Dissolution : Jordan Bardella, Premier ministre ?

Le Point

Dissoudre l’Assemblée nationale est un pari risqué pour Emmanuel Macron, mais une aubaine pour le Rassemblement national qui pourrait voir s’ouvrir les portes de Matignon. En cas de victoire du RN le 7 juillet prochain, la place de Premier ministre reviendrait alors à Jordan Bardella, puisque Marine Le Pen ne vise que le mandat de présidente de la République. Néanmoins, le chef d’État ne laisserait pas si facilement le RN conquérir une majorité. Il pourrait lui tendre trois pièges. Analyse avec notre journaliste politique, Charles Sapin.   #rassemblementnationale #dissolution #assembleenationale #marinelepen #jordanbardella #emmanuelmacron  Suivez nous sur : - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/ - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/ - www.lepoint.fr

Transcript

00:00 Le Rassemblement National en rêvait, Emmanuel Macron l'a fait.

00:03 En essuyant une claque importante aux élections européennes,

00:05 le chef de l'État s'est finalement décidé à prendre le parti nationaliste à son propre jeu

00:10 et céder à ses demandes de dissolution de l'Assemblée Nationale.

00:14 Le parti de Marine Le Pen se voit désormais en position inédite de battre campagne

00:17 en vue de décrocher une majorité et ainsi conquérir le pouvoir,

00:21 du moins de s'installer à Matignon.

00:23 Le rôle de Premier ministre de cohabitation reviendrait alors au jeune président du parti à la flamme,

00:27 Jordan Bardella, Marine Le Pen ayant déjà déclaré ne viser plus qu'un seul et unique mandat pour elle-même,

00:32 celui de présidente de la République.

00:34 Sauf que derrière cette opportunité qu'ouvre la décision du chef de l'État,

00:38 se cachent trois pièges funestes d'Emmanuel Macron,

00:41 tous pensés pour barrer la route de l'Elysée en 2027 au Rassemblement National.

00:45 Le premier piège est logistique.

00:47 Il est presque impossible pour un parti comme le Rassemblement National

00:49 de présenter 577 candidats et autant de suppléants partout sur le territoire en aussi peu de temps.

00:55 Emmanuel Macron tente là de prendre de vitesse son principal opposant.

00:58 Mais grâce à son plan Matignon lancé en 2022,

01:01 le RN assure avoir anticipé l'hypothèse de cette dissolution

01:04 et que la majeure partie de ses candidats sont prêts.

01:06 Mais se cache un second piège.

01:08 Quand bien même le Rassemblement National réussirait à présenter des candidats partout en France,

01:12 encore faut-il qu'il parvienne à conquérir et trouver une majorité,

01:16 seul ou en coalition,

01:17 au risque, en cas d'échec, de décevoir durablement ses électeurs,

01:21 y compris dans la perspective de la prochaine présidentielle.

01:24 Un lieutenant du RN me confiait, c'est acquis tout double.

01:27 Si on se loupe, on est mort pour 2027.

01:29 Enfin, troisième piège, peut-être le plus déterminant aux yeux d'Emmanuel Macron,

01:33 celui de l'usure du pouvoir.

01:35 Et oui, si le Rassemblement National parvenait à conquérir une majorité et s'installer à Matignon,

01:40 il ne sera plus dans sa confortable position d'opposant,

01:43 mais comptable de ses décisions et d'un bilan.

01:46 De quoi espère le chef de l'État favoriser l'élection d'un candidat du camp central et libéral en 2027.

01:52 Quoi qu'il advienne, au lendemain de ces législatives anticipées,

01:55 le RN se félicite d'une chose,

01:57 le second quinquennat pour lui d'Emmanuel Macron est terminé.

02:00 [Musique]

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