Après s'être opposé à la NUPES il y a deux ans, Michaël Delafosse soutien cette fois sans ambiguité le nouveau Front Populaire qui s'est mis en place pour les prochaines élections législatives.
En 2022, le maire et président de la métropole de Montpellier était "vent debout" contre l'accord de la NUPES, allant même jusqu'à présenter ses propres candidats dissidents.
Changement de ton en 2024. Michaël Delafosse soutient cette fois sans ambiguité le nouveau Front Populaire de gauche qui vient de se constituer en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
En 2022, le maire et président de la métropole de Montpellier était "vent debout" contre l'accord de la NUPES, allant même jusqu'à présenter ses propres candidats dissidents.
Changement de ton en 2024. Michaël Delafosse soutient cette fois sans ambiguité le nouveau Front Populaire de gauche qui vient de se constituer en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
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00:00Il est 7h45, vous écoutez France Bleu Héros, vous nous regardez peut-être sur France 3 Occitanie
00:06chaque matin.
00:07Une question qu'on vous pose ce matin, vous allez pouvoir réagir au 04-67-58-6000.
00:11Après s'être opposé à la NUPES il y a deux ans, le maire de Montpellier, Mickaël
00:14Delafosse, a-t-il raison ou tort de soutenir aujourd'hui le Front Populaire ? On vous
00:18pose la question, d'autant plus que le maire est avec nous dans le studio de France Bleu
00:21Héros, Guillaume.
00:22Absolument, bonjour d'abord Mickaël Delafosse.
00:24Bonjour.
00:25S'excuse auprès de tous nos auditeurs, on a un petit souci technique ce matin qui vous
00:28empêche de voter via l'appli comme vous le faites tous les jours, via l'appli ou via
00:32notre page Facebook.
00:33Mais la question reste posée néanmoins et on attend vos appels au standard de France
00:37Bleu Héros pour nous dire effectivement si selon vous, Mickaël Delafosse a tort ou raison
00:42de soutenir le nouveau Front Populaire après avoir été, je disais tout à l'heure, Mickaël
00:47Delafosse, vent debout, on peut le dire, il y a deux ans contre la NUPES.
00:50Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?
00:51Aujourd'hui la situation du pays est extrêmement grave.
00:56Le 9 juin au soir, le responsable du RN appelle à la dissolution de l'Assemblée Nationale.
01:04Et le Président de la République, 20 minutes plus tard, s'est exécuté invitant les Français
01:10et les Françaises à aller voter aux élections.
01:12Mais le décision d'Emmanuel Macron était prise un peu avant que Jordan.
01:15Oui, à 18h30, il a informé le Président de l'Assemblée Nationale du Sénat.
01:22Son Premier Ministre a découvert quasiment en venant en voiture et nous assistons actuellement
01:28à un dérèglement institutionnel de notre pays.
01:31Il y a des élections et aujourd'hui l'extrême droite, je dis bien l'extrême droite est
01:37aux portes du pouvoir.
01:38Et quand vous êtes de gauche, quand vous êtes attaché à la République, la question
01:45qui vous est posée c'est comment nous protégeons le pacte républicain et donc comment nous
01:50construisons une digue.
01:52Et l'engagement de ma vie, comme beaucoup de gens de gauche, de gens modérés, du centre
01:59de la droite, c'est de considérer que c'est la République que nous avons en commun.
02:04Et l'extrême droite aujourd'hui est aux portes du pouvoir avec le risque d'isoler
02:09la France sur la scène internationale, de privatiser le service public Radio France,
02:18France Télévisions, de menacer la paix civile.
02:22Et donc quand c'est cela, les circonstances sont les suivantes, il faut ériger une digue.
02:27Et donc à gauche, il faut éviter la dispersion et créer des candidatures uniques.
02:34Et au second tour, il faudra appeler à voter pour tous les candidats du champ républicain
02:40face à l'extrême droite.
02:42C'est la constance qui est la mienne depuis toujours, c'est celle dans laquelle je crois
02:46parce que demain, Monsieur Bardella, Premier ministre, alors que la France accueille les
02:52JO, demain Monsieur Bardella, Premier ministre, alors que la France traverse des difficultés
02:57économiques, assurément, ce sera difficile.
03:00Je reviens quelques secondes sur la dissolution, qu'est-ce qu'il aurait dû faire selon
03:04vous ? Alors il n'aurait pas dû dissoudre parce que vous dites que c'est un jeu dangereux
03:06mais la défaite de la majorité présidentielle de toute façon a été annoncée pour ces
03:11européennes.
03:12Qu'est-ce qu'il aurait dû faire alors ?
03:13Non mais je crois qu'on a du mal à suivre le Président de la République.
03:18Au mois de janvier, il change Madame Borne pour mettre Monsieur Attal, il y a des élections
03:25européennes, il reçoit un camouflet talonné par la liste de Raphaël Glucksmann, dont
03:32acte, tiré sans doute des enseignements, sur sa méthode de gouvernance, surtout sur
03:36son exécutif, il fait le choix de dissoudre.
03:39La dernière dissolution à laquelle nous avons assisté, c'est celle de 1997, Villepin-Chirac,
03:47et là on se retrouve avec la victoire de la gauche plurielle de Lionel Jospin.
03:53Nous ne comprenons pas bien, et je veux le dire, quand on est le Président de la République,
04:00il faut de la sérénité.
04:02Là, avec 2-3 conseillers à l'Elysée, d'un seul coup, il aurait eu cette déclaration
04:07prononcée à Auradour-sur-Glane pour les commémorations de cette tragédie, en s'adressant, c'est
04:13vos confrères du monde qui la rapportent, j'ai mis une grenade d'égoupillet, on va
04:17voir comment ils se débrouillent.
04:19Mais enfin, il s'agit de la France, il s'agit de la France, et dans quel État va être
04:25le pays le 7 juillet au soir, et comment va-t-il être gouverné ? Nous sentons tous et toutes
04:32une très grande instabilité.
04:33Et pour ma part, clarté, je le dis, clarté, face à l'extrême droite, il faut une dignité.
04:39– Il y a peut-être besoin encore de clarifier un petit peu, Michael De La Fosse, il y a
04:42deux ans, je le disais, vous étiez contre la NUPES, vous aviez même, avec Cléber Mesquida,
04:47Président du Conseil Départemental, présenté des candidatures dissidentes à celles des
04:52candidats de la NUPES, alors on a compris ce qui a changé entre temps, mais la France
04:57Insoumise, puisqu'on assiste cette année au même attelage qu'il y a deux ans, est
05:01plus fréquentable aujourd'hui qu'il y a deux ans ?
05:03– Je vais le dire, il y a deux ans, il n'y avait pas le risque que le Front National
05:07et que l'extrême droite arrivent au pouvoir, et donc le débat démocratique pouvait avoir
05:12lieu.
05:13Moi, j'y fais part de désaccord avec la France Insoumise, elle siège dans l'opposition
05:17municipale, elle a voté contre la gratuité des transports, elle s'est opposée…
05:22– Et c'est votre opposition la plus fervente et la plus farouche aujourd'hui, vous pouvez
05:25le dire.
05:26– Elle s'est opposée à la résolution du bidonville de Seine-Neuve, elle exprime
05:32régulièrement des positions très hostiles à mon égard, c'est vrai, mais là, nous
05:38sommes face à l'essentiel, l'essentiel en France, c'est la République, et aujourd'hui
05:44l'extrême droite est aux portes du pouvoir, donc dans la démarche de Front Populaire,
05:48nous nous rassemblons pour limiter la dispersion de candidatures, parce qu'aujourd'hui,
05:54à Malbosque, à Seine-Le-Neuve, le risque c'est qu'il y ait un député RN, et donc
06:00M. Carrière, qui est France Insoumise, mais je l'ai vu, très correct, très courtois…
06:04– Député sortant de la 8ème circonscription, M. Carrière.
06:06– 8ème circonscription, merci M. Rouleau, et bien voilà, il a mon soutien, je le dis
06:12dans d'autres endroits, parce que, qu'est-ce qui est en jeu, qu'est-ce qui est en jeu ?
06:16– Nathalie Augerle, elle a votre soutien aussi sur la deuxième circonscription.
06:18– Mais il n'y aura pas de candidature dissidente, comme nous l'avons fait il y a deux ans,
06:22il faut éviter le pire, et je vais vous dire une chose, je vais vous dire une chose, quelle
06:27qu'aurait été la répartition des accords des circonscriptions, j'appellerais à voter
06:32candidat du nouveau Front Populaire, et au second tour, s'il y a des candidats de la
06:38République En Marche ou des LR qui ont clarifié leur position, j'appellerais à voter pour
06:43eux, contre l'extrême droite.
06:45Ainsi, je me suis toujours comporté, et les hommes et femmes de gauche, face à l'extrême
06:51droite, sur cette terre marquée par l'histoire des républicains espagnols, par de nombreux
06:54combats contre l'extrême droite, et bien nous devons savoir faire notre unité.
07:00– Alors les trois députés sortants et les filles évidemment sont réinvestis, Nathalie
07:03Augerle, Sébastien Romme, ainsi que Sylvain Carrière, deux circonscriptions pour le parti
07:08socialiste, et votre première adjointe, Fanny Dombrocos, qui a été députée sous l'ère
07:12Hollande, on va appeler ça comme ça, qui est de nouveau candidate sur la troisième
07:16circonscription face à la députée sortante Laurence Christol, c'était aussi une façon
07:21pour vous de vous engager également dans cette campagne.
07:25– Mais moi je m'engage dans toutes les campagnes qui ont lieu en ce moment dans les
07:29Roses, voilà, pour battre l'extrême droite, et j'en appelle à la mobilisation des électeurs
07:35et des électrices, il n'y a pas de solution satisfaisante, souvent on aimerait que les
07:39choses ressemblent, mais aujourd'hui c'est une question de responsabilité, face à un
07:43péril démocratique, face à une urgence démocratique, il faut des dispositions de
07:48salut public pour pouvoir collectivement protéger nos institutions, je veux le dire
07:53très clairement, le programme du Rassemblement National c'est l'alliance avec Vladimir
08:00Poutine qui déstabilise la paix en Europe, le programme du Front National c'est la privatisation
08:06de France Télévisions et de Radio France, et donc c'est une forme de berlusconisation
08:11générale de notre pays, le programme de l'extrême droite, c'est tout simplement
08:16une réduction des périmètres du service public, le programme de l'extrême droite
08:21c'est une incapacité à gouverner en respectant les opinions diverses.
08:27– Une dernière question Michael Delafosse, avant de reprendre, deux auditeurs, j'imagine
08:31que vous avez observé les résultats de CES sur la ville de Montpellier, ils sont les
08:35suivants, la France Insoumise 24%, le Parti Socialiste 19%, est-ce que la situation qu'on
08:41vit aujourd'hui n'est pas aussi un peu, malgré tout quand même, l'échec des partis
08:45dit de gouvernement, y compris du Parti Socialiste ?
08:48– Mais qu'il y ait une crise profonde dans notre pays c'est indéniable, la responsabilité
08:54c'est de trouver des solutions à Montpellier, moi j'essaye d'en apporter modestement
09:00sans prétention, qu'on promet la gratuité des transports et qu'on la met en œuvre,
09:05on essaye de tenir ses engagements, en faisant de l'éducation sa priorité, bien sûr
09:11que le pays est dans le trou, bien sûr que ce qu'on appelle les vieux partis ont des
09:16enjeux de se remettre en cause, mais nous ne devons pas être que dans des positions
09:21de commentateurs mais des positions d'action, on voit bien qu'aujourd'hui l'ensemble
09:25des démocraties en Europe sont marquées par ce phénomène populiste, par cette montée
09:30de l'extrême droite, ça nous oblige sur beaucoup de sujets à travailler, par exemple
09:35moi j'ai souvent reproché à la gauche de ne pas se préoccuper des questions de sécurité,
09:39je les rige en question, merci M. Rouleau, en orant des priorités, je vais bientôt
09:44présenter nos nouveaux policiers de la police des transports, de la brigade du logement
09:49social, donc un travail colossal nous attend, mais nous devons être présents et aujourd'hui
09:55il y a des élections législatives, moi j'invite chaque citoyen qui s'est abstenu
10:00à se tourner vers ce débat, on ne vote pas toujours pour le candidat qu'on adore,
10:05parfois il faut voter pour un candidat par défaut, parce que l'autre il est le pire,
10:11et l'extrême droite c'est une impasse pour le pays, c'est une abîme pour la France.
10:17– Il y a deux auditeurs qui nous attendent aussi, donc on va les accueillir.
10:21– C'est Guillaume Rouland, et pas Rouleau, il ne dit rien depuis tout à l'heure,
10:27M. Rouleau, veuillez m'excuser, mais j'ai dit, un petit café s'il vous plaît,
10:34les campagnes électorales qui sont non désirées nous réduisent nos nuits,
10:38alors je cache pas que M. Le Maire, ce mandat, c'est le Covid, la guerre en Ukraine,
10:42le choc inflationniste des élections, merci beaucoup de votre indulgence.
10:46– Karim Demartiard qui est avec nous, bonjour Karim.
10:49– Bonjour Vivian, bonjour Guillaume, bonjour M. Le Maire.
10:52– Bonjour M.
10:53– On vous écoute Karim, il a raison ou il a tort, Mickaël Delafosse,
10:56puisque c'est ça notre question.
10:57– Écoutez, moi j'ai beaucoup de respect pour M. Le Maire,
11:01parce que franchement je trouve énorme ce qu'il a fait sur Montpellier,
11:03ce qu'il est en train de faire, mais je ne comprends pas
11:06comment il arrive à changer de position, en fait vous êtes en train de se mettre
11:09dans le même État, la même image que Macron,
11:13que tous les politiques s'appellent les politiques de puce.
11:16– Pourquoi ça Karim, pourquoi ?
11:17– Parce que franchement, nous on a voté pour Macron, d'accord ?
11:21Qu'est-ce qu'il a fait Macron ? Que de la merde, excusez-moi de mot.
11:25On a voté pour la gauche, ils ont fait que de la merde,
11:27on a voté pour la droite, ils ont fait que de la merde.
11:29– C'était un peu ma question, mais je n'utilisais pas le même mot que vous juste avant.
11:32– Exactement, ça ne peut pas être pire M. Le Maire, ça ne peut pas être pire.
11:35Moi, excusez-moi, je ne suis pas pour l'extrême quel que soit,
11:39mais les Français actuellement, moi je les comprends,
11:42moi je ne vote pas pour l'extrême, mais je les comprends.
11:45On a voté pour un Président qui fait que de la merde,
11:48ils font de l'argent partout, sauf aux Français.
11:50– Karim, on a bien compris qu'on n'a pas beaucoup de temps
11:52et qu'on voudrait donner la parole à Magali,
11:54juste une réaction rapide, Mickaël Delafosse.
11:56– Mais Monsieur, moi je peux entendre votre colère,
11:59je sais que pour beaucoup de gens, les fins de mois sont difficiles,
12:03y compris les électeurs du RN, ce ne sont pas des racistes,
12:07et ils se tournent vers le RN parce qu'ils ont des colères.
12:10Mais il faut que les colères, il faut qu'on les mesure et qu'on agisse en responsabilité.
12:15Vous avez eu des mots très gentils à l'égard de l'action que je m'efforce de conduire,
12:19et je sais que tout le monde n'est pas d'accord,
12:22mais il nous faut nous dire à qui confions-nous le destin d'un pays magnifique qui s'appelle la France.
12:28Et si demain la France est gouvernée par l'extrême droite,
12:31elle sera isolée sur le plan international.
12:35Et est-ce qu'elle s'occupera sincèrement des hommes et des femmes qui travaillent,
12:39des retraités avec petites pensions ? Je ne le crois pas.
12:41Quand on fait la gratuité des transports, par exemple, c'est le cas.
12:45Dans le programme du nouveau Fropopulaire, une augmentation de 10% des APL.
12:49Voilà une mesure pour tous les gens qui ont du mal à se loger.
12:53En tout cas, la colère peut être mauvaise, conseillère.
12:56Karim, ne vous trompez pas, ne vous trompez pas.
13:00La démocratie, elle a besoin que chacun y regarde
13:03et que nous fassions des choix pour l'avenir d'un pays magnifique qui s'appelle la France.
13:07Un deuxième appel à présent.
13:08Bonjour Magali, on vous écoute Magali.
13:11Oui bonjour, bonjour monsieur le maire.
13:13Je pense que le Franc populaire ne ressemble pas à la NUP,
13:18en ce sens qu'il y a une volonté liée plus à une urgence, je suis d'accord.
13:23Mais moi, ce à quoi j'aspire absolument maintenant, c'est moins de haine.
13:28Je trouve que ces clivages permanents, ces discours d'exclusion de l'autre, je ne peux plus.
13:34Et donc je fonde mes espoirs dans le fait qu'il faut viser la paix.
13:38Je pense qu'on est quand même un peu dans une période un peu critique au niveau de l'Europe.
13:43Et je pense qu'il faut mettre tout en notre énergie vers des valeurs de fraternité, vers des valeurs...
13:50Voilà, on est au-delà des questions budgétaires, je pense que c'est des choix de société.
13:55Merci Magali, Michel Delafosse.
13:56Oui Magali, merci de vos propos.
13:59Une société plus solidaire, plus fraternelle, voilà ce que nous devons essayer de défendre.
14:04Ce week-end, c'est tenu à Montpellier, la marche des fiertés.
14:08Montpellier est une des villes qui est très engagée là-dessus.
14:12Il faut chercher à se rassembler plutôt que cultiver les divisions, les haines.
14:17Moi, quand j'entends dans certains meetings de l'extrême droite des slogans « On est chez nous », mais « Quelle violence ! »
14:23Eh bien oui, défendre la fraternité est sans doute le chemin difficile, exigeant.
14:28Et c'est ce qui va se produire le 21 juin, fête de la musique.
14:32Sans doute, il faut que le débat démocratique s'apaise.
14:36Mais aujourd'hui, il faut agir en responsabilité.
14:38C'est pour ça qu'aux hommes et femmes de gauche, nous avons évité la division des candidatures
14:43pour qu'ils puissent se retrouver sur l'essentiel, comme au second tour, nous devons nous retrouver pour la République.
14:49Merci Michel Delafosse d'être venu dans le 6-9 ce matin.
14:52Rendez-vous dans 15 jours pour le premier tour de ces élections législatives.
14:56Merci à vous.
14:57On pourrait écouter cette interview, cet entretien sur notre site internet.