• il y a 6 mois
Gad Elmaleh a accordé une interview à Monaco Info Le Podcast le 15 avril dernier.
Il était interrogé par Geneviève Berti.
Lors de cette interview, Elmaleh a fait des confidences sur sa vie sentimentale et le rôle que sa notoriété a joué dans ses relations amoureuses.
Il a expliqué que grâce à sa notoriété, il a pu surmonter sa grande timidité avec les femmes : "Si je n'avais pas eu la notoriété, je n'aurais pas connu les gens que j'ai connus, je n'aurais pas eu les relations que j'ai eues."
Elmaleh a reconnu être quelqu'un de très timide et inhibé, incapable d'aller vers une femme sans sa notoriété pour l'aider.
Il a également évoqué faire actuellement un "travail" sur lui-même pour mieux se connaître, dans l'espoir de rencontrer quelqu'un avec qui avoir une relation durable.
Cette interview a eu lieu alors qu'Elmaleh semble être un cœur à prendre après sa rupture avec la mère de son fils Raphaël, la princesse monégasque Charlotte Casiraghi.

Ainsi, dans cette interview exclusive à Monaco Info, Gad Elmaleh s'est livré avec franchise sur l'impact de sa célébrité sur sa vie amoureuse et ses difficultés en tant que grand timide.

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Amusant
Transcription
00:00:00Ceux qui font Monaco sont au micro. Je suis Geneviève Berti, et bienvenue dans le podcast de Monaco Info.
00:00:13Notre invité du jour est un artiste complet. Il joue la comédie, il chante, il écrit, c'est un pianiste aussi.
00:00:20On dit de lui que c'est l'humoriste français qui s'exporte le mieux, mais en fait il est aussi marocain, aussi canadien,
00:00:27avec un pied très familial en principauté. Il aime les bonnes tables, les copains, le soleil, et surtout il aime la vie avec un grand V,
00:00:37car ce travailleur invétéré, qui n'arrête jamais de relever des défis, entame une tournée qui affiche complet en 2024, sans promo.
00:00:46Bonjour Gad Elmaleh.
00:00:48Et bonjour, quelle intro ! Il y a une seule chose dont vous avez parlé qui n'est pas vraie.
00:00:53C'est que même si je respecte et ça m'amuse les grandes tables, d'ailleurs j'ai entendu votre échange avec Alain Ducasse,
00:01:02qui était très intéressant de voir l'homme, de découvrir l'homme. Je dois dire que j'ai beaucoup de respect pour ces hommes,
00:01:10j'ai beaucoup de respect pour la cuisine, la bonne cuisine, tout ça, mais comme je suis un impatient,
00:01:14et comme plus la table est sophistiquée, plus il faut attendre, ça me rend dingue.
00:01:20J'aime la nourriture qui est vraie, qui est vérité, partagée, mais efficace.
00:01:26Par exemple, je n'aime pas quand les gens disent, ça me fait rire, l'autre jour j'étais avec ma sœur dans un resto,
00:01:34c'est la femme à qui je ris le plus dans ma vie, je m'entends le mieux, et le serveur a dit, le chef a revisité pour vous les œufs brouillés.
00:01:42Et ma sœur, je lui ai dit, écoutez, vous lui dites qu'il ne revisiterait rien du tout, qu'il nous fasse des œufs brouillés.
00:01:49Il y a toujours cette espèce de caricature sur la sophistication, mais sinon tout ce que vous avez dit est vrai,
00:01:54je suis très content d'être là pour échanger, au calme, en principauté, et en principale.
00:02:00C'est bien, on a commencé sur la cuisine, et la cuisine de partage, quand on est marocain, c'est à peu près automatique.
00:02:08Parce que, moi je rentre de Marrakech, et alors on est à table, et il y a toujours des grands plats, toujours des choses qui se partagent.
00:02:15Complètement, après c'est très, c'est pas le truc le plus healthy comme on dirait, même s'il y a des efforts qui sont faits en ce sens,
00:02:23mais c'est une cuisine qui est très vivante, qui est très belle, qui est très joyeuse, et moi c'est la cuisine de mes racines,
00:02:31et les épices, et tout ce qui va autour en fait.
00:02:35Quand vous avez dit le grand plat, j'ai entendu mes tantes, mon père, tout le monde parler autour, parler fort, se partager.
00:02:42Et la cuisine de partage, elle est primordiale pour moi.
00:02:45Je pense que dans la région dans laquelle on se trouve aussi, elle est intéressante et...
00:02:49Oui, oui, mais elle est moins...
00:02:51Moins traditionnelle.
00:02:52Moins identitaire.
00:02:53Complètement.
00:02:54Voilà. Moins, quand on se balade dans la Médina, quand on va dans le souk à Marrakech, pour acheter un petit plat, c'est compliqué.
00:03:01Oui.
00:03:02Le type vous regarde et vous dit, non mais c'est une assiette que vous voulez.
00:03:05Voilà.
00:03:06C'est marrant.
00:03:07C'est ça le truc.
00:03:08Ça m'arrive parfois, ça m'arrive parfois de vouloir faire à manger un peu à la marocaine et que je demande de l'aide,
00:03:13et que je dis genre, mais des plats c'est pas possible, on va jamais manger tout ça.
00:03:17C'est vrai. Il y a cette idée là.
00:03:19Et je crois que cette idée, elle n'est pas uniquement sur la nourriture, elle est sur l'idée de plaire, de la peur de décevoir.
00:03:24C'est culturel, quoi.
00:03:25Il y a des gens qui disent au Maroc, on mange d'abord avec les yeux.
00:03:29Oui, mais...
00:03:31Voilà, on est dans une époque aussi où il ne faut pas trop jeter.
00:03:34C'est vrai.
00:03:35Ça fait une drôle de transition quand même, quand on est né au Maroc.
00:03:40Né NID.
00:03:41On est né au Maroc.
00:03:42On y passe toute son adolescence et puis un jour, on traverse l'Atlantique, on s'installe au Canada.
00:03:47Oui, c'est...
00:03:48Moins de 30 l'hiver.
00:03:50Terrible. Je pense que la logique aurait voulu que...
00:03:53Enfin la logique, la transition plus douce aurait voulu que je fasse de Maroco à Monaco.
00:04:00Mais j'ai fait un grand détour.
00:04:03Et je crois très clairement, très techniquement, que j'ai été au Canada pour une raison très bête.
00:04:11C'est que mon père avait fait une demande d'immigration pour avoir des papiers.
00:04:14Et à l'époque, c'était très accessible.
00:04:17Oui, ils avaient une politique le Canada.
00:04:19Une politique qui favorisait l'immigration.
00:04:21Une vraie politique migratoire, oui.
00:04:22Où ils appelaient, ils faisaient des appels carrément.
00:04:24Et puis mon père avait dit, on va vous prendre des visas d'immigrants.
00:04:28Je suis arrivé, j'ai demandé la nationalité pour travailler, pour avoir la sécurité sociale.
00:04:32Puis j'ai vécu là-bas 4 ans.
00:04:34J'ai fait des études, j'ai beaucoup travaillé là-bas pour ramasser l'argent, pour payer les cours Florent.
00:04:38Que je n'ai pas payé parce que j'ai réussi le concours de la classe libre.
00:04:41Je l'ai raconté à mon fils il y a quelques jours, il était impressionné.
00:04:44Je me suis dit, mais c'est ça qu'il faut que tu lui racontes.
00:04:46Parce que parfois, j'essaie de l'impressionner et puis je ne l'impressionne pas.
00:04:49Et là, je racontais juste un truc.
00:04:50Et puis je suis arrivé en France et puis j'ai passé ce concours.
00:04:52Et du coup, je n'ai pas payé l'école pendant 2 ans.
00:04:54Waouh, c'est trop fort papa.
00:04:56Je me suis dit, en fait, c'est là qu'il est fort ton père.
00:04:58Il y a plein de trucs où il n'est pas fort.
00:05:00Mais ça, c'est son truc.
00:05:02La Seine.
00:05:03La Seine.
00:05:04La Seine est quoi ? Parce qu'il y a un supplément d'âme ou je ne sais pas.
00:05:08Est-ce que c'est vrai qu'on dit que quand on monte sur scène, on est quelqu'un d'autre ?
00:05:12Alors, waouh, c'est une bonne question.
00:05:14Parce que je dirais les deux.
00:05:16Au début de sa carrière, on est quelqu'un d'autre.
00:05:20On se masque et on a besoin d'être quelqu'un d'autre.
00:05:22Et plus on avance et plus...
00:05:24D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si mon spectacle s'appelle lui-même.
00:05:26C'est ça.
00:05:27Vraiment.
00:05:28On est bien aujourd'hui.
00:05:29Ça se mousse.
00:05:30Tout est cool.
00:05:31Ça commence fort.
00:05:32On commence fort.
00:05:33En douceur en plus.
00:05:34Non, c'est vrai.
00:05:35Dans l'échange.
00:05:36C'est-à-dire que je crois que plus les années passent dans ma carrière et plus je cherche
00:05:42à épurer, à me détacher, même dans ma vie perso, sur le matériel par exemple.
00:05:50C'est très à la mode maintenant aux États-Unis.
00:05:52On parle de minimalisme.
00:05:54On parle de decluttering.
00:05:56C'est le grand mot.
00:05:57On veut se dépouiller.
00:05:58Il y a même des gens qui font appel à des agences, à des spécialistes qui viennent
00:06:01chez vous.
00:06:02Moi, je n'ai pas besoin d'une agence ou d'un spécialiste.
00:06:05On verrait tout ce qu'il faut vérer.
00:06:06On n'a pas besoin d'un spécialiste.
00:06:07À un moment donné, tu ne peux pas avoir huit jeans bleus.
00:06:12Ça ne va pas.
00:06:13Tu en prends trois et tu en donnes cinq.
00:06:15Ça suffit.
00:06:16Ça ne sert à rien.
00:06:17D'accumuler, ça ne sert à rien.
00:06:19Alors moi, je suis là-dedans.
00:06:20Donc, oui, une forme de dépouillement.
00:06:22Après, je ne suis pas atteint.
00:06:27Je ne suis pas un ermite.
00:06:28Je ne suis pas un saint.
00:06:30Peut-être une forme de simplicité.
00:06:32Alors moi, la première fois que je vous ai vu sur scène, je vous ai entendu.
00:06:38C'était le spectacle dans lequel il y avait le blond.
00:06:42L'autre, c'est moi.
00:06:43Papa est en haut.
00:06:44Papa est en haut.
00:06:45Bravo.
00:06:46Papa est en haut, je crois.
00:06:47Vous connaissez mieux que moi mes spectacles.
00:06:48Non, mais celui-là, je le connais.
00:06:49Parce que la première réaction que j'ai eu, je me suis dit, c'est ultra simple.
00:06:53Il n'y avait rien sur scène.
00:06:55Il y avait un piano.
00:06:56Et encore moins dans celui-ci.
00:06:58Il y avait des lumières.
00:06:59Il n'y a plus de lumière.
00:07:00Il n'y a plus de lumière.
00:07:01C'est le producteur qui est content.
00:07:02Ça coûte moins cher.
00:07:03Tout va bien.
00:07:04Mais je me suis dit, il n'y a pas d'artifice.
00:07:06Il n'y a rien.
00:07:07Le gars est là.
00:07:08Et c'est lui qui donne la dimension au truc.
00:07:11Et même quand vous commencez à jouer du piano.
00:07:13Ce qui m'a beaucoup surpris.
00:07:14Parce que moi, je suis arrivée là touriste complet.
00:07:17Et je ne savais pas que Gad Elmaleh, c'est un artiste qui fait tout.
00:07:21Parce que là maintenant, oui.
00:07:22Puisque je me suis penchée sur la question.
00:07:24Mais depuis toujours, vous avez cette appétence pour toutes les facettes de l'art.
00:07:29Parce que vous jouez la comédie.
00:07:30Vous chantez.
00:07:31Vous écrivez.
00:07:32Vous écrivez de la musique aussi.
00:07:34Vous jouez de la musique.
00:07:35Ça fait beaucoup.
00:07:36Alors, ça fait très pompeux tout ça.
00:07:39Si je disais oui, oui, tout à fait.
00:07:41Oui, oui, je n'ai rien à dire.
00:07:42Non, ce que je dois dire, c'est qu'il y a des choses qui sont complémentaires.
00:07:47Moi, je crois que la comédie et la musique sont très proches.
00:07:49J'ai un souvenir de Raymond Devos, que j'admire beaucoup, qui parlait de la musique et du rythme.
00:07:55Et des mots et de l'écriture.
00:07:57Je sais le talent de pianiste de Danny Boon.
00:08:00Je sais le talent de certains autres, de mes confrères et de mes consoeurs humoristes qui sont très dans le rythme.
00:08:06Le rythme musical qui est le rythme aussi de la vie, le rythme de la comédie.
00:08:10On dit que quelqu'un qui n'a pas de rythme, il ne peut pas faire de la comédie.
00:08:15Mais même, j'ai du mal à imaginer un mec qui est un bon comique qui ne sait pas danser.
00:08:19Parce que le rythme, il y a des règles.
00:08:23C'est un minimum.
00:08:24Après, il ne faut pas qu'il soit un grand danseur, mais au moins qu'il soit en rythme.
00:08:27Moi, j'aime ces choses que vous avez décrites dans le sens où le mot appétence, il est joli.
00:08:32Parce que c'est ça, en fait, c'est un attrait.
00:08:34Je vais vers ça, mais je ne suis pas spécialiste dans chacun des domaines.
00:08:38Je peux dire aujourd'hui vraiment sans...
00:08:40Oui, avec un peu de prétention, je suis un expert de l'humour.
00:08:43Je suis devenu un expert de l'humour.
00:08:45Oui, parce que finalement, l'humour, c'est ce qui domine.
00:08:47Je ne suis pas un spécialiste dans la musique.
00:08:48Je joue du piano pas mal.
00:08:50J'ai le niveau...
00:08:52On va dire que j'ai le niveau...
00:08:54Comment on pourrait appeler ce niveau ?
00:08:55C'est le niveau qui peut...
00:08:58C'est le niveau piano barre séduction.
00:09:01Où la fille, elle dit, oh, il joue bien.
00:09:03C'est tout.
00:09:04Ça s'arrête là.
00:09:05Le niveau piano barre séduction.
00:09:07L'excellence dans l'humour.
00:09:09Un peu de réel cinéma, un peu de scénariste.
00:09:12Donc vous êtes le tombeur parfait.
00:09:14Eh bien, détrompez-vous parce que...
00:09:16Oui, c'est assez intéressant de dire ça.
00:09:18Parce que je suis en train de faire le travail pour me connaître de plus en plus.
00:09:23C'est le vrai projet de ma vie, c'est ça.
00:09:25Et d'abord, j'aime bien la personne que je rencontre.
00:09:29C'est complexe, très compliqué.
00:09:31Mais je m'aperçois que plus on s'approche de sa vérité,
00:09:35plus on s'approche de l'idée de se connaître,
00:09:39et plus c'est difficile de rencontrer quelqu'un.
00:09:41Alors que c'est la meilleure version de moi en ce moment.
00:09:45Eh oui, mais est-ce que...
00:09:47Elle ne veut pas me comprendre.
00:09:48Non, mais la personne qui est en face et que vous rencontrez,
00:09:51est-ce qu'elle a besoin de la meilleure version de vous ?
00:09:53C'est ça le truc.
00:09:55C'est ça le truc.
00:09:56C'est que quand on rencontre quelqu'un,
00:09:57on ne sait pas vraiment pourquoi cette personne s'intéresse.
00:09:59Quel est le point dans tout ce que vous avez dans la panoplie ?
00:10:04C'est quoi le point ?
00:10:05J'imagine qu'en tant qu'humoriste, avec du succès, célèbre,
00:10:10sympa, sans artifices, j'imagine quand même qu'il y a des moments
00:10:17où c'est pas une séduction avérée,
00:10:21mais dans le regard des jeunes femmes ou des femmes
00:10:24qui vous voient sortir de la loge ou quoi que ce soit,
00:10:27il n'y a pas une ouverture, mais au moins un a priori positif.
00:10:34Oui, il y a un a priori.
00:10:36C'est marrant, j'ai toujours dit à mes potes,
00:10:39la notoriété, c'est assez féminin.
00:10:43C'est-à-dire on est dans une position, on vient vers nous.
00:10:46Sacha Guitry disait que le succès donne du charme aux hommes.
00:10:49Bien sûr.
00:10:50De toute façon, si je n'avais pas eu la notoriété,
00:10:53je n'aurais pas connu les gens que j'ai connus,
00:10:54je n'aurais pas eu les relations que j'ai eues, je l'avoue.
00:10:56C'est que je ne suis pas capable, je suis trop inhibé dans la vie,
00:11:00je suis trop timide pour aller vers une femme.
00:11:03Il faut vraiment qu'il y ait une blague,
00:11:06il faut qu'il y ait un truc, ou alors un peu d'alcool.
00:11:10Mais comme je ne bois plus d'alcool...
00:11:13Décidé, c'est dry, définitif.
00:11:16Oui, 21 août 2021, j'ai arrêté.
00:11:19Ça, c'est la décision.
00:11:21Ça fait deux ans et sept mois et je suis très heureux.
00:11:23J'ai une meilleure vie, une nouvelle vie,
00:11:25je me sens beaucoup mieux et j'ai une nouvelle vie.
00:11:28Mais pas uniquement une nouvelle vie sur cette thématique-là,
00:11:31c'est que ça a ouvert d'autres choses sur ma paternité,
00:11:35ma spiritualité, ma sexualité, ma masculinité,
00:11:41mais vraiment, mon corps, mon âme...
00:11:43Je comprends, moi j'ai arrêté de fumer il y a dix ans,
00:11:45je me souviens du jour où j'ai arrêté de fumer.
00:11:46Oui, moi je me souviens de tout.
00:11:47Je me rappelle avec qui j'ai bu ce dernier verre,
00:11:49pourquoi j'ai arrêté, comment j'ai fait.
00:11:51Et aujourd'hui, tout devient un choix, je ne subis plus.
00:11:55Avant, j'étais pas bourré tous les jours,
00:11:59mais je buvais régulièrement et j'en avais marre d'être guidé par ça.
00:12:01Ma joie était guidée par ça, mes amitiés, mes rencontres,
00:12:06les after-shows...
00:12:08Après, je ne juge pas ça, les gens qui boivent,
00:12:11parce qu'il y a des gens qui nous écoutent...
00:12:12On va boire un verre.
00:12:13Oui, mais un verre.
00:12:14Moi, je suis un fan de vin, j'adore le vin,
00:12:17mais je ne sais pas boire un verre.
00:12:19Moi, je ne peux pas boire un verre.
00:12:20Donc, il y a des gens qui doivent nous écouter,
00:12:22qui doivent dire, mais comment il fait,
00:12:23il peut boire un verre et c'est tout.
00:12:24Moi, je ne peux pas.
00:12:25J'avais une copine qui me disait, quand on était étudiante,
00:12:28je lui disais, viens, on va boire l'avéro,
00:12:29elle me disait, non, parce qu'un verre,
00:12:32c'est la plus grosse arnaque que j'ai jamais entendue.
00:12:34On va boire un verre, ça n'existe pas.
00:12:36Ce n'est pas un.
00:12:37Ce serait drôle d'être honnête et de dire,
00:12:39tu veux boire cinq verres ?
00:12:40Qu'est-ce que tu fais à 20h ?
00:12:41Est-ce que tu veux boire cinq verres ?
00:12:43Et là, je pense que les gens diraient,
00:12:44cinq, pourquoi cinq ?
00:12:45Parce que c'est ce que j'ai planifié.
00:12:46Et en fait, ce serait intéressant de voir les réactions.
00:12:48Mais non, ça a changé ma vie et je trouve que c'est super.
00:12:52Mais pour revenir à ce que vous disiez sur la séduction,
00:12:55après, j'ai l'impression que ça, c'est la façade,
00:13:00c'est la première étape.
00:13:01Mais les gens qui m'intéressent profondément,
00:13:04bizarrement, ils ne viennent pas beaucoup vers moi.
00:13:07C'est vrai ?
00:13:08Oui.
00:13:09Est-ce qu'on a cette sensation de ne pas intéresser
00:13:12les gens qu'on voudrait ?
00:13:13Oui.
00:13:14Oui ?
00:13:15Oui.
00:13:16Franchement…
00:13:17Je crois que ça, c'est un sentiment qui est globalement partagé.
00:13:21C'est universel.
00:13:22Tout le monde a l'impression qu'il n'intéresse pas
00:13:25les personnes qu'il voudrait intéresser.
00:13:27Spontanément.
00:13:29Je ne sais pas, mais parfois…
00:13:35Parfois, je reçois des messages, je dis,
00:13:37c'est gentil, mais ce n'est pas de toi que je veux.
00:13:40Ça, ce n'est pas…
00:13:41C'est de l'autre.
00:13:42Non, je rigole.
00:13:44L'autre jour, il y avait une fête d'anniversaire
00:13:46et la personne qui avait invité les gens me dit,
00:13:49tu te rends compte, il y a machin qui n'est pas venu,
00:13:51et je lui dis, mais et ceux qui sont venus alors ?
00:13:53Waouh.
00:13:55Mais c'est bien.
00:13:56Oui.
00:13:57Et ça a changé.
00:13:58Il m'a regardée comme ça, il m'a dit,
00:14:00oui, tu as raison.
00:14:01Effectivement.
00:14:02Parce que moi, je dis toujours, il faut choyer ceux qui nous choisissent.
00:14:06Mais ça fait le parallèle avec le public.
00:14:10Au départ, quand vous montez sur scène la première fois
00:14:13ou quand vous commencez,
00:14:14il n'y a pas cette appréhension.
00:14:16Et si ça ne marche pas ?
00:14:17Bien sûr.
00:14:18Moi, j'ai un souvenir très clair de la première fois de ma vie
00:14:21que je suis monté sur scène.
00:14:22D'ailleurs, je vais le fêter le 11 décembre 2024.
00:14:25C'était le 11 décembre 1994 à Montréal.
00:14:29Je m'en souviens très clairement.
00:14:30Au Canada.
00:14:31Ça a commencé au Canada.
00:14:32Au Canada.
00:14:33Et en fait, je suis, ce jour-là, tétanisé.
00:14:40Je suis, mon corps est paralysé,
00:14:44mais vraiment, ce n'est pas une image.
00:14:46Cyril Lecomte, un ami acteur,
00:14:48qui était metteur en scène à l'époque du show,
00:14:50m'essaye de me masser pour essayer de détendre ce corps
00:14:55qui est raide, qui refuse finalement.
00:14:58Mais ça, c'est parce que ça s'était fait d'une manière
00:15:00à la fois très généreuse de la part de quelqu'un
00:15:02qui m'avait mis sur scène,
00:15:03mais de manière un peu brutale.
00:15:05Moi, la première fois que j'étais sur scène,
00:15:06c'est quelqu'un qui a dit, j'ai loué la salle,
00:15:08tu me fais rire, vas-y.
00:15:10C'est comme du mécénat un peu.
00:15:11Et j'avais peur.
00:15:13Mais heureusement qu'il m'a forcé.
00:15:14Parce que les gens qui ont du talent,
00:15:16si on ne les force pas, s'ils ne sont pas obligés,
00:15:18ils ne vont jamais y aller.
00:15:20Et puis, comme on dit,
00:15:22you will never be 100% ready.
00:15:26Ce n'est pas vrai.
00:15:27Jamais tu ne seras prêt à 100%.
00:15:29Surtout dans la création, surtout dans l'art.
00:15:31C'est quoi cette histoire ?
00:15:32Moi, j'ai des copains qui écrivent des scénarios,
00:15:33ça fait 10 ans.
00:15:34Alors, ce n'est pas du mépris,
00:15:36mais on passe à autre chose.
00:15:38Tu ne peux pas travailler un film pendant 10 ans,
00:15:39ou alors tu sors le film du siècle.
00:15:41Tu ne peux pas faire tes maquettes de chansons
00:15:43et dire, là, j'ai un projet pendant 20 ans.
00:15:45Ou alors, je change.
00:15:46Et en fait, je crois que,
00:15:48au lieu d'aller vers la place qu'on doit occuper,
00:15:51on cherche absolument de la lumière
00:15:53dans une place qu'on croit qui est pour nous,
00:15:55et de l'ego.
00:15:56Je parlais avec un copain hier,
00:15:57qui écrit des chansons.
00:15:59Et il écrit des très belles chansons pour les autres.
00:16:01Et il me dit, j'ai écrit une chanson pour un tel,
00:16:04c'est des gens connus, et pour un tel.
00:16:05Putain, je suis trop content.
00:16:06Ouais, mais celle-là, je l'ai donnée à un tel,
00:16:08mais je trouve qu'il ne l'a pas très bien faite.
00:16:10J'avais envie de dire, mais on s'en fout.
00:16:12Mais on s'en fout.
00:16:13Pourquoi tu restes sur toi ?
00:16:15Pourquoi tu parles de toi ?
00:16:16Tu lui as donné cette chanson, il a voulu la chanter.
00:16:18Laisse-le.
00:16:19Il en fait ce qu'il en veut.
00:16:20Il en fait ce qu'il veut.
00:16:21Et ça, en fait, je crois qu'on est...
00:16:23J'essaierai de transmettre ça à mes enfants,
00:16:25c'est pas une histoire de niveau,
00:16:28c'est la place.
00:16:29Est-ce que t'es à la bonne place ?
00:16:30Tout le monde veut être dans la lumière.
00:16:32Ils pensent que c'est la meilleure place.
00:16:33Moi, j'ai un ami qui s'appelle Isaac Chari,
00:16:35qui a produit mon film,
00:16:36Reste un peu, dans lequel j'ai mis mes parents,
00:16:38qui est un film sur la foi,
00:16:39et la conversion, et la spiritualité.
00:16:41Isaac Chari, c'est un acteur.
00:16:43Il est petit de taille.
00:16:45Il a dit, je joue pas très bien, je suis petit,
00:16:47mais j'aime trop le cinéma.
00:16:48Il est devenu un des plus grands producteurs de France.
00:16:51Mais c'est brillant.
00:16:52Il a trouvé sa place.
00:16:53Mais oui, il a trouvé sa place.
00:16:54C'est une petite place, il est petit.
00:16:55Non, mais c'est un grand producteur.
00:16:59Mais en parlant de trouver sa place...
00:17:00Moi, quand j'étais aux Etats-Unis,
00:17:01franchement, pardon, je vous interromps plus,
00:17:03quand j'étais aux Etats-Unis,
00:17:05je rêvais du rêve américain,
00:17:07je voulais l'Amérique, je voulais décrocher la Lune.
00:17:09Mais quand je suis arrivé là-bas,
00:17:11je sais pas que j'ai été déçu ou quoi,
00:17:13je me suis dit, mais j'ai commencé à faire des choses.
00:17:15J'étais très heureux.
00:17:16Tu vas sur le canapé de Jimmy Fallon,
00:17:18tu fais un talk show,
00:17:19mais en fait, c'est des images d'épinal.
00:17:21Mais, and what ?
00:17:23Et après ?
00:17:24Est-ce que t'es heureux avec ça ?
00:17:25Est-ce que t'es un Américain ?
00:17:26Non.
00:17:27Est-ce que tu vas vivre aux Etats-Unis,
00:17:28et laisser tes enfants à Paris et à Monaco ?
00:17:30Non.
00:17:31Est-ce que tes parents vont te regarder que à la télé,
00:17:33à partir d'aujourd'hui ?
00:17:34Est-ce que tu vas travailler...
00:17:35Avec tout le respect que j'ai pour les Américains,
00:17:37la fascination que j'ai pour leur capacité de travail,
00:17:39leur méthode...
00:17:40Surtout dans cette industrie-là.
00:17:41Ouais, moi, j'ai pas envie de vivre là-bas.
00:17:43C'est trop difficile.
00:17:45C'est dur, ouais.
00:17:46C'est des machines.
00:17:47Moi, j'ai trouvé un équilibre
00:17:49qui est presque parfait
00:17:51entre ici
00:17:53et Paris et la tournée.
00:17:55Et j'espère que je vais arriver à le tenir, quoi.
00:17:58Ça, c'était un peu mon interrogation.
00:18:00Parce que j'ai commencé comme ça, je me suis dit...
00:18:02Alors, il est né au Maroc.
00:18:04Il finit son adolescence.
00:18:06Donc, il devient un homme au Canada.
00:18:08Ouais.
00:18:10Il rencontre le succès.
00:18:12Il démarre au Canada,
00:18:13mais il rencontre le succès en France.
00:18:15Il s'exporte aux États-Unis
00:18:17pour tenter une aventure, etc.
00:18:19Et finalement, un jour, il pose ses valises à Monaco.
00:18:21Entre autres.
00:18:22Une partie de mes valises.
00:18:23Une partie.
00:18:24Puisqu'il y a un de vos fils qui est à Paris
00:18:26et un qui est à Monaco.
00:18:27Donc, en tant que papa,
00:18:28on est partagé entre les deux, quoi.
00:18:30Et je me suis dit,
00:18:31à quel moment il est chez lui ?
00:18:33Ouais, c'est...
00:18:34Alors...
00:18:35Bizarrement...
00:18:36Bizarrement, je...
00:18:38Alors, chez moi, chez moi, chez moi, c'est le Maroc.
00:18:40Ah.
00:18:42Le chez moi...
00:18:43Pour rigoler, j'ai dit, le Maroc, c'est...
00:18:45Votre cœur.
00:18:46Vos racines de cœur.
00:18:47Ah, c'est là-bas, bien sûr.
00:18:49Pour rigoler, je disais un jour à un journaliste,
00:18:51le Maroc, c'est ma mère.
00:18:52La France, mon épouse.
00:18:53Et l'Amérique, ma maîtresse.
00:18:55Maintenant, il faut trouver un truc pour Monaco.
00:18:57C'est une ex qui refait ça.
00:18:59Il faut qu'il y revienne.
00:19:00Non.
00:19:01Je...
00:19:02Alors, quand je vais au Maroc, je me sens bien.
00:19:04Je me sens chez moi.
00:19:05Mais quand je suis à Monaco,
00:19:07j'ai...
00:19:09Il y a une douceur, en tout cas,
00:19:11dans la vie ici,
00:19:13et dans ce que moi, j'en fais de cette vie ici.
00:19:15Parce que...
00:19:16On va dire les choses très clairement.
00:19:18Mes potes, à Paris, à New York,
00:19:21ils ne comprennent même pas que...
00:19:23C'est-à-dire que c'est très compliqué parfois.
00:19:24Les gens se disent,
00:19:25« Ah ouais, t'es à Monaco ? Mais qu'est-ce que tu fais à Monaco ? »
00:19:26Qu'est-ce que tu fais ?
00:19:27Ils pensent qu'à Monaco, il y a le Grand Prix,
00:19:29et...
00:19:30Et le casino.
00:19:31Et le casino.
00:19:32Et les amis,
00:19:33il y a le casino, même le supermarché,
00:19:35il y a...
00:19:36Il y a le Grand Prix,
00:19:37c'est un prix d'athlétisme pour les enfants.
00:19:39Non, ce que je veux dire par là,
00:19:40c'est qu'il y a une vie,
00:19:41d'abord une vie culturelle qui est incroyable.
00:19:43Les gens ne soupçonnent même pas
00:19:44tout ce qu'il y a en création et en culture
00:19:46en termes de musique, de danse, de théâtre,
00:19:47de one-man-show, d'humour.
00:19:49Enfin, c'est assez délirant.
00:19:51Et surtout,
00:19:52Monaco ou pas,
00:19:54si tu es dans un endroit
00:19:55dans lequel ton enfant est scolarisé,
00:19:58à un moment donné, tu ne te poses pas la question.
00:20:00Le matin, quand tu fais des tartines,
00:20:02que tu les fasses à Bangkok,
00:20:04à Monaco, à Paris,
00:20:06à Tel Aviv ou à Marrakech,
00:20:07tu fais des tartines à ton enfant
00:20:09et tu essaies de lui donner
00:20:10un maximum d'amour, d'attention
00:20:12et de l'éduquer.
00:20:13Le reste...
00:20:14Après, on a de la chance
00:20:15parce qu'il y a une douceur de vivre,
00:20:16parce que c'est...
00:20:18Je ne sais pas, je me sens bien ici
00:20:19et lui, il se sent bien,
00:20:20donc c'est génial.
00:20:21Lui, il se sent bien.
00:20:22C'est l'essentiel.
00:20:23C'est la base.
00:20:24La paternité, pour vous,
00:20:25est-ce que ça a été...
00:20:27Alors, vous le dites, là,
00:20:29donc ma question,
00:20:30elle est un peu facile,
00:20:31mais est-ce que ça a été
00:20:32un élément important
00:20:33de ce que vous devenez ?
00:20:34C'est-à-dire que...
00:20:35Parce que j'imagine
00:20:36quand on a deux enfants
00:20:37qui ont...
00:20:38Enfin, j'imagine
00:20:39puisque moi, j'en ai qu'un.
00:20:40Mais j'imagine
00:20:41que quand on a deux enfants
00:20:42qui ont une...
00:20:43une différence d'âge,
00:20:46parce qu'ils ont 10 ou
00:20:47un peu plus de 10 ans
00:20:48de différence d'âge...
00:20:49Il faut que je fasse le calcul,
00:20:50je ne suis pas bon.
00:20:51Il y en a un qui a 10
00:20:52et l'autre 23.
00:20:53Oui, 13.
00:20:54Donc, quand on a deux enfants
00:20:55qui ont une différence d'âge
00:20:56aussi importante,
00:20:57est-ce que vous êtes
00:20:58le même homme
00:20:59quand ils naissent
00:21:00à chaque fois ?
00:21:01Ah non, pas du tout.
00:21:02C'est intéressant, ça.
00:21:03Mais on n'est pas mieux.
00:21:04Il y a des côtés
00:21:05sur lesquels on est mieux
00:21:06et d'autres sur lesquels
00:21:07on est moins bien.
00:21:08Et la constante,
00:21:09c'est qu'on a envie
00:21:10d'être là,
00:21:11d'être présent,
00:21:12de transmettre.
00:21:13Mais je crois que
00:21:14j'ai plus de patience
00:21:15avec le plus petit
00:21:16qu'avec le grand.
00:21:17Je crois que j'ai compris
00:21:18beaucoup de choses.
00:21:19C'est pas le même moment
00:21:20de votre carrière, non plus.
00:21:21Exactement.
00:21:23En fait,
00:21:24le plus grand,
00:21:25quand Noé avait
00:21:26l'âge de Raphaël,
00:21:27j'étais en pleine...
00:21:28En pleine boum.
00:21:29En pleine boum,
00:21:30en pleine ascension.
00:21:31Et en fait,
00:21:32c'était même pas
00:21:33une démarche pour moi
00:21:34de dire
00:21:35est-ce que je vais aller...
00:21:36J'étais juste
00:21:37sur les routes.
00:21:38J'étais en train
00:21:39de faire mon devoir,
00:21:40presque.
00:21:41Le sacerdoce du comique.
00:21:42J'étais tous les soirs...
00:21:43Pas que le sacerdoce
00:21:44du comique,
00:21:45il y en a
00:21:46plein.
00:21:47Il y en a plein.
00:21:48Il y en a plein.
00:21:49Il y en a plein.
00:21:50Il y en a plein.
00:21:51Pas que le sacerdoce
00:21:52du comique.
00:21:53Non, mais j'étais à fond
00:21:54six soirs par semaine
00:21:55sur les routes
00:21:56avec tout ce qui va avec.
00:21:57Et donc,
00:21:58j'étais...
00:21:59Alors,
00:22:00c'est pour ça que
00:22:01mon plus grand,
00:22:02il a fait beaucoup
00:22:03les tournées avec moi.
00:22:04Et je l'ai plus emmené.
00:22:05Il est venu ?
00:22:06Oui, beaucoup.
00:22:07Et après,
00:22:08il y a aussi une autre chose
00:22:10qu'il faut admettre
00:22:11et reconnaître,
00:22:12c'est que c'est un moment
00:22:13de ma carrière
00:22:14où je ne pouvais pas
00:22:15décemment dire
00:22:16bon les gars,
00:22:17je tourne trois soirs,
00:22:18je fais...
00:22:19Tu fais une pause.
00:22:20Deux soirs avec mon fils.
00:22:21Je fais un soir là.
00:22:22Non.
00:22:23Aujourd'hui,
00:22:24j'en ai la capacité,
00:22:25les moyens,
00:22:26la possibilité,
00:22:27le pouvoir de le faire.
00:22:28Il faut le faire.
00:22:29Il faut en profiter.
00:22:30Aujourd'hui,
00:22:31je suis capable de dire
00:22:32les gars,
00:22:33je tourne de temps à temps.
00:22:34Là, c'est les vacances.
00:22:35Vous me laissez tranquille.
00:22:36Là, c'est...
00:22:37Je suis là.
00:22:38Enfin,
00:22:39je peux le décider.
00:22:40Donc,
00:22:41c'est une chance.
00:22:42C'est quoi qui a changé,
00:22:43en fait ?
00:22:44C'est la notoriété
00:22:45qui a augmenté.
00:22:46C'est le succès
00:22:47qui vous a permis
00:22:48de passer
00:22:49à un autre cap.
00:22:50Parce que quand vous dites
00:22:51j'étais à une époque
00:22:52où je ne pouvais pas le faire.
00:22:53J'imagine
00:22:54que quand on s'est battu,
00:22:55parce que...
00:22:56Moi, je me suis un peu
00:22:57documentée sur vous.
00:22:58Il y a quand même
00:22:59beaucoup de travail derrière tout ça.
00:23:00Ce n'est pas tomber du ciel
00:23:01un jour.
00:23:02Non.
00:23:03C'est ce que j'essaie d'ailleurs
00:23:04de transmettre à mes enfants.
00:23:05Le travail.
00:23:06C'est ça.
00:23:07Quand on a autant travaillé,
00:23:08quand on a autant
00:23:09souhaité atteindre des objectifs,
00:23:11le moment où on est
00:23:12au confluent
00:23:13de plein d'opportunités,
00:23:14il n'y a pas
00:23:15que le fait
00:23:16qu'on puisse décider
00:23:17oui ou non de le faire.
00:23:18Il y a aussi l'envie.
00:23:19Exact.
00:23:20Oui, je pense.
00:23:21Mais...
00:23:22On en prend vite conscience
00:23:23que ce que...
00:23:24Alors, il y a l'envie, oui.
00:23:25On est attiré.
00:23:26On a une forme de mission,
00:23:27de flamme, de lumière.
00:23:28Elle nous guide,
00:23:29on la suit.
00:23:30Mais on ne sait pas
00:23:31trop où on va, en fait.
00:23:32Moi, je ne savais pas...
00:23:33Je voulais être connu, en fait.
00:23:34Je n'étais pas...
00:23:35Aujourd'hui,
00:23:36je ne suis plus là-dedans.
00:23:37Aujourd'hui, je suis dans...
00:23:38Il faut que mon spectacle
00:23:39soit le meilleur spectacle
00:23:40de ma vie, là.
00:23:41Celui que je suis en train de faire.
00:23:42Mais vraiment,
00:23:43ce n'est pas de la fausse humilité
00:23:45ou de la posture de mecs...
00:23:46Moi, je n'ai pas envie
00:23:47d'être plus connu que ça.
00:23:48Je n'ai pas envie.
00:23:49Ça ne veut pas dire
00:23:50que je suis une star internationale.
00:23:51Ça veut dire juste
00:23:52que j'ai rencontré
00:23:53ce phénomène-là.
00:23:54Je sais ce qu'est la notoriété.
00:23:55Elle ne va pas me faire de moi
00:23:56un homme différent.
00:23:57Mais le travail, oui.
00:23:58C'est-à-dire que faire
00:23:59un meilleur spectacle,
00:24:00être plus intime,
00:24:01plus vrai,
00:24:02ça, oui.
00:24:03Mais je n'ai pas besoin...
00:24:04Avant, je rêvais
00:24:05d'être reconnu dans la rue.
00:24:06C'était un moteur.
00:24:07C'était ça, ma question.
00:24:08Quand vous avez dit
00:24:09que vous étiez
00:24:10en train de faire
00:24:11un spectacle,
00:24:14quand vous êtes dans la rue,
00:24:15à l'aéroport,
00:24:16je pense à des endroits
00:24:17où il y a une concentration.
00:24:18Moi, je vous ai vus
00:24:19dans une salle de basket
00:24:20au quatrième rang avec Raphaël.
00:24:21Au bout de deux minutes,
00:24:22tout le monde vous a vus.
00:24:23Oui.
00:24:24Mais ça, c'est OK
00:24:25parce que ça, c'est digéré.
00:24:26Et après, moi,
00:24:27j'ai un autre truc
00:24:28qui est d'ordre plus...
00:24:29Comment dire ça ?
00:24:30Sans que vous me preniez
00:24:31pour un illuminé,
00:24:32mais je crois
00:24:33que j'ai une mission, moi.
00:24:34J'ai une mission.
00:24:35Ça y est, c'est fait.
00:24:36Ça y est.
00:24:37C'est fait.
00:24:38C'est fait.
00:24:39C'est fait.
00:24:40J'ai une mission.
00:24:41Ça y est, c'est fait.
00:24:42Ça y est.
00:24:43Et dans ma secte,
00:24:44je vous demande
00:24:45de donner 10 euros par personne.
00:24:46Non.
00:24:47Je crois que j'ai une mission,
00:24:48vraiment.
00:24:49Et ma mission,
00:24:50c'est de donner de la joie.
00:24:51Et moi,
00:24:52je suis venu sur Terre
00:24:53pour ça.
00:24:54Je suis venu sur Terre
00:24:55pour ça.
00:24:56C'est pas du tout
00:24:57un truc,
00:24:58une image
00:24:59qu'on m'a dite.
00:25:00C'est...
00:25:01J'ai compris ça.
00:25:02Et donc,
00:25:03même dans la rue,
00:25:04même dans...
00:25:05C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:25:06moi, j'aime les gens,
00:25:07je vais vers eux naturellement
00:25:08parce que je n'ai pas envie
00:25:09d'aller vers eux.
00:25:10Je ne vais pas y aller.
00:25:11Mais quand j'y vais,
00:25:12j'y vais entièrement,
00:25:13j'y vais naturellement.
00:25:14Mais ma mission,
00:25:15c'est de donner de la joie aux gens.
00:25:16De donner de la joie
00:25:17tous les soirs, quoi.
00:25:18Tous les soirs.
00:25:19Est-ce que ça demande
00:25:20de la générosité, ça ?
00:25:21Comme un pasteur, en fait.
00:25:22Oui.
00:25:23Oui, on va parler de foi
00:25:24parce qu'il y a quand même...
00:25:25Ou un rabbin.
00:25:26Oui.
00:25:27Pasteur, rabbin.
00:25:28Pas facteur.
00:25:29Pasteur.
00:25:30Pas facteur.
00:25:31Pasteur.
00:25:32Le pasteur n'est pas passe.
00:25:33Mais quand on a
00:25:34comme mission
00:25:35de donner de la joie aux gens,
00:25:36est-ce que ça demande
00:25:37d'être généreux ?
00:25:38Quand vous me dites
00:25:39j'ai une mission,
00:25:40est-ce qu'il y a
00:25:41une part de vous,
00:25:42humain,
00:25:43Gad,
00:25:44qui dit
00:25:45moi, j'ai envie
00:25:46de faire plaisir aussi ?
00:25:47Oui.
00:25:48Ce n'est pas que mon métier.
00:25:49Oui, mais je reçois
00:25:50avec ça vraiment beaucoup.
00:25:51C'est un peu...
00:25:52C'est un peu...
00:25:53C'est des phrases...
00:25:54C'est des extraits
00:25:55de textes sacrés,
00:25:56mais...
00:25:57Sauver l'autre,
00:25:58c'est se sauver à soi.
00:25:59C'est un peu...
00:26:00C'est un peu...
00:26:01C'est des phrases...
00:26:02C'est des extraits
00:26:03de textes sacrés,
00:26:04mais...
00:26:05C'est un peu...
00:26:06C'est un peu...
00:26:07C'est de se sauver à soi.
00:26:08Tendre la main,
00:26:09c'est se tendre la main.
00:26:10C'est la prière
00:26:13de saint François d'Assise,
00:26:14c'est...
00:26:15Seigneur,
00:26:16fais en sorte
00:26:17que j'ai plus
00:26:18à pardonner
00:26:19que me faire pardonner.
00:26:20Ah oui.
00:26:21C'est...
00:26:22C'est certain.
00:26:23Que j'ai plus
00:26:24à aimer
00:26:25que me faire aimer.
00:26:26J'en parlais
00:26:27de ça avec un artiste
00:26:28récemment
00:26:29qui est passé à Monaco.
00:26:30On parlait avec
00:26:31quelqu'un de votre équipe,
00:26:32de Manu Payet.
00:26:33C'est marrant,
00:26:34C'est marrant, on échangeait tous les deux et il m'a beaucoup touché parce que
00:26:37on se parlait de ce qu'on a invoqué et ce qu'on demandait finalement avant un spectacle et il m'a confié que
00:26:43qu'il était sur un chemin comme ça où il disait
00:26:46qu'il aimerait avoir la force de
00:26:48plus d'aimer le public que de se faire aimer.
00:26:50Waouh, ça m'a allumé un truc, j'ai dit, je me suis dit, il a mis des mots sur ce que je ressens en fait.
00:26:56Parce que se faire aimer,
00:26:58je dis pas que c'est un acquis mais s'il y a 2000, 3000, même 5000 personnes dans la salle qui ont payé des billets
00:27:03pour vous,
00:27:05normalement, à part certains
00:27:07couples dont un des deux
00:27:10a forcé, a pris des billets, non je rigole mais ils sont là pour vous, ils vous aiment, mais est-ce que vous allez les aimer
00:27:16assez quoi ? Et moi, tous les soirs, je me dis, mais vraiment, ça peut paraître être un discours totalement, comment dire,
00:27:23cucu comme dirait l'autre, mais je veux aimer, je veux aimer tous les soirs, c'est dur, parfois on peut pas.
00:27:29Bah oui, c'est ce que j'allais dire.
00:27:31Là, j'étais en train de vous écouter et je m'imaginais le gars qui monte sur scène et qui va tourner un film en même temps et qui
00:27:39enregistre la bande originale ou la chanson d'un autre film, ou un podcast, et je me dis, je me dis, où est-ce qu'il trouve
00:27:47ce tonus, parce que c'est au-delà de la force, c'est où est-ce qu'il trouve ce tonus pour à chaque fois se mettre en condition
00:27:55d'être au rendez-vous ?
00:27:57Je crois que j'essaie de, comme on est en train de le faire maintenant, je pense qu'on est connecté, je prends aussi ce qui se
00:28:03passe, et
00:28:06j'essaye de me mettre en connexion en tout cas avec l'autre.
00:28:10Parfois ça marche pas, parfois ça passe pas. Alors, quand ça marche pas,
00:28:15quand on arrive, on a déjà, quand on s'appelle Gad Elmaleh,
00:28:19c'est pas évident, on transporte beaucoup de choses quand même.
00:28:23Oui, je crois que c'est, c'est,
00:28:27c'est beaucoup de choses, comme vous dites,
00:28:29c'est vraiment une richesse, mais on n'a pas les moyens, la capacité de le prendre comme une richesse au début, et c'est plutôt un
00:28:35handicap dans la tête d'un gamin, d'un jeune homme du moins de 20 ans, 19 ans, qui va à l'école de théâtre.
00:28:4121 ans, cours Florent. Voilà, moi je pensais à l'arrivée au cours Florent.
00:28:44Moi je voulais changer mon nom. Je voulais changer mon nom parce que...
00:28:48Mais je crois qu'il y a quelqu'un de votre famille qui a changé son nom.
00:28:51Oui, exactement. Et il s'est fait appeler Malet, M-A-2-L-E-T, c'est un mec formidable, qui a fait un
00:28:56parcours exemplaire pour nous dans la famille, c'était notre exemple.
00:29:00Il était dans l'associatif, dans la politique, il a créé pendant les
00:29:05pendant les radios libres, la première radio de la communauté juive, Radio Shalom, qui est la voix de la paix.
00:29:09C'est un homme de paix, c'est un homme qui a milité pour le dialogue interreligieux, donc c'est un mec
00:29:14exceptionnel, qui s'est fait appeler M-A-2-L-E-T, parce que lui, il est, il a commencé à exercer son métier à une époque
00:29:21où les séfarades, les juifs d'Afrique du Nord, ou les musulmans d'Afrique du Nord,
00:29:25c'était compliqué d'arriver avec un nom...
00:29:28Enfin, c'est récent, non, mais c'était compliqué de s'appeler Ben machin, ou...
00:29:34D'ailleurs, on le voit dans la génération des acteurs qui ont l'âge de mes parents, et bien, bien souvent,
00:29:40ils ont changé leur nom. Nous, on n'a plus changé nos noms. Mais Roger Hanin, c'était pas Roger Hanin, Richard Berry, c'est pas Richard Berry,
00:29:46Patrick Bruel, c'est pas Patrick Bruel.
00:29:48Il y a quelque chose où l'identité, avant, on ne l'assumait pas. Mais c'est pas de leur faute, c'est pas qu'ils renient leurs origines, c'est
00:29:54tout simplement que c'était pas bienvenu, quoi.
00:29:57C'était un handicap, quoi.
00:29:59Ouais, c'était un marqueur de différence et de...
00:30:03Handicap, c'est peut-être fort. En tout cas, c'était un marqueur qui les mettait dans...
00:30:06Mais moi, je l'ai pensé, ma génération, plus tard. Je me suis dit, El Malé, avec un H à la fin,
00:30:10waouh, ça fait El Maler, qu'est-ce qu'ils vont dire, tu m'as jamais tourné au cinéma.
00:30:14Et puis, un jour...
00:30:15Ça n'a jamais été un sujet autour de vous, en fait ?
00:30:17Non, en fait, j'ai mis un Y pendant quelques mois, El Maler.
00:30:21Y ?
00:30:23Parce que je me disais, ça va faire...
00:30:25Quelle idée, franchement !
00:30:27Ah tiens, c'est une bonne... Par exemple, là, ça me donne une idée.
00:30:29Oh là là, ça me donne une super idée.
00:30:31Bah ouais, il faut la noter.
00:30:33Je vais la noter, d'ailleurs, pour nos auditeurs qui nous voient pas.
00:30:35Je suis en train de noter, parce que
00:30:37dans mon spectacle, je dis, je pensais que
00:30:39la notoriété
00:30:41me donnerait la joie.
00:30:43Je pensais que l'argent
00:30:45ferait en sorte que je serais bien dans ma vie,
00:30:47que j'aurais plus mal aux dents.
00:30:49Je pensais que changer de pays, ça allait me faire...
00:30:51Alors que tout ça est en moi, et c'est en nous
00:30:53qu'il fallait le chercher. Et je pense que c'est pareil pour le nom.
00:30:55Je pensais qu'en changeant de nom,
00:30:57on allait me voir comme un Américain.
00:30:59Mais tu peux changer de nom quatre fois, tu es qui tu es.
00:31:01Et ça, c'est une piste intéressante
00:31:03de réflexion et de comique.
00:31:05Mais pour revenir à
00:31:07cet oncle, lui, il a voulu revenir à son nom initial.
00:31:09Il paraît que c'est très difficile.
00:31:11Une fois qu'on l'a changé...
00:31:13C'est très compliqué.
00:31:15Il faut que le poids
00:31:17corresponde
00:31:19à la démarche.
00:31:21Quand on a un nom qui nous a été donné,
00:31:23on ne l'a pas choisi, on est né quelque part,
00:31:25on est qui on est, et qu'on veut changer ce nom,
00:31:27ça doit représenter un pas important.
00:31:29Sinon, ce serait trop facile.
00:31:31Oui...
00:31:33Oui, mais c'est
00:31:35des décisions énormes.
00:31:37L'identité... L'autre jour, j'ai discuté
00:31:39avec un secrétaire général
00:31:41d'une fondation à Monaco qui
00:31:43s'intéresse aux enfants fantômes en Afrique.
00:31:45Ces enfants qui n'ont pas été déclarés
00:31:47par leurs parents et qui arrivent à un moment donné, ils sont bloqués.
00:31:49Ils ne peuvent plus aller à l'école, ils ne peuvent plus rien faire
00:31:51parce qu'ils ne sont personne.
00:31:53Et son programme,
00:31:55là, le gros programme
00:31:57qu'il est en train de faire, c'est
00:31:59de trouver un moyen de redonner
00:32:01à ces enfants une identité en allant dans les villages,
00:32:03en faisant des opérations
00:32:05pour interroger les gens,
00:32:07pour voir qui sont ces enfants.
00:32:09C'est dingue. J'en parle dans mon spectacle de l'identité,
00:32:11des tests ADN qu'on fait,
00:32:13qu'on peut faire, toutes ces compagnies
00:32:15américaines où t'envoies un échantillon de salive
00:32:17et on te dit qui tu es, d'où tu viens, tout ça.
00:32:19Mais c'est intéressant parce que,
00:32:21malgré les résultats d'un test ADN et tout ton
00:32:23patrimoine génétique, c'est
00:32:25qui tu es profondément mais
00:32:27c'est pas ce que t'es devenu en fait.
00:32:29Alors moi j'ai des origines
00:32:31italiennes. C'est de là où tu viens mais c'est pas forcément
00:32:33de là où tu vas, ça c'est vrai. Exactement.
00:32:35Waouh, ce serait drôle ça de dire. Est-ce qu'il n'y a pas un test
00:32:37pour voir où je vais ?
00:32:39C'est drôle.
00:32:41Moi j'ai des origines italiennes
00:32:43et le pourcentage il m'a surpris.
00:32:45Je crois que j'ai plus de 20% d'italien.
00:32:47C'est...
00:32:49C'est ça.
00:32:51Artigian et la qualità, on y va.
00:32:53Est-ce qu'il y a beaucoup de gens au Maroc ?
00:32:55Pardonnez-moi si j'ai une question
00:32:57qui va vous paraître un peu
00:32:59caricaturale. Est-ce qu'il y a beaucoup de gens
00:33:01au Maroc qui ont les yeux clairs ?
00:33:03Non mais c'est une vraie question
00:33:05dans le sens où... Parce que c'est une influence ethnique.
00:33:07Non, totalement. Et puis les berbères.
00:33:09On retrouve chez les berbères beaucoup de...
00:33:11deux yeux.
00:33:13Les yeux clairs. Beaucoup de femmes blondes
00:33:15chez les berbères. C'est très surprenant.
00:33:17Alors il y a tout un historique que je connais pas.
00:33:19Je connais pas bien la...
00:33:21L'ethno...
00:33:23L'origine ethnique, enfin
00:33:25le mouvement de l'ethnie qui...
00:33:27Mais il y en a. Mon grand-père était un berbère
00:33:29des montagnes, d'une région montagneuse
00:33:31marocaine dans l'Atlas.
00:33:33Il a été à pied
00:33:35à Casablanca
00:33:37pour réussir sa vie.
00:33:39Et nous on vient des montagnes.
00:33:41Mais c'est vrai que la plupart des gens...
00:33:43Alors il y a eu des mélanges.
00:33:45Alors c'est vrai que tu en retrouves plus dans la communauté
00:33:47juive marocaine que musulmane.
00:33:49Mais en même temps on dit que certains juifs
00:33:51sont des convertis
00:33:53de l'islam.
00:33:55Il y a tellement de choses dans les régions.
00:33:57Tellement d'histoires.
00:33:59Mais c'est vrai que c'est plutôt rare.
00:34:01Mais chez les berbères il y en a énormément.
00:34:03Blonde aux yeux bleus, chez les berbères.
00:34:05C'est hallucinant.
00:34:07Au moins ça contrarie
00:34:09l'image d'Épinal qu'on a en tête.
00:34:11Alors on revient au Cours Florent parce que
00:34:13ce que je voulais savoir c'est
00:34:15quand on arrive au Cours Florent, 21 ans
00:34:17c'est jeune quand même, qu'on a
00:34:19gagné le droit de ne pas le payer.
00:34:21C'est un vrai cadeau ça.
00:34:2320 ans c'est une récompense.
00:34:25Une récompense.
00:34:27Mais j'ai quand même...
00:34:29Alors peut-être à tort, l'image du
00:34:31Cours Florent comme un endroit très difficile
00:34:33où la compétition est assez
00:34:35féroce.
00:34:37Est-ce qu'à l'intérieur de tout ça
00:34:39on trouve, on rencontre des gens
00:34:41qui nous aident ?
00:34:43On rencontre des clés.
00:34:45Gade ça veut dire bonheur
00:34:47donc à un moment donné
00:34:49il doit y avoir des petits coups de pouce du destin.
00:34:51Oui je pense. Il y a des clés.
00:34:53Il y a des déclencheurs. Il y a des profs qui...
00:34:55Alors c'est marrant parce que
00:34:57on pense que le show business
00:34:59c'est les gens que tu connais
00:35:01qui vont t'aider à faire une émission, un film et tout.
00:35:03Mais c'est pas ça. C'est ceux qui t'aident à devenir
00:35:05qui tu vas devenir. C'est pas ceux qui
00:35:07t'aident à... Je le vois avec les jeunes qui font
00:35:09de la musique. Tu peux pas me présenter un tel dans une maison
00:35:11de disques ? Ouais. Mais
00:35:13fais-moi écouter. Laisse-moi te dire ce que je pense
00:35:15et laisse-moi t'aider à
00:35:17devenir l'artiste que tu vas devenir.
00:35:19Et en fait moi j'ai des gens
00:35:21qui sont sur mon chemin
00:35:23qui s'appellent Joséphine Deren du Théâtre du Soleil
00:35:25qui s'appelle Hervé Briot
00:35:27qui s'appelle Xavier Florent qui sont des gens
00:35:29sur mon chemin. Marc Debuchere
00:35:31premier prof qui m'a dit
00:35:33mais qu'est-ce que tu vas changer ton nom ? T'es fou. El Malet
00:35:35c'est beau. El Malet t'es fou.
00:35:37Tu vas changer ton nom. El Malet. Tu te rends compte ?
00:35:39C'est élégant. C'est d'une beauté.
00:35:41El Malet. Je disais mais moi je le vois pas
00:35:43du tout comme ça. C'est un truc de blédard. El Malet
00:35:45pas du tout. Fais-toi confiance.
00:35:47Puis Joséphine Deren elle m'a dit faut se servir de ses origines
00:35:49et Hervé Briot il m'a dit
00:35:51la comédie que t'as parce que tu viens d'où tu viens
00:35:53et tu es qui tu es elle est géniale.
00:35:55Xavier Florent m'a dit mais improvise
00:35:57même quand tu dis un texte par coeur improvise c'est là que t'es le meilleur.
00:35:59Donc ces gens-là ils m'ont
00:36:01donné des clés quoi. Alors après
00:36:03oui on va chez Michel Drucker et on
00:36:05fait des podcasts mais au début
00:36:07on a besoin de ces gens-là pour nous aider.
00:36:09C'est pour ça que parfois avec les jeunes qui
00:36:11viennent me parler de théâtre j'essaye d'être
00:36:13utile. J'essaye pas d'être dans une
00:36:15posture de parrain. J'essaye pas non plus
00:36:17de les envoyer balader
00:36:19mais je les mets face à la vraie problématique.
00:36:21Genre ouais je veux être humoriste tu peux pas me brancher avec des...
00:36:23Tu veux être humoriste ?
00:36:25Est-ce que t'es humoriste ? Qu'est-ce que t'as écrit ? Ouais j'ai
00:36:27des idées. Fais voir ce que t'as écrit.
00:36:29Envoie-moi. Tiens mon mail. Je donne mon mail.
00:36:31Envoie-moi une vidéo de ce que t'as fait.
00:36:3390% ils en voient rien.
00:36:35Donc ils sont dans un truc de...
00:36:37Mais tu le sens tout de suite quelqu'un qui a envie
00:36:39de faire quelque chose. Alors avoir envie
00:36:41de faire quelque chose si on revient
00:36:43aux origines de Gad Elmaleh qui est quand même
00:36:45dans une famille d'artistes puisque
00:36:47votre frère est acteur.
00:36:49Votre soeur vous l'avez dit
00:36:51c'est la femme avec qui vous travaillez le plus.
00:36:53Ouais. Auteur et écrivain.
00:36:55Elle a mis en scène. Elle a mis en scène mes spectacles
00:36:57précédents. Pas celui-ci.
00:36:59Je la consulte
00:37:01quand même. Son avis est très important.
00:37:03J'allais dire est-ce qu'elle est critique ? Très.
00:37:05Trop.
00:37:07Mais mes enfants aussi.
00:37:09Vos enfants ? Vos parents ? Non.
00:37:11Ah bah non. Pour vos parents
00:37:13vous êtes super.
00:37:15Ils passent à côté parfois même.
00:37:17Mes enfants très durs
00:37:19sans s'en rendre compte.
00:37:21Judith ma soeur
00:37:23très dure en s'en rendant compte. Elle sait très bien.
00:37:25Et puis aussi
00:37:27les collègues. Les collègues avec qui j'échange.
00:37:29Ce nouveau spectacle je le travaille avec Romane
00:37:31Frécinet. Donc c'est quelqu'un que j'admire
00:37:33beaucoup dans la nouvelle génération. C'est le number one.
00:37:35Mais pas que de la nouvelle génération.
00:37:37Il est aujourd'hui le numéro un.
00:37:39C'est facile quand on est un artiste
00:37:41et qu'on se remet en question parce que
00:37:43chaque fois qu'on monte sur scène ou qu'on lance un nouveau spectacle
00:37:45ou qu'on fait un nouveau film
00:37:47on se remet en question. C'est facile d'avoir
00:37:49confiance.
00:37:51Parce que je la consulte beaucoup.
00:37:53Il y a beaucoup de gens que vous arrivez à consulter
00:37:55en disant ce qu'il va me dire ou ce qu'elle va me dire.
00:37:57Je peux en tirer quelque chose.
00:37:59Oui. En fait c'est de l'actif
00:38:01comme je dis. Moi il y a des gens que je consulte
00:38:03et on se connait tellement bien
00:38:05que le ping-pong qu'on fait
00:38:07va être... Moi je vais
00:38:09l'intégrer.
00:38:11Comment dire ? J'ai l'impression qu'un bon
00:38:13commentaire, quelque chose qui est un actif
00:38:15c'est quelque chose qui résonne en moi et que j'ai
00:38:17presque, presque, presque
00:38:19déjà pensé. C'est-à-dire
00:38:21une remarque, c'est-à-dire que ça résonne.
00:38:23Ah, ça me parle.
00:38:25Je pense que plus on avance dans le métier
00:38:27et plus on sait. Demain si par exemple
00:38:29quelqu'un vient voir mon spectacle et me dit
00:38:31tu devrais parler des dauphins, ben non.
00:38:33Ou alors me dit
00:38:35j'aime pas du tout tout ce passage
00:38:37du spectacle. Par contre, si
00:38:39il me dit comme Roman peut me dire
00:38:41dans telle partie du show il y a trop de mots
00:38:43tu t'étends trop, tu perds trop de temps
00:38:45alors que tu pourrais être efficace
00:38:47dans telle partie du show, comme t'as déjà
00:38:49parlé de ta mère au début, non on reparle pas à la fin
00:38:51déplace cette vanne, mais là là
00:38:53va plus vers la vérité. Dans telle partie
00:38:55du show Roman me dit parfois je te crois
00:38:57pas. Je te crois pas, c'est pas vrai.
00:38:59Je te crois pas que Gad t'as fait ça.
00:39:01Pour un spectacle tel qu'en lui-même c'est...
00:39:03Ouais, et ça va pas. Alors je creuse
00:39:05et je dis qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est pas vrai dans ce que je raconte
00:39:07Ah ouais, c'est vrai que j'ai un peu extrapolé
00:39:09alors je vais chercher la vérité de ce moment.
00:39:11Allez, on y va, on continue.
00:39:13Et là j'ai
00:39:15des vrais repères
00:39:17pour moi. Mais c'est du
00:39:19ping-pong, c'est pas...
00:39:21Faut que ce soit du ping-pong, ça peut pas être que du ping
00:39:23ou que du pong.
00:39:25C'est pas mal ça, ça peut pas être que du ping
00:39:27Je peux la garder ?
00:39:29On parlait tout à l'heure, vous me disiez
00:39:31le mieux est pas forcément
00:39:33le meilleur ami du bien, c'est pas parce qu'on a
00:39:35plus d'expérience qu'on est meilleur
00:39:37ou quoi que ce soit.
00:39:39Comment on fait pour
00:39:41se dire
00:39:43qu'on est bon ? Parce que
00:39:45le premier, vous le dites, et j'en suis sûre,
00:39:47le premier juge de votre spectacle, c'est vous.
00:39:49Le premier
00:39:51critique de votre spectacle, c'est vous.
00:39:53Donc comment vous vous dites, à quel moment vous vous dites
00:39:55ça c'est bon ?
00:39:57Je pense que bizarrement, et ça va paraître très étrange
00:39:59ce que je dis, c'est que le jour où on atteint l'humilité
00:40:01on sait quand on est bon.
00:40:03C'est-à-dire qu'on sait aussi quand on est mauvais.
00:40:05On sait quand on est mauvais, mais
00:40:07comment exprimer ça ?
00:40:09Je crois,
00:40:11par exemple,
00:40:13mais c'est pas moi qui l'ai inventé, c'est qu'un jour
00:40:15un artiste m'a fait la remarque, donc je l'utilise à mon compte
00:40:17maintenant, c'est que parfois quand il y a des jeunes
00:40:19qui font la première partie de mon show, ils sortent de scène
00:40:21et disent ah j'étais pas top ce soir,
00:40:23je leur dis pour qui tu te prends ?
00:40:25Pour qui tu te prends pour dire que t'es pas top ?
00:40:27Sois top demain, va travailler.
00:40:29Et en fait, moi c'est parce que Jerry Seinfeld m'a dit ça.
00:40:31Un jour j'ai fait
00:40:33sa première partie, je lui ai dit je suis nerveux, j'ai peur,
00:40:35il m'a dit c'est ton problème, éclate-toi,
00:40:37vas-y, travaille. Et après je lui ai
00:40:39dit ah je sais pas si j'étais bon, il me dit pour qui tu te prends ?
00:40:41Tu crois que tu vas être bon tous les jours ? Et en fait,
00:40:43je crois que quand on est modeste,
00:40:45on sait quand on est bon, on sait quand on n'est pas bon,
00:40:47mais on sait surtout quand on est bon.
00:40:49C'est pas être prétentieux que de dire j'ai été bon
00:40:51ce soir, c'est au contraire.
00:40:53Et d'ailleurs, il y a un rabbin qui m'a dit,
00:40:55un sage, un rabbin qui m'a dit un truc très juste
00:40:57un jour, il m'a dit la modestie c'est quoi ?
00:40:59La modestie,
00:41:01si on n'a pas confiance en nous,
00:41:03ça vaut rien. Mais quelqu'un
00:41:05qui a conscience de ses qualités et qui est modeste,
00:41:07alors ça c'est un level
00:41:09de modestie qui est très intéressant.
00:41:11D'ailleurs je sais que je suis bon, je sais
00:41:13que j'ai des qualités, je sais ce que je vaux,
00:41:15mais je la ramène pas. Et ça c'est
00:41:17la modestie. Et je continue de travailler.
00:41:19Celui qui croit pas en lui qui est modeste, ça vaut rien.
00:41:21Celui qui fait semblant d'être modeste,
00:41:23ça vaut rien.
00:41:25Vous avez parlé
00:41:27de J.R. Seinfeld,
00:41:29ça c'est une rencontre importante ?
00:41:31Oui, c'est mon repère.
00:41:33Il est comme
00:41:35un... Je dis ça parce
00:41:37que j'ai passé le permis bateau il n'y a pas longtemps.
00:41:39C'est comme une balise.
00:41:41Le rapport.
00:41:42C'est une balise, elle clignote,
00:41:44c'est une balise, je me guide.
00:41:46Je m'inspire de lui, on est très amis,
00:41:48on est frangins, on se parle régulièrement.
00:41:50Mais vous parlez anglais avec lui ?
00:41:52Oui anglais, il parle pas un mot de français, ça l'intéresse
00:41:54absolument pas d'apprendre le français.
00:41:56Je pense que J.R. Seinfeld...
00:41:58Voilà.
00:42:00Il y a New York et la scène...
00:42:02Voilà, le monde est terminé
00:42:04après.
00:42:06Il s'en cache pas, il l'assume totalement
00:42:08et puis il dit qu'il a pas forcément envie
00:42:10de parler d'autres langues et ça me fait beaucoup rire.
00:42:12Moi qui suis dans...
00:42:14Vous qui avez conçu des spectacles
00:42:16en anglais, parce que ça on en a pas encore parlé
00:42:18mais ça doit être une difficulté.
00:42:20Est-ce qu'on dit qu'on n'est pas toujours la même personne
00:42:22dans les... Non, on n'est pas la même personne.
00:42:24J'étais plus
00:42:26efficace et j'avais moins peur
00:42:28de la vie et le regard des autres, d'abord parce que
00:42:30j'étais aux Etats-Unis, mais jouer en anglais
00:42:32il y a aussi d'autres choses qu'il faut savoir
00:42:34c'est que, c'est pas un secret mais
00:42:36moi je joue un texte écrit mot à mot
00:42:38parce qu'en français je change les mots
00:42:40tous les soirs. Je peux tout à fait
00:42:42dire un soir...
00:42:44Ah oui, je voulais vous raconter que j'étais à Monaco
00:42:46et il s'est passé ça pendant un podcast.
00:42:48Le lendemain je vais dire, ah, il faut que je vous parle d'un podcast.
00:42:50Oui, je l'ai fait parce que
00:42:52j'étais à Monaco et je peux inverser tout.
00:42:54J'ai jamais le même texte, mais en anglais
00:42:56j'étais incapable parce que j'ai pas la possibilité, les capacités
00:42:58de le faire ou d'improviser. D'ailleurs, j'avais
00:43:00un petit sketch là-dessus quand je faisais les Comédie Club
00:43:02en anglais, je disais en anglais
00:43:04bonjour à tous, je vais vous demander de ne pas
00:43:06m'interrompre parce que je n'ai pas la capacité
00:43:08d'improviser avec
00:43:10vous. D'ailleurs, cette phrase
00:43:12est écrite de mot
00:43:14à mot et donc...
00:43:16Je peux pas la changer. Et ça les faisait rire
00:43:18parce que je racontais une vérité
00:43:20et en même temps je racontais cette vérité qui était un peu contraignante
00:43:22avec ma prof d'anglais,
00:43:24ma prof d'accent aussi,
00:43:26où chaque mot était répété.
00:43:28Parfois, pour qu'il y ait un rire, il fallait que je mette l'accent.
00:43:30C'est la phonétique.
00:43:32Mais par exemple,
00:43:34c'était quoi la phrase ?
00:43:36Ah oui, je dis une blague
00:43:38un jour et je dis
00:43:40I was on holiday.
00:43:42Gros rire.
00:43:44Le lendemain, je fais la même blague avec les mêmes mots.
00:43:46Pas de rire. Wow.
00:43:48Sur le lendemain, gros rire.
00:43:50Deux jours après, pas de rire.
00:43:52Et ça fluctuait.
00:43:54Il y a un problème. Et là, je dis à ma prof, Julia,
00:43:56I have a problem.
00:43:58Sometimes they laugh, sometimes they don't laugh.
00:44:00Why ? Same joke.
00:44:02Elle me dit, je viens te voir ce soir, je te dirai.
00:44:04Et elle vient me voir.
00:44:06Elle me dit, mais t'es con toi. C'est normal qu'il rie pas.
00:44:08Et je lui dis, pourquoi ?
00:44:10Elle dit, parce qu'il y a des soirs où tu dis
00:44:12on holiday
00:44:14et des soirs où tu dis on holiday.
00:44:16On holiday, ça marche pas.
00:44:18Parce que les américains ont un tel formatage
00:44:20que si tu mets l'accent tonique
00:44:22sur le mauvais endroit,
00:44:24leur programme ne va pas l'assimiler.
00:44:26Nous, on est plutôt ouverts.
00:44:28Les francophones, si un américain
00:44:30dit les vacances
00:44:32au lieu des vacances,
00:44:34ou l'inverse,
00:44:36on va pas dire, on voit pas du tout ce que tu veux dire.
00:44:38Les américains, c'est genre,
00:44:40ah non, tu l'as pas dit comme nous on parle.
00:44:42J'ai pas compris.
00:44:44On est pas avec toi.
00:44:46C'est une forme d'ADN comme ça.
00:44:48Et pour moi, c'est un peu
00:44:50dur quand même, parce que c'est un manque d'ouverture.
00:44:52Là, vous parlez 5 langues, je crois ?
00:44:544.
00:44:56Je parle français,
00:44:58anglais, hébreu,
00:45:00arabe. Et je suis en train
00:45:02d'apprendre l'italien.
00:45:04C'est bien ça.
00:45:06J'ai envie de parler italien.
00:45:08Je sais pas pourquoi, d'ailleurs.
00:45:10Ça doit être pour Paul Tournesofa, je pense.
00:45:12Je sais pas.
00:45:14Je parle pas le monégasque.
00:45:16Ou alors c'est Paul Tournesofa,
00:45:18c'est parce que vous apprenez l'italien.
00:45:20Ou alors ils veulent m'engager sur une pub.
00:45:22Peut-être.
00:45:24On parlait de notoriété tout à l'heure.
00:45:26Comment on contrôle
00:45:28l'utilisation qu'on peut faire de son image ?
00:45:30Parce que
00:45:32à Monaco, c'est facile.
00:45:34Vous avez
00:45:36cette étiquette d'humoriste,
00:45:38d'homme célèbre, et puis vous êtes
00:45:40le papa de Raphael, vous êtes
00:45:42l'ancien amour de Charlotte.
00:45:44Donc pour à Monaco,
00:45:46vous êtes balisé, en fait.
00:45:48On sait qui vous êtes. Pour utiliser votre image à votre insu,
00:45:50ce serait difficile.
00:45:52Mais je pense qu'ailleurs, ça peut l'être.
00:45:54Alors, j'ai compris une chose très très tard,
00:45:56trop tard, que
00:45:58quelque part, on peut
00:46:00un peu décider des choses. Alors, pas si on
00:46:02vous prend en photo à votre insu,
00:46:04et que vraiment, on montre
00:46:06votre vie intime,
00:46:08c'est pas agréable, forcément.
00:46:10Mais je crois qu'il y a des choses qu'on apprend.
00:46:12C'est-à-dire,
00:46:14je vous donne un exemple
00:46:16assez marrant. J'ai un copain
00:46:18qui sortait avec la fille de
00:46:20Johnny Hallyday, Laura,
00:46:22que j'aime beaucoup. Et un jour,
00:46:24il m'appelle,
00:46:26et il me dit, ouais, frérot,
00:46:28je suis super contrarié,
00:46:30j'ai des
00:46:32photos de moi dans Voici,
00:46:34avec ma chérie,
00:46:36Saint-Tropez.
00:46:38J'ai dit,
00:46:40écoute-moi bien,
00:46:42tu es avec la fille de Johnny Hallyday, à Saint-Tropez,
00:46:44en monokini, sur les plages,
00:46:46au mois d'août. Si un paparazzi
00:46:48ne te shoot pas, c'est une faute professionnelle.
00:46:50Donc,
00:46:52j'ai l'impression que tu sais
00:46:54où tu vas aussi. Tu vois,
00:46:56tu sais un peu ce que tu guides. En fait, moi,
00:46:58si je vais dans des endroits où je sais que je vais me faire shooter,
00:47:00il faut que je sois en accord avec tout.
00:47:02Je me dis, écoute, il me shoot, qu'est-ce que tu veux faire ?
00:47:04Après, si j'ai pas envie de me faire shooter, parce que
00:47:06c'est une relation naissante, et que je sais pas,
00:47:08je vais essayer de m'organiser
00:47:10pour voir la personne en privé.
00:47:12Et puis, on a les moyens de se voir en privé,
00:47:14ça va, on n'est pas obligé de s'afficher.
00:47:16Après, un jour,
00:47:18quand ça devient
00:47:20officiel et que c'est une vraie histoire, et qu'ils te shoot,
00:47:22bon, ben voilà.
00:47:24Après, ça peut fragiliser
00:47:26parfois. Après,
00:47:28le plus sensible là-dedans, c'est les enfants.
00:47:30Ils peuvent ne pas comprendre.
00:47:32Ils peuvent ne pas comprendre quand tu...
00:47:34Voilà, il faut les préserver. Il faut les préserver
00:47:36au maximum. Et ils sont pas
00:47:38équipés pour comprendre. Déjà, pour un adulte,
00:47:40c'est violent, parfois, quand tu te retrouves, tu te dis
00:47:42ouh là là. Et en plus, parfois, c'est pas
00:47:44des photos avantageuses, quoi, tu vois.
00:47:46T'as presque envie de faire une charte.
00:47:48Une charte de... S'il vous plaît, évitez les doigts
00:47:50dans le nez, le but qui sort,
00:47:52le grattage de fesses. Est-ce qu'on peut faire
00:47:54une charte, s'il vous plaît ? Non, mais je crois
00:47:56qu'il faut savoir
00:47:58un peu... On sent
00:48:00où on va, on sent ce qu'on fait.
00:48:02Il faut se protéger.
00:48:04Il faut se protéger soi-même.
00:48:06Quand vous dites que vous sentez où vous allez,
00:48:08au moment de faire
00:48:10le film
00:48:12sur la foi et d'y mettre vos parents,
00:48:14pour un juif,
00:48:16ouvertement
00:48:18parler d'une autre foi,
00:48:20est-ce qu'à ce
00:48:22moment-là, vous sentez
00:48:24que vous êtes en accord avec tout ça
00:48:26et que ça va aller ?
00:48:28Oui, c'est-à-dire que je sens deux choses. L'essentiel...
00:48:30C'est marrant, il y a un humoriste,
00:48:32je pense que c'est Ricky Gervais, qui disait ça.
00:48:34L'essentiel n'est pas de savoir ce que tu peux
00:48:36dire ou ce que tu ne peux pas dire sur scène,
00:48:38c'est combien tu peux encaisser
00:48:40derrière. Oui, c'est ça. Les conséquences,
00:48:42en fait. Bien sûr. Mais moi, je ne suis pas fou.
00:48:44Vous pensez bien que quand j'écris
00:48:46l'histoire romancée
00:48:48un peu quand même, parce que ça part d'un point de départ réel
00:48:50qui est ma vision de la Vierge Marie quand j'étais enfant,
00:48:52mon amour pour la figure de la Vierge.
00:48:54Quand je suis petit à Casablanca, je n'ai pas le droit d'entrer dans les églises
00:48:56et j'extrapole jusqu'à
00:48:58peut-être le baptême ou pas, que je ne fais
00:49:00pas dans le film, que je n'ai pas fait dans la vie.
00:49:02Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens.
00:49:04Maintenant, je ne suis pas fou.
00:49:06Moi, j'écris un film sur un juif
00:49:08qui veut
00:49:10aller vers le christianisme.
00:49:12La catastrophe
00:49:14que ça représente pour sa famille et la communauté,
00:49:16c'est le sujet du film. Donc,
00:49:18quand certains juifs me disent « Mais tu es fou ! »
00:49:20Je dis « Mais c'est le film d'un mec qui a pété un câble
00:49:22pour sa communauté. » Mais ce n'est pas moi.
00:49:24C'est le film d'un mec. D'abord, oui.
00:49:26Mon amour et ma
00:49:28fascination
00:49:30pour la figure de la Vierge, il est réel
00:49:32et il le sera toute ma vie. Mais de la même manière
00:49:34que mon identité juive
00:49:36sera là toute ma vie.
00:49:38Mais je peux comprendre, après,
00:49:40que ça peut heurter, que ça peut étonner,
00:49:42qu'on ne sait pas trop. D'ailleurs, la plupart
00:49:44des gens qui étaient un peu choqués
00:49:46l'étaient avant de voir le film. Mais quand ils ont
00:49:48vu le film, ils ont vu qu'il y avait du dialogue, il y avait de la
00:49:50fraternité, il y avait de l'amour. Il y avait une
00:49:52ouverture à mes frères et sœurs d'une autre religion.
00:49:54Il y avait un détour, en fait.
00:49:56C'est ça qu'il faut comprendre. Et
00:49:58ce qui me reste, d'ailleurs, c'est que je suis
00:50:00plus fort dans mon identité.
00:50:02Je l'approche avec beaucoup plus d'études
00:50:04de patience, de compréhension, du Talmud,
00:50:06en faisant le détour
00:50:08vers mes frères et sœurs chrétiennes.
00:50:10Tellement plus.
00:50:12Parce que je me suis enrichi, parce que j'ai compris,
00:50:14parce qu'il y a des choses avec lesquelles on est d'accord,
00:50:16d'autres on n'est pas d'accord. Il y a eu des débats.
00:50:18Quand on est de l'autre côté
00:50:20et qu'on lit la fiche
00:50:22qu'on a préparée sur Gad Elmaleh,
00:50:24on se rend compte qu'il y a de la mixité,
00:50:26du mélange partout.
00:50:28Partout, dans tout. Pas seulement dans la religion.
00:50:30Il y a des ponts.
00:50:32Dans tout. Et je me dis
00:50:34alors maintenant, peut-être que vous allez me dire
00:50:36tu vas attirer par les cheveux, mais quand on est
00:50:38berbère, qu'on est habitué à voyager, parce que c'est ça
00:50:40les berbères, c'est pas des sédentaires en fait.
00:50:42Est-ce que
00:50:44c'est pas finalement une nature que vous avez
00:50:46en vous ? Est-ce que c'est pas l'ADN de mon grand-père
00:50:48qui est parti à l'âge de 8 ans de sa montagne
00:50:50de l'Atlas marocain
00:50:52à pied vers Casablanca et qui a marché
00:50:54jour et nuit et que je continue à chercher ?
00:50:56Peut-être. Récemment j'ai fait un voyage
00:50:58dans le désert, ça a été
00:51:00une grande prise de conscience.
00:51:02Il y a des
00:51:04sentiments d'appartenance
00:51:06chez vous ? Il y a des moments où vous
00:51:08là vous me disiez tout à l'heure mon pays,
00:51:10chez moi c'est le Maroc. Il y a des choses
00:51:12comme ça souvent ? Bien sûr. Mais la tradition
00:51:14séfarade c'est de l'appartenance. Pourquoi ? Parce que
00:51:16je pense et je ressens profondément
00:51:18que
00:51:20le séfaradisme c'est le judaïsme
00:51:22et l'arabité. D'ailleurs
00:51:24si vous allez dans une synagogue marocaine
00:51:26vous verrez que les mélodies chantées
00:51:28sont des mélodies arabes.
00:51:30Ou andalouses ou arabes. Et
00:51:32ce mélange-là
00:51:34moi je l'ai en moi
00:51:36et il est à Tavik et il est en moi
00:51:38et il est dans ma filiation. Pourquoi ? Parce qu'il a été
00:51:40à une époque l'âge d'or de la fraternité des
00:51:42juifs et des musulmans au Maroc
00:51:44et à l'heure où malheureusement
00:51:46la tragédie frappe au Proche-Orient
00:51:48Horriblement.
00:51:50Et on peut envoyer des messages
00:51:52de paix. Je crois que
00:51:54au Maroc les juifs et les musulmans, même si ça n'a pas
00:51:56toujours été simple, c'est pas vrai que c'est...
00:51:58Mais il y a eu toujours un travail.
00:52:00Il y a toujours eu un
00:52:02effort. J'ai une pensée d'ailleurs pour un homme pour qui
00:52:04j'ai beaucoup d'admiration qui s'appelle André Azoulay
00:52:06qui est l'homme le plus proche du
00:52:08du roi du
00:52:10Maroc.
00:52:12Et qui a été proche du père
00:52:14aussi, Feu Hassan II.
00:52:16C'est un homme qui
00:52:18m'intéresse toujours parce que je suis toujours curieux
00:52:20de voir comment il mène le dialogue
00:52:22interreligieux
00:52:24avec beaucoup... Il est sur le dialogue interreligieux
00:52:26et le dialogue intercommunautaire
00:52:28aussi. Et j'en parle avec lui.
00:52:30C'est un homme pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Il m'inspire.
00:52:32C'est des gens qui m'inspirent.
00:52:34Ceux qui créent des ponts et pas des murs.
00:52:36Si j'étais
00:52:38un constructeur,
00:52:40je ferais que des ponts.
00:52:42C'est étonnant d'ailleurs.
00:52:44J'ai l'avis aux monégasques qui sont dans la construction.
00:52:48J'étais presque là-dessus.
00:52:50C'est quoi que vous préférez ?
00:52:52C'est jouer la comédie ? Danser ? Chanter ?
00:52:54Il y a un truc que vous préférez vraiment ?
00:52:56Oui. Il y a une chose pour moi
00:52:58qui est...
00:53:00qui procure en tout cas
00:53:02une jubilation ultime.
00:53:04C'est
00:53:06faire des blagues.
00:53:08Et surtout le sentiment qu'on a
00:53:10quand on essaye une nouvelle blague et qu'elle marche.
00:53:12Je n'exagère pas
00:53:14quand je dis qu'il n'y a rien au monde
00:53:16qui m'a donné autant de satisfaction.
00:53:18Que ce soit...
00:53:20Il y en a une qui marche
00:53:22beaucoup en ce moment, c'est la blague des grand-mères.
00:53:24C'est quand vous parlez des deux grand-mères
00:53:26de votre fils et que...
00:53:28Moi j'ai vu cet extrait
00:53:30alors j'ai essayé de googler pour voir un peu.
00:53:32Ça sort presque systématiquement.
00:53:34Le coup des grand-mères.
00:53:36Il y a eu le blond ?
00:53:38Oui, il y a des marqueurs comme ça.
00:53:40Oui, parce que je crois que le coup des grand-mères
00:53:42ou le blond, c'est aussi une manière de me moquer
00:53:44de moi. Et c'est de décrire...
00:53:46C'est toujours décrire l'ailleurs.
00:53:48Décrire par exemple la visite
00:53:50à Monaco de ma mère.
00:53:52À Monaco, c'est pas...
00:53:54C'est pas traité
00:53:56de Monaco.
00:53:58Oui, bien sûr, on parle de Monaco, mais quelque part
00:54:00je veux que le public soit avec moi.
00:54:02Je veux leur dire... On a tous une mère
00:54:04blédarde qui...
00:54:06Et blédarde, ça ne veut pas dire qu'elle vient d'un bled.
00:54:08Née même à Monaco, ta mère, ou à New York,
00:54:10ou à Londres, et elle est blédarde. Mais ce qu'on va appeler
00:54:12blédarde, c'est que soit elle va mettre les pieds dans le plat,
00:54:14soit pour trop te protéger, elle va dire
00:54:16une bêtise, soit
00:54:18elle va être à côté.
00:54:20Et on a tous peur de ça. Mais mon fils, aujourd'hui,
00:54:22avec moi, est comme ça. J'arrive...
00:54:24J'arrive à l'école
00:54:26et j'ai l'impression que je marche pas,
00:54:28je parle pas comme il faut, je marche pas
00:54:30comme il faut, je conduis pas ma voiture comme il faut.
00:54:32Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
00:54:34Et ça, c'est intéressant.
00:54:36C'est très intéressant.
00:54:38C'est aussi
00:54:40une façon de dire aux gens
00:54:42je sais que vous le pensez.
00:54:44Et on va en parler.
00:54:46C'est un truc d'honnêteté. Mais bien sûr,
00:54:48il y a plein de choses que je dis dans le spectacle qui est de l'ordre
00:54:50de je sais que vous savez.
00:54:52Donc on va le dire. On va en parler.
00:54:54Alors, ça aussi, je l'ai appris.
00:54:56Et on contrôle beaucoup plus...
00:54:58On maîtrise beaucoup plus sa pensée,
00:55:00ce qu'on veut livrer ou pas,
00:55:02une fois qu'on laisse les gens
00:55:04nous aborder sur tous les sujets.
00:55:06Mais moi, il y avait une époque où si vous me parliez
00:55:08de ma famille ou de...
00:55:10Tout de suite, j'avais peur.
00:55:12Et du coup, il sortait quelque chose
00:55:14de bizarre. Mais quand
00:55:16vous êtes ouvert et vous vous protégez
00:55:18plus, c'est les autres qui se disent
00:55:20j'espère que j'ai dit le bon truc.
00:55:22Mais c'est intéressant.
00:55:24Mais ça prend du temps.
00:55:26Ça prend du temps et puis ça apprend aussi
00:55:28et c'est peut-être sur le chemin que vous avez décrit
00:55:30au tout début en disant aujourd'hui je pars
00:55:32à ma propre rencontre. C'est-à-dire que tant qu'on
00:55:34s'est pas vraiment rencontré, on a peut-être du mal aussi
00:55:36à laisser les gens analyser
00:55:38ce qu'on est, ce qu'on veut,
00:55:40ce qu'on fait...
00:55:42Oui, et puis on se soucie de l'image
00:55:44qu'on renvoie. Aujourd'hui, j'ai plus ce problème
00:55:46du tout. Enfin, j'ai pas envie d'avoir une mauvaise
00:55:48image, mais je fais pas les choses pour mon image.
00:55:50Mais c'est peut-être parce que vous
00:55:52n'en avez plus besoin. Par exemple, aujourd'hui, je suis pas là
00:55:54pour qu'on pense que je dis un
00:55:56truc bien. Parce que je suis curieux.
00:55:58Je suis là parce que je suis curieux. Donc on m'a parlé, on m'a dit
00:56:00voilà, je suis curieux. Donc j'écoute, je dis
00:56:02ok, je suis curieux, je vais y aller.
00:56:04Et puis il faut que je m'occupe à Monaco.
00:56:06Alors, justement, comme je sais
00:56:08que vous avez des
00:56:10rendez-vous derrière, j'avais quand même envie
00:56:12de vous demander ce qu'on pouvait vous souhaiter maintenant.
00:56:14Parce que là aussi,
00:56:16je me suis dit, c'est compliqué.
00:56:18Le type, il a tout.
00:56:20Non, il a pas tout.
00:56:22Ben, souhaiter que
00:56:24les personnes
00:56:26vers qui je vais voient en moi
00:56:28la personne que je suis vraiment
00:56:30et de la même manière que
00:56:32parfois c'est un
00:56:34a priori positif, quelqu'un qui a de la notoriété
00:56:36et parfois c'est pas un a priori positif.
00:56:38En tout cas, c'est un a priori, tout court.
00:56:40Oui, et en fait, il n'y a rien
00:56:42de pire que ce qu'on croit savoir.
00:56:44Croire quelque chose sur
00:56:46quelqu'un, c'est pas le connaître du tout.
00:56:48C'est comme...
00:56:50C'est comme apprendre.
00:56:52Quand on apprend, la chose la plus difficile
00:56:54à apprendre, c'est quoi ?
00:56:56C'est pas quelque chose qu'on connaît pas.
00:56:58La chose la plus difficile, c'est ce qu'on croit connaître.
00:57:00C'est horrible. Les gens qui croient connaître
00:57:02même une langue ou une chanson ou jouer...
00:57:04Moi, je croyais savoir bien jouer du piano
00:57:06le jour où j'ai repris des cours, c'est un enfer.
00:57:08Celui qui sait pas jouer, il apprend tout.
00:57:10Mais quand tu sais un peu
00:57:12et que tu crois savoir, c'est terrible.
00:57:14Mais, alors je peux imaginer
00:57:16qu'on me souhaite que les gens
00:57:18qui m'attirent, qui m'intéressent,
00:57:20que ce soit en amitié, en amour, professionnellement,
00:57:22ils voient au-delà
00:57:24de ce qu'ils pensent
00:57:26savoir, et ce que peut-être
00:57:28je représente. Mais encore plus
00:57:30dans la vie intime, dans la vie privée.
00:57:32C'est le défi
00:57:34le plus important, je pense.
00:57:36Donc on peut me souhaiter ça.
00:57:38Et la santé, surtout.
00:57:40On est genre en mode 31 décembre.
00:57:42Et la santé !
00:57:44La santé, oui, parce que
00:57:46j'ai tellement de choses
00:57:48à faire, tellement d'envie,
00:57:50tellement de curiosité.
00:57:52Je me lève
00:57:54le matin, mais vraiment
00:57:56j'ai hâte d'aller dans la vie.
00:57:58Mais vraiment, c'est pas...
00:58:00J'ai hâte, mais qu'est-ce qu'il nous réserve encore ?
00:58:02Après les tartines de Raphaël, il y a plein
00:58:04de trucs. Il y a plein de trucs, mais il y a avant
00:58:06les tartines. Avant les tartines aussi.
00:58:08Mais vous pouvez pas imaginer.
00:58:10Il y a un petit peu de méditation,
00:58:12il y a de la prière,
00:58:14essayer
00:58:16d'accueillir la journée,
00:58:18il y a peut-être un peu
00:58:20d'écriture. Je me réveille vers
00:58:226h tous les matins, donc
00:58:24j'ai du temps. Et après,
00:58:26les séquences s'enchaînent, mais...
00:58:28Moi qui suis curieuse de
00:58:30tout aussi, il y a des moments où je me dis
00:58:32je me fatigue moi-même.
00:58:34Mais...
00:58:36Ça me parle
00:58:38tellement ! Mais ça me parle
00:58:40tellement. J'aimerais tellement
00:58:42arrêter de penser à mes pensées.
00:58:44C'est ça. Maintenant, le problème,
00:58:46c'est que je vais penser en sortant d'ici
00:58:48à la personne qui m'a dit d'arrêter de penser à mes pensées.
00:58:50Ça va loin. À quoi tu penses ?
00:58:52Je pense à quelqu'un qui m'a dit qu'on pensait
00:58:54trop.
00:58:56Il va falloir arrêter. Ça peut être un sketch de Raymond De Vos.
00:58:58Ah, Raymond De Vos.
00:59:00C'est un des premiers
00:59:02que j'ai vu sur scène, c'est Raymond De Vos.
00:59:04En live ? Oh my god.
00:59:06Ça vous donne une idée de mon âge.
00:59:08C'est la fin du 18ème siècle
00:59:10quand même. À chaque fois,
00:59:12je fais cette blague à Michel Drucker, je suis pas très
00:59:14original, mais j'ai dit « Michel, franchement,
00:59:16c'est vraiment la vérité. Tu peux tout me dire. Molière.
00:59:18Sympa ou pas ? »
00:59:20Il faudrait pas
00:59:22qu'un jour, Raphaël vous pose la même question
00:59:24quand même.
00:59:26Il aura le droit de me charrier.
00:59:28Et vous charriez vos enfants ?
00:59:30Oui, les deux ont un regard critique parce que
00:59:32c'est le luxe de leur position d'être
00:59:34tellement proche de leur papa que c'est
00:59:36les seuls à pouvoir
00:59:38me critiquer sur les blagues.
00:59:40Les deux, avec leur manière.
00:59:42Le grand, il les pince sans rire.
00:59:44Il va me faire un petit regard genre « Ah ouais, tu trouves ça drôle ? »
00:59:46Et le petit, c'est en mode
00:59:48« Oh là là, papa, c'est tellement pas drôle ! »
00:59:50Mais
00:59:52ça me touche. Ça m'affecte quand même
00:59:54parce que je retourne au boulot.
00:59:56Mais je les crois pas. Je sais que je suis drôle
00:59:58et je vais aller les essayer mes blagues
01:00:00devant le public. Parfois, je leur dis
01:00:02« J'ai essayé ma blague, elle est marrante. Tu peux dire ce que tu veux.
01:00:04J'ai fait rire avec hier. »
01:00:06En tout cas, merci
01:00:08d'avoir trouvé un moment pour venir.
01:00:10Merci à vous pour l'écoute. Merci d'avoir gardé la curiosité.
01:00:12Le partage. Merci.
01:00:14Thank you so much. Thank you. A bientôt.

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