C'est l'événement ! Pour deux semaines, Cyril Hanouna fait son retour sur Europe 1 avec sa nouvelle émission "On marche sur la tête". Entouré de ses chroniqueurs, il revient sur l'actualité politique. Mais avec Cyril Hanouna, les auditeurs ont également la parole ! Pour réagir, n'hésitez pas : 01.80.20.39.21.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00On va parler de la patronne de la CFDT, tiens je voudrais juste savoir votre avis là-dessus avant d'avoir Laurent Jacobelli.
00:04La patronne de la CFDT annonce qu'elle exclura du syndicat toute personne qui milite pour l'ERN.
00:10Écoutez, c'était chez Apolline, tiens je t'embrasse, écoutez.
00:14La réalité Marie-Lise Léon, c'est qu'aux dernières élections, aux européennes,
00:18l'ERN était le premier parti chez les ouvriers, chez les employés qui sont allés voter,
00:22y compris au sein de votre syndicat, il y a des adhérents qui votent ERN aujourd'hui.
00:25Qu'est-ce que vous leur dites ? Vous leur dites vous quittez la CFDT, on n'a pas les mêmes valeurs ?
00:29Je vous dis que la question c'est les électeurs ERN, il faut pouvoir aller à leur rencontre et débattre.
00:34Mais ils sont au sein de la CFDT aujourd'hui ?
00:35Ils sont adhérents à la CFDT, ils sont adhérents dans d'autres organisations.
00:37On peut avoir sa carte au ERN et à la CFDT, ça ne pose pas de problème.
00:40Lorsqu'on est électeur, on ne peut pas être militant CFDT et militant pour ce parti.
00:44On fait une grosse différence entre les responsables et ceux qui militent et ceux qui votent.
00:48Ceux qui votent, nous on leur dit qu'il faut pouvoir en discuter.
00:51Je voudrais clarifier ça, je peux être adhérent à la CFDT dans mon entreprise,
00:53si par ailleurs je suis militant au sein du ERN, ce n'est pas possible ?
00:57Non.
00:57Et si je suis militant pour un autre parti, c'est possible ?
01:00Oui, parce que le ERN n'est pas un parti comme les autres.
01:03Et c'est dans nos statuts, et on est extrêmement clair sur le fait que nos statuts, l'article 1er...
01:07Est-ce que vous avez déjà exclu des militants de la CFDT ?
01:10Nous avons déjà exclu des militants ERN qui étaient adhérents à la CFDT
01:15et qui prenaient ce qu'ils pensent du ERN dans la CFDT, et ça c'est inacceptable.
01:21Je pense qu'on est à un moment où il faut être extrêmement clair.
01:24C'est fou, c'est fou.
01:25Je ne suis même pas sûre que ce soit constitutionnel ça.
01:27Vous ne rêvez pas, vous ne rêvez pas, c'est fou.
01:29Et donc les mecs du Front Populaire, de tout, ils les gardent.
01:31C'est fou, je vous le dis, d'entendre ça, c'est complètement fou.
01:34Je voudrais avoir l'avis de Shannon Seban,
01:36juste qui est avec nous, puisqu'elle est majorité présidentielle,
01:39et Laurent Jacobelli est avec nous au téléphone,
01:41je voudrais vraiment savoir aussi ce qu'il en pense.
01:43Je vous jure, je croyais que c'était un prank.
01:45C'est incroyable.
01:45Sur Europe 1, qu'est-ce que vous en pensez, Shannon Seban, ça ?
01:48Moi, je pense que c'est quand même une décision qui est assez forte.
01:51Et quand on fait partie de la CFDT,
01:52je pense qu'on a aussi besoin d'exprimer son opinion politique.
01:57Et je crois que ce sont des choses qui sont complètement différentes.
01:59Et puis, dans ce cas-là, si c'est pour exclure ceux qui pensent,
02:02ceux qui soutiennent le Rassemblement National,
02:04dans ce cas-là, il faut aussi exclure, pour moi,
02:05ceux qui viennent de l'extrême gauche.
02:07Dans ce cas-là, on fait jeu égal, si je puis dire.
02:10Alors, on va voir si Laurent Jacobelli est d'accord avec vous.
02:14Il doit être comme un fou, Laurent Jacobelli, quand il a entendu ça.
02:17Bonjour, Laurent.
02:18Bonjour, Cyril.
02:20Non, mais c'est incroyable d'entendre ça, Laurent Jacobelli, franchement.
02:22Ah bah, un joli exemple de démocratie.
02:24Vous ne pensez pas comme moi, alors je vous le dis.
02:26Ah bah, écoutez, chapeau si c'est ça le syndicalisme aujourd'hui.
02:29Franchement, ça fait peur.
02:31Je crois que la patronne de la CFDT a perdu pied.
02:33Et puis surtout, elle n'est pas du tout dans la réalité.
02:35Si elle savait combien de ses adhérents votent pour nous,
02:38je pense qu'elle mangerait son chapeau.
02:40Elle fait un distinguo entre les militants et ceux qui votent pour l'ORN.
02:45Elle fait le distinguo.
02:46Elle n'est encore pas dans l'isoloir, oui, elle n'est pas heureuse.
02:48Mais encore eux, qu'elle ne surveille pas.
02:49Moi, vous savez, recevoir des leçons de démocratie toute la journée
02:52de la part de gens qui refusent,
02:53tous ceux qui ne pensent pas comme eux,
02:55ça me fait quand même doucement sourire.
02:57Je pense que vraiment, aujourd'hui, les syndicats doivent comprendre
03:00que parmi leurs adhérents, il y a des gens qui militent,
03:03qui votent pour le Rassemblement national.
03:04Et même beaucoup.
03:05Moi, je peux vous dire ici, en Moselle, dans le bassin sidérurgique,
03:08il y a beaucoup de gens qui sont à la CGT et qui votent RN.
03:11Voilà, parce qu'ils veulent sauver leur emploi
03:13et qu'ils savent très bien que le patriotisme économique
03:14va les aider à sauver l'emploi.
03:16Donc, elle est hors sol, en fait.
03:17Et si demain, tous les adhérents CFDT qui votent
03:20ou qui militent RN s'en vont,
03:21elle va se retrouver toute seule face à son miroir.
03:23Ils ne seront pas nombreux autour de la table.
03:25Donc, il faut se ressaisir.
03:26Je pense que c'est vraiment une parole qui ne correspond pas
03:29ni à la République ni à la démocratie.
03:30C'est même un peu drôle de dire ça.
03:32Laurent Jacobelli, vous avez entendu Corinne Mazireau,
03:35capitaine Marleau, ce qu'elle a dit ?
03:37Vous avez entendu ou pas ?
03:38C'est bien aussi, alors elle, elle nous traite de bâtards.
03:40Donc, quelqu'un qui nous explique qu'il faut la tolérance,
03:43qu'il faut s'aimer les uns les autres,
03:44mais simplement, si on n'est pas d'extrême gauche,
03:46on est un bâtard.
03:47Il y a quand même deux tiers de bâtards en France
03:49et dont certains, probablement,
03:50regardent ses téléfilms à la télévision.
03:53Donc, je pense que là aussi, elle doit se remettre en question.
03:55Mais vous savez, quand son seul programme,
03:57c'est l'insulte envers les autres,
03:59je crois qu'on ne va pas bien loin.
04:01Voilà, qu'elle continue à tourner capitaine Marleau.
04:04Il y a une audience, c'est très bien,
04:05mais qu'elle ne se lance pas dans la politique, à mon avis.
04:07J'avais l'intention de vous envoyer le coffret de capitaine Marleau.
04:10Je peux ou bien ce ne sera pas la peine ?
04:13Ah ouais, ouais, ça peut être sympa.
04:14Non, non, si, si, ça peut être sympa,
04:15on le regardera à ma permanence avec les militants.
04:17C'est pour moi, c'est cadeau.
04:20Il y a Gilles Verdez.
04:22C'est notre capitaine Marleau à nous ?
04:24Eh oui, je voudrais vous répondre.
04:26Qui est sur un repas maintenant avec moi
04:27et qui voudrait vous poser une question ou vous répondre.
04:28Alors maintenant, vous répondez, vous, maintenant.
04:30Non, il a posé une question, mais...
04:31Vous êtes auditeur ?
04:32Non, mais moi, monsieur Jacobelli,
04:33je salue la décision de la CFDT.
04:35Et je m'étonne, vu votre expérience,
04:39que vous ayez, contre cette décision,
04:42en 2015, il y a un conseiller prud'hommale CFDT,
04:45devenu conseiller régional Front National,
04:48c'était Front National à l'époque,
04:49qui est viré.
04:50Il conteste sa décision en justice
04:52et le tribunal de grande instance de Paris
04:54donne raison au syndicat
04:55parce que l'exclusion n'est pas discriminatoire,
04:58mais justifiée par l'expression publique
05:00de valeurs en contradiction.
05:01C'est déjà long, c'est déjà long.
05:02C'est déjà chiant.
05:03Mais ce n'est pas chiant du tout.
05:04Oui, mais c'est chiant, c'est long.
05:05Arrêtez, là, vous devenez tout rouge, ce n'est pas bon.
05:07Là, les mecs, quand il est énervé comme ça...
05:08Ce n'est pas ça, c'est que M. Jacobelli,
05:10il dit n'importe quoi,
05:11il n'a pas regardé la décision en justice.
05:12Oui, mais on ne parle pas de décision en justice.
05:15On ne parle pas de décision en justice, Gilles Verdez.
05:17Laurent Jacobelli, vous pouvez lui répondre.
05:18Moi, Gilles Verdez,
05:19je ne viens pas là à débattre avec un huissier
05:22ou un communautaire ou un juge.
05:24Je vous parle de principes moraux.
05:25Virer quelqu'un à cause de ses idées politiques,
05:27moi, ce n'est pas la notion que j'ai de la démocratie.
05:29Et de la République, c'est peut-être la vôtre,
05:31mais ce n'est pas la mienne.
05:32Et moi, ça me choque.
05:33Ça me choque et je comprends un peu
05:34pourquoi certains syndicats font ça.
05:36Parce que ces syndicats,
05:37ils ont été incapables de s'opposer au gouvernement
05:39sur la réforme des retraites,
05:40sur plein de dossiers qu'ils n'ont pas fait avancer.
05:42Et aujourd'hui, il y a beaucoup d'ouvriers,
05:43beaucoup de salariés qui font confiance au RN.
05:45Je vous l'ai dit,
05:46moi, je suis dans La Moselle, le bassin chirurgique.
05:48Le dernier CFDT qu'on a croisé,
05:49c'était Édouard Martin qui devait défendre la sidérie.
05:52Le frère d'Arthur.
05:53Quand François Hollande lui a dit
05:54tu quittes ton syndicat,
05:55je te fais député européen
05:56et tu abandonnes tes ouvriers,
05:57il est parti pour 10 000 euros net par mois.
05:59Donc vous savez,
06:00entre les leaders syndicalistes
06:01qui vivent dans leur monde
06:02et la réalité de la base syndicale,
06:04il y a un gouffre.
06:05Et je crois vraiment
06:06que la patronne de la CFDT,
06:07elle est décolletée.
06:08Ce n'est pas bien d'attaquer Edouard Martin,
06:09il n'est pas là pour se défendre.
06:10Oui, mais moi,
06:11il ne m'en a pas sur le pateau.
06:12J'ai Arthur, si vous voulez, Martin.
06:16En tout cas, il a laissé un souvenir ici.
06:18Il ne faudra pas s'étonner ensuite, Gilles,
06:19que les ouvriers votent Marine Le Pen.
06:22Ils ne votent plus à gauche.
06:23Et j'ai un exemple très précis.
06:25Souvenez-vous de Colombe,
06:26qui était bénévole au Restos du Cœur
06:28et qui était allé à un meeting
06:30de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
06:31Après, elle s'était fait virer,
06:33elle, des Restos du Cœur,
06:34alors qu'elle était bénévole.
06:35Elle était bénévole.
06:36Et donc, face au tollé,
06:37vu la polémique,
06:38les Restos du Cœur l'avaient réintégrée
06:40et elle a fini à la mairie de Perpignan,
06:42embauchée par Louis Alliot.
06:44Aujourd'hui, les ouvriers font le choix
06:46de voter Rassemblement National,
06:48puisque la gauche ne leur parle plus.
06:50Et il y a même un syndicat de gauche,
06:51maintenant,
06:52qui veut exclure ces ouvriers
06:53qui font le choix de voter RN.
06:54Le divorce sera totalement consommé,
06:56si on continue comme ça.
06:57Laurent Jacoboli, vous vous rappelez,
06:58vous étiez à la commission d'enquête sur...
07:00Ah oui !
07:01Et bien, vous savez quoi ?
07:03Si Gilles Vernez avait été là,
07:05il aurait été du côté des censeurs,
07:07sachez-le.
07:08Et s'il n'avait pas été dans mon émission,
07:10il aurait fait partie de ceux
07:11qui m'auraient posé des questions
07:12et qui m'auraient attaqué
07:13et qui m'auraient demandé
07:14quel est mon salaire
07:15et pourquoi je ne le donne pas
07:16à des membres du gouvernement.
07:18Voilà, donc je vous le dis
07:19et je le pense sincèrement
07:20et je suis sûr que c'est vrai.
07:21C'est faux ?
07:23Ah si, c'est faux
07:24parce que vous êtes dans l'émission
07:25et que voilà.
07:26Je vous ai toujours dit
07:27ce que je pensais dans l'émission.
07:28Oui, mais vous auriez fait partie
07:29des censeurs.
07:30Vous savez, cette commission,
07:31elle a laissé beaucoup de traces.
07:32Merci Laurent Jacoboli
07:33d'avoir été avec nous.
07:34Merci, merci à vous tous
07:35et à toute l'équipe.
07:36Merci.