Médicaments traditionnels falsifiés: La guerre contre ces praticiens véreux
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NewsTranscription
00:00C'est interdit, on ne met pas une voiture comme ça pour vendre, c'est interdit d'avoir un cabinet, c'est ça des médecines traditionnelles.
00:11La récente interdiction de la vente d'Atoté, une mixture réputée pour ses vertus afrodisiaques, a dévoilé des secrets inédits sur la composition de certains médicaments traditionnels.
00:21Alors que près de 92% d'ivoiriens ont recours à la médecine traditionnelle, ces mauvaises pratiques entachent le secteur avec de graves conséquences sur la santé des populations.
00:29Mais que cachent réellement ces mixtures aux effets miracles et quelles sont les actions sur le terrain pour sauver la santé des populations ?
00:36C'est un reportage de Donald Gonli et Frank Zagbayou.
00:41Yopougon, Kathy Selmer, souffrant de fortes douleurs à la poitrine depuis quelques jours, Tatiana se rend au cabinet de monsieur Aboubini, naturopthérapeute installé dans son quartier depuis plusieurs années.
00:54Après quelques minutes d'attente, Tatiana est reçue dans le bureau du naturopthérapeute situé au fond du couloir.
01:04Assise sous une chaise royale, Aboubini échange avec sa patiente.
01:14Après quelques minutes de consultation faites à l'oral, le praticien informe sa patiente qu'elle souffre d'ulcère.
01:21Il vient de détecter le mal dont souffre sa patiente sans appareil ni analyse.
01:26L'habitude fait que c'est pratiquement devenu un jeu d'enfant pour ce praticien qui dit avoir hérité de cette connaissance de la part de son grand-père depuis sa tendre enfance.
01:35Mais dans certains cas, il recommande aux patients de faire des analyses.
01:39Il finit sa consultation et soumet Tatiana à un traitement avec une prescription de médicaments vendues sur place.
01:50Avec ce traitement, Tatiana est confiante de recouvrir très rapidement la santé.
02:20Comme Tatiana, 80% de la population en Afrique subsaharienne a recours à la médecine traditionnelle selon l'Organisation Mondiale de la Santé.
02:42Des mixtures aux effets miracles dont les compositions sont très souvent gardées secrètes.
02:48Mais dans certains cas, voici à quoi ressemblent les secrets de la préparation.
02:52Ces images choquantes ont été prises secrètement par des agents du ministère de la Santé au marché d'Adiame, non loin des rails.
02:59Des vendeurs de médicaments traditionnels qui procèdent au mélange de leurs produits censés être 100% naturels avec des gélules et d'autres produits chimiques à efficacité douteuse.
03:11Ces médicaments traditionnels falsifiés sont la cause de plusieurs formes de cancers et d'autres maladies graves qui entraînent parfois même la mort de ceux qui les consomment.
03:21L'Association des praticiens de médecine traditionnelle des districts sanitaires se désolidarise de ces pratiques illicites et dénonce la prolifération de ces faux médicaments.
03:31Le défi, c'est vraiment de proposer des médicaments de qualité irréprochable aux populations.
03:39À partir du moment où nous avons la conviction que des substances autres que naturelles sont utilisées dans certains médicaments dits traditionnels,
03:48il faut que nous prenions notre bâton de pelerin afin de sillonner l'ensemble du territoire et accompagner ces médecins.
03:55Pour assainir ce secteur d'activité qui regroupe près de 11 000 praticiens répertoriés sur l'ensemble du territoire national,
04:02l'Association a mis sur pied une sorte de brigade qui a pour mission d'identifier et sensibiliser les acteurs au respect du code d'éthique et des déontologies de cette profession reconnue par l'État.
04:13Ce matin, la dite brigade procède à un contrôle de routine dans la commune de Portbou.
04:18Chemin faisant, ils découvrent aux abords d'une rue des médicaments en vente et totalement exposés au soleil.
04:24Qui s'occupe de vendre les médicaments là ?
04:26C'est toi qui vends les médicaments là ?
04:30Mais si quelqu'un vend les médicaments là, il faut l'appeler.
04:33Il faut l'appeler, il faut l'appeler naturellement.
04:36On vient de découvrir des expositions de produits au soleil, ce qui n'est pas conseillé.
04:41Parce que le soleil peut dégrader déjà le médicament, étant là, la lumière du jour, c'est pas bon.
04:47L'état pénitent, c'est pas bien, donc c'est pas conseillé.
04:49Quand on cherche le praticien qui expose comme ça, pour lui donner des conseils, je lui dis qu'on ne fait pas comme ça.
04:57Désormais les médicaments doivent être mis à l'abri.
05:00Et puis les bidons ne sont pas conseillés.
05:02On m'a dit de transformer ça dans un autre bidon qui est approprié.
05:12On laisse les produits sur le soleil parce que c'est fait à base de certaines plantes.
05:16Et quand c'est sur le soleil, ça ne se décompose pas très vite.
05:19C'est mon père qui fait les médicaments.
05:22À quelques 500 mètres de là, dans le grand marché de Portbouy, un jeune homme vend à la criée des médicaments traditionnels dans une camionnette.
05:32Pour lui, c'est une seconde interpellation, alors les contrôleurs haussent le ton.
05:36C'est interdit, on ne met pas la voiture comme ça pour prendre.
05:40C'est plutôt avoir un cabinet.
05:42Les médicaments traditionnels doivent être dans des bouteilles à usage unique.
05:48Il n'y a pas la composition.
05:51Où est la date de fabrication ?
05:53Il n'y a pas de date de fabrication.
05:55Il n'y a pas de date d'expiration.
05:57Il n'y a pas de numéro de lot.
05:59Donc c'est important d'avoir toutes ces informations.
06:03Tant que tu n'es pas mis en règle, tu viens te faire un réseau au niveau de Portbouy.
06:07Avant de commencer à vendre, il faut une utilisation de vente.
06:10Pour vendre ces trucs, il y a une utilisation même qu'on fait.
06:13C'est un dernier avêtissement car la prochaine fois, ce sera la repression accompagnée des forces de l'ordre.
06:19Un peu plus loin, les contrôleurs se rendent dans cette cour où se trouve ce guérisseur.
06:23L'imam Mohamed Bagagnan traite ses patients à partir de la lecture coranique et l'imposition des mains.
06:29Ses 12 disciples et lui, qui exerce depuis 6 ans, ont été sensibilisés à se conformer aux normes de la corporation.
06:36Le registre que l'on vous présente, c'est ce qui est reconnu par l'état de droit du voie.
06:41Tous les praticiens des médecines traditionnelles ont ça dans leur bureau.
06:44Ça, c'est ce que l'état de droit nous donne pour arrêter tous les patients qui viennent chez nous.
06:51Nous venons de les sensibiliser pour qu'ils se mettent dans l'organisation, pour être reconnus par l'état de droit du voie.
06:58Selon la loi, une fois identifiés avec l'obtention de l'autorisation de commercialisation,
07:03les produits du praticien doivent être systématiquement soumis au contrôle qualité, ce qui n'est pas toujours le cas.
07:09Le Laboratoire national de santé publique, qui est le laboratoire de référence du ministère de la santé,
07:15de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle,
07:18propose des analyses et expertises biologiques, microbiologiques, physico-chimiques et toxicologiques,
07:23aussi bien sur les médicaments de la médecine moderne que de la médecine traditionnelle.
07:27Dans la grande salle de préparation des échantillons,
07:30les analyses sont en cours sur un médicament censé traiter le paludisme,
07:34mais gardé dans l'anonymat pour des raisons de déontologie.
07:37Ce qu'il faut indiquer, le contrôle qualité d'un médicament ou d'un médicament traditionnel à base de plantes,
07:44c'est la vérification des spécifications du produit.
07:47Et ces spécifications sont déjà pré-établies, soit dans des normes qui sont référencées comme des pharmacopées,
07:53ou soit ces spécifications sont définies par le fabricant.
07:56Ces analyses, généralement de façon standard,
07:59en donnent 30 jours pour la transcription des résultats.
08:05En Côte d'Ivoire, les analyses sont confrontées à de gros défis
08:08liés à leurs coûts jugés hors de portée par les praticiens et les pésanteurs socio-culturels.
08:13Bon, monsieur Namakolo, tu es en train d'analyser quoi ?
08:17On trouve des médicaments de qualité inférieure sur le marché
08:20parce qu'il y a certains fabricants qui ne prennent pas la peine de soumettre leur production au contrôle de qualité.
08:27Alors face aux pésanteurs socio-culturels,
08:29moi je dirais qu'il faut qu'on arrive à amener tous les fabricants de produits traditionnels à pouvoir faire le contrôle de qualité.
08:38On peut contrôler. En fait, il y a un minimum de contrôle qui est réalisable.
08:42Évidemment, s'il fait des incantations sur un produit, nous, nous n'allons pas nous intéresser à ce type de contrôle.
08:50C'est à nous qu'on regarde la qualité du produit conformément aux normes existantes.
08:53Donc il y a un minimum de contrôle qui est faisable pour protéger la santé des populations.
08:58Nous sommes dans la démarche qualité pour étendre la portée de notre accréditation ISO 17025.
09:03Nous sommes dans la démarche pour aller vers la préqualification OMS.
09:07Le résultat que nous allons sortir au LNSP ici, il sera valable en France, en Chine, vraiment sur toute la planète.
09:17Créé depuis 2001, le Programme national de promotion de la médecine traditionnelle assure la coordination des activités des praticiens
09:24selon les exigences du ministère de la Santé.
09:27Pour le docteur Croix Ehoulé, il faut documenter la médecine traditionnelle et construire en toute urgence
09:32un institut exclusivement dédié à la médecine traditionnelle en vue de sauver ce patrimoine.
09:37Si nous ne prenons pas des mesures très tôt, notre médecine traditionnelle risque de disparaître.
09:42C'est une médecine, on pourrait l'appeler de médecine hybride ou synthétique, médecine traditionnelle.
09:47Nous disons non à cela.
09:49Et il y a beaucoup de plaintes qui arrivent.
09:51Nous interpellons le praticien, nous retirons sa carte de praticien de médecine traditionnelle.
09:56Il y a d'autres même qui sont en prison.
09:57Notre défi en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, c'est le sens véritable d'un site de recherche
10:02dédié à la médecine traditionnelle.
10:04Le programme dispose d'un terrain de 30 hectares.
10:07Il y en a aussi d'un hectare à peu près, il y en a aussi de 30 hectares.
10:10Malheureusement, jusque-là, ce n'est pas encore construit.
10:15Les médicaments traditionnels falsifiés de qualité inférieure constituent un véritable danger de santé publique
10:21dans ce pays qui en résiste, selon l'UNESCO, un taux d'alphabétisation de 47%.
10:26Il faut donc renforcer le dispositif et la couverture sanitaire pour préserver la santé des populations.