• il y a 5 mois
Pour ce troisième numéro, retour sur le dernier match de poule des Bleus face à la Yougoslavie (3-2) à Saint-Etienne. Après son triplé face à la Belgique au match précédent, Michel Platini, alors joueur de la Juventus Turin, réalise une nouvelle performance hors-norme face à son ancien public, en réalisant cette fois-ci le hat tick parfait : un but du pied gauche, un de la tête et un dernier sur un coup franc du droit. Tout simplement magique !

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Transcription
00:00Pour son dernier match de poule à l'Euro84, la France est déjà qualifiée pour les demi-finales
00:15à rendez-vous à Saint-Etienne face à le Lugoslavie.
00:17L'enjeu est simple, terminer à la première place du groupe.
00:21Un match évidemment particulier pour Michel Platini, joueur de la Juventus Turin et ancien
00:26stéphanois pendant trois saisons.
00:28Il y avait plusieurs intérêts à ce match-là, collectif et personnel.
00:34C'était collectif, on avait envie de finir premier du groupe pour aller jouer la demi-finale
00:39à Marseille contre le deuxième de l'autre groupe.
00:43C'était quelque chose que l'on voulait faire, on savait que l'histoire nous donnera raison.
00:49Et puis après personnellement, parce que je revenais de Saint-Etienne deux ans après
00:54être parti.
00:56C'était un moment intéressant, surtout qu'on tombait sur une équipe jugoslave qui
01:05était une bonne équipe et qui n'était pas facile d'ailleurs, le match l'a prouvé.
01:09Je me souviens, il y avait Bravo, Foreli qui ont joué et donc il avait un peu chamboulé
01:14l'équipe.
01:15Mais de toute façon, on pouvait chambouler l'équipe, on avait toujours notre fond de
01:18jeu et notre façon de jouer.
01:19Donc ça ne changeait pas beaucoup et puis ça s'est un peu mal passé au début.
01:23On a joué différemment, en premier mi-temps, on a joué normalement, on a eu des occasions,
01:29on a eu des possibilités de marquer et puis ils ont marqué un très beau but.
01:32Ça faisait longtemps que je crois que Joel Batts n'avait pas pris un but, très longtemps.
01:36Et puis ensuite en deuxième mi-temps, je pense qu'on a joué un peu différemment, je crois
01:41que je me suis apporté beaucoup plus devant et puis on a commencé à les presser et puis
01:45on a marqué les buts.
01:47Sur cette rencontre, comme sur l'ensemble du tournoi, les Français marquent les esprits
01:51par leur volonté de se projeter vers l'avant et développer un jeu attrayant.
01:55Une philosophie de jeu qui ne le quittera pas jusqu'à la finale, initiée par le
01:59sélectionnement de l'époque, Michel Hidalgo.
02:01On avait une conception d'esprit, une conception de liberté par Michel Hidalgo.
02:06Si Michel Hidalgo avait compris, c'était sa grande force que nous souhaitions les joueurs
02:09à la disposition du collectif, les Giresse, les Tigana, les Fernandes, les Gingini, les
02:13Bocys.
02:14Et que nous étions tous dans un répertoire en prenant la même philosophie du football,
02:19la philosophie du beau jeu.
02:20Et ça, ça a été la grande chose, la grande idée de Michel, relayée par des joueurs
02:26qui étaient intelligents sur le terrain et qui ont été tous prêts à se sacrifier
02:30les uns pour les autres.
02:31Donc quand il fallait défendre, il fallait défendre.
02:32Quand il fallait attaquer, il fallait attaquer.
02:33Voilà, on était un peu une sorte de football universel déjà.
02:35On avait un jeu formidablement technique qui a été improvisé par Michel Hidalgo, qui
02:40a eu ce génie de nous faire jouer en fonction de nos qualités.
02:43On n'était pas les plus grands, on n'était pas les plus rapides, on n'était pas les
02:45plus costauds, mais on avait un sens du jeu, un sens de l'esprit collectif et on s'est
02:49tous sacrifiés par moment pour les uns, pour les autres, ce qui a fait une bonne unité
02:54de cette équipe.
02:55Auteur de gaz de but en 1951 contre un trippé face au Véronclas, Michel Patini s'attendait
03:00à battre son record du nombre de buts inscrits en une seule phase finale pendant de longues
03:04années.
03:05Oui, mais maintenant je fais tout pour qu'on ait plus d'équipes à l'Euro, qu'il y ait
03:09plus de matchs et donc qu'ils le battent.
03:11Je suis maso de tout faire pour qu'on batte mon record.
03:14Vous savez, vous ne jouez pas pour ça, ça vient automatiquement quand vous marquez
03:18des buts, les records ou les sélections ou autre chose.
03:20Ce titre en 1984, le premier de l'histoire en sport collectif français, a permis à
03:25cette équipe de France de rentrer à jamais dans l'imaginaire collectif des Français,
03:29traverser les époques, ce dont Michel Patini et ses coéquipiers sont certainement les
03:33plus fiers aujourd'hui.
03:341984 est une belle année parce que moi je gagne la coupe des coupes l'année d'avant,
03:39enfin l'année d'avant quelques jours avant.
03:43Mais voilà, c'était je pense que 82, 84, 86, on était dans un moment très très important
03:50de l'équipe de France où on aurait pu mieux se terminer en 86, mais ça ne s'est pas mieux
03:56terminé.
03:57On a eu la chance de gagner 1984, mais surtout on a eu la chance de faire plaisir au public,
04:02de devenir une équipe charismatique, d'être devenu une équipe formidable, tout en rentrant
04:09dans le subconscient des gens, tout en rentrant dans l'émotion des gens, puisqu'on a perdu
04:16par des matchs tragiques où ça m'a le tourné, donc en plus c'est devenu quelque chose, cette
04:23génération est devenue quelque chose d'important.

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