Documentaire de 2018 sur le pilote de moto Miguel Duhamel.
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00:00 Je pense que mon premier souvenir de moto,
00:03 si je pense qu'il le faut, c'est une histoire un peu drôle.
00:06 J'avais une petite moto indienne.
00:08 Mon père, il a encore moto.
00:10 Puis j'avais appris à piloter, j'avais 3 ans et demi.
00:13 J'étais à peu près rendu plus vieux, 4 ans.
00:16 Puis je me baladais, mon père disait,
00:17 "OK, tu peux monter le garage,
00:18 "puis te promener ici, mais va pas plus loin."
00:20 Fait que je me baladais, je faisais ça comme ça.
00:22 Puis là, je me disais, "Je vais aller un petit peu plus loin."
00:24 J'ai été sur la rue, j'ai revenu.
00:26 Je me prenais un peu sur la rue, je revenais.
00:28 J'arrive au bout de la rue, je tourne, il y a une police.
00:32 Je vois la police qui est plus loin, je dis, "Oh, oh."
00:35 Je tourne de côté, je m'entourne, je rentre dans le garage,
00:38 puis je m'en vais dans ma chambre, je me cache dans mon lit.
00:41 La police, elle arrive, elle cogne à la porte,
00:43 ma mère est pas en porte.
00:44 "Oui, on avait un petit gars qui est venu ici,
00:47 "ce n'est pas un garçon avec une moto,
00:49 "puis il explique la situation."
00:51 Elle dit, "Oui, oui, mais il n'est pas supposé faire ça."
00:53 "OK."
00:54 Puis les gars trouvaient ça plus cute que d'autres choses.
00:55 Ils disaient, "Écoute, il faut que tu saches,
00:57 "faut pas faire ça parce qu'il y a des autos,
00:59 "c'est dangereux."
01:00 J'avais poussé la coche,
01:01 donc un de mes premiers souvenirs,
01:03 c'est que j'ai été chanceux que...
01:04 Je n'ai pas été chicané, mais j'ai été, "Écoute,
01:06 "faut pas faire ça, on était demandés un peu."
01:08 Puis la police, elle me laissait aller
01:10 avec un avertissement seulement.
01:11 C'est toujours le fun quand les polices te laissent aller
01:13 avec un avertissement.
01:14 ♪ ♪ ♪
01:25 C'est toujours un peu enlevé au départ.
01:27 Ça prend un bon départ.
01:29 Des fois, je pensais un peu à mon père,
01:31 parce qu'il me disait, "Va plus vite, tu vas gagner."
01:33 Tu sais, des fois, c'est aussi simple que ça.
01:35 (vrombissement)
01:38 Il était mon idole, oui, dans le sens que
01:40 il n'avait pas peur de rien.
01:42 ♪ ♪ ♪
01:53 Des fois, le monde, il me dit,
01:55 "Tiens, moi, j'ai une carrière, t'es meilleur que lui."
01:57 Je dis, "Oui, mais lui, quand il coursait,
01:59 "il coursait avant le meilleur du monde."
02:01 Puis il était compétitif.
02:03 ♪ ♪ ♪
02:09 Au top de ma carrière, il voit passer une guitare
02:11 plus vite que moi, je suis convaincu, mais...
02:13 Lui, il avait tellement une haute vitesse dans les virages,
02:16 il se laissait aller mieux que moi toujours.
02:18 Il me disait tout le temps, "Arrête de briquer,
02:20 "tu me mets bien sur ta lentille.
02:22 "T'as pas besoin de briquer, lâche les briques, Miguel."
02:24 (vrombissement)
02:27 J'ai eu peur au destin, mais j'ai eu peur aussi
02:29 que tu pourrais t'asseoir sur ta chaise
02:31 puis attendre des choses qui arrivent.
02:33 ♪ ♪ ♪
02:35 Je me disais tout le temps, "OK, je suis bon,
02:37 "mais ton père, sur la moto, il est plus vite que toi?"
02:40 Et puis souvent, la réponse, c'était oui.
02:42 Fait que non, hein, va, pars, puis let's go.
02:44 (vrombissement)
02:49 Mon père, il parlait surtout, bien là, faut que tu pousses
02:51 sur la moto, puis tu sais, un.
02:53 J'ai fait ça avec mon frère.
02:55 Mon frère, il est dans le Hall of Fame au Canada.
02:57 Moi, j'ai dit, on est les deux, mais on a gagné.
02:59 Il y a quelque chose qu'il a fait qui nous a motivés,
03:01 on était en train de faire ça.
03:03 (en anglais)
03:15 Je pense que, tu sais, la clé du succès,
03:17 la main des choses, c'est faut être plus qu'une carte
03:19 et être plus content qu'avec la carte.
03:21 Mais la clé numéro un, c'est le talent,
03:23 puis le livre à marchandises.
03:25 J'ai gagné 86 fois les courses, 8 championnats.
03:27 Puis je pense à ça aussi qui a donné
03:29 que j'ai une carrière aussi longue.
03:31 Je commençais à motocross à 8 ans, 7, 8 ans,
03:34 puis j'ai fini en 2008.
03:36 (vrombissement)
03:39 Moi, la course, j'ai toujours du fun.
03:41 J'ai toujours ça à la sauce, comme je faisais avec mon frère
03:43 quand j'étais tout petit.
03:45 Tu as du fun, c'est sûr, tu as du fun quand tu gagnes,
03:47 mais tu as du fun quand tu perds.
03:49 Moi, je garde des beaux souvenirs.
03:51 J'en ai plusieurs, chanceux.
03:53 Mes cuirs que j'ai coursé avec,
03:55 j'ai gagné à Détournant.
03:57 C'est mon cuir de Détournant.
03:59 Ça, c'est la casquette, ça ici, que j'ai...
04:01 quand j'ai gagné la championnat du monde
04:03 de bicycle électrique au Le Mans.
04:05 Le siège, le siège, j'en ai un, une moto de 600cc.
04:07 Puis ça, c'est juste un siège qu'ils l'ont enlevé
04:09 après que j'ai eu une chute.
04:11 C'est l'autre côté, graphinier, il ne l'est pas, personne.
04:13 Tu sais, une nuque, des graines, évidemment, ma jambe.
04:15 Mes côtes cassées, des choses comme ça.
04:17 C'est drôle, on n'en parle pas, ça, des côtes cassées,
04:19 c'est normal. (rire)
04:21 C'est juste, tu ris pas puis tu t'éternues pas.
04:23 C'est juste ça qu'il ne faut pas que tu fasses
04:25 quand tu as les côtes cassées.
04:27 J'ai tous mes drapeaux quand tu gagnes une course,
04:29 comme ça, c'est VIR, c'est 95,
04:31 Superbike Runner,
04:33 Road America.
04:35 Mes autres photos ici, ça, c'est Serious Point.
04:37 Celle-là est trop proche, je ne suis pas sûr
04:39 parce que ça peut être Serious Point aussi.
04:41 Bien, j'aimerais juste garder un souvenir préféré.
04:43 Il faut que ça soit le détournant.
04:45 C'est tellement plus difficile, la course, que les autres.
04:47 Ça fait que si il faudrait que j'en choisisse une,
04:49 j'ai une chance que j'ai...
04:51 J'ai la chance d'en avoir cinq, là,
04:53 mais je t'en garderais une entre 96 et 99,
04:55 je pense que 99 gagnerait
04:57 parce que j'étais tellement au bout de la corde,
04:59 épuisé.
05:01 J'ai été à un magasin, en petit club,
05:03 j'ai acheté ça, puis c'est pour que je trouvais ça beau,
05:05 là, tu sais.
05:07 Non, c'est un sous-milaque, ça, c'est mon père.
05:09 (rire)
05:11 - Le centre de l'aéronomie,
05:13 il est dans le Hall of Fame aux États-Unis ou au Canada.
05:15 Il est dans le Hall of Fame de la motoneige, en tout cas.
05:17 Puis nous autres, ils nous ont encouragés,
05:19 ils nous ont jamais découragés de ça.
05:21 - Jamais le père et fils.
05:23 - Ça, c'est Yvon,
05:25 en attendant que la finale commence.
05:27 Ça, ça a l'air d'être détournant aussi, bien oui.
05:29 Lui, quand il coursait,
05:31 c'était pour gagner.
05:33 Puis il...
05:35 Il voulait un peu que ça soit la continuité
05:37 de sa carrière.
05:39 - La continuité de ses idées.
05:41 (rire)
05:43 Parce qu'il aimait ça gagner, si ça se comprend.
05:45 Je suis sûre que...
05:47 Quand il partait pour une course,
05:49 il disait, "Je m'en vais à gagner, celle-là, hein, Yvon?"
05:51 Quand tu partais pour une course...
05:53 - Elle était à gagner, juste...
05:55 - À y passer.
05:57 - À y passer.
05:59 - Il avait comme...
06:01 Il vit ses garçons, puis ça, c'est les champions.
06:03 (musique douce)
06:05 - Le 17,
06:07 c'est la journée de ma fête.
06:09 - En réalité, là, c'est moi qui avais choisi le numéro 17.
06:11 Miguel l'a repris en son honneur.
06:13 Quand on allait aux courses, Yvon,
06:15 il paqueta toujours le trailer,
06:17 une moto pour Mario,
06:19 pour Gina, pour Miguel.
06:21 Fait qu'eux autres, ils se prenaient
06:23 dans les... dans les filles, la traque, là.
06:25 (musique douce)
06:27 Ma fille a jamais coursé,
06:29 mais elle aimait ça faire de la moto, elle aussi.
06:31 (musique douce)
06:33 (bruit de moteur)
06:35 - Quand on avait le chalet,
06:37 ils se faisaient toujours des courses Mario puis Miguel,
06:39 puis il y avait bien du plaisir.
06:41 - C'est même ça a commencé, comme je t'ai dit,
06:43 on faisait de la compétition ensemble,
06:45 juste moi et mon frère.
06:47 Fait qu'un jour, on revenait, on s'en allait au chalet une fois,
06:49 on voulait... pas qu'une moto qu'ils se prenaient,
06:51 comme qu'on faisait, mais ensemble, tout le monde,
06:53 "Hey, c'est du motocross, on a..."
06:55 On s'en parlait, on savait un peu,
06:57 mais il était juste là.
06:59 Là, on a commencé, c'est là que la chanson a commencé.
07:01 - On a commencé à faire du motocross, on a coursé.
07:03 Ma mère ne voulait pas.
07:05 - Non, moi, je ne voulais pas,
07:07 parce que je me suis dit, c'est quand même...
07:09 c'est un métier qui est assez dangereux,
07:11 elle veut pas, mais...
07:13 Je me suis dit, c'est-tu le danger partout?
07:15 On va les faire courser,
07:17 on va les commencer à motocross,
07:19 tout à coup, qui n'aime pas ça.
07:21 Allô!
07:23 (musique douce)
07:25 - Je suis avant tout un maniaque de sport motorisé
07:29 sous toutes ses formes, et moi, à l'époque,
07:31 quand Miguel a commencé à courir,
07:33 je commentais les courses de motocross.
07:35 À l'époque, on ne parlait pas de Miguel particulièrement,
07:39 on parlait d'un du Hamel,
07:41 la famille Moto = du Hamel.
07:45 (musique rythmée)
07:47 - J'ai eu une carrière assez spectaculaire
07:49 dans ma classe qu'on appelait "l'écolier"
07:51 avant de l'âge de 16 ans.
07:53 J'étais vraiment naturel. Je voulais pas rien faire,
07:55 je voulais pas m'entraîner, je voulais juste me présenter,
07:57 je voulais courir, courir, courir, courir,
07:59 et je voulais courir, courir, courir, et gagner.
08:01 Puis mon père, il va voir ça, il va dire que c'est vrai.
08:03 (rire) Je voulais même pas laver ma moto,
08:05 il aimait pas ça.
08:07 Je voulais assauter le talent,
08:09 puis le talent, il m'a fait un bon bout,
08:11 mais j'avais de la difficulté en seigneur.
08:13 - Moi, Miguel, quand j'étais jeune,
08:15 je travaillais à CBC, on travaillait ensemble,
08:17 mais on s'encourageait tout le temps.
08:19 En général, là, tu peux pas avoir
08:21 une famille plus courte que nous, là.
08:23 Ça, c'est des motocross
08:25 que mon père a courus au début des années 50, 60,
08:28 58, 57.
08:30 Rigaud, Shukutsumi,
08:32 il trouvait tout le temps la manière
08:34 de se haïser de son compétiteur
08:36 pour essayer d'être capable mentalement
08:38 où c'est la piste,
08:40 il a du "street out",
08:42 puis il a l'impression d'être capable de le battre,
08:44 tu sais, pas parce que c'est mon père,
08:46 mais c'est le meilleur coureur,
08:48 le meilleur père, le meilleur mécano,
08:50 le meilleur...
08:52 On parlait juste de course.
08:54 Super dîner dans le camper,
08:56 comment la stratégie et ses expériences à lui,
08:58 comment ça peut nous aider.
09:00 Il a été un bon père pour ma mère aussi.
09:02 Si ma mère a pas été là, oublie ça,
09:04 c'est fini, les courses, là.
09:06 Mais c'était... c'est des beaux souvenirs, là,
09:08 que...
09:10 J'allais pas faire une autre vie, mettons.
09:12 - Le monde du Hamel,
09:14 c'est un petit peu le Gilles Villeneuve.
09:16 Si on peut faire une compétition,
09:18 c'est un petit peu le Gilles Villeneuve.
09:20 Si on peut faire une comparaison,
09:22 à l'époque, version 2 roues,
09:24 il faisait des courses tout le temps.
09:26 Il avait pas un week-end de libre.
09:28 C'est pour ça que c'est devenu une entreprise familiale,
09:31 la course chez les Hamels,
09:33 parce que le bonhomme était parti tout le temps,
09:36 il courait dans n'importe quoi, il courait en Asker.
09:39 C'est Rewinston Cup, là!
09:41 Et il disait à propos de la course automobile,
09:44 c'est... rien à la course automobile.
09:46 Il y a 4 roues, il y a des bords de 6 roues,
09:49 il y a des bords de sécurité,
09:51 t'es attaché, rien là, t'sais!
09:53 ♪ ♪ ♪
09:56 Mais j'ai jamais servi de ça, j'allais à l'école.
09:58 Je fais des courses de motocross, je suis cool.
10:01 J'étais Miguel, t'sais.
10:03 J'étais Miguel, mon père c'était Yvon.
10:05 Dans les courses, c'était bon, mais ça, c'était...
10:08 Sur le circuit, puis en dehors du circuit,
10:10 il y avait pas...
10:12 On marchait à notre propre vitesse,
10:14 si tu veux, dans la vie, de ce qu'on voulait faire.
10:16 On était cool pour d'autres longues courses,
10:18 on était du bon monde,
10:20 on était habitué de terminer dans la main des choses,
10:22 puis on avait du caractère.
10:24 ♪ ♪ ♪
10:27 Je pense que l'affaire la plus importante,
10:29 c'est que mon père, ma mère, elles m'ont tout le temps dit,
10:32 si quelqu'un fait quelque chose, tu peux le faire toi aussi.
10:34 Puis surtout avoir le...
10:36 de pouvoir croire que ça peut se faire.
10:39 ♪ ♪ ♪
10:42 ♪ ♪ ♪
10:48 Non, il a jamais vraiment dit ça,
10:50 il a dit si tu gagnes pas, on va te tuer,
10:52 parce qu'on l'a repris au sérieux,
10:54 parce qu'il était abattoyeur un peu.
10:56 Mais je me rappelle, je commençais avec compétitif,
10:58 mais j'avais un peu...
11:00 J'étais encore un petit peu réticent sur les départs,
11:02 je n'étais peut-être pas aussi agressif
11:04 que j'avais besoin de faire.
11:06 J'essayais, pourtant, à tout moment, j'arrivais,
11:08 je pensais, j'avais hâte de voir le tableau pour dire,
11:10 OK, je l'ai-tu fait un bon tour, je l'attrape-tu,
11:12 le gars, m'as-tu l'avoir?
11:14 Fait que mon père mettait des -6, -7, -6.
11:16 Il m'a fait un autre tour,
11:18 puis c'est dur de m'autocrosser, c'est vraiment difficile.
11:20 Il y a un tour où j'arrive, je passe,
11:22 mais mon père, il en avait eu assez,
11:24 il pensait que j'essayais pas assez,
11:26 il a fait un géant point d'interrogation.
11:28 C'était un artiste, hein?
11:30 Ah, là, il y avait la déception totale,
11:32 le tableau comme c'est quoi tu fais?
11:34 Mais j'essaye, père, tu sais,
11:36 j'étais un matin, je me disais, mon ami, j'essaye.
11:38 Puis là, quand j'ai fini la course,
11:40 j'ai été, on a été à notre pit.
11:42 Le tableau en poisson, il était cassé en quatre morceaux.
11:44 Puis là, mon père, il était assis là,
11:46 puis il dit...
11:48 Ça se peut pas, il dit, un Duhamel qui finit 5e,
11:50 il dit, il va falloir que je change mon nom.
11:52 Dans ma tête, je veux qu'il y ait clair,
11:54 dans ma tête, je me dis un peu,
11:56 mais va changer ton nom, je te dis,
11:58 c'est plus ce que je pouvais faire aujourd'hui.
12:00 Si j'aurais dit ça plus fort,
12:02 si j'aurais dit ça dans sa présence,
12:04 quand il était dans cet état-là,
12:06 il n'y aurait pas de Miguel Duhamel.
12:08 Il n'y aurait plus de course.
12:10 Mais faut pas oublier qu'on avait maman.
12:12 On était tous de notre bord,
12:14 t'as pas juste pour Yvon, évidemment,
12:16 t'as pour mon père, son mari,
12:18 mais des fois, t'en as, laisse-le faire.
12:20 J'étais là, je l'ai vu, il en a perdu une course ou deux.
12:22 (rire)
12:24 - Je vais vous emmener dans le bureau à Yvon.
12:32 En réalité, c'est le bureau de la famille.
12:34 Mais on a beaucoup de souvenirs ici.
12:36 Yvon Duhamel.
12:40 Après ça, vous avez Mario Duhamel, à 96.
12:42 Après ça, Miguel, ici, les 3 champions sont là.
12:44 La moto, j'ai commencé à faire de la moto à 18 ans avec Yvon.
12:46 Puis après, quand on était mariés,
12:48 notre premier bébé, qui est Mario,
12:50 on voulait aller faire un tour de moto un soir.
12:52 Puis là, il était rendu à 9 mois, Mario.
12:54 Puis là, il n'avait pas de gardien.
12:56 Je disais, on va l'emmener avec nous autres.
12:58 Il a 6, Mario, sur la tanque,
13:00 puis il le tenait avec ses genoux.
13:02 On est revenus, le bébé dormait.
13:04 Je lui ai dit, parfait, ça, tu vois?
13:06 (rire)
13:08 Ça fait que j'avais fait mon tour de moto,
13:10 puis le bébé, il s'est endormi.
13:12 Ça fait que de la moto, on l'a toujours faite, toujours.
13:14 Là, je vous le dis, là, mon sous-sol, c'est un musée.
13:16 Vous comprenez qu'après 50 ans de vie de course,
13:18 on a quelques souvenirs.
13:20 Ici, c'est les motos
13:22 que mes garçons ont utilisées
13:24 quand ils avaient 3 ans et demi.
13:26 (rire)
13:28 Ici, c'est le bureau de la famille.
13:30 Ici, c'est le bureau de la famille.
13:32 Ici, c'est le bureau de la famille.
13:34 Ici, c'est le bureau de la famille.
13:36 Ici, c'est toutes les motos
13:38 qui vont à courser.
13:40 Il y en a qui trouvent ça bizarre
13:42 quand ils viennent ici.
13:44 Ils disent, tu gardes des motos d'une maison,
13:46 mais ça, c'est pas des motos ordinaires,
13:48 des motos de champions.
13:50 J'ai de la misère à me défaire de ça
13:52 parce que je trouve ça beau encore.
13:54 Ici, c'est toutes les sautes,
14:00 les sautes de course d'Yvon
14:02 et Mario et Miguel.
14:04 Ici, vous avez un petit peu
14:06 des photos d'Yvon
14:08 quand il coursait.
14:10 En Europe, il est très, très reconnu.
14:12 Tandis qu'ici, au Québec,
14:14 c'était plus la moto,
14:16 peut-être un peu moins maintenant.
14:18 Mais quand, nous, on en faisait,
14:20 Yvon et moi, c'était comme,
14:22 oh, c'était des motards!
14:24 Pourtant, on était toujours bien habillés,
14:26 Yvon et moi, on était pas des...
14:28 la barbe, pis whatever, là.
14:30 On les avait écrits
14:32 comme des motocrossistes.
14:34 J'ai commencé à suivre la moto,
14:38 j'avais 12, 13 ans.
14:40 J'habitais pas très loin du Mans,
14:42 j'habitais pas très loin d'autres circuits,
14:44 donc on y allait avec les copains
14:46 voir des Grands Prix.
14:48 C'est là que j'ai rencontré Yvon Duhamel
14:50 la première fois. C'est une sorte d'amour
14:52 qui m'a amené au Québec.
14:54 En arrivant ici, je me suis dit,
14:56 c'est une bonne occasion,
14:58 je veux être à Montréal,
15:00 je veux faire un petit tour de la ville.
15:02 C'était le portrait craché de son père
15:04 en termes d'attitude.
15:06 C'était la même détermination,
15:08 la même volonté, la même hargne,
15:10 le même talent qu'on retrouvait.
15:12 Ce qui m'a surpris, c'est la première fois
15:14 que je l'ai vu sur circuit routier.
15:16 C'est venu très naturellement,
15:18 alors que certains pilotes qui viennent
15:20 des fois du motocross, ça leur prend
15:22 un temps d'adaptation. Lui, ça a été
15:24 quasiment instantané. Parce qu'on se demande
15:26 toujours quelle est la part de l'hérédité
15:28 du talent de leur père et aussi
15:30 de la volonté de gagner,
15:32 de son caractère. C'est des gens entiers,
15:34 c'est des gens qui ne trichent pas.
15:36 Quand ils ont décidé
15:38 de faire quelque chose, c'est pour réussir.
15:40 Le boulder, pour moi, c'était l'idéal.
15:42 C'est dans le sud de la France,
15:44 donc il fait toujours beau.
15:46 C'est sur le circuit Paul-Ricard
15:48 qui est un circuit mythique.
15:50 C'est des courses à trois pilotes
15:52 pour les 24 heures.
15:54 Et quand j'ai couvert la course à bas,
15:56 ça m'a fait penser à ça.
15:58 On avait été d'accord de faire ça
16:00 pour nous aider à donner plus d'emploi
16:02 à notre carrière, nous mettre plus
16:04 dans le spotlight, si tu veux.
16:06 Ça avait fonctionné, ça avait aidé
16:08 pour Mario au Canada, moi aux États-Unis.
16:10 - Miguel s'est fait remarquer,
16:12 je veux dire, par sa vitesse,
16:14 par son pilotage, par son talent,
16:16 par sa maturité aussi pour un jeune pilote
16:18 qui n'avait pas d'expérience professionnelle
16:20 au Canada. Il était encore pilote amateur.
16:22 Il venait de commencer sa première année pro.
16:24 Et Hamel, il avait tout dans sa tête.
16:26 Des trucs de court-circuit
16:28 du Canadien français.
16:30 - Et en plus, ce qui a impressionné,
16:32 c'est que la nuit, il avait le quatrième
16:34 meilleur temps de nuit devant les usines.
16:36 Et tout le monde disait, c'est impossible,
16:38 il y a quelque chose qui marche pas,
16:40 là, c'est une erreur de chrono,
16:42 ça se peut pas qu'il soit quatrième.
16:44 Tous les autres devant, c'est des champions du monde,
16:46 c'est des gars qui connaissent ça, ils ont des motos d'usine.
16:48 Comment il fait pour être quatrième?
16:50 C'est quelqu'un aussi qui a une détermination énorme.
16:52 Moi, j'ai rarement vu un pilote
16:54 avec une telle détermination,
16:56 une telle volonté de gagner.
16:58 ♪ ♪ ♪
17:00 (coup de pied)
17:06 - Miguel, à ses débuts,
17:08 c'était deux caractères très différents.
17:10 Hors piste, très timide.
17:12 En piste, le contraire, très agressif.
17:14 ♪ ♪ ♪
17:16 Je l'avais vu courir
17:18 parce qu'il avait un peu de chance
17:20 de faire un peu de course.
17:22 Je l'avais vu courir
17:24 parce qu'à l'époque, j'étais directeur général
17:26 d'une série de courses en Ontario,
17:28 ça fait que je les voyais souvent,
17:30 ils venaient tout le temps courser
17:32 où c'était le patron.
17:34 Puis...
17:36 ♪ ♪ ♪
17:38 Puis...
17:40 c'est moi qui les approchais.
17:42 Tu sais, avant, j'ai déjà été coureur,
17:44 puis je me débrouillais
17:46 relativement bien
17:48 à aller dénicher des commanditaires
17:50 puis tout ça.
17:52 Puis...
17:54 C'est ça, ça fait que je les ai rencontrés
17:56 en décembre 88, puis...
17:58 Écoute, ils avaient besoin...
18:00 Eux autres, tu sais, ils vont,
18:02 ils n'aimaient pas trop, trop ça,
18:04 le père de Miguel.
18:06 Il n'aimait pas ça, tout le temps,
18:08 aller vendre son fils, puis tout ça.
18:10 Puis je le comprends.
18:12 Puis moi, j'avais eu le temps
18:14 de pouvoir témoigner, de voir...
18:16 Est-ce que ça va être bon, ce gars-là?
18:18 ♪ ♪ ♪
18:20 C'était pas compliqué non plus.
18:22 Il y avait pas de contrat,
18:24 puis...
18:26 On s'est très, très bien arrangés, tu sais.
18:28 Lui, je lui trouvais l'argent,
18:30 puis je négociais des choses,
18:32 puis lui, il se concentrait à s'arranger
18:34 pour remporter des courses.
18:36 En fait, c'est surtout
18:38 ce que j'ai vu en piste.
18:40 La fougue,
18:42 le talent,
18:44 c'est surtout ça
18:46 qui m'a attiré vers Miguel en premier.
18:48 - Quand j'allais au Canada,
18:50 ça a bien été.
18:52 J'étais sur le top de la liste,
18:54 j'étais le plus vite.
18:56 J'ai pas voulu rester au Canada.
18:58 J'ai pas voulu être paracite,
19:00 mais j'ai fait la motocross.
19:02 Fait que tout ça, j'ai dit,
19:04 je m'en vais aux États-Unis.
19:06 - Yvon, il était déjà passé avant.
19:08 Il était pilote d'usine Kawasaki,
19:10 puis il a eu du succès du côté américain.
19:12 - Yvon, c'est un peu comme
19:14 dans l'industrie de la moto.
19:16 C'est comme une ville neuve.
19:18 - Mais ça a fallu pousser,
19:20 parce que c'était pas facile.
19:22 Mon père pensait que de toute façon,
19:24 on va le faire.
19:26 J'ai été faire des courses locales
19:28 aux États-Unis quand j'avais pas commencé
19:30 sur le plus gros circuit.
19:32 C'est sûr qu'il y a des fois
19:34 un peu frustrant, le monde,
19:36 ils sont tous jaloux de toi.
19:38 T'as le gros start, t'as l'usine,
19:40 t'es en train de rentrer dans le camion,
19:42 puis on se rend dans le circuit,
19:44 puis on dort dans le camion.
19:46 Puis on avait pas assez d'argent
19:48 pour un nouveau pneu,
19:50 fait qu'on a fait la course
19:52 avec le pneu qu'on avait,
19:54 puis on a tombé.
19:56 C'est toutes des choses qu'on a faites.
19:58 J'ai déjà dit un pari une fois avec...
20:00 J'ai déjà dit ça.
20:02 Je pense que le bon Dieu m'écoutait
20:04 quand j'ai dit ça,
20:06 parce que j'aimerais mieux
20:08 que quelqu'un m'écoute et me dise
20:10 « Ah ouais, c'est sérieux ».
20:12 Quand j'ai chuté en 1990,
20:14 j'ai glissé, puis j'ai rentré
20:16 dans le mur à 130 000 $.
20:18 Je me rappelle, je sortais du vélo,
20:20 puis la moto, elle est tout le temps
20:22 des tensions, si elle est force
20:24 d'un côté ou de l'autre.
20:26 La moto a fait « Whop »,
20:28 elle a parti d'une façon de même,
20:30 puis elle m'a dirigé par là,
20:32 puis je me rappelle, j'étais comme ça
20:34 sur la moto, puis j'ai fermé les yeux
20:36 et je me suis réveillé dans l'ambulance.
20:38 Mais avant de me réveiller dans l'ambulance,
20:40 je coursais encore. J'essayais d'attraper
20:42 le gars de la mandemoire numéro 16, Tom Kipp.
20:44 Mon cerveau aussi m'a dit « Il me semble
20:46 qu'il n'y a pas assez de vent ».
20:48 Pourquoi il n'y a pas de vent?
20:50 Pourquoi tu te parles?
20:52 Je me suis parlé, je me suis sorti
20:54 de mon coma, de ma commotion cérébrale.
20:56 Je me suis réveillé dans l'ambulance,
20:58 j'avais la main en sang, il y avait mal partout.
21:00 Je me suis dit « J'ai-tu besoin de ça? »
21:02 Il me semble que je pourrais livrer la pizza.
21:04 Je pourrais en faire un « nine to five »
21:06 comme tout le monde. J'étais assis là,
21:08 je me suis dit « On va lui donner un autre shot ».
21:10 Mais cette fois-là, j'avais pensé sérieusement
21:12 et j'étais comme « Tabarnak, c'est ridicule
21:14 cette affaire-là ».
21:16 Bike Week d'Eto'ona, c'est un happening.
21:24 Il y a de l'exubérance,
21:26 il y a toutes sortes de choses.
21:28 C'est « only in America ».
21:30 On parlait d'au-dessus de 250-300 000
21:32 motocyclistes qui se donnent rendez-vous là-bas.
21:34 Il y a des événements qui sont des événements
21:36 « top of the list » l'ont fait.
21:38 Et l'Eto'ona 200 a été la course de moto
21:42 la plus importante en Amérique.
21:45 Miguel Duhamel a couru à l'époque où
21:47 l'American Motorcycle Association
21:49 était à son apogée.
21:51 Miguel a évolué dans ce qu'on appelle
21:53 les catégories « superbike » et « super sport ».
21:55 Le super sport, c'est une moto 600cc
21:57 normalement utilisée sur la route
21:59 qui est modifiée.
22:02 La course la plus importante pour les
22:04 manufacturiers, c'était Eto'ona.
22:06 C'était en début de saison,
22:08 c'était au mois de mars.
22:10 Donc eux autres, c'est comme un lancement
22:12 des ventes des motos sportives.
22:15 Chaque manufacturier,
22:17 ils mettent l'argent, ils mettent le paquet
22:19 pour gagner le Eto'ona 200.
22:21 Miguel Duhamel a eu un premier contact
22:24 avec Honda lorsqu'il a remplacé
22:26 Randy Renfrew.
22:29 Pour les Honda aux États-Unis,
22:31 c'est des opportunités qui ne passent pas souvent.
22:33 En 91,
22:35 j'étais allé à l'Eto'ona au mois de mars
22:37 puis pfiou,
22:39 ça a parti comme ça.
22:41 Pour l'Eto'ona en 91, j'ai visualisé
22:43 100 000 fois d'avoir gagné ça
22:45 parce que j'avais 5 ans avec mon père.
22:47 Je cherche toujours des films sur YouTube
22:49 de mon père qui est en compétition,
22:51 qui faisait des courses pour le voir plus souvent
22:53 parce que je n'ai pas pu apprécier ça jeune.
22:55 Mais le but en allant à l'Eto'ona,
22:57 c'est de gagner 200 000.
22:59 Mon père a fait des records de vitesse,
23:01 mais il n'a jamais eu 200 000,
23:03 souvent, il est en arrière,
23:05 puis il a eu des malchances.
23:07 Je l'ai vraiment senti, il faut que je fasse ça.
23:09 Je l'ai visualisé, puis je me suis dit
23:11 qu'est-ce que je vais faire si je gagne,
23:13 comment je vais faire ça.
23:15 À un moment, on pousse, on est en avance,
23:17 ça va bien aller.
23:19 La saison que j'ai gagnée en 91,
23:21 c'est une des dernières années
23:23 que c'était international.
23:25 Mais j'avais un peu visualisé ça,
23:27 puis j'ai dominé, c'est la fin de semaine,
23:29 j'ai gagné 600, j'ai gagné le Superbike.
23:31 - De mémoire, il était 50 secondes en avance
23:33 sur la deuxième position.
23:35 Il était...
23:37 Il était dans une autre ligue.
23:39 - Ce que je vais faire, c'est libérer ça,
23:41 puis mon père, quand il gagnait,
23:43 il faisait une victoire,
23:45 puis ça allait un peu, ça faisait la victoire.
23:47 ♪ ♪ ♪
23:49 ♪ ♪ ♪
23:51 - Je suis arrivé au dernier banc
23:53 et j'avais un flingue qui criait dans mon casque.
23:55 Je ne pouvais pas y croire.
23:57 J'ai parlé beaucoup à God,
23:59 il m'a dit de laisser le vélo se terminer,
24:01 je me suis dit, laisse-moi se terminer.
24:03 Je remercie tous mes sponsors pour m'être amené ici,
24:05 mes mécaniques, tous les gens, mon père.
24:07 On a essayé souvent de gagner,
24:09 mais finalement, on a réussi.
24:11 ♪ ♪ ♪
24:13 - C'est fantastique.
24:15 Tu sais, j'apprécie, puis j'essaie toujours
24:17 d'absorber le maximum que j'ai été capable de faire ça,
24:19 et j'étais vraiment comblé ce jour-là.
24:21 J'étais en demande partout.
24:23 - Quand tu regardes la liste
24:25 de ceux qui ont gagné le Détourneur 200,
24:27 toutes ces pilotes-là sont partis du Détourneur 200,
24:30 puis ils sont tous devenus champions du monde en MotoGP.
24:34 Ça a eu un effet fabuleux
24:39 sur le destin et la carrière de Miguel.
24:44 ♪ ♪ ♪
24:47 - Oui, ils voulaient renouveler le contrat,
24:49 mais moi, en 92, j'ai eu l'opportunité à la MotoGP.
24:52 C'est toujours été mon but numéro un.
24:54 ♪ ♪ ♪
24:56 - Fait qu'en octobre, il prend l'avion, il s'en va en Espagne.
24:59 Il n'a jamais touché à ça, à MotoGP.
25:01 Il commence les essais.
25:03 Il est plus vite que les deux pilotes d'usine de Yamaha-France
25:05 qui ont fait toute la saison en MotoGP,
25:07 puis qui sont des vétérans.
25:09 Il ne s'attendait jamais à ça.
25:11 Et moi non plus. Il allait plus vite que tout le monde.
25:14 - Quand un Québécois se retrouve à ce niveau-là,
25:17 c'est jamais vu avant, ça ne s'est jamais vu après.
25:20 Le plus dur pour un pilote qui arrive en Grand Prix,
25:23 c'est la première saison, parce qu'il faut s'habituer.
25:25 C'est des machines qui étaient... surtout à l'époque,
25:27 c'était des deux temps sans cesser.
25:29 C'était des machines très violentes, très vicieuses.
25:31 Il fallait apprendre à les maîtriser.
25:33 (cris de la foule)
25:35 ♪ ♪ ♪
25:38 - Vous savez qu'une moto de Grand Prix, là,
25:41 ça va plus vite qu'une F1. C'est 360.
25:44 On a compris 360 km/h sur une moto.
25:47 Et là, c'est les coups de sortie, là,
25:49 il y a des dépassements de l'aspiration,
25:51 il y a tout ce que vous voulez.
25:53 - Une MotoGP, là, c'est la F1.
25:55 Très différent d'un Superbike.
25:57 Ils sont modifiés un peu à la NASCAR, si tu veux, tu sais.
26:00 - Par contre, quand il y avait des pilotes de MotoGP
26:03 qui venaient faire un tour à Daytona,
26:05 ils... "c'est pas la baraque", comme on dit en bon français.
26:08 C'est pour ça que quand Miguel a fait le voyage inverse,
26:11 il n'a pas eu l'air fou du tout.
26:13 ♪ ♪ ♪
26:15 - Yamaha France, c'était une très bonne équipe,
26:18 mais c'était pas une équipe qui est censée gagner des courses.
26:22 - Miguel va de mieux en mieux, mais il va aller encore mieux.
26:25 Il faut qu'il apprenne les circuits.
26:27 Il y a bien des circuits qu'il a pas couru dessus,
26:30 puis la moto, il faut qu'il apprenne tout ça.
26:33 - Je suis satisfait, j'ai la mine.
26:35 C'est sûr, je me satisfais toujours de la mine.
26:38 J'aime toujours faire mieux.
26:40 - C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça.
26:43 - Y'a pas de... c'est pas ça, c'est ça.
26:46 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça, c'est ça.
26:49 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
26:51 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
26:53 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
26:55 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
26:57 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
26:59 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:01 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:03 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:05 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:07 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:09 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:11 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:13 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:15 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:17 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:19 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:21 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:23 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:25 - Y'a pas de... c'est ça, c'est ça.
27:27 - C'est difficile à accepter parce que...
27:30 je ne crois pas qu'aucun pilote aura fait mieux.
27:34 Aucun.
27:36 Ça me fait mal, ça, là.
27:38 Ça me fait encore mal, aujourd'hui.
27:40 - J'ai été offert un guidon pour Kawasaki.
27:42 Kawasaki me voulait, puis ils me donnaient
27:44 le bon argent pour faire la compétition
27:46 avec eux autres en 93.
27:48 Puis j'ai dit, bien, je vais retourner à la place,
27:50 manger un guidon, faire de l'argent,
27:52 puis peut-être plus tard, je vais revenir en Grand Prix.
27:54 J'ai bien fait, j'ai fait une proposition au championnat.
27:56 Et puis j'étais compétitif.
27:58 Là, y'a beaucoup de monde qui me voulait encore
28:00 parce que j'ai tellement eu une bonne saison.
28:02 Puis là, les enchères étaient ouvertes pour la 94.
28:05 ♪ ♪ ♪
28:08 Harley Davidson, ils ont gagné.
28:10 Je leur revenais aux courses.
28:12 Et puis c'était excitant.
28:14 Tout le monde est fan d'Harley Davidson,
28:16 je veux pas vous le dire.
28:18 - Sorti de nulle part, Harley Davidson,
28:20 travaillait sur un projet de superbike
28:22 depuis quelques années.
28:24 Ça faisait longtemps qu'il était pas dans les condéments.
28:26 Il était dans les courses, ce qu'on appelle du flat track,
28:28 tout à l'aide à dessus, puis tout ça.
28:30 Ils ont eu bien de succès là-dedans.
28:32 Mais ce que l'on utilise, le superbike, c'est zéro.
28:35 On a signé avant de faire des essais,
28:38 mais en même temps, qui risque rien, n'a rien.
28:41 Hein? Bon, on est embarqués là-dedans,
28:43 puis...
28:45 ça nous amène à la saison 94.
28:48 Superbike US, qui était...
28:51 (rire)
28:53 désastreux.
28:55 (cris de la foule)
28:57 - Et on s'est tous demandé,
28:59 mais qu'est-ce qu'il fait là, Miguel?
29:01 - Moi, je le cache pas.
29:03 L'argent a été un facteur décisionnel.
29:06 Et l'oreille,
29:08 que ça pouvait mener à quelque chose, puis...
29:11 Tu sais...
29:13 Dès qu'on a 200, combien de secondes plus lent au tour?
29:16 C'est le même gars qui était 50 secondes en avant
29:19 sur tout le monde en 91.
29:21 - Je sais pas s'ils ont voulu montrer
29:24 que c'était aussi capable de faire des motos de performance
29:27 que les japonais.
29:29 - Le 3/4 du temps était brisé.
29:31 Il revenait sur le toe-wing.
29:33 - L'équipe connaissait rien dans le cours.
29:35 J'arrêtais, il mettait pas le béquet sur la moto.
29:37 Je trouvais la mienne à la moto, il me regardait.
29:39 Mais les gars venaient ici, ils venaient mettre le béquet,
29:41 je veux dire, pour parler.
29:43 - C'était dur sur l'orgueil.
29:45 - C'était un long chemin pour Miguel,
29:47 qui a été très heureux de retrouver par la suite
29:49 une moto japonaise et de connaître les succès
29:52 qu'il a connus avec Honda, justement, après.
29:55 - Anyway, je suis à 95, je cours pour Honda.
30:00 J'ai une chute en détonant, malheureusement.
30:03 Deuxième course, c'est pas mon or.
30:05 Je me fais accrocher par un autre pilote sur le frein avant,
30:08 je chute, je meurs là, je finis 10e.
30:10 Mon coéquipier Mike Hale gagne.
30:12 Il mène le championnat, tout le monde est pas mal excité.
30:15 Fait que he's all right.
30:17 On a coursé Laguna Seca la prochaine course.
30:19 Je suis pas mal sûr que je peux le battre,
30:21 mais je pense pas qu'il va être content si je le batte,
30:23 parce qu'il va falloir que je le rafle un petit peu.
30:25 Il finit premier, je finis deuxième.
30:27 Moi, je lui dirais, all right, l'équipe va être contente.
30:29 J'ai été délaissé complètement. Tout le monde était sur lui.
30:31 Ah, c'est incroyable à y faire.
30:33 Oh, je suis quasiment pris avec ma propre moto.
30:35 Je pense que le truck driver, il a pris ma moto.
30:37 Je suis comme, c'est quoi qui se passe?
30:39 On a fait 1-2, là. Je veux dire, c'est pas...
30:41 Il a fait 1, puis moi, je suis dernier, là, tu sais.
30:43 Je viens juste de voir. En plus, ils m'ont déjà dit
30:45 que ça va être lui, numéro 1. Je le sais, mais là, c'est...
30:47 Je suis assis dans le camion.
30:49 Une des rares fois que mon père vient me voir,
30:51 puis après, il a dit, bien, écoute,
30:53 pourquoi t'as pas essayé un petit peu plus fort?
30:55 Puis c'est raison. Quand il a eu raison, là,
30:57 j'aurais pu gagner. J'aurais dû le battre.
30:59 Il y a une différence dans l'argent, dans les points.
31:01 Mais monsieur gentil, là, tu sais.
31:03 Je lui ai dit, je prendrai pas les mêmes mots que j'ai pris,
31:05 là, je vais prendre des mots différents, mais je lui ai dit,
31:07 ça va pas arriver une autre fois, ça.
31:09 Il va pas en gagner une autre course, là. C'est fini.
31:11 - T'as beau avoir le talent, t'as beau avoir le nom,
31:13 faut que tu travailles, faut que tu te battes.
31:15 (vrombissement de moteur)
31:17 (vrombissement de moteur)
31:19 Miguel, au niveau de son style de pilotage,
31:21 c'est un style agressif.
31:23 C'est un pilote qui prend des risques,
31:25 mais des risques calculés. C'est pas une tête en l'air.
31:27 C'est pas... Quand il fait un dépassement,
31:29 c'est qu'il sait qu'il peut le faire.
31:31 C'est qu'il sait qu'il se met pas en danger,
31:33 mais pas l'autre en danger.
31:35 - Super agressif, comme son père,
31:37 mais aussi... stratèque.
31:39 - Certainement un pilote d'une agressivité
31:41 et d'un désir de vaincre ont du commun.
31:44 (musique rythmée)
31:46 - À l'intérieur, c'est il qui a choisi l'intérieur sur ce dernier.
31:49 C'est lui qui prend la première position.
31:51 Michael est en tête, Joël est en deuxième position.
31:53 À la sortie du virage, les motos sont touchées.
31:55 Joël à l'intérieur.
31:57 C'est lui qui a repris la première position.
31:59 Mais voici qui s'amène. Joël en porte en deuxième position.
32:01 Michael et Smith sont en train d'en aller de la troisième.
32:03 Et il n'a pas l'air content du tout.
32:05 Trois victoires.
32:07 Superbike qui est trois victoires, 675.
32:09 Michael Duhamel vient gagner l'épreuve.
32:11 Et il est très content de rencontrer le plus raté.
32:13 - Michael, c'était...
32:15 un pilote d'instinct.
32:18 Il était rusé, il était smart.
32:21 Puis c'est ce qui a fait qu'il a eu autant de victoires aussi.
32:25 Il était agressif au moment que ça comptait le plus.
32:30 - Il va faire des dépassements
32:32 que d'autres vont considérer comme difficiles ou impossibles à réaliser.
32:35 Lui, il n'a pas cette barrière-là.
32:38 C'est-à-dire qu'il a une confiance en son pilotage qui est extraordinaire.
32:44 - Pour l'extérieur, là, parce que le prochain virage est à droite.
32:47 Le virage numéro 10, il prendra la deuxième place.
32:50 Quel batailleur !
32:52 - C'est quelqu'un d'assez calme.
32:54 Tu sais, quand t'es en bataille, comme ça,
32:56 pendant des dizaines de tours avec des gens,
32:58 c'est pas quelqu'un qui s'énerve.
33:00 C'est quelqu'un qui gardait toujours son calme
33:02 et qui était toujours très conscient de où il était, qu'est-ce qu'il faisait
33:05 et c'était quoi l'objectif.
33:07 - Miguel Duhamel qui fait ses numéro un en passant.
33:11 C'est lui qui l'emporte devant Mike Hale.
33:13 Miguel Duhamel remporte une sixième victoire de suite en I am a superbike.
33:17 Regarde derrière, il n'y a personne, Miguel.
33:19 - Après ça, j'ai été le pilote de Matterhorn.
33:21 Après cette année-là, j'ai pas juste gagné sur le circuit,
33:25 mais je pense que j'ai gagné dans le bureau administratif de Honda.
33:29 - Il est d'ailleurs le seul à avoir gagné le super sport et le superbike
33:33 la même année, en 1995.
33:35 - Les succès, les victoires de Miguel Duhamel sont par sa persévérance
33:41 et son capacité d'être plus fort que tous les autres compétiteurs dans sa tête.
33:47 - Je veux être un célébreur, j'essaie d'être célébreur,
33:50 j'ai le droit de dire ça, mais en tout cas...
33:52 parce que j'étais vraiment naturel.
33:54 Beaucoup d'improvisation, beaucoup de... sur la seconde.
33:58 Ça prend le côté ingénieur, mais ça prend le côté artiste.
34:01 C'est pour ça, moi, j'ai pas... je me dis, si je partirais à une école de course,
34:05 tu vas être surpris de ce que je vais t'apprendre.
34:07 Tout le monde pense, 4 degrés de freinage,
34:09 puis où est-ce que je mets ma grosse orteille, là, tu sais?
34:12 J'aimerais ça aller plus vite, mais je vais aller plus vite.
34:15 Je me dis, qu'est-ce qui va arriver, mais tu vas le découvrir le premier.
34:18 Tu me le diras après, puis après ça, on va continuer de là.
34:21 C'est le même pour faire ça, tu sais, puis c'est là que ça prend du gâteau, ici.
34:25 (vrombissement de moteur)
34:27 Après, tu arrives juste à les baller, en ingénieur.
34:31 Des fois, il faut que... il faut que t'ailles les mettre,
34:33 puis des fois, ça arrive que tu vas passer à les mettre.
34:35 Même des fois, c'est encore plus difficile, c'est quand t'es en avant.
34:38 Puis le gars, il est en arrière, puis c'est pas grave de...
34:40 de tenter d'enfuir de ce gars-là. Mais là, je me dis,
34:42 qu'est-ce que je peux y lancer? Il y a quelque chose qui s'attend pas.
34:45 L'idée de ça me vient, je pense, en 96,
34:47 j'ai gagné le détournat de 200 000 contre Scott Russell.
34:50 Il y avait une moto beaucoup plus rapide que moi,
34:52 il y avait des meilleurs pneus, il y avait toutes de meilleures.
34:54 Puis là, j'ai dit, qu'est-ce que je vais faire pour gagner cette course-là?
34:56 Puis j'ai mené en sortant de la chicane,
34:58 puis on fait jamais ça, le détournat,
34:59 parce que le détournat, c'est une longue ligne droite,
35:01 tu mènes pas à sortir de la chicane, celui qui mène va perdre.
35:03 C'est bien simple. J'aurais dû perdre,
35:05 mais là, quand j'ai sorti de la chicane,
35:06 j'ai envie de faire quelque chose d'encore plus différent.
35:08 Parce que le monde s'attarde toujours quand tu sors de la chicane,
35:10 t'es en avant pour casser l'aspiration,
35:12 tu fais un petit peu de mouvement, tu te balades un peu, tu sais.
35:15 Si tu restes droit de droite, c'est plus facile de rester en arrière,
35:17 mais si tu te prends comme ça, à toutes les fois que tu bouges,
35:20 lui, il prend... toi, tu coupes le vent, mais tu le coupes moins,
35:22 parce que lui, il faut qu'il ajuste.
35:24 Il s'attend pas que je me le fasse deux fois dans le banking,
35:26 ça a jamais été fait.
35:27 Puis quand je l'ai fait, j'ai réalisé pourquoi ça a jamais été fait.
35:30 Il faut pas faire ça, c'est très dangereux.
35:32 Les forces centrifuges, la moto, les moteurs, les roues,
35:35 ils veulent continuer à aller les autres.
35:36 Ils veulent aller chercher un hot dog dans le parking là,
35:39 un A6 de Daytona, ils veulent pas revenir à gauche.
35:42 Fait que quand j'ai tiré sur la moto, ça a glissé.
35:45 Ça s'est mis à glisser, mon roue, elle a vraiment 170 000 $.
35:48 Mon cerveau, le réflexe était, bon, on va fermer le là.
35:51 Les gaz pour s'assurer qu'on pousse au tout-là,
35:54 on va tout s'écorcher le corps au complet, on se fait mal.
35:56 Mais dans le millième de la fraction de la seconde
35:59 que ça s'est arrivé, la petite glissade, j'ai overriden.
36:03 J'ai dit, on lâche pas.
36:04 On va tomber, on va démolir tout.
36:07 Je perdrai pas comme ça.
36:08 On va peut-être perdre d'une autre façon, mais pas comme ça.
36:10 J'ai même pas eu le temps de fermer.
36:13 J'ai pas fermé, je l'ai mis au fond.
36:15 Ça a glissé, ça est revenu.
36:17 Puis il m'a juste manqué, c'était le photo finish
36:20 le plus près de l'histoire en ce moment de Daytona.
36:23 Russell a joué à la mouche de chat avec Duhamel
36:26 pendant les dernières 4 courses.
36:27 Il est en arrière de ses épaules à la ligne de fin,
36:30 ne lui donnant pas le regard de sa main.
36:32 En ce moment, il essaie de maintenir le drapeau,
36:34 mais il semble que Duhamel va devoir
36:36 faire un grand mouvement dramatique
36:38 pour empêcher Scott Russell de draper
36:40 à son pas à la ligne de fin.
36:42 Regarde-le venir.
36:43 Russell est en bas, comme tu l'as dit, sous la peinture.
36:46 Tout le long de la flèche au jacquard,
36:49 et c'est Miguel Duhamel
36:51 qui le fait par un nez.
36:54 Duhamel a changé la ligne,
36:56 et ça a forcé Russell à changer sa ligne
36:58 quand ils sont revenus.
36:59 Je suis allé en haut, je suis revenu en bas,
37:01 et je pense que quand je suis revenu vers la fenêtre,
37:03 il ne m'a pas suivi.
37:04 Ça, c'est une victoire volée.
37:05 Ça, c'est une de mes meilleures victoires
37:07 parce que je n'avais pas l'air de faire gagner cette course-là.
37:09 Mais c'est là que l'artiste,
37:11 il n'y a plus le dessus de l'ingénieur,
37:13 puis à la fin, c'est le gars fou
37:14 qui a décidé de dresser au fond.
37:20 -Miguel Duhamel,
37:21 sur sa dernière course qu'il voulait faire en qualifiant,
37:24 il a perdu la ligne arrière au début de la pluie.
37:26 Il a été tiré sur la murée,
37:27 sa moto l'a suivi,
37:28 en se faisant sévèrement blesser sa jambe gauche
37:30 et en lui demandant une opération immédiate.
37:32 -Moi, j'ai eu un gros crash.
37:33 Je suis chanceux d'être en vie.
37:35 Une histoire drôle de ça, par exemple,
37:36 cette fois-là, j'étais dans l'ambulance.
37:38 Tu te réveilles toujours avec le carcan,
37:40 puis tu te distrappes tout.
37:42 Plus que je me dis que je ne suis pas si mal,
37:44 que je n'ai pas mal aux mains, mes doigts,
37:45 je bouge mes orteils, mes pieds.
37:47 Je ne suis pas si pire.
37:48 Je bouge ma jambe, elle me fait un petit peu mal,
37:50 puis elle fait un petit peu de croquant.
37:51 Croquot, cliquot, croquot.
37:52 Je me dis que peut-être que c'est juste des nerfs,
37:54 ou quelque chose de même.
37:55 Je dis à l'ambulancier, je dis,
37:57 "Tu peux me laisser sortir, là.
37:58 Il faut que j'aille faire ma qualif."
38:00 Je me dis, "On peut aller moi boiter."
38:02 J'avais mal, mais je dis...
38:03 Puis l'ambulancier me dit, "Non, repose-toi,
38:05 t'as la jambe cassée."
38:06 Puis moi, dans ma tête, je suis comme...
38:08 Il est qui, lui?
38:09 Il est un superman, il a des yeux X-ray, qu'on appelle.
38:12 Je lui dis, "C'est ça, le truc, ma jambe est cassée."
38:14 "How do you know my leg is broken?"
38:16 Il m'a répondu, il dit, "Je regarde ton os."
38:19 Il dit, "Dude, I'm looking at your bone."
38:22 Ah! J'ai dit, "T'es sûr que c'est mon os?"
38:25 Si t'as dû me dire quelque chose,
38:27 être comédien, c'est difficile,
38:29 mais dans un aspect comme ça, dans les ambulanciers,
38:31 j'ai jamais été garé des fèves.
38:32 Il me regarde tout le temps comme...
38:34 Il s'en va en choc.
38:35 Je dis, "No, calme-toi, toi, tu t'en vas en choc."
38:37 Je dis, "Non, non, non, je vais juste arranger ça."
38:39 (explosion)
38:41 (musique douce)
38:49 - Moi, je priais tout le temps, puis il dit,
38:52 je vais garder avec moi.
38:54 Il dit, "Tu sais, il faut que tu m'aies garde, là."
38:56 Il me disait toujours...
38:57 Même lui, je pense qu'il faisait des prières avant de partir.
39:00 Il disait, "J'ai trois enfants,
39:02 "faites que je me blesse pas trop."
39:04 Yvon lui disait tout le temps,
39:06 "Faut pas que tu t'arrêtes après que t'aies une blessure,
39:08 "pis que tu te casseras plus jamais.
39:10 "Faut que tu te rabattes tout de suite."
39:12 Je sais pas si c'est le fait que t'es croyant,
39:15 ça te donne une certaine force intérieure à toi-même.
39:18 - Je pense que c'est une chose que c'est bon à avoir.
39:21 C'est un outil bon à avoir.
39:23 J'ai jamais demandé au bon Dieu de me faire gagner.
39:26 J'ai tout le temps dit, surtout qu'on sait tous,
39:29 j'ai un morceau à la fin.
39:30 On dit ce qu'on a besoin de se dire pour pouvoir performer,
39:33 ce qu'on fait, pour donner le maximum, t'sais.
39:37 - C'est Miguel qui a eu sa grosse accident à la Cognac.
39:42 Il a planté dans l'asphalte, son ténur,
39:45 pis là, il a fallu qu'ils le détoient,
39:46 pis là, le mettre là.
39:47 - On a peur d'être peur de la mort,
39:49 mais on ne pense pas trop.
39:50 Y a du monde qui sont vivants, mais ils sont morts, t'sais.
39:53 Fait que y a différentes façons de voir ça,
39:55 fait que tant mourir a fait quelque chose qu'on aime.
39:58 - Fait que là, il a été à l'hôpital
40:01 pendant une semaine de temps.
40:03 Après ça, il est venu faire sa convalescence ici, à la maison.
40:07 Il était à mieux, là, mais il boit encore.
40:10 Fait que là, il est parti,
40:11 "Je vais faire le mieux que je peux,
40:13 "adéte au nord."
40:14 Parce que là, on était en 1999, là.
40:16 Fait que là, il a dit, "Je vais prendre une canne,
40:20 "parce que mes béquilles, ils me laisseront jamais courser."
40:23 - Digerir avec une canne,
40:29 ça paraît moins pire, t'sais.
40:31 Puis ça va me faire semblant que j'ai rien, là, t'sais.
40:34 Il m'aurait peut-être demandé, "Tiens-toi sur une jambe."
40:36 Puis ça, j'aurais pas été capable, là, t'sais.
40:38 - C'était un petit peu le temps qu'en veut de temps, là.
40:43 Il est là.
40:45 Oui, il souffre. Oui, il grimace.
40:47 - Y avait pas d'affaire à aller courser.
40:49 Mais c'est parce qu'un moment donné, t'as peur que...
40:53 Si je commence pas la saison,
40:55 j'ai peu de chances de gagner le championnat.
40:58 - Miquel Duhamel,
41:00 Roberts en haut à gauche,
41:02 Hayden en bas, bloqué par Duhamel,
41:04 3 wide, quelle mouvement par Duhamel,
41:06 il gagne la course de la 600 Super Sport à Daytona!
41:10 - En 600, c'était une surprise.
41:15 J'ai eu une triple aspiration qui m'a amené à la victoire.
41:18 Puis en Superbike, j'avais une bonne moto,
41:22 j'avais un bon setup, j'étais rapide,
41:24 mais j'avais pas d'énergie.
41:26 Quand j'arrivais au premier petit stop, j'étais brûlé.
41:28 Je voulais arrêter, je voulais débarquer du bicycle.
41:30 Je sais pas quand. Je m'abattoyais pour la première position,
41:33 c'est pour ça que j'ai continué.
41:35 Quand je suis sorti des puits,
41:38 j'espérais que le... Matt Mullinan,
41:41 le gars que je me battais contre,
41:43 il serait parti, comme ça,
41:45 puisque je suis comme un peu un animal,
41:47 je suis pas capable de pas attaquer.
41:49 Toutes les fois que j'ai sorti, j'étais collé à côté.
41:54 J'étais là, genre, "Ah!" Je repartais à la bataille.
41:56 J'essayais, je me disais, "Je vais concentrer,
41:58 parce qu'il faut pas que je tombe.
42:00 Si je tombe, ma carrière va être finie."
42:02 Quand j'ai sorti de la chicane, j'ai mené encore la chicane.
42:07 Puis s'ils me passent la ligne, ils me passent la ligne.
42:09 (commentateur en anglais)
42:11 - Celle-là, c'est la plus dure,
42:35 la plus dure course que j'ai jamais faite.
42:37 Je suis bien fatigué.
42:39 C'était vraiment un exploit que j'ai surpassé.
42:41 Je m'aurais jamais attendu à faire ça.
42:43 - Le fait qu'il participe, c'était déjà extraordinaire.
42:45 Le fait qu'il gagne, c'est...
42:47 Il y avait pas de nombre pour le qualifier.
42:49 - Personne n'a regardé sous Miguel Duhamel
42:51 de gagner des tournées de 200 dans les top physiques qu'il était.
42:54 - Si on me disait, résume Miguel en une phrase,
42:56 ce serait cette course-là.
42:58 - Il y a pas personne qui a oublié cette performance-là,
43:00 comme il y a pas personne qui va un jour oublier
43:02 dans le monde de la moto Miguel Duhamel.
43:05 ♪ ♪ ♪
43:08 - Miguel était populaire parce qu'il était spectaculaire.
43:11 En plus.
43:13 Puis populaire... avec les fans.
43:16 - Le succès de Miguel avec Honda s'explique sur trois facteurs.
43:22 La qualité des motos Honda à l'époque,
43:24 qui était parmi les meilleurs,
43:26 la qualité de l'équipe technique et Miguel.
43:28 Les trois ensemble, c'était une combinaison imbattable,
43:30 en tout cas pendant de longues années.
43:32 (en anglais)
43:35 - C'est un recordman absolument incroyable
43:38 dans à peu près toutes les catégories,
43:40 au niveau des victoires, des championnats remportés.
43:43 (en anglais)
43:46 - Aux États-Unis, Miguel Duhamel,
43:51 c'est une super star de la moto.
43:53 C'est un peu triste qu'ici, on a moins vécu ça.
43:57 - En fait, le problème, c'est pas tellement Miguel.
44:00 C'est que la moto, je veux dire,
44:02 la moto a jamais eu d'audience aux Québécois.
44:04 Elle a pas eu de mauvaise audience,
44:06 elle a pas eu de bonne audience, elle a pas eu d'audience du tout.
44:08 - Pourquoi vous n'en parlez pas plus?
44:10 On vient de gagner la plus grosse course aux États-Unis.
44:12 On n'a pas été dans un champ de patates.
44:14 Bien oui, c'est sûr, c'est un petit peu plate,
44:16 mais moi, je te dis, c'est la...
44:18 c'est parfait du monde.
44:20 En 2008, le sport de la moto
44:25 que j'aimais beaucoup aux États-Unis,
44:27 les compétitions, ça a dégradé complètement.
44:29 Il n'y en avait plus.
44:31 J'ai été tellement chanceux, j'ai eu tellement
44:33 une grosse carrière forte, dans les années fortes.
44:36 J'ai vraiment été chanceux, doué là-dedans.
44:38 Quand je regarde ça, je suis bien...
44:40 je suis assez au repos de ça.
44:42 - Écoutez, je suis allé 33 fois de suite à la semaine de la moto.
44:50 J'ai vu toutes les courses de Miguel là-bas.
44:52 Et c'était vraiment à cette période-là, là,
44:55 l'âge d'or des compétitions de moto.
44:58 Et puis, le king de l'âge d'or de la compétition moto,
45:02 c'était un Québécois, Miguel Duhamel.
45:04 - On est sur le Strip,
45:09 le fameux Strip de Las Vegas, Nevada.
45:12 - Bienvenue à Vegas!
45:16 - J'habite ici. Je viens ici quand les mondes
45:20 viennent visiter Vegas, mes amis.
45:22 J'aime ça, jouer à des jeux faciles,
45:24 comme la roulette ou les stop-machines,
45:26 les foils de blackjack.
45:28 J'aime ça mettre de l'argent sur le hockey.
45:30 Je gage les Canadiens, je les gare Vegas Knights cette année,
45:33 parce que je joue tellement bien.
45:35 - J'aime la façon que la ville est vraiment disponible
45:38 à faire ce que tu veux faire.
45:40 J'aime bien ça faire du vélo de rue,
45:42 du road bike, on appelle, du mountain bike, de motocross.
45:45 J'ai tout ça vraiment ici. C'est une grosse, petite ville.
45:50 (bruit du vent)
45:52 (musique douce)
45:57 - Il y a bien des choses qui me rendent heureux,
46:00 mais je pense que pour l'instant, c'est la santé,
46:02 la famille, les choses qu'on peut pas acheter.
46:04 Quand j'embarquais sur la moto, il y a pas une journée
46:08 que j'embarquais sur une moto, je me suis dit,
46:10 bon, on va juste finir aujourd'hui.
46:12 Des fois, il faut prendre deux secondes
46:15 puis apprécier que les fans voient ça.
46:17 Il y a des fans qui disent, moi, c'est ça que j'aime de toi.
46:19 Même si t'as pas gagné aujourd'hui,
46:21 ça arrivera pas souvent, on gagne souvent.
46:23 (rire)
46:25 Mais tu sais, des fois, c'est le fun, ça.
46:27 - Il faut toujours activer le travail,
46:29 parce qu'il faut faire le temps.
46:31 Pour un gars comme moi, avec la compétition,
46:33 j'aime bien ça, parce que quand je me balade tout seul,
46:35 souvent, je viens tout seul.
46:37 Je compétitionne contre mes meilleurs temps,
46:39 contre les temps des autres qui ont venu une autre fois.
46:41 Je mets ça dans ma poche ici,
46:43 puis on va se balader.
46:45 - Je suis fier que j'ai été...
46:47 J'ai eu l'énergie aussi de donner le temps aux fans
46:50 de faire comme ça.
46:52 Tout le monde est captulé. Je suis vraiment fier.
46:55 Même les choses que j'ai faites, même en dehors des courses,
46:58 je veux toujours comporter d'une façon...
47:00 que ma mère soit fière et mon père aussi.
47:03 Fait qu'il y a ça aussi qui compte.
47:05 ♪ ♪ ♪
47:10 - J'ai eu l'occasion de faire un petit tour
47:14 J'ai vécu à travers Émiguel des moments mémorables,
47:19 comme des moments difficiles aussi.
47:21 Mais... I live.
47:24 Et on a vécu...
47:27 Tout vécu ensemble, t'sais.
47:29 Puis sur une poignée de main.
47:31 Je crois que je suis aussi déçu que lui
47:37 dans l'affaire de MotoGP.
47:39 Puis je sais pas si j'ai...
47:42 exprimé à Miguel jusqu'à quel point que...
47:47 cette flèche-là, elle a fait mal, t'sais.
47:52 J'en suis convaincu à 100 %
47:54 qu'avoir fait la saison 93, une deuxième saison à MotoGP,
47:59 Miguel aura fait 10 saisons.
48:01 Puis... avec succès.
48:04 Mais regarde, on...
48:06 T'sais, on ne saura pas ça, puis...
48:09 Faut vivre avec.
48:11 ♪ ♪ ♪
48:16 Je pense pas que Miguel a jamais annoncé sa retraite.
48:19 Il fait plus de compétitions,
48:21 mais il a jamais vraiment, t'sais...
48:23 Si j'appelle Miguel, là, l'obédicate,
48:25 j'ai une bonne raide pour toi à détourner 200,
48:28 au bon masque.
48:29 Tu dis quoi? Il va y aller.
48:31 ♪ ♪ ♪
48:35 T'es aucune misère à croire que Miguel Duhamel
48:37 pourrait encore à 50 ans faire la barbe aux jeunes.
48:40 ♪ ♪ ♪
48:44 Quand on l'a appelé pour participer à une course
48:47 du championnat du monde de moto électrique,
48:49 il se relevait d'une légendaire débarque en motocross.
48:54 - Ça faisait quand même plusieurs années
48:56 qu'il avait arrêté de courir.
48:57 Je me suis... au début, j'étais pas convaincu
48:59 que c'était une bonne idée, mais bon...
49:01 Le résultat prouve le contraire.
49:03 - Il les a tous clenchés, encore une fois.
49:06 Il manque le plus de la course.
49:08 C'est surtout le feeling quand on a une bonne moto,
49:12 on est sur la coche, tu sais,
49:14 qu'on pilote, c'est dit un fun là-dedans.
49:17 Mais... je pense que le numéro un, c'est la satisfaction
49:21 qu'on a vraiment fait une bonne job,
49:23 on a bien roulé puis on a gagné en plus.
49:26 - Le leg à Miguel, c'est vraiment...
49:28 Un, c'est le leg des Duhamel.
49:30 C'est pas juste le leg à Miguel.
49:33 - Pour moi, c'était une aventure terrifiale.
49:36 Et je suis très fier et très honnête d'être ici aujourd'hui.
49:40 Et j'espère que l'année prochaine, je reviendrai à la course.
49:43 Je plaisante. (rire)
49:45 - C'est une fin d'être apprécié pour les efforts qu'on a fait.
49:48 - Pour les amateurs de moto sur circuit,
49:50 Miguel Duhamel, c'est une légende aux États-Unis.
49:53 - Il a remporté plus de victoires dans l'IMA
49:56 que n'importe quel autre pilote.
49:58 - Faire de que tu sois quelqu'un d'exceptionnel
50:03 pour réussir ses exploits-là.
50:06 - Finir deuxième, c'est une défaite, hein.
50:08 Je veux dire, quand tu t'appelles Miguel Duhamel,
50:10 il y a qu'une position qui compte, c'est le premier.
50:13 - The winner, W...
50:21 Formage Réal.
50:23 (musique rock)
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50:36 Musique de dynamite !
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