Odile se souvient de l'appel du 18 juin du général De Gaulle

  • 3 months ago
À l’occasion de l’anniversaire de l’appel du 18 juin du général De Gaulle, Odile de Vasselot de Régné, ancienne résistante française, nous raconte la double vie qu’elle a dû mener pour collecter des informations contre les Allemands. Elle revient sur ces évènements marquants.

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00:00J'ai entendu l'appel du Général de Gaulle, c'était le 18 juin 1940.
00:05J'étais montée dans ma chambre, j'ai entendu « Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres ».
00:12Je suis descendue au salon et j'ai attendu un silence pour dire « Vous savez pas ce que j'ai entendu ?
00:17Le colonel de Gaulle est à Londres ».
00:19On a quelque chose à vous faire écouter ?
00:21Le gouvernement français a demandé à l'ennemi à quelles conditions honorables un cessez-le-feu était possible.
00:29Monsieur de Gaulle ?
00:31Oui, dis-moi. Moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France.
00:38La France n'est pas seule.
00:40Elle n'est pas seule. Elle n'est pas seule.
00:44Elle peut faire bloc.
00:46Je croyais qu'on avait perdu le registrement.
00:49Ils ont reproduit sa voix à partir d'intelligence artificielle et des récits des anciennes...
00:55C'est pas vrai.
00:56Nous avons passé les quatre années d'occupation en face de la salle Pleyel, rue du Faubourg Saint-Honoré au 221.
01:04On se disait « Il faut faire quelque chose ».
01:07Il y avait partout des oriflames qui pendaient avec la croix gammée.
01:11Il y avait la musique allemande qui remontait les Champs-Élysées avec un petit bout de craie qu'on avait comme ça.
01:18On faisait des croix de Lorraine sur les murs.
01:20Si possible sur les hôtels où habitaient les Allemands.
01:24On arrachait des affiches.
01:26Si on avait peur. On fait souvent des choses quand on a peur même.
01:30J'ai été au cinéma un jour avec une amie qui s'appelait Hélène.
01:34J'ai dit à mon amie « Moi je rêve de faire de l'espionnage ».
01:38« Oh ben tu sais, moi je connais quelqu'un qui est là-dedans jusqu'au cou ».
01:41Alors cette personne est venue.
01:43Elle m'a dit de s'appeler Madame Poirier.
01:45C'était évident que c'était pas son vrai nom.
01:47Et j'ai quand même dû faire bonne impression parce qu'elle m'a téléphoné quelques jours après.
01:52« Est-ce que je peux vous voir ? »
01:54La première chose qu'elle m'a dit.
01:56« Est-ce que vous pouvez partir vendredi à Toulouse ? »
01:59Le chef là qu'on m'a présenté m'a dit.
02:01« Alors voilà le plan de la gare d'Austerlitz.
02:03Je vous retrouverai à l'entrée de la brasserie.
02:06Je vous donnerai un paquet.
02:08Vous arrivez à Toulouse à 8h du matin.
02:11Vous n'avez rien à faire que d'aller entre midi et 2h.
02:16Au restaurant de Seville, vous demandez la serveuse Roland.
02:21Vous mettez sur la chaise à côté de vous le paquet que vous aurez retiré de votre valise.
02:27Elle vous en apporte un autre.
02:29Alors je sais pas si vous vous rendez compte à quel point pour une jeune fille de 18-20 ans
02:34qui n'avait jamais voyagé toute seule bien sûr,
02:37qui disait tout à sa famille, ça m'a fait un effet.
02:41Le ciel me serait tombé sur la tête que je n'aurais pas été plus effrayée.
02:45J'ai quand même pris mon courage à deux mains.
02:48Oui, pas de problème.
02:49Je sais pas comment j'ai eu le culot de dire ça.
02:52Le réseau Réseau, j'ai appris son nom après la guerre.
02:55Non, c'est ma boîte.
02:56Je me suis dit ce soir-là, je suis rentrée dans une drôle de vie.
03:01Où est-ce que ça va me conduire ?
03:03D'ailleurs, maman m'aurait défendue d'aller à Toulouse.
03:06Je crois pas que j'aurais osé le faire quand même.
03:08À ce moment-là, on n'était pas encore aussi libérés.
03:11Le son est jeune aujourd'hui.
03:13Ça a été épouvantable quand même.
03:15J'étais torturée un peu de mentir, d'avoir une double vie.
03:19Quand j'ai changé pour le Réseau Comet, je guidais des aviateurs anglais-américains.
03:24Il fallait passer la frontière entre la Belgique et la France et les amener à Paris.
03:28Le 4 janvier, il m'était arrivé une nouvelle.
03:31C'est le jour où les aviateurs ont été pris dans le train à côté de moi.
03:34J'étais entre les deux.
03:36Il y en a un à droite, un à gauche.
03:38On leur a demandé leur carte d'identité.
03:40Ils ont pas pu répondre en français.
03:42Donc on savait qu'ils seraient dans ce train.
03:44On les a arrêtés.
03:45Ils ont fermé les compartiments en leur fermant à clé tout le monde
03:49parce qu'ils voulaient surtout le guide.
03:51Ils ont arrêté un monsieur de 40 ans qui n'avait rien à voir
03:54alors que moi qui avais été entre les deux types.
03:57Ils m'ont même pas demandé ma carte d'identité.
03:59C'était plutôt trois fois par semaine que le samedi.
04:03Là, j'ai été obligée de dire à un moment,
04:05vous savez, je m'occupe de choses contre les Allemands.
04:08On était ce qu'on était.
04:09On avait cette identité.
04:11On était étudiant ou mère de famille.
04:14Non, il y a eu de tout.

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