C'est le jour J ! Le D-Day, comme on dit sur les plages du débarquement. Le 80ème anniversaire du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944.
Une vingtaine de chefs d'état vont y participer ce jeudi, aux côté d'Emmanuel Macron.
Une journée marathon aussi pour Patricia Mirallès, Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
Une vingtaine de chefs d'état vont y participer ce jeudi, aux côté d'Emmanuel Macron.
Une journée marathon aussi pour Patricia Mirallès, Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
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00:00 - En Ukraine ou au Proche-Orient, est-ce que vous craignez un nouveau conflit mondial ?
00:03 Ah ça c'est la question qu'on vous pose ce matin.
00:05 Est-ce qu'il y a beaucoup de réponses d'ailleurs sur...
00:08 - Vous êtes 150.
00:09 - Oui ça va, ça va, ça va.
00:10 - 150 à avoir voté.
00:11 - Et alors ça donne quoi la tendance ?
00:13 - La tendance est toujours la même que tout à l'heure, c'est-à-dire que vous êtes une très très nette majorité.
00:16 73% à nous répondre oui qu'avec ce qui se passe en ce moment en Ukraine ou au Proche-Orient,
00:22 vous craignez un nouvel embrasement mondial à l'heure où on va commémorer aujourd'hui
00:27 le 80e anniversaire du débarquement en Normandie.
00:30 Vous continuez à voter et puis on attend vos appels surtout maintenant.
00:32 - Ouais, au 04 67 58 6000 puisqu'on vous donne la parole.
00:35 Mais prenez-la cette parole, prenez-la.
00:37 Exprimez-vous sur France, bleu héros.
00:39 Pendant que vous nous appelez, tiens, on va accueillir Patricia Miralès
00:42 qui est secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées,
00:45 chargée des anciens combattants et de la mémoire, Guillaume.
00:47 - Bonjour Patricia Miralès.
00:48 Bonjour madame la ministre.
00:50 - Bonjour.
00:51 - Vous êtes en Normandie, évidemment, où vous allez participer aujourd'hui
00:56 aux cérémonies, aux nombreuses cérémonies qui vont donc entourer
00:59 ce 80e anniversaire du débarquement allié, le D-Day, comme on dit.
01:03 Quand on est secrétaire d'Etat chargé des anciens combattants et de la mémoire,
01:08 et de la mémoire c'est important,
01:10 une journée comme celle que vous vous apprêtez à vivre,
01:12 c'est une journée assez exceptionnelle, il faut quand même bien le dire,
01:14 avec une vingtaine de chefs d'Etat présents.
01:17 - Écoutez, c'est un moment pour moi, je dirais que c'est une grande première
01:22 parce que je n'ai jamais participé au débarquement de Normandie,
01:26 et ce que je note, c'est toute cette ferveur que je vois au bord de la route,
01:33 toute la population qui est joyeuse, les cérémonies d'hier étaient extraordinaires,
01:40 on rencontre des tas de gens, et on rencontre aussi évidemment
01:44 les derniers témoins, les acteurs, et c'est vraiment des moments très forts
01:50 de partage et d'union de la population.
01:52 - Oui, ça a commencé dès hier en Bretagne avec un hommage particulier
01:56 qui a été rendu notamment à la résistance française et au maquis de Saint-Marcel.
02:01 Cet hommage à la résistance il est important parce qu'il y a eu le débarquement
02:04 effectivement il y a 80 ans, d'une part, mais il y a aussi ce que la résistance française,
02:09 la résistance de l'intérieur, plus de 300 000 hommes et femmes,
02:13 et on en parlera tout à l'heure avec notre invité à 8h10,
02:15 avaient préparé eux pour faciliter la tâche des alliés il y a 80 ans,
02:19 il faut le rappeler aussi, c'est important.
02:21 - Mais sans la résistance intérieure, je ne sais pas si on aurait réussi à libérer la France.
02:26 Et donc chacun a pris part à cette libération de la France,
02:30 et effectivement Plumélec hier n'avait jamais été, je dirais, célébré,
02:36 il fallait mettre en hommage les maquisards et les SAS,
02:41 évidemment qu'on appelait les parachutistes français,
02:44 c'était important, et on avait en plus Achille Muller,
02:48 vous savez que Achille Muller a été cet homme qui a résisté,
02:54 qui était membre des SAS et qui était militaire français,
02:58 et être là, présent, le voir à 99 ans, encore, debout, faire un discours,
03:06 partager avec les jeunes, c'est ça.
03:09 Aujourd'hui on doit honorer, transmettre, rassembler,
03:12 je dirais que ces 80 ans, c'est des cérémonies très importantes
03:20 parce que c'est l'une des dernières occasions d'avoir des acteurs et des témoins directs.
03:25 - C'est vrai qu'on dit ça à chaque 6 juin, il y a encore des vétérans.
03:30 - Peut-être pour les 90 ans, on est sûr qu'ils auront des témoins vivants,
03:36 et donc c'est ces derniers moments qu'il faut saisir,
03:38 et il faut collecter encore et encore leurs témoignages,
03:42 pour pouvoir transmettre cette jeunesse,
03:45 et commencer à réfléchir sur les cérémonies qui viendront sans eux,
03:51 sans ces témoins vivants.
03:53 - Alors il y a un certain nombre de cérémonies qui sont prévues aujourd'hui dans le Calvado,
03:57 cérémonie britannique à Vers-sur-mer en présence du roi Charles III,
04:02 cérémonie canadienne à Courseul-sur-mer en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau,
04:08 et cérémonie américaine au cimetière américain de Colville-sur-mer,
04:12 qui est un cimetière avec plus de 10 000 tombes, je crois,
04:15 de GIs américains qui sont tombées, notamment sur la plage d'Omaha Beach.
04:18 Vous y serez également, aux côtés d'Emmanuel Macron, Joe Biden et de tous les chefs d'État.
04:24 C'est important, surtout dans le contexte actuel, Patricia Miralles,
04:28 que tous ces chefs d'État soient invités aujourd'hui,
04:30 même s'il y a un grand absent, on le sait, ça a été dit et répété, c'est Vladimir Poutine.
04:34 Mais en ce moment de tension particulière, c'est une journée aussi qui a un relief particulier ou pas ?
04:40 - Bien sûr, il faut qu'on montre aussi à notre jeunesse que l'histoire de France,
04:45 ça a été aussi grâce aux Alliés.
04:48 Si aujourd'hui la France a été libérée, il est plus que jamais important de montrer cela,
04:58 parce que, comme vous l'avez dit, il y a des tensions dans le monde.
05:02 Voir que l'on peut se rassembler, s'unir dans des moments aussi forts, dans des moments historiques,
05:09 parce que c'est des moments historiques de partager ça,
05:12 et que c'est la première fois que Joe Biden vient en France.
05:15 - En visite officielle, oui.
05:18 - En visite officielle.
05:19 Voilà, donc ça veut dire quelque chose, célébrer avec tous nos Alliés,
05:24 évidemment, c'est quelque chose que l'on doit partager avec tout le monde.
05:28 Aujourd'hui, les personnes qui viennent, elles viennent parce qu'elles veulent célébrer,
05:32 parce qu'elles veulent comprendre, parce qu'elles veulent passer un moment de joie, de bonheur,
05:36 et encore remercier, je dirais, toutes les personnes qui ont participé.
05:42 Lundi, j'étais à Deauville avec Macron, justement pour accueillir les vétérans américains.
05:48 Ça a été un moment incroyable, pour moi inoubliable.
05:53 Ce que j'ai entendu, ce qu'ils m'ont dit, c'était "si c'est nécessaire, je le referai".
05:59 "If necessary, I will do it again".
06:03 C'est incroyable.
06:04 Et ils venaient débarquer en descendant à pied pour pouvoir mettre le premier pied sur le sol de la Normandie.
06:14 - Oui, ces hommes ne se posaient pas de questions il y a 80 ans,
06:17 ils venaient libérer une terre qui n'était pas la leur.
06:19 Aujourd'hui, beaucoup se posent des questions.
06:20 - C'est une histoire qu'ils ne connaissaient pas.
06:23 Moi, je ne sais pas, mais j'avais l'impression d'être une enfant.
06:28 - Aujourd'hui, beaucoup se posent des questions que certains se posaient peut-être il y a 80 ans
06:34 par rapport à ce qui se passe dans le monde d'aujourd'hui,
06:36 sur "il faut faire la guerre, il faut faire la paix".
06:39 Ça vous inspire quoi, peut-être, ce décalage entre ce qu'on vivait il y a 80 ans et ce qu'on vit aujourd'hui ?
06:46 - La vraie question qu'il faut se poser, c'est "comment dois-je faire pour maintenir la paix ?"
06:50 C'est ça, la vraie question.
06:52 C'est l'union.
06:54 On dit toujours "l'union, c'est la force".
06:56 Mais effectivement, si vous ne connaissez pas votre histoire,
06:59 vous pouvez être tenté de la reproduire, de reproduire ce qui ne doit pas l'être.
07:05 C'est tout le travail qu'on doit mener auprès de notre jeunesse sur la transmission, sur leur héritage.
07:12 Nous avons un héritage mémoriel, il faut le travailler.
07:16 Le président de la République a demandé à lancer un appel de collecte des archives.
07:20 Pourquoi ? Parce qu'à chaque fois, nous constatons que dans les familles,
07:25 il y a dans les greniers, il y a dans leurs caves,
07:28 des documents qui pour eux, parfois, n'ont pas de valeur alors que ça a une valeur historique.
07:36 Et donc, on doit continuer à travailler et à enseigner, je dirais, à ces jeunes,
07:43 ce que nos anciens ont fait pour nous.
07:46 Quand j'étais avec les vétérans, le général américain a fait monter sur la scène quatre jeunes.
07:52 Ces jeunes militaires avaient 17 ans.
07:56 Il leur a dit "c'était vous il y a 80 ans".
07:59 Mais quand je les ai vus, ils sont plus jeunes que mes enfants.
08:02 C'est des gamins.
08:04 Et ces gamins ont osé se battre pour un pays qui n'était pas le leur.
08:08 C'est ça ce qu'on voudrait montrer à la jeunesse.
08:10 Et moi je dis en France, on a une très belle jeunesse.
08:12 On a un problème, c'est qu'on ne sait pas leur parler.
08:15 Parce que quand on leur parle, quand on va dans les collèges, dans les lycées,
08:18 on se rend compte à quel point ils sont attentifs et ils sont touchés.
08:22 Donc c'est ce travail que l'on doit faire pour maintenir la paix.
08:27 J'entends des fois "oui vous êtes militaires, vous partez faire la guerre".
08:30 Non. Un militaire s'engage à maintenir la paix.
08:34 Et donc ce débarquement en 44, c'est le débarquement qui mène à la paix.
08:42 C'est le débarquement qui mène à la victoire.
08:45 C'est ça ce qu'il faut dire. C'est le retour de la paix après la libération.
08:49 C'est la constitution de l'Europe.
08:51 Il faut rappeler d'ailleurs ce que c'est que l'Europe et pourquoi on en est arrivé là.
08:58 - Patricia Miralles, on va redonner le numéro de téléphone, le 04 67 58 6000.
09:02 Qu'est-ce que vous en pensez de la situation actuellement ?
09:05 Est-ce que vous craignez un nouveau conflit mondial ?
09:06 C'est la question qu'on vous pose.
09:07 N'hésitez pas à prendre la parole sur France Bleu et Euro ce matin.
09:10 - Et à cette question, je vais vous faire réagir là-dessus, Patricia Miralles,
09:13 à cette question.
09:14 Une majorité déroltée qui nous écoute ce matin ont voté oui à 74%.
09:22 Ils craignent un nouveau conflit mondial.
09:24 Ça vous inspire quelle réflexion ?
09:27 - D'abord, je voudrais les rassurer.
09:30 Parce que quand on écoute parfois les chansons en continu,
09:37 on se rend compte à quel point ça peut être anxiogène.
09:40 Ce que je peux vous dire, c'est qu'aujourd'hui, les pays et les pays alliés,
09:44 d'ailleurs s'ils sont là aujourd'hui,
09:47 ça montre bien la raison pour laquelle ils ont souhaité faire ce déplacement.
09:51 C'est pour montrer aussi que l'Europe est forte
09:53 et que nous devons ensemble continuer à se battre pour préserver la paix.
09:59 C'est ça surtout.
10:01 Alors je comprends qu'ils soient inquiets,
10:03 mais ce que je sais, c'est que les responsables, les chefs d'État
10:07 se coordonnent en tous les cas pour faire que la France n'est pas seule.
10:15 Nous sommes dans l'OTAN, nous sommes dans l'Europe,
10:19 et donc nous travaillons avec tous ces chefs d'État.
10:21 Et je veux tenter en tous les cas de pouvoir les rassurer.
10:27 La responsabilité des hommes d'État, c'est de maintenir la peuple que jamais.
10:34 – Merci Patricia Méralès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées,
10:38 chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.
10:40 Une longue journée s'annonce pour vous, plusieurs commémorations,
10:43 et ça continue demain en plus, le 7 juin.
10:45 – Oui, et ça continuera jusqu'au début de 2025,
10:50 parce que nous irons aussi honorer et commémorer les camps,
10:57 la libération des camps.
10:59 – Et puis 2025, j'imagine qu'il y aura aussi un certain nombre de commémorations
11:03 liées cette fois à la capitulation de l'Allemagne, le 8 mai 1945.
11:07 Mais ça nous aurons l'occasion sans doute d'en reparler,
11:10 y compris avec vous, madame la ministre.
11:11 Merci de nous avoir accordé ce moment ce matin.
11:14 Merci, bonne journée, bonne cérémonie surtout.
11:16 – Vous verrez écouter cette interview sur francebleu.fr.
11:19 On va aussi évoquer juste après les infos de 8h, Guillaume,
11:22 un événement qui s'est déroulé cette fois-ci chez nous,
11:24 et quasiment au même moment.
11:25 C'était dans la nuit du 6 au 7 juin 1944.
11:28 Un groupe de 23 résistants bitérois est capturé par les troupes allemandes.
11:31 Alors qu'ils sont en train de rejoindre le Maki,
11:33 ils tombent dans une embuscade au col de Fonjean,
11:36 entre Sébazan et Saint-Chignan.
11:38 5 résistants sont alors tués, les 18 autres sont fusillés,
11:41 quelques heures plus tard à la caserne du Gueclin à Béziers.
11:44 Il y a un livre qui raconte tout ça.
11:45 – Absolument, on va recevoir son auteur, Richard Vassacos,
11:47 et ces 23 résistants, parmi d'autres, ont pris le Maki
11:50 parce que justement il venait d'y avoir le débarquement en Normandie
11:54 et on leur a donné l'ordre de prendre le Maki
11:55 justement pour engager un certain nombre d'opérations de soutien
11:59 suite au débarquement quelques heures plus tôt.
12:01 – Donc le livre qui raconte cette histoire s'intitule
12:03 "Juliettes et les visages de la résistance en Bitéroi".
12:06 Richard Vassacos, historien, auteur montpellierin,
12:08 va nous rejoindre tout à l'heure, juste après les infos de 8h.
12:11 Qui arrive d'ailleurs, qui approche, Sébastien Guernier,
12:13 et dans les starting blocks, ça commence dans un instant.