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00:00On va peut-être commencer. J'ai vendu du boudin.
00:02C'est Déborah.
00:03Attends, qui a vendu du boudin ?
00:05Non, Déborah, je suis pas sûre.
00:06Non, Déborah, je pense pas qu'elle ait vendu du boudin.
00:08Non, je crois pas qu'elle ait vendu du boudin.
00:10Mauvaise réponse, c'est impossible.
00:11Moi, je pense que c'est Damien parce qu'il y a vente.
00:13Il y a de l'argent.
00:15Et c'est le terroir.
00:16Il y a du commerce.
00:17Il y a du commerce.
00:18Tu dis quoi, Did ?
00:19Moi, j'aurais dit pareil.
00:20C'est commerce aussi, la même chose.
00:22Ah, t'as vendu...
00:23Qui a vendu du boudin ?
00:25C'est quoi cette dinguerie ?
00:26C'était pendant les fêtes de Noël.
00:28Voilà, un supermarché qui cherchait un vendeur de boudin.
00:31Moi, je suis arrivé avec ma modestie.
00:33J'aurais dit, voilà, je suis capable.
00:35Qui a travaillé dans une imprimerie ?
00:37Dans une imprimerie ?
00:38Ah ben, la Nouvelle-Loire.
00:39Ah, la Nouvelle-Loire.
00:40Non, mais je suis tellement bonne élève.
00:43Bah oui, t'es bonne élève.
00:44Je voulais que tes petits camarades essaient de trouver, tu vois.
00:46Je sais que...
00:47Cherche un peu.
00:48Attends, je mets dans ma fiche pour les garçons que je vais présenter.
00:50Mais pour Roland, tu viens travailler dans une imprimerie.
00:52Mais qu'est-ce que tu fais ?
00:53J'étais très jeune, en fait.
00:54J'avais un ami de la famille qui avait une imprimerie.
00:58Et donc, l'été, il cherchait des mains, en plus, parce qu'il y a la rentrée littéraire.
01:02Donc, on imprimait des livres.
01:04Donc, moi, je faisais de l'encartage.
01:05Alors, c'est quoi l'encartage ?
01:06Mais j'avais genre 16 ans.
01:07Enfin, 15 ans même.
01:08C'était vraiment le job d'été.
01:09Bah, l'encartage, en fait, c'est qu'on passe les espèces, enfin les bouquins comme ça,
01:13sur des espèces de trucs comme ça, en espèces de triangles.
01:16Il y a beaucoup d'espèces.
01:17Il y a beaucoup de trucs.
01:18C'est un peu des termes techniques, exact.
01:20Mais livre par livre ?
01:21Oui, livre par livre.
01:22Et donc, voilà, on fait ce qu'on appelle un encarte.
01:25Et donc, il y avait plusieurs postes, en fait.
01:27Ça se passe, si vous voulez, à la chaîne, en fait.
01:30Donc, c'est vraiment l'usine.
01:31Et il y avait les mecs qui faisaient le massico.
01:33Voilà ce qu'on appelle le massico et truc.
01:34Et puis, alors, il y avait des types qui se…
01:36Enfin, on se coupe, quoi, dans une imprimerie.
01:38Et on se coupe beaucoup avec le papier, notamment.
01:40Donc, j'avais les poings.
01:41Ah, t'avais des mains.
01:42J'avais tout.
01:43Tout était…
01:44Mais vraiment…
01:45Donc, tous les gens qui travaillent dans les imprimeries, on les salue
01:48parce que c'est des métiers qui sont extrêmement difficiles.
01:50Le maniement du massico, c'est pas les petits doigts que l'on se coupe, c'est…
01:53Alors, ouais.
01:54C'est la main qui part.
01:55Ouais, c'est compliqué.
01:56Non, non.
01:57Oui, donc, c'était un métier un peu difficile.
01:58J'en ai un qui…
01:59En revanche, j'en ai un qui, lui, n'a pas dû avoir des conditions similaires aux tiennes,
02:02qui a travaillé dans un train de couchette de luxe.
02:05Ah, alors, à votre avis ?
02:07C'est très Roland, ça.
02:08Ah, ça va ?
02:09Ouais.
02:10Je le vois très bien.
02:11Parce que Roland, il a une expérience particulière.
02:13À bord de l'Orient Express.
02:14Ah, tu es le plus chic.
02:15Qu'est-ce que tu veux faire, Roland ?
02:17C'est toi ?
02:18Oui, c'est toi.
02:20Je travaille dans les wagonlits, figurez-vous.
02:22J'ai reçu une formation pour cela.
02:24Et mon premier voyage, j'ai fait un Paris Miss.
02:27Et ça a été terrible.
02:29Terrible pour les voyageurs.
02:30Pourquoi ?
02:31Ils ont tous commandé un petit déjeuner.
02:33Et donc, café au thé.
02:35Le seul problème, c'est qu'il y avait donc marqué eau non potable.
02:38Mais je n'ai pas trouvé la cuve d'eau pour pouvoir faire mon petit déjeuner.
02:42Toute la nuit, j'ai fait bouillir de l'eau non potable.
02:45Pour essayer.
02:46Je me suis dit, mais comment je fais faire pour livrer mes 22 petits déjeuners ?
02:49Je peux vous dire qu'il y a prescription aujourd'hui.
02:51Donc, je ne sais pas s'il y a eu des morts.
02:53Moi, je n'espère pas.
02:55J'ai fermé des cafés et des thés avec de l'eau non potable.
02:59Parce que je n'ai pas trouvé l'eau.
03:00C'était horrible.
03:01Après, je me suis amélioré.
03:03J'ai enfin été un peu plus pratique.
03:04Voilà ma première expérience.
03:06Alors, tu as eu un petit stress.
03:07Mais disons, le cadre, en revanche, était plutôt agréable.
03:09Alors, le cadre était très agréable.
03:11Les clients, les voyageurs, étaient super.
03:14J'ai fait des pourboires.
03:15J'ai fait Venise.
03:16Ça n'existe plus, ça.
03:17J'ai fait l'Espagne.
03:19Enfin, vraiment, j'ai voyagé un peu partout.
03:21On était extrêmement bien payés, il faut le dire.
03:24Et à l'époque, ils ouvraient ça justement à des étudiants pour l'été.
03:27Incroyable.
03:28Incroyable.
03:29Qui a travaillé pour une star internationale ?
03:31Une star internationale.
03:33Amito.
03:34C'est quoi, Amito ?
03:35Je le vois bien, lui.
03:36C'est ça.
03:37Maxime ?
03:38Oui, c'est Maxime, ça.
03:39Oui.
03:40C'est Maxime.
03:41Il a le profil.
03:42Il a le profil.
03:44Pour le Ranger de l'espace le plus connu du monde, Buzz l'Éclair.
03:49Oh, pas mal.
03:51Pourquoi je bossais dans un parc d'attractions ?
03:53Quand j'étais job étudiant, c'était en 2007.
03:55J'étais opérateur, animateur d'attractions.
03:57Et on me met sur l'attraction Buzz l'Éclair, bataille laser.
03:59Et j'ai, pendant quatre mois, c'était vraiment génial, accueilli des gens.
04:04J'ai rencontré des people.
04:05Et je faisais la voix de Buzz l'Éclair.
04:08Oui, bien sûr.
04:09Attends, t'es une vraie star, toi.
04:10J'avais pas le droit de le faire.
04:11Mais parfois, il y a des gens qui fumaient dans la file d'attente.
04:14Il y a des gens qui quoi ?
04:15Qui fumaient dans la file d'attente.
04:16Et c'est interdit.
04:17Oui, oui, ils fumaient.
04:18Même dans la file d'attente extérieure.
04:19Elle est à l'extérieur.
04:20C'est interdit.
04:21Donc, je prenais le parleur.
04:22Mesdames et Messieurs, ici, Buzz l'Éclair.
04:24Il est strictement interdit de fumer.
04:26Et là, tu te dis en anglais.
04:27It's forbidden to smoke.
04:29Et c'est marrant.
04:30Et puis, des années après, je me suis mis à travailler vraiment avec le vrai Buzz l'Éclair.
04:34Surtout, tu as travaillé avec Mickey, le star international.
04:37Le monde est petit.
04:38Le monsieur a des relations.
04:39Je dis Buzz l'Éclair, Mickey, le monsieur a des relations.
04:42Franchement, ça, c'est pas mal.
04:44Qui a vendu des beignets ?
04:46Des beignets.
04:47Moune.
04:48Moune, t'as vendu des beignets où ça ?
04:50Oui.
04:51En fait, j'ai vécu à Biarritz.
04:53Et le premier été où je suis arrivée, c'est vraiment le job que tous mes amis qui vivaient là-bas n'avaient pas envie de faire.
04:58Mais moi, en tant que Parisienne, j'avais toujours fait des jobs d'été dans des bureaux.
05:01Là, tu t'es dit, attends, des beignets sur la plage.
05:03Je me suis dit.
05:04Regarde, regarde, on met la photo.
05:06Dis-donc, ça, t'es trop mignonne.
05:08Il y a 15 kilos devant, 15 kilos derrière.
05:11Et que j'ai fait 40 kilos.
05:12Oh, les beignets sexy.
05:14Franchement, le beignet, tu ne peux plus le voir à la fin.
05:16Non, ça devait sentir la fructue.
05:17Non, mais c'est surtout que le mec me rappelle tous les étés parce qu'il a dit, je n'ai jamais vendu autant de beignets.
05:22C'est pas vrai.
05:24Et en fait, pour la petite histoire, à la base, j'avais dit à mes amis, je vais le faire.
05:28Tout le monde m'a dit, tu ne tiens pas deux semaines.
05:29Donc, juste pour les faire chier, j'ai tenu quatre mois.
05:32Quatre mois ?
05:33J'avais les quatre mois d'été.
05:34J'étais super bronzée, super musclée.
05:35Mais en fait, je me faisais des sous en plus parce que j'allais tout le temps en boîte.
05:38Et je travaillais un peu en boîte la nuit aussi.
05:40Mais tu dormais quand, dis-moi ?
05:41Jamais.
05:42J'avais vraiment quatre boulots en une journée.
05:44Je travaillais dans un bar après les beignets et après dans une boîte.
05:46Et en fait, je récupérais les prospectus de la boîte.
05:48Et quand j'allais vendre des beignets à des petits jeunes, je leur disais, ce soir, retrouvez-moi en boîte.
05:52Et je gagnais de l'argent en plus.
05:54Elle avait monté un business.
05:55C'est génial.
05:56C'est génial.
05:57C'est génial.
05:58Du coup, j'ai bossé pour les deux.
05:59C'est génial.
06:00Donc, l'été, tu étais richissime au bout des quatre mois.
06:02J'étais bronzée et musclée.
06:04Je n'étais pas riche.
06:05Non, tu n'étais pas riche.
06:06Tu n'étais pas riche.
06:07Par contre, tous les mecs de la plage étaient en surpoids après.
06:09Tu sais, je devais acheter tous les beignets.
06:11Tu as raison.
06:12Tu as raison.
06:13Tu as raison.
06:14Il est fort.
06:15Il est très, très fort.
06:16Qu'a été écrivain public ?
06:18C'est un vieux métier.
06:19Donc, c'est forcément les arts.
06:20Écrivain public.
06:21C'est génial.
06:23Tu sais que ça n'a grandi personne de ramasser les autres ?
06:27Écrivain public, c'est vrai.
06:28Ça n'existe plus, ce métier.
06:29Mais bien sûr que si, ça existe.
06:31Écrivain public.
06:32Mais bien sûr que si, ça existe.
06:33Ça a plusieurs noms.
06:34On n'appelle plus ça comme ça, je crois.
06:35Voilà, ça ne s'appelle peut-être plus comme ça.
06:37Mais ça n'a jamais autant marché que maintenant, au contraire.
06:40Explique aux téléspectateurs.
06:41J'espère pour eux que ça leur rapporte plus.
06:43Isabelle, raconte aux téléspectateurs.
06:45Écrivain public, c'est quoi ?
06:46Écrivain public, vous vous mettez dans un local que vous trouvez avec difficulté,
06:49financé par le mari de ma copine qui était avocat,
06:53qui en a eu huit marres.
06:54Et donc là, on dit aux gens, apportez du crayon, du papier.
06:57Et nous, on vous fait vos lettres.
06:59Pour les gens qui sont analphabètes,
07:01pour les gens qui ne savent pas manier les mots,
07:04ou pour les gens qui ont des démarches administratives,
07:06qu'il leur fait chier.
07:07Ça, ce n'est pas vers moi qu'ils allaient.
07:08Et donc, on a fait ça pendant deux mois.
07:11Pendant deux mois, c'est un gonfre financier.
07:13Parce que quand ils ont compris que s'ils n'apportaient pas le crayon,
07:17le papier, le stylo, c'est nous qui fournissons.
07:19Mais ils n'ont plus rien apporté.
07:20Ni les enveloppes, ni rien.
07:22Et puis, on a eu deux affaires qui ont été quand même emmerdantes.
07:24Il y avait une dame qui écrivait en Algérie à sa famille.
07:28Le petit a fait des conneries.
07:30Il est dans telle église et s'est réfugié là-bas.
07:33C'était une petite connerie.
07:34Mais on a vu débarquer les flics.
07:36Ma copine, qui était très gauchiste, m'a dit, on ne dit rien.
07:38On ne dit rien. Tu fermes ta gueule.
07:40Donc, j'ai fermé ma gueule.
07:41Sauf qu'après, il a fait une connerie un peu plus grave.
07:43Et on s'est toujours dit, si on avait dit quelque chose,
07:46peut-être qu'il y a une personne qui n'aurait pas été blessée ensuite.
07:49Et puis, il y a un jour, qui a fait une très belle lettre d'amour.
07:51On préfère la lettre d'amour parce qu'elle n'est pas drôle, ton histoire.
07:54J'ai fait la lettre d'amour très, très, très sexuée.
07:57Et en fait, le garçon me l'a dressée à moi.
07:59Donc, au bout d'un moment, j'ai compris, à la description, que c'était moi.
08:03Et là, on s'est dit, on va solder l'expérience.
08:04Parce qu'on en était déjà à 3 000 francs.
08:06Arrête.
08:07De dette.
08:08Et nos maris respectifs ont dit...
08:10Les histoires d'écrivain public, ça ne marche pas, quoi.
08:13Ah, je t'adore.
08:14Qui a gardé un hamster et qui a...
08:16Il y en a un qui est mort.
08:18Oui.
08:19Bon, ça me l'a l'air.
08:20Bah, oui, oui.
08:21J'ai une excuse d'animaux.
08:22Non, en fait, je gardais...
08:24T'as tué le hamster ?
08:26Bah, en fait, je gardais un hamster qui s'appelait Squeaky.
08:29Et qui appartenait à des enfants.
08:31Et en fait, les enfants étaient avec moi ce jour-là.
08:33Et avaient très envie de lâcher Squeaky pour qu'il se promène un peu.
08:37Squeaky a donc été lâché dans l'appartement.
08:39Et Squeaky a été sur la terrasse.
08:41Pendant que Squeaky est passé derrière la rambarde.
08:43Et donc, en fait, je voyais la vitre.
08:45Et je voyais Squeaky.
08:47On était quand même au 15e étage.
08:49Je voyais Squeaky courir comme ça.
08:51Et je me disais, mon Dieu, mais pitié qu'il n'aille pas jusqu'au bout.
08:53Sauf que Squeaky...
08:55Un peu limité.
08:56Squeaky ?
08:57Squeaky, bah...
08:58Squeaky n'est plus...
08:59Squeaky...
09:00Elle l'a squeezée.
09:01Mais c'est horrible.
09:02Est-ce que ça vous plaît de nos histoires ?
09:04Parce qu'entre lui qui tue des gens dans le train.
09:06L'autre qui tue un hamster.
09:07Moi, le brin coupé.
09:08Isabelle, le truc.
09:10Arrêtez de bosser.
09:12Arrêtez de bosser les jobs d'été.
09:14Non mais Déborah, tu as été payée pour ça ?
09:16Ah oui, j'étais payée.
09:17Ah t'as été payée ?
09:18Oui, j'étais payée.
09:19Ils t'ont quand même payée à la fin.
09:20Malheureusement, Squeaky était sur le sol.
09:22Et je leur ai dit que Squeaky était parti...
09:24Voilà, qu'il avait fait un grand voyage.
09:26Adil, toi t'as cueilli des cerises et des pommes.
09:29Quand on vient des quartiers populaires, on a envie de s'en sortir.
09:32Et c'est vrai que le job que j'avais trouvé, j'avais 16 ans, moi.
09:3415-16 ans.
09:35Et je...
09:36Je crois que c'était en juin, juillet.
09:38Je ne me souviens plus pas très bien.
09:40Et je me suis dit, comment gagner de l'argent vite, en peu de temps ?
09:4315 jours.
09:44J'ai gagné l'équivalent d'aujourd'hui 1 200 euros quand même.
09:46Quand t'en as 15 ans.
09:4715 ans, c'est un pactole quand même.
09:49À 15 ans, 16 ans, c'est un pactole.
09:51Donc moi, je me voyais ça et les vacances de luxe.
09:53C'est ce que je voulais.
09:54Je voulais aller dans les beaux hôtels, etc.
09:56Et j'ai fait les champs.
09:57Et quand j'arrive sur les champs, je découvre qu'effectivement,
10:00c'est un travail laborieux, pénible, etc.
10:02Et le mec, quand il arrive, il me donne le ton.
10:03Tout de suite, il me dit, attention, t'as tant d'heures.
10:06Et il faut faire tant de cartons.
10:07Ben oui.
10:08Rentabilité.
10:09Non, mais j'y suis allé super vite.
10:10Sauf qu'il y avait les sans-papiers qui étaient là.
10:12Parce que la majorité, c'était que des sans-papiers
10:14qui travaillaient dans les champs.
10:16Et ils m'ont dit, hey, Molo, Molo.
10:17Parce que là, t'es en train de casser notre job, là.
10:21Je vous jure.
10:22Ils étaient étouffrés, mais au bout d'un mois.
10:24Mais ça m'avait marqué avec un français approximatif, comme ça.
10:28Doucement, mon gars.
10:32Sous-titrage Société Radio-Canada