• il y a 6 mois
Alliance avec LR, privatisation de l’audiovisuel… Sébastien Chenu est l’invité du 14 juin 2024 Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, est aussi député sortant RN du Nord à l’Assemblée nationale. Invité des 4 vérités, l’homme politique a indiqué son intention de se présenter aux élections européennes qui se tiendront le 30 juin et le 7 juillet prochains. Mardi 11 juin 2024, sur France 2, Jordan Bardella, le leader du Rassemblement national, avait annoncé un « accord » entre le RN et « LR », avec « plusieurs députés LR investis ou soutenus ». À ce sujet, Sébastien Chenu indique que son parti est « en train de finaliser cet accord ». Il y aura, précise-t-il, près de 80 candidats autour d’Éric Ciotti, issus de la famille des Républicains, mais aussi, assure-t-il, de la gauche souverainiste, de la société civile. Figureront également des anciens ou actuels élus LR de Paris et une ancienne députée Renaissance en Rhône-Alpes. Les noms précis seront diffusés très prochainement.   Après de longues négociations, la gauche a annoncé jeudi 13 juin dans un communiqué avoir trouvé un accord de coalition. Les Écologistes, le parti Socialiste, la France Insoumise et le Parti communiste s’allieront notamment sous la forme d’un « nouveau Front populaire » dans le but de capitaliser leur score aux Européennes. Dans le même temps, l’accord entre le groupe LR et le RN a été beaucoup plus difficile à consolider, et reste partiel. En effet, nombre des membres du parti Les Républicains ont refusé l’alliance avec le Front national. Pour exprimer leur désaccord, ils ont exclu le président du groupe, Éric Ciotti. Pour expliquer cette réticence à se rattacher à son parti, Sébastien Chenu avance une volonté, de la part des plus réticents, de « garder leurs sièges à l’Assemblée ». Pourtant, argue-t-il, « les français nous ont élus en majorité, et c’est l’après Macron qui se dessine maintenant. »



Vers une confirmation de la privatisation de l'audiovisuel


Le 13 juin 2024, sur BFMTV, Gabriel Attal a estimé que le PS avait fait un « accord de la honte avec les France Insoumise ». Sébastien Chenu abonde ces propos et fustige le programme de ses adversaires, dont certains, comme le NPA, dénonce-t-il, sont mis en cause pour « apologie du terrorisme », et d’autres, comme la France Insoumise, ont prononcé des propos « indéfendables » au sujet du conflit opposant le Hamas et Israël. Revenir sur la réforme des retraites ou baisser la TVA sur les nouvelles énergies font partie du programme du Rassemblement national. Malgré un climat économique défavorable mis en exergue par plusieurs agences de notation, Sébastien Chenu confirme l’applicabilité de ce programme. Pour pouvoir l’appliquer, lui et son parti envisagent de faire des économies sur « les tabous qui n’ont pas été ouverts pendant des années » : le coût de l’immigration, la contribution à l’Union européenne ou la fraude sociale, notamment. Sébastien Chenu a réitéré son intention lundi 11 juin 2024 sur BFMTV et RMC : si le Rassemblement national arrive au pouvoir, il privatisera l’audiovisuel public français. Le but ? « Oxygéner le service public », qui, selon le représentant politique, n’est pas neutre et « penche vers la gauche et l’extrême gauche ». À Lyon, Nantes, ou encore Bordeaux, plusieurs manifestations anti RN ont déjà eu lieu depuis l’annonce des résultats des européennes, le 9 juin 2024. Samedi 15 juin, entre 50.000 et 100.000 manifestants contre l’extrême droite sont attendus à Paris. Sébastien Chenu s’étonne de ces rassemblements. Pour lui, il faut « respecter les choix des français ». « Une fois que les élections sont passées, on respecte les choix des français ! », martèle-t-il.

Category

📺
TV
Transcription
00:00Bonjour Sébastien Chenu. Bonjour Monsieur.
00:03Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes vice-président du Rassemblement National,
00:06vous êtes député sortant, vice-président de l'Assemblée Nationale sortant.
00:10Est-ce que vous allez vous présenter à ces élections législatives du 31 et du 7 juillet ?
00:14Oui, je vais demander aux électeurs de ma circonscription de me renouveler leur confiance.
00:19J'ai le souhait de participer à cette nouvelle majorité que nous sommes en train de construire
00:23autour de Jordan Bardella, Marine Le Pen et avec les Républicains,
00:27mais aussi avec beaucoup d'autres forces politiques.
00:29Vous dites les Républicains, pour que les téléspectateurs ont vu ce qui s'est passé ces derniers jours.
00:34Pour l'instant c'est essentiellement Éric Ciotti.
00:36Où en est d'ailleurs votre accord avec lui ?
00:38On a entendu dans le journal 7h30 il y a des négociations.
00:41Jordan Bardella avait annoncé sur France 2 qu'il y aurait des députés sortants
00:46qui viendraient sous vos couleurs. Pour l'instant on ne les a pas vus.
00:51Nous sommes en train de travailler de finaliser cet accord,
00:53à la fois sur la plateforme de proposition mais aussi sur les investitures.
00:57Il y aura effectivement autour d'Éric Ciotti beaucoup de candidats,
01:01à peu près 80 candidats venant de la famille des Républicains.
01:04On ne les connaît pas, on n'a eu aucun nom.
01:06Non, ça va être publié ce week-end parce que tout ça se finalise.
01:10Il y a évidemment des gens qui arrivent dans cet accord et notamment par exemple,
01:14vous verrez, on va au-delà des Républicains.
01:16Il y aura des candidats qui viennent de la gauche ouvrainiste,
01:19mais vous verrez des anciens ou des actuels élus LR de Paris.
01:22Vous verrez une ancienne députée Renaissance qui a choisi de nous faire confiance.
01:27Oui, en Rhône-Alpes, qui a choisi de nous faire confiance et de rejoindre notre accord.
01:31Vous allez le découvrir dans les heures qui suivent,
01:33mais ceux qui connaissent bien le secteur trouveront sans peine.
01:36Vous verrez Babette de Rosière, Charles Prats, vous voyez des gens qui...
01:40Ça veut dire qu'il y aura des surprises ?
01:41Guillaume Bigot, des gens qui sont de la société civile aussi
01:45et qui rejoignent cet accord pour pouvoir donner une nouvelle majorité.
01:48Vous m'accorderez si je vous dis que cet accord est partiel,
01:51qu'on a vu les dirigeants de LR le refuser et l'exclure ?
01:55C'est leur décision, Éric Ciotti de son poste de président du parti.
02:00Comment vous expliquez qu'il y ait,
02:02alors que la gauche, elle, s'est mise d'accord sans susciter beaucoup d'indignation,
02:06y compris François Hollande a approuvé cet accord,
02:09que finalement vous restiez pour une grande partie des dirigeants de la droite
02:13infréquentables malgré le fait que vous puissiez arriver au pouvoir dans quelques jours ?
02:16Ce qui est étrange, c'est que les mêmes républicains qui aujourd'hui contestent Éric Ciotti
02:21n'ont rien dit lorsque Rachida Dati, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin
02:23sont partis chez Emmanuel Macron.
02:25Pourquoi aujourd'hui ?
02:26Parce qu'en fait, leur souhait à ceux qui contestent l'accord d'Éric Ciotti,
02:30ce n'est pas de changer les choses, c'est de rester assis sur leur siège
02:33et de conserver leur siège.
02:35Aujourd'hui, ils voient bien que nous sommes la force du changement,
02:38nous sommes la force de l'alternance.
02:40Et aujourd'hui, ils voient bien qu'ils ne sont pas dans cet élan,
02:43dans cette dynamique, donc ils essayent de le bloquer.
02:45Mais est-ce qu'il n'y a pas encore un barrage, un blocage,
02:48par rapport à l'alliance avec un parti qui reste catalogué à l'extrême droite ?
02:53Je crois que ce sont les électeurs qui choisissent.
02:55Ce sont eux qui ont fait sauter tous les barrages, tous les plafonds.
02:58Et Éric Ciotti a terminé, j'allais dire, de couper ce cordon sanitaire ridicule
03:02qui avait isolé le Rassemblement national.
03:05Mais les Français nous ont largement placés en tête,
03:08et Jordan Bardella lors des élections européennes,
03:10et considèrent que nous sommes la force d'alternance.
03:12C'est l'après Macron qui se dessine.
03:14Nous sommes dans le premier jour de l'après Macron.
03:16La gauche, elle, s'est mise d'accord dans son ensemble,
03:19sans exclusion, sans, disons, le psychodrame qu'on a connu ces derniers jours.
03:25Est-ce que c'est un danger pour vous, cette gauche unie,
03:27qui pourrait finalement être votre principal concurrent dans cette élection ?
03:31C'est l'accord de la honte, sincèrement,
03:33quand on voit que Jean-Luc Mélenchon a sifflé,
03:35et qu'ils ont tous rappliqué, alors que pendant des semaines,
03:37ils nous ont dit qu'on ne fera plus rien avec Jean-Luc Mélenchon.
03:39Olivier Faure, Fabien Roussel sont rentrés immédiatement à la niche.
03:43C'est Jean-Luc Mélenchon qui, avec le NPA aujourd'hui,
03:46le NPA qui est poursuivi en justice pour contestation,
03:50bien sûr, qui dit que la police tue.
03:53Enfin, je veux dire, cet accord de la honte,
03:56personne ne dit rien, visiblement...
03:58Vous avez les mêmes mots que Gabriel Attal à ce sujet,
04:00qui a parlé lui aussi de l'accord de la honte.
04:01Oui, mais il a raison, c'est un accord absolument honteux.
04:04On va donner des sièges aux nouveaux partis anticapitalistes.
04:07Ah non, ils n'ont pas de candidats.
04:08Ils vont avoir des candidats.
04:09Olivier Faure a dit que ça ne le gênait pas d'avoir des candidats.
04:11Et la situation va être la suivante.
04:13Est-ce que vous préférez avoir Jordan Bardella ou Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?
04:16Vous savez, la France, elle manque de...
04:18Il n'y a pas d'espace central pour vous.
04:20Il n'y a plus d'espace central, c'était une illusion.
04:22Mais en France, on manque de médecins ruraux,
04:24on ne manque pas de mosquées salafistes.
04:26Si vous voulez, la France insoumise nous propose l'inverse.
04:29Nous, on a besoin de médecins dans la ruralité, pas de mosquées salafistes.
04:32Les téléspectateurs jugeront s'il y a le programme d'installer des mosquées salafistes...
04:38L'absence de condamnation du Hamas est aussi un pan absolument indéfendable.
04:43Monsieur Chenu, parlons juste de votre programme.
04:45Vous voulez revenir sur la réforme des retraites, baisser la TVA sur les énergies.
04:48Vous le savez, c'est un programme qui va coûter de l'argent.
04:50Vous avez vu les dernières décisions des agences de notation.
04:55Vous avez vu le climat économique.
04:56Est-ce que vous ne risquez pas, et vous le savez, c'est une critique qui vous est faite,
05:00d'affaiblir la France sur le plan européen, sur le plan mondial,
05:03et transformer la France en un pays qui va emprunter plus cher,
05:06donc, par exemple, augmenter les taux de crédit pour tout le monde ?
05:10Ceux qui ont affaibli la France, ce sont ceux qui nous gouvernent.
05:12900 milliards de dettes supplémentaires, ce n'est pas le Rassemblement national.
05:15C'est bien Bruno Le Maire et Emmanuel Macron.
05:17Ceux qui ont mis la France dans cet état-là, ce sont ceux qui nous gouvernent.
05:20Nous n'avons aucune sorte de responsabilité.
05:22Nous nous proposons d'autres solutions.
05:24Nous proposons d'abord de faire des économies sur tous les tabous,
05:27les dossiers qui n'ont pas été ouverts pendant des années.
05:31Que ce soit, évidemment, le coût de l'immigration,
05:33la contribution à l'Union européenne, la fraude sociale,
05:36tout ça, c'est très chiffré et tout ça permet...
05:38Mais ce programme, ça ne va pas faire peur à nos partenaires, M. Chenu ?
05:40Vous le savez, vous le voyez déjà.
05:41Non, mais il n'y a pas de raison, puisque, par exemple,
05:43sur la baisse de la TVA, sur les produits de première nécessité,
05:45c'est ce qui s'est passé en Espagne et au Portugal,
05:48avec plutôt du succès, puisque ça a été reconduit.
05:51Donc, nous, nous proposons d'autres choix.
05:53Aujourd'hui, en France, on le voit, l'État prélève beaucoup,
05:55répartit mal et a ouvert des guichets, c'est-à-dire a distribué des chèques.
06:00Il faut réformer les choses en profondeur,
06:02remettre la France, finalement, dans l'ordre
06:04et redonner aussi un peu d'unité au pays.
06:06Alors, il y a une réforme aussi que vous voulez faire
06:08et qui nous concerne directement.
06:09Vous en avez parlé sur d'autres plateaux,
06:10mais c'est la première fois depuis dimanche
06:12que vous êtes sur le service public.
06:13Vous voulez privatiser le service public de l'audiovisuel.
06:18Vous affirmez que certaines émissions...
06:20Non, vous affirmez plutôt qu'il n'y a pas de neutralité.
06:24Votre présence ce matin montre qu'au contraire,
06:26il y a une grande diversité des opinions qui s'expriment à l'antenne.
06:29Pourquoi vous voulez faire cela, à part pour des raisons économiques ?
06:32Nous considérons que c'est 3 milliards et demi,
06:34le service public de l'audiovisuel.
06:35Il faut que les Français sachent, avec leurs impôts,
06:37que c'est 3 milliards et demi qui est consacré au service public de l'audiovisuel.
06:40On veut garder une partie dans le giron public,
06:43notamment l'audiovisuel extérieur, la voix de la France dans le monde.
06:46Pour le reste, on veut donner un peu de liberté,
06:48oxygéner un peu ce service public qui, sincèrement...
06:50Il n'y a pas de liberté sur le service public, M. Cheneu.
06:52Dans certaines grandes émissions de radio,
06:54dans certaines grandes stations de radio,
06:55on a quand même le sentiment, au-delà de la comptabilité
06:58du temps de parole, qu'il y a une espèce d'idée générale partagée
07:04qui penche globalement vers la gauche, l'extrême gauche.
07:07Grosso modo, à France Inter, vous avez Guillaume Meurice
07:09qui va être candidat peut-être de la LFI,
07:11qui fait campagne matin, midi et soir...
07:13Il a été licencié, M. Cheneu.
07:14Oui, il a été licencié il y a quelques jours.
07:16Peut-on privatiser tout un groupe d'audiovisuels publics pour une personne ?
07:21Au-delà de ça, il faut éloigner le service public du pouvoir.
07:24C'est-à-dire que ce n'est pas aux dirigeants politiques,
07:27aujourd'hui, à l'heure d'Internet, de savoir,
07:29de nommer les dirigeants d'un service de l'audiovisuel.
07:32Sincèrement, je veux dire, il faut être aussi moderne, ouvert...
07:35Mais est-ce que ça ne garantit pas son indépendance,
07:36notamment face aux lobbies économiques ?
07:38Face aux lobbies économiques, avec des enquêtes
07:40qui ne sont pas faites sur les chaînes privées ?
07:41Justement, on a bien vu qu'il n'y a pas beaucoup d'indépendance
07:44politique, intellectuelle, dans certaines maisons du service public.
07:48N'ayons pas de tabou, là encore, c'est comme sur les dépenses.
07:51Regardons le monde tel qu'il est.
07:53Une dernière question, M. Cheneu.
07:55Vous voyez qu'il y a des manifestations, d'ores et déjà,
07:58contre l'hypothèse de votre venue au pouvoir.
08:01Il y en aura ce week-end, notamment à Paris.
08:03Est-ce que vous ne craignez pas, et que ça peut aussi
08:05effrayer les électeurs, du désordre, le jour, si ça devait arriver,
08:08où vous prendriez les clés du pouvoir,
08:10avec beaucoup de manifestations dans le pays ?
08:12Non, c'est toujours curieux de contester des élections,
08:15et encore plus lorsque les électeurs n'ont pas choisi.
08:18Nous, on est pour la liberté, et aussi pour le respect
08:20du choix des électeurs.
08:22Je pense que, voilà, les Français vont s'exprimer.
08:24Ils ont déjà dit quelque chose dimanche dernier.
08:26Le choix, c'est entre Mélenchon et Bardella à Matignon.
08:28Eh bien, il faut respecter le choix des Français.
08:30C'est ça, la démocratie.
08:31Et pas aller manifester, alors ?
08:33Mais chacun a le droit de manifester, dans le pays.
08:35Mais une fois que les élections sont passées,
08:36on respecte le choix des Français.
08:37Merci, Sébastien Cheneu, vice-président du Rassemblement national,
08:40et donc candidat à sa succession comme député.
08:43Merci beaucoup, Sébastien Cheneu, qui annonce par ailleurs
08:4580 candidats venant de la famille des Républicains et au-delà.
08:49Il cite des candidats de la gauche souverainiste,
08:51une ancienne députée Renaissance en Rhône-Alpes,
08:53un élu LR parisien, ou encore Babette de Rosière.
08:58Et il affirme par ailleurs qu'Éric Chioti a terminé
09:02de couper le cordon sanitaire ridicule qui isolait le Rassemblement national.
09:06Voilà pour quelques-unes des déclarations de Sébastien Cheneu.

Recommandations