Guy Forget au micro de Tennis Actu en marge de la présentation du tournoi et Trophée des Légendes à Roland-Garros 2024.
Category
🥇
SportTranscription
00:00 Ce serait mal connaître le jeu que de vraiment distinguer un joueur, parce qu'ils sont très
00:08 proches en niveau de jeu les uns des autres, de différentes manières, et pas encore suffisamment
00:17 installés sur terre battue au sommet de l'Olympe comme l'a pu être Rafael Nadal ou Björn Borg
00:22 à une époque pour dire "alors c'est lui, à moins qu'il ait un gros trou d'air, on
00:26 voit pas qu'il pourrait le battre".
00:27 Tous les autres aujourd'hui peuvent dans un bon jour arriver en finale et gagner le
00:31 tournoi.
00:32 Et ça je trouve que c'était pas le cas jusqu'à présent, parce que Nadal en a quand
00:36 même trusté 14 fois les premières places, une fois San Mavrinka et entre temps présenter
00:41 Djokovic.
00:42 Donc une fois qu'on retire ces joueurs de l'équation, tous les autres peuvent se dire
00:47 à un moment donné "c'est mon tour maintenant".
00:50 Et là que ce soit avec Alcaraz, que ce soit avec Siner, que ce soit avec Tsitsipas, si
00:56 j'étais eux je me dirais dans mon lit ce soir "bon ben ça va être à mon tour maintenant
01:00 de créer l'histoire ici à Paris".
01:01 Zinova Djokovic c'est une telle mécanique, il est tellement bien préparé physiquement
01:04 que par le passé c'est pas un match comme ça qu'il l'a dérangé.
01:09 Combien de fois a-t-il gagné devant du grand chelem alors qu'il était mené 2-7-0 ou
01:11 lorsqu'il était en grand danger, tu réponds à un tournoi de ce calibre là.
01:16 Non, moi ce que je crois c'est que pour la première fois depuis peut-être 15-20 ans,
01:22 là il commence depuis plusieurs semaines à avoir des petits pépins physiques qui
01:27 ralentissent sa préparation, qui l'agacent.
01:30 Et aujourd'hui je pense que c'est plus à mettre à l'actif justement de ces petits
01:35 pépins physiques à répétition, qui n'ont pas épargné d'ailleurs Federer et Nadal
01:40 depuis 2-3 ans.
01:41 Il est confronté à ça et c'est peut-être pour ces raisons là qu'aujourd'hui il est
01:46 mal embarqué dans cette partie.
01:47 Je ne mets plus ça à l'actif de ces blessures à répétition que de ce match un peu difficile
01:55 qui pour lui à mon avis est anecdotique même à son âge avancé.
01:58 Sineur il fera un beau numéro 1 mondial s'il va jusqu'en finale, on est dans les 6 évidemment
02:01 mais ce sera un beau numéro 1.
02:02 Un sublime numéro 1 mondial.
02:04 Sublime numéro 1 mondial.
02:05 Et puis en plus ça peut être amené à durer.
02:06 Donc voilà, s'il parvient...
02:08 Vous savez, numéro 1 mondial c'est une moyenne mathématique sur la constance d'un joueur
02:13 sur l'année.
02:14 Donc quand on donne numéro 1 mondial, ce n'est pas par le fris du hasard.
02:16 S'il l'est, ça fait de nombreux mois qu'il se bagarre pour justement arriver à ce poste
02:22 là.
02:23 Et vu son âge, son talent et sa rigueur, je pense que ça peut être amené à durer.
02:27 Je crois que chaque année Roland-Garros a son lot de surprises et c'est ce qui fait
02:32 je crois le succès de ce tournoi.
02:33 On a besoin dans un tournoi pour qu'il soit réussi de finalement de trois choses.
02:38 On a besoin d'abord que les cracks soient présents le plus longtemps possible.
02:41 On a besoin de Français et de Françaises qui performent bien.
02:44 Et on a besoin de coups d'éclat, de jeunes joueurs qui...
02:46 On se souvient de Michael Chang, on se souvient de Gustavo Kuerten, on se souvient de plein
02:50 de joueurs qui tout d'un coup sont révélés au grand public, Raphaël Nadal, ici à Roland-Garros.
02:54 Et c'est ça qui nous permet de dire qu'une édition est réussie.
02:58 On veut des émotions, encore des émotions, toujours des émotions.
03:01 Le tennis c'est avant tout un spectacle et les gens qui achètent leur billet ici, qui
03:05 sont devant leur poste de télévision, veulent vibrer et veulent se dire, lorsque la poignée
03:08 de main est effectuée, "Oh là là, quel beau moment on a passé devant cette partie".
03:11 [Musique]