Elèves du lycée Denis Diderot, à Marseille, Morgane, Laura, Abou, Cadiatou, Armelle ou Jacques, alors adolescents, participèrent à un film où ils dévoilaient sans fard leurs attentes, leurs rêves, ainsi que leurs craintes concernant leur avenir. Une dizaine d'années plus tard, ils retrouvent Emmanuelle, la professeure de français à l'origine du projet. Aujourd'hui, alors que certains d'entre eux continuent de tenter de se faire une place dans une société plus que jamais divisée, certaines paroles prononcées à l'époque résonnent plus fort, notamment cette égalité et cette fraternité dont ils ne trouvent traces que dans la célèbre devise républicaine...
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Court métrageTranscription
00:00J'ai toujours travaillé dans les quartiers Nord.
00:02J'ai vu passer dans ma classe plus de 3000 élèves,
00:04des centaines de prénoms.
00:06La matière que j'enseigne et la littérature jouent un rôle important,
00:09parce qu'elle permet à chacun de faire entendre sa voix.
00:20On parlait vraiment de quartier.
00:22Avec l'accent marseillais bien prononcé.
00:25C'est dingue de se revoir.
00:27Je viens en France, je vois ma famille, je vous revois tous.
00:31C'était quoi le truc ?
00:32Chômage partiel, comme tout le monde.
00:36Non, pas tout le monde.
00:37En France.
00:38C'est vrai qu'il y a dix ans, j'étais déjà avec Louis et j'en parlais pas.
00:42Je ne connaissais personne qui était avec une femme.
00:46J'ai été éduquée dans une famille avec ces idées reçues qu'on a envers la femme.
00:52La femme à la maison, la femme qui fait le ménage.
00:54Très jeune, je me suis rebellée.
00:56Nous te déclarons digne de recevoir le droit de docteur en pharmacie.
01:00J'ai toujours bien travaillé, donc ça va.
01:02Je ne me suis pas découragée.
01:07J'adore Marseille.
01:08Mais je préfère Malte quand même.
01:10C'est ton choix.
01:13Moi, j'ai fait ma vie et toi, tu fais ta vie.
01:17Tout est possible en fait.
01:19On est des quartiers nord.
01:20On a grandi, on est nés là-bas.
01:22Mais le monde nous est ouvert en fait.