• il y a 5 mois

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00:00C'est l'histoire d'un jeune tout à fait normal et banal qui aime le foot, qui se
00:17prend passion pour ce sport-là, qui découvre l'arbitrage à travers les matchs regardés
00:21à la télévision, qui a envie de débuter l'aventure et d'au moins essayer à 13 ans
00:27sans forcément d'ambition, juste l'envie de découvrir une nouvelle activité, une
00:30autre manière de pratiquer le sport que j'aime.
00:33Vers 17-18 ans peut-être, j'ai eu des personnes dans mon parcours qui m'ont accordé leur
00:39confiance et qui m'ont fait comprendre que je pouvais peut-être espérer faire quelque
00:45chose de bien dans l'arbitrage et que j'avais sûrement des capacités.
00:49Et c'est à partir de ce moment-là que je me suis dit que je pouvais y consacrer du
00:55temps, de l'énergie, de l'ambition.
00:58Alors à cet âge-là, je n'avais pas encore l'ambition d'arriver en Ligue 1, ce serait
01:04présomptueux de dire ça, mais en tout cas, ces personnes rencontrées m'ont fait comprendre
01:08que je pouvais quand même espérer des choses positives.
01:12Aujourd'hui, c'est une passion et un métier, mais au début, ça n'a été qu'une passion.
01:17Il s'appelle Roger Blain, un ancien arbitre, première personne qui est essentielle à
01:26mes yeux.
01:27Une personne qui m'a accompagné pendant 7 ans, chaque week-end, alors que c'était
01:31juste un ami de la famille.
01:34Et pendant 7 ans, il m'a consacré tous ses week-ends, il m'a transporté parce qu'il
01:37m'a véhiculé sur toutes mes rencontres départementales, régionales.
01:41Et donc si aujourd'hui, je suis en train de vous parler, c'est clairement grâce à
01:44lui.
01:45Et bien sûr que je peux le citer parce qu'il est fondateur dans mon parcours.
01:49C'est la candidature en tant que jeune arbitre fédéral.
01:55A cet âge-là, on a à peu près 17-18 ans, j'étais jeune arbitre de Ligue en Bretagne.
02:00C'est l'étape où je passe un peu de la protection à la performance, où on me fait
02:05comprendre que je peux ambitionner quelque chose.
02:07Et cette deuxième date, elle est clé dans mon parcours parce qu'à ce moment-là, je
02:13commence à rêver à d'autres choses et puis à me dire que je peux continuer à ambitionner.
02:20Je dirais mon premier match de Ligue des Champions.
02:26On a réussi à avoir cette désignation, on a moins réussi le match, mais ça c'est
02:29anecdotique.
02:30Mais en tout cas, on a eu cette désignation, c'était Midtjylland contre Liverpool.
02:33C'était il y a maintenant deux ans, je dirais.
02:36Et on l'a fait en équipe avec Cyril et Mehdi, mes assistants de toujours.
02:40C'était quelque chose d'important pour moi, pour nous.
02:45Et cet hymne qui résonne dans le stade, c'est un très bon souvenir.
02:52Ah oui, celui qui vous répond non à cette question, vous mentirez, je crois.
02:57En fait, il faut dégager une grosse confiance extérieure, mais à l'intérieur de nous,
03:03il faut systématiquement être remis en cause.
03:05C'est un peu le paradoxe de l'arbitrage, mais on a besoin de dégager cette confiance
03:09extérieure parce que c'est ce que les acteurs nous demandent, c'est ce que ce monde exigeant
03:13du foot nous demande.
03:14Mais à la fois, à l'intérieur, il faut qu'on soit systématiquement remis en cause,
03:18systématiquement à la recherche de la meilleure décision, du meilleur déplacement, de tout
03:23ce qui fait finalement l'arbitrage.
03:24Ça, pour moi, c'est le travail.
03:27Ce qu'on pourrait résumer en un mot, c'est le travail.
03:30Donc comment on gère les contre-performances ? Je crois que c'est en travaillant et en
03:34étant sans cesse dans une démarche d'évolution et d'amélioration.
03:38Le sport, c'est ça, c'est des moments de grande joie, des moments de grande peine,
03:43des moments de remise en cause, des moments où on a le sentiment que tout nous réussit
03:47et qu'on pourrait enchaîner les matchs sans qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer
03:52la mécanique.
03:53À l'inverse, des moments où pourtant on met les mêmes ingrédients au départ et
03:57puis on a l'impression que ça ne fonctionne pas, que le scénario ne nous sourit pas.
04:01Voilà, c'est ça le sport et bien évidemment qu'on est confronté aux doutes.
04:07C'est la performance, c'est être bon sur le terrain, être juste techniquement,
04:21être juste managériellement, avoir le sentiment de terminer le match et d'avoir un sentiment
04:27du devoir accompli, d'une performance aboutie.
04:30C'est vraiment ça qui me stimule.
04:32Et puis la compétition, la compétition avec moi-même, la compétition avec les autres,
04:37c'est la compétition que je veux toujours saine, mais je pense que s'il n'y avait pas ça,
04:42il me manquerait quelque chose, parce que je suis à la base un sportif et j'ai besoin de ça.
04:48Et puis la dernière chose, je dirais que c'est le collectif.
04:52Aujourd'hui, je suis avec les mêmes assistantes depuis 5-6 ans et le fait d'avoir créé
04:58une équipe, au-delà des amitiés qu'on a les uns envers les autres, c'est quelque
05:04chose d'essentiel à mes yeux.
05:05Et si je pratiquais cette activité seule, comme d'ailleurs le font beaucoup d'arbitres,
05:11j'en suis conscient, je suis un privilégié de pouvoir le faire en collectif et en équipe,
05:15ça moi c'est quelque chose qui aujourd'hui me stimulerait.
05:26C'est comme un chef d'orchestre, je pense finalement.
05:28C'est comme un chef d'orchestre.
05:29C'est celui qu'on ne voit pas.
05:31À la fin du spectacle, on ne retiendra la performance que des musiciens, mais si par
05:38contre les musiciens enchaînent les fausses notes, à ce moment-là, on se retournera
05:44vers le chef d'orchestre et on se dira qu'il n'a pas été bon.
05:48C'est un peu la même chose pour la ronde.
05:50C'est d'abord de l'humilité et sur un plan externe, c'est l'alliance du courage,
05:58donc cette capacité factuellement à prendre des décisions fortes et de psychologie et
06:02de pédagogie pour pouvoir expliquer ces décisions-là et les faire accepter par le plus grand nombre.

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