L’avis de Thierry Keller, journaliste, cofondateur de Usbek & Rica et auteur de « Quand on n’ose plus rien dire de peur de passer pour un réac ».
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00:00Le gauchisme, par son comportement puéril et dictatorial,
00:05pousse la majorité silencieuse dans les bras d'une extrême droite qui n'attend que ça.
00:09Quand la gauche s'excite, quand elle est intolérante,
00:11quand elle voit du progrès là où en fait il n'y a que de l'identité,
00:14et quand la gauche traditionnelle, classique, est tétanisée
00:18parce qu'elle est sous la pression de ce gauchisme-là,
00:21mécaniquement, qui tire les marrons du feu ? C'est très simple.
00:24C'est une extrême droite qui, dans son expression, ne ressemble plus au fasciste d'antan.
00:29L'extrême droite aujourd'hui, elle a repris à son compte l'idée de liberté, de plaisir, voire de bien-être.
00:35Et c'est très difficile aujourd'hui, quand on est quelqu'un de gauche,
00:37de dire à des amis qui n'en peuvent plus et qui basculent vers cette extrême droite.
00:42Très difficile de leur dire, les amis, vous vous trompez.
00:45Cette extrême droite-là, aujourd'hui, elle est jouisseuse, elle aime le bon vin,
00:49elle aime pétarader dans ses bagnoles,
00:50elle est même, d'une certaine manière, beaucoup plus décadente
00:53que ce gauchisme-là qui pue du bon, qui pue la morale,
00:57comme dirait l'autre qui sent encore le curé froid.
00:59Le gauchisme, par son comportement puéril et dictatorial,
01:04pousse la majorité silencieuse dans les bras d'une extrême droite qui n'attend que ça.
01:09Elle fait le cadeau du réel à l'extrême droite.
01:11Donc, quand on veut aujourd'hui lutter contre l'extrême droite,
01:13on est obligé de balayer d'abord devant notre propre porte et d'abord dans notre camp
01:17pour reprendre le flambeau d'une certaine forme de subversion et de liberté.