Au lendemain du dépôt des candidatures pour les élections législatives, France Bleu Pays Basque revient sur les enjeux dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
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00:00Il est 8h15. Ce matin, la campagne législative démarre. Deux semaines de tractage, de débat, un peu de psychodrame aussi, on l'a déjà vu dès la semaine dernière.
00:10Venez nous dire justement vous ce que vous avez pensé de ce début de campagne, notamment de la semaine dernière, au 05 59 59 17 17, avec les négociations.
00:19Je suis avec toi, mais pas avec toi. T'es qui ? Moi aussi, merci. On en parle en tout cas avec l'un des candidats, le député sortant et socialiste, Iñaki Eçanis.
00:27Bonjour Iñaki Eçanis, sur votre circonscription, la quatrième qui se trouve entre Pays Basque et Béarnes, Jean Lassalle est de retour.
00:34Ça y est, on l'a appris hier soir. Surprise ou pas pour vous ?
00:37Écoutez, c'est la démocratie. Il a le droit de se représenter. Moi, je suis élu depuis 2022. Je me concentre sur ma campagne.
00:44Je suis sur le terrain depuis mercredi. Je fais un marché par jour et des rencontres les après-midi.
00:50Voilà, Jean Lassalle fait ce qu'il veut. Je note cependant qu'il n'a pas eu la délicatesse de m'appeler. Lui qui m'appelle régulièrement pour me féliciter ou dire que je fais du bon boulot.
00:59Vous êtes vexé ? Non, je ne suis pas vexé. Écoutez, il fait ce qu'il veut.
01:02Moi, je me concentre sur mon objectif qui est de gagner et surtout de battre le Rassemblement National parce que c'est ce qu'on ne dit pas assez.
01:08Le Rassemblement National fait 26 % sur la quatrième circonscription.
01:11Objectif donc gagné, mais est-ce que ça ne peut pas être contrarié justement par cette candidature de Jean Lassalle ?
01:16Il avait laissé sa place il y a deux ans à son frère et vous aviez battu le frère.
01:21Mais là, c'est bien Jean Lassalle, ses 20 ans de mandat comme député qui se présente face à vous, ce n'est plus la même chose.
01:26Ce n'est plus la même chose, mais moi j'ai deux ans de mandat et un bilan dont je suis fier et dont les gens me félicitent.
01:32Depuis mercredi, je reçois une vague de soutien énorme. Sur les marchés, les gens sont contents, me disent que j'ai fait du bon boulot.
01:38Que ce soit sur les sujets agricoles où j'étais toujours du côté des agriculteurs, où j'ai aidé des agriculteurs à s'en sortir.
01:43Du côté du pouvoir d'achat, je me suis attaqué à la question du logement.
01:46J'ai réussi à faire voter un texte pour la régulation des meublés de tourisme en l'espace de deux ans.
01:51Sur la question des services publics, je me suis toujours mobilisé dans toutes les écoles, dans tous les lycées et collèges qui étaient menacés avec des victoires.
01:57Je viens de lancer à l'imprimerie le bilan de mon mandat et le programme que je propose aux électeurs de la quatrième séquestration.
02:04J'en suis fier et je sais pouvoir compter sur le soutien et la mobilisation des habitantes de ce si beau territoire.
02:10Mais c'est ce que je viens de dire, vous avez un bilan, vous, de deux ans, alors que Jean Lassalle en a un de 21.
02:14Oui, mais mon bilan, il est solide et il correspond aux attentes du territoire.
02:18Pas celui de Jean Lassalle ?
02:19Je ne sais pas, je ne suis pas là pour commenter le bilan des autres et les volontés ou les initiatives des uns et des autres.
02:25Je suis là pour parler de moi, pour parler du Nouveau Front Populaire.
02:28En tout cas, vous partez serein face à la candidature de Jean Lassalle ?
02:31Oui, je pars extrêmement serein.
02:33Autre particularité sur votre circonscription, c'est l'absence de candidats de la majorité gouvernementale.
02:39Il n'y a personne de ce côté-là. Est-ce que ce n'est pas un peu curieux ?
02:42Écoutez, je rassure les auditeurs, je n'ai pas signé de contrat de gouvernement avec la majorité présidentielle.
02:48Mais la question se pose, est-ce qu'il y a eu un pacte de non-agression entre vous ?
02:53Je n'ai eu aucun contact avec les membres de la majorité.
02:55Je pense que les deux ans passés montrent bien que mes relations avec eux étaient plutôt difficiles localement.
03:01Et on peut par contre se poser la question s'il y a eu un deal avec Jean Lassalle ou avec Béniade Cacciono par exemple.
03:06Béniade Cacciono qui est représentée à Publica ?
03:08Les Républicains. Je m'interroge sur l'absence effectivement de députés de la majorité.
03:13En tout cas, je rassure les électeurs, ce n'est pas une fleur pour moi.
03:16Il n'y a eu aucun contact et quand on voit les échanges parfois musclés que j'ai pu avoir avec les représentants de la majorité ici localement, je pense qu'il n'y a pas de doute.
03:25Vous vous posez quand même la question à droite, on l'a bien noté.
03:28On a largement évoqué sur notre antenne sur France Bleu Pays Basque le psychodrame qui existait à droite.
03:35Mais c'est également le cas à gauche depuis ce week-end avec Jean-Luc Mélenchon qui a investi un candidat condamné pour violences conjugales.
03:42Qui a puni en quelque sorte des députés sortant en leur privant de leur étiquette Front de Gauche.
03:47Front de Gauche finalement, ça n'a de réalité que le nom, non ?
03:50Non, parce qu'on doit être au rendez-vous de notre histoire.
03:52Oui, mais là ça se voit que vous n'y êtes pas.
03:54Dans trois semaines, le Rassemblement National peut être au pouvoir, l'extrême droite peut être au pouvoir.
03:57Moi, c'est ma seule volonté, c'est de battre l'extrême droite et de proposer une alternative aux gens.
04:02Je note cependant qu'Adrien Quatennens a retiré sa candidature et je m'en félicite.
04:07Je note que Jean-Luc Mélenchon a fait un pas en arrière, a dit qu'il ne serait pas Premier ministre
04:11et qu'il laisse ceux en responsabilité prendre les manettes de cette direction.
04:16Moi, je suis socialiste, je suis fier d'être socialiste, mais je suis fier pendant deux ans d'avoir travaillé avec l'ensemble des composants de la gauche ici sur ce territoire.
04:23Des Achebayes au Parti Communiste, au Vert et aux Insoumis.
04:27J'ai toujours travaillé avec tout le monde et je compte bien continuer à le faire ici sur la quatrième circonscription.
04:31Mais est-ce que ce Front de Gauche vraiment a un avenir ?
04:34Bien sûr que le nouveau Front de Gauche a un avenir.
04:37Mais parce qu'on est dans une période chaotique où le Président a décidé le chaos, il y avait d'autres solutions.
04:42Il a décidé d'aller à précipitation et de jouer avec le feu.
04:44Parce que quand on donne les clés du camion à l'extrême droite, il est très probable qu'il ne les rende pas.
04:48Donc moi, mon combat, c'est celui de battre l'extrême droite et de proposer un projet qui redonne confiance en la vie politique,
04:55qui redonne confiance dans la société, dans le vivre ensemble et dans l'égalité et la justice sociale.
05:00Parce que c'est ça qu'il manque depuis sept ans.
05:02Si on en est là aujourd'hui, c'est parce que le bilan d'Emmanuel Macron est catastrophique sur le plan des services publics,
05:06il est catastrophique sur le plan de la cohésion sociale, il est catastrophique sur le plan du vivre ensemble.
05:11C'est ça qui fait monter le Rassemblement National.
05:13Et moi qui ai fréquenté les députés du RN pendant deux ans, ils n'ont pas changé.
05:17C'est la même boutique et quand on voit leur vote, c'est une arnaque auprès des classes populaires et des classes moyennes.
05:22Il est 8h20 sur France Bleu, Pays Basque et France 3.
05:24A gauche, Kaleri, notre invité ce matin, le député sortant socialiste de la quatrième circonscription, Inaki Etchanis.
05:30Particularité chez nous, Inaki Etchanis, à gauche, vous avez noué des alliances avec le parti Hea Chebaye.
05:36L'un des représentants du parti est d'ailleurs investi sur une circo, payot du faux sur la sixième.
05:41Comment c'est possible qu'un parti comme Hea Chebaye ait pu s'inviter comme ça dans des discussions à gauche ?
05:47Quand ça se joue quand même, on ne va pas se mentir, beaucoup à Paris.
05:50Au lendemain de la dissolution, l'ensemble des partis de gauche et de l'écologiste se sont rassemblés à Paris
05:55et ont acté le fait qu'il y aurait une union et qu'en tout cas la recherche d'union serait travaillée.
06:00A ce moment-là, Hea Chebaye a fait la démarche de dire nous on veut en être.
06:03Donc ils ont adressé cette demande directement au service des partis à Paris qui l'ont accepté.
06:09Et donc tout a été fait clairement, tout a été fait en toute transparence.
06:14Comme c'est le cas en Bretagne avec l'UDB qui a eu un accord avec le nouveau Front populaire.
06:20Moi je considère qu'Hea Chebaye fait partie de la gauche, fait partie du territoire
06:23et a toute sa place pour mener cette bataille contre l'extrême droite
06:27et pour un projet de société qui permette de répondre aux attentes de nos concitoyens.
06:31Et là aussi vous êtes sûr qu'il n'y aura pas de psychodrame ?
06:33Est-ce que tout le monde va soutenir les abertsalés et l'inverse ?
06:37C'est-à-dire France Insoumise, Communistes Socialistes vont se soutenir ?
06:40L'enjeu est tel qu'on n'a pas le choix.
06:42Là on ne parle pas d'égo, de parti, de personne.
06:45On parle de l'avenir de notre pays, de l'avenir de notre territoire.
06:48Moi je ne veux pas jouer aux guerres d'égo de ces 20 dernières années
06:51et aux querelles qui ont pu justement faire en sorte que la gauche ne soit pas majoritaire.
06:55Parce que si on cumule l'ensemble des voix sur les différentes élections,
06:58la gauche est une vraie force sur ce territoire.
07:00Donc moi j'en appelle aux uns et aux autres de mettre leur égo, leur étiquette politique de côté.
07:05Parce que moi je suis socialiste, j'en suis fier, mais avant d'être socialiste je suis de gauche.
07:08Et moi je n'accepte pas, je suis un enfant de 2002,
07:10je n'accepte pas que Jordan Bardella puisse être Premier ministre dans trois semaines
07:15parce que c'est l'héritier de Jean-Marie Le Pen, c'est un parti xénophobe,
07:18c'est un parti raciste et surtout qui ne fera rien pour les classes populaires,
07:22les classes moyennes qui souffrent aujourd'hui sur notre territoire.
07:24Justement à propos de Jordan Bardella, dirigeant d'extrême droite,
07:27qui a désigné ce week-end le nouveau front populaire comme son ennemi.
07:31Est-ce que l'inverse est vrai ?
07:33Oui, moi c'est mon ennemi numéro un.
07:35Parce que ce sont des menteurs, ils jouent sur les peurs et rien qu'un exemple.
07:39Parce que moi ça a été quelque chose que j'ai fait régulièrement pendant deux ans.
07:42J'ai été sollicité par des chefs d'entreprise, par des élus locaux,
07:46par des associations pour venir en aide à des migrants,
07:50à des personnes qui étaient sur le territoire,
07:52qui travaillaient, qui avaient leurs enfants à l'école,
07:54qui étaient intégrés et qui n'avaient pas leurs documents sur le territoire
07:58et qui étaient soit sous QTS, soit menacés et devaient vivre dans l'ombre de la société.
08:03Qu'est-ce que fait le Rassemblement National avec ces gens ?
08:05Ils les renvoient chez eux ? Qu'est-ce qu'ils font ?
08:07Ils pointent simplement du doigt les mots de notre société sur les étrangers.
08:11Et ça c'est inacceptable.
08:12Moi je demande à la candidate du Rassemblement National,
08:14que fera-t-elle quand un chef d'entreprise lui dira qu'elle a un salarié depuis trois ans
08:17qui est sous QTF et qui a mis ses enfants à l'école et qui est intégré dans le village ?
08:21Elle le renverra chez eux ? Elle refusera de demander au préfet sa régularisation ?
08:25Moi je suis fier d'avoir fait régulariser des clandestins
08:28qui sont arrivés sur notre territoire et qui se sont intégrés
08:30et qui ont fait en sorte de vivre sur notre territoire
08:33et de faire vivre le vivre-ensemble.
08:35Et Niaké Tchanis, vous allez faire campagne dans les semaines à venir
08:39avec notamment le SMIC à 1600 euros, en tout cas le Front de Gauche et son programme,
08:44l'abrogation de la réforme des retraites du départ à 64 ans,
08:47le retour de la retraite beaucoup plus tôt.
08:49Vos opposants s'inquiètent pour les finances du pays.
08:52Comment est-ce que vous leur répondez ?
08:54Les dépenses de ce programme, est-ce qu'elles seront compensées par l'impôt par exemple ?
08:57Les dépenses de ce programme seront compensées.
08:59Nous avons fait ce programme avec des économistes,
09:01avec des gens qui maîtrisent l'ensemble des sujets,
09:04l'ensemble des thématiques et oui, ce programme est financé.
09:07Nous allons avoir un impôt progressif avec de nouvelles tranches,
09:10nous allons faire une CLG progressive et surtout nous allons regarder du côté des super profits,
09:15des super dividendes.
09:16Moi j'ai travaillé sur la question du logement.
09:18Il y a un rapport qui a été commandé par Elisabeth Borne à l'époque,
09:20à ma co-rapporteure Anaïs Glemmeur.
09:22Ce rapport devait être rendu il y a quatre semaines.
09:24Il est resté sous cloche à Matignon, vous savez pourquoi ?
09:27Parce qu'elle avait enfin réussi à avoir les chiffres fiscaux
09:31et ont retrouvé que 70% des multipropriétaires de meubles et de tourisme
09:35payaient zéro euro d'impôt sur leurs revenus.
09:39Il est là le sujet, c'est qu'on a aujourd'hui des gens
09:41qui gagnent énormément d'argent et qui défiscalisent
09:43et qui font de l'optimisation fiscale
09:45pendant que les classes populaires et les classes moyennes, eux, mettent au panier.
09:49Donc nous ce que nous demandons c'est de la justice fiscale
09:51et que chacun participe à la hauteur de ses revenus.
09:53Comme ça nous finançons notre programme
09:55et nous permettons à chacun de vivre dignement
09:57et aux services publics de fonctionner.
09:59Iné Kétchanis, on va conclure sur une question
10:010559x17x. Bonjour Barthélémy.
10:04Bonjour.
10:05Vous êtes à Urugne, vous êtes enseignant, c'est ça, à Maine-Viande ?
10:08Oui, c'est ça, je suis enseignant à l'école primaire de Maine-Viande.
10:11Oui, alors on ne vous entend pas très bien,
10:13donc votre question je crois que c'est quelle mesure pour l'école, c'est ça,
10:16vous demandez à Iné Kétchanis ?
10:18Oui, on a vu ces dernières années que dans le département
10:21on a des cartes scolaires négatives avec des successions de postes
10:24et moi je voulais m'y savoir si le nouveau front populaire
10:27et majoritaire à l'Assemblée, à quoi on peut s'attendre pour l'école ?
10:30Est-ce qu'on peut s'attendre en termes à plus de moyens
10:33pour l'école et notamment dans le 64 ?
10:35Merci Barthélémy. Que propose le front populaire ?
10:37Oui, bien sûr, et je m'étais d'ailleurs rendu à Makaï-Mienne-Viande
10:40à l'époque où il y avait une menace de fermeture.
10:42On avait réussi à sauver un poste, c'est le cas à Ordiard,
10:44c'est le cas à Moléon, c'est le cas sur l'ensemble du territoire
10:47et oui, le nouveau front populaire mettra les moyens qu'il faut
10:50dans les établissements scolaires.
10:52On ne supprimera plus les postes, on n'aura plus cette vision comptable
10:55parce que c'est ce qui s'est passé moi pendant deux ans,
10:57quand on m'annonçait une fermeture de classe ou une fermeture de poste,
10:59on disait oui mais regardez le tableur Excel,
11:01il y a un élève en moins, il faut fermer, c'est comme ça.
11:03Non, l'école ça ne dépend pas, ce n'est pas une variable d'ajustement.
11:06L'école c'est le fondement de notre société,
11:08j'ai été CPE avant d'être député,
11:10je sais ce que l'école apporte à notre société,
11:13ce que la mixité scolaire apporte à notre société,
11:15ce que les enseignants apportent à notre société.
11:18Aujourd'hui, s'il y a une crise de l'enseignement,
11:20c'est parce que les conditions de travail sont telles
11:22que personne n'a envie d'y aller,
11:23donc il faut revaloriser les personnels de l'éducation,
11:26je pense aussi aux AESH qui accompagnent les élèves en situation de handicap,
11:30qui est un vrai sujet sur notre territoire.
11:32Merci Niaki et Tchanis, député sortant socialiste
11:34sur la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques,
11:36je rappelle juste vos opposants qui se sont déclarés tous hier,
11:40Jean Lassalle, Bégnette Cacheneau des Républicains,
11:43Sylviane Lopez du Rassemblement National,
11:45Graciane Mirenbeck du Parti Nationaliste Basque
11:48et enfin Carlos Ribeiro de l'Utouvrière.
11:50Rendez-vous dans une heure au marché de Garaci.