Au lendemain de l'élection de leur nouveau président national, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Seine-Maritime est l'invité de France Bleu Normandie.
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00:00 8h15 avec notre invité Bastien Rocque. Nous allons donc évoquer ce matin les journées nationales de l'agriculture.
00:06 C'est aujourd'hui et jusqu'à dimanche.
00:08 Des rendez-vous prévus un peu partout en France chez des exploitants et dans les magasins U.
00:12 Et surtout on reviendra d'abord là-dessus alors que le 57e congrès national des jeunes agriculteurs s'est terminé hier vers Poitiers.
00:20 A l'occasion de ces trois jours les membres du syndicat ont élu un nouveau président un petit peu atypique.
00:25 Pour en parler avec nous le secrétaire général des jeunes agriculteurs en Seine-Maritime. Bonjour Justin Lemaître.
00:31 Bonjour.
00:32 Merci d'être avec nous ce matin. On le disait le congrès national de votre syndicat les jeunes agriculteurs s'est terminé hier.
00:38 Et vous avez un nouveau président Pierrick Aurel 33 ans éleveur en bio. Seul candidat précisons-le.
00:44 Ça peut surprendre venant des jeunes agriculteurs. On avait plutôt l'habitude de vous voir associé à l'agriculture on va dire conventionnelle.
00:51 Qu'est-ce que ça a traduit ? Qu'est-ce que ça annonce ?
00:55 Je pense que c'était surtout un cliché qui nous associait à cette agriculture traditionnelle comme vous l'appelez.
01:02 Clairement on a toujours été ouvert à tout système chez GIA.
01:06 Faut savoir qu'on est quand même le syndicat majoritaire avec la FNSEA aux élections chambres.
01:13 Et en fait c'est nous qui cantonnent dans nos rangs le plus d'agriculteurs bio en France.
01:17 Il ne faut pas l'oublier. Même si ça dérange certains c'est bien le cas.
01:22 On prône clairement une agriculture des agricultures avec un S clairement tout modèle.
01:27 Donc nous clairement ça ne changera pas grand chose.
01:30 Il faut savoir que le président de la Normandie au niveau jeune agriculteur monsieur Emmanuel Roch est également agriculteur en bio depuis deux ans.
01:37 Le bio qui d'ailleurs connaît quelques difficultés après une bonne poussée pendant un certain nombre d'années.
01:43 Depuis un peu plus d'un an maintenant voire deux ans ça devient un peu compliqué pour ce secteur ?
01:48 Oui tout à fait. En fait malheureusement pour eux c'est très compliqué parce qu'il y a la demande qui s'essouffle un petit peu.
01:57 Peut-être pour des raisons de pouvoir d'achat aussi très clairement.
01:59 Et on a poussé, on a incité on va dire beaucoup d'agriculteurs à passer en bio et c'était très bien comme ça.
02:04 Sauf que quand le marché a ralenti dans le même temps on a enlevé les aides.
02:09 Donc ça devient très très compliqué et c'est une filière qu'il va falloir aider de toute urgence parce qu'on est fiers de notre agriculture bio et il va falloir nous aider à la sauver.
02:17 Et en parlant de soutien à l'agriculture l'Assemblée nationale a adopté la semaine dernière en première lecture la loi d'orientation agricole qui va passer devant le Sénat ce mois-ci.
02:27 Il y est question notamment de souveraineté alimentaire. Cette loi d'orientation agricole c'est une bonne nouvelle pour vous ?
02:33 C'est une bonne nouvelle c'est le signe qu'on va dans le bon sens.
02:37 Maintenant tout n'est pas gagné, le combat est encore très très loin d'être fini.
02:41 C'est pour ça qu'on va rester vigilants, ça reste une loi d'orientation donc c'est un signe positif.
02:45 Maintenant il faut mettre en application parce que ce ne sont pas des textes qui sont adoptés en fait.
02:50 Il va falloir adopter chacune des thématiques dans cette loi d'orientation.
02:54 Donc il va falloir qu'on soit vigilant à son application et on a encore d'autres choses je pense à aller chercher.
03:01 Mais c'est sûr que sans nos mobilisations de l'année dernière qu'on vient de mettre en sustenance pour laisser les parlementaires travailler, on n'aurait pas fait cette avancée.
03:10 Certains défenseurs de l'environnement qui voient avec cette loi d'orientation une régression, un retour en arrière dans la protection de l'environnement, qu'est-ce que vous leur répondez ?
03:20 C'est clairement faux, il faudra m'expliquer où est la régression.
03:24 Déjà de toute façon ce serait impossible d'un point de vue légal puisqu'en France on n'a pas le droit de pratiquer ce qu'on appelle la régression écologique.
03:34 Donc on n'a pas le droit de revenir sur une loi écologique, donc en fait on ne revient pas du tout dessus.
03:38 Notamment sur le plan phyto-sanitaire du gouvernement, le gouvernement avait annoncé qu'il rétro-pédalerait un peu à l'occasion de vos blocages il y a quatre mois de cela maintenant ?
03:50 Le gouvernement a juste dit qu'il mettait en pause pour revoir la méthode de calcul qui n'était clairement pas adaptée.
03:57 Cela ne veut pas dire qu'on utilisera plus de produits phytosanitaires, loin de là, on en utilisera même plutôt moins.
04:02 De toute façon on perd des molécules chaque année, on continuera à en perdre.
04:06 Mais clairement la clé c'était le mot d'ordre, en tout cas c'était pas d'interdiction sans solution.
04:12 Maintenant ce n'est pas parce que le plan éco-phyto est en pause qu'on utilisera plus de produits phytosanitaires, loin de là.
04:19 Je le disais, on est quatre mois après votre mobilisation inédite de cet hiver, quatre mois après, donc où est-ce qu'on en est ?
04:26 Est-ce que la situation reste potentiellement inflammable ?
04:30 Bien sûr, comme je vous le disais, notre combat entre guillemets il est mis en pause parce qu'on est un syndicat responsable
04:36 et on voulait aussi laisser le temps aux parlementaires, aux gouvernements de travailler
04:40 parce qu'on sait très bien qu'on ne peut pas tout changer, tout réformer en quelques semaines.
04:45 Maintenant il y a eu beaucoup de paroles, il y en a un petit peu qui ont été mises dans la LOA,
04:51 il faudra voir s'ils sont appliqués et il y en a d'autres.
04:54 Maintenant il faut que les actes suivent les discours, on va leur laisser le temps de travailler bien sûr.
04:59 Maintenant tout n'est pas fini loin de là, on a encore beaucoup de difficultés,
05:04 on parlait tout à l'heure des agriculteurs bio mais il y en a d'autres.
05:08 J'espère qu'on n'aura pas besoin d'en arriver là mais potentiellement rien n'est fini.
05:15 Très rapidement Justin Lemaitre, on évoquait ce matin les cerises qui ont souffert depuis,
05:19 la récolte qui s'annonce mauvaise, est-ce qu'il y a des inquiétudes aussi dans les autres filières chez nous,
05:23 les céréaliers par exemple, à cause de la météo ?
05:26 Il y a forcément des cultures plus dépendantes, je dirais qu'en Seine-Maritime globalement pour l'instant,
05:34 et je dis bien pour l'instant, globalement ça s'annonce plutôt bien.
05:39 Je dis pour l'instant parce qu'en fonction de la pluviométrie, les pommes de terre pourraient être très impactées,
05:43 on voit déjà des maladies qui commencent à apparaître assez tôt dans la production.
05:48 Il y a des cultures qui ne sont pas arrivées au bout, on verra bien ce que font nos céréales.
05:54 Ce n'est pas encore facile à dire à ce stade, tout dépend du temps qu'on va avoir.
05:58 Pour le moment, à date, c'est plutôt correct.
06:03 Merci à vous Justin Lemaître, le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs en Seine-Maritime.
06:09 J'en profite pour rappeler l'opération Vachement des Paysans aussi ce week-end.
06:13 Samedi et dimanche, pas mal de fermes seront ouvertes au public.
06:17 C'est l'occasion de découvrir, de rencontrer les agriculteurs, c'est avec les Sivam Normandie.
06:21 Vous avez toute la liste justement des fermes qui participent à l'opération sur le site internet des Sivam Normandie.