Cinq minutes dans le vignoble lotois

  • il y a 3 mois
David Girard préside le syndicat des Côtes du Lot.

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00:00Il est 8h15, on passe cinq minutes avec le Président du Syndicat Côte du Lot pour parler de ces vignes que l'on arrache dans notre région Bénédicte.
00:07C'est moi qui vais interviewer David Girard. Bonjour David Girard.
00:12Oui bonjour. Merci d'être avec nous. Merci de m'accueillir. Merci à vous d'être avec nous sur France Bleu, France 3, Occitanie. Expliquez-nous déjà, est-ce qu'on arrache
00:18beaucoup de vignes dans le Lot cette année ?
00:21Alors on n'est pas en train d'arracher des vignes pour l'instant.
00:24C'est juste un projet. On attend à voir les conditions d'arrachage.
00:30Pour l'instant, on est en attente.
00:33Alors pourquoi est-ce que vous arracheriez des vignes si vous allez le faire ? D'ailleurs, qu'est-ce qui vous...
00:39qu'est-ce qu'il faudrait que vous le feriez ou pas ?
00:42Alors si vous me permettez, je vais remettre le contexte.
00:46Alors en fait, il y a plusieurs contextes. Il y a le premier contexte, c'est le contexte, j'appelle ça, cultural.
00:52Parce que depuis 2017 et jusqu'à encore cette année malheureusement, on a accumulé plusieurs aléas.
01:00Notamment la grêle et le gel. Ce qui fait que depuis 2017,
01:04autant les CAOR et les IEP produisent de moins en moins.
01:10Donc je crois qu'il n'y a que deux années normales sans aléas climatiques, donc ça veut dire que vous vous songez à arracher
01:17parce que finalement le réchauffement climatique ou les aléas climatiques font que ça n'est plus rentable d'avoir du vin, c'est ça qu'il faut comprendre ?
01:23Alors là, on vient sur le deuxième contexte, c'est le contexte
01:28conjoncturel. Donc du fait qu'il y a eu des petites récoltes depuis 2017,
01:33nous avons moins de vins à vendre.
01:35Donc c'est difficile d'être sur le marché et en plus de ça, il faut rajouter la baisse de consommation des vins rouges, malheureusement,
01:42l'inflation et aussi le Covid qui a fait beaucoup de mal au niveau du vignoble.
01:47Donc quand est-ce que vous allez décider si vous arrachez ou pas ?
01:50Alors c'est pas nous qui allons décider, nous on a fait juste la demande pour l'instant.
01:54Et c'est au niveau de l'Europe, c'est en train de se négocier au niveau de l'Europe. Et ça c'est autant pour
02:01l'appellation Cahors, IGP, Côte du Lot, mais aussi tout le vignoble au niveau national.
02:06Donc je l'ignorais, vous ne pouvez pas vous dire
02:08j'arrache mes vignes ce matin, ça doit être forcément l'Europe qui dit oui ou non.
02:11Pourquoi ?
02:11Et non, ça ne se passe pas comme ça. Je ne peux pas arracher mes vignes demain matin,
02:15je ne peux pas prendre le tracteur et aller arracher mes vignes. C'est vraiment l'Europe qui décide.
02:19C'est sous condition et la négociation se porte sur
02:24deux façons d'arracher la vigne. Il y aurait éventuellement un arrachage temporaire et un arrachage définitif.
02:31D'accord, donc temporaire, c'est-à-dire que vous pourriez replanter plus tard, définitif, pas du tout, vous feriez autre chose.
02:35Tout à fait.
02:36Mais juste pour que je comprenne bien, parce que, pardon David Girard,
02:39c'est au niveau européen parce que l'Europe va vous donner des aides si vous arrachez ?
02:43Tout à fait, tout à fait. Alors moi je voulais juste préciser que l'arrachage,
02:47en fait, la demande d'arrachage se fait sur
02:51la surproduction.
02:53Aujourd'hui, sur le vignoble lotois, on n'est pas en face de surproduction, on est au contraire en sous-production.
03:00Et nous, c'est plus un arrachage, entre guillemets, social qu'on demande, puisque avec tout ce qui s'est passé depuis 2017,
03:09les trésoreries d'exploitation sont à bout de souffle.
03:11Et donc on essaye de trouver des solutions pour pouvoir rebondir et repartir.
03:16Parce que ça représente combien d'argent, par exemple, qu'on peut toucher si on fait un arrachage temporaire ?
03:21Alors,
03:23aujourd'hui, sur un arrachage temporaire, mais il n'y a rien de définitif, c'est juste encore en négociation, on n'a pas de décret
03:30ferme et définitif, on serait aux alentours de 2500 euros hectare pour un temporaire.
03:36Et ça, ça permettrait peut-être à certains viticulteurs de repartir, selon vous ?
03:42Disons que ça permettrait de réduire la voilure, et de permettre aux vignerons de se concentrer sur une plus petite surface,
03:51de mieux valoriser son vin, et de pouvoir aller au commerce avec plus de
03:58force, on va dire.
04:00Est-ce qu'il faut qu'on s'inquiète pour les vins du lot ? Est-ce qu'on en aura peut-être plus sur nos tables ?
04:05Alors, on peut s'inquiéter, mais pas trop quand même, parce qu'on est des vignerons,
04:10on aime notre métier, on fera tout pour continuer, il n'y a pas de problème.
04:14En mars, vous avez réclamé au gouvernement un fonds d'urgence justement plus conséquent face aux aléas climatiques.
04:19Selon vous, il manquait dans le lot 1 million d'euros. Avez-vous été entendu ?
04:23Alors, effectivement, il y a manqué un million d'euros.
04:26Entendu, on va dire, plus ou moins. La sonotone n'était pas très bien branchée, si je peux me permettre.
04:31Mais si vous voulez, on travaille encore avec mes collègues de l'appellation Cahors, on travaille tous les jours, on est sur le
04:37dossier, on essaye de faire avancer les choses.
04:40Merci beaucoup David Girard, président du syndicat Côte du Lot, et je précise que vous avez créé, je crois, en mars, une interprofession commune
04:47avec les vins de Cahors, là aussi encore pour essayer de trouver des solutions pour les vignerons lotois. Bonne journée à vous.

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