L'ancienne ministre, Marlène Schiappa estime qu'il faut convaincre les électeurs qui ont voté pour le Rassemblement national et ne pas les culpabiliser : «Dire aux gens que nous sommes les gentils et que les extrêmes sont les méchants, ça ne convainc personne».
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00:00Moi, vous savez, la ligne que j'ai toujours portée,
00:02c'est la ligne anti-sectarisme et la ligne anti-dogme.
00:04D'ailleurs, je fais partie des quelques ministres
00:06et des quelques responsables de la majorité
00:08qui ont toujours défendu le pluralisme des médias,
00:10qui ont toujours dit que j'ai assumé avec plaisir
00:12de venir sur les plateaux de CNews
00:13et que boycotter tel ou tel média n'avait aucun sens.
00:16Je dis ça pour dire que pour moi,
00:17on doit remettre les idées au centre de tout
00:19et sortir des discours culpabilisants et manichéens,
00:22dire aux gens « nous sommes les gentils,
00:23les extrêmes sont les méchants », ça ne convainc personne.
00:26Si les Français voulaient faire barrage au RN,
00:28ils n'auraient pas placé Jordan Bardella
00:30en tête des élections européennes.
00:31Donc aujourd'hui, nous devons les convaincre
00:33et pas les culpabiliser.
00:34Et hélas, je rejoins vos constats,
00:36même si je n'en tire pas les mêmes conclusions.
00:38Sur le plan des idées,
00:39aujourd'hui, qui anime le débat public sur les idées ?
00:41C'est de moins en moins les partis politiques
00:44et de plus en plus des organisations
00:45comme la Cour des comptes, par exemple,
00:47qui est la dernière qui a mis des propositions sur la table,
00:50avec lesquelles je suis en opposition à titre personnel,
00:52ou le Conseil constitutionnel.
00:53Quand on a parlé de la question de l'immigration,
00:55Gérald Darmanin a eu des positions courageuses,
00:57Emmanuel Macron aussi,
00:58mais c'est le Conseil constitutionnel
01:00qui finalement donne le la de ce qui est dissible ou pas,
01:03de ce qu'on peut mettre comme débat sur la table.
01:04Moi, j'appelle les partis politiques,
01:06incluant le mien, au premier chef, le mien,
01:08à reprendre la question du débat des idées
01:11et à ne pas débattre sur le fait
01:12de savoir si vous êtes gentil ou méchant,
01:14si nous sommes les bons ou pas les bons,
01:15si vous êtes Hitler ou je ne sais plus ce que j'ai entendu.
01:18Je pense que ça ne convainc personne,
01:19mais vraiment à poser des idées sur la table.
01:21Gabriel Attal a commencé à le faire
01:22sur la question du travail, sur d'autres enjeux.
01:24Mais je crois que vraiment, on doit décaler le débat
01:26et sortir de la culpabilisation
01:28et rentrer vraiment dans la conviction.