Gad Elmaleh a accordé une interview à Monaco Info Le Podcast le 15 avril dernier.
Il était interrogé par Geneviève Berti.
Lors de cette interview, Elmaleh a fait des confidences sur sa vie sentimentale et le rôle que sa notoriété a joué dans ses relations amoureuses.
Il a expliqué que grâce à sa notoriété, il a pu surmonter sa grande timidité avec les femmes : "Si je n'avais pas eu la notoriété, je n'aurais pas connu les gens que j'ai connus, je n'aurais pas eu les relations que j'ai eues."
Elmaleh a reconnu être quelqu'un de très timide et inhibé, incapable d'aller vers une femme sans sa notoriété pour l'aider.
Il a également évoqué faire actuellement un "travail" sur lui-même pour mieux se connaître, dans l'espoir de rencontrer quelqu'un avec qui avoir une relation durable.
Cette interview a eu lieu alors qu'Elmaleh semble être un cœur à prendre après sa rupture avec la mère de son fils Raphaël, la princesse monégasque Charlotte Casiraghi.
Ainsi, dans cette interview exclusive à Monaco Info, Gad Elmaleh s'est livré avec franchise sur l'impact de sa célébrité sur sa vie amoureuse et ses difficultés en tant que grand timide.
Il était interrogé par Geneviève Berti.
Lors de cette interview, Elmaleh a fait des confidences sur sa vie sentimentale et le rôle que sa notoriété a joué dans ses relations amoureuses.
Il a expliqué que grâce à sa notoriété, il a pu surmonter sa grande timidité avec les femmes : "Si je n'avais pas eu la notoriété, je n'aurais pas connu les gens que j'ai connus, je n'aurais pas eu les relations que j'ai eues."
Elmaleh a reconnu être quelqu'un de très timide et inhibé, incapable d'aller vers une femme sans sa notoriété pour l'aider.
Il a également évoqué faire actuellement un "travail" sur lui-même pour mieux se connaître, dans l'espoir de rencontrer quelqu'un avec qui avoir une relation durable.
Cette interview a eu lieu alors qu'Elmaleh semble être un cœur à prendre après sa rupture avec la mère de son fils Raphaël, la princesse monégasque Charlotte Casiraghi.
Ainsi, dans cette interview exclusive à Monaco Info, Gad Elmaleh s'est livré avec franchise sur l'impact de sa célébrité sur sa vie amoureuse et ses difficultés en tant que grand timide.
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AmusantTranscription
00:00:00Ceux qui font Monaco sont au micro. Je suis Geneviève Berti, et bienvenue dans le podcast de Monaco Info.
00:00:13Notre invité du jour est un artiste complet. Il joue la comédie, il chante, il écrit, c'est un pianiste aussi.
00:00:20On dit de lui que c'est l'humoriste français qui s'exporte le mieux, mais en fait il est aussi marocain, aussi canadien,
00:00:27avec un pied très familial en principauté. Il aime les bonnes tables, les copains, le soleil, et surtout il aime la vie avec un grand V,
00:00:37car ce travailleur invétéré, qui n'arrête jamais de relever des défis, entame une tournée qui affiche complet en 2024, sans promo.
00:00:46Bonjour Gad Elmaleh.
00:00:48Et bonjour, quelle intro ! Il y a une seule chose dont vous avez parlé qui n'est pas vraie.
00:00:53C'est que même si je respecte et ça m'amuse les grandes tables, d'ailleurs j'ai entendu votre échange avec Alain Ducasse,
00:01:02qui était très intéressant de voir l'homme, de découvrir l'homme. Je dois dire que j'ai beaucoup de respect pour ces hommes,
00:01:10j'ai beaucoup de respect pour la cuisine, la bonne cuisine, tout ça, mais comme je suis un impatient,
00:01:14et comme plus la table est sophistiquée, plus il faut attendre, ça me rend dingue.
00:01:20J'aime la nourriture qui est vraie, qui est vérité, partagée, mais efficace.
00:01:26Par exemple, je n'aime pas quand les gens disent, ça me fait rire, l'autre jour j'étais avec ma sœur dans un resto,
00:01:34c'est la femme à qui je ris le plus dans ma vie, je m'entends le mieux, et le serveur a dit, le chef a revisité pour vous les œufs brouillés.
00:01:42Et ma sœur, je lui ai dit, écoutez, vous lui dites qu'il ne revisiterait rien du tout, qu'il nous fasse des œufs brouillés.
00:01:49Il y a toujours cette espèce de caricature sur la sophistication, mais sinon tout ce que vous avez dit est vrai,
00:01:54je suis très content d'être là pour échanger, au calme, en principauté, et en principale.
00:02:00C'est bien, on a commencé sur la cuisine, et la cuisine de partage, quand on est marocain, c'est à peu près automatique.
00:02:08Parce que, moi je rentre de Marrakech, et alors on est à table, et il y a toujours des grands plats, toujours des choses qui se partagent.
00:02:15Complètement, après c'est très, c'est pas le truc le plus healthy comme on dirait, même s'il y a des efforts qui sont faits en ce sens,
00:02:23mais c'est une cuisine qui est très vivante, qui est très belle, qui est très joyeuse, et moi c'est la cuisine de mes racines,
00:02:31et les épices, et tout ce qui va autour en fait.
00:02:35Quand vous avez dit le grand plat, j'ai entendu mes tantes, mon père, tout le monde parler autour, parler fort, se partager.
00:02:42Et la cuisine de partage, elle est primordiale pour moi.
00:02:45Je pense que dans la région dans laquelle on se trouve aussi, elle est intéressante et...
00:02:49Oui, oui, mais elle est moins...
00:02:51Moins traditionnelle.
00:02:52Moins identitaire.
00:02:53Complètement.
00:02:54Voilà. Moins, quand on se balade dans la Médina, quand on va dans le souk à Marrakech, pour acheter un petit plat, c'est compliqué.
00:03:01Oui.
00:03:02Le type vous regarde et vous dit, non mais c'est une assiette que vous voulez.
00:03:05Voilà.
00:03:06C'est marrant.
00:03:07C'est ça le truc.
00:03:08Ça m'arrive parfois, ça m'arrive parfois de vouloir faire à manger un peu à la marocaine et que je demande de l'aide,
00:03:13et que je dis genre, mais des plats c'est pas possible, on va jamais manger tout ça.
00:03:17C'est vrai. Il y a cette idée là.
00:03:19Et je crois que cette idée, elle n'est pas uniquement sur la nourriture, elle est sur l'idée de plaire, de la peur de décevoir.
00:03:24C'est culturel, quoi.
00:03:25Il y a des gens qui disent au Maroc, on mange d'abord avec les yeux.
00:03:29Oui, mais...
00:03:31Voilà, on est dans une époque aussi où il ne faut pas trop jeter.
00:03:34C'est vrai.
00:03:35Ça fait une drôle de transition quand même, quand on est né au Maroc.
00:03:40Né NID.
00:03:41On est né au Maroc.
00:03:42On y passe toute son adolescence et puis un jour, on traverse l'Atlantique, on s'installe au Canada.
00:03:47Oui, c'est...
00:03:48Moins de 30 l'hiver.
00:03:50Terrible. Je pense que la logique aurait voulu que...
00:03:53Enfin la logique, la transition plus douce aurait voulu que je fasse de Maroco à Monaco.
00:04:00Mais j'ai fait un grand détour.
00:04:03Et je crois très clairement, très techniquement, que j'ai été au Canada pour une raison très bête.
00:04:11C'est que mon père avait fait une demande d'immigration pour avoir des papiers.
00:04:14Et à l'époque, c'était très accessible.
00:04:17Oui, ils avaient une politique le Canada.
00:04:19Une politique qui favorisait l'immigration.
00:04:21Une vraie politique migratoire, oui.
00:04:22Où ils appelaient, ils faisaient des appels carrément.
00:04:24Et puis mon père avait dit, on va vous prendre des visas d'immigrants.
00:04:28Je suis arrivé, j'ai demandé la nationalité pour travailler, pour avoir la sécurité sociale.
00:04:32Puis j'ai vécu là-bas 4 ans.
00:04:34J'ai fait des études, j'ai beaucoup travaillé là-bas pour ramasser l'argent, pour payer les cours Florent.
00:04:38Que je n'ai pas payé parce que j'ai réussi le concours de la classe libre.
00:04:41Je l'ai raconté à mon fils il y a quelques jours, il était impressionné.
00:04:44Je me suis dit, mais c'est ça qu'il faut que tu lui racontes.
00:04:46Parce que parfois, j'essaie de l'impressionner et puis je ne l'impressionne pas.
00:04:49Et là, je racontais juste un truc.
00:04:50Et puis je suis arrivé en France et puis j'ai passé ce concours.
00:04:52Et du coup, je n'ai pas payé l'école pendant 2 ans.
00:04:54Waouh, c'est trop fort papa.
00:04:56Je me suis dit, en fait, c'est là qu'il est fort ton père.
00:04:58Il y a plein de trucs où il n'est pas fort.
00:05:00Mais ça, c'est son truc.
00:05:02La Seine.
00:05:03La Seine.
00:05:04La Seine est quoi ? Parce qu'il y a un supplément d'âme ou je ne sais pas.
00:05:08Est-ce que c'est vrai qu'on dit que quand on monte sur scène, on est quelqu'un d'autre ?
00:05:12Alors, waouh, c'est une bonne question.
00:05:14Parce que je dirais les deux.
00:05:16Au début de sa carrière, on est quelqu'un d'autre.
00:05:20On se masque et on a besoin d'être quelqu'un d'autre.
00:05:22Et plus on avance et plus...
00:05:24D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si mon spectacle s'appelle lui-même.
00:05:26C'est ça.
00:05:27Vraiment.
00:05:28On est bien aujourd'hui.
00:05:29Ça se mousse.
00:05:30Tout est cool.
00:05:31Ça commence fort.
00:05:32On commence fort.
00:05:33En douceur en plus.
00:05:34Non, c'est vrai.
00:05:35Dans l'échange.
00:05:36C'est-à-dire que je crois que plus les années passent dans ma carrière et plus je cherche
00:05:42à épurer, à me détacher, même dans ma vie perso, sur le matériel par exemple.
00:05:50C'est très à la mode maintenant aux États-Unis.
00:05:52On parle de minimalisme.
00:05:54On parle de decluttering.
00:05:56C'est le grand mot.
00:05:57On veut se dépouiller.
00:05:58Il y a même des gens qui font appel à des agences, à des spécialistes qui viennent
00:06:01chez vous.
00:06:02Moi, je n'ai pas besoin d'une agence ou d'un spécialiste.
00:06:05On verrait tout ce qu'il faut vérer.
00:06:06On n'a pas besoin d'un spécialiste.
00:06:07À un moment donné, tu ne peux pas avoir huit jeans bleus.
00:06:12Ça ne va pas.
00:06:13Tu en prends trois et tu en donnes cinq.
00:06:15Ça suffit.
00:06:16Ça ne sert à rien.
00:06:17D'accumuler, ça ne sert à rien.
00:06:19Alors moi, je suis là-dedans.
00:06:20Donc, oui, une forme de dépouillement.
00:06:22Après, je ne suis pas atteint.
00:06:27Je ne suis pas un ermite.
00:06:28Je ne suis pas un saint.
00:06:30Peut-être une forme de simplicité.
00:06:32Alors moi, la première fois que je vous ai vu sur scène, je vous ai entendu.
00:06:38C'était le spectacle dans lequel il y avait le blond.
00:06:42L'autre, c'est moi.
00:06:43Papa est en haut.
00:06:44Papa est en haut.
00:06:45Bravo.
00:06:46Papa est en haut, je crois.
00:06:47Vous connaissez mieux que moi mes spectacles.
00:06:48Non, mais celui-là, je le connais.
00:06:49Parce que la première réaction que j'ai eu, je me suis dit, c'est ultra simple.
00:06:53Il n'y avait rien sur scène.
00:06:55Il y avait un piano.
00:06:56Et encore moins dans celui-ci.
00:06:58Il y avait des lumières.
00:06:59Il n'y a plus de lumière.
00:07:00Il n'y a plus de lumière.
00:07:01C'est le producteur qui est content.
00:07:02Ça coûte moins cher.
00:07:03Tout va bien.
00:07:04Mais je me suis dit, il n'y a pas d'artifice.
00:07:06Il n'y a rien.
00:07:07Le gars est là.
00:07:08Et c'est lui qui donne la dimension au truc.
00:07:11Et même quand vous commencez à jouer du piano.
00:07:13Ce qui m'a beaucoup surpris.
00:07:14Parce que moi, je suis arrivée là touriste complet.
00:07:17Et je ne savais pas que Gad Elmaleh, c'est un artiste qui fait tout.
00:07:21Parce que là maintenant, oui.
00:07:22Puisque je me suis penchée sur la question.
00:07:24Mais depuis toujours, vous avez cette appétence pour toutes les facettes de l'art.
00:07:29Parce que vous jouez la comédie.
00:07:30Vous chantez.
00:07:31Vous écrivez.
00:07:32Vous écrivez de la musique aussi.
00:07:34Vous jouez de la musique.
00:07:35Ça fait beaucoup.
00:07:36Alors, ça fait très pompeux tout ça.
00:07:39Si je disais oui, oui, tout à fait.
00:07:41Oui, oui, je n'ai rien à dire.
00:07:42Non, ce que je dois dire, c'est qu'il y a des choses qui sont complémentaires.
00:07:47Moi, je crois que la comédie et la musique sont très proches.
00:07:49J'ai un souvenir de Raymond Devos, que j'admire beaucoup, qui parlait de la musique et du rythme.
00:07:55Et des mots et de l'écriture.
00:07:57Je sais le talent de pianiste de Danny Boon.
00:08:00Je sais le talent de certains autres, de mes confrères et de mes consoeurs humoristes qui sont très dans le rythme.
00:08:06Le rythme musical qui est le rythme aussi de la vie, le rythme de la comédie.
00:08:10On dit que quelqu'un qui n'a pas de rythme, il ne peut pas faire de la comédie.
00:08:15Mais même, j'ai du mal à imaginer un mec qui est un bon comique qui ne sait pas danser.
00:08:19Parce que le rythme, il y a des règles.
00:08:23C'est un minimum.
00:08:24Après, il ne faut pas qu'il soit un grand danseur, mais au moins qu'il soit en rythme.
00:08:27Moi, j'aime ces choses que vous avez décrites dans le sens où le mot appétence, il est joli.
00:08:32Parce que c'est ça, en fait, c'est un attrait.
00:08:34Je vais vers ça, mais je ne suis pas spécialiste dans chacun des domaines.
00:08:38Je peux dire aujourd'hui vraiment sans...
00:08:40Oui, avec un peu de prétention, je suis un expert de l'humour.
00:08:43Je suis devenu un expert de l'humour.
00:08:45Oui, parce que finalement, l'humour, c'est ce qui domine.
00:08:47Je ne suis pas un spécialiste dans la musique.
00:08:48Je joue du piano pas mal.
00:08:50J'ai le niveau...
00:08:52On va dire que j'ai le niveau...
00:08:54Comment on pourrait appeler ce niveau ?
00:08:55C'est le niveau qui peut...
00:08:58C'est le niveau piano barre séduction.
00:09:01Où la fille, elle dit, oh, il joue bien.
00:09:03C'est tout.
00:09:04Ça s'arrête là.
00:09:05Le niveau piano barre séduction.
00:09:07L'excellence dans l'humour.
00:09:09Un peu de réel cinéma, un peu de scénariste.
00:09:12Donc vous êtes le tombeur parfait.
00:09:14Eh bien, détrompez-vous parce que...
00:09:16Oui, c'est assez intéressant de dire ça.
00:09:18Parce que je suis en train de faire le travail pour me connaître de plus en plus.
00:09:23C'est le vrai projet de ma vie, c'est ça.
00:09:25Et d'abord, j'aime bien la personne que je rencontre.
00:09:29C'est complexe, très compliqué.
00:09:31Mais je m'aperçois que plus on s'approche de sa vérité,
00:09:35plus on s'approche de l'idée de se connaître,
00:09:39et plus c'est difficile de rencontrer quelqu'un.
00:09:41Alors que c'est la meilleure version de moi en ce moment.
00:09:45Eh oui, mais est-ce que...
00:09:47Elle ne veut pas me comprendre.
00:09:48Non, mais la personne qui est en face et que vous rencontrez,
00:09:51est-ce qu'elle a besoin de la meilleure version de vous ?
00:09:53C'est ça le truc.
00:09:55C'est ça le truc.
00:09:56C'est que quand on rencontre quelqu'un,
00:09:57on ne sait pas vraiment pourquoi cette personne s'intéresse.
00:09:59Quel est le point dans tout ce que vous avez dans la panoplie ?
00:10:04C'est quoi le point ?
00:10:05J'imagine qu'en tant qu'humoriste, avec du succès, célèbre,
00:10:10sympa, sans artifices, j'imagine quand même qu'il y a des moments
00:10:17où c'est pas une séduction avérée,
00:10:21mais dans le regard des jeunes femmes ou des femmes
00:10:24qui vous voient sortir de la loge ou quoi que ce soit,
00:10:27il n'y a pas une ouverture, mais au moins un a priori positif.
00:10:34Oui, il y a un a priori.
00:10:36C'est marrant, j'ai toujours dit à mes potes,
00:10:39la notoriété, c'est assez féminin.
00:10:43C'est-à-dire on est dans une position, on vient vers nous.
00:10:46Sacha Guitry disait que le succès donne du charme aux hommes.
00:10:49Bien sûr.
00:10:50De toute façon, si je n'avais pas eu la notoriété,
00:10:53je n'aurais pas connu les gens que j'ai connus,
00:10:54je n'aurais pas eu les relations que j'ai eues, je l'avoue.
00:10:56C'est que je ne suis pas capable, je suis trop inhibé dans la vie,
00:11:00je suis trop timide pour aller vers une femme.
00:11:03Il faut vraiment qu'il y ait une blague,
00:11:06il faut qu'il y ait un truc, ou alors un peu d'alcool.
00:11:10Mais comme je ne bois plus d'alcool...
00:11:13Décidé, c'est dry, définitif.
00:11:16Oui, 21 août 2021, j'ai arrêté.
00:11:19Ça, c'est la décision.
00:11:21Ça fait deux ans et sept mois et je suis très heureux.
00:11:23J'ai une meilleure vie, une nouvelle vie,
00:11:25je me sens beaucoup mieux et j'ai une nouvelle vie.
00:11:28Mais pas uniquement une nouvelle vie sur cette thématique-là,
00:11:31c'est que ça a ouvert d'autres choses sur ma paternité,
00:11:35ma spiritualité, ma sexualité, ma masculinité,
00:11:41mais vraiment, mon corps, mon âme...
00:11:43Je comprends, moi j'ai arrêté de fumer il y a dix ans,
00:11:45je me souviens du jour où j'ai arrêté de fumer.
00:11:46Oui, moi je me souviens de tout.
00:11:47Je me rappelle avec qui j'ai bu ce dernier verre,
00:11:49pourquoi j'ai arrêté, comment j'ai fait.
00:11:51Et aujourd'hui, tout devient un choix, je ne subis plus.
00:11:55Avant, j'étais pas bourré tous les jours,
00:11:59mais je buvais régulièrement et j'en avais marre d'être guidé par ça.
00:12:01Ma joie était guidée par ça, mes amitiés, mes rencontres,
00:12:06les after-shows...
00:12:08Après, je ne juge pas ça, les gens qui boivent,
00:12:11parce qu'il y a des gens qui nous écoutent...
00:12:12On va boire un verre.
00:12:13Oui, mais un verre.
00:12:14Moi, je suis un fan de vin, j'adore le vin,
00:12:17mais je ne sais pas boire un verre.
00:12:19Moi, je ne peux pas boire un verre.
00:12:20Donc, il y a des gens qui doivent nous écouter,
00:12:22qui doivent dire, mais comment il fait,
00:12:23il peut boire un verre et c'est tout.
00:12:24Moi, je ne peux pas.
00:12:25J'avais une copine qui me disait, quand on était étudiante,
00:12:28je lui disais, viens, on va boire l'avéro,
00:12:29elle me disait, non, parce qu'un verre,
00:12:32c'est la plus grosse arnaque que j'ai jamais entendue.
00:12:34On va boire un verre, ça n'existe pas.
00:12:36Ce n'est pas un.
00:12:37Ce serait drôle d'être honnête et de dire,
00:12:39tu veux boire cinq verres ?
00:12:40Qu'est-ce que tu fais à 20h ?
00:12:41Est-ce que tu veux boire cinq verres ?
00:12:43Et là, je pense que les gens diraient,
00:12:44cinq, pourquoi cinq ?
00:12:45Parce que c'est ce que j'ai planifié.
00:12:46Et en fait, ce serait intéressant de voir les réactions.
00:12:48Mais non, ça a changé ma vie et je trouve que c'est super.
00:12:52Mais pour revenir à ce que vous disiez sur la séduction,
00:12:55après, j'ai l'impression que ça, c'est la façade,
00:13:00c'est la première étape.
00:13:01Mais les gens qui m'intéressent profondément,
00:13:04bizarrement, ils ne viennent pas beaucoup vers moi.
00:13:07C'est vrai ?
00:13:08Oui.
00:13:09Est-ce qu'on a cette sensation de ne pas intéresser
00:13:12les gens qu'on voudrait ?
00:13:13Oui.
00:13:14Oui ?
00:13:15Oui.
00:13:16Franchement…
00:13:17Je crois que ça, c'est un sentiment qui est globalement partagé.
00:13:21C'est universel.
00:13:22Tout le monde a l'impression qu'il n'intéresse pas
00:13:25les personnes qu'il voudrait intéresser.
00:13:27Spontanément.
00:13:29Je ne sais pas, mais parfois…
00:13:35Parfois, je reçois des messages, je dis,
00:13:37c'est gentil, mais ce n'est pas de toi que je veux.
00:13:40Ça, ce n'est pas…
00:13:41C'est de l'autre.
00:13:42Non, je rigole.
00:13:44L'autre jour, il y avait une fête d'anniversaire
00:13:46et la personne qui avait invité les gens me dit,
00:13:49tu te rends compte, il y a machin qui n'est pas venu,
00:13:51et je lui dis, mais et ceux qui sont venus alors ?
00:13:53Waouh.
00:13:55Mais c'est bien.
00:13:56Oui.
00:13:57Et ça a changé.
00:13:58Il m'a regardée comme ça, il m'a dit,
00:14:00oui, tu as raison.
00:14:01Effectivement.
00:14:02Parce que moi, je dis toujours, il faut choyer ceux qui nous choisissent.
00:14:06Mais ça fait le parallèle avec le public.
00:14:10Au départ, quand vous montez sur scène la première fois
00:14:13ou quand vous commencez,
00:14:14il n'y a pas cette appréhension.
00:14:16Et si ça ne marche pas ?
00:14:17Bien sûr.
00:14:18Moi, j'ai un souvenir très clair de la première fois de ma vie
00:14:21que je suis monté sur scène.
00:14:22D'ailleurs, je vais le fêter le 11 décembre 2024.
00:14:25C'était le 11 décembre 1994 à Montréal.
00:14:29Je m'en souviens très clairement.
00:14:30Au Canada.
00:14:31Ça a commencé au Canada.
00:14:32Au Canada.
00:14:33Et en fait, je suis, ce jour-là, tétanisé.
00:14:40Je suis, mon corps est paralysé,
00:14:44mais vraiment, ce n'est pas une image.
00:14:46Cyril Lecomte, un ami acteur,
00:14:48qui était metteur en scène à l'époque du show,
00:14:50m'essaye de me masser pour essayer de détendre ce corps
00:14:55qui est raide, qui refuse finalement.
00:14:58Mais ça, c'est parce que ça s'était fait d'une manière
00:15:00à la fois très généreuse de la part de quelqu'un
00:15:02qui m'avait mis sur scène,
00:15:03mais de manière un peu brutale.
00:15:05Moi, la première fois que j'étais sur scène,
00:15:06c'est quelqu'un qui a dit, j'ai loué la salle,
00:15:08tu me fais rire, vas-y.
00:15:10C'est comme du mécénat un peu.
00:15:11Et j'avais peur.
00:15:13Mais heureusement qu'il m'a forcé.
00:15:14Parce que les gens qui ont du talent,
00:15:16si on ne les force pas, s'ils ne sont pas obligés,
00:15:18ils ne vont jamais y aller.
00:15:20Et puis, comme on dit,
00:15:22you will never be 100% ready.
00:15:26Ce n'est pas vrai.
00:15:27Jamais tu ne seras prêt à 100%.
00:15:29Surtout dans la création, surtout dans l'art.
00:15:31C'est quoi cette histoire ?
00:15:32Moi, j'ai des copains qui écrivent des scénarios,
00:15:33ça fait 10 ans.
00:15:34Alors, ce n'est pas du mépris,
00:15:36mais on passe à autre chose.
00:15:38Tu ne peux pas travailler un film pendant 10 ans,
00:15:39ou alors tu sors le film du siècle.
00:15:41Tu ne peux pas faire tes maquettes de chansons
00:15:43et dire, là, j'ai un projet pendant 20 ans.
00:15:45Ou alors, je change.
00:15:46Et en fait, je crois que,
00:15:48au lieu d'aller vers la place qu'on doit occuper,
00:15:51on cherche absolument de la lumière
00:15:53dans une place qu'on croit qui est pour nous,
00:15:55et de l'ego.
00:15:56Je parlais avec un copain hier,
00:15:57qui écrit des chansons.
00:15:59Et il écrit des très belles chansons pour les autres.
00:16:01Et il me dit, j'ai écrit une chanson pour un tel,
00:16:04c'est des gens connus, et pour un tel.
00:16:05Putain, je suis trop content.
00:16:06Ouais, mais celle-là, je l'ai donnée à un tel,
00:16:08mais je trouve qu'il ne l'a pas très bien faite.
00:16:10J'avais envie de dire, mais on s'en fout.
00:16:12Mais on s'en fout.
00:16:13Pourquoi tu restes sur toi ?
00:16:15Pourquoi tu parles de toi ?
00:16:16Tu lui as donné cette chanson, il a voulu la chanter.
00:16:18Laisse-le.
00:16:19Il en fait ce qu'il en veut.
00:16:20Il en fait ce qu'il veut.
00:16:21Et ça, en fait, je crois qu'on est...
00:16:23J'essaierai de transmettre ça à mes enfants,
00:16:25c'est pas une histoire de niveau,
00:16:28c'est la place.
00:16:29Est-ce que t'es à la bonne place ?
00:16:30Tout le monde veut être dans la lumière.
00:16:32Ils pensent que c'est la meilleure place.
00:16:33Moi, j'ai un ami qui s'appelle Isaac Chari,
00:16:35qui a produit mon film,
00:16:36Reste un peu, dans lequel j'ai mis mes parents,
00:16:38qui est un film sur la foi,
00:16:39et la conversion, et la spiritualité.
00:16:41Isaac Chari, c'est un acteur.
00:16:43Il est petit de taille.
00:16:45Il a dit, je joue pas très bien, je suis petit,
00:16:47mais j'aime trop le cinéma.
00:16:48Il est devenu un des plus grands producteurs de France.
00:16:51Mais c'est brillant.
00:16:52Il a trouvé sa place.
00:16:53Mais oui, il a trouvé sa place.
00:16:54C'est une petite place, il est petit.
00:16:55Non, mais c'est un grand producteur.
00:16:59Mais en parlant de trouver sa place...
00:17:00Moi, quand j'étais aux Etats-Unis,
00:17:01franchement, pardon, je vous interromps plus,
00:17:03quand j'étais aux Etats-Unis,
00:17:05je rêvais du rêve américain,
00:17:07je voulais l'Amérique, je voulais décrocher la Lune.
00:17:09Mais quand je suis arrivé là-bas,
00:17:11je sais pas que j'ai été déçu ou quoi,
00:17:13je me suis dit, mais j'ai commencé à faire des choses.
00:17:15J'étais très heureux.
00:17:16Tu vas sur le canapé de Jimmy Fallon,
00:17:18tu fais un talk show,
00:17:19mais en fait, c'est des images d'épinal.
00:17:21Mais, and what ?
00:17:23Et après ?
00:17:24Est-ce que t'es heureux avec ça ?
00:17:25Est-ce que t'es un Américain ?
00:17:26Non.
00:17:27Est-ce que tu vas vivre aux Etats-Unis,
00:17:28et laisser tes enfants à Paris et à Monaco ?
00:17:30Non.
00:17:31Est-ce que tes parents vont te regarder que à la télé,
00:17:33à partir d'aujourd'hui ?
00:17:34Est-ce que tu vas travailler...
00:17:35Avec tout le respect que j'ai pour les Américains,
00:17:37la fascination que j'ai pour leur capacité de travail,
00:17:39leur méthode...
00:17:40Surtout dans cette industrie-là.
00:17:41Ouais, moi, j'ai pas envie de vivre là-bas.
00:17:43C'est trop difficile.
00:17:45C'est dur, ouais.
00:17:46C'est des machines.
00:17:47Moi, j'ai trouvé un équilibre
00:17:49qui est presque parfait
00:17:51entre ici
00:17:53et Paris et la tournée.
00:17:55Et j'espère que je vais arriver à le tenir, quoi.
00:17:58Ça, c'était un peu mon interrogation.
00:18:00Parce que j'ai commencé comme ça, je me suis dit...
00:18:02Alors, il est né au Maroc.
00:18:04Il finit son adolescence.
00:18:06Donc, il devient un homme au Canada.
00:18:08Ouais.
00:18:10Il rencontre le succès.
00:18:12Il démarre au Canada,
00:18:13mais il rencontre le succès en France.
00:18:15Il s'exporte aux États-Unis
00:18:17pour tenter une aventure, etc.
00:18:19Et finalement, un jour, il pose ses valises à Monaco.
00:18:21Entre autres.
00:18:22Une partie de mes valises.
00:18:23Une partie.
00:18:24Puisqu'il y a un de vos fils qui est à Paris
00:18:26et un qui est à Monaco.
00:18:27Donc, en tant que papa,
00:18:28on est partagé entre les deux, quoi.
00:18:30Et je me suis dit,
00:18:31à quel moment il est chez lui ?
00:18:33Ouais, c'est...
00:18:34Alors...
00:18:35Bizarrement...
00:18:36Bizarrement, je...
00:18:38Alors, chez moi, chez moi, chez moi, c'est le Maroc.
00:18:40Ah.
00:18:42Le chez moi...
00:18:43Pour rigoler, j'ai dit, le Maroc, c'est...
00:18:45Votre cœur.
00:18:46Vos racines de cœur.
00:18:47Ah, c'est là-bas, bien sûr.
00:18:49Pour rigoler, je disais un jour à un journaliste,
00:18:51le Maroc, c'est ma mère.
00:18:52La France, mon épouse.
00:18:53Et l'Amérique, ma maîtresse.
00:18:55Maintenant, il faut trouver un truc pour Monaco.
00:18:57C'est une ex qui refait ça.
00:18:59Il faut qu'il y revienne.
00:19:00Non.
00:19:01Je...
00:19:02Alors, quand je vais au Maroc, je me sens bien.
00:19:04Je me sens chez moi.
00:19:05Mais quand je suis à Monaco,
00:19:07j'ai...
00:19:09Il y a une douceur, en tout cas,
00:19:11dans la vie ici,
00:19:13et dans ce que moi, j'en fais de cette vie ici.
00:19:15Parce que...
00:19:16On va dire les choses très clairement.
00:19:18Mes potes, à Paris, à New York,
00:19:21ils ne comprennent même pas que...
00:19:23C'est-à-dire que c'est très compliqué parfois.
00:19:24Les gens se disent,
00:19:25« Ah ouais, t'es à Monaco ? Mais qu'est-ce que tu fais à Monaco ? »
00:19:26Qu'est-ce que tu fais ?
00:19:27Ils pensent qu'à Monaco, il y a le Grand Prix,
00:19:29et...
00:19:30Et le casino.
00:19:31Et le casino.
00:19:32Et les amis,
00:19:33il y a le casino, même le supermarché,
00:19:35il y a...
00:19:36Il y a le Grand Prix,
00:19:37c'est un prix d'athlétisme pour les enfants.
00:19:39Non, ce que je veux dire par là,
00:19:40c'est qu'il y a une vie,
00:19:41d'abord une vie culturelle qui est incroyable.
00:19:43Les gens ne soupçonnent même pas
00:19:44tout ce qu'il y a en création et en culture
00:19:46en termes de musique, de danse, de théâtre,
00:19:47de one-man-show, d'humour.
00:19:49Enfin, c'est assez délirant.
00:19:51Et surtout,
00:19:52Monaco ou pas,
00:19:54si tu es dans un endroit
00:19:55dans lequel ton enfant est scolarisé,
00:19:58à un moment donné, tu ne te poses pas la question.
00:20:00Le matin, quand tu fais des tartines,
00:20:02que tu les fasses à Bangkok,
00:20:04à Monaco, à Paris,
00:20:06à Tel Aviv ou à Marrakech,
00:20:07tu fais des tartines à ton enfant
00:20:09et tu essaies de lui donner
00:20:10un maximum d'amour, d'attention
00:20:12et de l'éduquer.
00:20:13Le reste...
00:20:14Après, on a de la chance
00:20:15parce qu'il y a une douceur de vivre,
00:20:16parce que c'est...
00:20:18Je ne sais pas, je me sens bien ici
00:20:19et lui, il se sent bien,
00:20:20donc c'est génial.
00:20:21Lui, il se sent bien.
00:20:22C'est l'essentiel.
00:20:23C'est la base.
00:20:24La paternité, pour vous,
00:20:25est-ce que ça a été...
00:20:27Alors, vous le dites, là,
00:20:29donc ma question,
00:20:30elle est un peu facile,
00:20:31mais est-ce que ça a été
00:20:32un élément important
00:20:33de ce que vous devenez ?
00:20:34C'est-à-dire que...
00:20:35Parce que j'imagine
00:20:36quand on a deux enfants
00:20:37qui ont...
00:20:38Enfin, j'imagine
00:20:39puisque moi, j'en ai qu'un.
00:20:40Mais j'imagine
00:20:41que quand on a deux enfants
00:20:42qui ont une...
00:20:43une différence d'âge,
00:20:46parce qu'ils ont 10 ou
00:20:47un peu plus de 10 ans
00:20:48de différence d'âge...
00:20:49Il faut que je fasse le calcul,
00:20:50je ne suis pas bon.
00:20:51Il y en a un qui a 10
00:20:52et l'autre 23.
00:20:53Oui, 13.
00:20:54Donc, quand on a deux enfants
00:20:55qui ont une différence d'âge
00:20:56aussi importante,
00:20:57est-ce que vous êtes
00:20:58le même homme
00:20:59quand ils naissent
00:21:00à chaque fois ?
00:21:01Ah non, pas du tout.
00:21:02C'est intéressant, ça.
00:21:03Mais on n'est pas mieux.
00:21:04Il y a des côtés
00:21:05sur lesquels on est mieux
00:21:06et d'autres sur lesquels
00:21:07on est moins bien.
00:21:08Et la constante,
00:21:09c'est qu'on a envie
00:21:10d'être là,
00:21:11d'être présent,
00:21:12de transmettre.
00:21:13Mais je crois que
00:21:14j'ai plus de patience
00:21:15avec le plus petit
00:21:16qu'avec le grand.
00:21:17Je crois que j'ai compris
00:21:18beaucoup de choses.
00:21:19C'est pas le même moment
00:21:20de votre carrière, non plus.
00:21:21Exactement.
00:21:23En fait,
00:21:24le plus grand,
00:21:25quand Noé avait
00:21:26l'âge de Raphaël,
00:21:27j'étais en pleine...
00:21:28En pleine boum.
00:21:29En pleine boum,
00:21:30en pleine ascension.
00:21:31Et en fait,
00:21:32c'était même pas
00:21:33une démarche pour moi
00:21:34de dire
00:21:35est-ce que je vais aller...
00:21:36J'étais juste
00:21:37sur les routes.
00:21:38J'étais en train
00:21:39de faire mon devoir,
00:21:40presque.
00:21:41Le sacerdoce du comique.
00:21:42J'étais tous les soirs...
00:21:43Pas que le sacerdoce
00:21:44du comique,
00:21:45il y en a
00:21:46plein.
00:21:47Il y en a plein.
00:21:48Il y en a plein.
00:21:49Il y en a plein.
00:21:50Il y en a plein.
00:21:51Pas que le sacerdoce
00:21:52du comique.
00:21:53Non, mais j'étais à fond
00:21:54six soirs par semaine
00:21:55sur les routes
00:21:56avec tout ce qui va avec.
00:21:57Et donc,
00:21:58j'étais...
00:21:59Alors,
00:22:00c'est pour ça que
00:22:01mon plus grand,
00:22:02il a fait beaucoup
00:22:03les tournées avec moi.
00:22:04Et je l'ai plus emmené.
00:22:05Il est venu ?
00:22:06Oui, beaucoup.
00:22:07Et après,
00:22:08il y a aussi une autre chose
00:22:10qu'il faut admettre
00:22:11et reconnaître,
00:22:12c'est que c'est un moment
00:22:13de ma carrière
00:22:14où je ne pouvais pas
00:22:15décemment dire
00:22:16bon les gars,
00:22:17je tourne trois soirs,
00:22:18je fais...
00:22:19Tu fais une pause.
00:22:20Deux soirs avec mon fils.
00:22:21Je fais un soir là.
00:22:22Non.
00:22:23Aujourd'hui,
00:22:24j'en ai la capacité,
00:22:25les moyens,
00:22:26la possibilité,
00:22:27le pouvoir de le faire.
00:22:28Il faut le faire.
00:22:29Il faut en profiter.
00:22:30Aujourd'hui,
00:22:31je suis capable de dire
00:22:32les gars,
00:22:33je tourne de temps à temps.
00:22:34Là, c'est les vacances.
00:22:35Vous me laissez tranquille.
00:22:36Là, c'est...
00:22:37Je suis là.
00:22:38Enfin,
00:22:39je peux le décider.
00:22:40Donc,
00:22:41c'est une chance.
00:22:42C'est quoi qui a changé,
00:22:43en fait ?
00:22:44C'est la notoriété
00:22:45qui a augmenté.
00:22:46C'est le succès
00:22:47qui vous a permis
00:22:48de passer
00:22:49à un autre cap.
00:22:50Parce que quand vous dites
00:22:51j'étais à une époque
00:22:52où je ne pouvais pas le faire.
00:22:53J'imagine
00:22:54que quand on s'est battu,
00:22:55parce que...
00:22:56Moi, je me suis un peu
00:22:57documentée sur vous.
00:22:58Il y a quand même
00:22:59beaucoup de travail derrière tout ça.
00:23:00Ce n'est pas tomber du ciel
00:23:01un jour.
00:23:02Non.
00:23:03C'est ce que j'essaie d'ailleurs
00:23:04de transmettre à mes enfants.
00:23:05Le travail.
00:23:06C'est ça.
00:23:07Quand on a autant travaillé,
00:23:08quand on a autant
00:23:09souhaité atteindre des objectifs,
00:23:11le moment où on est
00:23:12au confluent
00:23:13de plein d'opportunités,
00:23:14il n'y a pas
00:23:15que le fait
00:23:16qu'on puisse décider
00:23:17oui ou non de le faire.
00:23:18Il y a aussi l'envie.
00:23:19Exact.
00:23:20Oui, je pense.
00:23:21Mais...
00:23:22On en prend vite conscience
00:23:23que ce que...
00:23:24Alors, il y a l'envie, oui.
00:23:25On est attiré.
00:23:26On a une forme de mission,
00:23:27de flamme, de lumière.
00:23:28Elle nous guide,
00:23:29on la suit.
00:23:30Mais on ne sait pas
00:23:31trop où on va, en fait.
00:23:32Moi, je ne savais pas...
00:23:33Je voulais être connu, en fait.
00:23:34Je n'étais pas...
00:23:35Aujourd'hui,
00:23:36je ne suis plus là-dedans.
00:23:37Aujourd'hui, je suis dans...
00:23:38Il faut que mon spectacle
00:23:39soit le meilleur spectacle
00:23:40de ma vie, là.
00:23:41Celui que je suis en train de faire.
00:23:42Mais vraiment,
00:23:43ce n'est pas de la fausse humilité
00:23:45ou de la posture de mecs...
00:23:46Moi, je n'ai pas envie
00:23:47d'être plus connu que ça.
00:23:48Je n'ai pas envie.
00:23:49Ça ne veut pas dire
00:23:50que je suis une star internationale.
00:23:51Ça veut dire juste
00:23:52que j'ai rencontré
00:23:53ce phénomène-là.
00:23:54Je sais ce qu'est la notoriété.
00:23:55Elle ne va pas me faire de moi
00:23:56un homme différent.
00:23:57Mais le travail, oui.
00:23:58C'est-à-dire que faire
00:23:59un meilleur spectacle,
00:24:00être plus intime,
00:24:01plus vrai,
00:24:02ça, oui.
00:24:03Mais je n'ai pas besoin...
00:24:04Avant, je rêvais
00:24:05d'être reconnu dans la rue.
00:24:06C'était un moteur.
00:24:07C'était ça, ma question.
00:24:08Quand vous avez dit
00:24:09que vous étiez
00:24:10en train de faire
00:24:11un spectacle,
00:24:14quand vous êtes dans la rue,
00:24:15à l'aéroport,
00:24:16je pense à des endroits
00:24:17où il y a une concentration.
00:24:18Moi, je vous ai vus
00:24:19dans une salle de basket
00:24:20au quatrième rang avec Raphaël.
00:24:21Au bout de deux minutes,
00:24:22tout le monde vous a vus.
00:24:23Oui.
00:24:24Mais ça, c'est OK
00:24:25parce que ça, c'est digéré.
00:24:26Et après, moi,
00:24:27j'ai un autre truc
00:24:28qui est d'ordre plus...
00:24:29Comment dire ça ?
00:24:30Sans que vous me preniez
00:24:31pour un illuminé,
00:24:32mais je crois
00:24:33que j'ai une mission, moi.
00:24:34J'ai une mission.
00:24:35Ça y est, c'est fait.
00:24:36Ça y est.
00:24:37C'est fait.
00:24:38C'est fait.
00:24:39C'est fait.
00:24:40J'ai une mission.
00:24:41Ça y est, c'est fait.
00:24:42Ça y est.
00:24:43Et dans ma secte,
00:24:44je vous demande
00:24:45de donner 10 euros par personne.
00:24:46Non.
00:24:47Je crois que j'ai une mission,
00:24:48vraiment.
00:24:49Et ma mission,
00:24:50c'est de donner de la joie.
00:24:51Et moi,
00:24:52je suis venu sur Terre
00:24:53pour ça.
00:24:54Je suis venu sur Terre
00:24:55pour ça.
00:24:56C'est pas du tout
00:24:57un truc,
00:24:58une image
00:24:59qu'on m'a dite.
00:25:00C'est...
00:25:01J'ai compris ça.
00:25:02Et donc,
00:25:03même dans la rue,
00:25:04même dans...
00:25:05C'est-à-dire qu'à un moment donné,
00:25:06moi, j'aime les gens,
00:25:07je vais vers eux naturellement
00:25:08parce que je n'ai pas envie
00:25:09d'aller vers eux.
00:25:10Je ne vais pas y aller.
00:25:11Mais quand j'y vais,
00:25:12j'y vais entièrement,
00:25:13j'y vais naturellement.
00:25:14Mais ma mission,
00:25:15c'est de donner de la joie aux gens.
00:25:16De donner de la joie
00:25:17tous les soirs, quoi.
00:25:18Tous les soirs.
00:25:19Est-ce que ça demande
00:25:20de la générosité, ça ?
00:25:21Comme un pasteur, en fait.
00:25:22Oui.
00:25:23Oui, on va parler de foi
00:25:24parce qu'il y a quand même...
00:25:25Ou un rabbin.
00:25:26Oui.
00:25:27Pasteur, rabbin.
00:25:28Pas facteur.
00:25:29Pasteur.
00:25:30Pas facteur.
00:25:31Pasteur.
00:25:32Le pasteur n'est pas passe.
00:25:33Mais quand on a
00:25:34comme mission
00:25:35de donner de la joie aux gens,
00:25:36est-ce que ça demande
00:25:37d'être généreux ?
00:25:38Quand vous me dites
00:25:39j'ai une mission,
00:25:40est-ce qu'il y a
00:25:41une part de vous,
00:25:42humain,
00:25:43Gad,
00:25:44qui dit
00:25:45moi, j'ai envie
00:25:46de faire plaisir aussi ?
00:25:47Oui.
00:25:48Ce n'est pas que mon métier.
00:25:49Oui, mais je reçois
00:25:50avec ça vraiment beaucoup.
00:25:51C'est un peu...
00:25:52C'est un peu...
00:25:53C'est des phrases...
00:25:54C'est des extraits
00:25:55de textes sacrés,
00:25:56mais...
00:25:57Sauver l'autre,
00:25:58c'est se sauver à soi.
00:25:59C'est un peu...
00:26:00C'est un peu...
00:26:01C'est des phrases...
00:26:02C'est des extraits
00:26:03de textes sacrés,
00:26:04mais...
00:26:05C'est un peu...
00:26:06C'est un peu...
00:26:07C'est de se sauver à soi.
00:26:08Tendre la main,
00:26:09c'est se tendre la main.
00:26:10C'est la prière
00:26:13de saint François d'Assise,
00:26:14c'est...
00:26:15Seigneur,
00:26:16fais en sorte
00:26:17que j'ai plus
00:26:18à pardonner
00:26:19que me faire pardonner.
00:26:20Ah oui.
00:26:21C'est...
00:26:22C'est certain.
00:26:23Que j'ai plus
00:26:24à aimer
00:26:25que me faire aimer.
00:26:26J'en parlais
00:26:27de ça avec un artiste
00:26:28récemment
00:26:29qui est passé à Monaco.
00:26:30On parlait avec
00:26:31quelqu'un de votre équipe,
00:26:32de Manu Payet.
00:26:33C'est marrant,
00:26:34C'est marrant, on échangeait tous les deux et il m'a beaucoup touché parce que
00:26:37on se parlait de ce qu'on a invoqué et ce qu'on demandait finalement avant un spectacle et il m'a confié que
00:26:43qu'il était sur un chemin comme ça où il disait
00:26:46qu'il aimerait avoir la force de
00:26:48plus d'aimer le public que de se faire aimer.
00:26:50Waouh, ça m'a allumé un truc, j'ai dit, je me suis dit, il a mis des mots sur ce que je ressens en fait.
00:26:56Parce que se faire aimer,
00:26:58je dis pas que c'est un acquis mais s'il y a 2000, 3000, même 5000 personnes dans la salle qui ont payé des billets
00:27:03pour vous,
00:27:05normalement, à part certains
00:27:07couples dont un des deux
00:27:10a forcé, a pris des billets, non je rigole mais ils sont là pour vous, ils vous aiment, mais est-ce que vous allez les aimer
00:27:16assez quoi ? Et moi, tous les soirs, je me dis, mais vraiment, ça peut paraître être un discours totalement, comment dire,
00:27:23cucu comme dirait l'autre, mais je veux aimer, je veux aimer tous les soirs, c'est dur, parfois on peut pas.
00:27:29Bah oui, c'est ce que j'allais dire.
00:27:31Là, j'étais en train de vous écouter et je m'imaginais le gars qui monte sur scène et qui va tourner un film en même temps et qui
00:27:39enregistre la bande originale ou la chanson d'un autre film, ou un podcast, et je me dis, je me dis, où est-ce qu'il trouve
00:27:47ce tonus, parce que c'est au-delà de la force, c'est où est-ce qu'il trouve ce tonus pour à chaque fois se mettre en condition
00:27:55d'être au rendez-vous ?
00:27:57Je crois que j'essaie de, comme on est en train de le faire maintenant, je pense qu'on est connecté, je prends aussi ce qui se
00:28:03passe, et
00:28:06j'essaye de me mettre en connexion en tout cas avec l'autre.
00:28:10Parfois ça marche pas, parfois ça passe pas. Alors, quand ça marche pas,
00:28:15quand on arrive, on a déjà, quand on s'appelle Gad Elmaleh,
00:28:19c'est pas évident, on transporte beaucoup de choses quand même.
00:28:23Oui, je crois que c'est, c'est,
00:28:27c'est beaucoup de choses, comme vous dites,
00:28:29c'est vraiment une richesse, mais on n'a pas les moyens, la capacité de le prendre comme une richesse au début, et c'est plutôt un
00:28:35handicap dans la tête d'un gamin, d'un jeune homme du moins de 20 ans, 19 ans, qui va à l'école de théâtre.
00:28:4121 ans, cours Florent. Voilà, moi je pensais à l'arrivée au cours Florent.
00:28:44Moi je voulais changer mon nom. Je voulais changer mon nom parce que...
00:28:48Mais je crois qu'il y a quelqu'un de votre famille qui a changé son nom.
00:28:51Oui, exactement. Et il s'est fait appeler Malet, M-A-2-L-E-T, c'est un mec formidable, qui a fait un
00:28:56parcours exemplaire pour nous dans la famille, c'était notre exemple.
00:29:00Il était dans l'associatif, dans la politique, il a créé pendant les
00:29:05pendant les radios libres, la première radio de la communauté juive, Radio Shalom, qui est la voix de la paix.
00:29:09C'est un homme de paix, c'est un homme qui a milité pour le dialogue interreligieux, donc c'est un mec
00:29:14exceptionnel, qui s'est fait appeler M-A-2-L-E-T, parce que lui, il est, il a commencé à exercer son métier à une époque
00:29:21où les séfarades, les juifs d'Afrique du Nord, ou les musulmans d'Afrique du Nord,
00:29:25c'était compliqué d'arriver avec un nom...
00:29:28Enfin, c'est récent, non, mais c'était compliqué de s'appeler Ben machin, ou...
00:29:34D'ailleurs, on le voit dans la génération des acteurs qui ont l'âge de mes parents, et bien, bien souvent,
00:29:40ils ont changé leur nom. Nous, on n'a plus changé nos noms. Mais Roger Hanin, c'était pas Roger Hanin, Richard Berry, c'est pas Richard Berry,
00:29:46Patrick Bruel, c'est pas Patrick Bruel.
00:29:48Il y a quelque chose où l'identité, avant, on ne l'assumait pas. Mais c'est pas de leur faute, c'est pas qu'ils renient leurs origines, c'est
00:29:54tout simplement que c'était pas bienvenu, quoi.
00:29:57C'était un handicap, quoi.
00:29:59Ouais, c'était un marqueur de différence et de...
00:30:03Handicap, c'est peut-être fort. En tout cas, c'était un marqueur qui les mettait dans...
00:30:06Mais moi, je l'ai pensé, ma génération, plus tard. Je me suis dit, El Malé, avec un H à la fin,
00:30:10waouh, ça fait El Maler, qu'est-ce qu'ils vont dire, tu m'as jamais tourné au cinéma.
00:30:14Et puis, un jour...
00:30:15Ça n'a jamais été un sujet autour de vous, en fait ?
00:30:17Non, en fait, j'ai mis un Y pendant quelques mois, El Maler.
00:30:21Y ?
00:30:23Parce que je me disais, ça va faire...
00:30:25Quelle idée, franchement !
00:30:27Ah tiens, c'est une bonne... Par exemple, là, ça me donne une idée.
00:30:29Oh là là, ça me donne une super idée.
00:30:31Bah ouais, il faut la noter.
00:30:33Je vais la noter, d'ailleurs, pour nos auditeurs qui nous voient pas.
00:30:35Je suis en train de noter, parce que
00:30:37dans mon spectacle, je dis, je pensais que
00:30:39la notoriété
00:30:41me donnerait la joie.
00:30:43Je pensais que l'argent
00:30:45ferait en sorte que je serais bien dans ma vie,
00:30:47que j'aurais plus mal aux dents.
00:30:49Je pensais que changer de pays, ça allait me faire...
00:30:51Alors que tout ça est en moi, et c'est en nous
00:30:53qu'il fallait le chercher. Et je pense que c'est pareil pour le nom.
00:30:55Je pensais qu'en changeant de nom,
00:30:57on allait me voir comme un Américain.
00:30:59Mais tu peux changer de nom quatre fois, tu es qui tu es.
00:31:01Et ça, c'est une piste intéressante
00:31:03de réflexion et de comique.
00:31:05Mais pour revenir à
00:31:07cet oncle, lui, il a voulu revenir à son nom initial.
00:31:09Il paraît que c'est très difficile.
00:31:11Une fois qu'on l'a changé...
00:31:13C'est très compliqué.
00:31:15Il faut que le poids
00:31:17corresponde
00:31:19à la démarche.
00:31:21Quand on a un nom qui nous a été donné,
00:31:23on ne l'a pas choisi, on est né quelque part,
00:31:25on est qui on est, et qu'on veut changer ce nom,
00:31:27ça doit représenter un pas important.
00:31:29Sinon, ce serait trop facile.
00:31:31Oui...
00:31:33Oui, mais c'est
00:31:35des décisions énormes.
00:31:37L'identité... L'autre jour, j'ai discuté
00:31:39avec un secrétaire général
00:31:41d'une fondation à Monaco qui
00:31:43s'intéresse aux enfants fantômes en Afrique.
00:31:45Ces enfants qui n'ont pas été déclarés
00:31:47par leurs parents et qui arrivent à un moment donné, ils sont bloqués.
00:31:49Ils ne peuvent plus aller à l'école, ils ne peuvent plus rien faire
00:31:51parce qu'ils ne sont personne.
00:31:53Et son programme,
00:31:55là, le gros programme
00:31:57qu'il est en train de faire, c'est
00:31:59de trouver un moyen de redonner
00:32:01à ces enfants une identité en allant dans les villages,
00:32:03en faisant des opérations
00:32:05pour interroger les gens,
00:32:07pour voir qui sont ces enfants.
00:32:09C'est dingue. J'en parle dans mon spectacle de l'identité,
00:32:11des tests ADN qu'on fait,
00:32:13qu'on peut faire, toutes ces compagnies
00:32:15américaines où t'envoies un échantillon de salive
00:32:17et on te dit qui tu es, d'où tu viens, tout ça.
00:32:19Mais c'est intéressant parce que,
00:32:21malgré les résultats d'un test ADN et tout ton
00:32:23patrimoine génétique, c'est
00:32:25qui tu es profondément mais
00:32:27c'est pas ce que t'es devenu en fait.
00:32:29Alors moi j'ai des origines
00:32:31italiennes. C'est de là où tu viens mais c'est pas forcément
00:32:33de là où tu vas, ça c'est vrai. Exactement.
00:32:35Waouh, ce serait drôle ça de dire. Est-ce qu'il n'y a pas un test
00:32:37pour voir où je vais ?
00:32:39C'est drôle.
00:32:41Moi j'ai des origines italiennes
00:32:43et le pourcentage il m'a surpris.
00:32:45Je crois que j'ai plus de 20% d'italien.
00:32:47C'est...
00:32:49C'est ça.
00:32:51Artigian et la qualità, on y va.
00:32:53Est-ce qu'il y a beaucoup de gens au Maroc ?
00:32:55Pardonnez-moi si j'ai une question
00:32:57qui va vous paraître un peu
00:32:59caricaturale. Est-ce qu'il y a beaucoup de gens
00:33:01au Maroc qui ont les yeux clairs ?
00:33:03Non mais c'est une vraie question
00:33:05dans le sens où... Parce que c'est une influence ethnique.
00:33:07Non, totalement. Et puis les berbères.
00:33:09On retrouve chez les berbères beaucoup de...
00:33:11deux yeux.
00:33:13Les yeux clairs. Beaucoup de femmes blondes
00:33:15chez les berbères. C'est très surprenant.
00:33:17Alors il y a tout un historique que je connais pas.
00:33:19Je connais pas bien la...
00:33:21L'ethno...
00:33:23L'origine ethnique, enfin
00:33:25le mouvement de l'ethnie qui...
00:33:27Mais il y en a. Mon grand-père était un berbère
00:33:29des montagnes, d'une région montagneuse
00:33:31marocaine dans l'Atlas.
00:33:33Il a été à pied
00:33:35à Casablanca
00:33:37pour réussir sa vie.
00:33:39Et nous on vient des montagnes.
00:33:41Mais c'est vrai que la plupart des gens...
00:33:43Alors il y a eu des mélanges.
00:33:45Alors c'est vrai que tu en retrouves plus dans la communauté
00:33:47juive marocaine que musulmane.
00:33:49Mais en même temps on dit que certains juifs
00:33:51sont des convertis
00:33:53de l'islam.
00:33:55Il y a tellement de choses dans les régions.
00:33:57Tellement d'histoires.
00:33:59Mais c'est vrai que c'est plutôt rare.
00:34:01Mais chez les berbères il y en a énormément.
00:34:03Blonde aux yeux bleus, chez les berbères.
00:34:05C'est hallucinant.
00:34:07Au moins ça contrarie
00:34:09l'image d'Épinal qu'on a en tête.
00:34:11Alors on revient au Cours Florent parce que
00:34:13ce que je voulais savoir c'est
00:34:15quand on arrive au Cours Florent, 21 ans
00:34:17c'est jeune quand même, qu'on a
00:34:19gagné le droit de ne pas le payer.
00:34:21C'est un vrai cadeau ça.
00:34:2320 ans c'est une récompense.
00:34:25Une récompense.
00:34:27Mais j'ai quand même...
00:34:29Alors peut-être à tort, l'image du
00:34:31Cours Florent comme un endroit très difficile
00:34:33où la compétition est assez
00:34:35féroce.
00:34:37Est-ce qu'à l'intérieur de tout ça
00:34:39on trouve, on rencontre des gens
00:34:41qui nous aident ?
00:34:43On rencontre des clés.
00:34:45Gade ça veut dire bonheur
00:34:47donc à un moment donné
00:34:49il doit y avoir des petits coups de pouce du destin.
00:34:51Oui je pense. Il y a des clés.
00:34:53Il y a des déclencheurs. Il y a des profs qui...
00:34:55Alors c'est marrant parce que
00:34:57on pense que le show business
00:34:59c'est les gens que tu connais
00:35:01qui vont t'aider à faire une émission, un film et tout.
00:35:03Mais c'est pas ça. C'est ceux qui t'aident à devenir
00:35:05qui tu vas devenir. C'est pas ceux qui
00:35:07t'aident à... Je le vois avec les jeunes qui font
00:35:09de la musique. Tu peux pas me présenter un tel dans une maison
00:35:11de disques ? Ouais. Mais
00:35:13fais-moi écouter. Laisse-moi te dire ce que je pense
00:35:15et laisse-moi t'aider à
00:35:17devenir l'artiste que tu vas devenir.
00:35:19Et en fait moi j'ai des gens
00:35:21qui sont sur mon chemin
00:35:23qui s'appellent Joséphine Deren du Théâtre du Soleil
00:35:25qui s'appelle Hervé Briot
00:35:27qui s'appelle Xavier Florent qui sont des gens
00:35:29sur mon chemin. Marc Debuchere
00:35:31premier prof qui m'a dit
00:35:33mais qu'est-ce que tu vas changer ton nom ? T'es fou. El Malet
00:35:35c'est beau. El Malet t'es fou.
00:35:37Tu vas changer ton nom. El Malet. Tu te rends compte ?
00:35:39C'est élégant. C'est d'une beauté.
00:35:41El Malet. Je disais mais moi je le vois pas
00:35:43du tout comme ça. C'est un truc de blédard. El Malet
00:35:45pas du tout. Fais-toi confiance.
00:35:47Puis Joséphine Deren elle m'a dit faut se servir de ses origines
00:35:49et Hervé Briot il m'a dit
00:35:51la comédie que t'as parce que tu viens d'où tu viens
00:35:53et tu es qui tu es elle est géniale.
00:35:55Xavier Florent m'a dit mais improvise
00:35:57même quand tu dis un texte par coeur improvise c'est là que t'es le meilleur.
00:35:59Donc ces gens-là ils m'ont
00:36:01donné des clés quoi. Alors après
00:36:03oui on va chez Michel Drucker et on
00:36:05fait des podcasts mais au début
00:36:07on a besoin de ces gens-là pour nous aider.
00:36:09C'est pour ça que parfois avec les jeunes qui
00:36:11viennent me parler de théâtre j'essaye d'être
00:36:13utile. J'essaye pas d'être dans une
00:36:15posture de parrain. J'essaye pas non plus
00:36:17de les envoyer balader
00:36:19mais je les mets face à la vraie problématique.
00:36:21Genre ouais je veux être humoriste tu peux pas me brancher avec des...
00:36:23Tu veux être humoriste ?
00:36:25Est-ce que t'es humoriste ? Qu'est-ce que t'as écrit ? Ouais j'ai
00:36:27des idées. Fais voir ce que t'as écrit.
00:36:29Envoie-moi. Tiens mon mail. Je donne mon mail.
00:36:31Envoie-moi une vidéo de ce que t'as fait.
00:36:3390% ils en voient rien.
00:36:35Donc ils sont dans un truc de...
00:36:37Mais tu le sens tout de suite quelqu'un qui a envie
00:36:39de faire quelque chose. Alors avoir envie
00:36:41de faire quelque chose si on revient
00:36:43aux origines de Gad Elmaleh qui est quand même
00:36:45dans une famille d'artistes puisque
00:36:47votre frère est acteur.
00:36:49Votre soeur vous l'avez dit
00:36:51c'est la femme avec qui vous travaillez le plus.
00:36:53Ouais. Auteur et écrivain.
00:36:55Elle a mis en scène. Elle a mis en scène mes spectacles
00:36:57précédents. Pas celui-ci.
00:36:59Je la consulte
00:37:01quand même. Son avis est très important.
00:37:03J'allais dire est-ce qu'elle est critique ? Très.
00:37:05Trop.
00:37:07Mais mes enfants aussi.
00:37:09Vos enfants ? Vos parents ? Non.
00:37:11Ah bah non. Pour vos parents
00:37:13vous êtes super.
00:37:15Ils passent à côté parfois même.
00:37:17Mes enfants très durs
00:37:19sans s'en rendre compte.
00:37:21Judith ma soeur
00:37:23très dure en s'en rendant compte. Elle sait très bien.
00:37:25Et puis aussi
00:37:27les collègues. Les collègues avec qui j'échange.
00:37:29Ce nouveau spectacle je le travaille avec Romane
00:37:31Frécinet. Donc c'est quelqu'un que j'admire
00:37:33beaucoup dans la nouvelle génération. C'est le number one.
00:37:35Mais pas que de la nouvelle génération.
00:37:37Il est aujourd'hui le numéro un.
00:37:39C'est facile quand on est un artiste
00:37:41et qu'on se remet en question parce que
00:37:43chaque fois qu'on monte sur scène ou qu'on lance un nouveau spectacle
00:37:45ou qu'on fait un nouveau film
00:37:47on se remet en question. C'est facile d'avoir
00:37:49confiance.
00:37:51Parce que je la consulte beaucoup.
00:37:53Il y a beaucoup de gens que vous arrivez à consulter
00:37:55en disant ce qu'il va me dire ou ce qu'elle va me dire.
00:37:57Je peux en tirer quelque chose.
00:37:59Oui. En fait c'est de l'actif
00:38:01comme je dis. Moi il y a des gens que je consulte
00:38:03et on se connait tellement bien
00:38:05que le ping-pong qu'on fait
00:38:07va être... Moi je vais
00:38:09l'intégrer.
00:38:11Comment dire ? J'ai l'impression qu'un bon
00:38:13commentaire, quelque chose qui est un actif
00:38:15c'est quelque chose qui résonne en moi et que j'ai
00:38:17presque, presque, presque
00:38:19déjà pensé. C'est-à-dire
00:38:21une remarque, c'est-à-dire que ça résonne.
00:38:23Ah, ça me parle.
00:38:25Je pense que plus on avance dans le métier
00:38:27et plus on sait. Demain si par exemple
00:38:29quelqu'un vient voir mon spectacle et me dit
00:38:31tu devrais parler des dauphins, ben non.
00:38:33Ou alors me dit
00:38:35j'aime pas du tout tout ce passage
00:38:37du spectacle. Par contre, si
00:38:39il me dit comme Roman peut me dire
00:38:41dans telle partie du show il y a trop de mots
00:38:43tu t'étends trop, tu perds trop de temps
00:38:45alors que tu pourrais être efficace
00:38:47dans telle partie du show, comme t'as déjà
00:38:49parlé de ta mère au début, non on reparle pas à la fin
00:38:51déplace cette vanne, mais là là
00:38:53va plus vers la vérité. Dans telle partie
00:38:55du show Roman me dit parfois je te crois
00:38:57pas. Je te crois pas, c'est pas vrai.
00:38:59Je te crois pas que Gad t'as fait ça.
00:39:01Pour un spectacle tel qu'en lui-même c'est...
00:39:03Ouais, et ça va pas. Alors je creuse
00:39:05et je dis qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est pas vrai dans ce que je raconte
00:39:07Ah ouais, c'est vrai que j'ai un peu extrapolé
00:39:09alors je vais chercher la vérité de ce moment.
00:39:11Allez, on y va, on continue.
00:39:13Et là j'ai
00:39:15des vrais repères
00:39:17pour moi. Mais c'est du
00:39:19ping-pong, c'est pas...
00:39:21Faut que ce soit du ping-pong, ça peut pas être que du ping
00:39:23ou que du pong.
00:39:25C'est pas mal ça, ça peut pas être que du ping
00:39:27Je peux la garder ?
00:39:29On parlait tout à l'heure, vous me disiez
00:39:31le mieux est pas forcément
00:39:33le meilleur ami du bien, c'est pas parce qu'on a
00:39:35plus d'expérience qu'on est meilleur
00:39:37ou quoi que ce soit.
00:39:39Comment on fait pour
00:39:41se dire
00:39:43qu'on est bon ? Parce que
00:39:45le premier, vous le dites, et j'en suis sûre,
00:39:47le premier juge de votre spectacle, c'est vous.
00:39:49Le premier
00:39:51critique de votre spectacle, c'est vous.
00:39:53Donc comment vous vous dites, à quel moment vous vous dites
00:39:55ça c'est bon ?
00:39:57Je pense que bizarrement, et ça va paraître très étrange
00:39:59ce que je dis, c'est que le jour où on atteint l'humilité
00:40:01on sait quand on est bon.
00:40:03C'est-à-dire qu'on sait aussi quand on est mauvais.
00:40:05On sait quand on est mauvais, mais
00:40:07comment exprimer ça ?
00:40:09Je crois,
00:40:11par exemple,
00:40:13mais c'est pas moi qui l'ai inventé, c'est qu'un jour
00:40:15un artiste m'a fait la remarque, donc je l'utilise à mon compte
00:40:17maintenant, c'est que parfois quand il y a des jeunes
00:40:19qui font la première partie de mon show, ils sortent de scène
00:40:21et disent ah j'étais pas top ce soir,
00:40:23je leur dis pour qui tu te prends ?
00:40:25Pour qui tu te prends pour dire que t'es pas top ?
00:40:27Sois top demain, va travailler.
00:40:29Et en fait, moi c'est parce que Jerry Seinfeld m'a dit ça.
00:40:31Un jour j'ai fait
00:40:33sa première partie, je lui ai dit je suis nerveux, j'ai peur,
00:40:35il m'a dit c'est ton problème, éclate-toi,
00:40:37vas-y, travaille. Et après je lui ai
00:40:39dit ah je sais pas si j'étais bon, il me dit pour qui tu te prends ?
00:40:41Tu crois que tu vas être bon tous les jours ? Et en fait,
00:40:43je crois que quand on est modeste,
00:40:45on sait quand on est bon, on sait quand on n'est pas bon,
00:40:47mais on sait surtout quand on est bon.
00:40:49C'est pas être prétentieux que de dire j'ai été bon
00:40:51ce soir, c'est au contraire.
00:40:53Et d'ailleurs, il y a un rabbin qui m'a dit,
00:40:55un sage, un rabbin qui m'a dit un truc très juste
00:40:57un jour, il m'a dit la modestie c'est quoi ?
00:40:59La modestie,
00:41:01si on n'a pas confiance en nous,
00:41:03ça vaut rien. Mais quelqu'un
00:41:05qui a conscience de ses qualités et qui est modeste,
00:41:07alors ça c'est un level
00:41:09de modestie qui est très intéressant.
00:41:11D'ailleurs je sais que je suis bon, je sais
00:41:13que j'ai des qualités, je sais ce que je vaux,
00:41:15mais je la ramène pas. Et ça c'est
00:41:17la modestie. Et je continue de travailler.
00:41:19Celui qui croit pas en lui qui est modeste, ça vaut rien.
00:41:21Celui qui fait semblant d'être modeste,
00:41:23ça vaut rien.
00:41:25Vous avez parlé
00:41:27de J.R. Seinfeld,
00:41:29ça c'est une rencontre importante ?
00:41:31Oui, c'est mon repère.
00:41:33Il est comme
00:41:35un... Je dis ça parce
00:41:37que j'ai passé le permis bateau il n'y a pas longtemps.
00:41:39C'est comme une balise.
00:41:41Le rapport.
00:41:42C'est une balise, elle clignote,
00:41:44c'est une balise, je me guide.
00:41:46Je m'inspire de lui, on est très amis,
00:41:48on est frangins, on se parle régulièrement.
00:41:50Mais vous parlez anglais avec lui ?
00:41:52Oui anglais, il parle pas un mot de français, ça l'intéresse
00:41:54absolument pas d'apprendre le français.
00:41:56Je pense que J.R. Seinfeld...
00:41:58Voilà.
00:42:00Il y a New York et la scène...
00:42:02Voilà, le monde est terminé
00:42:04après.
00:42:06Il s'en cache pas, il l'assume totalement
00:42:08et puis il dit qu'il a pas forcément envie
00:42:10de parler d'autres langues et ça me fait beaucoup rire.
00:42:12Moi qui suis dans...
00:42:14Vous qui avez conçu des spectacles
00:42:16en anglais, parce que ça on en a pas encore parlé
00:42:18mais ça doit être une difficulté.
00:42:20Est-ce qu'on dit qu'on n'est pas toujours la même personne
00:42:22dans les... Non, on n'est pas la même personne.
00:42:24J'étais plus
00:42:26efficace et j'avais moins peur
00:42:28de la vie et le regard des autres, d'abord parce que
00:42:30j'étais aux Etats-Unis, mais jouer en anglais
00:42:32il y a aussi d'autres choses qu'il faut savoir
00:42:34c'est que, c'est pas un secret mais
00:42:36moi je joue un texte écrit mot à mot
00:42:38parce qu'en français je change les mots
00:42:40tous les soirs. Je peux tout à fait
00:42:42dire un soir...
00:42:44Ah oui, je voulais vous raconter que j'étais à Monaco
00:42:46et il s'est passé ça pendant un podcast.
00:42:48Le lendemain je vais dire, ah, il faut que je vous parle d'un podcast.
00:42:50Oui, je l'ai fait parce que
00:42:52j'étais à Monaco et je peux inverser tout.
00:42:54J'ai jamais le même texte, mais en anglais
00:42:56j'étais incapable parce que j'ai pas la possibilité, les capacités
00:42:58de le faire ou d'improviser. D'ailleurs, j'avais
00:43:00un petit sketch là-dessus quand je faisais les Comédie Club
00:43:02en anglais, je disais en anglais
00:43:04bonjour à tous, je vais vous demander de ne pas
00:43:06m'interrompre parce que je n'ai pas la capacité
00:43:08d'improviser avec
00:43:10vous. D'ailleurs, cette phrase
00:43:12est écrite de mot
00:43:14à mot et donc...
00:43:16Je peux pas la changer. Et ça les faisait rire
00:43:18parce que je racontais une vérité
00:43:20et en même temps je racontais cette vérité qui était un peu contraignante
00:43:22avec ma prof d'anglais,
00:43:24ma prof d'accent aussi,
00:43:26où chaque mot était répété.
00:43:28Parfois, pour qu'il y ait un rire, il fallait que je mette l'accent.
00:43:30C'est la phonétique.
00:43:32Mais par exemple,
00:43:34c'était quoi la phrase ?
00:43:36Ah oui, je dis une blague
00:43:38un jour et je dis
00:43:40I was on holiday.
00:43:42Gros rire.
00:43:44Le lendemain, je fais la même blague avec les mêmes mots.
00:43:46Pas de rire. Wow.
00:43:48Sur le lendemain, gros rire.
00:43:50Deux jours après, pas de rire.
00:43:52Et ça fluctuait.
00:43:54Il y a un problème. Et là, je dis à ma prof, Julia,
00:43:56I have a problem.
00:43:58Sometimes they laugh, sometimes they don't laugh.
00:44:00Why ? Same joke.
00:44:02Elle me dit, je viens te voir ce soir, je te dirai.
00:44:04Et elle vient me voir.
00:44:06Elle me dit, mais t'es con toi. C'est normal qu'il rie pas.
00:44:08Et je lui dis, pourquoi ?
00:44:10Elle dit, parce qu'il y a des soirs où tu dis
00:44:12on holiday
00:44:14et des soirs où tu dis on holiday.
00:44:16On holiday, ça marche pas.
00:44:18Parce que les américains ont un tel formatage
00:44:20que si tu mets l'accent tonique
00:44:22sur le mauvais endroit,
00:44:24leur programme ne va pas l'assimiler.
00:44:26Nous, on est plutôt ouverts.
00:44:28Les francophones, si un américain
00:44:30dit les vacances
00:44:32au lieu des vacances,
00:44:34ou l'inverse,
00:44:36on va pas dire, on voit pas du tout ce que tu veux dire.
00:44:38Les américains, c'est genre,
00:44:40ah non, tu l'as pas dit comme nous on parle.
00:44:42J'ai pas compris.
00:44:44On est pas avec toi.
00:44:46C'est une forme d'ADN comme ça.
00:44:48Et pour moi, c'est un peu
00:44:50dur quand même, parce que c'est un manque d'ouverture.
00:44:52Là, vous parlez 5 langues, je crois ?
00:44:544.
00:44:56Je parle français,
00:44:58anglais, hébreu,
00:45:00arabe. Et je suis en train
00:45:02d'apprendre l'italien.
00:45:04C'est bien ça.
00:45:06J'ai envie de parler italien.
00:45:08Je sais pas pourquoi, d'ailleurs.
00:45:10Ça doit être pour Paul Tournesofa, je pense.
00:45:12Je sais pas.
00:45:14Je parle pas le monégasque.
00:45:16Ou alors c'est Paul Tournesofa,
00:45:18c'est parce que vous apprenez l'italien.
00:45:20Ou alors ils veulent m'engager sur une pub.
00:45:22Peut-être.
00:45:24On parlait de notoriété tout à l'heure.
00:45:26Comment on contrôle
00:45:28l'utilisation qu'on peut faire de son image ?
00:45:30Parce que
00:45:32à Monaco, c'est facile.
00:45:34Vous avez
00:45:36cette étiquette d'humoriste,
00:45:38d'homme célèbre, et puis vous êtes
00:45:40le papa de Raphael, vous êtes
00:45:42l'ancien amour de Charlotte.
00:45:44Donc pour à Monaco,
00:45:46vous êtes balisé, en fait.
00:45:48On sait qui vous êtes. Pour utiliser votre image à votre insu,
00:45:50ce serait difficile.
00:45:52Mais je pense qu'ailleurs, ça peut l'être.
00:45:54Alors, j'ai compris une chose très très tard,
00:45:56trop tard, que
00:45:58quelque part, on peut
00:46:00un peu décider des choses. Alors, pas si on
00:46:02vous prend en photo à votre insu,
00:46:04et que vraiment, on montre
00:46:06votre vie intime,
00:46:08c'est pas agréable, forcément.
00:46:10Mais je crois qu'il y a des choses qu'on apprend.
00:46:12C'est-à-dire,
00:46:14je vous donne un exemple
00:46:16assez marrant. J'ai un copain
00:46:18qui sortait avec la fille de
00:46:20Johnny Hallyday, Laura,
00:46:22que j'aime beaucoup. Et un jour,
00:46:24il m'appelle,
00:46:26et il me dit, ouais, frérot,
00:46:28je suis super contrarié,
00:46:30j'ai des
00:46:32photos de moi dans Voici,
00:46:34avec ma chérie,
00:46:36Saint-Tropez.
00:46:38J'ai dit,
00:46:40écoute-moi bien,
00:46:42tu es avec la fille de Johnny Hallyday, à Saint-Tropez,
00:46:44en monokini, sur les plages,
00:46:46au mois d'août. Si un paparazzi
00:46:48ne te shoot pas, c'est une faute professionnelle.
00:46:50Donc,
00:46:52j'ai l'impression que tu sais
00:46:54où tu vas aussi. Tu vois,
00:46:56tu sais un peu ce que tu guides. En fait, moi,
00:46:58si je vais dans des endroits où je sais que je vais me faire shooter,
00:47:00il faut que je sois en accord avec tout.
00:47:02Je me dis, écoute, il me shoot, qu'est-ce que tu veux faire ?
00:47:04Après, si j'ai pas envie de me faire shooter, parce que
00:47:06c'est une relation naissante, et que je sais pas,
00:47:08je vais essayer de m'organiser
00:47:10pour voir la personne en privé.
00:47:12Et puis, on a les moyens de se voir en privé,
00:47:14ça va, on n'est pas obligé de s'afficher.
00:47:16Après, un jour,
00:47:18quand ça devient
00:47:20officiel et que c'est une vraie histoire, et qu'ils te shoot,
00:47:22bon, ben voilà.
00:47:24Après, ça peut fragiliser
00:47:26parfois. Après,
00:47:28le plus sensible là-dedans, c'est les enfants.
00:47:30Ils peuvent ne pas comprendre.
00:47:32Ils peuvent ne pas comprendre quand tu...
00:47:34Voilà, il faut les préserver. Il faut les préserver
00:47:36au maximum. Et ils sont pas
00:47:38équipés pour comprendre. Déjà, pour un adulte,
00:47:40c'est violent, parfois, quand tu te retrouves, tu te dis
00:47:42ouh là là. Et en plus, parfois, c'est pas
00:47:44des photos avantageuses, quoi, tu vois.
00:47:46T'as presque envie de faire une charte.
00:47:48Une charte de... S'il vous plaît, évitez les doigts
00:47:50dans le nez, le but qui sort,
00:47:52le grattage de fesses. Est-ce qu'on peut faire
00:47:54une charte, s'il vous plaît ? Non, mais je crois
00:47:56qu'il faut savoir
00:47:58un peu... On sent
00:48:00où on va, on sent ce qu'on fait.
00:48:02Il faut se protéger.
00:48:04Il faut se protéger soi-même.
00:48:06Quand vous dites que vous sentez où vous allez,
00:48:08au moment de faire
00:48:10le film
00:48:12sur la foi et d'y mettre vos parents,
00:48:14pour un juif,
00:48:16ouvertement
00:48:18parler d'une autre foi,
00:48:20est-ce qu'à ce
00:48:22moment-là, vous sentez
00:48:24que vous êtes en accord avec tout ça
00:48:26et que ça va aller ?
00:48:28Oui, c'est-à-dire que je sens deux choses. L'essentiel...
00:48:30C'est marrant, il y a un humoriste,
00:48:32je pense que c'est Ricky Gervais, qui disait ça.
00:48:34L'essentiel n'est pas de savoir ce que tu peux
00:48:36dire ou ce que tu ne peux pas dire sur scène,
00:48:38c'est combien tu peux encaisser
00:48:40derrière. Oui, c'est ça. Les conséquences,
00:48:42en fait. Bien sûr. Mais moi, je ne suis pas fou.
00:48:44Vous pensez bien que quand j'écris
00:48:46l'histoire romancée
00:48:48un peu quand même, parce que ça part d'un point de départ réel
00:48:50qui est ma vision de la Vierge Marie quand j'étais enfant,
00:48:52mon amour pour la figure de la Vierge.
00:48:54Quand je suis petit à Casablanca, je n'ai pas le droit d'entrer dans les églises
00:48:56et j'extrapole jusqu'à
00:48:58peut-être le baptême ou pas, que je ne fais
00:49:00pas dans le film, que je n'ai pas fait dans la vie.
00:49:02Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens.
00:49:04Maintenant, je ne suis pas fou.
00:49:06Moi, j'écris un film sur un juif
00:49:08qui veut
00:49:10aller vers le christianisme.
00:49:12La catastrophe
00:49:14que ça représente pour sa famille et la communauté,
00:49:16c'est le sujet du film. Donc,
00:49:18quand certains juifs me disent « Mais tu es fou ! »
00:49:20Je dis « Mais c'est le film d'un mec qui a pété un câble
00:49:22pour sa communauté. » Mais ce n'est pas moi.
00:49:24C'est le film d'un mec. D'abord, oui.
00:49:26Mon amour et ma
00:49:28fascination
00:49:30pour la figure de la Vierge, il est réel
00:49:32et il le sera toute ma vie. Mais de la même manière
00:49:34que mon identité juive
00:49:36sera là toute ma vie.
00:49:38Mais je peux comprendre, après,
00:49:40que ça peut heurter, que ça peut étonner,
00:49:42qu'on ne sait pas trop. D'ailleurs, la plupart
00:49:44des gens qui étaient un peu choqués
00:49:46l'étaient avant de voir le film. Mais quand ils ont
00:49:48vu le film, ils ont vu qu'il y avait du dialogue, il y avait de la
00:49:50fraternité, il y avait de l'amour. Il y avait une
00:49:52ouverture à mes frères et sœurs d'une autre religion.
00:49:54Il y avait un détour, en fait.
00:49:56C'est ça qu'il faut comprendre. Et
00:49:58ce qui me reste, d'ailleurs, c'est que je suis
00:50:00plus fort dans mon identité.
00:50:02Je l'approche avec beaucoup plus d'études
00:50:04de patience, de compréhension, du Talmud,
00:50:06en faisant le détour
00:50:08vers mes frères et sœurs chrétiennes.
00:50:10Tellement plus.
00:50:12Parce que je me suis enrichi, parce que j'ai compris,
00:50:14parce qu'il y a des choses avec lesquelles on est d'accord,
00:50:16d'autres on n'est pas d'accord. Il y a eu des débats.
00:50:18Quand on est de l'autre côté
00:50:20et qu'on lit la fiche
00:50:22qu'on a préparée sur Gad Elmaleh,
00:50:24on se rend compte qu'il y a de la mixité,
00:50:26du mélange partout.
00:50:28Partout, dans tout. Pas seulement dans la religion.
00:50:30Il y a des ponts.
00:50:32Dans tout. Et je me dis
00:50:34alors maintenant, peut-être que vous allez me dire
00:50:36tu vas attirer par les cheveux, mais quand on est
00:50:38berbère, qu'on est habitué à voyager, parce que c'est ça
00:50:40les berbères, c'est pas des sédentaires en fait.
00:50:42Est-ce que
00:50:44c'est pas finalement une nature que vous avez
00:50:46en vous ? Est-ce que c'est pas l'ADN de mon grand-père
00:50:48qui est parti à l'âge de 8 ans de sa montagne
00:50:50de l'Atlas marocain
00:50:52à pied vers Casablanca et qui a marché
00:50:54jour et nuit et que je continue à chercher ?
00:50:56Peut-être. Récemment j'ai fait un voyage
00:50:58dans le désert, ça a été
00:51:00une grande prise de conscience.
00:51:02Il y a des
00:51:04sentiments d'appartenance
00:51:06chez vous ? Il y a des moments où vous
00:51:08là vous me disiez tout à l'heure mon pays,
00:51:10chez moi c'est le Maroc. Il y a des choses
00:51:12comme ça souvent ? Bien sûr. Mais la tradition
00:51:14séfarade c'est de l'appartenance. Pourquoi ? Parce que
00:51:16je pense et je ressens profondément
00:51:18que
00:51:20le séfaradisme c'est le judaïsme
00:51:22et l'arabité. D'ailleurs
00:51:24si vous allez dans une synagogue marocaine
00:51:26vous verrez que les mélodies chantées
00:51:28sont des mélodies arabes.
00:51:30Ou andalouses ou arabes. Et
00:51:32ce mélange-là
00:51:34moi je l'ai en moi
00:51:36et il est à Tavik et il est en moi
00:51:38et il est dans ma filiation. Pourquoi ? Parce qu'il a été
00:51:40à une époque l'âge d'or de la fraternité des
00:51:42juifs et des musulmans au Maroc
00:51:44et à l'heure où malheureusement
00:51:46la tragédie frappe au Proche-Orient
00:51:48Horriblement.
00:51:50Et on peut envoyer des messages
00:51:52de paix. Je crois que
00:51:54au Maroc les juifs et les musulmans, même si ça n'a pas
00:51:56toujours été simple, c'est pas vrai que c'est...
00:51:58Mais il y a eu toujours un travail.
00:52:00Il y a toujours eu un
00:52:02effort. J'ai une pensée d'ailleurs pour un homme pour qui
00:52:04j'ai beaucoup d'admiration qui s'appelle André Azoulay
00:52:06qui est l'homme le plus proche du
00:52:08du roi du
00:52:10Maroc.
00:52:12Et qui a été proche du père
00:52:14aussi, Feu Hassan II.
00:52:16C'est un homme qui
00:52:18m'intéresse toujours parce que je suis toujours curieux
00:52:20de voir comment il mène le dialogue
00:52:22interreligieux
00:52:24avec beaucoup... Il est sur le dialogue interreligieux
00:52:26et le dialogue intercommunautaire
00:52:28aussi. Et j'en parle avec lui.
00:52:30C'est un homme pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Il m'inspire.
00:52:32C'est des gens qui m'inspirent.
00:52:34Ceux qui créent des ponts et pas des murs.
00:52:36Si j'étais
00:52:38un constructeur,
00:52:40je ferais que des ponts.
00:52:42C'est étonnant d'ailleurs.
00:52:44J'ai l'avis aux monégasques qui sont dans la construction.
00:52:48J'étais presque là-dessus.
00:52:50C'est quoi que vous préférez ?
00:52:52C'est jouer la comédie ? Danser ? Chanter ?
00:52:54Il y a un truc que vous préférez vraiment ?
00:52:56Oui. Il y a une chose pour moi
00:52:58qui est...
00:53:00qui procure en tout cas
00:53:02une jubilation ultime.
00:53:04C'est
00:53:06faire des blagues.
00:53:08Et surtout le sentiment qu'on a
00:53:10quand on essaye une nouvelle blague et qu'elle marche.
00:53:12Je n'exagère pas
00:53:14quand je dis qu'il n'y a rien au monde
00:53:16qui m'a donné autant de satisfaction.
00:53:18Que ce soit...
00:53:20Il y en a une qui marche
00:53:22beaucoup en ce moment, c'est la blague des grand-mères.
00:53:24C'est quand vous parlez des deux grand-mères
00:53:26de votre fils et que...
00:53:28Moi j'ai vu cet extrait
00:53:30alors j'ai essayé de googler pour voir un peu.
00:53:32Ça sort presque systématiquement.
00:53:34Le coup des grand-mères.
00:53:36Il y a eu le blond ?
00:53:38Oui, il y a des marqueurs comme ça.
00:53:40Oui, parce que je crois que le coup des grand-mères
00:53:42ou le blond, c'est aussi une manière de me moquer
00:53:44de moi. Et c'est de décrire...
00:53:46C'est toujours décrire l'ailleurs.
00:53:48Décrire par exemple la visite
00:53:50à Monaco de ma mère.
00:53:52À Monaco, c'est pas...
00:53:54C'est pas traité
00:53:56de Monaco.
00:53:58Oui, bien sûr, on parle de Monaco, mais quelque part
00:54:00je veux que le public soit avec moi.
00:54:02Je veux leur dire... On a tous une mère
00:54:04blédarde qui...
00:54:06Et blédarde, ça ne veut pas dire qu'elle vient d'un bled.
00:54:08Née même à Monaco, ta mère, ou à New York,
00:54:10ou à Londres, et elle est blédarde. Mais ce qu'on va appeler
00:54:12blédarde, c'est que soit elle va mettre les pieds dans le plat,
00:54:14soit pour trop te protéger, elle va dire
00:54:16une bêtise, soit
00:54:18elle va être à côté.
00:54:20Et on a tous peur de ça. Mais mon fils, aujourd'hui,
00:54:22avec moi, est comme ça. J'arrive...
00:54:24J'arrive à l'école
00:54:26et j'ai l'impression que je marche pas,
00:54:28je parle pas comme il faut, je marche pas
00:54:30comme il faut, je conduis pas ma voiture comme il faut.
00:54:32Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
00:54:34Et ça, c'est intéressant.
00:54:36C'est très intéressant.
00:54:38C'est aussi
00:54:40une façon de dire aux gens
00:54:42je sais que vous le pensez.
00:54:44Et on va en parler.
00:54:46C'est un truc d'honnêteté. Mais bien sûr,
00:54:48il y a plein de choses que je dis dans le spectacle qui est de l'ordre
00:54:50de je sais que vous savez.
00:54:52Donc on va le dire. On va en parler.
00:54:54Alors, ça aussi, je l'ai appris.
00:54:56Et on contrôle beaucoup plus...
00:54:58On maîtrise beaucoup plus sa pensée,
00:55:00ce qu'on veut livrer ou pas,
00:55:02une fois qu'on laisse les gens
00:55:04nous aborder sur tous les sujets.
00:55:06Mais moi, il y avait une époque où si vous me parliez
00:55:08de ma famille ou de...
00:55:10Tout de suite, j'avais peur.
00:55:12Et du coup, il sortait quelque chose
00:55:14de bizarre. Mais quand
00:55:16vous êtes ouvert et vous vous protégez
00:55:18plus, c'est les autres qui se disent
00:55:20j'espère que j'ai dit le bon truc.
00:55:22Mais c'est intéressant.
00:55:24Mais ça prend du temps.
00:55:26Ça prend du temps et puis ça apprend aussi
00:55:28et c'est peut-être sur le chemin que vous avez décrit
00:55:30au tout début en disant aujourd'hui je pars
00:55:32à ma propre rencontre. C'est-à-dire que tant qu'on
00:55:34s'est pas vraiment rencontré, on a peut-être du mal aussi
00:55:36à laisser les gens analyser
00:55:38ce qu'on est, ce qu'on veut,
00:55:40ce qu'on fait...
00:55:42Oui, et puis on se soucie de l'image
00:55:44qu'on renvoie. Aujourd'hui, j'ai plus ce problème
00:55:46du tout. Enfin, j'ai pas envie d'avoir une mauvaise
00:55:48image, mais je fais pas les choses pour mon image.
00:55:50Mais c'est peut-être parce que vous
00:55:52n'en avez plus besoin. Par exemple, aujourd'hui, je suis pas là
00:55:54pour qu'on pense que je dis un
00:55:56truc bien. Parce que je suis curieux.
00:55:58Je suis là parce que je suis curieux. Donc on m'a parlé, on m'a dit
00:56:00voilà, je suis curieux. Donc j'écoute, je dis
00:56:02ok, je suis curieux, je vais y aller.
00:56:04Et puis il faut que je m'occupe à Monaco.
00:56:06Alors, justement, comme je sais
00:56:08que vous avez des
00:56:10rendez-vous derrière, j'avais quand même envie
00:56:12de vous demander ce qu'on pouvait vous souhaiter maintenant.
00:56:14Parce que là aussi,
00:56:16je me suis dit, c'est compliqué.
00:56:18Le type, il a tout.
00:56:20Non, il a pas tout.
00:56:22Ben, souhaiter que
00:56:24les personnes
00:56:26vers qui je vais voient en moi
00:56:28la personne que je suis vraiment
00:56:30et de la même manière que
00:56:32parfois c'est un
00:56:34a priori positif, quelqu'un qui a de la notoriété
00:56:36et parfois c'est pas un a priori positif.
00:56:38En tout cas, c'est un a priori, tout court.
00:56:40Oui, et en fait, il n'y a rien
00:56:42de pire que ce qu'on croit savoir.
00:56:44Croire quelque chose sur
00:56:46quelqu'un, c'est pas le connaître du tout.
00:56:48C'est comme...
00:56:50C'est comme apprendre.
00:56:52Quand on apprend, la chose la plus difficile
00:56:54à apprendre, c'est quoi ?
00:56:56C'est pas quelque chose qu'on connaît pas.
00:56:58La chose la plus difficile, c'est ce qu'on croit connaître.
00:57:00C'est horrible. Les gens qui croient connaître
00:57:02même une langue ou une chanson ou jouer...
00:57:04Moi, je croyais savoir bien jouer du piano
00:57:06le jour où j'ai repris des cours, c'est un enfer.
00:57:08Celui qui sait pas jouer, il apprend tout.
00:57:10Mais quand tu sais un peu
00:57:12et que tu crois savoir, c'est terrible.
00:57:14Mais, alors je peux imaginer
00:57:16qu'on me souhaite que les gens
00:57:18qui m'attirent, qui m'intéressent,
00:57:20que ce soit en amitié, en amour, professionnellement,
00:57:22ils voient au-delà
00:57:24de ce qu'ils pensent
00:57:26savoir, et ce que peut-être
00:57:28je représente. Mais encore plus
00:57:30dans la vie intime, dans la vie privée.
00:57:32C'est le défi
00:57:34le plus important, je pense.
00:57:36Donc on peut me souhaiter ça.
00:57:38Et la santé, surtout.
00:57:40On est genre en mode 31 décembre.
00:57:42Et la santé !
00:57:44La santé, oui, parce que
00:57:46j'ai tellement de choses
00:57:48à faire, tellement d'envie,
00:57:50tellement de curiosité.
00:57:52Je me lève
00:57:54le matin, mais vraiment
00:57:56j'ai hâte d'aller dans la vie.
00:57:58Mais vraiment, c'est pas...
00:58:00J'ai hâte, mais qu'est-ce qu'il nous réserve encore ?
00:58:02Après les tartines de Raphaël, il y a plein
00:58:04de trucs. Il y a plein de trucs, mais il y a avant
00:58:06les tartines. Avant les tartines aussi.
00:58:08Mais vous pouvez pas imaginer.
00:58:10Il y a un petit peu de méditation,
00:58:12il y a de la prière,
00:58:14essayer
00:58:16d'accueillir la journée,
00:58:18il y a peut-être un peu
00:58:20d'écriture. Je me réveille vers
00:58:226h tous les matins, donc
00:58:24j'ai du temps. Et après,
00:58:26les séquences s'enchaînent, mais...
00:58:28Moi qui suis curieuse de
00:58:30tout aussi, il y a des moments où je me dis
00:58:32je me fatigue moi-même.
00:58:34Mais...
00:58:36Ça me parle
00:58:38tellement ! Mais ça me parle
00:58:40tellement. J'aimerais tellement
00:58:42arrêter de penser à mes pensées.
00:58:44C'est ça. Maintenant, le problème,
00:58:46c'est que je vais penser en sortant d'ici
00:58:48à la personne qui m'a dit d'arrêter de penser à mes pensées.
00:58:50Ça va loin. À quoi tu penses ?
00:58:52Je pense à quelqu'un qui m'a dit qu'on pensait
00:58:54trop.
00:58:56Il va falloir arrêter. Ça peut être un sketch de Raymond De Vos.
00:58:58Ah, Raymond De Vos.
00:59:00C'est un des premiers
00:59:02que j'ai vu sur scène, c'est Raymond De Vos.
00:59:04En live ? Oh my god.
00:59:06Ça vous donne une idée de mon âge.
00:59:08C'est la fin du 18ème siècle
00:59:10quand même. À chaque fois,
00:59:12je fais cette blague à Michel Drucker, je suis pas très
00:59:14original, mais j'ai dit « Michel, franchement,
00:59:16c'est vraiment la vérité. Tu peux tout me dire. Molière.
00:59:18Sympa ou pas ? »
00:59:20Il faudrait pas
00:59:22qu'un jour, Raphaël vous pose la même question
00:59:24quand même.
00:59:26Il aura le droit de me charrier.
00:59:28Et vous charriez vos enfants ?
00:59:30Oui, les deux ont un regard critique parce que
00:59:32c'est le luxe de leur position d'être
00:59:34tellement proche de leur papa que c'est
00:59:36les seuls à pouvoir
00:59:38me critiquer sur les blagues.
00:59:40Les deux, avec leur manière.
00:59:42Le grand, il les pince sans rire.
00:59:44Il va me faire un petit regard genre « Ah ouais, tu trouves ça drôle ? »
00:59:46Et le petit, c'est en mode
00:59:48« Oh là là, papa, c'est tellement pas drôle ! »
00:59:50Mais
00:59:52ça me touche. Ça m'affecte quand même
00:59:54parce que je retourne au boulot.
00:59:56Mais je les crois pas. Je sais que je suis drôle
00:59:58et je vais aller les essayer mes blagues
01:00:00devant le public. Parfois, je leur dis
01:00:02« J'ai essayé ma blague, elle est marrante. Tu peux dire ce que tu veux.
01:00:04J'ai fait rire avec hier. »
01:00:06En tout cas, merci
01:00:08d'avoir trouvé un moment pour venir.
01:00:10Merci à vous pour l'écoute. Merci d'avoir gardé la curiosité.
01:00:12Le partage. Merci.
01:00:14Thank you so much. Thank you. A bientôt.