y a plus de débat en fait.
00:11:21Et donc, il y a aussi des gens qui prennent des postures d'opposition,
00:11:26mais qui vont en fait dénoncer des choses un peu dérisoires,
00:11:30des choses un peu futiles, mais qui valident par contre
00:11:34l'abolition de la peine de mort, qui valident les 200 000 avortements.
00:11:37Je ne parle pas sur les questions internationales.
00:11:41Qu'est-ce que vous pensez de la fausse opposition, en fait,
00:11:44qui peut prendre des postures comme ça, en contre le hautisme,
00:11:48mais en prenant soin qu'il valide en fait l'essentiel ?
00:11:58– Je suis désolé, personnellement, je ne suis pas sûr d'avoir compris
00:12:00le sens de la question.
00:12:01– Si tu as compris, vas-y, réponds.
00:12:04– C'est-à-dire, vous parlez de dérivatifs, de faux débats,
00:12:10de leurbes, on en a en permanence.
00:12:13Pour ne pas parler de l'essentiel, on nous fait parler de l'accessoire.
00:12:18J'ai retrouvé le nom du dieu romain des limites, de la porne,
00:12:23c'est le dieu Terme.
00:12:25Et ça devenait en français, vous l'avez, Terminus.
00:12:28Terminus, c'est le dieu Terme.
00:12:30C'était un dieu, une petite divinité.
00:12:32J'en profite, je sais qu'Alain Soral est passé la semaine dernière sur ADP,
00:12:37il a donné un entretien à Fleuve de plus de deux heures,
00:12:42mais j'ai donné également, vous pouvez vous reporter à ADP,
00:12:46un entretien hier, mais de 40-50 minutes, beaucoup plus court,
00:12:50et peut-être moins passionnant que celui d'Alain Soral.
00:12:54Également, je vous signale que je parle toutes les semaines sur BrochuTV,
00:13:00c'est un site québécois.
00:13:02Vous tapez BrochuTV, vous allez tomber dessus,
00:13:05ce qui fait hurler tout le monde parce qu'il ne faudrait pas franchir l'Atlantique.
00:13:09Et puis j'ai aussi un petit site avec des toutes petites vidéos de 5 minutes
00:13:14qui s'appellent Europe Insurrection Civique.
00:13:19Voilà, Europe Insurrection Civique, ADP et BrochuTV,
00:13:24ce sont des bonnes adresses si vous voulez compléter
00:13:28les propos qui ont été tenus aujourd'hui.
00:13:34Oui, on nous promène en permanence avec...
00:13:41Le jeunisme est une question très importante, très très importante.
00:13:45J'ai lu, et je m'arrête là, j'ai beaucoup lu sur la révolution bolchevique et alentour,
00:13:54et dans les années 30, on a ouvert les frontières à des hommes comme Gide
00:14:00qui sont devenus assez sceptiques, et beaucoup d'autres,
00:14:04mais il y en a un particulièrement amusant, rigolo,
00:14:08qui était un globe-trotter et qui allait s'envoyer des filles aux quatre coins de la planète
00:14:14et qui faisait l'amour, l'amour aux Antilles, l'amour au Nicaragua,
00:14:18l'amour en Russie soviétique.
00:14:21Et il raconte, son expérience est éclatante.
00:14:25Alors c'est simplement un peu érotique, c'est pas pornographique
00:14:29à la façon de M. Le Maire qui voit les orifices se dilater.
00:14:33Ben oui, il a que ça à faire ce pauvre M. Le Maire.
00:14:36Et il disait un jour, il était avec une membre des jeunesses communistes,
00:14:41il regardait un défilé qui passait sur un pont et il dit
00:14:45mais il n'y avait que des jeunes gens, des tout jeunes.
00:14:49Alors la fille n'a pas apprécié, elle dit mais où sont les autres ?
00:14:52Il n'y en avait plus.
00:14:53Les quarantenaires, ce sont des classes d'âge qui avaient été éliminées.
00:14:58Alors on va dire que c'était la guerre civile, que c'était ceci, c'était...
00:15:02Non, non, ils étaient partis au goulas, ils avaient été éliminés.
00:15:05Quand vous voulez faire la révolution transhumaniste ou communiste,
00:15:09vous éliminez carrément certaines catégories sociales.
00:15:14D'ailleurs on sait, je terminais dessus, que la révolution a éliminé 40% des ouvriers.
00:15:22Beaucoup plus que des bourgeois, des intellectuels, 40%.
00:15:27C'est ça le socialisme. Il faudrait le savoir.
00:15:31Mais je me suis donné, ce n'est pas la peine parce que c'est passionnant,
00:15:35d'aller relire les textes de l'époque, les témoignages.
00:15:40Mon travail n'a pas consisté à aller lire des secondes ou troisième main.
00:15:44Ce sont des témoignages de première main.
00:15:47Donc le jeunisme, la jeunesse, c'est le matériau pour créer l'homme nouveau.
00:15:55Transhumaniste ou pas.
00:15:59Question ?
00:16:03Bonjour, merci pour cette conférence.
00:16:07J'avais noté un point sur lequel je voulais aborder, qui n'a pas été vraiment abordé.
00:16:11Je ne sais pas s'il a été abordé dans ton livre, Thomas.
00:16:15Est-ce que la promotion de l'athéisme matérialiste...
00:16:18Evidemment je n'attaque pas les personnes qui ne sont pas croyantes.
00:16:21Soyez tranquilles.
00:16:22Est-ce que la promotion de l'athéisme matérialiste n'est pas une forme de wokisme,
00:16:26ou du moins un outil ? C'est la question que je me suis posée.
00:16:30Alors je dirais que c'est une question assez complexe.
00:16:34Effectivement je ne l'aborde pas dans le livre, mais j'aurais souhaité de l'aborder.
00:16:38Je ne l'aborde pas parce que je pense que je n'ai pas terminé de réfléchir à ce sujet.
00:16:42Je ne sais pas si j'aurais terminé un jour, mais en tout cas ce n'était pas assez abouti
00:16:45pour vraiment structurer quelque chose là-dessus.
00:16:49Il y a plusieurs choses à dire là-dessus.
00:16:52La première, c'est que moi ce que j'observe de fait,
00:16:56je suis français, donc quand je rencontre des gens religieux c'est surtout des catholiques,
00:17:00et les catholiques pratiquants et qui ont vraiment la foi que je peux rencontrer
00:17:05sont effectivement des personnes très adultes en réalité.
00:17:09Des personnes qui ont une sorte de sérénité,
00:17:13qui ont résolu un certain nombre de problèmes qui se posent dans la vie,
00:17:17et qui ont à la fois la foi,
00:17:22et qui ont à la fois une certaine humilité,
00:17:42une certaine maturité,
00:17:45et qui ont pris aussi très souvent la responsabilité de faire des enfants,
00:17:49la responsabilité de créer une communauté familiale déjà,
00:17:53et aussi souvent la responsabilité de s'impliquer dans leur paroisse,
00:17:57voire même dans des communautés encore plus larges,
00:17:59la communauté nationale par exemple.
00:18:01Donc ça c'est une première chose que j'observe.
00:18:04La deuxième sur le plan, je dirais, spirituel,
00:18:07le plan de la foi en elle-même,
00:18:10effectivement la foi c'est l'une des manières de lutter,
00:18:17ou de résister à l'empire du commerce d'une part,
00:18:21mais aussi de se détacher,
00:18:24en tout cas d'essayer de se libérer de certaines contingences matérielles,
00:18:30certaines pesanteurs matérialistes.
00:18:34Il ne s'agit pas de s'en détacher complètement d'ailleurs,
00:18:38je dirais que la foi bien comprise
00:18:40ce n'est pas quelque chose qui nous rend complètement spirituel,
00:18:43c'est réussir à comprendre le rôle du corps dans la vie humaine,
00:18:50le corps existe, nous sommes aussi des animaux,
00:18:53nous sommes certes quelque chose de plus,
00:18:56mais nous sommes aussi ça,
00:18:58il faut le gérer, il faut apprendre à le gérer,
00:19:00ça prend un peu de temps,
00:19:02et la foi d'une certaine manière,
00:19:05le fait de regarder vers le ciel
00:19:07et de chercher un principe supérieur,
00:19:11et le fait de le faire collectivement,
00:19:17parce que le croyant n'est jamais tout seul,
00:19:19en tout cas dans la religion catholique,
00:19:21je ne sais pas comment ça se passe dans d'autres religions,
00:19:24le fait de faire ça nous apprend à tisser des liens,
00:19:29comme j'ai essayé de l'évoquer tout à l'heure,
00:19:31qui permettent de résister à l'empire du commerce, de l'argent,
00:19:37et comme je disais, à la pente naturelle
00:19:40dans laquelle le capital nous emmène naturellement.
00:19:47La religion n'est pas le seul vecteur de résistance,
00:19:51mais en tout cas si on ne résiste pas,
00:19:53si on ne résiste jamais,
00:19:54que ce soit par la foi ou par autre chose,
00:19:56c'est sûr que le capital a libre cours,
00:19:58il fait s'écouler notre vie vers le sens du matérialisme,
00:20:03et notre vie vers le sens, à la fin, de l'indistinction.
00:20:08C'est-à-dire que nous devenons tous des atomes très semblables.
00:20:15– L'indifférenciation.
00:20:17– Exactement, l'indifférenciation, l'indistinction.
00:20:20– Alors juste un micro mot en plus,
00:20:23ce n'est pas le capital qui nous conduit au matérialisme,
00:20:26le matérialisme qui nous conduit au capital,
00:20:28je pense que c'est une religion,
00:20:30ce que j'ai appelé la religion de Mamon, le mamonisme,
00:20:32j'ai constaté, et là je livre ça à votre sagacité,
00:20:36à votre méditation, depuis une quarantaine d'années,
00:20:40aujourd'hui ce n'est pas tant, tout le monde le dit,
00:20:42c'est étalé partout, même par nos ministres,
00:20:45l'abêtissement général de la population,
00:20:48par la déculturation, il y a même une zombification,
00:20:53on voit à travers la violence et la barbarie
00:20:57de certaines catégories de jeunes gens,
00:21:01c'est lié à la déspiritualisation de notre société,
00:21:07là aussi nous avons perdu les termes,
00:21:12les bornes qui nous maintenaient,
00:21:15n'oubliez pas ce que j'ai cité tout à l'heure Dostoevsky,
00:21:18si Dieu n'existe pas, ce n'est pas pour vous rendre croyants,
00:21:21je dis ça, mais si Dieu n'existe pas, tout est permis,
00:21:24or justement aujourd'hui c'est le règne du caprice,
00:21:27infantile, infantilisant,
00:21:30et surtout nous n'avons plus de colonne vertébrale spirituelle,
00:21:35nous sommes dans l'horizontalité matérielle la plus totale
00:21:40et nous n'avons plus la dimension d'une transcendance,
00:21:44si vous n'êtes pas croyants, si vous ne croyez pas en Dieu,
00:21:47qui est un ordre cosmique, un ordre naturel,
00:21:50c'est aussi bête que cela.
00:21:52– Et ce qu'on peut observer aussi,
00:21:54c'est qu'il y a effectivement une promotion de l'athéisme,
00:21:57c'est très net, c'est en tout cas une lutte contre les religions,
00:22:00contre la spiritualité d'une manière générale.
00:22:02– Il y a une guerre qui est menée très nettement.
00:22:04– Alors est-ce qu'elle est organisée ?
00:22:06Oui, je pense, mais elle est aussi quelque chose qui se déploie
00:22:13dans une logique presque automotrice,
00:22:15les deux ne sont pas antinomiques d'ailleurs,
00:22:18on peut avoir les deux en même temps,
00:22:20c'est-à-dire qu'il peut y avoir des gens qui organisent,
00:22:22qui tentent d'organiser un mouvement politique
00:22:25ou même plutôt de gouverner des effets politiques
00:22:28qui seraient par exemple la destruction de la spiritualité,
00:22:30mais on peut aussi avoir un système dans lequel on est pris tous
00:22:33et qui si on n'y résiste pas, tout simplement,
00:22:36par la simple inaction, lui se déploie et nous emmène vers le matérialisme
00:22:40et donc vers la disparition de la spiritualité,
00:22:42je pense que c'est un peu les deux.
00:22:44La promotion du matérialisme est à la fois organisée
00:22:48et en même temps le résultat d'une logique
00:22:50qui me paraît automotrice, comme dirait Francis Cousin,
00:22:54et qui est celle du capital.
00:23:06Bonjour, je voulais vous poser la question
00:23:10de ce que vous pensez,
00:23:12vous parliez de la question du transhumanisme tout à l'heure
00:23:18et je me demandais ce qu'il fallait penser de tout ce retour
00:23:23soi-disant à la culture olympique,
00:23:26avec Pierre de Coubertin,
00:23:28est-ce que ce n'est pas ça qui a stimulé en grande partie
00:23:31ce qui deviendra par la suite le marché des prothèses,
00:23:35c'est-à-dire que tous les investissements
00:23:38qui sont faits du point de vue du marché dans le sport,
00:23:42ils sont là pour précisément dénaturer les corps
00:23:47et les pousser à l'extrême limite,
00:23:51même au-delà de la limite.
00:23:53Donc je me posais la question
00:23:55si finalement ce n'était pas lié au transhumanisme.
00:24:05Alors oui, en partie,
00:24:09sur la question du sport et du sport de haute compétition
00:24:13comme on peut le voir aujourd'hui
00:24:15avec la transformation des corps que tu viens d'évoquer,
00:24:19c'est effectivement une opportunité pour le marché,
00:24:25avec un grand M,
00:24:27donc ça demanderait à être nuancé,
00:24:29mais effectivement on le voit par l'argent qui est amassé
00:24:35et qui est investi dans ces domaines-là,
00:24:38il y a clairement une opportunité de faire fructifier un marché.
00:24:43Il y a beaucoup de profit.
00:24:45Je parlais tout à l'heure du taux de profit,
00:24:47là il est très élevé dans certaines disciplines.
00:24:49Néanmoins, le sport,
00:24:51puisque la réalité est toujours un peu ambivalente,
00:24:54le sport c'est aussi quelque chose de très positif
00:24:58et le, comment dire,
00:25:02parce que le sport c'est évidemment,
00:25:06le sport c'est évidemment la santé,
00:25:08le corps peut avoir une dimension esthétique aussi,
00:25:11on peut travailler pour essayer d'être beau ou belle,
00:25:15mais effectivement le transhumanisme,
00:25:18ça va être l'idée de supprimer ces dimensions-là du sport
00:25:24pour les transformer en quelque chose de commercialisable.
00:25:27Alors ça peut passer par les audiences de télévision,
00:25:32les gens qui regardent le sport,
00:25:35ça peut aussi, par le transhumanisme direct,
00:25:39être effectivement le commerce des prothèses
00:25:41ou des artifices générés par la technique.
00:25:44Dans tous les cas, tu as raison de souligner que,
00:25:47parce que c'est un bon exemple
00:25:49de la façon dont le transhumanisme, le wokisme,
00:25:51toute cette idéologie peut transformer la société,
00:25:53prendre quelque chose qui au départ est plutôt positif,
00:25:55qu'on peut pratiquer de manière organique et naturelle,
00:25:58le sport donc,
00:26:00et le transformer en une opportunité de...
00:26:02Est-ce qu'il y a l'idée de la performance ?
00:26:05Il y a l'idée de la performance, effectivement,
00:26:07c'est toujours, le marché se nourrit de ça,
00:26:10de toute façon c'est la concurrence,
00:26:12quelque part c'est un petit peu ça déjà,
00:26:14et effectivement dans le sport,
00:26:16qui est une activité naturellement concurrentielle,
00:26:19où on joue à battre son adversaire,
00:26:23quelque part on est déjà sur un terrain privilégié
00:26:28pour la concurrence marchande
00:26:31et tous les profits qui vont avec.
00:26:33Je pense qu'effectivement c'est un bon exemple.
00:26:35Toujours la question des limites,
00:26:37vous avez parfaitement raison,
00:26:39on va se trouver à la limite,
00:26:41les prothèses sont là pour réparer,
00:26:43mais elles deviennent là aussi,
00:26:45dans le cadre du sport, pour augmenter,
00:26:48donc on est à la limite de la médecine
00:26:51et d'une tendance, d'une dérive plutôt transhumaniste.
00:26:56Mais on peut le dire de toutes choses,
00:26:59lorsque le capitalisme est contenu par l'éthique,
00:27:04aussi bien l'éthique protestante,
00:27:07il est contenu dans des limites, dans des bornes,
00:27:12et vous retirez la dimension spirituelle
00:27:16transcendante de cette activité,
00:27:19et là on tombe dans Cédric Rabelais,
00:27:23qui était à la fois médecin et prêtre,
00:27:27qui a dit que si on se sent conscient,
00:27:29ce n'est qu'une ruine de l'âme.
00:27:31Et on peut dire que le capitalisme sans morale
00:27:34devient sombre dans l'horreur.
00:27:36Même chose pour le sport.
00:27:38De toute façon maintenant,
00:27:40je ne vois pas pourquoi les Jeux modernes,
00:27:42qui sont peut-être très sympathiques à bien des égards,
00:27:45mais ont fait du hip-hop, du ceci, de cela,
00:27:48ça n'a plus rien à voir avec les Jeux olympiques.
00:27:51Tout ce qui leur manque,
00:27:53c'est d'avoir la liberté de se doper.
00:27:55Que le meilleur dopé gagne.
00:27:58Et nous sommes tous aussi dopés à notre façon,
00:28:02nous consommons de la drogue à haute dose tous les jours.
00:28:06La drogue, c'est Netflix, c'est Disney,
00:28:09c'est pour l'infantilisme,
00:28:12on parlait de cet esprit de toute puissance des enfants,
00:28:17tous les films Marvel,
00:28:20qui sont mégalomaniaques à outrance
00:28:22et qui abrutissent la jeunesse,
00:28:24leur faisant croire qu'il y a des super-héros,
00:28:28enfin c'est des super-héros de pacotille,
00:28:31avec des super-pouvoirs.
00:28:33On nous rend véritablement dingues.
00:28:36Alors je n'ai pas dit que le cinéma est acheté en totalité,
00:28:40mais quand même Hollywood est la plus prodigieuse,
00:28:44la plus géniale machine à décerbeler
00:28:47et à déshumaniser qui se puisse imaginer.
00:28:51C'est un fleuve d'ordure, Hollywood.
00:28:54Toute petite remarque sur les super-héros.
00:28:59Effectivement, on remarque que les super-héros,
00:29:02en tout cas ceux de Marvel,
00:29:04je suis bain de connaître tous les super-héros du monde,
00:29:07ils ont des super-pouvoirs, effectivement,
00:29:09et donc leur grande capacité n'est pas forcément
00:29:13C'est l'une des différences avec d'autres héros de la littérature
00:29:19où les héros font preuve d'héroïsme,
00:29:22tout simplement parce qu'ils ont réussi à sortir
00:29:25de leurs conditions humaines classiques,
00:29:28mais par le biais aussi du courage,
00:29:30tout simplement, qui est une vertu mise en avant
00:29:33par les Grecs dans l'Antiquité, déjà par Platon, par exemple.
00:29:36Moi j'ai une question par rapport à l'américanisation.
00:29:40Justement, est-ce qu'on peut considérer que l'américanisation
00:29:43est le point de départ de cette nouvelle société
00:29:46au fait qu'on a engendré, justement,
00:29:48puisqu'on est sur la base d'une société de consommation
00:29:52où l'intelligence n'est pas vraiment sollicitée,
00:29:55c'est-à-dire que les caprices humaines,
00:29:57presque infantiles, en fait, qui prennent le dessus.
00:30:01Je voudrais savoir si on peut estimer vraiment
00:30:04l'origine de la société immature actuelle
00:30:08suite à l'arrivée du plan Marshall
00:30:11après la Deuxième Guerre mondiale.
00:30:16Oui, bonne question.
00:30:18Alors la question des origines, elle est toujours un petit peu complexe
00:30:20parce que si on veut remonter toute la chaîne de causalité,
00:30:23on peut remonter très très loin en réalité.
00:30:25Jusqu'à Platon.
00:30:26Jusqu'à Platon, voire même jusqu'au Néolithique,
00:30:28d'une certaine manière, pour refaire du cousinisme.
00:30:31Et après je m'arrête.
00:30:34Pour paraphraser Francis Cousin directement,
00:30:36dans le premier grenier ablé du Néolithique,
00:30:38il y a déjà Wall Street et il y a déjà la GPA.
00:30:41Et je pense qu'il a tout à fait raison en disant ça.
00:30:43C'est-à-dire qu'il y a certes des volontés politiques,
00:30:46tu as évoqué le plan Marshall, c'en est une.
00:30:48Il y a une volonté étatique même à un certain moment
00:30:51de conquérir l'Europe sur le plan culturel,
00:30:54de profiter d'une crise entre guillemets
00:30:57pour étendre un empire culturel.
00:31:02Mais pour ma part, je considère que la chaîne de causalité
00:31:07remonte à beaucoup plus loin que ça.
00:31:09Déjà il faudrait se poser la question de la guerre mondiale
00:31:12qui a amené le plan Marshall.
00:31:13Ensuite si tu peux remonter en arrière
00:31:15pour dérouler les causes de la guerre mondiale.
00:31:17Et puis bien avant encore.
00:31:18Donc quelque part c'est assez infini.
00:31:20Mais l'américanisation, parce qu'on peut quand même
00:31:22arrêter un moment le raisonnement et se dire
00:31:24bon, on peut quand même étudier les phénomènes successifs
00:31:27qui ont amené à tout ça.
00:31:28Et l'américanisation, comme tu dis, en est un.
00:31:31Le plan Marshall notamment.
00:31:33Et l'américanisation, c'est quoi l'Amérique en fait ?
00:31:38C'est quoi la culture américaine par exemple ?
00:31:40On peut se poser la question.
00:31:42Je ne dis pas ça dans le sens, il n'y a pas de culture américaine.
00:31:45Ce n'est pas ce que je veux dire.
00:31:47Mais elle a une profondeur anthropologique
00:31:50qui est plus faible par rapport à la culture européenne.
00:31:53Ça ne veut rien dire.
00:31:54Mais par rapport aux cultures nationales européennes
00:31:56ou cultures même pré-nationales.
00:31:59Et ce qu'amène l'Amérique en Europe à ce moment-là,
00:32:03c'est surtout la libéralisation en réalité.
00:32:05C'est surtout l'atteignement du marché.
00:32:08Et ça met un peu de temps à conquérir l'Europe.
00:32:12Mais ça vient.
00:32:13Et petit à petit, quelque part,
00:32:1520 ans après le plan Marshall, il y a déjà mai 68,
00:32:19et il y a déjà la chute du communisme en France.
00:32:24Ça commence à ce moment-là.
00:32:26Et c'est les années 80 qui vont achever, d'une certaine manière,
00:32:30ce qui a commencé à ce moment-là.
00:32:32L'américanisation, pour moi, c'est surtout
00:32:35l'avènement du commerce comme valeur suprême
00:32:41et tous ses effets.
00:32:47Arrêtons d'accabler l'Amérique.
00:32:49L'Amérique ne serait pas aussi puissante
00:32:51si nous n'étions pas aussi faibles mentalement, entre autres.
00:32:55C'est vrai que le plan Marshall a imposé Hollywood.
00:32:58On parlait d'Hollywood.
00:33:00Il y a eu cette éruption du cinéma américain
00:33:04qui est une industrie comme une autre,
00:33:06une super industrie,
00:33:08supérieure à l'industrie de l'armement peut-être,
00:33:11au trafic d'êtres humains ou même de la drogue.
00:33:15Nous avons marché dans la combine.
00:33:18Et puis il y a eu l'avènement, entre les deux guerres,
00:33:22des grands médias.
00:33:23D'abord la radiophonie.
00:33:27Et puis, au lendemain de la guerre, la télévision,
00:33:30donc le lavage de cerveau.
00:33:32Nous payons le prix de 60 ans, 70 ans de lavage de cerveau intensif.
00:33:39Mais nous avons été complices.
00:33:41D'une certaine façon, il n'y a pas un bourreau
00:33:45si il n'y a pas de victimes, dans l'occurrence,
00:33:48dans ce cas-là, de victimes consentantes.
00:33:52N'accablons pas l'Amérique.
00:33:54Tant pis pour nous.
00:33:55Il faudrait peut-être regarder, avoir les yeux en face des trous.
00:33:59On parlait toujours de panthéonisation.
00:34:03Mais l'Amérique n'a jamais libéré la France.
00:34:05Jamais.
00:34:06Elle avait préparé l'AMGOT,
00:34:08qui était un gouvernement d'occupation américaine
00:34:12avec une monnaie à un franc ou dollar, je ne sais quoi.
00:34:17Et si vous regardez les titres de l'époque des journaux,
00:34:20c'est invasion, invasion, invasion.
00:34:22Personne ne parle de libération.
00:34:24Ils nous ont envahis.
00:34:25On a eu les Allemands d'abord, on a eu les Américains ensuite.
00:34:28Et l'Amérique s'est enrichie grassement avec les deux guerres mondiales
00:34:33en y participant à la marge et en perdant un minimum d'hommes.
00:34:36Je ne parle pas des champs de bataille du Pacifique, pour la seconde.
00:34:40La France a terminé de rembourser sa dette.
00:34:45C'étaient des prévails à l'Amérique.
00:34:47On remboursait.
00:34:48On achetait à l'époque, les Anglais aussi,
00:34:51un avion pour une tonne d'or, parce qu'on n'avait pas d'aviation.
00:34:54Le Front populaire était passé par là.
00:34:56Et on a cessé, on a terminé de rembourser le prévail américain,
00:35:01notre dette à cette époque-là, dans les années 1935-1936,
00:35:06pour vous dire à quel point les Américains sont nos amis,
00:35:10sont nos bons amis.
00:35:12Mais nous marchons tous dans la combine.
00:35:15On ne nous enseigne pas ça, ni à l'école, ni au lycée.
00:35:18Mais on ne demande pas à la masse des gens qui travaillent,
00:35:23qui s'échinent à prendre des transports en commun,
00:35:26de s'informer, mais à nous d'essayer de diffuser
00:35:31ces connaissances élémentaires.
00:35:33Même chose pour la révolution bolchévique.
00:35:35Ce qu'elle a été, ce n'est pas Staline qui a inventé le goulag.
00:35:39Certainement pas.
00:35:40Ce sont les Anglais, d'ailleurs.
00:35:42Lors de la guerre des bourgs.
00:35:44Bourg, ça s'écrit B-O-U-R.
00:35:46Voilà.
00:35:48– Juste avant, si je peux juste rajouter quelque chose.
00:35:52– Faire de l'histoire.
00:35:54– N'oublions pas non plus les intermédiaires.
00:35:56C'est-à-dire, entre l'Amérique et l'Europe,
00:36:02peut-être que ce qui s'est joué aussi,
00:36:05c'est une classe d'intellectuels en Europe,
00:36:09qui n'était pas américaine pour le coup,
00:36:11et qui a sapé progressivement toutes les résistances à l'américanisation.
00:36:15L'américanisation, c'est un peu le rouleau compresseur
00:36:17qui arrive à la fin, le tank qui débarque en Europe
00:36:19et qui écrase tout sur son passage.
00:36:21Mais encore, Jean-Michel l'a très bien souligné,
00:36:23encore fallait-il que le passage soit dégagé.
00:36:25Et il a fallu tout un travail de sape,
00:36:28notamment de ce qu'on appelait l'éclair.
00:36:32– La trahison d'éclair.
00:36:34– La trahison d'éclair, effectivement.
00:36:36Et beaucoup d'entre eux prenaient leur influence aux États-Unis, certes.
00:36:40Mais pas seulement.
00:36:41Et encore, faudrait-il se demander quel type d'américain c'était.
00:36:44Voilà.
00:36:46Quels sont les intellectuels américains ?
00:36:48– Bonne question.
00:36:49C'est la même chose aujourd'hui.
00:36:51Regardez M. Attali, qui a conseillé 5 présidents de la République.
00:36:565.
00:37:02– Pour enchaîner, ça tombe bien, c'est par hasard.
00:37:04Après la question des origines, je me posais la question de l'aboutissement.
00:37:08Je n'ai toujours pas lu le livre ni la conclusion.
00:37:10Peut-être que tu réponds déjà demain.
00:37:12Est-ce qu'il n'y a pas un paradoxe dans la création d'une société d'enfants
00:37:16qui ne travaillent pas ou qui ne consomment pas ?
00:37:18Tu évoquais la perspective de Mars,
00:37:21de l'accroissement du développement de marché,
00:37:24renouvellement de marché, etc.
00:37:26Ce n'est pas possible avec une société d'enfants.
00:37:28Donc quel aboutissement cette société d'enfants et de nature ?
00:37:33– Je ne sais pas si je vais pouvoir te faire une réponse très positive.
00:37:36– Non, c'est difficile.
00:37:38– Malheureusement, l'aspect est assez sombre sur la question.
00:37:42Effectivement, tu as raison de souligner que si on n'a que des enfants,
00:37:46on ne va pas produire grand-chose.
00:37:48Donc la marchandisation qui s'appuie quand même en partie sur la production
00:37:54va avoir du mal à se renouveler.
00:37:56Néanmoins, il faut remarquer une chose, c'est que déjà,
00:38:01il y a beaucoup de choses qui peuvent être « produites »
00:38:03par des adultes qui ont l'esprit d'enfants.
00:38:07Et on assiste aujourd'hui, on le voit, à une sorte de sortie du monde matériel,
00:38:15c'est-à-dire la virtualisation de beaucoup de choses,
00:38:18le développement de toute une dimension de nouveaux marchés
00:38:22vraiment infinis dans le monde virtuel,
00:38:24auxquels les ados et même les enfants participent directement,
00:38:28voire même deviennent des producteurs de ce monde.
00:38:31Donc il peut y avoir aussi une transformation du monde de la production
00:38:35dans le sens où désormais, ce n'est pas grave si tu es un gamin dans ta tête,
00:38:39puisqu'on va quand même te faire créer du contenu, comme on dit.
00:38:43Le YouTubing, c'est vraiment un embryon de ce que ça peut être,
00:38:46mais c'est déjà un petit peu ça.
00:38:48Le mec de 18 ans qui donne son avis sur un peu tout et n'importe quoi,
00:38:52et encore 18 ans, ça peut être 45 ans avec un esprit de 18 ans,
00:38:55mais tu vois ce que je veux dire.
00:38:57C'est déjà en partie faire produire le monde et le commercialiser derrière,
00:39:01bien sûr, par des enfants, par des gens qui ont un esprit infantile.
00:39:05Donc il y a une possibilité presque infinie, je dirais,
00:39:08du capital de se renouveler, malheureusement.
00:39:10– Et puis la production est assurée au Bangladesh, au Pakistan, en Chine.
00:39:15J'achète de l'ail, il arrive de Chine, on ne peut plus produire de l'ail en France.
00:39:22Relisez quand même le meilleur des mondes, Duxley,
00:39:25c'est un grand livre au même titre que 1984.
00:39:29On passe son temps, c'est une société de loisirs,
00:39:35et on consomme de la drogue, le soma, et on part tous en rond,
00:39:43et tout le monde apparemment se trouve très heureux.
00:39:46Et c'est ce qui est en train de se passer.
00:39:49Tout le monde ne part tous pas en France encore, mais on part tous,
00:39:53je peux vous le dire, même à Téhéran, on part tous.
00:39:57Ils ont nos vices, ils boivent de l'alcool,
00:40:02la bourgeoisie locale est aussi décomposée que la nôtre.
00:40:06J'ai de très bons témoignages.
00:40:08– Je peux rajouter juste un petit truc,
00:40:14effectivement l'un des aboutissements de tout ça qui se profile,
00:40:18c'est aussi une société de l'esclavage,
00:40:20c'est-à-dire qu'on fait produire à très bas coût,
00:40:23par des gens qui eux n'ont pas le loisir d'avoir des loisirs comme nous,
00:40:27à l'autre bout du monde, tout ce que nous on ne veut plus produire.
00:40:31C'est déjà le cas, c'est déjà en partie le cas,
00:40:33mais ça va se généraliser, je ne vois pas comment on peut en sortir,
00:40:37puisque c'est aussi une tendance naturelle du marché,
00:40:40de la marchandisation du monde.
00:40:42Nous sommes esclaves de nos sens, du jouir sans entrave et sans temps mort,
00:40:47des situationnistes, société de loisirs.
00:40:52Je vous rappelle, il y a ce livre,
00:40:55le voyage de je ne sais quoi à G. Wells,
00:40:59c'est la machine à remonter le temps,
00:41:02il arrive à une époque où il y a une société, les Eloïs,
00:41:07alors ils sont beaux, ils mangent des fruits,
00:41:10ils sont très heureux, puis au coup de sifflet, le soir il y a une sirène,
00:41:14il y a les morloques qui sortent de leur caverne
00:41:17pour venir chercher leur portion d'Eloïs,
00:41:21on en arrive un peu à ça.
00:41:24Alors il n'y a pas de morloques,
00:41:26mais de temps en temps, à la sortie d'une école,
00:41:29il y a un gamin qui se fait trucider,
00:41:32il y a aussi des monstres qui viennent ponctionner,
00:41:35chercher leurs proies, la nuit, le soir,
00:41:38les femmes découvrent qu'elles sont des proies.
00:41:41Voilà la belle société,
00:41:43c'est une société qui ressemble un peu à celle décrite par G. Wells,
00:41:47dans un futur très lointain,
00:41:49mais qui est aujourd'hui très proche peut-être.
00:41:54Moi, je voulais poser une question
00:41:58qui est tout simplement qu'il y a des problèmes de vocabulaire en permanence,
00:42:02c'est-à-dire que, par exemple, un mot que j'ai beaucoup entendu
00:42:06durant vos interventions, c'est « communauté ».
00:42:09La communauté, on dit la communauté homosexuelle,
00:42:13c'est un des mots qu'on entend souvent, ça n'a pas de sens.
00:42:18Quelque part, ça n'a pas de sens,
00:42:20parce que justement, une communauté, c'est plutôt le village,
00:42:25ou le quartier, c'est-à-dire une communauté
00:42:28où il y a effectivement des jeunes, des vieux,
00:42:31des conservateurs,
00:42:33et puis des gens qui ont envie de foutre de la merde,
00:42:36il y a tout ce qu'on veut.
00:42:38L'important de la communauté, c'est justement le fait
00:42:41qu'on ait une variété de caractères, de professions, de savoirs,
00:42:46et c'est ça qui a disparu.
00:42:51Aujourd'hui, les villages sont abandonnés,
00:42:55ou en tout cas, c'est l'urbanisation qui s'est développée.
00:43:00C'était un petit point que je voulais signaler.
00:43:04J'ai découvert un mot, ça va être très vite.
00:43:08J'ai découvert un mot, si tu pouvais revenir dessus, Thomas,
00:43:11ça commence par « safe » et puis j'ai pas retenu le sujet à la suite.
00:43:17C'est intéressant à travailler cet aspect.
00:43:20Comment un petit groupe d'homosexuels décide de se faire un petit cluster,
00:43:26pour parler en anglais encore ?
00:43:29Un petit foyer, oui.
00:43:32Le mot que tu cherches, c'est « safe space ».
00:43:35J'y reviens après, d'abord sur la notion de communauté.
00:43:38J'en ai parlé aussi tout à l'heure.
00:43:40Effectivement, on peut envisager la communauté de plein de manières différentes,
00:43:44et je suis tout à fait d'accord avec toi,
00:43:46quand on parle de communauté homosexuelle, ça n'a pas de sens.
00:43:49Pourquoi ça n'a pas de sens ?
00:43:51Tout simplement parce qu'on se base sur une orientation sexuelle,
00:43:54les plus faibles et les plus pauvres qu'on puisse trouver pour réunir les gens.
00:43:58En tout cas, ce n'est pas ça qui va donner du sens à votre vie.
00:44:01Ce n'est pas votre orientation sexuelle, on s'en fout complètement.
00:44:04Et ce n'est certainement pas ça qui va vous faire avoir d'autres points communs
00:44:07avec d'autres gens.
00:44:09C'est-à-dire que si on prend par exemple une autre communauté,
00:44:13qui serait la communauté des Blancs ou la communauté des Noirs,
00:44:16puisqu'on entend beaucoup parler de ça,
00:44:19je pense qu'il y a, pour prendre l'exemple de la communauté noire,
00:44:23il y a beaucoup plus de points communs entre, je ne sais pas,
00:44:30un type qui est d'origine africaine et qui ramasse les poubelles,
00:44:34et toi ou moi, qu'il n'a de points communs avec Barack Obama par exemple.
00:44:40Pourtant, ils sont tous les deux Noirs.
00:44:42Mais on a plus de points communs avec lui
00:44:44parce qu'on partage une même condition sociale tout simplement
00:44:46ou quelque chose qui s'en approche.
00:44:48Et on a aussi peut-être une communauté de valeurs,
00:44:50des choses qu'on aime dans la vie qui sont communes.
00:44:53Et je crois qu'une communauté, c'est d'abord ça.
00:44:56Tu évoques le village, c'est peut-être un exemple un peu intermédiaire.
00:44:59Il y a effectivement un lieu de vie partagé.
00:45:01Il y a généralement dans les villages des valeurs partagées quand même,
00:45:05même s'il y a toujours des éléments un peu pénibles.
00:45:08Mais il y a toujours au moins une communauté, je dirais, anthropologique.
00:45:11Il y a un point commun.
00:45:13Sauf quand on fait venir des migrants par dizaine, évidemment, ça change tout.
00:45:17Mais voilà, il y a des communautés où il y a vraiment autre chose
00:45:20qu'un point commun superficiel.
00:45:22L'orientation sexuelle, la couleur de peau, etc.
00:45:24Et ne jamais oublier évidemment la question sociale.
00:45:27Toute l'imposture, à mon avis, de l'antiracisme, elle est là.
00:45:30C'est-à-dire que l'antiracisme ou le féminisme ou d'autres choses.
00:45:33Quand on parle des femmes, les femmes en général, c'est pareil.
00:45:37C'est une notion qui n'a pas de sens.
00:45:39En tout cas, ce n'est pas une communauté.
00:45:41Il n'y a aucune communauté.
00:45:44Il peut y en avoir, mais il n'y a aucune nécessité pour toutes les femmes
00:45:50de la même classe sociale, d'avoir les mêmes intérêts dans la vie.
00:45:54Juste comme ça.
00:45:56On pourrait même prendre le même exemple que j'ai pris sur l'antiracisme
00:45:59avec le féminisme.
00:46:01La communauté, c'est toujours faire attention
00:46:04sur quel principe fédérateur on envisage la communauté.
00:46:09Et tu parlais des safe space.
00:46:12Effectivement, c'est l'exemple d'une communauté artificielle
00:46:19qui se définit aussi par l'exclusion de tout le reste.
00:46:24Parce qu'une communauté, ça peut aussi être complètement ouvert sur d'autres.
00:46:28Un village, par exemple, les portes du village ne sont pas forcément fermées.
00:46:31Tu peux habiter dans le village, tu peux t'y installer.
00:46:34Tu n'as pas besoin d'être originaire du village, par définition,
00:46:36pour t'y installer, évidemment.
00:46:38Or, le safe space, par contre, il y a un dénominateur commun
00:46:40qui est, en l'occurrence, l'organisation sexuelle.
00:46:43Et il y a aussi, comme principe fédérateur,
00:46:46le fait que le monde extérieur est presque un ennemi.
00:46:49C'est-à-dire que le monde extérieur est oppresseur.
00:46:52Et le wokisme, c'est un peu ça.
00:46:55C'est la lutte, soit-disant, contre l'oppression.
00:46:58Toujours en oubliant l'oppression sociale, par contre.
00:47:00Dans la communauté des homosexuels, dans les safe space,
00:47:02je suis persuadé qu'il y avait tout un tas de mecs qui...
00:47:06Parce que c'était quand même dans les grandes villes, évidemment.
00:47:08Dans les plus grandes villes américaines,
00:47:10je pense qu'il n'y a pas beaucoup de mecs
00:47:12qui étaient d'une condition sociale assez pauvre.
00:47:16Donc, il y avait aussi...
00:47:18Ils ressentaient peut-être une réelle oppression
00:47:21ou un réel antagonisme par rapport à leur orientation sexuelle.
00:47:24En revanche, sur la question sociale, j'aimerais bien savoir où ils se situaient.
00:47:27C'est pas... Voilà.
00:47:29Donc, il y a toujours, quelque part, l'idée de l'oppression.
00:47:32En tout cas, dans le wokisme, il y a cette idée
00:47:34que les communautés se fédèrent par rapport à l'oppression extérieure.
00:47:37Et c'est évidemment ce qui coupe le lien entre l'extérieur et l'intérieur.
00:47:45Ma question, c'était comment on lutte contre les idées wokistes ?
00:47:48Parce que maintenant, même dans les entreprises,
00:47:50on nous impose des chartes de la diversité,
00:47:53des différents respects, tout ça et tout.
00:47:56Et du coup, on se rend compte que ça a des coûts énormes, en fait.
00:48:01Parce qu'il y a des gens qui sont payés pour, justement,
00:48:04une charte des libertés, de la diversité,
00:48:07tous ces trucs-là, mais qui sont pas productifs, en fait.
00:48:09Et que c'est nous, on va dire, les producteurs,
00:48:12qui devons nourrir tous ces gens-là, qui nous imposent une idéologie.
00:48:16À titre d'exemple, par exemple, moi, je suis payé 15 euros de l'heure,
00:48:20mais ma prestation est facturée 120 euros,
00:48:24parce que t'as un chargé de la diversité,
00:48:26un chargé d'égalité homme-femme, un chargé de ma machin.
00:48:29Mais au final, moi, je répare les trains,
00:48:31et c'est moi qui répare les trains.
00:48:33Et ces gens-là, je les vois pas avec moi.
00:48:35Par contre, quand il y a une alarme d'incendie,
00:48:37on se retrouve, on est dehors, on est 4 personnes à réparer le train,
00:48:40mais il y a 60 personnes dans les bureaux,
00:48:42qui sont autour de nous, tous ces...
00:48:45Comment ça peut durer un tel système ?
00:48:48Ça durera pas, mais en tout cas, ça marche.
00:48:50Pour l'instant, au moins pour l'instant.
00:48:52Non, non, on est... Je te rassure,
00:48:54on est au bord de l'effondrement, c'est pas possible.
00:48:57L'éducation nationale, on sait qu'il y a, je sais pas combien,
00:49:00d'administratifs pour un enseignant.
00:49:02Nous marchons complètement sur la tête.
00:49:05Et le wokisme, j'attire votre attention,
00:49:07n'est pas seulement une idéologie, c'est une religion.
00:49:10Et parce que c'est une religion,
00:49:12elle est exclusiviste et totalitaire.
00:49:15Les tendances que tu dessines dans la production
00:49:20montrent bien qu'on est en train d'écraser
00:49:23la pyramide de la productive.
00:49:25Il y a ceux qui travaillent,
00:49:27mais il y en aura de moins en moins, des gens qui travaillent.
00:49:30Les gens de ta génération continueront à travailler,
00:49:33mais ça va se terminer rapidement, ça aussi.
00:49:40Madame O'Hawk ?
00:49:46Justement, sur vos interventions de certains,
00:49:48j'ai eu la réflexion,
00:49:50je sais pas si vous pouvez répondre à la question.
00:49:53C'est par rapport, en fait, à la promotion du transhumanisme.
00:49:56Et est-ce que le rapport à la production,
00:49:58c'est-à-dire qu'il y a de moins en moins de gens
00:50:01qui assument la production du réel,
00:50:03la promotion du transhumanisme ne serait déjà une prévention
00:50:07pour remplacer les prolétaires qui ne feront plus son travail.
00:50:10Puisqu'on a, en fait, une optique parasitaire
00:50:13d'être youtubeur ou de gratter des aides sociales,
00:50:17ou d'avoir de l'argent qui vient des locations d'appartements.
00:50:22Bref, il y a 40 000 façons de ne pas assumer la production.
00:50:25Et le réel, du coup, les élites et la bourgeoisie
00:50:29pensent déjà à créer ou financer des prolétaires
00:50:32qui s'ouvrent à l'aide des machines.
00:50:35J'ai cité tout à l'heure Claude Farrer,
00:50:38l'ère des robots arrive,
00:50:41mais j'ai commencé à gagner ma vie pour payer mes études
00:50:44en étant enseignant.
00:50:46Et à l'époque, un petit peu plus tard,
00:50:49quand M. Giscard est arrivé,
00:50:51j'enseignais la culture générale,
00:50:54le français, l'histoire, la géographie, etc.
00:50:57Mais ça a été fini.
00:50:59Parce qu'on a dit qu'il faut au fond des...
00:51:02Ah oui, il y a des câbles.
00:51:05Non pas des robots humains,
00:51:07mais on n'a pas besoin d'ouvriers cultivés.
00:51:10Non, non, mais je fais attention.
00:51:12Et je me faisais la réflexion à l'époque
00:51:15que l'une des premières économies mondiales, c'était le Japon.
00:51:18Mais au Japon, l'ouvrier de base avait le niveau du bac,
00:51:21mais d'un vrai bac de l'époque.
00:51:24Mais nous, Giscard d'Estaing avait décidé
00:51:27qu'il fallait des semi-analphabètes
00:51:30et que les machines, comme dans Claude Farrer,
00:51:33on classerait.
00:51:34Et c'est vrai que ça a été le début de la robotisation.
00:51:37Et de toute façon, quand ce n'était pas des robots,
00:51:40on faisait venir des Turcs, des je ne sais pas quoi,
00:51:43dans les usines.
00:51:44On disait que les usines automobiles
00:51:46étaient le moteur industriel de la France,
00:51:48mais il n'y avait plus de Français dedans.
00:51:50On ne parlait plus français.
00:51:52C'était fini.
00:51:53Déjà, à l'époque de Giscard,
00:51:55ça remonte aux années 1974.
00:52:02Sur la fin du travail productif,
00:52:04ou en tout cas l'amenuisement du travail productif,
00:52:07effectivement, c'est une tendance qu'on observe.
00:52:10Effectivement, le transhumanisme contribue
00:52:13à la fois à produire cet affaiblissement
00:52:16et en même temps à le compenser,
00:52:18puisqu'on va recourir de plus en plus à la technologie.
00:52:22C'est vrai, depuis des siècles.
00:52:24On recourt de plus en plus à la technologie
00:52:27pour compenser,
00:52:28ou pour en tout cas créer une sorte de société de loisirs.
00:52:31C'est-à-dire qu'on travaille de moins en moins,
00:52:34on doit souffrir de moins en moins pour travailler,
00:52:37notamment pour travailler la matière
00:52:39et produire le monde matériel,
00:52:41il faudra toujours construire des maisons,
00:52:44construire des routes, etc.
00:52:46Donc, certes, le transhumanisme va contribuer
00:52:49à dégager l'homme de la souffrance
00:52:52de la production matérielle,
00:52:54mais pas tous, pas tous les hommes.
00:52:57Et il y a un moment où on pourrait se dire
00:53:00qu'il arrivera une situation où on aura,
00:53:03je ne sais pas si ce sera l'Europe,
00:53:06mais il y aura certaines zones dans le monde
00:53:09où on sera dans une société de loisirs,
00:53:11du jeu, de loisiveté même, quasiment.
00:53:13Société qui nous permet de rester des enfants,
00:53:16puisque c'est un petit peu ça
00:53:18ce que j'essaie de mettre en avant.
00:53:20Alors que pendant ce temps-là,
00:53:22il y a d'autres zones dans le monde,
00:53:24on l'a évoqué tout à l'heure aussi,
00:53:26où on souffrira beaucoup pour produire le monde matériel.
00:53:29Alors nécessairement, il faudra faire venir aussi,
00:53:32dans les zones de loisiveté,
00:53:34il faudra faire venir des travailleurs
00:53:36qui produiront le monde matériel.
00:53:39Tout ça donne à la fin une violence sociale énorme.
00:53:42Plus la société de loisirs se développe,
00:53:45ou plus la société bourgeoise,
00:53:47puisque c'est le terme, se développe,
00:53:49et plus on s'éloigne de la production matérielle,
00:53:52plus on oublie la production matérielle
00:53:55qui reste une nécessité
00:53:57et qui produit d'ailleurs en retour
00:53:59ce qu'on appelle la mauvaise conscience bourgeoise.
00:54:02C'est-à-dire le sentiment de culpabilité,
00:54:04d'une certaine manière,
00:54:05de devoir faire produire par d'autres
00:54:07ce qu'on n'est plus capable de produire soi-même.
00:54:09Et le transhumanisme, tu as raison de le souligner,
00:54:12radicalise cette séparation entre les deux.
00:54:15On aura des gens qui seront capables
00:54:17de se payer des travailleurs
00:54:19pour produire le monde matériel
00:54:21dans lequel ils jouiront toute la vie,
00:54:23pendant que d'autres travailleront justement.
00:54:25En tout cas, c'est l'un des aboutissements extrêmes
00:54:28auxquels on pourrait aboutir.
00:54:32Merci beaucoup pour votre présence et votre intervention.
00:54:35Je me posais une question.
00:54:37Est-ce que cet entretien de l'infantilisation
00:54:39n'est pas un moyen encore une fois,
00:54:41pour la pédocriminalité,
00:54:43d'étendre encore son influence ?
00:54:47Est-ce que vous voyez aujourd'hui
00:54:49entre le lien entre l'infantilisation des esprits
00:54:51à tous les niveaux ?
00:54:55C'est l'expansion du pansexualisme.
00:54:59Il n'y a pas de limites.
00:55:01Là aussi, c'est la question des limites.
00:55:03C'est dans les années 70
00:55:05où il y a eu ces fameuses pétitions
00:55:07dans le journal Le Monde.
00:55:09On retrouve la plupart des grands intellectuels.
00:55:11M. Badinter y était.
00:55:13M. Badinter qui a fait abolir la peine de mort
00:55:15pour les criminels,
00:55:17mais pas pour les victimes.
00:55:19Ce qui est normal.
00:55:23On y est. La pédophilie.
00:55:25Il y a des clubs pédophiles en Belgique.
00:55:27Vous savez qu'il y a l'euthanasie de confort.
00:55:29C'est même pas...
00:55:31Le système
00:55:33de suicide assisté.
00:55:35Ils sont très en avance
00:55:37par rapport à nous.
00:55:39Ils avaient libéralisé aussi le hachis.
00:55:41Je pense que tout cela connaît...
00:55:43On parle de limites, on connaît des limites.
00:55:45C'est vrai qu'on voit
00:55:47de grands pédophiles
00:55:49se pavaner à la télévision.
00:55:51On voit toujours M. Lang,
00:55:53M. Kohn-Bendit.
00:55:55Pendant des années,
00:55:57sur le dessus du panier,
00:55:59il y a eu M. Olivier Duhamel
00:56:01qui soutait le fils Kouchner,
00:56:03qui était son beau-fils.
00:56:07Tout ça, ça tourne rond.
00:56:09C'est le cas de le dire.
00:56:11Ils sont tous d'accord.
00:56:13La pédophilie n'est sanctionnée
00:56:15que chez le vanupié.
00:56:17Mais pas chez eux.
00:56:19Ça a commencé avec Gide.
00:56:23Est-ce que Gide a eu le prix Nobel ?
00:56:25Je ne me souviens plus.
00:56:27Gide allait au Maghreb
00:56:29et allait consommer
00:56:31exactement comme faisait
00:56:33feu M. Frédéric Mitterrand
00:56:35qui, lui, allait en Asie.
00:56:37C'est leur gelée royale,
00:56:39tous ces gens-là.
00:56:41Ils allaient à la Mamounia
00:56:43ou je ne sais pas quoi,
00:56:45à Marrakech.
00:56:47Ils y vont toujours.
00:56:49Pourquoi se gêner ?
00:56:51Ils font ce qu'ils veulent.
00:56:53Ils sont au-dessus des lois.
00:56:55Il y a bien des rumeurs
00:56:57épouvantables, affreuses
00:56:59qui circulent
00:57:01sur le sommet de l'État.
00:57:03On a des homosexuels
00:57:05qui sont...
00:57:07Il y a un homosexuel
00:57:09qui est Premier ministre.
00:57:11Son ancien amant est ministre
00:57:13des Affaires étrangères.
00:57:15On est en plein dedans.
00:57:17Mais nous, nous sommes
00:57:19le volgoum Pécus.
00:57:21Pécus, c'est le troupeau.
00:57:23Nous sommes le troupeau vulgaire.
00:57:25Le troupeau vulgaire,
00:57:27il n'est pas censé comprendre
00:57:29quoi que ce soit.
00:57:31Mais il sert de bétail.
00:57:33Et quand on a épuisé,
00:57:35comme tu le disais,
00:57:37le bétail local
00:57:39qui coûte trop cher,
00:57:41on fait venir, mais là,
00:57:43c'est depuis des décennies,
00:57:45du bétail étranger.
00:57:47On en importe.
00:57:49Et comme aussi ça coûtait cher,
00:57:51on a fait venir des industries.
00:57:53Mais que restera-t-il bientôt
00:57:55de ce pays ? Une coquille vide.
00:57:57Nous y sommes.
00:57:59C'est pas demain, c'est maintenant.
00:58:01Sur la pédocriminalité,
00:58:03ce qu'on peut observer,
00:58:05c'est aussi
00:58:07qu'il y a un brouillage des cartes,
00:58:09un brouillage des catégories
00:58:11d'une manière générale,
00:58:13et notamment une confusion
00:58:15qui est faite entre les adultes
00:58:17et les enfants aujourd'hui
00:58:19parce qu'on met beaucoup
00:58:21en avant la jeunesse
00:58:23aujourd'hui,
00:58:25on valorise l'enfance,
00:58:27et l'un des effets de ça,
00:58:29c'est que, quelque part,
00:58:31on considère que les adultes
00:58:33et les enfants peuvent faire
00:58:35la même chose.
00:58:37Et donc on voit tout de suite
00:58:39la passerelle qu'il peut y avoir
00:58:41avec la sexualité.
00:58:43Et il n'y a plus de limite,
00:58:45effectivement,
00:58:47parce que, aujourd'hui,
00:58:49la sexualité avec les enfants,
00:58:51c'est normal puisque, quelque part,
00:58:53on est sur un pied d'égalité.
00:58:55Et ça, c'est extrêmement dangereux.
00:58:57C'est quelque chose qui existe
00:58:59depuis très longtemps.
00:59:01Il y a une promotion de ça
00:59:03depuis très longtemps.
00:59:05Depuis le rapport Kinsey.
00:59:07Dans les années 30,
00:59:09les nouveaux-nés jouissent
00:59:11comme les adultes.
00:59:13Ils faisaient violer les enfants
00:59:15Il en a tiré ça de volume.
00:59:17Et tout le monde porte
00:59:19M. Kinsey, toujours au nu.
00:59:21Il y a des universités qui doivent
00:59:23porter son nom,
00:59:25ou des départements de recherche.
00:59:27On est dans un monde de fous sérieux,
00:59:29c'est tout.
00:59:31Parce qu'on n'a plus de valeur morale.
00:59:33On n'a plus de valeur religieuse.
00:59:35Qu'on croit ou qu'on ne croit pas en Dieu,
00:59:37il y avait un cadre qui posait
00:59:39des bornes, qui posait,
00:59:41encore une fois,
00:59:43tout est permis.
00:59:45Mais en fait, ils croient quelque chose.
00:59:47Nos charmants pédophiles,
00:59:49je crois, croient à Satan.
00:59:51Puisque c'est un moyen
00:59:53de communier entre eux
00:59:55et de souder leur communauté.
00:59:57Je ne sais comment la qualifier.
00:59:59On a raconté
01:00:01beaucoup de choses sur Hollywood
01:00:03ou sur Washington.
01:00:05Vrai ou faux, parce qu'il faut
01:00:07faire la part des rumeurs.
01:00:09Tous ces gens ont quand même des mœurs.
01:00:11On a parlé de la drénocrôme,
01:00:13des sacrifices.
01:00:15Alors moi, je suis incapable
01:00:17de faire la part du vrai et du faux.
01:00:19Nous sommes dans le brouillard
01:00:21le plus absolu.
01:00:23Mais il faut...
01:00:25Références cinématographiques.
01:00:27Monsieur Polanski, dont tu parles dans ton livre,
01:00:29avait fait un film remarquable,
01:00:31Chinatown.
01:00:33Dans Chinatown, on voit une foule
01:00:35qui est sous la pluie,
01:00:37une foule anonyme qui passe,
01:00:39et M. Polanski,
01:00:41qui joue lui-même dans son film,
01:00:43je crois qu'on lui coupe le nez,
01:00:45parce qu'il est un peu trop curieux.
01:00:47Et il y a le rôle
01:00:49d'un grand milliardaire joué par John Huston
01:00:51qui baise
01:00:53à la fois sa fille
01:00:55et sa petite fille.
01:00:57C'est dans le film suivant où il baise la petite fille.
01:00:59Et ces gens font
01:01:01ce qu'ils veulent.
01:01:03Ils sont au-dessus des lois humaines,
01:01:05au-dessus des lois naturelles, dirons-nous.
01:01:09Polanski fait le gangster
01:01:11qui coupe le nez à Jack Nicholson.
01:01:13Ah, à Jack Nicholson.
01:01:15Oui, je ne m'en souviens plus très bien.
01:01:17Mais ce que je dis,
01:01:19sur le fond, c'est ça.
01:01:21Pour apporter un petit complément,
01:01:23j'aimerais juste que
01:01:25ce mouvement d'infantilisation
01:01:27que tu évoquais dans ta question,
01:01:29je crois qu'il ne faut jamais oublier
01:01:31qu'au final, il met en danger
01:01:33les vrais enfants, c'est-à-dire ceux qui sont
01:01:35censés être protégés.
01:01:37Il ne faut pas confondre
01:01:39l'immaturité des adultes
01:01:41et l'enfance au sens propre.
01:01:43Dans le livre,
01:01:45je parle de l'enfance
01:01:47comme vision du monde, comme rapport au monde.
01:01:51Et je dis notamment
01:01:53qu'au tout début, d'ailleurs,
01:01:55que l'éducation traditionnelle,
01:01:57a vocation
01:01:59à supprimer l'enfance
01:02:01dans chaque enfant.
01:02:03Mais il ne faut jamais oublier
01:02:05qu'une société, je dirais, décente
01:02:07et bien faite
01:02:09protège évidemment
01:02:11les plus faibles, et notamment les enfants
01:02:13pendant toute leur maturation,
01:02:15je dirais, elle les protège
01:02:17des autres enfants, mais aussi
01:02:19des adultes.
01:02:21Et jamais, je dirais,
01:02:23la popularisation de la pédophilie,
01:02:25puisque c'est à ça qu'on assiste en ce moment,
01:02:27jamais ça n'aurait pu arriver.
01:02:29– Alors il y en a un qui en parle très bien,
01:02:31je vous le recommande.
01:02:33Il parle de la Palestine
01:02:35ou du reste, il ne comprend rien,
01:02:37il devient con comme un balai.
01:02:39Mais sur les questions de société,
01:02:41d'enfance, et de l'enfance,
01:02:43c'est la période de la construction.
01:02:45Alors on essaye de les déconstruire.
01:02:47Regarde donc ces beaux côtés
01:02:49le Québécois.
01:02:51Il est remarquable, sur les questions sociétales,
01:02:53alors tous à CNews,
01:02:55ils sont ravagés,
01:02:57ils ne comprennent rien à la géopolitique,
01:02:59il ne faut pas leur en demander.
01:03:01Mais sur ça, sur ces sujets,
01:03:03comme la petite Charlotte Dornelas,
01:03:09ces gens sont excellents.
01:03:11Et sur ce point précis,
01:03:13dans ce créneau précis,
01:03:15et beau côté, particulièrement remarquable,
01:03:17sur la construction justement
01:03:19de la personnalité humaine dans l'enfance,
01:03:21et dans une société
01:03:23où on parle de tout déconstruire,
01:03:25et voilà,
01:03:27donc regardez-les, c'est à cette heure,
01:03:29à l'occasion,
01:03:31sur CNews.
01:03:33CNews qui est une très mauvaise chaîne,
01:03:35mais il y a des choses
01:03:37qui sont regardables.
01:03:39Mais je vous dirais
01:03:41que moi je regarde aussi NCI,
01:03:43et je trouve beaucoup d'informations
01:03:45sur NCI, à travers le mensonge,
01:03:47vous voyez, en miroir,
01:03:49à l'envers, en lecture à l'envers.
01:03:51Dernière question ?
01:03:53Oui,
01:03:55promis c'est la dernière,
01:03:57je ne voulais pas m'empêcher de réagir.
01:03:59Je vois que depuis tout à l'heure, en fait,
01:04:01on oppose donc
01:04:03la religion, le cadre,
01:04:05et la débauche,
01:04:07et tout ce qui peut aller avec,
01:04:09et toutes sortes d'excès.
01:04:11Je signale quand même
01:04:13qu'il existe deux livres
01:04:15religieux
01:04:17qui font la promotion
01:04:19de la pédophilie.
01:04:21C'est-à-dire le Talmud et le Hadith.
01:04:23D'accord ?
01:04:25Donc on ne peut pas venir l'expliquer.
01:04:27Mais je ne parle pas du Talmud, moi.
01:04:29Non, mais même chez les catholiques,
01:04:31c'est-à-dire qu'on sait très bien
01:04:33qu'il y a beaucoup d'Omerta,
01:04:35qu'il y avait, enfin voilà,
01:04:37on ne peut pas venir l'expliquer, en fait,
01:04:39après qu'on opposait les deux.
01:04:41C'est comme si
01:04:43le fait d'être religieux
01:04:45était une garantie pour avoir de la moralité.
01:04:47Je n'ai pas dit que c'était une garantie,
01:04:49je n'ai jamais dit ça.
01:04:51Je dis qu'il y a une colonne
01:04:53vertébrale morale,
01:04:55maintenant on en fait ce que l'on en veut.
01:04:57Je connais beaucoup de catholiques
01:04:59qui sont beaucoup moins bons des gens
01:05:01que des non-catholiques, par exemple.
01:05:03Ce n'est pas un brevet de vertu
01:05:05de croire,
01:05:07mais ça aide,
01:05:09ça pose des limites,
01:05:11ne serait-ce que celle de la décence,
01:05:13comme il l'a dit.
01:05:15Oui, il ne faut pas oublier que tout ça,
01:05:17la spiritualité reste un principe,
01:05:19un guide.
01:05:21Il y a beaucoup de prêtres qui ont oublié
01:05:23leur mission spirituelle, on est d'accord.
01:05:25Par contre, la question que j'ai envie de poser,
01:05:27c'est en proportion
01:05:29combien d'éducateurs spécialisés,
01:05:31par exemple,
01:05:33qui sont spécialisés dans le traitement de l'enfance,
01:05:35combien ont sacrifié leur mission
01:05:37par rapport aux prêtres ?
01:05:39Tu parles de l'OMERTA.
01:05:41Il faut voir le recrutement des prêtres.
01:05:43Il faut voir le recrutement des prêtres
01:05:45depuis 40 ou 50 ans.
01:05:47Il n'y a plus de prêtres.
01:05:51Avant de conclure,
01:05:53je vais quand même tricher
01:05:55par notre paroisse contre-culture.
01:05:57Est-ce que vous pouvez
01:05:59recommander un à deux livres
01:06:01qui peuvent être disponibles
01:06:03chez Contre-culture
01:06:05et éventuellement même ailleurs
01:06:07que vous recommandez aux gens de lire
01:06:09chacun de vous ?
01:06:11Je me suis reclongé récemment
01:06:13dans la lecture d'Otto Weininger,
01:06:15Sexe et Caractères,
01:06:17qui est disponible là-bas, je l'ai vu.
01:06:19Oui, mais ce n'est pas facile.
01:06:21Je n'ai pas dit que c'était facile.
01:06:23Non, il est très difficile.
01:06:25Mais il a le mérite,
01:06:27au-delà des rapports hommes-femmes,
01:06:29je me suis reclongé
01:06:31dedans pour sa méthodologie.
01:06:33C'est-à-dire qu'il va
01:06:35parler non pas des hommes et des femmes
01:06:37mais du masculin et du féminin.
01:06:39Je trouve ça très intéressant parce qu'il va établir
01:06:41une certaine continuité entre les deux catégories
01:06:43et il va décrire la réalité
01:06:45comme une ligne continue en réalité.
01:06:47Il va établir une ligne continue
01:06:49et il va réfléchir
01:06:51aux rapports hommes-femmes
01:06:53à partir de ces catégories
01:06:55en nous disant qu'il y a un peu de féminin
01:06:57dans chaque homme et un peu de masculin dans chaque femme.
01:06:59C'est très intéressant parce que la réalité
01:07:01c'est celle-là en réalité.
01:07:03On n'est jamais à 100% féminin,
01:07:05on n'est jamais à 100% masculin
01:07:07et on compose avec ces catégories
01:07:09qui sont des catégories de pensée en réalité.
01:07:11La seule réalité humaine
01:07:13c'est la réalité concrète.
01:07:15Il y a aussi la réalité spirituelle
01:07:17mais tout ce que décrivent
01:07:19les auteurs
01:07:21et la façon dont on pense le monde
01:07:23ça reste des catégories de pensée.
01:07:25Donc c'est important d'avoir la modestie
01:07:27d'Evan Hinger là
01:07:29de penser le réel
01:07:31en termes de catégories qui s'opposent
01:07:33et on est tous entre les deux.
01:07:35Et c'est d'ailleurs à ma modeste échelle
01:07:37ce que j'ai essayé de faire dans ce bouquin
01:07:39c'est-à-dire l'âge adulte et l'immaturité
01:07:41ou l'enfance et l'âge adulte
01:07:43qui s'opposent comme des catégories et uniquement comme ça.
01:07:45A partir de la naissance on est déjà
01:07:47plus adulte
01:07:49que 4 secondes avant si vous voulez.
01:07:51Toute notre vie on devient de plus en plus adulte
01:07:53mais on n'atteint jamais l'âge adulte final.
01:07:55Et voilà, donc
01:07:57Vininger, excellent livre
01:07:59non seulement sur les rapports hommes-femmes
01:08:01il y a beaucoup de choses très pertinentes qui sont dites
01:08:03mais aussi parce que sa méthodologie à mon avis
01:08:05est pour un gars de 23 ans
01:08:07je crois, à l'époque où il a écrit ce bouquin
01:08:09c'est une sorte de prouesse intellectuelle
01:08:11pour moi un modèle de réflexion
01:08:13pas applicable partout mais très intéressant.
01:08:15Il s'est suicidé 6 mois après avoir terminé son bouquin.
01:08:17Alors les 100 premières pages
01:08:19sont un peu difficiles
01:08:21parce que c'est
01:08:23au fond un peu ce que l'on entendait
01:08:25chez nos paysans
01:08:27qu'une chienne
01:08:29qui s'est fait couvrir
01:08:31par un bâtard ne donnera
01:08:33ensuite que des bâtards.
01:08:35C'est les 100 premières pages.
01:08:37C'est un livre fort, c'est un livre extrêmement important
01:08:39mais il faut avoir la grille
01:08:41de décryptage.
01:08:43Ensuite il va nous expliquer ce qui est tout à fait passionnant
01:08:45que les femmes n'ont pas d'âme
01:08:47je vous explique
01:08:49parce que l'âme c'est l'impératif
01:08:51catégorique kantien
01:08:53c'est-à-dire seuls les hommes l'ont
01:08:55c'est-à-dire le devoir, le sens du devoir
01:08:57alors il va quand même boucler son bouquin
01:08:59il y a je ne sais pas combien de pages
01:09:01mais moi j'ai lu de bout en bout
01:09:03il y a déjà quelques années
01:09:05alors il va revenir
01:09:07sur son jugement
01:09:09en disant que les femmes ne sont pas si mal que ça
01:09:11il faut être indulgent
01:09:13avec elles
01:09:15je caricature peut-être un petit peu
01:09:17bon, c'est un excellent livre
01:09:19il a raison, c'est un livre important
01:09:21mais encore faut-il
01:09:23pouvoir avoir les moyens
01:09:25conceptuels de faire le tri
01:09:27de faire la part dans ce qu'il écrit
01:09:29t'as pas un autre livre ?
01:09:31non
01:09:33si alors
01:09:35mais si, vous pouvez lire Weninger
01:09:37mais vous savez à quoi vous vous exposez
01:09:39les femmes n'ont pas d'âme
01:09:41un deuxième
01:09:43un deuxième ?
01:09:45la Divine Comédie
01:09:47je ne l'ai pas lu
01:09:49je ne peux pas le recommander, ce ne serait pas honnête
01:09:51moi non plus, je ne l'ai pas lu
01:09:53mais je le recommande
01:09:55je suis en train de lire le Nouveau Testament
01:09:57puisqu'on parlait de la spiritualité tout à l'heure
01:09:59la comparaison de contre-culture est absolument magnifique
01:10:01j'ai rarement vu un livre aussi beau
01:10:03déjà, esthétiquement parlant
01:10:05un livre de très grande facture
01:10:07et évidemment le contenu est
01:10:09épouvantable
01:10:11particulièrement de qualité
01:10:13et puis j'ai même envie d'en donner un troisième
01:10:15le livre de Pierre de Brague
01:10:17que j'ai lu récemment
01:10:19qui est difficile
01:10:21qui est ambitieux
01:10:23mais dont le fond
01:10:25est extrêmement intéressant
01:10:27pour ceux qui veulent vraiment
01:10:29aller loin dans la réflexion politique
01:10:31il lance des pistes
01:10:33qui à mon avis devraient
01:10:35être assez fécondes
01:10:37c'est un livre
01:10:39avec un angle particulier
01:10:41qui aborde une série d'auteurs de l'histoire de la philosophie
01:10:43sous l'angle
01:10:45de la réflexion sur la culture bourgeoise
01:10:47et son rôle dans l'histoire
01:10:49extrêmement intéressant
01:10:51très complexe et nuancé
01:10:53dense et difficile d'accès
01:10:55si vous voulez passer à une étape
01:10:57essayez d'aller un peu plus loin
01:10:59c'est vraiment un livre que je recommande chaudement
01:11:01écrit par un camarade en plus
01:11:03alors
01:11:05depuis tout à l'heure
01:11:07tu nous parles des bourgeois
01:11:09de la culture bourgeoise
01:11:11oui pourquoi pas
01:11:13les bourgeois au 15ème siècle
01:11:15c'est des gens qui montaient
01:11:17sur les murs de la ville
01:11:19et puis qui se battaient l'âche à la main
01:11:21contre les envahisseurs
01:11:23c'était pas des débiles
01:11:25les bourgeois
01:11:27le livre de Pierre n'est pas une critique de la bourgeoisie
01:11:29non non
01:11:31le sens marxiste
01:11:33les classes sociales pour Marx
01:11:35c'est pas un état psychologique d'ailleurs
01:11:37c'est une position dans un processus
01:11:39de production
01:11:41il appelle ça un procès
01:11:43le procès de production
01:11:45on dirait un process
01:11:47aujourd'hui
01:11:49en franc anglais
01:11:51donc les esprits bourgeois
01:11:53je parlais moi-même tout à l'heure
01:11:55des bourgeois moi-même, des bobos
01:11:57ça a pris une connotation
01:11:59psychologique
01:12:01oui mais enfin bon
01:12:03les bourges dans les banlieues
01:12:05on parle des bourges, des jeunes bourges
01:12:07ça englobe
01:12:09beaucoup de choses
01:12:11c'est un concept quand même difficile à manier
01:12:13alors moi il y a un livre que j'ai lu
01:12:15pour lequel j'avais fait la promotion
01:12:17j'ai pu être influencé
01:12:19sur contre-culture
01:12:21c'est la France contre les robots de Bernanos
01:12:23il a écrit ça en 47
01:12:25je sais qu'il m'avait marqué
01:12:27parce qu'il expliquait
01:12:29en 47 on n'était pas au moment
01:12:31de la guerre du Vietnam
01:12:33mais que les gars avec leur forteresse volante
01:12:35arrivaient, larguaient leurs bombes
01:12:37au phosphore aussi bien
01:12:39les villages normands ont grillé
01:12:41on oublie de nous le dire
01:12:43et longtemps après, 30 ans après
01:12:45les normands n'aimaient pas beaucoup les américains
01:12:47là aussi on oublie de nous le dire
01:12:49au moment de la commémoration
01:12:51du débarquement
01:12:53et que
01:12:55rentrant à la base
01:12:57ils allaient prendre une douche et boire leur whisky
01:12:59il avait raison
01:13:01il avait déjà dénoncé d'ailleurs les horreurs de la guerre
01:13:03de la guerre moderne
01:13:05juste après
01:13:0714-18
01:13:09dans je ne sais plus quel livre que j'ai lu
01:13:11il disait bientôt il y aura des bombes géantes
01:13:13et on vomira du sang
01:13:15dans des cuvettes
01:13:17il avait bien vu ça
01:13:19tout n'est pas à garder
01:13:21chez Vernanos
01:13:23réfugié
01:13:25au nord-est du Brésil
01:13:27dans le
01:13:29Sao Tao
01:13:31il avait écrit une lettre aux anglais
01:13:33lettre aux anglais
01:13:35ou appel aux anglais
01:13:37dans laquelle il insultait les français qui n'étaient pas battus
01:13:39jusqu'au dernier souffle
01:13:41comme les israéliens le font
01:13:43en disant
01:13:45vous êtes tous coupables
01:13:47vous n'avez pas éradiqué le Hamas
01:13:49vous n'êtes pas révolté contre le Hamas
01:13:51mais lui il nous disait que les français n'avaient pas sauvé
01:13:53l'honneur de la France
01:13:55quand on est réfugié dans le Sao Tao c'est facile de le dire
01:13:57ceci dit
01:13:59Vernanos est un auteur
01:14:01qui compte
01:14:03moi j'aurais tendance aussi
01:14:05à vous recommander de revenir aux fondamentaux
01:14:07l'Iliade et l'Odyssée
01:14:09il y a de très belles éditions
01:14:11je n'ai malheureusement
01:14:13pas lu dans cette version
01:14:15qui est certainement
01:14:17somptueuse
01:14:19la Divine Comédie
01:14:21les grands classiques
01:14:23on attend d'ailleurs que Contre Culture nous publie
01:14:25l'Enneïde
01:14:27l'un des plus grands poètes
01:14:29que l'humanité ait compté
01:14:31l'humanité occidentale
01:14:33c'est-à-dire Virgile
01:14:35c'est essentiel
01:14:37il existe de bonnes traductions
01:14:39il faut peut-être
01:14:41les remanier mais pas trop
01:14:43les moderniser non plus
01:14:45mais en tout cas
01:14:47il y a d'autres livres
01:14:49qui m'ont marqué dans les
01:14:51dernières productions que je trouve
01:14:53excellentes chez Contre Culture
01:14:55et je ne perds pas une occasion
01:14:57je ne manque pas une occasion
01:14:59de féliciter
01:15:01directement, indirectement
01:15:03cette maison d'édition
01:15:05qui est particulièrement
01:15:07riche, rigoureuse et enrichissante
01:15:27il y a des mecs aussi qui te disent
01:15:29qui est le roi de France, tu sais
01:15:31c'est jamais celui qu'on croit
01:15:33et qu'en fait il est toujours roi
01:15:35le prétendant au trône de France
01:15:37c'était Costa Codemane
01:15:39il habitait au-dessus d'une poissonnerie
01:15:41à Rouen
01:15:43et il avait quand même une gueule de bourbon
01:15:45alors il se recevait sur un trône
01:15:47dans un 2 pièces
01:15:49alors là on peut aborder le sujet
01:15:51ridicule et dérisoire du
01:15:53on nous dit qu'il faut parler absolument
01:15:55des Obavich
01:15:57bah oui bien sûr parce que
01:15:59la question est centrale