Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le smic à 1600 euros net dans le programme du Nouveau Front Populaire inquiète les chefs d'entreprises.
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00:00Il est 12h18, nous changeons effectivement de sujet avec l'inquiétude des chefs d'entreprise face à la montée du nouveau front populaire.
00:09L'un des points clés du programme c'est le SMIC à 1600 euros net par mois contre 1398,70 euros.
00:16Il faut être précis aujourd'hui, soit une hausse de 14%.
00:19Est-ce bien réaliste ? Vous êtes chef d'entreprise, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Craignez-vous d'être en difficulté ?
00:25Ce qui est certain c'est que les salaires sont trop bas en France pour certains et qu'ils ne permettent pas de vivre décemment.
00:33Je ne sais pas, je ne suis pas économiste et encore moins homme politique,
00:40mais je pense qu'on ne peut pas vivre avec 1600, 1700, 1800 euros, surtout dans une grande ville, bien évidemment.
00:46Alors nous sommes avec qui ? Ludo ! Nous sommes avec Ludo. Bonjour Ludo et merci d'être avec nous. Vous êtes Ludo, chef d'entreprise ?
00:54Oui tout à fait, bonjour Pascal. Bonjour, vous avez une entreprise de quoi ?
00:57De bâtiment, nous construction, rénovation. Vous avez combien de salariés ?
01:04Moi j'ai 15 salariés et dans ces 15 salariés j'ai quand même 3 au SMIC et dont 2 apprentis.
01:14Donc des apprentis également que je suis censé embaucher après leur diplôme et donc qui seront partis au SMIC.
01:20Et aujourd'hui annoncer à 1600 euros ce ne sera juste pas possible, non seulement on n'embauchera pas les apprentis
01:25et on sera obligé de distancier au moins les 3, on va être obligé de mettre des gens compétents.
01:30Par exemple, vous dites que vous avez 3 personnes au SMIC, c'est-à-dire que vous passez à 1600, donc c'est une hausse de 200 euros.
01:45Ça fait 600 euros de plus net par personne, donc plus les charges sociales ça fait le double, ça fait 1200 par mois.
01:51Ça vous coûte 1200 euros par mois, mais vous faites combien de chiffre d'affaires par an ?
01:57Un peu plus d'un million.
01:59Et vous ne pouvez pas absorber 12 000 euros par an ?
02:03Non, on est déjà à ras partout, partout, partout, tout nous coûte tellement cher, on est à ras partout, les prix n'ont fait qu'augmenter au niveau des fournitures, déjà là j'ai augmenté les prix.
02:12C'est possible que vous disiez, je vous crois volontiers, mais vous sortez de l'argent quand même sur ces 1 million de chiffre d'affaires.
02:23Vous vous êtes salarié ou vous prenez des dividendes ?
02:26Non, je suis salarié, salarié d'entreprise.
02:29Bon, vous êtes salarié, c'est votre entreprise ?
02:31C'est mon entreprise, tout à fait.
02:33Et elle dégage sur ces millions d'euros, elle dégage un bénéfice à la fin de l'année ou une fois que vous avez tout payé il ne reste rien ?
02:38Il reste un petit peu le bénéfice vu qu'on a des investissements tout le temps à faire.
02:43Il reste combien par exemple en 2023, il est resté combien ?
02:47Il en reste un peu.
02:49Bah oui, mais dites un peu, sur les reste un peu, est-ce que vous pouvez absorber 12 000 euros ?
02:55Chaque cas est différent, moi je vous assure que je n'ai pas envie de vous juger, je sais que c'est difficile et que moi je vous tiens au chapeau d'aller au Turbin si j'ose dire le matin.
03:06Mais surtout que là on parle, on parle de trois salariés comme je vous dis, à la fin de l'année j'ai deux apprentis qui passent leur diplôme que je suis censé garder.
03:12Donc on ne parle plus de deux salariés, on parlera de cinq salariés.
03:15Bon, donc pour vous, pour l'entreprise que vous êtes, vous vous dites c'est pas possible et je mets ma boîte en difficulté ?
03:20Non, mais bien sûr, non seulement on met la boîte en difficulté, ici en plus c'est pour se dire bah vous allez travailler mais à la fin de l'année il ne reste plus rien, ça sert à quoi ?
03:30Après on n'a plus d'argent pour investir, pour faire développer l'entreprise, normalement on a besoin d'un minimum de fonds pour continuer.
03:37Nous sommes d'accord, mais si en l'espèce vous, dans votre entreprise qui fait un million d'euros de chiffre d'affaires, que vous sortez un peu de bénéfices et que vous pouvez pourquoi pas augmenter ces gens qui vivent dans une situation difficile ?
03:49Parce que c'est facile derrière mon micro de parler de gens qui gagnent 1400 euros.
03:56Faudrait faire un programme comme ça un jour, il faudrait faire un programme vite à vie.
04:00Nous on fait déjà des efforts, entre guillemets dans l'entreprise on a déjà fait des efforts pour le bien-être de tout le monde.
04:06Déjà dans le bâtiment la plupart sont à 39, nous on travaille 35 heures, déjà pour le bien-être des salariés on travaille 35 heures.
04:12La plupart on fait 7h-14h non stop toute l'année, comme ça ça leur reste du temps pour leur vie, pour autre chose, donc on leur donne des paniers repas, on prend soin des salariés.
04:22On est obligé dans le bâtiment déjà pour garder nos salariés, de bien les rénumérer, c'est-à-dire qu'on a les main-d'oeuvre qui sont à 1500 balles, 1400 balles par mois, et tous les autres ils sont quasiment tous à 2000.
04:32Donc ça devient un moment, ça devient trop compliqué.
04:35Si on commence à augmenter d'un côté, tout le monde va demander sa part, on va devoir augmenter tout le monde, à un moment donné on va travailler, non seulement on n'aura plus de chantier parce qu'on est obligé de monter les prix.
04:43Donc si on monte les prix, déjà c'est très compliqué, le marché du bâtiment en ce moment c'est compliqué, le neuf ça construit plus.
04:50La réno nous c'est parce qu'on a plus nos flux, ça fait 20 ans qu'on est là, donc on a du travail, mais c'est pas le cas de tout le monde.
04:55Donc si en plus de ça, il faut continuer à augmenter les salaires, et qu'on a de moins en moins de travail, et qu'on nous demande de plus en plus d'investissement, on a quand même une décennale qui nous coûte cher, on nous demande constamment à former nos salariés.
05:05Donc on est obligé constamment de renvoyer les salariés.
05:08J'entends ce que vous dites Ludo, et surtout j'entends derrière vous, que vous êtes en train de travailler, c'est un bruit sympathique je trouve.
05:15Qu'est-ce que j'entends derrière ?
05:17On est en train de fabriquer une mézanine, donc on assemble des morceaux de bois.
05:22Ah ouais, vous fabriquez une mézanine parce que vous vous faites tous les corps de bâtiment ?
05:26Quasiment.
05:28Plomberie ?
05:29Sur les quinze salariés oui, on a deux équipes de maçons, deux équipes de plaquistes, et on a du plombier-carleur.
05:34Donc vous faites plombier, peinture, carleur, et bois également au menuisier ?
05:39Exactement, on est pas stupides.
05:44Si j'achète une maison qui est en ruine, vous pouvez tout changer ?
05:50Exactement, et ce qu'on fait pas nous, on sait faire avec des entreprises avec qui on travaille toute l'année.
05:58Que ce soit des menuisiers ou des électriques.
06:00Et vous êtes évidemment le carnet de commandes, j'imagine il est plutôt plein, parce que quand on a de la qualité comme vous, ça marche bien, il y a de la demande.
06:08On a de la chance, oui on a de la chance.
06:10Non, parce que vous bossez, vous bossez combien d'heures par semaine ?
06:13Moi, le patron, on va pas discuter des heures, je pense que ça se compte pas, mais mes salariés sont à 35 heures.
06:18Bon, bah écoutez, merci Ludo, et c'est intéressant de vous écouter.
06:22On va être avec Chloé Rydel, pardonnez-moi, qui est porte-parole du Parti Socialiste.
06:26Bonjour madame Rydel.
06:28Bonjour.
06:29Et c'est toujours, cette affaire de salaire est toujours délicate, parce que les hommes politiques ou l'État, c'est pas l'État qui fait les salaires en France.
06:36Ce sont les patrons, et t'as envie de dire aux patrons, augmenter les salariés, mais ils répondent parfois, si on augmente les salaires,
06:44on est moins compétitif, et on peut mettre l'entreprise en difficulté, et on ne sort pas parfois de ce cercle vicieux, madame Rydel.
06:52C'est exactement la seule chose que l'État puisse faire, c'est fixer le niveau du SMIC.
06:56Et c'est la raison pour laquelle, dans le programme du Nouveau Front Populaire, nous voulons porter le SMIC à 1600 euros net.
07:06Alors la ligne n'est pas très bonne, madame Rydel, donc je vous propose de marquer une pause, et on va essayer de sécuriser la ligne,
07:12comme on dit dans ces cas-là.
07:14Vous dites à chaque fois ça, sécuriser.
07:16Mais oui, sauf si vous avez une autre expression à me proposer.
07:19Moi j'aime bien dire stabiliser.
07:20Mais après oui, c'est mieux sécuriser.
07:22Mais on peut stabiliser. Vous avez déjà construit une maison ?
07:24Pas encore, vous l'imaginez construire une maison ?
07:26Est-ce que vous savez faire quelque chose de main ?
07:28Alors là, à part nettoyer la table avec une éponge, non rien du tout.
07:33Géraldine, vous êtes bricoleuse ?
07:36Monsieur Lafitte, il doit être bricoleur.
07:38Oui, dans mon pavillon, je suis obligé de bricoler un petit peu le jardin, de la peinture, du plâtre.
07:42Il ne veut pas payer, donc il a appris.
07:44Non, c'est pas vrai.
07:46Je fais appel aux artisans, parce qu'on a lié.
07:48Monsieur Tessier, il bricole un peu aussi.
07:49J'ai une perceuse, mais elle est sous le lit, elle n'a pas bougé depuis 2-3 ans.
07:52J'ai l'impression que c'est...
07:54C'est bizarre !
07:55Tous mes outils sont...
07:57La perceuse sous le lit, oui, c'est ambigu.
08:00Monsieur Carasou-Magnan, il a réparé son scooter en bricolant ?
08:04Pardon ? Excusez-moi.
08:05Je vous en prie.
08:07Il a réparé son scooter, Monsieur Carasou-Magnan ?
08:09Non, toujours pas le scooter.
08:10Il sait bricoler ?
08:11Je sais bricoler, mais le scooter, je ne l'ai pas...
08:13Et qu'est-ce que vous savez faire de vos mains ?
08:15Je sais pas, vous m'auriez pas à le savoir.
08:17Il faut demander à ses amis.
08:19Arrêtez, ne soyez pas vulgaire, s'il vous plaît.
08:22Est-ce que vous savez changer une ampoule ?
08:24Bien sûr.
08:25Planter un clou ? Peindre ?
08:27Absolument.
08:28Et voilà, c'est bien.
08:29Les travaux de la maison classiques, en fait.
08:31Les travaux de la maison, scier du bois, rentrer du bois,
08:34partir en forêt pour rentrer du bois pour l'hiver,
08:37couper des arbres...
08:39Ça, vous le faites souvent ?
08:41Vous rangez vos bûches ?
08:42Vous les mangez, les bûches ?
08:45Il est 12h25.
08:47Un petit peu de bûche à bûche ?
08:49Oh, les bûches à bûche, ça c'est...
08:52Vous allez les reconduire l'année prochaine, Monsieur Laffitte ?
08:54Ça, c'est vous qui décidez.
08:57On peut faire un référendum ?
08:59On va dissoudre.
09:05Bon, il est 12h27.
09:06Je demande aux auditeurs d'Europe 1
09:08de nous pardonner d'un peu de légèreté.
09:11Madame Rydel, nous allons la rappeler
09:13à les porte-parole du PS, si on peut l'avoir.
09:16On est triste parce que nous avons rendu hommage
09:18pendant une vingtaine de minutes à Anouk Aimé.
09:21Et notamment, c'était très émouvant,
09:23ce qu'a dit notre ami Barbe Olivier.
09:25Il a dit une phrase que j'ai écrite, d'ailleurs.
09:28On n'osait même pas leur dire qu'on les aimait.
09:32Voilà une belle phrase.
09:34Il parlait de Jean-Louis Trintignant et d'Anouk Aimé.
09:36Il a dit qu'on n'osait même pas leur dire qu'on les aimait.
09:39La pudeur.
09:40Non, quand on aime quelqu'un, il faut le dire.
09:42Ça, c'est très important.
09:43D'accord.
09:44Mais oui !
09:45Certains sont trop pudiques pour le dire,
09:46mais on regrette après.
09:47Oui.
09:48Mais oui, c'est important.
09:49Ça sent le bécu.
09:50Le professeur Boubouk va poser sa plaque dans Paris.
09:54Par exemple, si vous me disiez maintenant que vous m'aimez,
09:55ça me ferait plaisir.
09:56Mais moi, je vous aime.
09:57Ah ben voilà.
09:58Très bien.
09:59Je vous aime, mémé.
10:00Je vous aime, mémé ?
10:01Non.
10:02Non mais d'accord.
10:03Mais bien sûr.
10:08Tu ne l'as jamais dit, par exemple.
10:10Que tu l'aimais.
10:14J'ai lancé ce pub.
10:15On la voit demain.
10:16Non.
10:17Si, on va boire un verre avec elle demain.
10:19Où ça ?
10:20Non, je ne vais pas vous dire où.
10:21Pourquoi ?
10:22On n'est pas invités, nous.
10:24Non, non.
10:25C'est interdit.
10:26C'est interdit aux plus de 30 ans.
10:27Et elle vient avec son financier ?
10:32Ah non, ça c'est méchant.
10:35Je vais pleurer pendant la pub.
10:3712h29 à tout de suite.
10:38Méchant.
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