• il y a 6 mois
L'association Happy End a créé en 2018 les apéros de la mort. Le concept ? Parler de la mort, et de tous les sujets liés à celle-ci autour d'un verre. Si l'appellation peut prêter à moquerie, la soirée est, elle, bien ancrée dans la réalité. Ici, les personnes inscrites viennent échanger avec un groupe d'inconnus, sans jugement. Ces soirées sont gérées par deux animatrices qui veillent à la bonne circulation de la parole.
À Marseille, ces discussions pour briser les tabous existent depuis 2021. Elles ont lieu en moyenne tous les deux mois.

Une première aide
"Pour garantir la bonne posture et d’offrir un cadre sécurisant" les "apéros de la mort" sont animés par un binôme, dans lequel au moins une personne est formée à l’accompagnement du deuil.

Cet apéro "n’est pas une démarche thérapeutique, on est complémentaire des groupes de paroles de deuil", insiste la lauréate d’un diplôme universitaire deuil et travail du deuil. À la différence de ces rencontres ponctuelles, qui se déroule tous les mois, un groupe de parole sera qualifié de thérapeutique par sa récurrence. "Nous on est là en relais. On permet le premier pas qui va peut-être encourager à se faire davantage accompagner ou à s’inscrire dans une démarche ou dans une association", explique Sarah Dumont.

Briser le tabou dans la société
Journaliste dans une ancienne vie, la fondatrice de l'association Sarah s'est régulièrement vu refuser ses sujets traitants de la mort : "Ça allait plomber le lectorat et que c’était trop glauque". Un fait qu’elle n’a jamais accepté et qui l’a poussé à créer son propre média participatif sur la mort. "J’avais du mal à entendre qu’on ne laisse pas plus de place à ce sujet de société qui nous concernait tous", déplore l’organisatrice.

Tabou la question de la mort ? C’est justement y remédier que ce type de rendez-vous existe. Pour réconcilier les vivants et les mortels.
Transcription
00:00 [Musique]
00:19 C'est pas déjà une démarche thérapeutique, c'est un lieu de libre-échange sur le sujet de la mort et du deuil,
00:25 c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'ordre du jour particulier,
00:28 c'est toute personne qui a envie de venir parler, pas seulement des deuils vécus,
00:32 on ne demande pas forcément d'être endeuillé,
00:34 mais ça peut être tout simplement quelqu'un qui a envie de parler de sa propre mort,
00:38 un jour sa peur de la mort.
00:39 C'est pouvoir entendre la parole d'autres personnes qui veulent déposer une parole sur ce sujet,
00:47 de la mort ou du deuil, sans se voir intimer des conseils en permanence.
00:53 [Musique]
00:58 Alors je suis là parce que j'ai découvert les apéros de la mort il y a quelque temps,
01:02 et c'était justement quelques temps avant la mort de mon père, je savais qu'il allait mourir,
01:07 et je voulais rencontrer des gens avec qui on parlait calmement, posément,
01:12 parce que la mort souvent ça fait peur,
01:14 et je voulais juste déposer ça avec des gens, en entendre parler aussi,
01:18 pour me préparer psychologiquement à cette situation,
01:21 voir comment les uns et les autres appréhendaient la situation, et voilà.
01:26 Mais je ressens quand même le besoin de poser ça avec des gens,
01:31 de parler sans voile, sans tourner autour du pot,
01:38 appeler les choses par leur nom, déposer ses émotions aussi,
01:43 et puis j'avais apprécié la dernière fois aussi que certains disent que la mort ça pouvait être bien,
01:48 ça pouvait être un bon moment d'accompagner quelqu'un,
01:51 effectivement c'est ce que j'ai vécu avec mon père,
01:54 ça reste une épreuve, mais c'est une épreuve ensoleillée je dirais.
01:59 [Musique]

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