• il y a 6 mois
En 1996, l'Équipe de France de football participe à l'Euro en Angleterre. Dans Rothen s'enflamme ce lundi, trois joueurs racontent leurs souvenirs de la compétition : Éric Di Meco, Christophe Dugarry et Mickael Madar. Di Meco raconte notamment comment Bixente Lizarazu lui vole la place de titulaire au poste de latéral gauche durant la compétition.

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Transcription
00:00 Il faut replacer quand même cette compétition-là dans le contexte.
00:02 Fake 93, l'équipe de France se fait éliminer de la Coupe du Monde 94 aux États-Unis.
00:10 Étape importante vers la Coupe du Monde 98 qu'on a obtenue.
00:14 Et c'est une catastrophe nationale.
00:17 Donc Emmejaquet est promu après cette catastrophe sélectionneur.
00:24 Et là, il y a quand même trois étapes importantes avant de parler de cette compétition.
00:28 Le premier match d'Emmejaquet, qui est un match amical qui avait été prévu de longue date en Italie
00:32 en début d'année 94, où Emmejaquet rappelle des anciens qui n'étaient plus appelés par Gérard Houillet,
00:39 dont je faisais partie du coup.
00:41 Donc on a gagné en Italie.
00:43 Deuxième étape, parce qu'elle est importante, c'est à la fin de cette saison-là,
00:49 il y a une compétition au Japon qui s'appelle la Kirin Cup et où Duga obtient sa première sélection.
00:55 C'est bien ça contre l'Australie, c'est ça ?
00:58 Tout à fait, c'était un match Waterpolo.
01:01 Il avait beaucoup plu.
01:04 Duga nous rejoint à ce moment-là.
01:09 Troisième étape, qui est pour moi l'étape la plus importante,
01:12 après une période de campagne de qualification un peu moyenne bonne,
01:20 il y a un match en Roumanie qui est l'équipe forte du moment.
01:24 D'ailleurs vous allez finir derrière la Roumanie dans cette coupe de qualification,
01:27 vous êtes qualifié quand même et donc il y a cette victoire importante là-bas.
01:29 Voilà, c'est pour ça que je voulais en venir là.
01:33 C'est pas Carambe qui m'a donné la voie.
01:35 Pour moi c'est le fondement de la génération 98,
01:38 parce que, je le répète, participer à une compétition finale avant la coupe du monde 98 en France
01:43 était vital pour tout le monde.
01:45 Tout le monde espérait que ce serait la coupe du monde 94, ça a été l'Euro 96.
01:49 Et donc en Roumanie, contre les plus forts du groupe à ce moment-là,
01:52 puisqu'ils avaient été 3e à la coupe du monde avant,
01:54 3e à faire la finale de grosse génération à Dji et toute la clique.
01:59 Et on va gagner là-bas avec Christian Carambe qui marque,
02:02 Juri et Zizou.
02:03 Tu es sur le terrain, Mika, si je me souviens bien.
02:07 Tu rentres, non ?
02:08 Je rentre, oui je rentre.
02:09 Voilà.
02:10 Je fais une petite passe D à Zizou.
02:11 Voilà, c'est toi qui fais la passe décisive sur le 3e but qui nous libère.
02:15 Voilà, donc ça c'était vite le fil conducteur pour nous amener à l'Euro 96,
02:19 où du coup, Antoine et tout à l'heure j'en parlais...
02:22 Avant d'arriver à la phase de poule,
02:24 parce que vous retombez contre la Roumanie,
02:26 il y a quand même cette décision forte d'Aimez Jaquet,
02:28 dont on va parler pendant longtemps.
02:30 Pas de Ginola ni de Cantona,
02:32 et ça à l'époque, ça fait beaucoup parler.
02:33 Alors...
02:34 C'est ou Miquet, ou Ginola, ou Cantona.
02:37 Ils ont choisi, ils ont choisi Madard, je ne sais pas pourquoi.
02:41 Non mais, l'Euro était en Angleterre, donc le pays du football,
02:46 où jouaient David et Eric,
02:48 et où David et Eric étaient des grandes stars.
02:51 David avait été élu...
02:52 Bon, Eric a été élu meilleur joueur, mais David meilleur joueur de l'année.
02:55 Et quand on arrive là-bas,
02:57 sans Canto et David,
02:59 les Anglais nous prennent pour des dingos.
03:01 Enfin, ils prennent en tout cas Aimez Jaquet pour un dingo,
03:03 puisque des joueurs qui enthousiasmaient les Anglais tous les week-ends n'étaient pas là.
03:08 Voilà, pour le contexte.
03:09 Et donc pour...
03:10 Est-ce que c'est vrai, je vous pose la question à tous les trois,
03:13 vous êtes au courant qu'il y a des joueurs qui n'ont pas voulu d'eux.
03:17 Ils préféraient qu'ils ne soient pas là.
03:19 Alors, c'est la légende ou la réalité ?
03:23 Je ne sais pas, peut-être que Duga et Mickey...
03:26 Des joueurs, c'est-à-dire des gens.
03:27 Moi, ce que je me rappelle, c'est qu'on me disait qu'en fin de compte,
03:31 Canto et Gignola ne voulaient pas accepter d'être sur le banc,
03:35 parce qu'on partait du principe que c'était Zizou et Yuri qui devaient jouer.
03:40 Donc voilà, c'était ça. Pour moi, c'était ça.
03:42 Non, il y avait un autre truc aussi, mais dans le même sens,
03:44 que Canto et Na'Ve ne voulaient pas jouer neuf.
03:46 Si j'ai bien compris.
03:48 Il avait peur de la concurrence avec moi.
03:50 Non, mais c'est ça.
03:51 Puisque Aimé était allé voir Eric avant l'Euro.
03:54 Et le deal, c'était il y a l'émergence de Zidane.
03:59 Si tu vieillis, c'est pour être numéro neuf.
04:01 Mais franchement, moi, je ne me suis jamais trop renseigné sur cette histoire-là
04:05 parce qu'il y a des légendes dans le football et il y a des réalités.
04:09 Je sais que Canto en a voulu à Didier Deschamps.
04:11 Ça, c'est une réalité.
04:13 Oui, depuis, c'est très tendu.
04:14 Voilà, donc ça, on le sait.
04:16 Et Ginoet, il n'y avait pas l'histoire des Marseillais et des Parisiens à l'époque ?
04:19 Alors, c'était quand même beaucoup moins prégnant qu'en 93,
04:21 quand ils se font sortir.
04:22 Parce que moi, j'étais revenu.
04:24 Duga peut être témoin, puisque lui, il arrive pas longtemps après moi.
04:28 Puisque moi, je retourne en équipe de France début 94.
04:31 Duga arrive au mois de mai.
04:33 Il y avait une super ambiance entre nous à l'époque.
04:37 Moi, je trouve que dans cette équipe de France, il y avait une très bonne ambiance.
04:39 On avait fait des belles fêtes au Japon, d'ailleurs, Duga, tu te souviens ?
04:42 Notamment. Et puis à l'Euro aussi, on a fait quelques belles fêtes aussi.
04:44 Donc, il y avait une très bonne ambiance.
04:46 Et donc, pour finir, parce que tout à l'heure, je parlais d'un Euro qui est devenu facile
04:50 par rapport à ce que j'avais connu,
04:53 la poule de l'équipe de France, donc la Roumanie,
04:58 qui avait fait une belle performance à la Coupe du Monde d'avant,
05:02 l'Espagne, qui était un grand pays de football, mais qui n'avait jamais rien gagné encore.
05:06 Et la Bulgarie, qui était notre bourreau de fin 95.
05:12 Ça, c'est le groupe à l'Euro.
05:15 Vous retrouvez la Roumanie.
05:17 Exactement.
05:18 Le match avait été chaud, d'ailleurs.
05:19 Ça avait fini en bagarres d'Alec Tunel après le match.
05:21 Ça avait été chaud avec Stoïkov et toute la clique,
05:25 parce qu'on les avait battus, on les avait sortis.
05:27 Tu ne devais pas être loin, Eric.
05:28 Non, je t'ai remplacé en moi.
05:29 Alors, je finis ma petite histoire et après, je vais laisser mes copains,
05:33 parce que moi, mon histoire, elle est courte.
05:35 Donc, je...
05:36 Non, mais attends, Eric.
05:37 Mais il est là, Duga ?
05:39 Oui, il est là, Duga.
05:40 Pour une fois qu'il écoute.
05:43 On va arriver au moment où tu perds ta place,
05:44 t'inquiète pas, il y a pas de souci.
05:45 Non, mais je voulais y arriver vite, comme ça, pas trop tôt.
05:47 On va prendre notre temps, quand même.
05:50 Et donc, là, où, clin d'œil,
05:52 où on met quand même la première pierre de ce qui va se passer en 98,
05:54 c'est que c'est donc Duga de la tête qui débloque la situation
05:57 dès le premier match.
05:57 Incroyable, ça.
05:58 Eh oui, comme en 98.
06:00 D'où le surnom "Belle Tête".
06:02 Après, on m'a appelé "Belle Tête" parce qu'à chaque fois,
06:03 je marquais des buts de tête.
06:04 Avec une belle sortie du gardien roumain, quand même.
06:06 Oui, oui, oui, effectivement.
06:07 C'est déjà Louis dans les buts.
06:09 Oui, ouf, pas loin, oui.
06:10 Alors, Mickaël, on vous appelle à chaque fois pour parler de l'Euro 96.
06:14 Je suis pas là parce que j'ai pas joué, donc c'est pour ça.
06:16 Non, mais pour parler quand même de la vie de groupe.
06:18 J'ai l'impression que c'est le truc le plus important de cette Euro 96.
06:20 Apparemment, c'était très important dans la vie du groupe.
06:22 Ben, important, non.
06:24 Moi, je m'entendais avec tout le monde, donc ça posait aucun problème.
06:27 Et puis bon, après, tu sais, quand tu joues pas,
06:29 il faut quand même gérer à côté ce qui se passe.
06:34 Et puis bon, c'est pas évident, mais on avait un tel groupe
06:38 que ça posait pas de problème.
06:40 Et même Eric, qui au départ avait joué,
06:43 et puis après, il s'est retrouvé remplaçant.
06:45 Ben, par la force des choses, il a accepté.
06:47 On était solidaires avec tout le monde.
06:49 Donc, on était là pour mettre l'ambiance.
06:52 Ouais, mettre l'ambiance, mais en même temps, ça fait partie de la vie de groupe.
06:56 Si t'as pas ce truc là, si les mecs, ils font la gueule
06:58 et ils se tirent dans les pattes, tu vas pas avoir peut-être les mêmes résultats
07:02 que t'as pu avoir, c'est ça, je pense.
07:04 Pour moi, parce qu'on avait vraiment un bon groupe.
07:07 On s'entendait pratiquement tous bien,
07:09 même si on serait pas partis en vacances ensemble.
07:12 Mais bon, la plupart du temps, on s'entendait bien, on rigolait bien.
07:16 Alors, je me suis replongé dans les compos du premier au dernier match.
07:19 Il y a des trucs qui ont presque pas bougé.
07:21 Par exemple, le milieu de terrain, Guérin, Deschamps, Carambeu, ça revient tout le temps.
07:24 Zidane, Jorkaeff, pour alimenter l'avant-centre, ça, ça bouge pas.
07:28 Derrière aussi, Blanc, Decailly, ça bouge pas.
07:31 Bernard Lama dans les buts à l'époque.
07:32 Par contre, ce qui va bouger au premier tour, ce sont les latéraux, Eric.
07:35 C'est ça.
07:37 Oui, parce que moi, je pars titulaire.
07:39 Donc, Kemé, quand il arrive, il me rappelle.
07:41 Il me fait énormément confiance.
07:43 Il me donne deux fois le brassard.
07:45 Donc, le fameux match en Roumanie et un match amical juste avant l'Euro en Belgique.
07:51 Et donc, oui, je pars titulaire, sûr de peu, sûr de moins.
07:56 Joslin aussi, Anglomin, côté, il a la même trajectoire que moi.
08:01 Et après le premier match qu'on gagne, en plus,
08:03 où on prend pas de but contre une bonne équipe roumaine,
08:07 il a déjà la vision de ce que doit être son équipe.
08:11 D'après moi, il se projette, pas que sur cette compétition,
08:14 parce que c'est vrai que moi, j'avais 33 ans, j'étais un peu en bout de course.
08:19 Et presque naturellement, parce que Lisa était là depuis un moment
08:23 et souvent, il rentrait à ma place.
08:25 C'est ça, là, sur la Roumanie, il te remplace à la 68e.
08:28 Moi, j'ai revu le match, mais sur le match, tu fais beaucoup de fautes.
08:32 Tu as un carton jaune, tu fais beaucoup de fautes.
08:38 Et même Jean-Michel Larké dit "il va se faire expulser, il est pas dedans".
08:44 C'est ça, non, mais tu sais, il y a peut être un moment donné
08:48 où quand tu joues, tu te rends pas compte.
08:49 Et c'est vrai que moi, je l'ai mal vécu sur le coup,
08:51 mais après coup, tu te dis, c'était inéluctable.
08:55 Lisa, il allait me prendre la place.
08:56 Et quand il te remplace dans le match, tu sens quelque chose ?
09:00 Non, non, franchement, je joue le prochain match sans problème.
09:03 Oui, oui, non, non.
09:04 Oui, j'ai la surprise d'être remplaçant contre l'Espagne.
09:08 Contre l'Espagne, on prend un but, je crois, je ne sais plus,
09:12 le score du match contre l'Espagne.
09:12 Oui, un partout.
09:13 On prend un but, en plus, qui part du côté gauche et tout.
09:15 Je me dis bon, c'est bon, je vais revenir le match contre la Bulgarie.
09:17 En plus, contre la Bulgarie, on savait que ça allait être tendu.
09:20 Grosse rivalité avec ce qui s'était passé.
09:22 Et puis moi, j'avais envie d'en découdre.
09:24 Et puis là, je comprends quand je suis encore une fois sur le banc
09:27 que c'est fini pour moi.
09:28 Et donc, je le répète, je pense que Aimé avait un coup d'avance,
09:33 c'est à dire qu'il sentait que moi, j'étais en bout de course.
09:35 Et justement, comme tu le dis, Gérôme, quand tu fais beaucoup plus de...
09:38 Bon, je faisais des fautes, mais quand tu t'en fais beaucoup
09:42 et que surtout quand tu t'en fais parce que tu es en retard,
09:45 quand tu t'en fais parce que tu es en retard, le coach, il sent que peut-être...
09:48 Et puis Lisa, il était en plein debout.
09:50 Et voilà, tu avais une concurrence.
09:51 J'aurais eu la concurrence d'aujourd'hui.
09:53 Et peut-être que j'aurais joué encore, entre guillemets, d'aujourd'hui,
09:55 où c'est vrai qu'il y a des problèmes latéraux.
09:57 Là, il n'y avait pas de problème.
09:58 Celui qui était d'Antondo et qui te soufflait sur la nuque, c'est Lisa Razou.
10:01 Donc, naturellement, voilà.
10:03 Et donc, du coup, je suis rentré dans les géos de la...
10:08 Parce que comme le disait Mickey et Didier,
10:10 elle en a tiré des enseignements, peut-être de cet euro 96.
10:15 C'est qu'on l'a dit d'ailleurs en 2018,
10:20 c'est que les remplaçants, ils sont très importants pour ne pas plomber le vestiaire
10:24 quand tu ne joues pas.
10:24 Quand tu ne joues pas, que tu fais un mois et demi, voire deux mois avec la préparation,
10:28 les mecs qui sont sur le banc, ils peuvent te plomber la compétition.
10:31 Et nous, on avait eu cette force-là avec Mickey, avec...
10:34 Il y avait Fabien Barthez qui était remplaçant.
10:37 On ne va pas tous les citer.
10:39 Mais bon, on avait fait en sorte que les entraînements soient ludiques,
10:42 que entre les matchs, ce soit ludique aussi et que...
10:46 - Oui, vous aviez un vrai rôlage.
10:47 - Et que les soirées se passent bien, que ce soit ludique.
10:51 - Et vous faisiez quoi entre les matchs ?
10:53 - Des jeux, quoi.
10:54 - Mais quel genre de jeux ?
10:56 - Des jeux à plusieurs.
10:58 - Plusieurs ?
10:59 - La pétanque, la pêche, les cartes.
11:04 On jouait beaucoup aux cartes à l'époque.
11:06 Tous les trucs qu'on pouvait faire à plusieurs.
11:07 - Bien sûr, tous les jeux à plusieurs.
11:08 - Dugas, tu peux nous parler d'Éric, le grand frère ?
11:11 Il a été comment ?
11:12 Qu'est-ce qu'il vous a appris ?
11:14 - Non, mais c'est sûr qu'après, on est jeunes.
11:15 Moi, j'étais deux ans avant, j'intègre l'équipe de France.
11:17 - Tu avais quel âge, toi, Dugas ?
11:19 - 94, je suis né en 72, j'avais 24 ans.
11:26 Tu découvres un peu, il y a les anciens, c'est quand même des tauliers.
11:30 Il y a des mecs qui sont en place, il y a la vraie génération d'avant.
11:34 Et puis, on a tous vécu aussi le traumatisme de 93.
11:37 Moi, j'intègre cette équipe de France avec beaucoup de plaisir,
11:41 de surprise aussi, parce que quand même,
11:43 tu sens qu'il y a une grosse force entre le Paris-Saint-Germain et Marseille.
11:46 Voilà, que les mecs s'apprécient malgré tout.
11:48 Mais bon, malgré tout, pour être totalement honnête,
11:50 il y a quand même des petits pics qui se font de temps en temps.
11:53 Surtout, moi, j'ai trouvé un peu plus au Japon,
11:55 même si l'ambiance était plutôt sympa.
11:57 Après, 96, je pense que Aimé, il doit faire des choix forts.
12:00 Il a une idée en tête, laquelle on ne le sait pas trop, sincèrement.
12:05 Voilà, Aimé, il ne parle pas beaucoup.
12:08 Il dit les choses sans trop s'exprimer.
12:10 Il met des coups de...
12:12 Je ne vais pas dire des coups de pression,
12:13 mais des ultimatums un peu aux uns et aux autres,
12:15 en disant "lui, il sera titulaire, lui, ce sera comme si..."
12:18 Et toi, par exemple, Duga, qu'est-ce qu'il te dit ?
12:20 Parce que tu alternes avec Loco sur toute la compète.
12:24 Non, mais moi, j'y vais en essayant de gratter du temps de jeu.
12:29 Moi, je n'ai aucune certitude avec Aimé.
12:31 Il ne m'a jamais donné aucune certitude.
12:32 La seule certitude, c'est qu'il m'appréciait,
12:34 qu'il appréciait mes qualités, que pour lui, j'étais un très bon joueur
12:38 et que je pouvais toucher les sommets.
12:40 Bon, après...
12:41 Sélectionné avant Zizou, oui,
12:42 puisque Zizou, c'est en fin...
12:44 Au moins, août de cette année-là, non ?
12:46 94, qu'il arrive, non ?
12:48 Zizou, à Saint-Malo-de-Tocquenay,
12:49 il a une histoire de voiture quelques semaines avant.
12:52 Non, non, non, mais toi, tu arrives à un équipe de France
12:55 avant Zizou.
12:56 Oui, mais parce que Zizou se marie.
12:57 Si tu veux, à la Kyrin Cup, il doit venir.
12:59 Lui, il est sélectionné aussi, mais il se marie.
13:01 Donc, c'est pour ça qu'il fait hip hop.
13:02 Il ne peut pas se...
13:03 Et Mickey, toi, est-ce que tu sais, après la compète,
13:08 l'Euro, tu te doutes que pour la Coupe du Monde 98,
13:11 comme Eric, pareil, la même question,
13:13 ça va être difficile parce qu'il a une idée très claire.
13:17 Pas du tout.
13:17 Non ?
13:18 Pas du tout, même.
13:18 Alors, je vais t'expliquer ce qui est incroyable.
13:22 C'est un truc de fou parce que, après l'Euro,
13:25 on est dans une sélection, je ne sais plus contre qui,
13:28 il me semble le Mexique ou la Turquie,
13:30 je ne sais plus ce qu'on joue.
13:31 Et donc, je suis sélectionné,
13:33 et Emmeh me convoque dans sa chambre,
13:35 et il me parle.
13:36 Et Emmeh s'excuse de ne pas m'avoir fait jouer.
13:39 Ah oui, à l'Euro, oui.
13:40 C'est un truc de fou.
13:41 Le mec, il m'a sélectionné, alors je ne reviens de nulle part,
13:44 et il s'excuse de ne pas m'avoir fait jouer.
13:46 Et il me dit, "Michael,
13:48 voilà, je vais te faire confiance pour la Coupe du Monde 98,
13:53 tu vas jouer les cinq premiers matchs,
13:55 toi, tu vas aller jouer titulaire,
13:57 à toi de me démontrer que tu peux être là pour le 98."
14:00 Ah oui, incroyable.
14:02 Et il a tenu parole ? Tu as fait les matchs ?
14:04 Le lendemain, je suis titulaire.
14:06 La veille, on fait un match,
14:08 on fait une petite confrontation, une opposition entre nous,
14:11 et je me blesse à même pas deux minutes de la fin de l'entraînement,
14:14 et je ne joue pas.
14:16 Et, en fin de compte,
14:18 je me retrouve donc à repartir chez moi, où j'habitais, en Espagne.
14:22 Et en Espagne, vers le mois de décembre, je crois,
14:25 en décembre 97 ?
14:27 97, oui.
14:29 Non, en 96.
14:30 Décembre 96,
14:32 on me casse la jambe,
14:34 donc je suis là près du doigt de pied à la hanche.
14:39 Et il fait venir...
14:41 Ouais, il fait venir Ferret,
14:45 qui était le médecin du club,
14:47 pour constater ma blessure,
14:48 pour voir où j'en étais.
14:50 Et en fin de compte, je ne sais pas si vous l'avez lu,
14:52 le bouquin d'Aime Jacques,
14:54 je suis pré-sélectionné dans les 40, alors que je suis plâtré de haut en bas.
14:57 Ah oui.
14:58 Donc il avait vraiment envie de...
15:00 Ouais, il t'aimait beaucoup.
15:02 Ouais, il m'aimait beaucoup.
15:04 Alors, je reviens au déroulé de...
15:06 Pour moi, c'était pas au contraire.
15:07 Pour moi, c'était un objectif et il y avait une possibilité de l'atteindre.
15:11 Donc l'Euro 96, la phase de poule,
15:13 donc vous faites deux victoires et un nul.
15:15 Vous affrontez les Pays-Bas ensuite, en quart de finale.
15:19 Pro-Génération, les Pays-Bas.
15:20 Ouais, 0-0, séance de tir au but.
15:23 Là, les cinq Français marquent.
15:25 Donc Zidane, Djorkaeff, Lizarazu, Guérin et Blanc.
15:27 Donc la plupart des tireurs, on les retrouvera contre l'Italie
15:29 à la Coupe du Monde en quart de finale.
15:31 Et Sidorff, si je me souviens bien, qui sera d'Anneco.
15:33 Exactement.
15:33 Et le match devait être à Liverpool, si je me souviens bien.
15:36 C'est ça.
15:37 Et moi, je me pète le genou et c'est là que je quitte le groupe.
15:41 Ah, c'est là que...
15:42 Ah, tu quittes le groupe carrément ? D'accord.
15:43 Ah, tu t'en bats là ?
15:44 Je quitte le groupe, j'ai opéré en urgence à Milan
15:46 parce que je viens de signer un mois ou un mois et demi avant au Milan C.
15:49 Moi, je le répète et je pense que ça s'est perpétué derrière,
15:53 Duga pourra en parler,
15:54 mais Aimé avait réussi à créer,
15:56 malgré les problèmes entre le PSG et l'OM,
15:58 qui existaient toujours en 94 quand il arrive,
16:00 il avait réussi à créer un truc,
16:02 c'est-à-dire qu'il y avait une super ambiance,
16:04 Kato Bar au Japon en fin de saison, il nous avait dit
16:08 "Les gars, voilà moi, on représente la France ici,
16:10 donc pas de conneries,
16:11 les matchs sont sérieux, les entraînements, tout le monde est là à l'heure,
16:14 par contre, c'est une tournée de fin de saison,
16:17 je ne veux pas savoir ce que vous faites,
16:18 et vous pouvez sortir et profiter."
16:23 Ça valait le coup, mais je n'ai même pas repris la main
16:25 pour parler de l'élimination parce qu'on arrive au bout du chrono,
16:27 mais bon, voilà, on se sortira contre la République tchèque,
16:30 le grand tir, grosse génération.
16:31 De toute façon, ils sont unanimes les trois
16:33 pour dire que c'est à cause de Reynald Pédros.
16:34 Non, non, pas du tout,
16:36 par contre, cette demi-finale et l'eau sature de cette équipe-là,
16:40 et surtout la mentalité de cette équipe-là,
16:43 a permis du coup à l'équipe de France d'être championne du monde en 98,
16:46 je reste persuadé.
16:48 Oui, moi aussi je suis d'accord.
16:49 Donc merci Eric et merci Mick.
16:50 Moi j'ai compris que sans la blessure de Duga,
16:52 on était champion d'Europe aussi en 1996.
16:53 Et peut-être que si Duga ne se blesse pas...
16:55 Ben oui, il met un coup peut-être.
16:57 - Putain, dire qu'on lui avait acheté des genouillères et tout...

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