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00:00 David, l'équipe de France a remporté l'Euro 2000 il y a 20 ans.
00:09 Qu'est-ce que ça représente cet anniversaire pour toi ?
00:12 Le temps est passé avant tout.
00:17 Non, mais ça a été une époque inoubliable.
00:21 Après 1998 et la Coupe du Monde, ça a entré 2000.
00:26 Une finale contre l'Italie, en plus.
00:30 C'est moi qui marque au titre personnel pendant cette finale.
00:38 Ça a été quelque chose d'unique.
00:41 On a été la première nation à faire un doublé.
00:46 Après, on s'est fait dépasser par rapport à l'Espagne.
00:49 En 1998, on était fort, mais on était conscient qu'en 2000, il fallait monter le niveau.
01:00 Je pense qu'on avait une équipe avec plein de qualités au niveau physique, technique,
01:08 mais surtout au niveau mental.
01:10 On a montré qu'on était les plus forts.
01:12 On a connu un niveau très élevé.
01:19 Le match le plus difficile, c'était la finale, mais je pense qu'on a montré nos qualités.
01:27 On a montré qu'on était les plus forts.
01:30 Avant d'évoquer la finale et ton but, est-ce que tu te souviens du premier tour ?
01:34 Le Danemark, la République tchèque, les Pays-Bas.
01:37 Tu as été sur le banc les deux premiers matchs, tu as joué le troisième.
01:40 Tu as des souvenirs ?
01:41 Oui, bien sûr que le premier match, c'est là que tu montres la voie qu'il faut pour
01:50 aller jusqu'au bout.
01:51 On a fait un match d'un niveau exceptionnel, avec une victoire aussi très large.
01:59 C'est sûr qu'après, de mon côté, la possibilité que m'a donné le coach, c'était pendant
02:09 le troisième match, même si on était qualifié contre les Pays-Bas.
02:13 Ce n'était pas un match évident, même si on a été battu 3-2.
02:17 On a montré qu'on était vivant, même les joueurs qui étaient moins présents, ils
02:25 voulaient aussi montrer ses qualités.
02:28 Même si on a perdu, je pense qu'on a fait un très bon match et on a montré qu'on était
02:34 prêt à la suite.
02:36 Comment as-tu vécu le statut de remplaçant de Djoker ?
02:39 Ce n'était pas facile, surtout qu'en 1998, j'avais participé un peu plus.
02:48 Bien sûr que 2000 n'a pas été évident au titre personnel, mais je pense que la chose
02:54 qu'il fallait, c'était de montrer à chaque fois qu'on avait la possibilité de mettre
02:58 en difficulté le coach, en sachant qu'il y avait une équipe en place.
03:03 Mais nous, on a donné beaucoup de disponibilité, on voulait être prêt à chaque fois et apporter
03:13 quelque chose à chaque fois qu'on avait la possibilité de rentrer.
03:16 Tu es rentré sur la demi-finale contre le Portugal, tu étais dans l'action qui mène
03:22 le pénalty, c'est ça ? Tu peux nous raconter un petit peu ?
03:24 Voilà, match contre le Portugal, match pas évident.
03:29 On face une équipe avec une époque, Figo, Rui Costa, Nuno Gomes, une équipe de très
03:38 haut niveau.
03:39 C'est Nuno Gomes qui marque un premier et après, voilà, match encore, un peu dans
03:46 l'idée de vouloir attaquer à chaque fois, essayer de trouver des solutions.
03:52 Et bien sûr qu'encore une fois, je suis dans l'action, une action et voilà, ça donne
04:00 un pénalty.
04:01 Et Zizou marque, mais match pas évident, match difficile à négocier.
04:11 On fasse une équipe de très élaborée.
04:15 Et je pense qu'on a montré pendant tout le match qu'on était plus fort.
04:22 Qu'est-ce qui faisait la force de cette équipe de France sur 7 euros ?
04:25 L'idée d'aller vers l'avant, l'idée de gagner chaque match, mais surtout l'idée
04:37 d'attaquer, d'être très discipliné, de montrer à chaque fois qu'on était les
04:43 plus forts, côté technique, côté physique aussi.
04:47 Et chacun d'entre nous voulait apporter en plus à cette équipe.
04:53 Je pense que c'est dans la globalité, c'était la force d'une équipe qui voulait à tout
05:00 prix remporter la compétition.
05:03 Jouer contre l'Italie, la finale, c'était particulier pour beaucoup de joueurs.
05:08 Pour toi aussi ?
05:10 Oui, de mon côté j'avais signé après la demi-finale contre le Portugal, mon contrat
05:19 avec la Juve.
05:20 Ça veut dire que c'était un match un peu pas évident, pas évident.
05:28 Surtout, Delvecchio, Marte, on est tous conscients que l'Italie déjà c'est une équipe très
05:36 difficile à manœuvrer, mais en plus quand eux ils marquent en premier, c'est sûr que
05:41 c'est encore plus difficile.
05:45 Ça a été un match pas évident, les Italiens sont tous bloqués entre guillemets, entre
05:54 ce qu'on a dit, le côté, tout ce qu'on avait fait jusqu'à là, on voulait, le côté
06:03 technique, le côté individualité, les Italiens ont été très malins.
06:08 Et voilà, dans le foot, des fois...
06:12 T'es sur le banc David, comment tu vis ça ? Tu te dis on va pas y arriver, on va pas
06:17 s'en sortir, on va pas trouver la solution ?
06:18 Oui, à plus, le temps qui passait, on voyait qu'on était en difficulté, on voyait qu'on
06:26 n'arrivait pas à trouver des solutions et c'était pas évident, c'était pas évident.
06:32 Surtout, on ne doit pas oublier que quand on marque avec Sylvain, c'est un long ballon,
06:40 dévié de la tête, on est rentré un peu dans le côté italien aussi, nous de notre
06:47 côté, ça veut dire, il n'y avait plus de solution et il nous manquait une, c'était
06:54 là, un ballon long de la part de Fabien, Barthez, moi de la tête et après Nino,
07:01 Vildorf qui finit l'action.
07:04 Raconte-nous ce but, ce fameux but, ce but qui est rentré dans l'histoire contre l'Italie,
07:09 ce but en or.
07:10 A mon avis, après l'égalisation, on a senti que nous, on montait au niveau officinique,
07:24 au niveau technique, au niveau mental et on a vu que les Italiens, ils avaient plus de
07:31 soufferts.
07:32 Déjà pendant le match et surtout après l'égalisation, on a senti qu'ils avaient
07:41 senti un coup au niveau mental très fort.
07:46 Et nous, on est resté, même en essayant de nous remettre un peu en place au niveau
07:53 système, cette idée d'aller vers l'avant, cette idée de continuer à attaquer, cette
08:00 idée d'être discipliné, mais vers l'avant.
08:04 Et voilà, Robert, il fait une action en étant aussi, on a vu qu'il était fraîche, qu'il
08:12 avait envie, il fait une action, surtout en dépassant Cannavaro.
08:16 Parce que quand on voit Cannavaro, Maldini, Nesta et compagnie, il faut dire que l'Italie,
08:25 c'est un bloc très bien placé.
08:29 Et il fait une action, super, super.
08:33 Il fait, lui tout seul, il dribble un peu partout, il va jusqu'au bout.
08:39 Et en sachant qu'il était jusqu'au bout sur la ligne, c'était à moi de trouver un peu
08:45 ma place en centre difficile à la fois, parce qu'il était jusqu'au bout.
08:53 Et essayer de me trouver dans une position bien alignée.
09:00 Et après, il met son centre et après, de mon côté, sans réfléchir, sans trop penser
09:14 si le ballon allait vers le but ou en dehors.
09:19 Et je met cette frappe cadrée pied gauche.
09:24 Et bon, à chaque fois qu'on m'a demandé, qu'on m'a posé la question sur la finale,
09:36 le but, moi je fais ma réflexion toujours sur la beauté, sur le geste, sur le pied
09:43 gauche, bien placé, mon corps comme il fallait.
09:47 Le geste parfait.
09:49 Pendant une finale et après, c'est le délire.
09:55 Après, voilà, le délire, parce qu'on avait centré l'idée qu'on avait fixée pendant
10:05 des mois.
10:06 L'idée qu'on avait fait une compétition d'un niveau peut-être même plus élevé
10:15 que pendant la Coupe du Monde.
10:18 Et voilà, et après, des souvenirs, bien sûr, la famille, les coéquipiers, le coach.
10:26 Quand tu marques ton but, tu as une course un peu folle, tu retires ton maillot, tout
10:30 ça, tu as en tête, toutes ces images-là ?
10:31 Avec le temps, au début, c'est un peu la folie, l'idée de s'oublier et tu marques
10:44 ton but pendant une finale.
10:48 Mais après, c'est un peu la folie totale.
10:52 Mais en moi, mais aussi un peu partout.
10:55 Quand on voit le coach Roger Lemaire qui part vers nous, et nous, on avait les supporters
11:03 et avec nous, les joueurs, en sachant qu'on avait la famille, les amis.
11:11 Voilà, la folie totale.
11:16 Est-ce qu'on peut dire qu'à cette époque-là, les Bleus, l'équipe de France, est à son
11:18 apogée ?
11:19 Oui, il faut dire qu'à mon avis aussi, cette génération a changé un peu une mentalité
11:31 dans le football en France.
11:33 On était content, il y avait une fierté de présent dans chaque compétition, mais
11:45 je pense qu'il fallait donner encore, et quand on a envie de donner en plus, ça veut dire
11:52 qu'il faut y aller jusqu'au bout, gagner les compétitions.
11:55 Cette génération qui a connu 98 et surtout 2000, ça a resté dans la mémoire d'un
12:05 pays, en sachant que c'était une époque difficile, même au niveau social.
12:14 L'ensemble des choses, bien sûr, il y a le côté foot, mais aussi un peu la folie
12:21 de savoir qu'un pays était avec nous, qui voulait à tout prix la même chose que nous.
12:28 Et surtout, ça a été une génération inoubliable.
12:33 La compétition gagnée, but final, la beauté aussi dans le geste, ça reste dans ma mémoire,
12:46 ça reste dans l'ensemble au niveau football, un souvenir parfait.
12:54 2000, ça a été l'idée du départ d'aller jusqu'au bout.
13:01 Et à mon avis, cette image, quand Didier lève la coupe, on accomplit le contrat qu'on
13:09 avait signé.
13:11 [Musique]

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