Alors championne du monde d'ouverture d'huître, nous avions rencontré Sonia Bichet en 2021. Depuis, elle est devenue Meilleure Ouvrier de France et a réalisé un tour du monde, à la découverte des techniques de pêche. Pour neo, elle raconte. 🐟
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00:00La pêche la plus incroyable, c'était, je pense, au Japon aussi,
00:03où, en fait, c'est des messieurs qui partent quand la nuit elle tombe
00:06et ils ont des cormorants accrochés à des ficelles,
00:08et les cormorants pêchent les poissons
00:10et le pêcheur récupère les poissons dans le cormorant en le laissant en vie.
00:13Salut, Néo, c'est Sonia Boucher.
00:14Vous m'avez peut-être vue il y a quelques années chez Néo.
00:17J'ai gagné la Coupe du monde des écaillers en 2020
00:19et je vous invite aujourd'hui pour vous apprendre à ouvrir un huître
00:22et vous donner 2-3 techniques.
00:23Depuis, je suis devenue meilleure ouvrière de France
00:24et je rentre d'un tour du monde où j'ai été rencontrer les artisans de la mer.
00:27Je vous raconte mon histoire.
00:28J'étais en terminale S au lycée,
00:30il fallait un petit peu d'argent pour les premières sorties
00:32et, du coup, j'ai poussé la porte de la poissonnerie qui était juste en face du lycée
00:36et j'ai continué dans cette profession.
00:38C'est vrai que la poissonnerie, c'est pas très sexy à la base
00:40et, en fait, le fait de me confronter à la vraie vie sur les marchés
00:43et de ressentir des vraies sensations, ça m'a plu.
00:46À l'époque où on s'est vu il y a quelques années,
00:48je venais de remporter la Coupe du monde des écaillers
00:50et maintenant, je suis devenue meilleure ouvrière de France.
00:52C'est pas du tout le même concours.
00:53Le Meilleur ouvrier de France, c'est un examen
00:55et je crois que je suis un petit peu plus fière du Meilleur ouvrier de France.
00:58C'est un examen qui a lieu tous les 4 ans.
01:00Il représente à peu près 150 métiers, donc tous les métiers de l'artisanat.
01:03C'est quelque chose où, tous les matins, on se réveille
01:05et il faut chercher la perfection, la perfection, la perfection.
01:08Pour moi, c'était mon rêve d'être Meilleur ouvrier de France
01:10et, oui, je pense que c'est le Graal.
01:12Et c'est vrai qu'après ce concours,
01:13on est là pour représenter un petit peu la filière
01:15et, comme mon grand-père n'était pas pêcheur,
01:17il fallait que j'écrive ma propre histoire.
01:20Donc, je suis partie faire un tour du monde.
01:21J'ai fait 16 pays en 10 mois pour rencontrer tous les artisans de la mer.
01:24Pour relancer ce tour du monde qui s'appelle 20 000 lieux sur les mers,
01:27j'avais besoin de soutien.
01:29Donc, j'ai eu l'Organisation des poissonniers
01:30qui m'a soutenue financièrement, que je remercie énormément.
01:33Et après, j'étais dans la poissonnerie,
01:35j'ai fait petites lettres à Emmanuel Macron
01:37où je lui ai décrit mon projet, où je lui ai demandé du soutien.
01:40J'ai eu leur soutien moral, donc c'était génial.
01:42Donc, j'ai eu le numéro des ambassades,
01:43ce qui m'a permis de faire des dîners dans les ambassades,
01:45des masterclass avec les enfants
01:46et d'avoir des points d'accroche dans chaque pays.
01:48Du coup, le col Meilleur ouvrier de France m'a beaucoup aidée
01:50dans tous les lieux institutionnels, entre guillemets.
01:52Et puis après, l'artisanat français s'est tellement bien vu à l'étranger
01:56que c'est vrai que dès que je prenais un poisson ou un couteau,
01:58on se rendait compte que j'avais quand même pas mal de compétences.
02:01Du coup, ça m'a beaucoup aidée dans mon tour du monde.
02:03Après, c'est vrai qu'en France, on a la chance d'avoir des écoles,
02:05et ça, c'est pas dans les autres pays.
02:07Donc, quand on est jeune, on a des bonnes bases tout de suite, en fait.
02:09C'est vrai que c'est un petit peu le même métier dans tous les pays,
02:12mais par contre, le plateau de fruits de mer, c'est quand même très français.
02:15Et à chaque fois que je l'ai vu à l'étranger, c'était fait à la française.
02:18Du coup, j'ai fait l'Irlande, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Japon,
02:23les États-Unis, le Canada, les îles de la Madeleine pour la chasse aux phoques
02:26et Madagascar.
02:27C'est vrai que le Japon, c'était pour moi du déjà-vu un petit peu.
02:30Et en fait, j'ai été ébahie, surtout que mon col Meilleur ouvrier de France
02:33a énormément servi dans ce pays.
02:35Du coup, ils m'ont ouvert toutes leurs traditions et c'était fabuleux.
02:38Je pense que la meilleure chose que j'ai goûtée,
02:40ce n'est pas forcément en termes de goût,
02:42mais j'étais au Japon, j'ai plongé avec les famamas
02:44qui ont en moyenne 60 ans, qui plongent en apnée,
02:46et j'ai mangé un ormeau vivant comme ça sur la plage avec elles.
02:49Je suis persuadée que l'histoire du produit ramène l'âme du plat
02:51et là, c'était le meilleur ormeau de ma vie.
02:54Un ormeau, c'est un espèce de coquillage gastéropode.
02:57La pêche la plus incroyable, c'était, je pense, au Japon aussi,
03:00où en fait, c'est des messieurs qui partent quand la nuit, elles tombent
03:03et ils ont des cormorans accrochés à des ficelles
03:05et les cormorans pêchent les poissons
03:07et le pêcheur récupère les poissons dans le cormoran en le laissant en vie.
03:10La pire chose que j'ai goûtée, c'est dans le nord de l'Islande,
03:13c'est de la raie, donc c'est un poisson,
03:14et ils la laissent pendant cinq mois fermenter,
03:16donc ça sent énormément l'ammoniaque.
03:18Ils ont ouvert le sachet, tous les clients du restaurant sont partis
03:21et c'est une tradition, ils mangent ça le 23 décembre
03:23parce qu'il faut manger la pire nourriture
03:25pour que le 24, on mange la meilleure.
03:26Qu'est-ce qui reste à faire ?
03:27A transmettre, voilà.
03:29C'est une des valeurs du meilleur ouvrier de France
03:30et aujourd'hui, j'ai envie de donner mon savoir et de donner mes histoires.